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Comment les opérateurs Ouest Africains de télécommunications pourraient ils modifier leur statut de filiales des multinationales européennes ?

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par Cheikh Mbengue
Université Blaise Pascal, IUP CI - Master 1 Développement et Promotion des biens et services, mention commerce international 2006
  

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II. Investir sur le capital humain

Une main d'Ïuvre qualifiée constitue un facteur de développement important. Pour maîtriser le développement des télécommunications, l'Afrique a besoin de main d'Ïuvre qualifiée afin de réduire les dépendances que ce soit économique ou technique. Cet investissement sur le capital humain passe d'abord par une sensibilisation de la population de l'importance de l'éducation. L'état doit donc investir abondamment sur l'éducation et favoriser le développement des nouvelles technologies.

1. Privilégier la main d'Ïuvre locale

L'Afrique est en carence de main d'Ïuvre qualifiée pour prendre en main son développement et libérer le continent de ses dépendances de l'extérieur. Tant que le continent noir comptera sur la main d'Ïuvre étrangère qualifiée pour développer les secteurs nécessitant des formations spécifiques, son dépendance de l'extérieur perdurera et le développement des ses secteurs profitera plus à ceux qui ont oeuvré pour ça. La faiblesse des réseaux africains est certes due en partie à une insuffisance d'investissement, mais également à un manque alarmant de

main d'Ïuvre africaine qualifiée capable de prendre entièrement la gestion des réseaux. Ce manque de main d'Ïuvre est le résultat de la faiblesse du système d'éducation mais aussi et surtout de « l'exode du capital humain » vers les pays développés. Ce phénomène communément appelé « fuite des cerveaux» fait partie des facteurs de sous développement de l'Afrique. La fuite des cerveaux est définie comme étant le mouvement du personnel qualifié d'un pays vers un autre. En effet, il se trouve que le sens du mouvement est en général des pays du Sud vers les pays du Nord. Les pays du Sud en souffrent énormément et font souvent appel aux pays du Nord pour leur soutenir presque dans tous les domaines que ce soit économique, technique ou « intellectuel ». Le paradoxe de ce phénomène est que les pays du Sud ont plus besoin de main d'Ïuvre que ceux du Nord. Quelles sont alors les raisons pour lesquelles les intellectuels des pays sous-développés veulent déserter leurs pays pour aller servir d'autres pays ? Les organismes internationaux tels que le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale, l'Organisation Internationale des Migrations, la Commission Economique de l'Afrique et les agences des Nations Unis travaillent pour connaître les causes profondes de l'exode du capital humain de l'Afrique. Le résultat de leurs travaux révèle des chiffres qui en disent beaucoup sur la situation inquiétante et qui mérite réflexion. Un expert de l'Organisation Internationale des Migrations déclare que plus de 23 000 universitaires et 50 000 cadres supérieurs et intermédiaires quittent l'Afrique chaque année à destination des pays du Nord. En plus de 40 000 doctorants africains vivent en dehors de l'Afrique. Des enquêtes ont révélé des chiffres effarants et inquiétants. D'après ces enquêtes les médecins sierra léonais qui travaillent à Chicago, aux Etats-Unis sont plus nombreux que ceux restés au pays. Alors imaginez-vous les répercussions sur la santé des populations de ce pays. Le Bénin où les soins médicaux restent encore un luxe accessible seulement à la population aisée, fournit au système médical français plus de professionnels que le pays en possède dans ses services de santé. Ce problème de la fuite des cerveaux est clair d'autant plus qu'il appauvrit l'Afrique. L'expert de l'organisation Internationale des Migrations a indiqué que l'Afrique « subventionne » les pays

développés à hauteur de 500 millions de dollars par an, en termes d'investissements dans les ressources humaines qui finissent dans ces parties les plus développées de la planète. Ce problème mérite une recherche de solution rapide. Le renversement de la tendance de la fuite des cerveaux à celui de « gain de cerveaux » pour parler comme le scientifique américano-nigérian Philip Emeagwali constitue le défi qui interpelle l'Afrique et ses partenaires. Les causes de ce départ sont de toute évidence un manque de sécurité de trouver un travail après de longues études ou bien le travail correspondant à ses attentes. Pourtant il existe une main d'Ïuvre étrangère qui trouve en Afrique ce que les Africains vont chercher dans les pays développés. Selon les estimations de la Banque Mondiale, pour une année donnée quelque 70 000 travailleurs Africains qualifiés émigrent aux Etats-Unis et en Europe à la recherche d'emplois et de salaires décents. Ces travailleurs qualifiés qui désertent l'Afrique sont remplacés par quelques 100 000 travailleurs étrangers venant des pays développés. Ils sont payés à des salaires supérieurs à la moyenne européenne. Notons que le salaire moyen européen permet de vivre décemment en Afrique vu le niveau moins élevé que celui d'Europe. Il est alors évident qu'il manque en Afrique des politiques de promotion de l'emploi. Des mesures d'incitations visant à attirer les Africains vers ces opportunités d'emploi offerts aux candidats occidentaux. Pourtant au moment du recrutement il y a des candidats africains restés au bercail et qui ont la même compétence. L'absence d'un facteur d'attraction qui empêcherait les africains d'aller chercher du travail est apparente. Le défit des gouvernements africains est alors de favoriser la création et la promotion de l'emploi. Comme l'a suggéré M. Emeagwali lors de la conférence panafricaine sur la fuite des cerveaux organisée le 24 octobre 2003 à Illinois, aux Etats-Unis « une combinaison de mesures, dont la création d'emplois high-tech, l'exploitation des ressources humaines de la diaspora africaine, le prélèvement de taxes sur l'immigration à payer par les pays hôtes et la création d'une large classe intellectuelle moyenne pour réduire les conditions qui mènent aux guerres civiles et à la corruption, pourraient empêcher le développement syndrome de la fuite des cerveaux ». Toujours dans le discours prononcé

par M. Emeagwali, il préconise qu'une démarche fondamentale pour l'Afrique pourrait être de profiter, à travers la création d'environ un million d'emplois high-tech sur le continent, du marché de 3,3 millions d'emplois dont le département américain du Travail prévoit la perte au profit des pays en voie de développement, à l'horizon 2015. Parmi les emplois high-tech figurent les centres d'appels, le service client et les services d'assistance et tous les moyens possibles et loyales d'attirer les travailleurs africains vivants à l'étranger. Cela commence par la promotion de l'emploi auprès des étudiants africains faisant leurs études à l'étranger. Si les pays riches font la promotion de l'emploi pour attirer les travailleurs qualifiés, les pays africains devraient s'engager dans la bataille de promotion de l'emploi. Même les pays développés font tous pour attirer les travailleurs qualifiés à l'image du Canada, du Royaume, de la Nouvelle Zealand et la France ave la politique de l'immigration choisie.

Les pays africains devraient commencer, pour la promotion de l'emploi, par trouver les principales causes de ces départs. Certaines causes sont plus évidentes que d'autres mais il est important de les prendre toutes au sérieux. Pourquoi les africains ne veulent pas rester chez eux et oeuvrer pour le développement de leur continent ? Parce que l'Afrique est moins développée que les autres régions du monde. Telle est la réponse qu'on serait tenter de donner à première abord. C'est évident. Mais il faut creuser pour trouver les causes profondes pour mieux apporter les solutions adaptées. Le facteur économique est la cause principale mais il existe bien d'autres causes comme l'interaction complexe des forces économiques, politiques, sociales, culturelles, linguistiques et religieuses. Les gens partent de chez eux pour aller chercher ailleurs ce qui les manque chez eux ou pour fuir un mauvais confort chez eux. Des conditions intérieures défavorables telles que la capacité éducative insuffisante, les bas niveaux de salaires, les limitations de la technologie, une mauvaise adéquation de la formation et de l'emploi et l'incertitude du lendemain, le malaise politique, les conflits armées, l'absence de politiques de main d'Ïuvre réalistes et l'instabilité économique poussent les gens hors de leurs pays d'origine. Dans certains pays africains les gens

sont confrontés à une instabilité politique à cause des guerres. Cesser le feu devient nécessaire pour empêcher les gens de partir. Ils sont donc attirés par les pays où ils espèrent vivre paisiblement et trouver du travail. Dans une perspective, la motivation fondamentale pour la migration est l'espoir d'un gain net. Les écarts de salaires constituent un facteur d'attraction vers d'autres pays et donc des pays du Sud vers les pays du Nord. Il faut quand même noter que les écarts de salaires n'attirent pas tous les travailleurs. Ils préféreraient avoir la sécurité d'avoir un travail. Face à ce phénomène de la fuite des cerveaux, les gouvernements africains ont les responsabilités de prendre des mesures qui vont ralentir à court terme et freiner à long terme les mouvements migratoires vers les pays du Nord. Ils doivent adopter des politiques et des options stratégiques pour gérer les flux migratoires vers les pays développés. Cette diaspora africaine pourrait contribuer au développement de l'Afrique.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld