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Espaces, ressources et potentiels : Efficience de deux modes de prélèvement en périphérie Nord du Parc National du Niokolo Koba (SENEGAL)

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par Thierno Boubacar DIALLO
Université Cheikh Anta Diop Dakar - DEA de Géographie, Option Aménagement et Biogéographie 2004
  

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CONCLUSION GENERALE

Cette étude a exploité l'un des aspects d'un précédent travail, dans lequel des relevés floristiques avaient été réalisés dans les terroirs villageois et les espaces forestiers de Dialakoto et de Laboya.

L'objectif principal, tel que indiqué dans la problématique, était de faire une articulation entre deux espaces, les ressources ligneuses qu'ils contiennent et leurs potentiels. Aussi, les résultats obtenus ont permis de vérifier les hypothèses concernant les potentiels de production et de cueillette de chaque espace et de chaque espèce fruitière, et la performance des deux modes de prélèvement à Dialakoto et de Laboya.

En ce qui concerne les potentiels de production et de cueillette de chaque espace, nous avons remarqué que:

- Au niveau des périmètres agraires des terroirs villageois, la représentativité des espèces fruitières, est moyenne car seules Borassus aethiopum, Vitex madiensis et Parkia biglobosa y sont présentes, parmi les six espèces ciblées. Par conséquent, l'abondance relative de ses espèces est également très faible. Toutefois, le terroir villageois de Laboya est mieux pourvu en potentiel de production que celui de Dialakoto qui ne dispose que de deux espèces, car Borassus y est absente.

- Au niveau des sites d'exploitation des espaces forestiers, qui abritent l'ensemble des six espèces ciblées, les espèces fruitières sont en revanche beaucoup plus abondantes. Cependant, ici aussi, nous avons noté que les sites de Laboya qui renferment la totalité des espèces ciblées, sont également beaucoup mieux pourvus en potentiel forestier que ceux de Dialakoto qui n'abritent que Vitex et Detarium.

Ces différences entre les terroirs villageois et les espaces forestiers de Dialakoto et de Laboya, s'expliquent sans doute par deux raisons:

- d'une part, par le fait que le terroir de Dialakoto est plus ancien, plus peuplé et donc beaucoup plus anthropisé, que celui de Laboya;

- d'autre part, par le fait que le village de Laboya, installée au niveau de la zone tampon du Parc, bénéficie de la présence de formations forestières beaucoup plus productives.

En ce qui concerne les potentiels de chaque espèce, nous avons constaté que Vitex madiensis, avec plus de 45% des effectifs fruitiers, est beaucoup plus abondante. Elle est suivie loin derrière par Detarium microcarpum et Borassus aethiopum qui totalisent respectivement 22,7 et 21% des potentiels inventoriés. Les autres espèces sont très faiblement représentées; Saba senegalensis et Parinari macrophylla enregistrent moins de 5% des effectifs, tandis que Parkia biglobosa ne dispose que 2% des potentiels.

Concernant, la distribution des autres espèces non fruitières, nous constatons que les six espèces fruitières étudiées, sont littéralement <<noyées>> dans la masse. En effet, les autres espèces sont largement prédominantes au niveau de tous les inventaires, avec des rapports toujours supérieurs à 50% des effectifs ligneux.

Ainsi l'analyse comparative de l'inventaire numérique des individus ligneux au niveau de ces deux espaces a clairement établi la meilleure performance de la cueillette forestière au niveau des sites d'exploitation sur la production fruitière dans les périmètres agraires des terroirs villageois.

Toutefois, signalons que ces deux espaces, ainsi délimités, sont en compétition dans un milieu exigu en continuelle et profonde mutation. C'est ainsi que les dynamiques spatiales actuelles déterminent fortement les pratiques socioéconomiques et environnementales au niveau de la <<poche de Dialakoto>>. Les perturbations anthropiques sur le milieu, aussi bien dans les terroirs villageois que dans les espaces forestiers, aboutissent à la régression progressive du potentiel ligneux. Cette tendance à la << terroirisation >> progressive de cette périphérie nord du PNNK est largement traduite par l'extension des bananeraies le long de la Gambie, au détriment des formations boisées abritant les sites d'exploitations.

Actuellement, la gestion de la périphérie du PNNK constitue un enjeu majeur pour les autorités compétentes qui sont écartelées entre le souci de conservation de la biodiversité et celui de la satisfaction des besoins des populations périphériques. En effet, le PNNK, qui est pour la communauté internationale un capital écologique à préserver, constitue en revanche pour les populations riveraines un îlot abritant des ressources considérables inutilisées.

Dans le but d'atténuer les frustrations des populations périphériques, qui ne comprennent, ni ne cautionnent ' la préservation de milieux naturels figés dans leur état primitif, tels des musées en plein air 51 , le Sénégal a initié un certains nombres de mesures.

C'est dans ce cadre qu'ont été expérimentés deux concepts novateurs, les Espaces Naturels Communautaires (ENC) et les Réserves Naturels Communautaires (RNC), qui visent à intégrer pleinement les populations riveraines dans la gestion et l'aménagement des espaces forestiers protégés52.

De la même manière, le professeur Cheikh BA, dans son article cité en avant propos, invitait à faire ' un effort de dépassement des concepts d'exploitation ou de con quête de la nature vers ceux d'utilisation et d'aménagement de l 'espace 53.

Cependant ce qui est généralement constaté, c'est que la ressource est exploitée sans ménagement, tant qu'elle est abondante et parait inépuisable. Mais dès qu'elle commence à manquer, elle fait l'objet de convoitises, puis de contrôle; alors là apparaît les soucis plus ou moins collectifs de sa gestion rationnelle et durable.

En évidence, c'est cette logique, propre à toute l'humanité, qui fait dire au professeur Paul NDIAYE qu'en réalité ' on exploite la ressource et on gère la pénurie .

51 MORAN-DEVILLER, J. (1987) -Le droit de l'environnement - in Que sais - Je? PUF, p.65.

52 Ces concepts ont été présentés par le Sénégal au cours du Congrès Mondiale sur les Parcs à Durban, (Afrique du Sud), en Septembre 2003.

53 BA, C. (1988)- ibidem, p.12.

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