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FLS: Analyse des manuels et évaluation des compétences linguistiques en RD. Congo

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par Willy Ilunga Ntumba
Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle - Master2 Recherche 2006
  

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CHAPITRE III : L'EVALUATION DES COMPETENCES LINGUISTIQUES

Pour espérer atteindre les objectifs de la présente étude, nous avons eu à choisir entre deux possibilités d'agir. Suivre des leçons enseignées par des professeurs de français pour évaluer la mise en pratique des manuels et la manière dont celle-ci favorise l'apprentissage et/ou faire passer un test d'évaluation des compétences linguistiques en vue de mesurer le « niveau de connaissances » (Véronique, 1995, p. 32) des élèves, usagers des manuels scolaires analysés. Le deuxième choix s'est avéré judicieux d'autant que les apprenants restent, à notre avis, les seuls maîtres de leur apprentissage. L'analyse des manuels scolaires de langue est une occasion de s'interroger sur les « compétences linguistiques » que les apprenants auraient acquises au terme de leur cursus.

III.1. Compétence linguistique vs compétence de communication

De façon générique, nous pouvons définir la compétence comme un savoir acquis qui met en jeu une ou des capacités dans un champ notionnel ou disciplinaire déterminé. Ce concept prend en linguistique le sens de système des règles grammaticales, et des éléments lexicaux auxquels ces règles s'appliquent, qu'un locuteur intègre dans sa langue pour devoir former indéfiniment des phrases et en comprendre celles jamais entendues (Chomsky 1977).

Lorsqu'il parle de « compétence de communication » Hymes (1991) fait allusion à l'existence des règles d'emploi d'une langue, sans lesquelles les règles grammaticales et l'interprétation des énoncés sont inutiles. Ce sont donc ces règles qui régulent la production et l'interprétation des énoncés.

Entre « compétence de communication » telle que définie par Hymes et « compétence linguistique », nous estimons qu'il faut lever l'équivoque quant à la terminologie qui caractérise ici la posture de notre démarche.

Entre compétence linguistique et compétence de communication, le pont a été jeté par Sophie Moirand (1990) qui estime que la compétence de communication « relèverait des facteurs cognitifs, psychologiques, socioculturels dépendant de la société dans laquelle vit l'individu et reposerait sur une compétence linguistique (la connaissance des règles grammaticales du système ou du code), une compétence psycho-socio-culturelle (la connaissance des règles d'emploi et la capacité de les utiliser) ».

Nous pouvons donc noter que la compétence de communication est subordonnée à la combinaison de plusieurs composantes qui fonctionnent de façon indissociable :

- une compétence linguistique qui implique l'appropriation des modèles phonétiques, lexicaux et grammaticaux d'une langue, ainsi que la capacité de les utiliser ;

- une composante discursive qui a trait à la connaissance des types de discours et de leur organisation en fonction des paramètres de la situation de communication ;

- une composante pragmatique qui se rapporte à la capacité de produire et d'interpréter des intentions de communication et de maîtriser le feed-back ;

- une composante socioculturelle qui concerne la saisie des règles sociales et des normes qui régissent les interlocutions.

En effet, nous retenons à la suite de Robert Chaudenson (1995, pp. 169-212) que l'évaluation des compétences linguistiques permet de mesurer à quelle proportion un locuteur peut « se tirer de situations de communication ». Vraisemblablement, cette évaluation couvre les aspects de la compétence de communication, c'est-à-dire l'ensemble des aptitudes que le locuteur d'une langue, le français en l'occurrence, met en jeu pour satisfaire le besoin de communiquer. Car selon l'auteur, la « compétence de communication » renvoie à « la capacité pour un locuteur de choisir dans son répertoire linguistique les énoncés et plus généralement les modes d'énonciation qui conviennent aux situations de communication où il se retrouve engagé ».

La compréhension de cette dichotomie compétence de communication vs compétence linguistique sous-tend notre option d'évaluer les compétences linguistiques des élèves. Le but étant de mesurer globalement des connaissances linguistiques dans une situation de communication.

Nous voudrions comprendre la manière dont ces élèves développent les informations en leur disposition pour le transformer en message, comprendre comment ils utilisent les régularités discursives en vue d'une expression libre, une production personnelle de message. Comme le souligne Charles Hadji (2000, p. 150), désireux d'estimer le plus objectivement possible, nous avons recherché des « performances mesurables ».

En fait, notre démarche vise à vérifier les acquis d'une progression, vérifier la capacité de réutilisation des faits linguistiques appris. Elle devrait dès lors nous permettre d'estimer le niveau de compétence des élèves, mais également de situer ces derniers par rapport au niveau de leur compréhension et de leur production. Notre mission est donc de livrer l'information y afférente.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein