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Etude de la réception de deux coproductions théâtrales européennes, à travers des articles de la presse écrite d'Europe

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par Laetitia van de Walle
Université Libre de Bruxelles - Master européen en Art du spectacle vivant 2007
  

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1.2. Études sociologiques sur l'audience

Nous n'abordons pas ici les études sociologiques d'audience soucieuses de définir « Qui » se rend au théâtre, pour deux raisons principales : tout d'abord, il semble que les conclusions de ce type d'enquête démontrent souvent que le public du théâtre varie d'une institution à l'autre en fonction de son implantation sociale, de sa « ligne de route », « politique » et de sa programmation7 ; ensuite la composition de l'audience théâtrale n'est pas uniforme en Europe.

Il peut sembler évident qu'à l'heure actuelle, le milieu du théâtre souffre de la concurrence du cinéma et, plus encore, de celle de la télévision. Si cet état des lieux est valable, à peu près pour tous les pays d'Europe occidentale, où l'on considère généralement qu'aller au théâtre est l'apanage d'une classe privilégiée, la situation est tout autre à l'est du continent, dans les ex-pays du bloc soviétique, comme nous l'a expliqué Mircea Cornisteanu8, metteur en scène du théâtre national de Craiova, en nous présentant le cas de

5SAUTER, Willmar: Eventness: a concept of the theatrical event, Stockholm University Press, Stockholm, October 2005.

6GOURDON, Anne-Marie: Théâtre, Public, Perception, Editions du Centre National de Recherche Scientifique, Paris, 1982, page 118.

7 GOURDON Anne-Marie : Ibid. Cette étude est très intéressante à ce sujet. Elle a choisi d'effectuer ses « recherches dans six théâtres parisiens jugés représentatifs de certains aspects et de certaines tendances du théâtre en France. » (p 11)

8 Mircea Comisteanu interviewé au théâtre du Vieux Colombier, à Paris le 23 juin 2007

la Roumanie. Il expose que le théâtre y est très prisé. Les étudiants sont nombreux et on ne peut y distinguer une classe dominante. A côté des suspicions qui pèsent sur les médias traditionnels d'ex-URSS, nous pouvons voir une autre raison à ce phénomène : le prix. Alors qu'une entrée dans un théâtre réputé (par exemple, un théâtre national) chez nous coûte entre vingt et trente euros, cette somme est divisée par dix dans les pays de l'Est ! Cet aspect définit de lui-même le public du théâtre.

Bien sûr, nous admettons que plusieurs types d'interprétation sont possibles pour une pièce présentée face à une audience particulière. Les spectateurs interprétant différemment la représentation en fonction de leur « bagage » personnel.

Nous connaissons les classes sociales telles que les a décrites Marx, mais nous sommes conscients qu'elles ne sont pas immuables et qu'elles tolèrent une certaine mobilité sociale. En d'autres mots, il n'existe pas de prédétermination sociale. Max Weber9 emploie le mot « statut » pour grouper des citoyens qui partagent certains intérêts, indépendamment de leur place dans le processus de production de la société.

Pierre Bourdieu10 part du principe que toute perception implique une opération de déchiffrement qui n'est possible que si le spectateur maîtrise le code (« chiffre culturel ») qui a rendu la création de l'oeuvre possible. Ce code s'acquiert par l'enseignement, par la pratique culturelle mais également de son « habitus » qui détermine le goût d'un spectateur et ses moyens d'appropriation du bien symbolique. Moins déterministe que Pierre Bourdieu, Hans Georg Gadamer11 nomme ce principe, le pré-jugement. Il s'agit de l'importance de la vision personnelle de l'observateur, c'est-à-dire celle qui est filtrée à travers un prisme constitué des normes et des valeurs dont cette personne est imprégnée au moment de sa rencontre avec l'objet culturel. Toutefois, Hans Georg Gadamer développe le concept d' « horizons » de compréhension qui lui permet d'affirmer que chaque interprétation d'un objet est personnelle. Pourtant, en même temps, il évoque la « fusion des horizons », basée sur des observations empiriques. Il remarque, après enquêtes sur différents groupes de spectateurs, que les interprétations personnelles d'un spectacle possèdent entre elles de grandes ressemblances, en fonction de leurs appartenances à une certaine culture.

9 WEBER Max, référence citée dans W. Sauter : Eventness : A Concept of the theatri cal Event, Op. Cit. p 68.

10 BOURDIEU, Pierre: « Elément d'une théorie sociologique de la perception artistique » dans Revue Internationale des Sciences Sociales, Vol XX (4), 1968.

11 GADAMER, Hans Georg : Wahrheit und Methode, traduit en anglais en 1979. Référence citée par W. SAUTER dans Eventeness, Loc. Cit. p 11.

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