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L'émergence d'une culture des droits de l'homme au Cameroun

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par Cyrille APALA MOIFFO
Université de Nantes - Diplôme d'Université de 3è cycle en Droits Fondamentaux 2005
  

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SECTION 2 : LES FACTEURS ENDOGENES

La dynamique qui entoure la prise de conscience du respect de la dignité humaine en Afrique en général et au Cameroun en particulier ne s'est pas seulement limitée à l'influence des facteurs exogènes précédemment analysés. Elle a également été relayée au plan interne, par les revendications des acteurs sociaux en faveur de plus de justice et de l'instauration d'un environnement propice à l'éclosion des droits et libertés.

Le contexte socio-politique tendu (Paragraphe 1) et les pressions sur les gouvernants (Paragraphe 2) qui s'en sont suivies ont contribué à finalement infléchir les relents conservateurs de ces derniers.

Paragraphe 1 : Le contexte socio-politique tendu

Dans les années 1990, le contexte socio-politique est marqué par des revendications en faveur de davantage de démocratie et de libertés.

En réalité, au-delà des luttes essentiellement politiques visant une ouverture démocratique à travers l'instauration du multipartisme, le « mouvement insurrectionnel pro-démocratique des années 1991-1992 est d'abord pour le commun des citoyens, une demande et une revendication de libertés »20(*).

La précision des causes du mécontentement des populations (A) nous permettra d'en évoquer les formes d'expression (B).

A- Les causes du mécontentement des populations

Les causes immédiates qui déclenchent le mécontentement des populations et partant la revendication pour le changement démocratique, s'expliquent par la réaction de ces dernières à l'avilissement dont ils étaient l'objet.

Il s'agit de l'accumulation des arriérés de salaire, du non paiement et de la suppression des bourses aux étudiants, des baisses consécutives des salaires dans la fonction publique, de la faillite dans la gestion des affaires de l'Etat aggravée par une crise économique aiguë, de la confusion des pouvoirs dans l'appareil étatique, du règne du parti unique, de la répression sévère de toute critique à l'encontre des gouvernants et des violations des droits de l'homme.

Cette situation a favorisé la précarisation des conditions de vie, aggravé la misère sociale au profit de la classe dirigeante et ouvert la porte à diverses revendications.

B- L'expression des revendications

C'est dans un tel contexte que des troubles ont commencé à se manifester, orientant les demandes vers l'instauration du multipartisme et la mise en place des mécanismes institutionnels démocratiques.

Toutes les composantes de la population se sentaient concernées (syndicalistes, religieux, politiques, défenseurs des droits de l'homme) et invitaient à se prononcer contre l'intolérance, l'incompréhension et la volonté du pouvoir en place à maintenir le « statu quo ».

Le 26 mai 1990 constitue une date mémorable dans le processus de recomposition politique ainsi engagé. Ce jour en effet, se tenait à Bamenda dans la province du Nord-Ouest, un regroupement politique à l'initiative du Front Social Démocratique (SDF), un parti politique n'ayant pas encore de reconnaissance légale et qui avait décidé de rompre avec le parti unique. La manifestation, violemment réprimée par les forces de l'ordre s'était soldée par de nombreuses victimes. Mais, elle ouvrait ainsi la porte à une vague de contestations dont le dénouement interviendra quelques mois plus tard avec l'avènement de la législation sur les partis politiques21(*), accompagnée d'une série d'autres textes législatifs d'inspiration libérale.

Mais le résultat ainsi obtenu ne s'est pas fait sans pressions sur les pouvoirs publics.

* 20 MOUANGUE KOBILA (J) cité par OLINGA (A.D), « Vers une garantie constitutionnelle crédible des droits fondamentaux », MELONE (S), MINKOA SHE (A), SINDJOUN (L), La reforme constitutionnelle du 18 janvier 1996 au Cameroun : Aspects juridiques et politiques, Yaoundé, Fondation Friedrich Ebert, 1996, p. 320.

* 21 Les développements sur les évènements du 26 mai 1990 sont de NGUELE ABADA (M), op. cit, p. 134.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault