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| Fissuration en béton avec référence particulière au béton à haute performance( Télécharger le fichier original )par Touhami TAHENNI USTHB, Algerie - Magister en Génie Civil 2006 | 
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1.5.3.2. RÉSISTANCE À LA TRACTION PAR FLEXION
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| Causes | Période d'apparition | Utilité d'une armature passive | |||
| a | Tassement du béton frais | quelques heures après le bétonnage | aucune | ||
| b | Retrait plastique | aucune | |||
| c | Déformations imposées | Retrait thermique | quelques jours après le bétonnage | oui | |
| Retrait hydrique | endogène | quelques jours après le bétonnage | oui | ||
| de dessiccation | quelques mois ou années | oui | |||
| Tassement des fondations | selon nature du sol | oui | |||
| Température, variations climatiques | durant l'utilisation | oui | |||
| d | Charges (poids propre, permanentes, variables) | durant l'utilisation | oui | ||
| e | Corrosion de l'armature | quelques années après la construction | aucune | ||
| f | Réactions chimiques (alcali-granulats) | aucune | |||
| g | Gel | - | aucune | ||
Le schéma de la figure 2.5 montre quatre sortes de fissures précoces qui peuvent affecter un ouvrage en béton.

Figure 2.6 : Les quatre principales sortes de fissures précoces susceptibles d'affecter un ouvrage en béton [52].
A, B, C : fissures par ressuage ou par tassement du béton frais.
D, E, F : fissures par retrait plastique.
G, H : fissures par retrait thermique après prise ou par auto-dessication.
C'est l'exsudation superficielle d'une partie de l'eau de gâchage à la face supérieure du béton frais. Il se manifeste par l'apparition d'une pellicule d'eau claire à la surface libre horizontale du béton frais, en relation avec un tassement progressif du squelette sou l'effet de la pesanteur. Cette déformation verticale de tassement peut être importante (quelques pour cent) et s'accompagner dans les cas extrêmes de la création de fissures ouvertes (parfois plusieurs millimètres) au droit des obstacles qui s'oppose au mouvement de tassement du béton (armatures, variations locales d'épaisseur de la pièce,....). Le mécanisme du tassement s'apparente à une percolation de l'eau à travers la suspension faiblement floculée des grains de ciment. Il s'agit, en fait, d'un tassement d'ensemble de la phase solide au cours duquel les grains de toutes tailles ne sédimentent pas individuellement, mais "descendent" à la même vitesse [36]. Dans le même temps, l'eau interstitielle s'écoule dans le réseau poreux entre les grains pour venir en surface. Le flux d'eau de ressuage est stationnaire avant la prise et décroît brusquement au moment du début de prise. Ceci signifie que le tassement est d'autant plus fort que le début est plus tardif. C'est, par exemple, le cas si la température ambiante est basse ou si un effet retardateur (action principale ou secondaire d'un adjuvant) se manifeste.
Il s'agit d'un retrait d'origine exogène par dessiccation qui se manifeste avant et pendant la prise. L'hypothèse générale admise [37] est que le retrait plastique est engendré par la dépression capillaire qui se développe lorsque des ménisques se forment dans les capillaires des bétons frais.
Un point caractéristique de ce retrait particulier de dessiccation est qu'il se produit pendant un temps limité. La déformation apparaît dès que la surface exposée est exempte d'eau de ressuage. En atmosphère calme (vent faible), le début de la période de retrait plastique coïncide avec le début de prise qui est aussi la fin du ressuage. En revanche, par vent fort, le flux d'eau évaporée peut être largement supérieure au flux stationnaire d'eau de ressuage et, dans ces conditions, la déformation peut commencer à se manifester quelques minutes après la mise en place. Le retrait plastique est donc piloté, dans une large mesure, par la vitesse de dessiccation.
La fin de la période de retrait plastique coïncide à peut près avec la fin de prise, lorsque la déformabilité du béton décroît fortement. L'influence de certains adjuvants agissant directement sur la vitesse de prise (accélérateurs, retardateurs) ou indirectement (plastifiants, fluidifiants), ainsi que celle de la température, a pour conséquence une variation de la valeur du retrait total.
Cette contraction se manifeste, suivant les éléments de structure considérés, dans un laps de temps variant de quelques dizaines d'heures à quelques semaines après la mise en oeuvre
du béton, la durée augmentant avec la taille de la pièce. On conçoit que, s'agissant d'un matériau en phase de durcissement, les contraintes mises en jeu seront beaucoup plus élevées pour le retrait plastique.
PERFORMANCE
Le retrait d'auto dessiccation désigne la contraction,
isotherme, observée sur une éprouvette de béton en cours
d'hydratation et protégée de tout échange d'eau avec le
milieu extérieur. Ce retrait augmente lorsque le rapport E/C diminue ;
il dépasse  en déformation linéaire après quelques jours de
conservation. Ce retrait provient d'un phénomène
"d'auto-dessiccation" de la pâte de ciment au cours de son hydratation.
Cette auto-dessiccation peut être mise en évidence
expérimentalement de façon directe et l'on constate qu'elle
augmente fortement lorsque le rapport E/C diminue. Une conséquence
importante est que, si le retrait par auto-dessiccation est négligeable
quand les rapports E/C sont de l'ordre de 0,6 (c'est le cas d'un béton
courant dosé à 350 kg de ciment par mètre cube pour un
affaissement de 8 cm mesuré au cône d'Abrams), ce
phénomène prend de l'importance avec les  bétons à
hautes et très hautes performances quand les rapports E/C sont de
l'ordre de 0,3.
en déformation linéaire après quelques jours de
conservation. Ce retrait provient d'un phénomène
"d'auto-dessiccation" de la pâte de ciment au cours de son hydratation.
Cette auto-dessiccation peut être mise en évidence
expérimentalement de façon directe et l'on constate qu'elle
augmente fortement lorsque le rapport E/C diminue. Une conséquence
importante est que, si le retrait par auto-dessiccation est négligeable
quand les rapports E/C sont de l'ordre de 0,6 (c'est le cas d'un béton
courant dosé à 350 kg de ciment par mètre cube pour un
affaissement de 8 cm mesuré au cône d'Abrams), ce
phénomène prend de l'importance avec les  bétons à
hautes et très hautes performances quand les rapports E/C sont de
l'ordre de 0,3.
Tableau 2.2: Les causes générales de fissuration précoce, mécanismes, physiques et
Paramètres impliqués pour les bétons courants
| LA PRISE | |||
| Quelques heures | Quelques jours | ||
| AXE DES TEMPS | |||
| Causes | Ressuage | Retrait Plastique 
 | Retrait thermique après prise | 
| Mécanismes | |||
| Force de van der Waals entre les grains fins | . dosage en eau . nature minéralogique des éléments fins (sable, ciment) . ions dans la solution interstitielle du béton frais | ||
| Dessiccation par évaporation | . dosage en eau . durée de prise . rapport surface / épaisseur . distance à la face exposée. | ||
| Contraction par refroidissement | Isolation du coffrage | ||
2.6. MOYENS POUR RÉDUIRE LA FISSURATION
Divers moyens permettent de réduire la fissuration - voire de l'empêcher dans certains cas dont l'efficacité dépend dans une large mesure de la cause et de la période d'apparition
des fissures (tab 2.1). Ces moyens consistent principalement à effectuer des choix judicieux lors du projet et à en contrôler la bonne exécution lors de la construction de l'ouvrage, concernant :
- Le système statique, les liaisons et les joints entre les différentes parties;
- Les armatures passives.
- La composition et la cure du béton.
- Les étapes de construction et les phases de bétonnage.
- La fabrication d'un béton renforcé de fibres.
Le risque de fissuration d'origine mécanique (cas (c) et (d) du tableau 2.1) est beaucoup plus faible - voire même réduit à zéro dans un système isostatique ou avec des joints rapprochés, permettant aux déformations imposées de se produire librement ;cela,quand bien même un système hyperstatique et avec le moins de joints possibles s'impose dans de nombreux cas pour des raisons de sécurité (réserves de capacité et comportement ductile à l'approche de la ruine), d'économie sur les coûts de construction et/ou d'exploitation (joints souvent difficiles à réaliser, coûteux et source de nombreux ennuis).
La mise en oeuvre d'une armature passive permet de contrôler la fissuration d'origine mécanique, c'est-à-dire résultant de déformations imposées (cas (c) du tableau 2.1) ou de l'effet des charges (cas (d)).
Aussi trivial que cela puisse paraître, il est néanmoins utile de mentionner ou de rappeler que la mise en oeuvre d'une armature passive - aussi importante soit-elle - ne constitue pas une mesure permettant d'éviter la fissuration. Elle ne permet que de limiter l'ouverture des fissures mais n'empêche nullement leur apparition (au contraire, elle peut même en être l'une des causes lorsque la quantité d'armature est très élevée!).
L'ouverture des fissures risquant d'apparaître dans une structure en béton est d'autant plus faible que la quantité d'armature passive est plus importante et que sa répartition est plus fine. La quantité et la répartition des barres d'armature (espacement minimal) seront limités en pratique à des valeurs adaptées à la composition ainsi qu'aux procédés de mise en place et de vibration du béton, de manière à garantir l'obtention d'un béton durable et d'excellente qualité; en cas de doute, il est vivement recommandé de procéder à des essais préalables aussi réalistes que possible.
La mise en oeuvre d'armatures passive ne s'avère pratiquement d'aucune utilité pour limiter la fissuration précoce (cas (a) et (b) du tableau 2.1) ou celle d'origine physico-chimique (cas (e), (f) et (g)). Outre certaines mesures constructives (tel un enrobage suffisant), les mesures les plus efficaces dans ces cas-là s'avèrent celles concernant la composition et la cure du béton. De telles mesures peuvent également contribuer favorablement à diminuer - voire à éliminer- la fissuration résultant de déformations imposées intrinsèques en réduisant l'intensité des divers retraits (cas (c)). Ces mesures comprennent les éléments suivants :
- La réalisation d'un béton peu perméable et résistant aux agressions chimiques éventuelles grâce à une composition appropriée (choix du type de ciment, dosage en ciment suffisant, rapport eau/ciment aussi faible que possible par l'emploi d'adjuvants plastifiant ou réducteur d'eau, composition granulométrique et consistance adaptées aux moyens de mise en place, ajout de fines ou fillers en sorte que la quantité de fines dont le diamètre des grains est inférieur à 0,125 mm, ciment compris, soit au moins égale à 350 kg/m3, ajout éventuel de fumée de silice, ajout éventuel de fibres, etc.).
- La compacité et la qualité du béton d'enrobage sont finalement fortement tributaires des conditions de cure. Des mesures de cure insuffisantes ou mises en oeuvre trop tardive peuvent être à l'origine de fissures précoces et avoir un effet désastreux sur la qualité du béton d'enrobage et la durabilité de la structure; et cela, en dépit de tous les efforts éventuellement entrepris pour améliorer la composition du béton.
- Le maintien du coffrage ou, à défaut, la mise en oeuvre de mesures de cure des surfaces bétonnées exposées au milieu environnant sont indispensables jusqu'à ce que le béton d'enrobage offre une imperméabilité et une résistance suffisantes.
Pour être complètement efficaces, les mesures de cure doivent être appliquées immédiatement après la vibration et le réglage des surfaces bétonnées et doivent être maintenues durant plusieurs jours. Les durées de cure nécessaires sont fonction de nombreux paramètres tels que la composition du béton (type et dosage en ciment, rapport eau sur ciment, ajouts) et les conditions climatiques pendant et après le bétonnage (température et humidité relative de l'air ambiant) qui conditionnent le développement de l'hydratation du ciment. Elles sont également fonction de l'agressivité du milieu environnant auquel sera soumis l'ouvrage une fois mis en service. Dans ce sens, des recommandations beaucoup plus complètes et détaillées sont fournies à l'annexe d.12 du Code Modèle [15].
Notons que si la confection de bétons améliorés ou de bétons à hautes performances, grâce à l'utilisation de ciment à plus haute résistance (à long terme et/ou initiale), à la réduction du rapport eau/ciment et à divers ajouts (en particulier de fumée de silice), peut s'avérer favorable et permettre ainsi une réduction de la durée de cure nécessaire, il n'en est pas de même en ce qui concerne la rapidité avec laquelle les mesures de cure doivent être mises en oeuvre. Les bétons courants avec un rapport eau/ciment supérieur à 0,5 sont protégés d'une dessiccation rapide grâce à l'eau de ressuage. Les bétons améliorés ou à hautes performances dans lesquels on a réduit le rapport eau/liant à des valeurs inférieures à 0,5 ne présentent souvent plus de ressuage et deviennent par conséquent beaucoup plus sensibles à tout retard ou manquement dans l'application des mesures de cure.
Une planification judicieuse des étapes de construction et des phases successives de bétonnage peut également avoir un effet favorable permettant de réduire sensiblement la fissuration, voire de l'éviter complètement dans certains cas. Chaque nouvelle étape bétonnée contre une étape précédente, qui a déjà effectué une partie de son retrait, voudrait se raccourcir par rapport à celle-ci, par suite du retrait thermique puis de la différence de retrait hydrique entre les deux étapes. Ces raccourcissements entravés, ainsi que les contraintes de traction dans le béton jeune et le risque d'apparition de fissures qui en résultent, sont d'autant plus élevés que le béton présente un fort dégagement de chaleur d'hydratation, que l'intervalle de temps entre les différentes étapes est important, ou que les liaisons rigides avec des étapes déjà durcies sont nombreuses
Lorsque les charges appliquées au béton s'approche de la charge de rupture, les fissures se propagent parfois rapidement. Les fibres noyées dans le béton permettent d'arrêter le développement de la fissuration. Les barres d'armature en acier jouent un rôle analogue, car elles agissent comme des fibres de grande longueur. Les fibres courtes et discontinues ont cependant l'avantage de se mélanger et de se disperser dans le béton de façon uniforme.
La durabilité d'un matériau traduit la capacité de ce matériau à pouvoir supporter les conditions auxquelles il est exposé dans le temps et dans l'espace. Dans ce sens, le matériau béton présente quelques avantages par comparaison aux autres matériaux usuels tels que l'acier ou le bois.
Cependant, les dégradations de se matériau dans différents types de structures et sous des environnement variés montrent clairement que le béton armé n'est pas synonyme de permanence dans la durée. Les problèmes de détérioration de ce matériau dans les structures sont liés à des facteurs tels que la fissuration, la mauvaise qualité du matériau béton ou encore la mauvaise qualité d'exécution, même si les deux derniers facteurs induisent forcément le premier. La fissuration apparaît donc comme un inconvénient majeur du matériau béton dans le sens où elle représente des voies de passage à tous les corps étrangers nuisibles, liquides ou gazeux, vers l'intérieur du béton. Suit par la suite le processus de détérioration du béton lui même ou des aciers noyés à l'intérieur qui corrodent. Le dépôt de corrosion, à son tour, fait éclater le béton qui enveloppe les aciers et l'on assiste à un processus continu de dégradation du matériau béton armé et donc de la structure.
L'objectif vis à travers une construction durable est que chaque structure en béton puisse conserver sa résistance et continuer de remplir sa fonction tout au long de sa durée de vie utile. Il en résulte que le béton doit être en mesure de résister aux mécanismes de détérioration auxquels il peut être exposé. On dit d'un tel béton qu'il a une bonne durabilité.
Il est utile d'ajouter que le concept de durabilité ne signifie pas une durée de vie infinie, pas plus qu'il ne signifie que le béton doit résister à n'importe quelle agression. De plus, on constate, ce qui n'était pas toujours le cas auparavant, que, dans bien des cas, un entretient régulier du béton est nécessaire.
La durabilité du béton est, dans bien des cas, d'une très grande importance. Il n'en demeure pas moins que, jusqu'à récemment, la technologie du béton a eu comme principal objectif de parvenir à des résistances mécaniques de plus en plus élevées. On avait posé comme hypothèse "qu'un béton résistant est un béton durable", dans de nombreuses conditions d'exposition des structures en béton, la résistance mécanique et la durabilité doivent ensemble être prises en considération dès l'étape de conception.
L'expression durabilité du béton est souvent utilisée pour caractériser de façon très générale la résistance d'un béton face à l'attaque d'un agent agressif, physique ou chimique .
Les agents agressifs qui attaquent le béton peuvent être classés schématiquement en deux grandes catégories :
- Les agents externes
- Les agents internes.
Parmi les agents externes, on peut citer les ions chlore, le gaz carbonique, les sulfates, les cycles de gel dégel, et les abrasifs.
Parmi les agents internes, on retrouve les ions chlore incorporés dans certains accélérateurs, les alcalis du ciment avec des granulats contenant des silices et donc potentiellement réactifs.
Une mauvaise durabilité se manifeste par une détérioration qui peut résulter de facteurs externes ou de phénomènes internes au béton. Les différentes actions peuvent être physiques, chimiques ou mécaniques. Les dommages d'origine mécanique sont causés par les chocs, l'abrasion, l'érosion ou la cavitation. Les causes de dégradation chimique comprennent les réactions alcali-silice et alcali-carbonate. Les attaques chimiques externes sont principalement causées par la présence d'ions agressifs tels que les chlorures, les sulfates ou le gaz carbonique ainsi que par de nombreux liquides et gaz d'origine naturelle ou industrielle. Les causes physiques de détérioration comprennent les effets d'une température élevée ou des différences de dilatation thermique des granulats et de la pâte de ciment durci.
Il convient de noter avant toute chose que la détérioration du béton est rarement attribuable à une seule cause : le béton peut souvent se comporter de façon satisfaisante en dépit de certaines déficiences, mais lorsqu'un facteur défavorable s'ajoute, les désordres apparaîtront.
Pour cette raison, il est quelquefois difficile d'attribuer la détérioration à une cause particulière mais la qualité du béton au sens le plus large du terme, doit presque toujours être prise en considération. En effet, à l'exception des sollicitations mécaniques, tous les effets néfastes associés à la durabilité font intervenir l'écoulement de fluides (liquide ou gaz) à travers le béton. Il est donc nécessaire de bien comprendre ce phénomène lorsque la durabilité du béton est en cause.
Une des principales causes de la détérioration de plusieurs structures provient de l'importance accordée à la résistance à la compression du béton durant la conception des structures et au peu d'attention accordée aux facteurs environnementaux auxquels la structure devra faire face tout en remplissant son rôle structurel. Lorsqu'une structure en béton peut être sujette à une attaque chimique, une façon simple permet de réduire l'intensité de cette agression externe : diminuer la porosité et la perméabilité du béton que l'on se propose d'utiliser de façon à réduire ou ralentir, autant que faire se peut, la pénétration de l'agent agressif à l'intérieur du béton. Pour offrir la meilleure résistance à des attaques chimiques externes et même à des attaques physiques, il est essentiel que le béton soit aussi compact et imperméable que possible. Pour obtenir un tel résultat, le béton doit avoir un faible rapport E/C ou, comme c'est de plus en plus le cas, un faible rapport eau /liant. Dans le futur, les BHP seront essentiellement utilisés, non pas pour leur résistance à la compression, mais plutôt pour leur meilleure durabilité, puisque le matériau est dense et donc moins poreux. La diminution du rapport E / C est une condition nécessaire pour obtenir un béton durable, parce qu'un des paramètres les plus importants qui conditionnent la fissuration est le rapport eau / ciment du béton, car son augmentation tend à augmenter le retrait et donc la tendance à la fissuration et par conséquent la pénétration des agents agressifs qui affectent la durabilité du béton.
D'autres facteurs affectent la durabilité d'un béton, en particulier les détails de construction. Dans plusieurs structures, des poutres en béton se sont détériorées par suite de détails de construction qui ont entraîné la concentration d'agents agressifs en des points spécifiques de la structure. Si la même quantité d'agents agressifs avait été distribuée uniformément sur toute la structure, elle n'aurait pas alors affecté la durabilité du béton et de la structure de façon aussi rapide.
Lorsque l'on conçoit une structure en béton, il faut d'abord définir de la façon la plus précise les conditions environnementales dans lesquelles le béton assurera sa fonction structurale. Les spécialistes en matériaux pourront alors ajuster la formulation du béton et sélectionner les bons matériaux de telle sorte que le béton choisi puisse répondre le mieux possible à ces conditions environnementales.
La pénétration des corps liquides ou gazeux entraîne des réactions chimiques entre ces corps tels que les sulfates ou les chlorures et certains composés du ciment hydraté; le produit formé absorbent de l'eau et gonflent en faisant éclater le béton.
Les trois principaux fluides qui peuvent pénétrer dans le béton et mettre en cause sa durabilité sont : l'eau pure ou contenant des ions agressifs, le gaz carbonique et l'oxygène. Ils peuvent se déplacer au travers du béton de différentes façons, mais tous les mouvements dépendent
principalement de la structure de la pâte de ciment hydraté. Comme nous l'avons vu précédemment, la durabilité du béton dépend largement de la facilité avec laquelle les fluides, à la fois liquides et gaz, peuvent pénétrer et se déplacer à l'intérieur du béton ; c'est ce que l'on appelle communément la perméabilité du béton. À proprement parler, la perméabilité concerne l'écoulement d'un fluide dans un milieu poreux. Cependant, le mouvement des différents fluides dans le béton ne se fait pas seulement par écoulement à travers le réseau poreux, mais aussi par des mécanismes de diffusion et d'absorption, de telle sorte que, en réalité, nous sommes plutôt concernés par ce que l'on pourrait appeler la pénétrabilité du béton. Quoi qu'il en soit, nous utiliserons l'expression couramment acceptée de perméabilité pour décrire globalement tout mouvement des fluides dans et au travers du béton, exception faite où, pour des raisons de clarté, il sera nécessaire d'établir des distinctions entre les différents mécanismes d'écoulement.
Les principaux facteurs pouvant affecter la durabilité d'un béton sont la fissuration et la perméabilité car ils permettent aux agents agressifs présents dans l'eau et l'atmosphère d'attaquer la structure et notamment les armatures. La fissuration affecte sérieusement la durabilité du béton et donc de la structure, et dans ce sens, les fissures constituent des points de faiblesse potentielles qui affectent négativement la durabilité des constructions. Depuis quelques décennies, la nécessité s'est faite sentir de formuler des bétons adaptés à leur utilisation, et l'on peut formuler des bétons durables en utilisant des granulats adéquats, en réduisant la quantité d'eau, en utilisant des adjuvants adéquats et en effectuant une mise en place, une vibration et une cure soignées. Ceci garantira au béton un retrait faible, une certaine compacité, et une bonne ouvrabilité. De plus, la durabilité peut être améliorée par une bonne conception structurale, en utilisant la technologie de la précontrainte qui diminuerait le risque
de fissuration, source de pénétration des agents extérieures, en disposant correctement une quantité suffisante d'armatures passives, en prévoyant un enrobage suffisant afin de protéger les armatures, et enfin en planifiant judicieusement les étapes de construction. Ceci permet de limiter l'ouverture d'éventuelles fissures.
Il existe un autre problème associé à la mesure de la perméabilité à savoir que, pour un béton de bonne qualité, l'eau ne s'écoule pas à travers le béton. L'eau pénètre à l'intérieur du béton jusqu'à une certaine profondeur et une relation a été obtenue par Valenta pour convertir la profondeur de pénétration en coefficient de perméabilité, K( en mètre par seconde), équivalent à celui obtenu par la loi de Darcy :
 (1)
       (1)
Où :
- e : profondeur de pénétration de l'eau dans le béton en mètre.
- h : charge hydraulique en mètre.
- t : durée d'application de la pression hydraulique en seconde.
- v : pourcentage du volume de béton occupé par les pores.
La profondeur de pénétration est obtenue, après un laps de temps donné, en fendant en deux l'éprouvette de béton et en observant la surface de rupture (le béton humide étant plus foncé). On obtient ainsi la valeur de e dans l'équation de Valenta indiquée ci-dessus.
Il est aussi possible d'utiliser la profondeur de pénétration de l'eau comme jugement qualitatif du béton: un béton «imperméable» présentera une profondeur de moins de 50 mm. Avec moins de 30 mm, le béton pourra être classé comme «imperméable» sous des conditions agressives.
L'étanchéité d'une structure en béton non munie d'un revêtement étanche dépend de la qualité du béton et dans une très large mesure de la fissuration. Il est relativement aisé d'obtenir un béton de bonne qualité, suffisamment compact et étanche (en l'absence de toute fissure), moyennant certaines dispositions adéquates concernant la composition, la mise en oeuvre et la cure. L'expérience a montré que l'épaisseur d'éléments plans en
béton armé (dalles, murs, radiers), pour lesquels une étanchéité élevée à l'eau est requise, ne devrait pas être inférieure à 0,25 à 0,30 m
Par ailleurs, on sait que la fissuration est difficilement évitable dans une structure en béton. Parmi les fissures possibles, il convient de faire la distinction entre fissures traversantes et fissures non traversantes (fig.3.1).

Figure 3.1 : Distinction entre fissures traversantes (a) et non traversantes (b).
Les fissures non traversantes résultent par exemple de l'effet de gradients sur l'épaisseur de la section transversale (retrait ou variation de température non homogène) ou de sollicitations de flexion. Leur profondeur et leur ouverture sont en général limitées. Ces fissures n'affectent en principe pas l'étanchéité de l'élément de structure considéré tant qu'il subsiste une zone de béton non fissurée et souvent comprimée, d'une épaisseur égale ou supérieure à 50 mm ou au double du diamètre maximum des granulats
Sous réserve d'un béton de qualité suffisante, ce qui est en général le cas, l'étanchéité d'une structure en béton ou de l'un de ses éléments est principalement affectée par la présence éventuelle de fissures traversantes.
Le débit d'infiltration q par mètre linéaire de fissure est donné par la relation suivante[39] :
 (2)
        (2)
Dans laquelle :
: le coefficient de frottement indépendant de la nature du fluide et permettant de tenir compte de la rugosité réelle des faces d'une fissure.
W : l'ouverture de fissure mesurable à la surface de l'élément.
Äp :la différence de pression hydrostatique.
: la viscosité dynamique du fluide
h : l'épaisseur de l'élément considéré
Des recherches récentes [39] montrent qu'il semblerait plus approprié d'introduire dans les relations de prédiction du débit d'infiltration du type de l'équation (2) une valeur du coefficient de frottement croissant de manière monotone avec l'ouverture des
fissures w ( = 0 pour w =0,05 mm et = 0,2 pour w = 0,3 mm).
Eu égard aux problèmes d'étanchéité, la qualité d'une structure en béton est donc grandement tributaire de la valeur limite fixée pour l'ouverture des fissures risquant d'apparaître et, par conséquent, des quantités d'armature mise en oeuvre.Dans l'hypothèse
où le coefficient est admis constant, la relation (2) indique en effet que les débits d'infiltration ou de fuite au travers des fissures augmentent proportionnellement au cube de leur ouverture.
Dans le cas d'ouvrages ou d'éléments soumis de manière permanente à une pression d'eau ou à un environnement humide, on peut compter sur un autocolmatage des fissures si leur ouverture est faible, c'est-à-dire n'excède pas environ 0,1 à 0,2 mm [40]. Cet autocolmatage est la conséquence de plusieurs phénomènes (gonflement du béton en milieu humide, accumulation d'éléments fins inertes, dépôts de chaux et autres sels minéraux) qui progressivement bouchent les fissures et après quelques jours à quelques semaines rendent la structure pratiquement étanche.
Il y a lieu d'être beaucoup plus prudent vis-à-vis du risque d'infiltration d'eau à travers une structure placée dans un environnement généralement sec et soumise occasionnellement à des venues d'eau. C'est en particulier le cas des dalles de parking non munies d'une étanchéité ni d'aucun revêtement. Des essais en laboratoire [39] et des mesures in situ [41] ont montré que dans de telles conditions des fissures traversantes de seulement 0,1 mm d'ouverture pouvaient laisser de l'eau s'infiltrer durant quelques
heures, ce qui peut être suffisant pour causer des dommages. Dans ces cas là, il y aurait donc lieu soit de limiter plus sévèrement encore l'ouverture des fissures (0,05 à 0,1 mm, solution vraisemblablement très coûteuse, à moins de pouvoir mettre en oeuvre une précontrainte en désolidarisant par exemple les dalles des murs s'opposant à tout raccourcissement) soit de recourir à d'autres solutions (modification du système statique, création de joints, revêtement étanche pontant les fissures éventuelles).
La fissuration du béton facilite la pénétration des chlorures et favorise donc la corrosion. Même si tous les bétons armés présentent en service quelques fissures, celles-ci peuvent être réduite lors du dimensionnement de la structure grâce au souci du
détail et au respect des règles de l'art. Les fissures dont la largeur dépasse 0,2 à 0,4 mm sont nuisibles. Il est important de mentionner que, même si le béton précontraint est exempt de fissures, l'acier de précontrainte est plus vulnérable à la corrosion en raison de sa nature.
Le problème de l'attaque du béton par les chlorures survient habituellement lorsque des ions chlores pénètrent de l'extérieur.
La pénétration des ions chlore est probablement le phénomène le plus dévastateur pour les structures en béton armé. Lorsque les ions chlore pénètrent dans la solution interstitielle, ils réagissent dans un premier temps avec le C3A non hydraté pour former des monochloroaluminates (3CaO.Al2O3.CaCl2.10H2O), ce qui représente une modification positive de la microstructure du béton. Toutefois, si la pénétration des ions chlore se poursuit, ils exercent surtout une action dévastatrice au sein du béton lorsqu'ils atteignent les armatures d'acier en les corrodant très rapidement et en exerçant une pression sur le béton agaçant a travers le dépôt de rouille, ce qui fait gonfler le béton jusqu'à le faire éclater.
En général, cette corrosion développe d'abord un réseau de microfissures autour de la barre d'armature, réseau qui facilite la pénétration ultérieure d'ions chlore additionnels et finit par écailler le béton de recouvrement lorsque la poussée due au gonflement devient excessive (figure3.2). Cet écaillage du béton de recouvrement expose une nouvelle surface de béton à l'action des ions chlore et ainsi de suite.
Les chlorures présents dans le béton peuvent provenir de granulats contaminés, d'eau de mer, d'eau saumâtre ou d'adjuvants contenant des chlorures ou apportés par les vents marins à proximité de la mer. Aucun de ces matériaux ne devrait être autorisé dans la fonction de béton armé et les normes limitent généralement de manière très sévère la teneur en chlorures du béton. Par exemple, la norme britannique BS 8110 : partie 1, 1985 limite la teneur totale en chlorure d'un béton armé à 0,40 ? de la masse du ciment. La même limite est recommandée par la norme européenne ENV 206: 1992. La norme ACI 318-89 (révisée en
1992) ne considère quant à elle que les ions chlores solubles. Sur cette base, la teneur en ions chlore du béton armé est limitée à 0,15 % de la masse du ciment
La norme Afnor P18-325 limite la teneur en chlorures à:
- 1 % pour les bétons non armés;
- 0,4 % pour les bétons armés;
-0,2 % pour les bétons précontraints.
Dans le fascicule 65A relatif à l'exécution des ouvrages en béton armé et en béton précontraint :
- 1% pour les bétons non armés;
- 0,65 % pour les bétons armés;
- 0,156 %pour les bétons précontraints par post-traction;
- 0,10 % pour les bétons précontraints par pré traction.

Figure 3.2: Représentation schématique de la corrosion électrochimique
en présence de chlorures
La fissuration excessive du béton, qu'elle soit naturelle ou accidentelle, facilite la pénétration des agents agressifs, facteurs de corrosion des armatures de béton armé et précontraint.
De nombreuses recherches effectuées en laboratoire et sur des ouvrages ont montré que les problèmes de durabilité et en particulier le risque de corrosion des barres d'armature passive
n'étaient pas influencés de manière significative par la valeur de l'ouverture des fissures tant que celle-ci demeure inférieure à une valeur de l'ordre de 0,3 et cela, dans un environnement sec à l'intérieur des bâtiments. Pour les éléments d'ouvrage exposés aux intempéries ou à un environnement agressif la limite d'ouverture de fissure qui résulterait en un problème de corrosion est de 0,15 mm selon ACI code (règlement Américain).
Le processus de corrosion dépend principalement de l'épaisseur et de la qualité du béton d'enrobage mais ne dépend guère de la fissuration.
Louverture des fissures n'influence que la longueur de la phase d'initiation, c'est-à-dire la durée à partir de laquelle le processus de corrosion démarre. Mais étant donné que la durée de cette phase n'est que de 2 à 6 années, elle ne joue pratiquement aucun rôle en ce qui concerne la durabilité eu égard à la durée de vie de l'ordre de 30 à 80 ans normalement attendue pour l'ouvrage, voire davantage dans certains cas.
Une conséquence pratique très importante de ces observations est donc qu'une limitation très sévère des ouvertures de fissures réalisable en particulier au moyen d'une augmentation des quantités d'armature ne s'avère pas comme un moyen efficace pour accroître la durabilité des structures en béton armé; et cela, même en cas d'environnement particulièrement agressif. En cas d'exigences élevées concernant la durabilité, ce sont d'autres mesures auxquelles on devra
recourir, telles que:
? La réalisation d'un enrobage suffisant.
? La confection d'un béton particulièrement dense et peut perméable et surtout résistant aux éventuelles attaques chimiques, grâce à un type de ciment approprié, à un dosage suffisant, à
un rapport eau / liant aussi faible que possible, à une quantité minimale de fines, au recours éventuel à un béton avec ajout de fumée de silice ( bétons à hautes performance),etc..
? Une cure soignée et de durée suffisante.
? Et au besoin, en cas d'agression par des substances chimiques très agressives, la mise en oeuvre d'une couche étanche à la surface du béton et/ou l'utilisation de barres d'armature revêtues d'une couche de résine époxy.
C'est en effet l'épaisseur et la qualité du béton d'enrobage protégeant la cage d'armatures qui constituent les facteurs déterminants pour la durabilité. Les exigences relatives peuvent être graduées en fonction du type d'ouvrage et de l'agressivité de son milieu environnant comme indiqué au tableau 3.1
Tableau 3.1: Valeur limites recommandées pour assurer la durabilité des structures
en béton armé.
| Agressif Sels (+gel) | Humide avec gel | Humide sans gel | 
 Sec | Environnement | |
| 4 | 2,5 | 2 | 1,5 | Enrobage minimum (cm) | |
| C 30 | C 25 | C 20 | C16 | CEB | Classe minimale de résistance | 
| B 45/35 | 
 B35/25 à B40/30 | 
 
 | 
 | SIA | |
| 0,50 à 0,40 | 0,55 | 
 0,6 | 0,65 | Rapport max E/C | |
| 300 à 350 | 
 300 | 
 300 | 
 270 | Dosage minimal en ciment    | |
La corrosion commence sur la surface proche de l'extérieur du fait que le béton contacte perd son alcalinité en premier et que les sources extérieure de chlorures, d'humidité et d'oxygène sont proches. Les produits de la corrosion s'entassent et exercent graduellement une pression sur le béton jusqu'à le faire éclater comme montré en figure 3.3

Figure 3.3 : Eclatement du béton dû à la corrosion des armatures.
La corrosion des armatures d'acier a été et sera toujours une des causes majeures de détérioration des structures en béton armé. Les armatures d'acier se corrodent chaque fois que le béton de recouvrement ne les protège pas suffisamment contre la rouille. Ce manque de protection peut avoir plusieurs causes, une trop forte valeur du rapport eau / liant, un mauvais mûrissement ou l'absence totale de mûrissement, un mauvais positionnement des armatures trop près des coffrages, la progression des ions chlores, une très forte carbonatation.
Le mécanisme de corrosion de l'acier dans le béton est bien connu: la perte de passivation de
l'acier lorsque décroît le PH de l'eau interstitielle du béton conduit celui-ci à s'oxyder et à rouiller. L'oxydation de l'acier ou sa rouille s'accompagne d'une augmentation de volume
qui commence par générer des microfissures dont le nombre va en augmentant. Ces premières microfissures rendent la pénétration des agents agressifs encore plus facile de sorte que
la corrosion s'accélère jusqu'à provoquer finalement l'éclatement de l'enrobage de béton. Lorsque l'on atteint une telle dégradation, non seulement les armatures d'acier sont exposées directement à la corrosion, mais une nouvelle surface de béton, qui était initialement située en profondeur, est exposée directement à l'action des chlorures.
Encore maintenant, plusieurs auteurs pensent que la corrosion des aciers d'armatures est un phénomène inévitable, inhérent au béton armé. Pour réduire la corrosion des armatures d'acier, différentes solutions et agents anticorrosion sont régulièrement proposés sur le marché et certaines compagnies font la promotion de la protection intégrale d'une structure en utilisant une protection cathodique très coûteuse.
En fait, pour résoudre le problème de la corrosion des armatures d'acier, on peut suivre deux approches [21] :
- On continue d'utiliser un béton très poreux, et il faut alors absolument spécifier des armatures qui résistent à la corrosion ou un système de protection cathodique pour protéger
toute la structure. Pour l'auteur [21], un béton qui a une résistance à la compression inférieure à 30 MPa est un béton qui ne protège pas bien les armatures d'acier, quel que soit
l'environnement dans lequel il est utilisé, si l'on continue à maintenir les épaisseurs de recouvrement actuelles. En outre, on sait très bien qu'un tel béton n'offre pas une protection adéquate face à la carbonatation. En adoptant une telle solution facile, mais coûteuse à long terme, on oublie les deux causes majeures de la corrosion des armatures d'acier: une trop forte valeur du rapport eau/liant et de mauvaises pratiques de mûrissement. Tout béton qui a un rapport eau/liant supérieur à 50 présente une microstructure très ouverte qui offre de larges avenues à la pénétration d'agents agressifs quels qu'ils soient;
-La deuxième approche consiste à spécifier un béton imperméable et à bien le mûrir. Il n'est alors plus nécessaire de faire recours à des armatures résistants à la corrosion et donc l'acier ordinaire suffit. Des BHP qui ont un rapport eau/liant compris entre 0,30 et 0,35 sont suffisamment imperméable pour procurer une bonne protection aux armatures d'acier si l'épaisseur de recouvrement de ces armatures est suffisante et si la peau du béton a été mûrie de façon adéquate. L'épaisseur de recouvrement doit être ajustée selon la sévérité de l'environnement, et peut atteindre jusqu'à 7,5 cm [21], pour s'assurer une duré de vie suffisamment longue à l'ouvrage.
Évidement, le choix d'un faible rapport eau/liant ne constitue qu'une première étape pour résoudre le problème de la corrosion de l'acier. Il faut aussi que ce béton imperméable soit
bien mis en place et bien mûri de façon à protéger efficacement les armatures d'acier contre la corrosion. Quand la mise en place et le mûrissement sont faits correctement, il n'est pas nécessaire d'utiliser des armatures à l'épreuve de la rouille, d'utiliser un adjuvent anticorrosion ni d'envisager une protection cathodique. Un BHP de faible rapport eau/liant, une mise en place et un mûrissement adéquats garantissent la protection des armatures contre la corrosion.
La formulation du béton classique, en particulier son dosage en ciment et son rapport des teneurs eau-ciment, dépend de l'environnement auquel ce matériau est exposé
La corrosion des armatures a deux conséquences sur le comportement de l'ouvrage. Dans un premier temps, les produits de corrosion occupent un volume plusieurs fois supérieur au volume initial de l'acier, leur formation fissure le béton (de façon caractéristique, parallèlement à la direction du lit d'armatures), entraîne son éclatement ou son feuilletage.
La pénétration des agents agressifs en direction de l'acier est donc facilitée, ce qui se traduit par une augmentation de la vitesse de corrosion. Ensuite, la progression de la corrosion à l'anode réduit la section effective de l'acier, ce qui réduit par conséquent sa capacité de résistance.
Il n'est généralement pas exigé de calculer explicitement les ouvertures de fissures afin de s'assurer qu'elles n'excèdent pas des valeurs limites spécifiées. Un tel contrôle dont la fiabilité est d'ailleurs problématique, étant donnée l'importante dispersion des résultats due au grand nombre de facteurs d'influence, dont certains sont difficilement maîtrisables n'est exigé qu'exceptionnellement. A cet égard, rappelons que l'objectif primordial du contrôle de la fissuration est d'éviter l'apparition de fissures isolées, d'ouverture importante et non contrôlée, telles des fentes ou lézardes. La fissuration est généralement non préjudiciable, par conséquent acceptable, si elle est répartie, c'est-à-dire s'il apparaît des fissures plus nombreuses, d'ouvertures contrôlées et n'excédant pas quelques dixièmes de millimètre.
Pour atteindre cet objectif, les normes contiennent une série de mesures permettant d'assurer un contrôle indirect ou implicite de la fissuration des structures en béton. Ces mesures comprennent généralement :
- Des mesures d'ordre constructif et technologique destinées à réduire, voire supprimer, le risque de fissuration quelle qu'en soit la cause. Comme exemples de telles mesures citons la composition et une cure appropriées du béton, la réalisation de joints afin de supprimer l'entrave aux déformations imposées telles le retrait, la mise en oeuvre d'une précontrainte adéquate, etc.
- La mise en place d'une quantité d'armatures minimale dans toutes les parties de structures en béton ârmé ou précontraint susceptibles de se fissurer et dans lesquelles on cherche à éviter l'apparition de fissures isolées et largement ouvertes, en général préjudiciables au bon comportement de l'ouvrage en service et à sa durabilité à long terme.
- La limitation des contraintes dans l'acier d'armature, calculées en stade fissuré sous le cumul des sollicitations déterminantes, ainsi qu'une répartition appropriée des barres d'armatures (limitation de leur espacement et/ou de leur diamètre).
En cas des éléments de structures situés à l'extérieur, exposés aux intempéries et aux effets du gel ou en contact avec le sol. Comme exemples, citons les façades de bâtiments, les murs de soutènement, les parois de tunnels, les tabliers et piles de ponts, les fondations, la norme SIA 162 requiert la mise en place d'une quantité d'armature minimale dans toute partie de structure en béton armé ou précontraint dans laquelle les contraintes de traction (en service, sous le cumul des sollicitations dues aux charges et aux déformations imposées, ou durant les différentes phases de construction) peuvent être proches ou supérieures à la résistance à la traction du béton. Cette armature minimale doit être dimensionnée de manière à pouvoir reprendre sans écouler les sollicitations internes correspondant à la fissuration du béton et de manière à limiter l'ouverture des fissures.
Dans le cas des dalles et murs pleins dans celui d'éléments à section en T ou en caisson, l'aire de la section d'armature minimale est définie comme suit :
 (4.1)
          (4.1)
relation dans laquelle
fct est la valeur conventionnelle ou de calcul de la résistance à la traction du béton, définie comme suit dans la norme SIA 162 :
* fct = 2 N/mm2 pour un béton de résistance inférieure à celle correspondant au type
B 35/25.
* fct = 2,5 N/mm2 pour un béton de type B 35/25 (= classe C 20) ou de résistance supérieure.
fy est la valeur conventionnelle ou de calcul de la limite élastique limitée à 460 N/mm2 au maximum.
Act est l'aire déterminante de la partie tendue de la section de béton en stade homogène, définie à la figure 4.1.
est un facteur de majoration tenant compte de l'influence de l'espacement des barres d'armature s sur la fissuration
| s [mm] | 100 | 150 | 200 | 250 | 300 | 
| 1,0 | 1,1 | 1,2 | 1,3 | 1,4 | 
est un facteur de réduction tenant compte des effets de la répartition des contraintes selon le type de sollicitations et de la présence d'états de contraintes auto-équilibrées sur la force interne de traction correspondant à la fissuration ; ce facteur est défini à la figure 4.1.

Fig. 4.1 : Définitions de l'aire déterminante Act et du facteur selon la norme SIA 162.
La norme SIA 162 requiert une limitation des contraintes dans l'acier calculées en stade fissuré, ce qui constitue un excellent moyen de limiter indirectement l'ouverture des fissures .
Dans les deux cas, la norme exige de s'assurer que les contraintes effectives dans l'armature ne dépassent pas les valeurs maximales indiquées ci-dessous, sous une
combinaison rare d'actions (cumul du poids propre, des effets de la précontrainte, des autres charges permanentes et d'une charge variable de courte durée).
Pour les aciers passive
ós,max = 0,95 fy - 100 N/mm2 (4.2.a)
Pour les aciers de précontrainte:
óp,max = 0,90 fpy (4.2.b)
Pour limiter la fissuration, il convient dans la mesure du possible :
- De n'utiliser les gros diamètres que dans les pièces suffisamment épaisses,
- D'éviter les très petits diamètres dans les pièces exposées aux intempéries,
- De prévoir le plus grand nombre de barres compatibles avec une mise en place correcte
et avec la règle ci-dessus relative aux petits diamètres.
La fissuration est considérée comme préjudiciable lorsque les éléments étudiés sont exposés aux intempéries ou à des condensation, ou peuvent être alternativement noyés et émergés en eau douce.
On observe les règles suivantes [23] :
? La contrainte de traction des armatures est limitée
à la plus basse des deux valeurs 
 et 110 ( ç
et 110 ( ç  )1/2 MPa ( ou N / mm2 ), expressions dans
lesquelles :
 )1/2 MPa ( ou N / mm2 ), expressions dans
lesquelles :
* : désigne la limite élastique des aciers
utilisés.
 : désigne la limite élastique des aciers
utilisés.
* : la résistance caractéristique à la traction
du béton exprimée en MPa .
 : la résistance caractéristique à la traction
du béton exprimée en MPa .
* ç : coefficient de fissuration qui vaut :
- 1,0 pour les ronds lisses y compris les treillis soudés formés de fils tréfilés lisses.
- 1,6 pour les armatures à haute adhérence, sauf le cas des fils de diamètre inférieur.
à 6 mm pour lesquels on prend 1,3.
? Le diamètre des armatures les plus proches des parois est au moins égale à 6 mm ;
? Dans le cas des dalles et des voiles faisant au plus 40 cm d'épaisseur, l'écartement des armatures d'une même nappe est au plus égal à la plus petite des deux valeurs 25 cm et 2h (h désignant l'épaisseur totale de l'élément).
La fissuration est considérée comme très préjudiciable lorsque les éléments étudiés sont exposés à un milieu agressif ou bien doivent assurer une étanchéité.
Dans ce cas on observe les règles suivantes [23] :
? La contrainte de traction des armatures est limitée à la plus basse des deux valeurs 0,5 fe et 90 (ç ftj )1/2 MPa
? Le diamètre des armatures est au moins égales à 8 mm
? Des armatures de peau pour les poutres de grande hauteur, ont une section au moins égale à 5 cm2 par mètre de longueur de parement.
? Lorsque la membrure tendue d'une poutre est constituée de barres de diamètre supérieur à 20 mm, l'écartement de celles-ci dans le sens horizontal est au plus égal à 3 fois leur diamètre
? Dans le cas des dalles et des voiles faisant au plus 40 cm d'épaisseur, l'écartement des armatures d'une même nappe est au plus égal à la plus petite des deux valeurs 20 cm et 1,5h (h épaisseur totale de l'élément).
L'Eurocode 2 [16], le Code Modèle CEB-FIP 1990 [15] ou son extension récente aux bétons à hautes performances [14] ne se différencient, concernant le contrôle de l'état-limite de
fissuration, que sur des points de détail d'ordre rédactionnel et de certaines règles d'application. Ces différences ou améliorations résultent principalement du progrès des
connaissances et de l'évolution des avis des commissions concernées, inhérents à la chronologie de ces divers documents et à leur durée d'élaboration.
Selon l'Eurocode 2 ou le Code Modèle CEB-FIP il convient d'établir, en accord avec le client ou maître de l'ouvrage, des limites appropriées tenant compte de la nature de la structure
et de sa destination future. Outre les classes d'exposition (ou conditions d'environnement), ces normes font intervenir essentiellement la distinction entre structures en béton armé ou celles en béton précontraint pour graduer les exigences requises en matière de limitation de l'ouverture des fissures.
4.3.1.1. STRUCTURES EN BÉTON ARMÉ
En règle générale et en l'absence d'exigences particulières concernant par exemple l'étanchéité, on peut admettre comme satisfaisant de limiter l'ouverture caractéristique des fissures à la valeur wk = 0,30 mm sous la combinaison d'actions quasi-permanentes ou fréquentes pour des éléments en béton armé. Une telle limite satisfait en principe aux exigences normales en matière d'aspect et de durabilité pour des éléments situés en environnement humide, chimiquement et physiquement agressif ou non.
Cette limite peut être relevée (valeur limite plus élevée, par exemple wk = 0,4 ou 0,5 mm) pour des éléments en béton armé situés en environnement sec et non agressif, si cela est acceptable pour d'autres raisons, par exemple l'aspect.
4.3.1.2. STRUCTURES EN BÉTON PRÉCONTRAINT
En raison du risque plus élevé de corrosion des aciers de précontrainte, des limites plus sévères s'imposent. En l'absence de données plus précises, il est recommandé de limiter l'ouverture caractéristique des fissures à wk = 0,20 mm pour les structures en béton précontraint situées en environnement sec et non agressif.
Une quantité minimale d'armature est exigée afin d'assurer une fissuration contrôlée dans toute partie d'une structure ou de l'un de ses éléments soumis à des contraintes de traction dépassant la résistance à la traction du béton. Ces contraintes peuvent résulter de toutes combinaisons possibles de charges et de déformations imposées ou empêchées. A défaut de
méthodes plus rigoureuses, la section d'armature minimale requise dans les zones tendues peut être estimée au moyen de la relation simplifiée suivante:
 (4.3)
      (4.3)
Dans laquelle :
fct,ef est la résistance à la traction du béton effective au moment où les fissures sont supposées se produire; à moins que les fissures n'apparaissent à un âge très jeune.
ós2 est la contrainte maximale admissible dans l'acier d'armature, immédiatement après l'apparition des fissures ; cette contrainte, ainsi que l'armature minimale qui en découle, peut être graduée comme suit :
* ós2 =fyk où fyk est la valeur caractéristique de la limite élastique de l'acier, s'il s'agit d'éviter l'apparition de larges fissures isolées,
* ós2< fyk selon les valeurs indiquées au tableau 4.2, s'il s'agit de limiter l'ouverture des fissures à des valeurs spécifiées.
Act, est l'aire de la partie tendue de la section de béton homogène calculée juste avant l'apparition des fissures.
c est un facteur de réduction tenant compte de la forme de la distribution des contraintes, dont la valeur est généralement comprise entre 0,4 et 1,0 en fonction de la nature des sollicitations et de la forme de la section.
- Dans le cas de sections rectangulaires.
c = 1,0 pour la traction pure.
c = 0,4 pour la flexion simple.
- Dans le cas de sections en caisson.
c = 0,9 pour les dalles / la membrure tendue.
c = 0,45 pour les âmes.
est un facteur de réduction permettant de tenir compte de l'effet favorable sur l'effort de fissuration, sa valeur dépend principalement de l'épaisseur h de l'élément de structure considéré
= 0,8 pour h 0,3 m;
= 0,5 pour h = 0,8 m;
= 0,98 - 0,6h pour 0,3 < h < 0,8 m.
En tous les cas il est demandé de limiter, sous les conditions de service, les contraintes de traction dans les aciers d'armature aux valeurs maximales suivantes :
- Sous les combinaisons rares de charges:
ós,max = 0.8 fyk (4.4.a)
- Lorsqu'elles résultent essentiellement de l'entrave à des déformations imposées :
ós,max = fyk (4.4.b)
Afin de limiter plus sévèrement la largeur des fissures, conformément aux exigences requises au paragraphe 4.3.1, il est en principe suffisant de limiter la contrainte maximale autorisée dans les aciers, en fonction du diamètre et de l'espacement des barres selon les indications données dans les tableaux 4.1 et 4.2. Pour ce faire, il est nécessaire d'effectuer une distinction selon l'origine des sollicitations provoquant la fissuration.
4.3.3.1. FISSURATION SOUS DÉFORMATIONS IMPOSÉES
Si la fissuration résulte principalement de l'entrave aux déformations imposées, seules les indications du tableau 4.1 doivent être respectées. Les valeurs indiquées dans ce tableau sont valables pour un béton de classe C 30 ou inférieure. En cas d'utilisation d'un béton de classe supérieure, il est possible de tenir compte de l'effet bénéfique dû à l'amélioration des propriétés d'adhérence en augmentant les valeurs des contraintes maximales dans l'armature, de la manière indiquée ci-après [14]
 (4.5)
  (4.5)
Où
* ós2,0 est la valeur indiquée dans le tableau 4.2 pour`la contrainte maximale dans l'acier, établie pour un béton de classe C 30 ou inférieure.
* fctm,0 = 2,8 N/mm2 est la valeur moyenne de la résistance à la traction pour un béton de classe C 30.
* fctm est la valeur moyenne de la résistance à la traction pour un béton de classe supérieure à C 30.
Tableau 4.1 : Valeurs maximales des contraintes en fonction du diamètre des barres
d'armature à haute adhérence, permettant d'assurer une limitation satisfaisante
des fissures selon le Code Modèle CEB-FIP 90 [15].
| Contrainte max. dans l'acier ós2 [N/mm2] | Diamètre max. des barres d'armature 0 [mm] dans le cas de structures en | |
| béton armé (wk 0,3 mm) | béton précontraint (wk 0,2 mm) | |
| 160 200 240 280 320 360 400 450 | 32 25 20 14 10 8 6 5 | 25 16 12 8 6 5 4 - | 
4.3.3.2. FISSURATION SOUS CHARGES IMPOSÉES
Pour limiter à un niveau acceptable la fissuration des structures en béton soumises principalement à des charges imposées, il est suffisant de respecter les dispositions prévues dans l'un des tableaux 4.1 ou 4.2. Il s'agit donc de s'assurer que soit le diamètre des barres soit leur espacement ne dépassent pas certaines valeurs maximales indiquées dans ces tableaux en fonction de la contrainte ós2 dans les aciers.
Lorsqu'elles sont utilisées pour contrôler la fissuration sous charges imposées, les valeurs indiquées dans le tableau 4.2 sont valables pour des structures où l'armature est disposée de manière usuelle, c'est-à-dire lorsque le rapport d/h ne diffère pas trop de la valeur
courante 0,9. Dans le cas contraire, des facteurs correctifs sont définis en fonction du rapport d/h effectif dans l'Eurocode2 ou dans le Code Modèle.
Tableau 4.2 : Valeurs maximales des contraintes en fonction de l'espacement des barres
d'armature à haute adhérence, permettant d'assurer une limitation satisfaisante
des fissures selon le Code Modèle CEB-FTP 90 [15].
| Contrainte max. dans l'acier ós2 [N/mm2] | Espacement max. des barres d'armature s [mm] dans le cas de structures en | |
| béton armé (wk 0,3 mm) | béton précontraint (wk 0,2 mm) | |
| 160 200 240 280 320 360 | 300 250 200 150 100 60 | 200 150 100 50 - - | 
COURANTS
Les règlements britannique et Français recommandent à ce que l'ouverture maximale de fissures, en surface ne dépasse pas 0,3 mm. Des fissures excessivement ouvertes affectent l'apparence d'une structure et peuvent entraîner la corrosion des aciers surtout dans un environnement agressif.
Cependanth





, il est à noter que le phénomène de la corrosion en béton armé dépend principalement de l'enrobage en béton et de sa porosité (porosité du béton) . Dans la pratique, cette limite d'ouverture de fissures est respectée en procédant à la limitation de la distance maximale entre les barres tendues comme le montre la figure suivante, prise du règlement
BS 8110

Où  : taux de redistribution de moment en
 : taux de redistribution de moment en 
 
?Si et seulement si h > 750 mm, les barres
distribuées sur les faces de coté (le long de la hauteur) sont
nécessaires jusqu'à une profondeur de  à partir de la face tendue ; leur espacement
 à partir de la face tendue ; leur espacement  ne doit pas dépasser 250mm. La limite maximale d'ouverture des
fissures est cependant réduite à 0,1mm pour les ouvrages devant
retenir un liquide.
ne doit pas dépasser 250mm. La limite maximale d'ouverture des
fissures est cependant réduite à 0,1mm pour les ouvrages devant
retenir un liquide.
FISSURATION DU BÉTON
La théorie de fissuration permet le calcul de la répartition et de l'ouverture de fissures de flexion et de traction, supposée normale à la direction de l'armature.
Cette théorie, dans son état actuel, ne concerne pas les fissures obliques d'effort tranchant, qui peuvent se développer sur la hauteur d'un élément fléchi.
Des formules ont été établies pour les
éléments soumis à une traction simple (tirant) ou pour les
armatures tendues , d'une pièce fléchie associée à la section
du béton tendu
, d'une pièce fléchie associée à la section
du béton tendu  ayant le même centre de gravité que ces armatures.
ayant le même centre de gravité que ces armatures.
On définit le pourcentage de fissuration , comme suit :
, comme suit :

Suivant la valeur de  deux types de fissuration sont susceptibles de se produire :
deux types de fissuration sont susceptibles de se produire :
- Fissuration systématique ; lors de la mise en traction des armatures, l'effort transmis au béton est supérieur à son effort de rupture. Les contraintes de traction sont données par la relation :

-Fissuration accidentelle ; due aux effets du retrait, de
variation de température, etc. Les contraintes de traction admissible
sont indépendantes de et pour valeur :
 et pour valeur : 

Où : -  est le diamètre nominal, exprimé en mm, de la plus grosse
barre tendue.
 est le diamètre nominal, exprimé en mm, de la plus grosse
barre tendue.
       -  : Coefficient de fissuration
 : Coefficient de fissuration
 Pour les barres lisses.
 Pour les barres lisses.
 Pour les barres à haute adhérence.
 Pour les barres à haute adhérence.
-  Contrainte de traction du béton en bars ( kgf/cm2)
Contrainte de traction du béton en bars ( kgf/cm2)
-  est un coefficient qui a pour valeur :
 est un coefficient qui a pour valeur :
 1,5.106 si la fissuration est peu nuisible
 1,5.106 si la fissuration est peu nuisible
 1.106   si la fissuration est préjudiciable, parce
que les éléments sont exposés aux intempéries,
condensation, brouillards salins, etc. ou bien sont des ouvrages à la
mer.
 1.106   si la fissuration est préjudiciable, parce
que les éléments sont exposés aux intempéries,
condensation, brouillards salins, etc. ou bien sont des ouvrages à la
mer. 
-  0,5.106   si la fissuration est très
préjudiciable parce que les éléments sont en contact avec
l'eau ou exposés à un milieu agressif ou bien parce qu'ils
doivent assurer une étanchéité.
0,5.106   si la fissuration est très
préjudiciable parce que les éléments sont en contact avec
l'eau ou exposés à un milieu agressif ou bien parce qu'ils
doivent assurer une étanchéité.
Aux valeurs précédentes  et
 et  on doit ajouter le terme 300
 on doit ajouter le terme 300 lorsque les ouvrages sont en milieu constamment humide, sauf lorsqu'il
s'agit d'ouvrage à la mer.
 lorsque les ouvrages sont en milieu constamment humide, sauf lorsqu'il
s'agit d'ouvrage à la mer.
Le BAEL admet que lorsque la fissuration systématique est atteinte, la diminution de l'allongement de l'acier peut être évaluée par la quantité :
 à condition que
   à condition que   
 : module d'élasticité de l'acier.
 : module d'élasticité de l'acier.
 : contrainte de l'armature au droit des fissures.
 : contrainte de l'armature au droit des fissures.
 : Contrainte de traction du béton à j jours
 : Contrainte de traction du béton à j jours
 :  est le rapport de la section d'armatures tendue à une
aire de béton tendu
 :  est le rapport de la section d'armatures tendue à une
aire de béton tendu 
La charge de fissuration qui vient d'être ainsi définie est celle qui, au stade des tractions moyennes, provoque les premières fissures superficielles visibles du béton tendu. Ces fissures ne sont pas forcément graves et préjudiciables à la tenue de l'ouvrage, comme le montre l'examen des pièces tendues en service qui, pour la plupart, sont fissurées superficiellement.
Lorsque la charge augmente au-delà de Qf correspondant à la fissuration superficielle, les fissures s'agrandissent et ce propagent à l'intérieur de la pièce, vers les armatures. Finalement, elles atteignent celles-ci en un ou plusieurs points, et même sur tout leur contour. La charge Qcr à partir de laquelle l'armature commence à se trouve en contact avec le milieu
extérieur par le canal des fissures donne la valeur de la résistance de la pièce à la fissuration critique.
Cette fissuration sera critique si la pièce est exposée aux intempéries. On peut craindre en effet que les eaux de ruissellements pénètrent par capillarité dans les fissures. Les atmosphères corrosives (air marin ou sulfureux) sont également nocives et peuvent désorganiser rapidement l'ouvrage.
La charge de fissuration critique est donnée par la formule suivante :
Qcr = (B-A) ób + A x 100 ( -
 - 
* B : section du béton tendu
* A : section des armatures tendue
*  : contrainte dans le béton
 : contrainte dans le béton
* c : étant l'écartement des armatures.
On voit que cette charge varie en sens inverse de l'écartement des aciers, ce qui est logique. L'allongement du béton étant d'autant plus régulier que l'acier est mieux divisé et réparti au sein de celui-ci. Donc la formule montre bien l'influence des nombres de barres de petit diamètre et de leur écartement qui est d'autant petit que le nombre des barres est élevé.
L'importance de la fissuration ainsi que l'ouverture minimale à partir de laquelle une fissure est considérée comme importante dépendent de la fonction des éléments structuraux ainsi que des conditions d'exposition du béton. Selon [2] Reis et al ont proposé des valeurs de largeur de fissure pouvant être considérées comme acceptables. Ces valeurs, qui constituent un bon guide, sont les suivantes :
- Éléments intérieurs : 0,35mm.
- Éléments extérieurs utilisés dans des conditions normales d'exposition : 0,25mm.
- Éléments extérieurs exposés à un environnement particulièrement agressif : 0,15mm.
Bien que cela soit variable d'un observateur à l'autre, la largeur de fissure minimale visible à l'oeil nu est d'environ 0,10 mm. La détermination de l'ouverture ou largeur des fissures peut se faire avec des appareils grossissants simple.
La fissuration du béton est un processus hasardeux, hautement aléatoire et influencé par plusieurs facteurs. A cause de la complexité du problème, les méthodes actuelles qui permettent de prédire l'ouverture maximale d'une fissure sont basées essentiellement sur des constatations expérimentales. Donc ces méthodes ne peuvent que prédire l'ouverture maximale la plus probable ; il restera toujours des possibilités de fissures isolées pouvant avoir des ouvertures bien au-delà de celles prédites.
5.2.1. CONSTATATION EXPÉRIMENTALES
Les observations ont montré qu'en général, les fissures prennent naissance en tant que micro-fissures puis se développent en fissures avec des ouvertures mesurables. Une fissure devient visible à l'oeil nu à partir d'une ouverture de l'ordre de 0,1 mm
L'ouverture d'une fissure de flexion, par exemple, diminue d'un maximum à la face la plus tendue à zéro au niveau de l'axe neutre dans le cas des pièces fléchies.
L'enrobage est un paramètre important dans l'ouverture et l'espacement des fissures. Des essais faits par Broms ont montré qu'en général, une augmentation de l'enrobage augmente l'espacement des fissures et augmente aussi leur ouverture [32].
Une poutre armée avec des aciers rond-lisses
développe peut de fissures mais avec des ouvertures assez larges,
pendant qu'une poutre avec des aciers à haute adhérence
développera plus de fissures avec des ouvertures très fines
presque invisibles sous les charges de service. Ceci est surtout dû aux
saillies (déformations à la surface des barres) qui augmentent la
résistance au glissement acier-béton et donc améliore
l'adhérence acier-béton, éliminant ainsi les
possibilités de fissures larges . Le deuxième paramètre
lié aux aciers et qui a une influence importante sur l'ouverture des
fissures est leur contrainte . Des études faites par Gergly et Lutz [47]  ont
confirmé que l'ouverture d'une fissure est proportionnelle à la
contrainte des aciers,
. Des études faites par Gergly et Lutz [47]  ont
confirmé que l'ouverture d'une fissure est proportionnelle à la
contrainte des aciers,  ; cette contrainte pouvant être calculée en ce basant
sur une analyse élastique d'une section fissurée. Dans ce sens,
les travaux de Beeby  [48] ont montré que l'ouverture
d'une fissure est proportionnelle à la déformation moyenne au
niveau où la fissuration est considérée. Une fissure est
ouverte au maximum à la surface de l'élément et se
retraicit en profondeur jusqu'à un minimum au niveau de l'interface
acier- béton, ceci justifie l'hypothèse de non glissement
acier-béton et nous permet de déduire que l'ouverture d'une
fissure est aussi fonction de la distance  à la barre la plus proche.
 ; cette contrainte pouvant être calculée en ce basant
sur une analyse élastique d'une section fissurée. Dans ce sens,
les travaux de Beeby  [48] ont montré que l'ouverture
d'une fissure est proportionnelle à la déformation moyenne au
niveau où la fissuration est considérée. Une fissure est
ouverte au maximum à la surface de l'élément et se
retraicit en profondeur jusqu'à un minimum au niveau de l'interface
acier- béton, ceci justifie l'hypothèse de non glissement
acier-béton et nous permet de déduire que l'ouverture d'une
fissure est aussi fonction de la distance  à la barre la plus proche.
5.2.2. ETAT LIMITE D'OUVERTURE DES FISSURES
Les formes et dimensions de chaque élément de structure, ainsi que les dispositions des armatures, sont généralement conçues de manière à limiter la probabilité d'apparition des fissures d'une largeur supérieure à celle qui serait tolérable en raison du rôle et de la situation de l'ouvrage : aspect des parements, étanchéité des parois, corrosion.
Les principaux paramètres qui interviennent dans la limitation de l'ouverture des fissures sont:
- Le pourcentage des armatures tendues
- Les diamètres de celle-ci qu'il faut proportionner aux dimensions transversales des pièces
- Leur répartition et leur contrainte de traction
- L'espacement entre deux fissures.
- L'éclatement du béton au niveau de la fissure.
- L'adhérence acier-béton.
- La section d'enrobage de béton à travers laquelle est transmise la traction de l'acier vers
le béton.
5.3.1. APPARITIONS SUCCESSIVES DES FISSURES
Aussitôt après l'apparition de la première fissure, les tractions qui se répartissaient avant fissuration entre le béton et les armatures sont uniquement transmises par les barres à travers la fissure.
L'allongement de ces barres par rapport au béton met en jeu les efforts de liaison et la contrainte de traction du béton, nulle sur les lèvres de la fissure, croit lorsqu'on s'écarte de celle-ci. La distance à laquelle cette contrainte atteint la résistance à la traction du béton est la distance minimale à laquelle une nouvelle fissure peut se former au voisinage de la première.
Si deux fissures se sont formées à une distance inférieure au double de la distance minimale (voir méthodes d'estimation des ouvertures et de l'espacement de fissures), la contrainte du béton ne pourra pas atteindre, entre ces deux fissures, une valeur suffisante pour qu'une autre fissure intermédiaire se produise.
Si la résistance à la traction du béton et la contrainte de rupture d'adhérence étaient parfaitement définies, l'espacement entre les fissures varierait entre une et deux fois l'espacement minimal et l'espacement moyen (moyenne des espacements) serait égal à 1,5 fois ce dernier. L'irrégularité naturelle de ces divers facteurs augmente la possibilité de variation de l'espacement.
5.3.2. FORMULE D'ESTIMATION DES OUVERTURES ET DE L'ESPACEMENT
DE FISSURES
5.3.2.1. MÉTHODE DE BEEBY
Parmi les formules empiriques, on retrouve celle proposée par Beeby [48] (British Cément Association) et qui est adoptée actuellement dans les règlements Britannique et Australien, elle est basée sur l'hypothèse que l'ouverture des fissures, nulle au niveau de l'armature, n'existe que sur le parement du béton, et que la largeur des fissures ne dépend que des déformation du béton entourant l'armature :
 (5.1)
        (5.1)
Où :
Cmin : enrobage minimum des aciers tendus
h : hauteur totale de la section
x : profondeur de l'axe neutre, calculée en se basant sur les hypothèses d'une section fissurée
acr = distance à partir du point considéré à la surface de la barre la plus proche
 = déformation moyenne au niveau où la fissuration est
considérée ; cette déformation est calculée en
tenant compte des effets du fluage
 = déformation moyenne au niveau où la fissuration est
considérée ; cette déformation est calculée en
tenant compte des effets du fluage
 (5.2)
         (5.2)
Avec :
 : déformation au niveau considéré, calculée
à partir des hypothèses d'une section fissurée
: déformation au niveau considéré, calculée
à partir des hypothèses d'une section fissurée 
et un module d'élasticité à long-terme (fluage).
 : largeur de la section de béton au niveau des armatures
: largeur de la section de béton au niveau des armatures
 : distance de la face de compression au point considéré
pour la fissuration
: distance de la face de compression au point considéré
pour la fissuration
 : section d'acier.
 : section d'acier.
Une valeur négative de  indique que la section est non fissurée.
 indique que la section est non fissurée.
Il est intéressant de voir ci-dessous les cas particuliers d'application de cette formule :
?1er cas : directement au dessous d'une barre
La distance acr devient égale à l'enrobage Cmin et l'équation devient :
 (5.3)
       (5.3)
dans ce cas, on voit comment l'ouverture d'une fissure est directement proportionnelle à l'enrobage des aciers tendus.
?2ème cas : quand acr est assez grand devant Cmin (Cmin est négligeable devant acr).
L'équation devient :
 (5.4)
       (5.4)
Pour un élément donné,  est maximum à la face la plus tendue ; à cet
endroit, si (h-x) est assez petit,les fissures ont moins de chance de
dépasser les limites permises (0,3 mm pour le BAEL). (h-x)
représente approximativement la longeur de la fissure.
 est maximum à la face la plus tendue ; à cet
endroit, si (h-x) est assez petit,les fissures ont moins de chance de
dépasser les limites permises (0,3 mm pour le BAEL). (h-x)
représente approximativement la longeur de la fissure.
Cette expression  explique pourquoi une fissuration excessive se produit très
rarement dans les dalles sous les charges de services ; l'épaisseur
des dalles n'excédant pas en général 200 mm, d'où
la faible valeur (h-x) conduisant à une ouverture de fissure assez
réduite.
 explique pourquoi une fissuration excessive se produit très
rarement dans les dalles sous les charges de services ; l'épaisseur
des dalles n'excédant pas en général 200 mm, d'où
la faible valeur (h-x) conduisant à une ouverture de fissure assez
réduite.
On constate ainsi, que le cas où la fissure est assez loin d'une barre, son ouverture est proportionnelle à la longueur de cette fissure, (h-x).
La distance moyenne retenue entre les fissures est :  et
 et  
 
5.3.2.2. MÉTHODE DE GERGELY-LUTZ
Cette méthode [47] est adoptée par le règlement Américain ACI, elle s'énonce comme suit :
 (5.5).
   (5.5).
Avec :
 =
=  ;  rapport de la distance entre l'axe neutre et la fibre tendue,
et l'axe neutre et le centre de gravité de l'acier (figure 5.1). En
général
 ;  rapport de la distance entre l'axe neutre et la fibre tendue,
et l'axe neutre et le centre de gravité de l'acier (figure 5.1). En
général  avoisine 1,2.
 avoisine 1,2.
 : contrainte dans l'acier dû à la charge
appliquée.
 : contrainte dans l'acier dû à la charge
appliquée.
 : épaisseur de l'enrobage de la face de tension au centre
de la barre la plus étroite (mm).
 : épaisseur de l'enrobage de la face de tension au centre
de la barre la plus étroite (mm).
 : section de symétrique de béton avec l'acier
divisée par le nombre de barre.
 : section de symétrique de béton avec l'acier
divisée par le nombre de barre.

Figure 5.1 : géométrie des facteurs de la formule de Gergely-Lutz.
Cette expression a été modifiée par le comité ACI 224, elle a présentée sous la forme suivante :
 (5.6).
      (5.6).
Les recommandations du règlement Américain concernant les ouvertures maximales des fissures sont résumées par le tableau ci-dessous :
| Condition d'exposition | Ouverture de fissure tolérable | 
| Air sec ou présence de membrane protectrice | 0,41mm | 
| Humidité, air humide, sol | 0,3mm | 
| Eau de mer, proximité d'eau de mer, cycle ; humide-sec | 0,15mm | 
| Structures retenant un liquide | 0,1mm | 
Sur la base de nombreux essais sur tirants [42], il a été possible de déduire la relation suivante définissant la valeur probable moyenne de l'ouverture des fissures risquant d'apparaître en phase de formation des fissures :
 (5.7)
   (5.7)
Il s'agit d'une relation simplifiée, ne prenant pas en compte de manière rationnelle tous les paramètres, mais permettant néanmoins d'estimer l'ouverture probable des fissures avec une précision suffisante compte tenu de l'inévitable et grande dispersion du phénomène.
Les termes intervenant dans la relation (1) ont la signification suivante :
*  est la longueur d'introduction, Jaccoud [42] a
montré que la longueur de transmission
 est la longueur d'introduction, Jaccoud [42] a
montré que la longueur de transmission 
  pouvait être estimée au moyen de la relation :
 pouvait être estimée au moyen de la relation :
                                                       (5.8)
         (5.8)
Avec:
s : espacement des barres en mm
k : coefficient valant respectivement 1 ou 0,5 dans les cas de la traction pure ou de la traction par flexion simple
*  l'allongement relatif du béton supposé libre sur la
longueur 0,7 lr.
l'allongement relatif du béton supposé libre sur la
longueur 0,7 lr. 
*  : l'allongement relatif de l'acier d'armature calculé en
état fissuré (en négligeant toute contribution du
béton tendu).
 : l'allongement relatif de l'acier d'armature calculé en
état fissuré (en négligeant toute contribution du
béton tendu).
Une formulation plus réaliste fut proposée sur une base empirique en premier lieu par Ferry-Borges [43] et utilisée depuis lors jusqu'à la fin des années 80 par de nombreux chercheurs et dans de nombreuses normes ou manuel [44], [42] et [16].
L'espacement moyen des fissures  , qui est proportionnel à la longueur de transmission
 , qui est proportionnel à la longueur de transmission  peut être exprimé au moyen d'une relation du
type :
 peut être exprimé au moyen d'une relation du
type :
                                                              
  (5.9)
             (5.9)
dans laquelle :
* : l'enrobage .
: l'enrobage .
* k1 et k2 sont des coefficients.
*  : diamètre de la ou des barres d'armatures
 : diamètre de la ou des barres d'armatures
* : pourcentage effectif d'armature tendue.
 : pourcentage effectif d'armature tendue.
La relation suivante valable uniquement dans le cas d'armature disposée en une seule nappe près des parements et quelle que soit la nature des sollicitations (de traction ou de flexion) :
 (5.10).
 (5.10).
Dans laquelle :
* =As/Ac : le pourcentage d'armature tendu rapporté à l'aire de la section transversale totale de béton Ac
* s : l'espacement des barres d'armature tendue, en mm.
* óc : la contrainte maximale (sur la fibre extrême) de traction du béton, calculée
en état non fissuré; óc = fct,ef s'il s'agit de déformations imposées;
* : coefficient valant respectivement 1,0 et 0,5 dans le cas de la traction pure et de la
flexion simple;
* ' : coefficient valant respectivement 1,0 et 0,25 dans le cas de la traction pure et de la
flexion simple (pour une section rectangulaire pleine).
L'équation (5.10) met clairement en évidence les principaux paramètres dont dépend l'ouverture des fissures. Outre le niveau de sollicitations, il s'agit :
* De la quantité d'armature; en première approximation, l'ouverture des fissures est en effet
inversement proportionnelle au pourcentage d'armature  .
.
* De la répartition de l'armature; l'ouverture des fissures est d'autant plus faible que l'espacement des barres s est plus serré.
L'équation (5.10) ne tient compte des propriétés d'adhérence béton-armature et de la contribution du béton tendu entre les fissures que de manière imparfaite au moyen des coefficients admis égaux à 0,7 et 1,5, indépendamment des propriétés réelles du béton et des barres d'armatures à haute adhérence. En particulier sous déformations imposées, cette équation semble indiquer que l'ouverture des fissures est proportionnelle à la valeur effective de la résistance du béton à la traction óc = fct,ef . Des études et essais récents, en particulier de Farra [45], ont montré qu'il n'en était rien : lorsque la classe de résistance du béton augmente, l'accroissement de la résistance à la traction est pratiquement compensé par une diminution de la longueur de transmission due à l'amélioration des propriétés d'adhérence béton-armature .
Pour mettre en évidence l'effet des propriétés du béton et des propriétés d'adhérence béton-armature sur les ouvertures de fissures, il est indispensable de calculer celles-ci par une méthode analytique basée sur une relation contrainte d'adhérence-glissement. En accord avec le Code Modèle [15], ce modèle d'adhérence peut être utilisé pour prédire le comportement mécanique d'un tirant de béton armé, en particulier sa déformation, la distribution des contraintes, la formation des fissures et l'ouverture probable des fissures.
La relation plus rigoureuse suivante définissant la
valeur moyenne probable de l'ouverture des fissures  en phase de formation des fissures :
 en phase de formation des fissures :
                                      (5.11)
    (5.11)
Dans laquelle :
* = Es/Ec ;
*  et
 et  sont des coefficients dont les valeurs numériques sont encore
très controversées. Dans le cas de sollicitations statiques de
courte durée il a été notamment proposé :
sont des coefficients dont les valeurs numériques sont encore
très controversées. Dans le cas de sollicitations statiques de
courte durée il a été notamment proposé :
- Par Farra [45] :  = 0,4 ;
= 0,4 ;   0,95 ;
 0,95 ;  = 0,3 ;
= 0,3 ;
- Pour une extension du Code Modèle
[14] :  = 0,22 ;
= 0,22 ;  = 1,0 ;
= 1,0 ;  = 0,21 ;
= 0,21 ;
*  et
 et  sont respectivement la résistance moyenne à la
compression sur cylindre
 sont respectivement la résistance moyenne à la
compression sur cylindre  
et la résistance effective à la traction du béton.
*  est le module d'élasticité de l'acier d'armature.
 est le module d'élasticité de l'acier d'armature.
*  et
 et  sont respectivement le diamètre et pourcentage effectif des
barres d'armature
 sont respectivement le diamètre et pourcentage effectif des
barres d'armature 
tendue.
Les solutions données par l'équation (5.11) sont
comparées à de nombreux résultats mesurés sur 135
tirants par Farra [45], pour trois pourcentages d'armature
(tirants à section transversale de faible dimension : Ac,ef 
=Ac et ef = ) et diverses
compositions de béton (avec ou sans ajout de fumée de silice) de
résistances moyennes à la compression sur cylindre  échelonnées entre 30 et 90 N/mm2 (fig.5.2). Il ressort de
cette étude que, sous déformations imposées usuelles
(imp  0,3 à 0,5%.), l'ouverture des fissures ne
dépend pratiquement pas de la classe de résistance du
béton, contrairement à ce que semblent indiquer les
équations simplifiées (5.7) et (5.10), ou d'autres formulations
empiriques équivalentes [44], [43] et
[16].
 échelonnées entre 30 et 90 N/mm2 (fig.5.2). Il ressort de
cette étude que, sous déformations imposées usuelles
(imp  0,3 à 0,5%.), l'ouverture des fissures ne
dépend pratiquement pas de la classe de résistance du
béton, contrairement à ce que semblent indiquer les
équations simplifiées (5.7) et (5.10), ou d'autres formulations
empiriques équivalentes [44], [43] et
[16].

Fig.5.2 : Comparaison entre les valeurs moyennes calculées selon éq. (5.11)
et mesurées de l'ouverture des fissures, pour des tirants de béton armé sollicités par une déformation imposée de courte durée [45].
Par rapport à la relation de Jaccoud (5.7), la méthode du Code Modèle (5.11) présente donc l'avantage de tenir compte de manière explicite des propriétés déterminantes du béton pour la fissuration, à savoir la résistance à la traction et l'adhérence. Compte tenu de la grande dispersion inhérente au phénomène, les solutions livrées par les deux équations ne diffèrent toutefois pas trop, du moins pour les bétons de résistance usuelle (fig.5.4). Ce n'est que pour les bétons à haute résistance que la méthode de Jaccoud sous-estime de manière non négligeable l'effet bénéfique résultant de la nette amélioration des propriétés d'adhérence; le recours à la méthode plus exacte peut s'avérer avantageux dans ces cas-là.
Lors du passage de la phase de formation des fissures à
celle de fissuration stabilisée, l'espacement entre les fissures se
réduit progressivement au fur et à mesure de l'apparition de
nouvelles fissures et finit par se stabiliser vers une valeur comprise entre
une et deux fois la longueur de transmission . On admet généralement la valeur moyenne suivante pour
l'espacement des fissures
. On admet généralement la valeur moyenne suivante pour
l'espacement des fissures  en phase de fissuration stabilisée :
 en phase de fissuration stabilisée :
 (5.12).
              (5.12).
L'ouverture moyenne des fissures en phase de fissuration stabilisée est égale au produit de l'espacement moyen par l'allongement relatif moyen de l'armature sm :
 (5.13).
           (5.13).
Loo et Chowdhury [38] ont proposé la formule suivante :
 (5.14)
      (5.14)
Avec :
 : l'ouverture de fissure, en (mm)
 : l'ouverture de fissure, en (mm)
 : la contrainte des aciers.
 : la contrainte des aciers.
 : module d'élasticité de l'acier.
 : module d'élasticité de l'acier.
c : l'enrobage en mm
s : l'espacement des barres d'armature tendue, en mm.
 : le diamètre des barres d'armature tendue, en mm..
 : le diamètre des barres d'armature tendue, en mm.. 
 : le pourcentage des armatures principales.
 : le pourcentage des armatures principales.
Dans ce qui précède nous avons donné diverses formules permettant d'estimer l'ouverture probable moyenne des fissures. Aussi bien les observations sur ouvrages réels que les mesures effectuées lors d'essais en laboratoire mettent en évidence la difficulté à caractériser l'ouverture des fissures par une valeur objective et univoque, tant leur largeur peut varier le long d'une même fissure ou d'une fissure à l'autre. Ces variations étant dues principalement à la nature aléatoire du phénomène, les fissures étant plus ou moins continues et plus ou moins ramifiées, ainsi qu'à la variabilité de la résistance du béton à la traction et de ses propriétés d'adhérence.
Ainsi, l'ouverture maximale des fissures ou l'ouverture caractéristique associée à un fractile de 95% (si l'on s'exprime de manière plus rigoureuse) peut être déduite comme suit à partir de la valeur moyenne :
 (5.15)
  (5.15)
Où le coefficient multiplicateur est usuellement admis égal à 1,5 [15] et [38]. Certaines recherches et certaines publications indiquent que la valeur de pourrait varier entre 1,3 et 1,7 selon la nature des sollicitations et les dimensions de l'élément se fissurant [16].
FISSURES
L'analyse des figures 5.3 à 5.5 permet de tirer les conclusions suivantes concernant la fissuration résultant de déformations imposées :
- La fissuration est influencée de manière prépondérante par la quantité d'armatures
(fig.5.3). En première approximation, l'ouverture des fissures est en moyenne inversement proportionnelle au pourcentage d'armature ou au pourcentage effectif ef dans le cas d'éléments de forte épaisseur.
- L'ouverture des fissures est également influencée d'une manière importante par la répartition de l'armature, c'est-à-dire le choix du diamètre ou de l'espacement des barres
(fig. 5.4).
- Des conditions d'adhérence adaptées à la position des barres et aux conditions de mise en oeuvre du béton, éventuellement différentes des valeurs moyennes admises en général, peuvent jouer un rôle important sur l'ouverture des fissures, bien qu'en réalité il est très difficile d'en tenir compte pour le dimensionnement (fig. 5.5).
-L'ouverture des fissures n'est influencée que dans une faible mesure, pratiquement négligeable, par la classe de résistance du béton et, par conséquent, par la valeur de sa résistance à la traction.

Fig.5.3 : Influences du pourcentage d'armature et de la résistance du béton sur l'ouverture des
fissures : (a) selon la méthode de Jaccoud ; (b) selon la méthode européenne du Code
Modèle[45].
                
Fig.5.4 : Influence de diamètre des barres d'armatures sur l'ouverture des fissures. [45].

Fig.5.5 : Influence des conditions d'adhérence béton-armature sur l'ouverture
des fissures [45].
La figure 5.6 montre en particulier comment évolue l'ouverture moyenne des fissures pour différents bétons, lorsque la contrainte dans les aciers en état fissuré ós2 augmente sous charge imposée. On peut constater à partir de cette fissure que l'évolution de son ouverture moyenne varie linéairement avec l'augmentation de la contrainte des aciers. Cependant, cette évolution est plus rapide pour des bétons de faible résistance.
Le premier segment de faible pente, correspondant à la phase de formation des fissures, et le second segment de pente plus forte correspondant à la phase de fissuration stabilisée.

Fig.5.6 : Influence de la résistance du béton et de la contrainte
dans l'armature sur l'ouverture des fissures [45].
Nous présenterons dans ce chapitre une revue sur les bétons à hautes performances et la campagne expérimentale menée dans cette étude. Nous présenterons également le matériel ainsi que les compositions des bétons utilisés et les paramètres d'essais.
On appelle bétons à hautes performances les bétons « BHP » qui ont non seulement des résistances mécaniques plus élevées que celles des bétons ordinaires mais aussi une meilleure durabilité à long terme du fait qu'ils sont plus denses et compactes et donc imperméables.
Dans les années 1970, la résistance à la compression du béton utilisé dans des colonnes de quelques gratte-ciel était supérieure à celle des bétons ordinaires, il était donc tout à fait légitime d'employer l'expression « béton à haute résistance ». Ces nouveaux bétons n'étaient utilisés qu'à cause de leur résistance à la compression supérieure à celle des bétons ordinaires de cette époque. En fait, avec le recul et les progrès technologiques, on peut même considérer que ces premiers bétons à haute résistance étaient simplement des bétons ordinaires améliorés, fabriqués avec la même technologie, à l'aide des matériaux de qualité choisis avec beaucoup plus de soin et leur mise en oeuvre bien contrôlés.
Les années 1980, ont vu la naissance des bétons à hautes performances produits industriellement avec des résistances en compression dépassant 60 MPa.
A l'heure actuelle, quatre pays développent particulièrement l'utilisation des BHP, la Norvège orienté essentiellement vers les structures Offshore, les Etats-Unis et le Canada intéressés par la construction des gratte-ciels, et la France orienté ses efforts vers les ouvrages d'art. A ces trois domaines principaux, il faut ajouter quelques applications plus particulières, comme les éléments préfabriqués pour le bâtiment, les chaussées, les assainissements, les tunnels et encore les centrales nucléaires.
Citons quelques exemples d'applications à travers le monde :
· La Grande Arche de la
Défense construite à Paris (1988-1989) avec des
mégapoutres de 9.50 m et d'une portée de 70 m et un BHP de  = 66 MPa (figure 6.1 (a)).
 = 66 MPa (figure 6.1 (a)).
 Le Scotia Plaza
(gratte-ciel) construit en 1987-1988 à Toronto au
Canada avec un BHP ayant  = 88 MPa (figure 6.1 (b)).
 = 88 MPa (figure 6.1 (b)).
Le Two Union Square Building (1988-1989), un édifice de 58 étages, à Seattle aux Etats Unis, où la charge est supportée par quatre poteaux circulaires chemisés de 2.5 m
 de diamètres et construite avec BHP ayant  =119 MPa (la 1ère fois dans le monde que l'on utilise
un béton ayant cette résistance) (figure 6.1 (c)).
 =119 MPa (la 1ère fois dans le monde que l'on utilise
un béton ayant cette résistance) (figure 6.1 (c)).
Le Water Tower Place, construit à Chicago (1975). La résistance du béton s'est élevée progressivement de 20, 30, 40, 50 à 60 MPa. Un des avantages des BHP puisque en faisant simplement varier la résistance du béton pour construire les poteaux de l'édifice, il leur a permit de leur conserver une section constante, ce qui a permis d'utiliser un seul coffrage pour tous les poteaux de l'édifice (économie de main-d'oeuvre) (figure 6.1 (d)).
 Le One Wacker Place (Chicago),
la résistance du béton est  = 80 MPa pour les poteaux, celle des planchers constitués de
dalles de béton de 1.15 m d'épaisseur est
 = 80 MPa pour les poteaux, celle des planchers constitués de
dalles de béton de 1.15 m d'épaisseur est  = 60 MPa (figure 6.1 (e)).
 = 60 MPa (figure 6.1 (e)).
 Le pont sur le Rhin à
Strasbourg, qui a consommé 10.000 m3 de BHP ayant
 = 100 MPa. (figure 6.1 (f)), et le pont de Normandie (figure
6.1 (g)).
= 100 MPa. (figure 6.1 (f)), et le pont de Normandie (figure
6.1 (g)).
Les Tours Jumelles en Malaisie : les Tours les plus élevées au monde avec 452m
de hauteur construites d'un béton de 80 à 104 MPa entre 1993 et 1996 (figure 6.1 (h)).
 
        
        
        
(a) Arche de la Defense (b) Scotia Plaza (c) Two Union Square (d) Water Tower Place
(France) (Toronto) (USA) (Chicago)
 
          
       
(e) : Le One Wacker Place (f) : Le pont sur le Rhin à (g) : le pont de Normandie
(Chicago) (Strasbourg) (France)

(h) : Les Tours Jumelles
(Malaisie)
Figure 6.1 : Exemples d'applications du BHP
Durant les dernières décennies, les chercheurs ont élaboré plusieurs travaux scientifiques, dans la perspective d'améliorer les propriétés constructives des BHP frais et durci.
Les propriétés d'usage des bétons à hautes performances sont des sujets d'étude dans différents points du monde, et un certain nombre de travaux portant sur les caractéristiques physico-mécaniques de ces bétons ont été publiés.
Notons que pour obtenir un BHP, il faut :
- Une sélection de granulats résistants et une granularité permettant d'obtenir une compacité optimal du béton et une meilleure adhérence avec la pâte de ciment.
- Le choix d'un ciment portland avec moins de C3A, composée à vide d'eau.
- L'utilisation des ajouts minéraux tels que la fumée de silice ou laitier de hauts fourneaux.
- L'utilisation d'un rapport E/C au dessous de 0,4 (quantité d'eau réduite au stricte minimum).
- L'utilisation des superplastifiants pour compenser la perte de maniabilité.
« Le béton à haute performance a acquis ses lettres de noblesse en étant perçu comme un nouveau type de béton. Ce béton qui ne peut être produit n'importe comment ni par n'importe qui, est très surprenant tant ses performances et ses possibilités d'applications sont vastes. C'est un matériau de haute technologie. La résistance à la compression d'un tel béton peut atteindre des valeurs supérieures à 100 MPa et dans de rares cas 120 MPa à 150 MPa, selon la nature des granulats et son dosage en ciment, etc. » Pierre-Claude Aïtcin, janvier 2001
La classification actuelle des bétons est basée sur la résistance en compression à 28 jours (figure 6.2). Un Béton Ordinaire (BO) à une résistance comprise entre 20 et 40 MPa, un Béton à Hautes Performances (BHP) à une résistance située entre 40 et 80 MPa (BAEL 91), Pour des valeurs comprises entre 80 et 120 MPa, on parle de Bétons à Très Hautes Performances (BTHP) et au-delà, de Bétons à Ultra Hautes Performances (BUHP) tel que les Bétons de Poudres Réactives (BPR).
40
20
120
80
BO
BHP
Résistance
fc28 (MPa)
BTHP
Figure 6.2 : Echelle de classification des
bétons en fonction de la résistance  .
.
La réglementation française pour le dimensionnement de structures en béton armé et précontraint (BAEL99 et BPEL99) est valable pour des bétons dont la résistance varie entre 20 et 60 MPa. L'utilisation de bétons de résistance supérieure à 40 MPa est donc appelée à être développée par les constructeurs dans un avenir proche.
Les BHP sont divisés en cinq grandes catégories correspondant chacune à une plage de résistance de 25 MPa [21]. La classe I représente les BHP qui ont une résistance à la compression comprise entre 50 et 75 MPa, la classe II une résistance comprise entre 75
et 100 MPa, la classe III une résistance comprise entre 100 et 125 MPa, la classe IV une résistance comprise entre 125 et 150 MPa et la classe V une résistance supérieure à 150 MPa (tableau 6.1). Les deux dernières classes correspondent en France aux bétons à très haute performance (BTHP).
Tableau 6.1 : Les différentes classes de BHP
| Résistance à la compression | 50 | 75 | 100 | 125 | 150 | 
| Classe de BHP | I | II | III | IV | V | 
Ces résistances à la compression sont celles obtenues sur des cylindres de 100 x 200 mm mûris de façon normalisée comme pour les béton usuels et mis à l'essai à 28 jours.
La tendance d'une résistance à traction faible
par comparaison à celle de la compression est maintenue pour le BHP.
Cette tendance est même mieux mise en évidence du fait que pendant
que la résistance à la compression croit pour doubler ou tripler
(de 20 à 60MPa), celle à la traction passe de 3 MPa à 4
jusqu'à 5 MPa. Le rapport est d'avantage réduit pour atteindre
est d'avantage réduit pour atteindre . Avec l'augmentation de la résistance à la compression le
BHP devient peu ductile, et donc ajouté au manque de ductilité
des bétons en général tel que constaté lors des
différents séisme qui se sont produit à travers le monde.
. Avec l'augmentation de la résistance à la compression le
BHP devient peu ductile, et donc ajouté au manque de ductilité
des bétons en général tel que constaté lors des
différents séisme qui se sont produit à travers le monde. 
              
Cette fragilité entraîne des problèmes de conception et de dimensionnement pour certains types de structures particulièrement à l'ELU. Néanmoins, ce comportement fragile peut être évité par adjonction de fibres métalliques à la composition initiale du béton. Ces dernières jouent un rôle de renforcement qui compense la fragilité du béton par couture d'abord de la microfissuration et puis couture de la macrofissuration.
Certains projet et essais de chantier comportant l'utilisation de BHP renforcés de fibres ont été récemment conduits par des chercheurs de l'université de Sherbrooke : dans un projet particulier, le recouvrement en béton bitumineux d'un tablier de pont orthotrope en acier a été remplacé par une couche de 50 mm d'épaisseur de BHP renforcé de fibres. Ce projet a permis de voir qu'il était possible de concevoir, produire et livrer un BHP de chantier très résistant et très ductile en utilisant des fibres d'acier.
On peut incorporer des fibres d'acier dans les BHP chaque fois que la fragilité du béton représente une limitation à son utilisation. Par exemple, des fibres d'acier peuvent être utilisées dans des régions où les risques sismiques sont élevés, et dans des éléments où la résistance au cisaillement du béton doit être augmentée, et dans ce contexte, des chercheurs s'intéressent actuellement au remplacement des armatures transversales par les fibres métalliques du fait que le coût de la mise en place d'un grand nombre de cadres peut devenir excessif et ou tout au moins plus coûteux que celui des fibres [21].
Lorsque la charge appliquée au béton s'approche de la charge de rupture, les fissures se propagent parfois rapidement en ouverture et en longueur. Les fibres noyées dans le béton permettent de bloquer le développement de cette fissuration en la couturant (figures 6.3 et 6.4)


 
            
Figure 6.3: Fissuration en BHP sans fibres. Figure 6.4 : Fissuration en BHP avec ajout des
fibres d'acier (couture d'une fissure) [51].
Les barres d'armature en acier jouent un rôle analogue, car elles agissent comme des fibres de grande longueur. Les fibres courtes et discontinues ont cependant l'avantage de se mélanger et de se disperser dans le béton de façon uniforme.
Il existe de nombreuses variétés de fibres métalliques qui se différencient par leur diamètre, leur section (circulaire, carrée), leur limite élastique, leur longueur et leur mode d'élaboration. Elles peuvent être rectilignes, ondulées, tronqués ou présenter des élargissements aux extrémités figure (6.5).
Les fibres munies de crochets à chaque extrémité sont celles qui présentent le plus d'avantages à cause de leur bonne adhérence mécanique. Elles sont fabriquées en acier étiré à froid, ayant une résistance à la traction minimale de 1100 MPa. Elles se présentent sous forme de petites plaquettes de fibres (30 à 40 fibres), accolées avec un produit soluble dan l'eau, ce qui facilite leur incorporation dans le béton et le malaxage. Au contacte de l'eau de gâchage, les fibres se libèrent aléatoirement dans la masse du béton en reprenant leur élancement unitaire. On obtient ainsi une meilleure homogénéité du matériau.
Ces fibres travaillent par déformation des crochets qui se redressent lors du glissement de la fibre dans la matrice, figure (6.6). C'est ce type de fibres qui a été utilisé dans nos essais, figure (6.7).

Figure 6.5 : Différents types de fibres
 
     
Figure 6.6 : La fibre à crochets

Figure 6.7 : Les fibres d'acier utilisées dans nos essais.
Les fibres peuvent remplacer le treillis soudé, afin de maîtriser la fissuration de retrait, parce que les treillis soudés sont souvent utilisés pour éviter le phénomène de retrait du béton,
Les fibres retardent la microfissuration et améliorent le comportement post-fissuration en maintenant les différents blocs de béton. Elles empêchent le retrait au jeune age et s'opposent au faençage (le faïençage correspond à l'apparition de nombreuses fissures très fines qui forment un réseau hexagonal ou octogonal). Le retrait du béton peut être diminué de 35 % ou moins si l'on ajoute 1,5 % de fibres par volume.
Les fibres améliorent la ductilité du béton durci et à un degré moindre la résistance à la traction.
Les fibres augmentent la résistance au choc du béton.
Les fibres réduisent le fluage, c'est-à-dire la déformation du béton avec le temps sous une contrainte constante. Par exemple, le fluage en traction d'un béton renforcé de fibres d'acier peur représenter seulement 50 à 60 % de celui d'un béton ordinaire et le fluage en compression, 10 à 20 %.
Parmi les fibres les plus utilisées, nous citons les fibres d'acier, de verre, d'amiante et de polypropylène (tableau 6.1).
Tableau 6.2 : Propriétés physiques et mécaniques de certaines fibres.
| Fibre | Diamètre (ìm) | Densité | Allongement de rupture (%) | Module d'élasticité (GPa) | Résistance en traction (GPa) | 
| Acier | 5-500 | 7,8 | 3-4 | 200 | 1-3 | 
| Verre | 9-15 | 2,6 | 2-3,5 | 80 | 2-3 | 
| Polypropylène | 7,5 | 0,9 | 20,0 | 5 | 0,5 | 
| Amiante | 0,02-20 | 2,5-3,4 | 2,3 | 200 | 3 | 
Si le module d'élasticité de la fibre est élevé par rapport au module d'élasticité du béton, les fibres reprennent une part des charges, augmentant ainsi la résistance à la traction du matériau. L'augmentation du rapport longueur/ diamètre des fibres accroît habituellement la résistance à la flexion et la ténacité du béton. Les valeurs de ces rapports sont généralement comprises entre 40 et 100, des fibres de trop grande longueur ont tendance à former des oursins dans le mélange, créant ainsi des problèmes d'ouvrabilité.
En règle générale, les fibres sont éparpillées au hasard dans le béton; toutefois, si on traite le béton pour que les fibres soient alignées dans la direction des contraintes en service, on obtient de meilleure résistance en traction et en flexion. Ce procédé est assez compliqué, néanmoins, il commence à se développer en utilisant les champs magnétiques.
Les nombreuses innovations de la technologie des bétons renforcés de fibres ont permis d'étendre considérablement la gamme des applications. Nous nous intéressons dans ce travail uniquement aux applications pour limiter la fissuration, particulièrement dans les grandes surface de béton.
Tableau 6.3 : Application de divers renforcements de fibres.
| Type de fibre | Applications | 
| Verre | Panneaux préfabriqués, murs, rideaux, toiture en voile mince de béton, enduit pour blocs de béton | 
| Acier | Éléments de toiture en béton cellulaire, revêtements de chaussée, tablier de pont, produits réfractaires, tuyaux en béton, pistes d'atterrissage, réservoirs sous pression, structures résistantes aux explosions, revêtement de tunnel, coques de bateaux, structures en BHP | 
| Polypropylène | Pieux de fondation, pieux précontraints, panneaux de revêtement, matériaux nylon de réparation des routes, parois hydrofuge | 
| Amiante | Voiles, tuyaux, panneaux, matériaux d'isolation thermique et de protection contre le feu, tuyaux d'égout, plaques de toiture plates et ondulées, revêtements de mur | 
L'étude expérimentale porte principalement sur la mesure :
- Des ouvertures des fissures dans le béton à l'aide d'un « fissuromètre » (figure 6.8).
- De l'espacement et de longueurs des fissures.
- Des charges de première fissuration et de rupture.
- De la flèche à mi-travée et de son évolution au fur et à mesure que les fissures se développent et entraînant une perte de rigidité de la poutre.

Figure 6.8 : Fissuromètre
Pour cette campagne d'essais, nous avons réalisé quatre séries de trois poutres chacune; (12 poutres), et des éprouvettes cubiques de (10x10x10) cm pour évaluer la résistance à la compression du béton à l'age de l'essai.
· Trois poutres en Béton Ordinaire désigné par BO.
· Trois poutres en Béton Ordinaire avec ajout des Fibres d'aciers désigné par BOF.
· Trois poutres en Béton à Haute Performance désigné par BHP.
· Trois poutres en Béton à Haute Performance avec ajout des Fibres d'aciers désigné par
BHPF.
Toutes les poutres sont des models réduits qui ont les mêmes dimensions 10 x 15 x 110 cm, chargées par une force concentrée appliquée au milieu (flexion à trois points).
Le ferraillage de chaque série de poutres est composé de 2T10 dans la zone tendue et 2T8 dans la zone comprimée et des cadres en Ø 6 espacées de 10 cm (figure 6.9). Le pourcentage d'armatures principales ñ = 1.05 %.
Cadre 6
100
5
5
2 T10
2 T8
2T8
? ?
? ?
Cadre 6
2T10
10
15
Figure 6.9 : Ferraillage de la poutre
Les sections doivent être sous- armées pour nous permettre d'observer le développement et l'évolution des fissures sous chargement jusqu'à la rupture. Ceci nous permettra aussi d'observer l'évolution de la flèche. Pour cela, il est utile de définir une section sous-armée
Section sous armée
Une section en béton armé est dite
sous-armée lorsque la déformation des aciers  atteint la limite élastique
 atteint la limite élastique  et éventuellement la dépasse avec l'augmentation du
moment fléchissant pendant que la déformation du béton
 et éventuellement la dépasse avec l'augmentation du
moment fléchissant pendant que la déformation du béton
 reste inférieure à la valeur de l'écrasement
 reste inférieure à la valeur de l'écrasement .
.
Les aciers s'allongent ( ) et donc le béton se fissure pour une telle section. Une fois
les aciers atteignant  la limite élastique
) et donc le béton se fissure pour une telle section. Une fois
les aciers atteignant  la limite élastique , les efforts internes deviennent constant (
, les efforts internes deviennent constant (  ) mais la capacité de résistance au moment continue a
augmentée par le développement
) mais la capacité de résistance au moment continue a
augmentée par le développement 
d'un axe neutre qui déplace vers le haut, d'avantage avec le développement de la hauteur des fissures.
La rupture aura lieu éventuellement par
écrasement, quand les fissures auront suffisamment
évoluées en longueur pour réduire la zone comprimée
et donc  atteint
 atteint .
.  
La rupture d'une section sous armée est caractérisée par une déformation importante des aciers et donc par une fissuration excessive et importante du béton tendu et par une grande flèche. La ductilité d'une telle poutre, exprimé par les déformations importantes, sert de signal pour avertir une rupture imminente. Pour cette raison, il est préférable de considérer des sections sous armées.
Les règlements recommandent l'utilisation des sections sous-armées pour garantir un calcul économique et surtout pour éviter le cas de rupture soudaine et fragile donc de rupture dangereuse.
 Se référant au schéma suivant, supposant
que  simultanément avec
  simultanément avec 
                                                       
                          
x
x
h
Figure 6.10 : Section balancée.
Figure 6.10 : Section balancée.

      
 
En terme d'équation d'équilibre :
 
 
 
                   
 , avec
  , avec 

Pour  ,
 ,  
  
Pour une section de  , on obtient le  %  limité suivant :
, on obtient le  %  limité suivant :
 %
%
 doit être inférieur à : 0,054 x 10 x 12,5 =
6,75 cm2 .
doit être inférieur à : 0,054 x 10 x 12,5 =
6,75 cm2 .
En prend : 2T10 = 1,57 cm2 < 6,75 cm2.
6.4.1.1. SABLE (0/4)
Le sable utilisé est un sable de rivière de oued Chlef, ayant les caractéristiques physiques suivantes :
- Equivalent de sable : ES = 90 %
- Module de finesse : MF = 2.90
- Densité absolue : ñ = 2,7
6.4.1.2. GRAVIER
Le gravier utilisé provient d'une Carrière de la société Algérienne des Granulats (ALGRAN) sise à Oued Fodda (Chlef), ayant les caractéristiques suivantes :
- Coefficient d'absorption : Ab = 2 %.
- Coefficient Los Angeles : LA = 23 %.
- Coefficient de forme Cv = 0.27
Les courbes granulométriques des trois constituants sont représentées dans la figure 6.11.
Figure 6.11 : Analyse granulométrique
Le ciment utilisé est un Ciment Portland Composé CPJ CEM II/A 42.5 produit de la cimenterie d'Oued Sly (Chlef), ses caractéristiques chimiques et minéralogiques sont présentées dans le tableau 6.4.
Tableau 6.4 : Composition chimique et minéralogique du ciment d'après le fabriquant
| Composition chimique (poids) | |||
| Chaux (CaO) | Silice (SiO2) | Alumine (Al2O3) | Oxyde ferrique (Fe2O3) | 
| 65 à 70 % | 18 à 24 % | 4 à 8 % | 1 à 6 % | 
| 4 Phases cristallines principales | |||
| Notation symbolique | Nom | Formule chimique | % en poids moyen | 
| C3S | silicate tricalcique ou alite | 3CaO, SiO2 | 62 | 
| C2S | silicate bicalcique ou bélite | 2CaO, SiO2 | 22 | 
| C3A | aluminate tricalcique | 3CaO, Al2O3 | 8 | 
| C4AF | alumino-ferrite tétracalcique | 4CaO, Al2O3, Fe2O3 | 8 | 
6.4.1.4. AJOUT MINÉRAL
Nous avons utilisé le « laitier de hauts fourneaux » d'El Hadjar (Annaba) comme ajout minéral, ayant la composition chimique suivante :
Tableau 6.5 : Composition chimique du Laitier
| SiO2 | Al2O3 | Fe2O3 | CaO | MgO | SO3 | K2O | Na2O | 
| 39,59 | 9,73 | 3,56 | 41,23 | 3,38 | 0,67 | 0,58 | 0,01 | 
6.4.1.5. ADJUVANT
L'adjuvant utilisé est un superplastifiant haut réducteur d'eau commercialisé sous le nom de « MEDAFLOW 30 » produit par la société Granitex d'Oued Smar (Alger).
La plage de dosage est déterminée suivant l'essai d'écoulement au cône de Marsch, qui consiste à mesurer le temps d'écoulement en fonction du dosage et aussi la dose de saturation, on a trouvé un dosage optimum de 1,5 % du poids de ciment.
Ses caractéristiques sont :
Forme.....................liquide
Couleur....................jaunâtre
PH..........................6-6,5
Densité.....................1,07 #177; 0,01
Teneur en chlore............<1g/l
Propriétés et effets
Béton frais :
L'obtention d'un E/C très faible.
L'amélioration considérable de la fluidité.
Une très bonne maniabilité.
Un long maintien de l'ouvrabilité.
D'éviter la ségrégation.
De faciliter la mise en oeuvre du béton.
Béton durci :
D'augmenter les résistances mécaniques à jeune âge et à long terme.
De diminuer la porosité.
D'augmenter la durabilité.
De diminuer le retrait et le risque de fissuration.
6.4.1.6. EAU DE GACHAGE
Nous avons utilisé l'eau potable du robinet sans passer par l'analyse chimique.
6.4.1.7. FIBRES D'ACIER
Il s'agit de fibres à crochets de type DRAMIX fabriquées par BEKAERT (Belgique) .
| Forme | Longueur (mm) | Diamètre (mm) | Elancement (l/d) | Résistance à la traction (MPa) | 
| 35 | 0.55 | 65 | 1100 | 
Pour la détermination des compositions massiques, nous avons utilisé la méthode de DREUX-
GORISSE, tableau 6.6.
Tableau 6.6 : Composition massique en kg/m3 du mélange béton.
| Béton | Sable (0/4) | Gravier 3/8 | Gravier 8/15 | Ciment | Laitier 15 % | Eau | E/L | Adjuvant 1,5 % | Fibres 0,5 % | 
| BO | 865 | 231 | 827 | 350 | 0 | 175 | 0,55 | 0 | 0 | 
| BOF | 961 | 231 | 730,5 | 350 | 0 | 175 | 0,55 | 0 | 40 | 
| BHP | 826 | 220 | 789,5 | 450 | 67,5 | 191,5 | 0,37 | 6,75 | 0 | 
| BHPF | 918 | 220 | 698 | 450 | 67,5 | 191,5 | 0,37 | 6,75 | 40 | 
Les poutres ont été fabriquées et les tests effectués au laboratoire des Matériaux De Construction (MDC) du département de Génie Civil à l'université de Chlef. Le béton a été gâché dans un malaxeur à axe vertical de 50 l de capacité (figure 6.12). Un mode opératoire strict et identique pour tous les spécimens a été suivi :
- Béton Ordinaire et Béton Ordinaire avec ajout de Fibres:
Brassage à sec du mélange sable + gravier + ciment + laitier pendant 1 mn.
Ajout de l'eau et brassage pendant 2 mn.
Introduction des fibres pour les Bétons avec Fibre pendant 15 secondes et malaxage pendant 1mn.
- Béton à Haute Performance et Béton à Haute Performance avec ajout de Fibres:
Brassage à sec du mélange sable + gravier + ciment + laitier pendant 1 mn.
Ajout de l'eau + 1/3 du fluidifiant et brassage pendant 2 mn.
Ajout de 2/3 de fluidifiant et malaxage pendant 2mn.
Introduction des fibres pour les Bétons avec Fibres pendant 15 secondes et malaxage pendant 1mn.
Le remplissage des éprouvettes s'effectue progressivement sur table. On obtient ainsi un degré de compactage satisfaisant et une homogénéité régulière.
A la fin du malaxage, on mesure l'affaissement du béton à l'aide du cône d'Abrams
(figure 6.13) ainsi que la masse volumique à l'état frais.
Pour les poutres le serrage du béton se fait à l'aide d'une aiguille vibrante de diamètre Ø=25mm (figure 6.14), et d'une table vibrante pour les éprouvettes cubiques (figure 6.15).
Les poutres ont été coulées dans des moules métalliques (figure 6.16).
   
           
   
Figure 6.12 : Malaxeur à béton Figure 6.13 : Mesure de l'affaissement du béton
 
                     
Figure 6.14 : aiguille vibrante Figure 6.15 : Serrage des éprouvettes cubiques

Figure 6.16 : coulage des poutres
Les propriétés à l'état frais et durci des de bétons sont regroupées dans le tableau 6.7.
Tableau 6.7 : Résultats des essais bétons frais et durcis
| Type de bétons | Etat frais | Etat durci | ||
| Mf (kg/m3) | Affaissement (cm) | Md (kg/m3) | 
 | |
| BO | 2300 | 11 | 2277 | 29,87 | 
| BOF | 2320 | 11 | 2287 | 27,67 | 
| BHP | 2400 | 13 | 2341 | 65,5 | 
| BHPF | 2460 | 12 | 2254 | 53,1 | 
Mf : masse volumique à l'état frais ; Md : masse volumique à l'état durci
 : résistance à la compression au jour de l'essai.
 : résistance à la compression au jour de l'essai.
D'après les résultats de l'écrasement des éprouvettes, nous avons remarqué qu'il y a une chute de résistance à la compression de 29,87 MPa pour le BO à 27,67 MPa pour le BOF, ainsi pour le BHP et le BHPF, de 65,5 MPa à 53,1 MPa (Tableau 6.7).
Cette baisse de résistance peut s'expliquer par le fait que la composition massique du mélange de chaque type de béton est différente. Ainsi pour le BOF on a augmenté la quantité de sable donc d'élément fin par rapport à celle du BO de 865 kg/m3 à 961 kg/m3. Alors que la quantité de gravier (8/15) donc d'élément grossier a été réduite de 827 kg/m3 pour le BO à
730,5 kg/m3 pour le BOF.
Cette modification dans la quantité de sable (augmentée) et de gravier (diminue) a pour but de faciliter l'efficacité des fibres. En effet les gros obstacles ne permettent pas aux fibres d'êtres homogènes dans le mélange et donc efficace.
Cette observation s'applique pour le cas des BHP et BHPF.
Après le coulage des poutres et des éprouvettes, les spécimens sont stockées pendant
24 heures dans le laboratoire à la température ambiante (figure 6.17), et couvertes par des toiles humides, puis démoulées et immergées dans un bassin d'eau pendant 28 jours
(figure 6.18).
Avant le début des essais, les faces des poutres étaient peintes en blanc pour mieux visualiser l'apparition et la propagation des fissures.

Figure 6.17 : la cure du béton durant les 24 heures du coulage

Figure 6.18 : Conservation des poutres dans un bassin d'eau
La caractérisation des bétons a été réalisée sur des éprouvettes cubiques (10x10x10) cm testées en compression. L'âge du béton au moment de l'essai des poutres a varié entre 57 et 62 jours. Les résistances du béton des poutres d'une même série mesurées au jours de l'essai n'ont pas varié dans de grandes proportions comme l'indiquent les faibles coefficients de variations.
En tenant compte de ces variations, on a utilisé la
résistance caractéristique à la compression , exprimée par les deux relations suivantes données par le
règlement BAEL 91 [46] :
, exprimée par les deux relations suivantes données par le
règlement BAEL 91 [46] :
 1,28.S   Pour
1,28.S   Pour  < 30 MPa.
< 30 MPa.
                                               1,64.S    Pour
1,64.S    Pour   = 30 MPa.
  = 30 MPa.
Dans laquelle :
 : résistance moyenne.
 : résistance moyenne.
S : écart type calculé à partir de l'expression suivante :
S = 
Nous avons répertorié dans le tableau 7.1 les résistances à la compression des éprouvettes retenues pour le dépouillement expérimental.
Tableau 7.1 : Contrôle de la résistance à la compression du béton
| Spécimens | Age (jours) | Résistance à la compression 
 | Résistance moyenne 
 | Ecart type | Résistance caractéristique 
 | Coefficient de variation | 
| BO 1 BO 2 BO 3 | 57 58 59 | 31 - 29 - 29-29 - 31 - 32- 28-30 | 29,87 | 1,27 | 28,24 | 4 % | 
| BOF 1 BOF 2 BOF 3 | 59 62 62 | 28,5 - 26,5 -29 - 27 - 28- 26,5 - 28 -27,5 - 28 | 27,67 | 0,87 | 26,55 | 3 % | 
| BHP 1 BHP 2 BHP 3 | 57 57 58 | 63 - 67-64,5 - 60 -72,5 -63- 69 - 65 | 65,5 | 3,66 | 59,5 | 5 % | 
| BHPF1 BHPF2 BHPF3 | 58 59 62 | 53 - 53 - 51-51,5 - 51 -57 - 57 - 51,5 | 53,1 | 2,24 | 49,42 | 4 % | 
Les charges étaient appliquées par un vérin hydraulique de 200 kN, transmettant les efforts à la poutre par l'intermédiaire de rotule (figure 7.1).
La montée en charge s'est faite de manière discontinue en respectant des paliers de 2 kN,
Pendant les paliers de charge, on a procédé aux mesures de :
- La charge de première fissuration.
- L'ouverture de fissure dans le béton après apparition de fissure.
- L'espacement et les longueurs des fissures.
- La flèche à mi-travée.

Figure 7.1 : Dispositif de chargement des poutres (flexion à trois points).
Le tableau (7.2) présente les déplacements maximaux en fonction des charges mesurées à
mi-travée pour les quatre types des poutres (BO-BOF-BHP et BHPF), et montrées dans les graphes (7.2), (7.3) et (7.4).
Tableau 7.2 : Flèches maximales expérimentales des poutres en fonction des charges.
| Flèche (mm) Effort (kN) | BO | BOF | BHP | BHPF | ||||||||
| BO1 | BO2 | BO3 | BOF1 | BOF2 | BOF3 | BHP1 | BHP2 | BHP3 | BHPF1 | BHPF2 | BHPF3 | |
| 4 | 0,12 | 0,13 | 0,16 | 0,15 | 0,18 | 0,16 | 0,1 | 0,14 | 0,15 | 0,1 | 0,12 | 0,12 | 
| 6 | 0,2 | 0,23 | 0,24 | 0,25 | 0,28 | 0,22 | 0,17 | 0,19 | 0,23 | 0,16 | 0,18 | 0,21 | 
| 8 | 0,3 | 0,34 | 0,35 | 0,37 | 0,43 | 0,35 | 0,24 | 0,25 | 0,32 | 0,23 | 0,25 | 0,3 | 
| 10 | 0,45 | 0,49 | 0,56 | 0,53 | 0,59 | 0,5 | 0,34 | 0,36 | 0,45 | 0,32 | 0,38 | 0,4 | 
| 12 | 0,61 | 0,74 | 0,75 | 0,72 | 0,78 | 0,67 | 0,45 | 0,47 | 0,59 | 0,46 | 0,5 | 0,48 | 
| 14 | 0,79 | 0,93 | 0,98 | 0,9 | 0,98 | 0,89 | 0,64 | 0,6 | 0,82 | 0,61 | 0,65 | 0,58 | 
| 16 | 0,95 | 1,05 | 1,16 | 1 | 1,18 | 1,1 | 0,82 | 0,82 | 0,98 | 0,78 | 0,84 | 0,72 | 
| 18 | 1,14 | 1,4 | 1,35 | 1,29 | 1,4 | 1,26 | 1,05 | 1,05 | 1,18 | 0,95 | 1 | 0,8 | 
| 20 | 1,3 | 1,62 | 1,55 | 1,5 | 1,54 | 1,42 | 1,15 | 1,34 | 1,4 | 1,17 | 1,2 | 1,09 | 
| 22 | 1,6 | 1,82 | 1,74 | 1,68 | 1,8 | 1,58 | 1,3 | 1,4 | 1,51 | 1,32 | 1,4 | 1,2 | 
| 24 | 1,68 | 2,05 | 1,9 | 1,87 | 1,95 | 1,78 | 1,5 | 1,55 | 1,72 | 1,47 | 1,53 | 1,4 | 
| 26 | 1,95 | 2,23 | 2,1 | 2,06 | 2,24 | 2,05 | 1,65 | 1,75 | 1,9 | 1,68 | 1,7 | 1,55 | 
| 28 | 2,09 | 2,42 | 2,32 | 2,25 | 2,5 | 2,22 | 1,8 | 1,9 | 2,2 | 1,8 | 1,85 | 1,7 | 
| 30 | 2,3 | 2,68 | 2,6 | 2,47 | 2,75 | 2,5 | 2 | 2,1 | 2,6 | 2,05 | 2,06 | 2 | 
| 32 | 2,65 | 2,91 | 2,78 | 2,7 | 3,1 | 2,78 | 2,2 | 2,28 | 2,8 | 2,2 | 2,27 | 2,15 | 
| 34 | 2,8 | 3,2 | 3,05 | 3 | 3,32 | 3,1 | 2,48 | 2,45 | 3,1 | 2,38 | 2,47 | 2,4 | 
| 36 | 3,08 | 3,44 | 3,53 | 3,28 | 3,6 | 3,35 | 2,72 | 2,78 | 3,23 | 2,67 | 2,65 | 2,65 | 
| 38 | 3,5 | 3,68 | 3,64 | 3,7 | 3,95 | 3,75 | 2,9 | 3 | 3,35 | 3,05 | 2,88 | 2,9 | 
| 40 | 3,8 | 5,2 | 5,43 | 6,45 | 9,5 | 4,2 | 3,15 | 3,14 | 3,5 | 3,05 | 3,2 | 3 | 
I
II
III

Figure 7.2 : Courbe Effort - Flèche des poutres BO et BOF.
I
II
III

Figure 7.3 : Courbe Effort - Flèche des poutres BO et BHP.
I
II
III

Figure 7.4 : Courbe Effort - Flèche des poutres BHP et BHPF.
L'allure des courbes effort-flèche est identique pour toutes les poutres, elles montrent en général :
a)- Une partie linéaire où les flèches sont proportionnelles aux efforts, ce qui traduit la phase élastique, avant apparition de la première fissure (phase I).
b)- Une deuxième phase de linéarité avec rabattement de la courbe sous l'influence de la première fissure. Après l'apparition de la première fissure, la poutre perd largement de sa rigidité (phase II).
c)- Une troisième phase plastique très apparente (phase III), caractérisée par l'augmentation des flèches à charge constante. Ce comportement traduit le comportement ductile des sections
sous-armées telles que celles des spécimens testées.
On ne note pas de comportement fondamentalement différent, en ce qui concerne l'ordre de grandeur des flèches, malgré les différentes caractéristiques des poutres. Cependant les spécimens en BHP ont présenté moins de flèche à toutes les étapes de chargement.
Le processus d'apparition et de progression des fissures est quantifié dans les tableau (7.3) (a), (b), (c) et (d), et schématisé dans les figures 7.5 (a), (b), (c) et (d).
Tableau 7.3 (a) : Processus d'apparition et propagation des fissures des poutres en BO.
| Spécimens | Caractéristique de la fissuration | Effort appliqué (KN) | ||||||||
| 19 | 20 | 24 | 28 | 32 | 34 | 36 | 38 | 40 | ||
| BO1 | Nombre de fissure Longueur moyenne (cm) Espacement moyen (cm) Largeur maximale (mm) | 5 6 9 0,1 | 6 4 10,2 0,14 | 0,24 | 7 6,2 10 0,3 | 8 6,3 8,5 0,36 | 9 7,2 9,3 0,36 | 7,5 0,4 | 9 10,3 1,4 0,4 | |
| BO2 | Nombre de fissure Longueur moyenne (cm) Espacement moyen (cm) Largeur maximale (mm) | 4 3 10 0,02 | 5 2 11,5 0,04 | 0,12 | 7 3,5 11 0,2 | 8 4,7 8 0,22 | 9 6,5 10 0,24 | 7 0,25 | 9 12,5 0,8 | |
| BO3 | Nombre de fissure Longueur moyenne (cm) Espacement moyen (cm) Largeur maximale (mm) | 6 6 9 0,1 | 7 0,12 | 0,2 | 7 8 10 0,28 | 0,3 | 0,3 | 8 8 7 0,38 | 11 1,2 | |
Tableau 7.3 (b) : Processus d'apparition et propagation des fissures des poutres en BOF.
| Spécimens | Caractéristique de la fissuration | Effort appliqué (KN) | ||||||||
| 19 | 20 | 24 | 28 | 32 | 34 | 36 | 38 | 40 | ||
| BOF1 | Nombre de fissure Longueur moyenne (cm) Espacement moyen (cm) Largeur maximale (mm) | 2 1 7 0,04 | 0,1 | 3 4 8 0,14 | 6 5,8 8 0,19 | 7 8 0,22 | 6 0,24 | 0,28 | 8 7 7 0,30 | 8 11,4 1 | 
| BOF2 | Nombre de fissure Longueur moyenne (cm) Espacement moyen (cm) Largeur maximale (mm) | 3 2 8 | 4,5 | 5 10 0,12 | 6 5 10 0,20 | 7 7 10 0,24 | 0,25 | 0,26 | 0,3 | 8 9 8 1,6 | 
| BOF3 | Nombre de fissure Longueur moyenne (cm) Espacement moyen (cm) Largeur maximale (mm) | 4 9 | 3,5 0,04 | 6 3,6 10 0,04 | 8 4 7 0,18 | 0,2 | 9 6 7,5 0,2 | 0,24 | 9 10 0,4 | |
Tableau 7.3(c) : Processus d'apparition et propagation des fissures des poutres en BHP.
| Spécimens | Caractéristique de la fissuration | Effort appliqué (KN) | ||||||||
| 19 | 20 | 24 | 28 | 32 | 34 | 36 | 38 | 40 | ||
| BHP1 | Nombre de fissure Longueur moyenne (cm) Espacement moyen (cm) Largeur maximale (mm) | 3 1 9 | 0,02 | 5 9 0,04 | 4 0,08 | 6 6 10 0,2 | 8 0,22 | 7 9 10 0 ,24 | 0,3 | 7 10 0,5 | 
| BHP2 | Nombre de fissure Longueur moyenne (cm) Espacement moyen (cm) Largeur maximale (mm) | 3 4 | 4 5 7 | 5 5 7 0,02 | 0,02 | 0,1 | 6 5 6 0,12 | 6 0,2 | 0,2 | 7 10 5 0,4 | 
| BHP3 | Nombre de fissure Longueur moyenne (cm) Espacement moyen (cm) Largeur maximale (mm) | 3 2 10 0,02 | 4 3 10 0,04 | 5 3 11 0,15 | 7 5 11 0,3 | 0,4 | 8 10 9 0,4 | |||
Tableau 7.3 (d) : Processus d'apparition et propagation des fissures des poutres en BHPF.
| Spécimens | Caractéristique de la fissuration | Effort appliqué (KN) | ||||||||
| 19 | 20 | 24 | 28 | 32 | 34 | 36 | 38 | 40 | ||
| BHPF1 | Nombre de fissure Longueur moyenne (cm) Espacement moyen (cm) Largeur maximale (mm) | 1 1 | 0,02 | 2 3 10 0,06 | 4 5 8 0,14 | 6 5 6 0,2 | 0,22 | 6 5 0,22 | ||
| BHPF2 | Nombre de fissure Longueur moyenne (cm) Espacement moyen (cm) Largeur maximale (mm) | 2 2 8 0,04 | 0,04 | 3 4 9 0,1 | 4 5 10 0,14 | 0,2 | 0,22 | 5 7 8 | 7 7 8 0,22 | |
| BHPF3 | Nombre de fissure Longueur moyenne (cm) Espacement moyen (cm) Largeur maximale (mm) | 3 4 8 0,04 | 4 4 9 0,04 | 0,07 | 5 5 8 0,1 | 6 5 6 0,12 | 0,18 | 8 5 5 0,2 | 8 5 0,2 | |
La localisation expérimentale de la position de l'axe neutre a partir de la fibre la plus comprimée est approximée par la hauteur de la section diminuée de la longueur de la fissure.


Pour le calcul théorique de la position de l'axe neutre, on utilise la formule suivante :
 =
 = 
-  : position de l'axe neutre en cm.
 : position de l'axe neutre en cm.
-  : coefficient de sécurité du matériau
béton, égal à 1,5.
 : coefficient de sécurité du matériau
béton, égal à 1,5.  
-  : section des armatures tendues en cm2.
 : section des armatures tendues en cm2.
-  : limite élastique des armatures tendues, égal
à 400 N/mm2.
 : limite élastique des armatures tendues, égal
à 400 N/mm2. 
-  : coefficient de sécurité du matériau acier,
égal à 1,15.
 : coefficient de sécurité du matériau acier,
égal à 1,15.
-  : résistance à la compression à 28 jours en
MPa, exprimée par les deux relations suivantes :
 : résistance à la compression à 28 jours en
MPa, exprimée par les deux relations suivantes :
 Pour
          Pour    = 40MPa.
 = 40MPa.
 Pour
         Pour   > 40MPa.
 > 40MPa.                            
 -  : largeur de la poutre en cm.
 : largeur de la poutre en cm.  
Tableau 7.4 : Position de l'axe neutre pour tous les spécimens
à la charge de 40 KN.
| Spécimens | L'axe neutre x (cm). | |
| Théorique | Expérimental | |
| BO | 3,7 | 3,7 | 
| BOF | 3,9 | 4,8 | 
| BHP | 1,6 | 5 | 
| BHPF | 2 | 9,3 | 
D'après les résultats du tableau 7.4, nous avons remarqué que la position de l'axe neutre dans les poutres contenant des fibres est plus grande par rapport à celles du béton témoin, car dans ces dernières le développement des fissures verticales en longueur réduit la zone de compression en poussant l'axe neutre vert le haut. Alors que pour le béton de fibres, les fibres bloquent le développement des fissures.
Les charges de fissuration (Pf) et de rupture (Pu) des poutres sont regroupées dans le tableau (7.5). Il est à noter que la charge de fissuration est déterminée comme étant la charge causant la première fissure.
Tableau 7.5 : Charge de fissuration et de rupture des poutres.
| Nature de la Poutre | Pf (KN) | Pf moy (KN) | Pu (KN) | 
| BO -1- | 15 | 15 | 42,6 | 
| BO -2- | 16 | 38 | |
| BO -3- | 14 | 41,8 | |
| BOF -1- | 16 | 16 | 40 | 
| BOF -2- | 16 | 40,4 | |
| BOF -3- | 16 | 42,4 | |
| BHP -1- | 17 | 17 | 44 | 
| BHP -2- | 17 | 45,4 | |
| BHP -3- | 17 | 43,2 | |
| BHPF -1- | 19 | 18 | 48 | 
| BHPF -2- | 18 | 46,4 | |
| BHPF -3- | 16 | 46,6 | 

Figure7.5 (a) : poutres en Béton Ordinaire (BO).

Figure7.5 (b) : poutres en Béton Ordinaire Fibré (BOF).

Figure7.5 (c) : poutres en Béton à Haute Performance (BHP).

Figure7.5 (d) : poutres en Béton à Haute Performance Fibré (BHPF).
Dans tous les spécimens testés, la rupture a eu lieu par traction, commençant par des grandes ouvertures des fissures verticales, dans la zone tendue, et suivie d'un écrasement de la partie comprimée du béton, qui avait été réduite par la progression des fissures. C'est un comportement typique d'une section sous-armée.

Figure 7.6 : Courbe Effort - Ouverture des fissures des poutres en BO et BOF.

Figure 7.7 : Courbe Effort -Ouverture des fissures des poutres en BO et BHP.

Figure 7.8 : Courbe Effort -Ouverture des fissures des poutres en BHP et BHPF.

Figure 7.9 : Courbe Flèche - Ouverture des fissures des poutres en BO.

Figure 7.10 : Courbe Flèche- Ouverture des fissures des poutres en BOF .

Figure 7.11 : Courbe Flèche - Ouverture des fissures des poutres en BHP.

Figure 7.12 : Courbe Flèche - Ouverture des fissures des poutres en BHPF.
Les courbes Effort - Ouverture des fissures et Flèche- Ouverture des fissures présentent deux phases principales :
a)- Une phase linéaire où les ouvertures de fissure sont proportionnelles aux efforts .
Dans chaque courbe, l'apparition de la première fissure, présente un palier relativement horizontal, ce qui traduit une diminution de la rigidité de la poutre.
b)- Une phase non linéaire où les ouvertures des fissures deviennent plus importantes par comparaison aux efforts. Ceci traduit une phase d'endommagement du béton avant rupture, c'est la phase plastique
Il faut noter que les poutres étudiées (BOF, BHPF) présentent des avantages tels que :
- Un gain de résistance (endommagement ductile) observé au niveau de la phase avant rupture (partie ascendante de la courbe).
- Retardement de l'apparition de la première fissure et empêchement de la formation et de développement d'une seule fissure très ouvertes. En effet l'incorporation des fibres permet la formation d'une série de fissures fines non nuisibles à la poutre.
D'après les résultas, on peut dire que dans tous les cas, la rupture a eu lieu par traction dans la zone à fort moment de flexion, commençant par de grandes ouvertures des fissures verticales, dans la zone tendue, et suivie d'un écrasement de la partie comprimée du béton, qui avait été réduite par la progression des fissures.
Sous l'effet du chargement successif d'une poutre, celle-ci passe par différents états de fissuration jusqu'à atteindre sa rupture.
a)- Phase de stabilité : c'est l'étape de la mise en charge de la poutre, avant l'apparition des premières fissures au niveau de la fibre la plus tendue du béton. Durant cette étape la poutre reste stable (non fissurée) grâce à la compatibilité de déformation acier-béton due à la bonne adhérence entre ces deux matériaux et la résistance à la traction du béton.
b)- Phase de fissuration : sous un chargement précis, le béton tendu présente des fissures verticales de faibles ouvertures. Ce sont des fissures de flexion.
c)- Phase de développement des fissures : les fissures de flexion formées se développent en largeur et en longueur avec la naissance des autres fissures secondaires.
d)- Phase de rupture : le développement des fissures verticales en longueur réduit la zone de compression en poussant l'axe neutre vers le haut.
Le tableau 7.3 présente les longueurs des fissures
juste avant rupture (à 40 KN). On peut voir que cet axe neutre est
au-delà de  pour le BOF et au-delà de
 pour le BOF et au-delà de  pour le BHPF. Pour ce dernier
 pour le BHPF. Pour ce dernier 
40 KN représente  de la charge de rupture, alors que pour le BO elle représente
 de la charge de rupture, alors que pour le BO elle représente
 de la charge de rupture.
de la charge de rupture.
En remontant vers le haut, l'axe neutre réduit la zone de
compression jusqu'à ce que la déformation du béton en
compression atteigne sa valeur ultime
atteigne sa valeur ultime et l'écrasement du béton se produit. Cependant, avant
rupture par écrasement du béton en compression, les fissures ont
été très ouvertes et très longues comme le montre
le tableau 7.3 et les Fig.7.5 (a), (b), (c) et (d) illustrant les
spécimens à la rupture, et donc la rupture est
considérée comme étant une rupture par traction avec
beaucoup de ductilité pour les spécimens contenant des fibres.
et l'écrasement du béton se produit. Cependant, avant
rupture par écrasement du béton en compression, les fissures ont
été très ouvertes et très longues comme le montre
le tableau 7.3 et les Fig.7.5 (a), (b), (c) et (d) illustrant les
spécimens à la rupture, et donc la rupture est
considérée comme étant une rupture par traction avec
beaucoup de ductilité pour les spécimens contenant des fibres. 
Le béton est un matériau qui se fissure sous
l'effet des contraintes de traction. A des niveaux de contraintes
dépassant à peine quelques méga- pascals ( = 2MPa), le matériau se déchire et donc se fissure en
raison de sa faible résistance à la traction qui varie entre 1/10
et 1/15 de sa résistance à la compression.
 = 2MPa), le matériau se déchire et donc se fissure en
raison de sa faible résistance à la traction qui varie entre 1/10
et 1/15 de sa résistance à la compression.
La fissuration, qui est un phénomène hasardeux, peut être causée par des facteurs physiques tels que le retrait et les variations de température ou par des facteurs mécaniques directement liés au chargement.
La fissuration du matériau béton constitue une source de pénétration d'agents agressifs sous formes liquide ou gazeuse, nuisibles au matériau. Ces agents détériorent le béton et entraînent la corrosion des aciers de renforcement noyés à l'intérieur. Dans ce sens, la fissuration affecte sérieusement la durabilité du béton et donc de la structure faite de ce matériau. Donc les fissures constituent des points de faiblesse potentielle qui affectent négativement la durabilité des constructions à long terme et compromettent ainsi les chances d'un développement durable du cadre bâti.
En terme structurel, la fissuration diminue la rigidité des éléments en béton comme constaté expérimentalement dans le présent travail. Dans le cas extrême, elle peut précipiter des effondrements comme révélé par le séisme du 21 Mai 2003 où des fissures préexistantes non traitées et non contrôlées ont initié des ruptures catastrophiques d'un certain nombre de constructions. Du point de vue fonctionnalité, les fissures peuvent entraîner la déperdition des liquides dans le cas des structures hydrauliques et donc affectent la fonction étanchéité. L'aspect esthétique, et donc la servicibilité d'une structure, peut sérieusement être affecté par une fissuration non contrôlée.
Le béton à haute performance présente une meilleure aptitude à la fissuration sous les charges de service. Ceci est dû à la résistance relativement améliorée de ce matériau, que ce soit en compression ou en traction où cette dernière dépasse le niveau de 4 MPa par comparaison
à 2 MPa pour le béton ordinaire.
D'une manière générale, le comportement du matériau béton vis-à-vis de la fissuration, aussi bien le béton ordinaire que le béton à haute performance, est amélioré avec l'utilisation des fibres d'acier dans le mélange. L'addition des fibres réduit la fragilité du matériau et améliore sa ductilité, qualité structurelle indispensable dans les régions à haut risque sismique.
Les essais entrepris dans ce travail sur des poutres en béton ordinaire et en BHP ont montré que l'ajout de fibres, même en faible quantité, améliore le comportement du matériau béton vis-à-vis de la traction et limite l'ouverture des fissures d'une manière appréciable. Dans ce sens, la formation des premières fissures est retardée et une fois formées, ces fissures restent relativement fines parce qu'elles sont couturées par des fibres d'aciers.
Cependant l'efficacité des fibres dépend de leur direction et de leur orientation au tour de la fissuration ainsi que de leur forme et de leur dimension.
Cette même distribution des fibres à l'intérieur du matériau dépend de la maniabilité du mélange à l'état frais. La dimension des fibres varie en sens inverse avec la maniabilité. Dans un mélange sec, les fibres ne peuvent pas être distribuées uniformément dans le matériau.
En Algérie, différents travaux de recherches sont entrepris ça et là pour améliorer la qualité du béton dans les constructions, particulièrement après la catastrophe sismique de Boumèrdes et les dégâts enregistrés au niveau des structures faites de ce matériau. Cette catastrophe a montré encore une fois que la science des matériaux, en particulier la technologie du matériau béton, reste dominée par l'empirisme en Algérie à un moment où sous d'autres cieux la barrière des 100 MPa a été franchie à une échelle industrielle. Le Béton à Haute Performance renforcé par l'ajout de fibres d'acier peut constituer une solution de rechange au Béton Ordinaire pour les constructions menacées par des actions sismiques imprévisibles.
Parmi les thèmes portant sur l'amélioration de la qualité du béton, il est recommandé de développer et d'approfondir ce qui suit :
Utilisation des différents ajouts chimiques et minéraux dans la formulation du béton à haute performance pour améliorer son comportement aussi bien à court terme (résistances mécaniques) qu'à long terme (durabilité).
Variation du rapport E/C et ses effets sur les résultats ciblés.
Effet du type d'essai sur les résultats, particulièrement l'utilisation de l'essai de flexion à quatre points au lieu de trois points utilisé dans nos essais.
Fabrication des poutres en béton ordinaire et béton à haute performance avec ajout des fibres d'acier en différents pourcentages (par exemple 0,75 ?, 1?, 1,5%, 2%), pour étudier l'effet de ce paramètre sur l'ouverture et le développement des fissures.
Il s'agit d'étudier le % optimum de fibres afin d'enregistrer une amélioration au comportement structurel du matériau.
Utilisation d'un autre type de fibres pour les comparer avec celles utilisées dans notre recherche (fibres d'acier).
Modification de l'enrobage des armatures tendues ainsi que le pourcentage d'acier pour étudier l'effet de ces deux paramètres sur l'ouverture et l'espacement des fissures.
RÉFÉRENCES
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