WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Fissuration en béton avec référence particulière au béton à haute performance

( Télécharger le fichier original )
par Touhami TAHENNI
USTHB, Algerie - Magister en Génie Civil 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.6. CORROSION DES ARMATURES

La fissuration excessive du béton, qu'elle soit naturelle ou accidentelle, facilite la pénétration des agents agressifs, facteurs de corrosion des armatures de béton armé et précontraint.

De nombreuses recherches effectuées en laboratoire et sur des ouvrages ont montré que les problèmes de durabilité et en particulier le risque de corrosion des barres d'armature passive

n'étaient pas influencés de manière significative par la valeur de l'ouverture des fissures tant que celle-ci demeure inférieure à une valeur de l'ordre de 0,3 et cela, dans un environnement sec à l'intérieur des bâtiments. Pour les éléments d'ouvrage exposés aux intempéries ou à un environnement agressif la limite d'ouverture de fissure qui résulterait en un problème de corrosion est de 0,15 mm selon ACI code (règlement Américain).

Le processus de corrosion dépend principalement de l'épaisseur et de la qualité du béton d'enrobage mais ne dépend guère de la fissuration.

Louverture des fissures n'influence que la longueur de la phase d'initiation, c'est-à-dire la durée à partir de laquelle le processus de corrosion démarre. Mais étant donné que la durée de cette phase n'est que de 2 à 6 années, elle ne joue pratiquement aucun rôle en ce qui concerne la durabilité eu égard à la durée de vie de l'ordre de 30 à 80 ans normalement attendue pour l'ouvrage, voire davantage dans certains cas.

Une conséquence pratique très importante de ces observations est donc qu'une limitation très sévère des ouvertures de fissures réalisable en particulier au moyen d'une augmentation des quantités d'armature ne s'avère pas comme un moyen efficace pour accroître la durabilité des structures en béton armé; et cela, même en cas d'environnement particulièrement agressif. En cas d'exigences élevées concernant la durabilité, ce sont d'autres mesures auxquelles on devra

recourir, telles que:

? La réalisation d'un enrobage suffisant.

? La confection d'un béton particulièrement dense et peut perméable et surtout résistant aux éventuelles attaques chimiques, grâce à un type de ciment approprié, à un dosage suffisant, à

un rapport eau / liant aussi faible que possible, à une quantité minimale de fines, au recours éventuel à un béton avec ajout de fumée de silice ( bétons à hautes performance),etc..

? Une cure soignée et de durée suffisante.

? Et au besoin, en cas d'agression par des substances chimiques très agressives, la mise en oeuvre d'une couche étanche à la surface du béton et/ou l'utilisation de barres d'armature revêtues d'une couche de résine époxy.

C'est en effet l'épaisseur et la qualité du béton d'enrobage protégeant la cage d'armatures qui constituent les facteurs déterminants pour la durabilité. Les exigences relatives peuvent être graduées en fonction du type d'ouvrage et de l'agressivité de son milieu environnant comme indiqué au tableau 3.1

Tableau 3.1: Valeur limites recommandées pour assurer la durabilité des structures

en béton armé.

Agressif

Sels (+gel)

Humide avec

gel

Humide sans

gel

Sec

Environnement

4

2,5

2

1,5

Enrobage minimum (cm)

C 30

C 25

C 20

C16

CEB

Classe minimale de résistance

B 45/35

B35/25 à B40/30

B

B

SIA

0,50 à 0,40

0,55

0,6

0,65

Rapport max E/C

300 à 350

300

300

270

Dosage minimal en ciment

La corrosion commence sur la surface proche de l'extérieur du fait que le béton contacte perd son alcalinité en premier et que les sources extérieure de chlorures, d'humidité et d'oxygène sont proches. Les produits de la corrosion s'entassent et exercent graduellement une pression sur le béton jusqu'à le faire éclater comme montré en figure 3.3

Figure 3.3 : Eclatement du béton dû à la corrosion des armatures.

La corrosion des armatures d'acier a été et sera toujours une des causes majeures de détérioration des structures en béton armé. Les armatures d'acier se corrodent chaque fois que le béton de recouvrement ne les protège pas suffisamment contre la rouille. Ce manque de protection peut avoir plusieurs causes, une trop forte valeur du rapport eau / liant, un mauvais mûrissement ou l'absence totale de mûrissement, un mauvais positionnement des armatures trop près des coffrages, la progression des ions chlores, une très forte carbonatation.

Le mécanisme de corrosion de l'acier dans le béton est bien connu: la perte de passivation de

l'acier lorsque décroît le PH de l'eau interstitielle du béton conduit celui-ci à s'oxyder et à rouiller. L'oxydation de l'acier ou sa rouille s'accompagne d'une augmentation de volume

qui commence par générer des microfissures dont le nombre va en augmentant. Ces premières microfissures rendent la pénétration des agents agressifs encore plus facile de sorte que

la corrosion s'accélère jusqu'à provoquer finalement l'éclatement de l'enrobage de béton. Lorsque l'on atteint une telle dégradation, non seulement les armatures d'acier sont exposées directement à la corrosion, mais une nouvelle surface de béton, qui était initialement située en profondeur, est exposée directement à l'action des chlorures.

Encore maintenant, plusieurs auteurs pensent que la corrosion des aciers d'armatures est un phénomène inévitable, inhérent au béton armé. Pour réduire la corrosion des armatures d'acier, différentes solutions et agents anticorrosion sont régulièrement proposés sur le marché et certaines compagnies font la promotion de la protection intégrale d'une structure en utilisant une protection cathodique très coûteuse.

En fait, pour résoudre le problème de la corrosion des armatures d'acier, on peut suivre deux approches [21] :

- On continue d'utiliser un béton très poreux, et il faut alors absolument spécifier des armatures qui résistent à la corrosion ou un système de protection cathodique pour protéger

toute la structure. Pour l'auteur [21], un béton qui a une résistance à la compression inférieure à 30 MPa est un béton qui ne protège pas bien les armatures d'acier, quel que soit

l'environnement dans lequel il est utilisé, si l'on continue à maintenir les épaisseurs de recouvrement actuelles. En outre, on sait très bien qu'un tel béton n'offre pas une protection adéquate face à la carbonatation. En adoptant une telle solution facile, mais coûteuse à long terme, on oublie les deux causes majeures de la corrosion des armatures d'acier: une trop forte valeur du rapport eau/liant et de mauvaises pratiques de mûrissement. Tout béton qui a un rapport eau/liant supérieur à 50 présente une microstructure très ouverte qui offre de larges avenues à la pénétration d'agents agressifs quels qu'ils soient;

-La deuxième approche consiste à spécifier un béton imperméable et à bien le mûrir. Il n'est alors plus nécessaire de faire recours à des armatures résistants à la corrosion et donc l'acier ordinaire suffit. Des BHP qui ont un rapport eau/liant compris entre 0,30 et 0,35 sont suffisamment imperméable pour procurer une bonne protection aux armatures d'acier si l'épaisseur de recouvrement de ces armatures est suffisante et si la peau du béton a été mûrie de façon adéquate. L'épaisseur de recouvrement doit être ajustée selon la sévérité de l'environnement, et peut atteindre jusqu'à 7,5 cm [21], pour s'assurer une duré de vie suffisamment longue à l'ouvrage.

Évidement, le choix d'un faible rapport eau/liant ne constitue qu'une première étape pour résoudre le problème de la corrosion de l'acier. Il faut aussi que ce béton imperméable soit

bien mis en place et bien mûri de façon à protéger efficacement les armatures d'acier contre la corrosion. Quand la mise en place et le mûrissement sont faits correctement, il n'est pas nécessaire d'utiliser des armatures à l'épreuve de la rouille, d'utiliser un adjuvent anticorrosion ni d'envisager une protection cathodique. Un BHP de faible rapport eau/liant, une mise en place et un mûrissement adéquats garantissent la protection des armatures contre la corrosion.

La formulation du béton classique, en particulier son dosage en ciment et son rapport des teneurs eau-ciment, dépend de l'environnement auquel ce matériau est exposé

La corrosion des armatures a deux conséquences sur le comportement de l'ouvrage. Dans un premier temps, les produits de corrosion occupent un volume plusieurs fois supérieur au volume initial de l'acier, leur formation fissure le béton (de façon caractéristique, parallèlement à la direction du lit d'armatures), entraîne son éclatement ou son feuilletage.

La pénétration des agents agressifs en direction de l'acier est donc facilitée, ce qui se traduit par une augmentation de la vitesse de corrosion. Ensuite, la progression de la corrosion à l'anode réduit la section effective de l'acier, ce qui réduit par conséquent sa capacité de résistance.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus