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Vulnérabilité des entreprises face aux crises financières

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par Abdelkefi ESSID
Faculté des Sciences Economique et de Gestion de Sfax - Maitrise en finance 2009
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION

Toute entreprise est perçue comme un portefeuille de vulnérabilités et d'opportunités combinées pour atteindre les objectifs d'une stratégie déterminée par le top management. En assimilant les « vulnérabilités » aux « risques négatifs » et les « opportunités » aux « risques positifs », selon les auteurs de cette assertion, l'on peut déduire que l'univers de l'entreprise, est pavé de risques. Mais si le risque est consubstantiel à l'activité des entreprises, force est de reconnaître qu'elles ne sauraient s'accommoder de risques qui mettraient en péril la rentabilité et la pérennité.

En effet, tout individu, toute organisation, toute entreprise, toute collectivité publique doit, d'une manière ou d'une autre, gérer ses risques. Mais il est bien évident que les moyens à mettre en oeuvre ne sont pas les mêmes lorsqu'il s'agit de gérer les risques d'un étudiant célibataire ou ceux d'une entreprise internationale ou les risques auxquels sont soumis les Etats-Unis d'Amérique par exemple. Quand on parle de Risk Management dans une école de gestion, on pense prioritairement à la gestion des risques d'une entreprise (banques...) et c'est essentiellement dans ce contexte qu'il faut placer cette mémoire.

La première partie de cette mémoire, qui est une partie théorique, s'articule essentiellement sur les fondements théoriques des différents risques.

Dans un premier chapitre, qui est un chapitre introductif, on va définir dans une première section le concept de la vulnérabilité, origines, facteurs et indicateurs... La deuxième section s'intéresse aux composantes et l'analyse des risques afin qu'une entreprise (banque) maitrise et gère d'une manière précise les risques qui sont déjà analysés. Pour cette raison, un aperçu sur la manière de maitriser et gérer le risque des entreprises est essentiel et qui fait l'objet de la troisième section.

Dans le deuxième chapitre, on s'intéresse essentiellement à la crise financière qui peut être l'un des causes des risques rencontrés par les entreprises, on va définir dans une première section les crises financières, dans la deuxième section, on va donner les différents types des crises financières et leurs conséquences. Enfin, dans une troisième section, on va voir l'impact de la crise financière sur les entreprises.

Dans le troisième chapitre, on va étudier l'importance du diagnostic dans les entreprises. La première section consiste à identifier l'objectif du diagnostic financier. Dans la deuxième section, on va voir comment l'endettement participe aux difficultés des entreprises. La troisième section s'intéresse à la relation entre la rentabilité et les risques.

Dans la deuxième partie, on va faire une étude empirique sur les banques des dépôts tunisiennes afin d'analyser les risques de ces banques.

Première partie : fondement théorique des différents risques encourus par les entreprises et le rôle de la crise financière dans l'aggravation des situations des entreprises (banques...).

La vulnérabilité est le caractère de ce qui est vulnérable, c'est-à-dire capable d'être attaqué ou blessé. Dans cette acception, toute entreprise est vulnérable car sa réussite dépend de l'attitude des concurrents de son secteur d'appartenance et de sa capacité d'adaptation aux modifications de l'environnement. L'idée de vulnérabilité s'analyse en termes de risque et demeure le critère d'appréciation principal de toute stratégie.

CHAPITRE 1 :

L'importance du risque dans la gestion de l'Entreprise

Section I : La vulnérabilité des Entreprises.

I-1 : Définition de la vulnérabilité

La vulnérabilité est un fait relatif à la situation d'une personne et qui amoindrit les garanties qu'elle présente en termes de protection des informations ou supports protégés.

Celles-ci prenant le caractère fragilité peut entrainer des pressions de divers nature.

Depuis long temps, de nombreux auteurs ont mis en avant le fait de la justification des profits de l'entrepreneur par la prise de risque inhérente à toute décision générale. L'évolution récente des environnements concurrentiels a conduit certains de ces auteurs à assimiler, trop rapidement à notre sens, l'idée de vulnérabilité et celle de risque de défaillance. Par exemple, G. Koenig indique que « la vulnérabilité est la caractéristique d'entreprises dont le risque de défaillance est élevé si surviennent certains événements. Le degré de vulnérabilité est fonction de deux variables : la première traduit l'exposition au risque et rend compte des aspects statiques du problème, pour cette raison, le terme « état de vulnérabilité » lui a été réservé. La second variable a trait a la capacité qu'a l'entreprise de régler les difficultés qu'elle rencontre ».

En réalité, toute entreprise qui s'engage de manière quelque peu importante sur des voies nouvelles se trouve confrontée (et pas toujours à la manière de l'équilibriste) son adaptation lui permettant d'avancer « avec sûreté ».

Il semble donc important de dissocier l'idée de vulnérabilité de celle de défaillance en considérant en considérant que le risque stratégique, risque spéculatif dans toute son acception fait partie de la vie courante des managers. Plusieurs éclairages trouvent leur place dans cet ordre d'idées.

Le dictionnaire nous apprend que la vulnérabilité comporte plusieurs facettes :

Vulnérable du latin vulnerabilis de vulnus, eris, blessure.1. Qui peut être blessé : la cuirasse des chevaliers laissait peu d'endroits vulnérables. Malgré ses efforts, je restais très vulnérable (Beauvoir).-2. Qui peut être attaqué : Ville forte vulnérable en un seul point.3. Qui est faible, défectueux, donne prise : Une argumentation vulnérable. L'organe petit et énorme, vif mais vulnérable doué d'imparfaite et pourtant prodigieuse puissance, dont il dépendait pour voir l'univers(Yourcenar).4. Etre vulnérable, au bridge, contrat, fait pour une équipe d'avoir gagné une manche et d'être ainsi exposée à de plus fortes pénalités.

La vulnérabilité peut ainsi venir (comme au bridge) de gains antérieurs qui mettent l'entreprise en position d'être attaquée. La vulnérabilité est ici associée à l'idée de stratégie (gagner ou perdre) et à celle de compétition. Une vision restrictive de l'idée de vulnérabilité reviendrait à dire que l'entreprise connait des faiblesses majeures qui peuvent la conduire à sa ruine.

Nous dirons que la vulnérabilité est la caractéristique de toute entreprise qui peut être attaquée.

La vulnérabilité est alors affaire de degré depuis l'entreprise « peu vulnérable » à l'entreprise « très vulnérable », cet état pouvant naturellement conduire à des issues fatales d'état de cessation de paiement voire de disparition.

Mais toute entreprise est potentiellement vulnérable car n'est jamais acquis, surtout en matière de décisions stratégiques.

I-2 : les domaines de la vulnérabilité 

La personne est un être responsable, bio-psycho-social. Elle a des besoins et des capacités : physiques, psychiques, sociaux. Elle a droit à la dignité et au respect.

Cet équilibre peut être perturbé par une déficience ou in incapacité d'un ou plusieurs de ces trois pôles :

 

Physique : l'âge, le handicap, la maladie (physique ou mentale)

Les violences coups et blessures, les catastrophes extérieures...

Psychique : un état de faiblesse ; de fragilité, de dépression ou maladie mentale ; de baisse des capacités de résilience ou de rebondissement après un échec une rupture, une blessure, d'incapacité à gérer seule ses besoins prioritaires... 

Social : altération de l'environnement familial ou social, isolement détérioration des liens, absence ou perte d'emploi précarité et pauvreté

Les déficiences, les incapacités congénitales ou acquises, lentement ou brutalement peuvent rendre la personne vulnérable et l'exposer à la maltraitance dans ses diverses formes de violences : physiques, psychiques (renferment dépression abus de faiblesse), spoliation financière, viol, inceste, suicide...

La vulnérabilité peut dont être assimilée à : une blessure, une faiblesse, une perte ou diminution de ses moyens de défenses, de résilience, de ses capacités à conduire seule sa vie ; à un « défaut de cuirasse » écrit Simone de Beauvoir.

I-3 : Les indicateurs de la vulnérabilité

Ces indicateurs couvrent les secteurs publics, financier, des ménages et des entreprises. Lorsque des pressions s'exercent sur les économies, les difficultés dans un secteur se propagent souvent aux autres. Par exemple, les préoccupations engendrées par le déficit budgétaire d'un pays peuvent causer une chute brutale de la valeur de change de sa monnaie, ou saper la confiance envers les banques qui détiennent des créances sur l'État, et déclencher ainsi une crise bancaire.

Les indicateurs ci-après sont au nombre de ceux que le FMI suit de très près :

· Les indicateurs de la dette extérieure et intérieure, notamment le profil des échéances, le calendrier de remboursement, la sensibilité aux taux d'intérêt, et la composition en devises. Les ratios respectifs de la dette extérieure aux exportations et de la dette au PIB sont des indicateurs utiles parce qu'ils sont indicatifs des tendances de la capacité d'emprunt et de remboursement du pays concerné. Lorsque le volume d'emprunt du secteur public est substantiel, le ratio de la dette aux recettes fiscales est particulièrement important pour évaluer la capacité de remboursement du pays.

· Les indicateurs d'adéquation des réserves sont essentiels pour savoir dans quelle mesure un pays est apte à éviter les crises de liquidités. Le ratio des réserves au volume de la dette à court terme revêt une importance particulière pour l'analyse de la vulnérabilité des pays dont l'accès aux marchés de capitaux est élevé mais entouré d'incertitudes.

· Les indicateurs de solidité financière servent à évaluer les forces et les faiblesses des secteurs financiers des pays membres. Ils portent sur l'adéquation des fonds propres des institutions financières, la qualité des actifs et des positions hors bilan des banques, la rentabilité et la liquidité des banques, ainsi que sur le rythme et la qualité de l'expansion du crédit. Les indicateurs de santé financière servent par exemple à analyser la sensibilité des systèmes financiers aux risques de marché, et notamment aux fluctuations des taux d'intérêt et des taux de change.

· Les indicateurs du secteur des entreprises - exposition au risque de change et au risque de taux d'intérêt des entreprises - revêtent une importance particulière lorsqu'il s'agit d'évaluer l'incidence potentielle des fluctuations du taux de change et du taux d'intérêt sur le bilan des entreprises. Les indicateurs liés aux niveaux d'emprunt, de rentabilité et de trésorerie, ainsi qu'à la structure financière des entreprises sont également utiles.

I-4 : Les facteurs de la vulnérabilité

La taille de l'entreprise apparaît comme un élément important dans les travaux descriptifs sur les défaillances. Combier et Blazy (1998) distinguent pas moins de huit tranches de taille allant de 0 salariés à 100 et plus. Le degré de précision semble moins important sur un plan explicatif. Les Petites et moyennes Entreprises sont généralement différenciées des grandes firmes sans autre distinction à l'intérieur de ces deux grands ensembles.

Ce choix se justifie en raison du faible nombre de dépôts de bilan parmi les grandes entreprises, qui disposent bien souvent des moyens et des stratégies adaptés aux contextes de crise. La défaillance apparaît alors comme un phénomène exceptionnel découlant de causes elles-mêmes exceptionnelles. Les conséquences sociales de la défaillance s'avèrent elles aussi spectaculaires ce qui explique un attachement médiatique important.

On distingue ainsi les défaillances peu communes des grands groupes et les défaillances de petites ou moyennes entreprises plus conventionnelles et moins médiatiques.

Alors qu'il est courant de distinguer la moyenne entreprise de la petite voire de la très petite (Julien et Marchesnay, 1987), on peut s'interroger sur l'impact de la taille de la firme sur la défaillance.

Les défaillances sont sensées être traitées de la même manière, quelle que soit le type d'entreprise.

Pourtant, les petites firmes présentent des caractéristiques propres, qui les distinguent de leurs grandes soeurs. Ces particularismes apparaissent comme des facteurs de vulnérabilité, c'est-à-dire comme des faiblesses les exposant à la défaillance.

La formation des dirigeants fait partie de ces facteurs de vulnérabilité bien que les exemples de réussites auto-didactiques viennent contre carrer cette thèse.

Les experts de la petite entreprise s'accordent néanmoins à reconnaître que ces expériences restent limitées en nombre, le manque de formation à la gestion restant un facteur de fragilité pour la firme (Julien et Marchesnay, 1987).

Les dirigeants eux-mêmes l'admettent volontiers : 29 % des dirigeants interrogés par Peterson, (1983) considèrent qu'il s'agit du premier facteur de défaillance pour une petite entreprise. Le manque de fonds propres constitue un autre facteur de fragilité comme le montre Hamza (1996).

Cette liste non exhaustive des facteurs de vulnérabilité n'explique pas la relative diversité des taux de défaillance à l'intérieur même du cadre des petites entreprises.

Il existe deux grands statuts juridiques : le statut individuel et la forme sociétaire. Le premier se caractérise par le principe d'unité de patrimoine : tous les biens du chef d'entreprise sont affectés à l'exploitation y compris les biens personnels. Ceci peut conduire les créanciers à exiger le dessaisissement des affaires personnelles du débiteur si les biens attachés à l'entreprise s'avèrent insuffisants pour combler les dettes. L'autre forme et notamment à «responsabilité limitée » aboutit à une dissociation des patrimoines et offre davantage de garanties en matière de protection sociale.

Le risque de faillite est plus important pour les sociétés que les entreprises gérées en nom propre.

La confusion du patrimoine renforce les craintes des entrepreneurs ; ces derniers cessent alors délibérément leur activité lorsque les premières difficultés surviennent. Les entreprises sociétaires, au contraire, ont une propension plus importante à continuer d'exercer du fait du risque personnel limité.

Contrairement aux firmes de taille supérieure, les entreprises de cette taille n'auraient pas les moyens de réaliser des économies d'échelle ou encore ne disposeraient pas d'un pouvoir de négociation suffisant pour pallier ces désagréments. Ces entreprises Seraient finalement les plus vulnérables parce qu'elles disposent encore d'une taille relativement modeste tout en étant à un stade leur permettant d'envisager de nouveaux projets.

I-5 : Origine de la vulnérabilité

La vulnérabilité, comme manifestation du risque subi par l'entreprise, trouve son origine dans le degré d'exposition au risque de toute entreprise.

Ce degré d'exposition relève de deux sources principales :

*le risque pur est, en principe, indépendant de la volonté des décideurs et concerne les manifestations d'événements naturels ou fortuits (incendie, inondation, malversation extérieures etc.).

Le risque pur fait traditionnellement l'objet de procédures d'assurance.

*Le risque spéculatif est quant à lui, directement lié à des choix faits par les décideurs de l'entreprise. Il est l'essence même de la stratégie et comporte à son tour deux composantes :

- La capacité à gérer le potentiel de l'entreprise (gestion et donc risque, opérationnels).

- La capacité à créer un potentiel nouveau (gestion et donc risque, stratégique).

· I-5-1- Les risques spéculatifs

Le risque spéculatif est celui qui provient de la volonté du chef d'entreprise de réaliser ses objectifs qui seront souvent l'augmentation de la richesse ou de la puissance de l'entreprise.

Les facteurs de ce type de risques sont divers. On peut citer les suivants :

*Décisions des pouvoirs publics (fiscalité, droit des sociétés...).

*Techniques de productions (brevets, informatisation...) et technologies.

*Marché (diversification, concurrence, conjoncture...).

*Facteurs financiers (trésorerie, rentabilité, investissement ...).

*Facteurs humains.

*Facteurs structurels (organisation, absorption, fusion...).

Les caractéristiques de ces risques sont les suivants :

- Ils résultent de l'action du chef d'entreprise, ils proviennent d'un choix raisonné s'intégrant dans un projet.

La décision face au risque peut être fort différente suivant les entreprises, pouvant aller du gout du risque jusqu'à l'aversion totale en passant par la neutralité.

-Ils sont mesurables dans leurs effets. L'entreprise peut calculer les résultats prévisionnels fastes ou néfastes qu'ils provoqueront.

- Ils sont contrôlables et leur traitement résulte de l'application de techniques de gestion, le marketing, le droit des affaires...

Le domaine de la stratégie constitue l'origine essentielle des risques de nature spéculative. On peut cependant être étonné du peu d'études de risque ou de vulnérabilité associées à la réflexion stratégique, comme si l'intuition suffisait à donner un caractère de faisabilité à des projets stratégiques.

Ce sont effectivement les décideurs qui portent la responsabilité (même sans faute de leur part) de la vulnérabilité stratégique de leur entreprise.

· I-5-2 - Les risques purs

Les risques purs sont la conséquence d'événements accidentels ou fortuits. A première vue ils semblent ne provenir que de la seule malchance ou du hasard : il s'agit alors de l'action subite de forces extérieures tels les événements de force de majeure (ouragans, tempêtes, tremblement de terre, inondations...) ou le comportement anormal d'autrui (guerres, attentats, vandalisme...).

Cependant leur origine se situe souvent à l'intérieure de l'entreprise, au niveau de la défaillance humaine (erreurs de conception ou de fabrication, mauvais entretien des bâtiments et du matériel d'exploitation, non-respect des règles de sécurité...).

Leurs conséquences peuvent être importantes, non seulement pour le patrimoine de l'entreprise (dommage aux biens, pertes d'exploitation, actions en responsabilité civile) ; mais aussi pour les personnes y travaillant.

Les caractéristiques de ce type de risque sont les suivantes :

-Il constitue une menace imprévisible pour l'entreprise.

-La délimitation des pertes qui pourront être entrainées par sa réalisation est difficile.

-Etant par nature lié à un événement indépendant de la volonté de l'entrepreneure il ne sera pas facile de le contrôler. C'est la raison pour laquelle son traitement a été principalement confié aux compagnies d'assurances et à l'Etat dès lors que son degré de gravité ou sa variabilité serait hors de portée de l'assurance (pertes catastrophiques).

Cependant, ces risques ne sont pas toujours une fatalité et les entreprises peuvent y appliquer un processus du management des risques pour en réduire la fréquence et la gravité. En effet, aujourd'hui, la réalisation des risques purs est de plus connectée avec la prise de risques décisionnels.

Section II : Composantes et analyse du risque.

II-1 : Les composantes du risque

On a l'habitude de caractériser un risque par la combinaison de deux facteurs :

* facteur F (fréquence),

* facteur G (gravité).

La fréquence F se mesure en terme de probabilité d'occurrence ou de réalisation de la menace.

Elle s'exprime en 10-x. Elle est estimée par des spécialistes de la prévention.

La gravité G se mesure en terme d'impact ou de conséquence des effets de la réalisation de la menace.

L'unité de mesure est généralement la monnaie. Le raisonnement va jusqu'à procéder à l'évaluation d'un individu dans un contexte donné, ce qui permet de prendre en considération, de manière brutale, le risque pour l'homme dans une analyse globale des risques.

La valeur d'un risque s'exprime donc par le produit des deux facteurs :

R = F x G

II-2 : L'analyse des risques

L'analyse des risques est une démarche qui consiste, face à toutes les menaces susceptibles d'atteindre le patrimoine de l'entreprise, à :

-Déterminer une probabilité d'occurrence (identification des risques, facteur F).

- Déterminer une gravité ou l'impact de réalisation de la menace sur toutes les composantes de L'entreprise et en évaluer le coût (évaluation des risques, facteur G).

- Hiérarchiser les risques en fonction des résultats des différentes valeurs de "R" obtenues pour chaque type de risque.

A la notion de probabilité d'occurrence, ou de fréquence, il faut associer la notion de "point dangereux".

A la notion de gravité ou d'impact, il faut associer la notion de "point névralgique".

Notions de "point dangereux" et de "point névralgique".

Il faut rappeler les définitions de ces deux notions :

Par "point dangereux", il faut entendre toute activité, tout lieu, tout système, toute disposition pouvant, avec une probabilité non négligeable, constituer l'origine ou un élément primordial d'un début de sinistre ou d'accident.

Le point dangereux est donc le point de départ potentiel de la réalisation d'une menace.

Par "point névralgique", il faut entendre toute activité, tout système dont l'arrêt, la mise hors service, la destruction ou la disparition aurait, pour l'entreprise, des conséquences importantes, difficilement ou très difficilement supportables et pouvant, à l'extrême, entraîner la disparition de l'entreprise.

L'identification des points névralgiques et des points dangereux :

L'identification des points dangereux nécessite une analyse méticuleuse de toutes les activités de l'entreprise et surtout de toutes les conditions dans lesquelles s'effectuent ces activités :

Cette analyse nécessite une certaine expérience dans les risques et les dangers liés aux produits, aux systèmes, aux dispositions des lieux, etc.

Identifier un point dangereux nécessite en effet d'associer à la démarche la notion de probabilité ou de fréquence possible de réalisation du danger. Dans cette démarche, la connaissance statistique de l'assurance est précieuse, on retrouve en effet tous les points dangereux classiques signalés et pris en considération dans le traité de tarification des risques d'entreprise.

L'identification et l'analyse des points dangereux sont donc essentiellement du ressort des spécialistes de la prévention, qu'ils soient internes ou externes à l'entreprise, qui pourront très utilement être aidés dans leur démarche par un représentant de la profession de l'assurance.

L'identification des points névralgiques, par contre, ne peut pas réellement être effective sans la contribution des compétences internes à l'entreprise. C'est en effet, les responsables de production, d'informatique, de développement, etc.... qui peuvent connaître les points réellement névralgiques de leur entreprise.

Mais cette démarche nécessite aussi une action importante d'arbitrage. En effet, il est normal et humain que chaque acteur, chaque rouage de l'entreprise considère que son rôle est particulièrement névralgique...

C'est donc un travail de concertation entre le préventionniste et les différents responsables de l'entreprise qui permettra de procéder à :

- L'identification des points névralgiques.

- A la mesure de l'impact ou de la gravité des différents scénarios d'atteinte des points névralgiques.

II.3 : La hiérarchisation des risques

C'est la hiérarchisation la plus objective possible des points névralgiques qui permettra de procéder à la hiérarchisation des valeurs de "G" (gravité) associée à chaque risque, et donc à la hiérarchisation des risques.

Cette hiérarchisation s'effectue en fonction de deux critères :

- Délais de remise en service ou de restauration du point sinistré,

- Conséquences financières du sinistre. Ces deux critères sont évidemment très liés.

Il est donc nécessaire d'examiner, point à point, toutes les conséquences d'un sinistre, et cela de manière exhaustive : conséquences directes (temps d'arrêt, réparation) et conséquences indirectes (pertes immatérielles, coûts supplémentaires, perte de clientèle, altération d'image, temps de recherche ou de reconstitution de données, etc.).

Pour cela, nous estimons indispensable que soit constitué, pendant la démarche d'analyse de vulnérabilité, un "comité de pilotage" ou "comité d'application" chargé d'assister l'auditeur pendant la démarche d'analyse de vulnérabilité. Cette démarche permet alors de hiérarchiser les risques en les classant, par exemple, en 5 catégories essentielles :

R0. Risque nul ou négligeable.

Sa réalisation est très improbable et n'aurait aucune incidence sur les objectifs de l'entreprise.

R1. Risque faible. Les conséquences peuvent être compensées sans effets négatifs sur les objectifs de l'entreprise.

Ne justifie pas des mesures contraignantes de sécurité supplémentaires.

R2. Risque moyen. Sa réalisation fragilise l'entreprise.

Les objectifs peuvent encore être atteints mais avec des mesures (et donc des coûts) supplémentaires.

Nécessite un traitement.

R3. Risque fort ou majeur. Sa réalisation compromet les objectifs de l'entreprise.

Nécessite un plan de traitement avec plan de redémarrage ou plan de survie avec recours à L'assurance.

R4. Risque catastrophique. Sa réalisation entraîne la disparition de l'entreprise.

Traitement indispensable, généralement avec transfert à l'assurance.

Cette échelle des risques permet donc de constituer une partie importante de référentiel à prendre en compte pour l'audit de sécurité

Section III : Maitrise et gestion des risques.

III-1 : Maitrise des risques

· III.1.1 : Prévention, protection, précaution

La prévention, c'est, vis à vis de risques connus et identifiés, l'ensemble des mesures, techniques ou non, susceptibles de diminuer la probabilité de survenance d'un sinistre ou d'un accident. La protection, c'est, toujours vis à vis de risques connus et identifiés, l'ensemble des mesures, techniques ou non, susceptibles de diminuer les conséquences de l'accident ou du sinistre.

La précaution, c'est, vis à vis des risques mal connus, mal identifiés, mais supposés comme possibles, l'ensemble des mesures destinées à diminuer la probabilité d'occurrence et/ou les conséquences prévisibles ou imaginables.

· III.1.2 : Audit de sécurité

La Chambre de Commerce Internationale, à la suite des travaux d'une douzaine d'experts de haut niveau de l'industrie, a adopté une définition de l'Audit environnement que l'on peut parfaitement étendre à la notion d'audit de sécurité en général. Cette adaptation donne alors la définition suivante :

- l'audit de sécurité est un outil de gestion qui comprend une évaluation systématique, documentée, périodique et objective de la manière dont fonctionnent l'organisation, la gestion et le matériel en matière de sécurité, dans le but de contribuer à la sauvegarde des personnes, des biens et, d'une manière générale, du patrimoine de l'entreprise en :

- Facilitant le contrôle par la direction de la façon dont les questions de sécurité sont traitées.

- Evaluant la conformité avec les politiques de la société, y compris celle qui consiste à satisfaire aux exigences réglementaires.

Nous y ajouterons un troisième aspect : les exigences d'assurabilité des risques.

Il faut rappeler que l'audit, en tant que tel, ne comporte pas la notion de recommandation, encore moins la notion d'étude ou de conception de solutions. Ces démarches sont en effet du ressort des missions de conseil et d'ingénierie.

La démarche d'audit de sécurité consiste donc :

- à déterminer le référentiel, c'est-à-dire la situation optimale vis-à-vis des risques.

- à conduire la démarche d'audit, c'est-à-dire l'examen de la situation réelle par rapport à ce référentiel.

- à traduire les observations, les constatations et les conclusions sous forme d'un rapport écrit et sous forme d'une présentation plus active auprès de l'équipe dirigeante de la société.

· III-1-3 : Le besoin d'assurance

Le besoin d'assurance est exprimé à partir de l'analyse des risques et de l'analyse des moyens financiers de l'entreprise. Cette démarche est souvent exclue de celle de l'audit de sécurité.

Elle nous semble cependant indispensable dans une politique cohérente de gestion des risques.

Le besoin d'assurance sera donc essentiellement défini en fonction de la capacité financière de l'entreprise à conserver certains risques, autrement dit de faire face financièrement aux pertes générées par les risques concernés et par l'arbitrage économique entre le coût de rétentions du risque et le coût de son transfert à l'assureur.

III-2 : Gestion des risques

Dans les grandes entreprises, on trouve des équipes spécialisées à la tête desquelles oeuvre un gestionnaire du risque ou risk manager. Il a donc vocation à gérer les risques de l'entreprise qui l'emploie.

Pour les PME, " Les entreprises de taille moyenne sont encore peu préoccupées de gestion des risques. Selon une étude du cabinet d'audit Mazars, qui a interrogé environ 200 entreprises affichant des chiffres d'affaires de 100 millions à quelques milliards d'euros, les risques qui les inquiètent le plus sont ceux qui peuvent entraîner une sanction du client, suivis des risques techniques ou opérationnels. Viennent ensuite les risques industriels, juridiques, fiscaux et informatiques." (Les Échos 09/05/2007 "La gestion des risques s'installe aussi dans les entreprises de taille moyenne").

Quelle que soit la taille de l'entreprise, chaque type de risque nécessite une réponse appropriée avec des ressources humaines dédiées externes et/ou internes. On a vu, avec le passage informatique à l'an 2000, qu'il était nécessaire de mettre en place dans les entreprises des équipes spécialisées dans la gestion du risque sous l'angle de l' informatique de gestion.

Aujourd'hui, les questions de responsabilité sociétale des entreprises nécessitent, de la même manière, la prise en compte d'un risque global,vis-à vis de la société civile (impacts de l'activité, risques liés aux produits défectueux, etc.), la dématérialisation impose un traitement attentif des dirigeants.

La gestion en continu de la grille de risques d'une entreprise suppose vision et vigilance du dirigeant et de ses conseils et cadres, pour la réadapter aux réalités du terrain et des systèmes régulatoires qui s'y appliquent.

On distingue quatre manières de gérer le risque, par ordre croissant de coût :

L'évitement :

L'activité présentant un risque, on ne fait pas l'activité. Du point de vue des décideurs, cette stratégie est la moins risquée et la moins chère, mais elle est un frein au développement de l' entreprise. De plus, la plupart du temps, elle reporte le risque sur d'autres entreprises, ou bien elle le remet à plus tard. Si le risque est susceptible de devenir majeur, l'évitement n'est pas une attitude responsable.

L'acceptation :

Le risque est accepté et l'on contracte une assurance si on souhaite le transférer ou on le provisionne dans les comptes de l'entreprise à des fins de réduction des risques financiers ce qui ne permettra pas de réduire d'éventuels risques juridiques du dirigeant. Cette approche ne permet pas de protéger les personnels ni l'outil de production tant qu'aucune volonté de réduction du risque ne se manifeste.

La réduction du risque :

Veille, identification des risques par l' audit, analyse par la recherche des facteurs de risques et des vulnérabilités, maîtrise des risques par les mesures de protection et de prévention : c'est la démarche classique de gestion des risques.

Le transfert :

A titre financier, le transfert de risque s'établit lorsque qu'une assurance ou toute autre forme de couverture de risque financier ou garantie financière est contractée par le dirigeant confronté au risque. Ces garanties ne sont pas exhaustives pour couvrir le risque économique et financier. En cas de risque pénal pris par le dirigeant, ce transfert peut être réduit à néant.

A titre opérationnel et économique, ce transfert s'effectue lorsque l'entreprise sous-traite l'activité à risque sous une forme ou une autre (sous-traitance directe, co-traitance, externalisation ) ; un sous-traitant sérieux et qualifié pourra faire payer très cher sa prestation mais aussi démontrer qu'il gère mieux le risque pour un prix équivalent voire inférieur, et le recours à un sous-traitant non qualifié fera courir un risque encore plus grand.

Chapitre 2 :

La relation entre la crise financière et les risques de l'Enterprise

Section I : Les différentes définitions de la crise financière.

On ne peut pas donnée une définition exacte de la crise financière, c'est pour cette raison qu'on a choisie quelques définitions pour mieux comprendre ce concept.

I-1 : Définition n°1

Une crise financière concerne les acteurs en difficultés financières, ayant du mal à payer leurs engagements à leurs créanciers. Les agents économiques concernés sont souvent proche de l'état de cessation de paiement. C'est donc un problème de fonds pour l'entreprise, cela peut traduire d'une mauvaise gestion ou d'un environnement économique très défavorable, pesant sur l'activité de l'entreprise. Les raisons peuvent être nombreuses. Une crise financière peut être d'échelle différente. Elle peut être régionale, nationale, mondiale, ou se limitée à un seul secteur d'activité. Elle peut même concerner un seul et unique agent, l'entreprise. Mais, cela dépend de la taille de l'acteur économique et de son rôle dans l'activité économique d'une place. Si celui ci est de taille importante, l'impact sur les autres acteurs sera d'autant plus fort. En effet, il y a un effet de contagion. Une société traversant une crise financière ne peut plus tenir ses engagements financiers. Ces créanciers peuvent eux même se retrouver en difficulté financière. Ainsi, l'ampleur de la crise financière grandit et peut atteindre l'échelle mondiale. Par ailleurs, si l'acteur est coté en bourse, la crise financière peut se coupler avec une crise boursière. Si l'entreprise va mal, ses résultats vont être mauvais et leur publication fera chuter le cours de bourse. La encore, la part de la société dans l'indice ou elle est cotée est très important. Une grosse entreprise peut de par son poids dans l'indice et par effet de contagion, entraîner la chute de l'indice.

I-2 : Définition n°2

Une crise financière peut être définie comme une fluctuation de grande ampleur qui affecte la totalité ou une partie de l'ensemble de variables financières : volume d'émission, cours des obligations ou des actions, encours de crédits et de dépôts bancaires, taux de change. Lorsque s'effondre la valeur de ces variables, on parle de crise financière ; précédée généralement d'une phrase de hausse, elle aussi accentuée.

La phrase de crise Qui distingue de baisse ample et rapide des quantités et des prix qui mesurent les activités bancaires et financières, est caractérisée par un comportement de fuite en dehors des actifs jusque là détenus : soudainement, tous les acteurs souhaitent échanger leurs avoirs contre des instruments leur semblent offrir à la fois une négociabilité (capacité à être échangé sans délai) et une liquidité (capacité à être échangé sans risque de perte en capital) plus grandes. De façon générale, une crise financière se définit comme une brutale augmentation de la demande de monnaie à des fins de précaution (Eric Barthalon ; 1998).

Des variations autour de ce thème général sont possibles. En effet, si le doute porte sur la valeur des actions ou des obligations, c'est dans les dépôts bancaire que l'on cherchera refuge ; si c'est la solidité des banques émettrices de ces dépôts qui est en doute ,c'est la monnaie émise par la banque centrale qui sera recherché ;si la monnaie nationale n'est pas crédible, c'est vers une monnaie étrangère que le marché se retournera ;en fin si ce sont les monnaies-papier inconvertibles qui font l'objet d'une défiance généralisée, c'est vers lors ou toute forme de monnaie-marchande, n'ayant pas le caractère d'une créance sur autrui, que pourra se porter la demande de monnaie. D'où la distinction mise en évidence par les monétaristes :Il s'agit de crises authentiques :celles qui dégénèrent en paniques bancaires ; et pseudo-crises financières ; qui se limitent à de fortes fluctuations des prix des actifs financières et des volumes échangées mais sont néanmoins susceptibles d'avoir des répercutions suffisamment importantes pour entrainer la défaillance d'un ou plusieurs intermédiaires financières, perturber le système de paiement, ou empêcher le processus d'allocation de capitale par le système financier. Cette distinction ne constitue qu'une différence de degrés (Eric Barthalon, 1998).

Section II : Types et conséquences des crises financières.

II-1 : Les types des crises financières :

Rade let et Sachs(1998) identifient cinq types de crises financières, même si elles sont souvent imbriquées en pratiques.

· II.1.1 : Les crises liées à la politique économique :

Dans le monde canonique de Kurgan(1979), un excès de création monétaire (généralement liés à la monétisation de déficits budgétaires excessifs) rend le taux de change insoutenable. Les réserves de change s'épuisent à tenter de le défendre, jusqu'au moment ou la crise de change éclate. C'est un peu le scénario européen de 1992-93.

· II.1.2 La panique financière :

Elle peut intervenir lorsque les dettes à court terme dépassent les actifs à court terme et s'il n'y a pas de prêteur en dernier ressort crédible. Il devient alors rationnel pour les prêteurs de retirer leurs capitaux, s'ils constatent que les autres créanciers en font autant, et ce, même s'ils avaient été disposés à maintenir leurs engagements. La crise aurait donc pu être évitée. La crise mexicaine est une illustration possible de ce type de crise. Il peut sembler illogique d'associer le terme de panique à un comportement individuel rationnel, mais l'irrationalité découle ici de l'addition de ces comportements (effet de composition).

· II.1.3. L'éclatement d'une bulle spéculative :

On parle de bulle lorsque le prix des actifs diverge de manière de plus en plus prononcée de leur valeur fondamentale, définie comme la somme actualisée des flux de revenus anticipés que l'actif doit générer, par exemple, sur le marché des actions, lorsque le PER (rapport cours/bénéfice) ne cesse de progresser. Les bulles révèlent un surendettement des agents analysé par Irving Fischer dans un article de 1933 à propos de la crise de 1929. Reprenant cette analyse, Minsky distingue trois structures possibles : hedge (dette couverte par des revenus) spéculative (des revenus couvrent les intérêts mais pas le capital à rembourser), et Ponzi (couverture des engagements par la dette). Le passage de hedge à spéculative s'explique par les opportunités de profit qui naissent en période d'euphorie ; on passe à la structure Ponzi lorsque les emprunteurs sont obligés de céder des actifs pour solder leur dette, ce qui provoque une baisse du prix de ces actifs et l'inversion des anticipations. C'est la situation étudiée par Fisher sous le terme de debt-deflation. La crise japonaise en est une bonne illustration dans sa première phase.

· II.1.4. Hasard moral :

Dans le modèle de Akerlof et D. Romer (1996), lorsque des bues sous-capitalisées ou peu régulées peuvent emprunter en bénéficiant de garanties publiques, elles ont toutes chances de prendre des risques excessifs. Ils appliquent ce modèle à la crise des caisses d'épargne américaines. Paul Krugman (1998) présente les choses ainsi : si un prêt ou un placement est très risqué, il peut rapporter beaucoup, mais avec une faible probabilité; son espérance de gain, guide normal de la décision, est donc faible. Mais, si les pertes éventuelles sont couvertes par les autorités monétaires, il est inutile de se préoccuper du cas où les choses tourneraient mal. L'espérance de gain est alors remplacée comme guide de la décision par la valeur du gain en cas de succès, que Krugman appelle valeur "Pangloss". Vient cependant un moment où les risques apparaissent pour ce qu'ils sont : de mauvais risques. Les agents envisagent alors la mobilisation de la garantie implicite dont bénéficient les intermédiaires financiers, et se rendent compte qu'elle ne pourra pas être mobilisée compte tenu de l'importance des sommes en jeu. Selon Krugman, ce mécanisme a joué un rôle essentiel dans la crise asiatique.

· II.1.5. Sauvetage catastrophique (Disrderly workout) :

Selon Sachs (1995), ce type de crise intervient lorsque l'insolvabilité d'un emprunteur provoque une compétition des créanciers pour tenter de limiter leurs pertes. L'assèchement du marché des fonds qui peuvent être prêtés entraîne alors l'accumulation de faillites.

Les crises ainsi définies et classées constituent une vraie menace non seulement sur le plan économique mais aussi sur le plan social.

II.2 : Les conséquences des crises financières :

Il s'agit essentiellement des conséquences économiques et sociales.

· II.2.1 : les conséquences économiques

Les crises financières, qui ont touché nombre de pays émergents, souvent considérés auparavant comme porteurs d'un brillant avenir,ont mis à jour dans les économies concernées des faiblesses : parties de change maintenues au delà du raisonnable, déficits extérieurs ou budgétaires trop tardivement combattus, faiblesse structurelles touchant en particulier le système financier local, manque de clarté sur l'ampleur du soutien que les autorités étaient prêter ou capables d'apporter à celui-ci, endettement extérieur comportant une trop grande proportion d'échéance à court terme.

Selon Radelet et shacks (1998), le retrait de capitaux étranger avait sur les pays asiatiques des effets macroéconomiques et microéconomiques qui s'emboitent.

Immédiatement et dramatiquement, les taux de change ont déprécié, après la défense du taux de change fixe (comme en Thaïlande et Corée). les taux d'intérêt domestiques ont monté suit au retrait des crédits étrangers, ce qui a conduit directement à une contraction des conditions des crédits domestiques avant même que les banques centrales réagissent à la crise .

Puisque le retrait de crédit a immédiatement amené à une réduction de l'absorption (qui était financée par les flux internationaux de capitaux), non seulement le taux de change nominal, mais aussi le taux de change réel (défini par le ratio du prix des biens échangeables au prix des biens non- échangeables) ont déprécié.

La combinaison de la dépréciation de taux de change réel et de la grande hausse des taux d'intérêt avait pour conséquence une rapide augmentation des prêts non performants les secteurs bancaires des économies asiatiques, surtout quand les projets d'immobilier ont fait faillite.

Dans certains cas, les promoteurs d'immobilier ont emprunté des prêts non couverts libellés en dollar des banques domestiques pour financier leur projets.ces projets ont échoué sous le poids de la dépréciation de la monnaie.De plus suite au fait que les banques ont permis de courtes positions en dollar(c'est-à-dire les emprunteurs en dollar net), la dépréciation du taux de change a conduit à une perte brusque des fonds des banques.

Les banques ont diminué par conséquent, à prêter parce qu'elles étaient non liquides et aussi décapitalisées.

· II.2.2 : Les coûts sociaux :

Les crises financières aggravent la pauvreté et les inégalités de revenu de plusieurs manières : D'une part, elles causent le ralentissement de l'activité économique.

Du fait de suppressions d'emploi dans le secteur formel, de la baisse de la demande de services rendus par le secteur informel et d'une diminution des heures de travail et des salaires réels, une crise financière peut contribuer à une baisse de la rémunération des salariés. Lorsque les salariés du secteur formel ayant perdu leur emploi arrivent dans le secteur informel, ils exercent une pression supplémentaire sur les marchés du travail informel.

D'autre part, une crise financière est généralement synonyme d'une forte dépréciation monétaire qui entraine une modification des prix relatifs. Ainsi, le prix des biens échangeables augmente par rapport à celui des biens non échangeables. D'où une chute de la rémunération des travailleurs dans le secteur des biens non échangeables. Parallèlement, la hausse de la demande d'exportations excite l'emploi et les rémunérations dans les secteurs produisant ces exportations.

Il arrive aussi que la dépréciation touche les prix à la consommation, et le renchérissement des importations alimentaires affecte les pauvres qui consacrent l'essentiel de leur revenu à la nourriture.

Comme réaction face aux crises, les gouvernements combinent souvent durcissement monétaire et austérité budgétaire, ce qui provoque une diminution des dépenses consacrées aux programmes sociaux, aux transferts aux ménages et aux traitement et salaires.

Section II:L'impact de la crise financière sur les entreprises.

 La tourmente financière mondiale et ses répercussions sur l'économie réelle risquent de créer 20 millions de nouveaux chômeurs dans le monde d'ici à la fin 2009, Selon des estimations du BIT (Bureau Internationale de Travail), "le nombre de chômeurs pourrait passer de 190 millions en 2007 à 210 millions fin 2009, ce chiffres pourraient s'aggraver en fonction de l'impact de la crise sur l'économie réelle. "Cela serait la première fois dans l'histoire", que ce chiffre pourrait même s'aggraver en fonction de l'impact de la crise sur l'économie réelle. (Juan Somavia).

Nous avons besoin d'une action rapide et coordonnée des gouvernements pour prévenir une crise sociale qui pourrait s'avérer sévère, longue et globale". Le nombre de "travailleurs pauvres" qui vivent avec moins de un dollar par jour pourrait croître de 40 millions tandis que celui des personnes gagnant moins de deux dollars pourrait augmenter de 100 millions entre 2007 et 2009. "L'impact serait global" et que la crise actuelle frapperait plus durement certains secteurs tels que la construction, l'automobile, le tourisme, la finance, les services et l'immobilier. Il a également noté que les nouvelles projections « pourraient se révéler sous-estimées si l'on n'affronte pas rapidement les effets du ralentissement économique actuel et la récession qui menace ». (Juan  Somavia).

« La crise ne sévit pas seulement à Wall Street, mais partout dans le monde. Nous avons besoin d'un plan de sauvetage économique pour les familles laborieuses et l'économie réelle, avec des règles et des politiques qui fournissent des emplois décents. Nous devons mieux assurer le lien entre productivité et salaires et entre croissance et emploi », (Juan. Somavia).

« La protection et la promotion des entreprises durables et des offres d'emplois décents doivent être au coeur du Sommet sur la crise financière, récemment annoncé par les Présidents Bush et Sarkozy ».

La crise doit être saisie comme une "opportunité" de rééquilibrer la mondialisation devenue "inéquitable et non durable", a-t-il encore considéré. Il s'agit de redonner sa place à l'économie réelle, affaiblie par la sphère financière. Le "niveau des profits du secteur financier était devenu si élevé que les banques préféraient la finance" au soutien des entreprises créatrices d'emplois, (juan. Somavia).

M. Somavia a également fait part de ses inquiétudes quant à la restauration des flux de crédit ; au maintien et au renforcement de la protection sociale (pensions, indemnités chômage, allocations familiales et mécanismes de soins de santé) ; à l'accès garanti des entreprises au crédit pour éviter les licenciements, les réductions de salaire, la banqueroute et pour permettre la reprise, le respect des droits des travailleurs et l'approfondissement du dialogue social afin de gérer les conséquences de la crise pour les entreprises ; au maintien des flux d'aide publique au développement ; à la restauration d'un régime de régulation de la finance mondiale ; et au passage rapide de la reprise au développement durable grâce à l'investissement et à la croissance.

Chapitre 3 :

Diagnostic des Entreprises en difficultés

Section I : Objet et objectif du diagnostic.

I.1 :l'importance du diagnostic

Le diagnostic est une analyse d'une situation d'entreprise qui permet de souligner les points forts et les points faibles de l'entreprise dans son environnement concurrentiel. Le diagnostic doit donc permettre un positionnement de l'entreprise : veille interne (forces-faiblesses) et externe (opportunités-menaces). Il permet aussi de valider les actions passées par l'analyse des écarts entre objectifs et résultats et d'orienter l'action, de projeter l'entreprise dans son futur souhaité par une redéfinition d'objectifs « raisonnables ». Le but du diagnostic est donc double : il s'agit de repérer des déficiences de l'organisation mais aussi et surtout de prévoir et d'indiquer les moyens pour y remédier.

Le diagnostic éclaire les choix de l'entreprise (c'est un outil d'aide à la prise de décision) et les orientations stratégiques possibles entre lesquelles il convient d'arbitrer.

La conduite du diagnostic : le diagnostic sera réalisé en deux temps, la collecte des informations puis l'appréciation des forces et des faiblesses de l'entreprise.

Il s'agit de soumettre l'entreprise à un examen critique, de porter une appréciation objective sur ses produits, ses marchés, sa capacité de production, son savoir-faire, son expérience de l'exportation. Il convient de bien définir le travail confié à la personne qui conduit le diagnostic, d'autant que s'il est effectué par des consultants extérieurs, on se heurte aussi à des difficultés spécifiques liées à l'intervention : en effet, l'analyse n'est pas neutre, et bien que le consultant s'efforce de « faire table rase » de ses préjugés, il va se référer à des modèles de sorte que le diagnostic émis aura nécessairement une teinte personnelle. De plus, certains éléments spécifiques peuvent échapper au consultant.

On devra donc veiller tout particulièrement aux points suivants :

- L'indépendance d'action (disposer des pouvoirs d'investigation nécessaires), d'esprit (éviter tout jugement subjectif).

- La compétence qui se manifestera par des avis et commentaires éclairés, des recommandations pertinentes, des suggestions réalistes et adaptées aux besoins.

- La qualité du travail et le contrôle de la qualité : la mission doit être effectuée avec conscience professionnelle et diligence.

- Le secret professionnel sur l'ensemble des informations et documents qui lui sont communiqués.

I.2 : les causes de la cessation d'activité

Les causes de cette incapacité sont :

* Les causes économiques :

· Baisse du niveau de la demande.

· Saturation du marché.

· Concurrence plus accrue.

· Variation du niveau des taux de change.

· Augmentation du prix des matières premières...

 

*Les erreurs de gestion :

· Surcharges des charges fixes à cause de mauvaises prévisions.

· Manque d'innovation.

· Politique d'investissement inadaptée.

· Absence de contrôle de gestion.

· Les causes accidentelles et brutales.

· Décès ou incapacité majeure du dirigeant.

· défection d'un client important.

· graves conflits sociaux.

· destruction de l'outil de production.

1

L'ensemble de ces difficultés est immédiatement traduit dans les documents de synthèse car elles détériorent, au cours du temps, la situation financière de l'entreprise. C'est pourquoi le législateur a fait l'obligation aux entreprises d'élaborer et de publier régulièrement de tels documents afin de déceler suffisamment à l'avance les difficultés rencontrées.

Section II : Rôle de l'endettement dans les difficultés des Entreprises.

II.1 : Les Risques engendrés par la mauvaise gestion de la dette :

II.1.1. Risque de marché :

Risques liés à l'évolution des prix du marché, tels que les taux d'intérêt, les taux de change, les prix des produits de base, etc. Qu'elle soit libellée en devises ou en monnaie nationale, toute variation des taux d'intérêt modifiera le coût du service de la dette, soit lors des émissions de refinancement pour la dette à taux fixe, soit lors de la fixation du nouveau taux pour la dette à taux flottant.

De ce fait, la dette à court terme, qu'elle soit à taux fixe ou flottant, est en général considérée plus risquée que la dette à long terme à taux fixe (quoiqu'une concentration excessive de dette à taux fixe sur de très longues échéances puisse être aussi risquée, les besoins de financement futurs étant inconnus). La dette libellée en monnaies étrangères ou indexée sur elles accroît aussi l'instabilité du coût du service de la dette en monnaie nationale en raison des variations des taux de change de ces monnaies. Les obligations à option de vente peuvent exacerber les risques de marché.

II.1.2. Risque de refinancement :

Le risque de devoir renouveler la dette à un coût exceptionnellement élevé, ou à l'extrême, de ne pas pouvoir la renouveler du tout.

Dans la mesure où le risque de refinancement est limité au risque de devoir renouveler la dette à des taux d'intérêt plus élevés, y-compris l'évolution des marges d'intermédiation, on peut le considérer comme un risque de marché. Cependant, du fait que l'incapacité de refinancer la dette et/ou une hausse exceptionnellement élevée des coûts de financement de l'État peuvent susciter ou exacerber une crise de la dette et par là provoquer des pertes économiques réelles, il est souvent traité séparément. La gestion de ce risque est particulièrement importante pour les marchés émergents.

II.1.3. Risque de liquidité :

On distingue deux types de «risque de liquidité». L'un concerne le coût ou la pénalité auxquels s'exposent les investisseurs qui tentent de se dégager d'une position lorsque le nombre des opérateurs a fortement diminué ou que le marché considéré n'est pas assez actif. Ce risque est particulièrement important lorsque la gestion de la dette inclut la gestion des actifs liquides ou fait appel à des instruments financiers dérivés.

L'autre type de risque de liquidité, du point de vue de l'emprunteur, concerne une situation dans laquelle le volume des actifs liquides est susceptible de fortement diminuer à cause d'obligations de trésorerie imprévues et/ou en cas de difficultés à obtenir à bref délai des ressources liquides par l'emprunt.

II.1.4. Risque de crédit :

Il s'agit du risque de non-exécution, de la part de l'emprunteur, des conditions de prêts ou autres contrats sur actifs financiers ou, de la part d'une contrepartie, des conditions d'un contrat financier. Ce risque est particulièrement à considérer lorsque la gestion de la dette inclut la gestion des actifs liquides. Il peut aussi se présenter dans le cas d'acceptations de soumissions à l'occasion d'adjudications de titres publics, ainsi que dans le cadre d'obligations conditionnelles, et lorsque des contrats sur produits dérivés sont souscrits par le gestionnaire de la dette.

II.1.5. Risque de règlement :

Ce risque concerne la perte que l'État peut subir par suite d'un non-règlement de la part de la contrepartie, dû à tout autre raison qu'un défaut de paiement. Risque opérationnel Cette catégorie regroupe différents types de risque, notamment : les erreurs de transaction aux différentes étapes de l'exécution et de l'enregistrement des opérations, les insuffisances ou les défaillances des contrôles internes, ou des systèmes et services, le risque afférent à la réputation financière, les problèmes juridiques, les atteintes à la sécurité ou les catastrophes naturelles préjudiciables à l'activité économique.

Section III : L'analyse de la rentabilité et la mesure du risque d'exploitation.

III-1 : L'analyse : Coût -Volume - Profit

Le résultat d'une entreprise dépend de trois facteurs :

· le coût de revient de sa production ;

· les quantités vendues ;

· le prix de vente.

Ces trois facteurs sont soumis aux influences du marché ; à savoir la position de l'entreprise, l'état de la demande, l'état du marché, l'environnement économique, juridique et social.

Ces influences conditionnent la structure de son activité et participent à la prise de décision dès lors que les dirigeants cherchent l'optimum : prix de vente - quantités vendues.

L'outil utilisé pour mesurer l'impact de l'environnement sur l'activité est l'analyse : coût - volume - profit qui s'appuie sur la distinction des charges en charges variables et charges fixes. En effet, la formation du résultat d'une entreprise dépend de l'importance de ses charges fixes.

La sensibilité du résultat dépend donc de la structure des coûts d'une entreprise.

L'objectif de toute entreprise est donc que le volume d'activité absorbe les charges fixes. Cet objectif est atteint lorsque l'entreprise a atteint un niveau d'activité mesuré par le chiffre d'affaires. Ce chiffre d'affaires est appelé : seuil de rentabilité.

III-2 :L'analyse du risque d'exploitation

Il y a risque d'exploitation lorsqu'un événement aléatoire est susceptible d'affecter l'activité (grève, augmentation brutale des prix des matières premières ...).

soi To de

Il est possible de mesurer le risque d'exploitation en considérant donc que l'activité est une variable aléatoire.Troix indicateurs sont utilisés pour mesurer ce risque :

§ l'écart-type du résultat.

§ L'intervalle de confiance.

§ La probabilité de ruine.

III-2-1 : l'écart-type du résultat

Le risque d'exploitation et donc lié à la variabilité du résultat d'exploitation. Il est donc mesuré par l'écart type du résultat d'exploitation. L'écart-type d'une variable exprime la dispersion de cette variable autour de sa moyenne. Donc, plus la dispersion est grande, plus le risque est grand.

III-2-2 : l'intervalle de confiance

Il ) ent ent

An

int

Il est possible de calculer un intervalle de confiance, c'est-à-dire obtenir un résultat d'exploitation compris entre deux montants. À ce coefficient de confiance, par exemple 0,95 (95 %), est associé un risque de 5 % (1 -- 0,95) de ne pas obtenir un résultat compris entre ces deux montants.

III-2-3 : la probabilité de ruine :

IL est possible de calculer la probabilité d'obtenir un résultat négatif.

Cette probabilité est appelée : probabilité de ruine.

Deuxième partie : Etude empirique : Cas des banques de dépôt tunisiennes.

Des études antérieures comme celle de Plihon et Miotti (2001) et Saadoui (2004) ont étudié la relation entre la libéralisation financière et les comportements spéculatifs des banques. Ces études ont mis une relation entre les comportements spéculatifs et leurs effets sur les rendements des banques et leurs vulnérabilités.

Ce présent travail étudie cette relation à partir d'une étude empirique concernant les banques commerciales tunisiennes. Il s'intéresse à analyser deux principales problématiques qui s'orientent à l'analyse du comportement spéculatif des banques, c'est-à-dire la tendance des opérateurs du secteur financier à spéculer et à profiter de l'instauration de la déréglementation et du développement du marché financier afin de se constituer des gains à court terme, tout en ignorant le risque dont ils font face.

Les problématiques se présentent comme suit :

· Les banques tunisiennes ont-elles choisi de renforcer leurs activités spéculatives pour augmenter leurs bénéfices ? et à quels degrés ?

· Le degré d'activités spéculatives atteint par les banques tunisiennes constitue t-il une menace de faillite pour ces banques ?

I. Présentation de l'échantillon

Pour étudier la relation entre le rendement et la probabilité de faillite avec le comportement spéculatif des banques, l'étude de ce mémoire s'intéresse à un échantillon composé de huit banques commerciales cotées sur la bourse des valeurs mobilières de Tunis. Ces huit établissements seront observés sur une période de onze ans allant de 1996 jusqu'à 2006.

Ces banques sont:

· Arab Tunisian Bank (ATB)

· Amen Bank (AB)

· Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT)

· Banque Nationale Agricole (BNA)

· Banque de Tunisie (BT)

· Banque de l'Habitat (BH)

· Société Tunisienne de Banque (STB)

· Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie (UBCI)

II. Hypothèses

Après avoir consulté la théorie et les différentes études empiriques et pour mener une analyse plus significative on doit simplifier la réalité par des hypothèses.

Ce travail s'appui sur une hypothèse centrale qui est simplifiée par deux hypothèses H1 et H2 représentant l'effet du comportement spéculatif sur la situation des banques.

Figure 1 : Présentation des hypothèses des modèles

Hypothèse centrale : la vulnérabilité des banques naissent essentiellement des comportements spéculatifs et de risque de liquidité.

1. Hypothèse 1 : H.1 : Le recours aux activités spéculatives a un impact significatif sur le rendement de ces banques.

Ø Sous hypothèse 1 : H.1.1 : Le poids du portefeuille-titres commercial dans l'actif total d'une banque exerce une influence significative sur le rendement.

Ø Sous hypothèse 2 :H.1.2: La part des produits financiers hors intérêts, provenant d'opérations hors intermédiation traditionnelle, dans le produit net bancaire explique significativement l'évolution du rendement d'une banque.

Ø Sous hypothèse 3 :H.1.3: Le poids des dépôts de la clientèle dans le passif total exerce un impact significatif sur l'évolution des rendements d'une banque.

2. Hypothèse 2 : H.2: La tendance à la spéculation augmente leur risque de faillite de ces banques.

Ø Sous hypothèse 1 :H.2.1: Le poids du portefeuille-titres commercial dans l'actif total d'une banque exerce une influence positive et significative sur le risque de faillite d'une banque.

Ø Sous hypothèse 2 :H.2.2: La part des produits financiers hors intérêts, provenant d'opérations hors intermédiation traditionnelle, dans le produit net bancaire entraîne, significativement, une croissance du niveau du risque de faillite subit par une banque.

Ø Sous hypothèse 3 :H.2.3: Il existe une relation significative entre l'évolution du risque de liquidité des banques tunisiennes et le risque de faillite.

Ø Sous hypothèse 4 : H.2.4: La variation du niveau du risque de faillite d'une banque est due essentiellement à la variation réciproque de la qualité de gestion propre à cette banque.

III. Présentation des variables

Pour le choix des variables constitutives des modèles étudiés, on a recours à une revue de littérature qui résume les importants variables dans le tableau suivant :

Tableau 1 : Récapitulation des variables

Etude

Variable

Z.S.* (2004)

P. et M. ** (Argentine) (2001)

P. et M. (Corée) (2001

Etude du mémoire

Portefeuilles titres commerciales / Actif Total (SP1)

+

 
 

+

Produits Financier Hors Intérêt / Produit net financier

+

 

+

+

Total dépôts / Passif Total

+

 
 

+

Frais d'exploitation / Résultat d'exploitation

+

+

+

+

Résultat net / Capitaux propres

 
 

+

 

Résultat net / Actif Total

 

+

 
 

Prêts à risques / prêts totaux et caution

 

+

 
 

Prêt totaux / total de dépôt

 

+

 
 

Capitaux propres / prêts totaux

 

+

 
 

Produits financiers nets / Investissement productifs d'intérêt

 
 

+

 

Actifs disponibles / Dépôts + Emprunts

 
 

+

 

* Z. S. : L'étude de Zied Saadoui (2004) porte sur un échantillon de dix banques commerciales tunisiennes de 1991 à 2002. Il estime trois modèles économétriques de donné de panel reliant le rendement et la probabilité de faillite aux degrés de spéculation, risque de liquidité et coefficient d'exploitation.

** P. M. : l'Etude de Plihon et Miotti (2001) porte sur les banques saines et défaillantes en argentine et en Corée. Ils ont utilisé des modèles économétriques (méthodes Probit et Moindres Carré Ordinaire).

Pour la vérification des hypothèses utilisées, on va utiliser un ensemble de variables explicatives et autres à expliquer pour mener des modèles économétriques.

Ces variables sont calculés à partir des ratios et formules financières avec le logiciel Microsoft Excel 2007 qui nous a donné les résultats qui sont présentés dans l'annexe. Ces variables se présentent dans les tableaux suivants :

Tableau 2 : Les variables à expliquer et leurs objectifs

La variable

La formule de calcul

Objectif de la variable

Return On Assest (ROA)

Retour sur actif

Résultat net / Actif Total

Il mesure le rendement et donne une idée sur le degré d'efficacité de l'actif bancaire.

Probabilité de faillite

(PR)

1 / (2RI2)1(*)

Il estime le niveau du risque de faillite encourue par une banque.

Tableau 3 : Les variables explicatives et leurs objectifs

La variable

La formule de calcul

Objectif de la variable

Variable de spéculation (SP1)

Portefeuille-titres commercial / Actif Total

Il estime la tendance à se financer auprès du marché financier, et l'influence que peut avoir cette tendance sur le rendement de cette banque.

Variable de spéculation

(SP2)

Produit Financiers Hors Intérêts2(*) / Produit net bancaire3(*)

Il vérifie l'influence de la marge financière hors intérêts sur le rendement de la banque.

Risque de liquidité (RL)

Total dépôts4(*) / Passif Total

Il vérifie l'effet de l'intermédiation bancaire traditionnelle sur le rendement d'une banque.

Coefficient d'Exploitation (CE)

Frais d'exploitation5(*) / Résultat d'exploitation

Il vérifie l'effet de la qualité de gestion propre à une banque sur son niveau de rendement.

IV. Analyse économétrique

L'objectif de cette section est de présenter la méthodologie à suivre pour estimer les régressions pour chaque banque de l'échantillon, reliant le rendement et la probabilité de faillite aux degrés de spéculation, les dépôts et les coefficients d'exploitation.

Pour le besoin de l'estimation de ces régressions ; on a choisi d'utiliser des données de panel. Ce choix est dû à l'insuffisance des observations pour les variables traitées dans cet essai, ce qui rend l'application des méthodes d'estimation MCO linéaires et non linéaires inefficaces. Il faut en effet au moins 30 observations pour les utiliser.

Les données en panel possèdent deux dimensions : une pour les individus et une pour le temps. Elles sont généralement indiquées par l'indice i et t respectivement. Il est souvent intéressant d'identifier l'effet associé à chaque individu. Cet effet peut être fixe ou aléatoire. Dans cet essai, tous les individus sont observés pendant la totalité de la période d'observation ce qui implique que le panel est dit cylindré.

Dans ce travail, on estimera 2 modèles qui relient le rendement et la probabilité de faillite aux degrés de spéculation, les dépôts et les coefficients d'exploitation.

IV.1.Règles de décisions

Pour vérifier la significativité globale du modèle testé, on utilise le test de Fisher. Ses hypothèse et règles de décision sont comme suit :

H0 : â2 = â3 = â4 = â5 = âi = 0 Si F >F5% H0 n'est pas acceptée et les variables sont significatives.

H1 : â2 ? 0 ; â3 ? 0 ; â4 ? 0 ; â5 ? 0 ; âi ? 0 Si F <F5% H0 est acceptée et les variables ne sont pas significatives.

Pour détecter la significativité des variables constitutives du modèle et leur pouvoir d'explication on utilise le test de Student, dont voici ses hypothèses et ses règles de décision :

H0 : âi = 0 La variable reliée à ce coefficient est non significative.

H1 : âi ? 0 La variable reliée à ce paramètre est significative.

E-Views permet, par ailleurs, de tester le degré d'explication d'une variable à différents niveaux de confiance en recourant à la statistique prob.

Dans l'analyse des donnés de panel on est en choix entre deux modèles celui à effet aléatoire ou celui à effet fixe. Pour ce choix on utilise le test Haussmann. Le choix du modèle est décrit par la procédure suivante.

Le résultat suit une loi ÷² avec K-1 degré de liberté. Si on ne peut rejeter la nulle (H0) si la plus-value est supérieure au niveau de confiance, on utilisera les effets aléatoires si non on utilise les effets fixes.

H0 : Effet aléatoire.

H1 : Effet fixe.

La procédure affichera la différence (Var (Diff.)) de ce test áH.

Le seuil de rejet étant de 10% :

Si áH > 10% H0 est acceptée.

Si áH < 10% H0 n'est pas acceptée.

Après avoir fait les tests avec le logiciel Eviews 5.1 qui sont présentés si dessous et comparer les plus valus avec un niveau de confiance de 10% on utilisera dans ce travail les modèles à effet fixe.

Tableau 4 : Test Hausman pour le modèle ROA

Correlated Random Effects - Hausman Test

 

Pool: MEMO

 
 
 

Test cross-section random effects

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Summary

Chi-Sq. Statistic

Chi-Sq. d.f.

Prob. 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section random

2.097847

4

0.7178

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section random effects test comparisons:

 
 
 
 
 

Variable

Fixed  

Random 

Var(Diff.) 

Prob. 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

SP1?

-0.013376

-0.015650

0.000040

0.7194

SP2?

-0.013225

-0.013224

0.000004

0.9997

RL?

0.003895

0.004454

0.000001

0.5009

CE?

-0.000490

-0.000527

0.000000

0.2445

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section random effects test equation:

 

Dependent Variable: ROA?

 
 

Method: Panel Least Squares

 
 

Date: 06/24/08 Time: 22:09

 
 

Sample: 1996 2006

 
 

Included observations: 11

 
 

Cross-sections included: 8

 
 

Total pool (balanced) observations: 88

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

0.014154

0.002648

5.345378

0.0000

SP1?

-0.013376

0.015518

-0.861930

0.3914

SP2?

-0.013225

0.005626

-2.350474

0.0213

RL?

0.003895

0.003366

1.157007

0.2509

CE?

-0.000490

0.000136

-3.603860

0.0006

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Effects Specification

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section fixed (dummy variables)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.567205

    Mean dependent var

0.010108

Adjusted R-squared

0.504563

    S.D. dependent var

0.005238

S.E. of regression

0.003687

    Akaike info criterion

-8.241853

Sum squared resid

0.001033

    Schwarz criterion

-7.904035

Log likelihood

374.6415

    F-statistic

9.054781

Durbin-Watson stat

0.920147

    Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Tableau 5 : Test Hausman pour le modèle PR

Correlated Random Effects - Hausman Test

 

Pool: MEMO

 
 
 

Test cross-section random effects

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Summary

Chi-Sq. Statistic

Chi-Sq. d.f.

Prob. 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section random

1.451972

4

0.8351

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section random effects test comparisons:

 
 
 
 
 

Variable

Fixed  

Random 

Var(Diff.) 

Prob. 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

SP1?

0.006164

0.006273

0.000000

0.8268

SP2?

-0.000134

-0.000266

0.000000

0.3768

RL?

-0.000913

-0.000870

0.000000

0.4958

CE?

0.000001

0.000000

0.000000

0.6898

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section random effects test equation:

 

Dependent Variable: PR?

 
 

Method: Panel Least Squares

 
 

Date: 06/24/08 Time: 22:11

 
 

Sample: 1996 2006

 
 

Included observations: 11

 
 

Cross-sections included: 8

 
 

Total pool (balanced) observations: 88

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

0.001135

0.000285

3.985798

0.0002

SP1?

0.006164

0.001670

3.691822

0.0004

SP2?

-0.000134

0.000605

-0.221939

0.8250

RL?

-0.000913

0.000362

-2.521839

0.0138

CE?

1.46E-06

1.46E-05

0.099492

0.9210

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Effects Specification

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section fixed (dummy variables)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.627094

    Mean dependent var

0.000696

Adjusted R-squared

0.573120

    S.D. dependent var

0.000607

S.E. of regression

0.000397

    Akaike info criterion

-12.70072

Sum squared resid

1.20E-05

    Schwarz criterion

-12.36290

Log likelihood

570.8316

    F-statistic

11.61859

Durbin-Watson stat

0.905114

    Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

V.2.Interprétation des résultats de l'estimation

V.2.1. Analyse des modèles de rendement

Ces modèles estiment la relation reliant le rendement aux degrés de spéculation, les dépôts et les coefficients d'exploitation. Pour estimer ces régressions on a recours au variable à expliquer Return On Assets.

Le premier modèle retenu se présente comme suit :

Tableau 6 : Estimation du modèle ROA

Dependent Variable: ROA?

 
 

Method: Pooled Least Squares

 
 

Date: 06/24/08 Time: 22:15

 
 

Sample: 1996 2006

 
 

Included observations: 11

 
 

Cross-sections included: 8

 
 

Total pool (balanced) observations: 88

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

0.014154

0.002648

5.345378

0.0000

SP1?

-0.013376

0.015518

-0.861930

0.3914

SP2?

-0.013225

0.005626

-2.350474

0.0213

RL?

0.003895

0.003366

1.157007

0.2509

CE?

-0.000490

0.000136

-3.603860

0.0006

Fixed Effects (Cross)

 
 
 
 

_AB--C

-0.000490

 
 
 

_ATB--C

0.000317

 
 
 

_BH--C

-0.002662

 
 
 

_BIAT--C

-0.000809

 
 
 

_BNA--C

-0.003663

 
 
 

_BT--C

0.005098

 
 
 

_STB--C

-0.000207

 
 
 

_UBCI--C

0.002417

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Effects Specification

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section fixed (dummy variables)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.567205

    Mean dependent var

0.010108

Adjusted R-squared

0.504563

    S.D. dependent var

0.005238

S.E. of regression

0.003687

    Akaike info criterion

-8.241853

Sum squared resid

0.001033

    Schwarz criterion

-7.904035

Log likelihood

374.6415

    F-statistic

9.054781

Durbin-Watson stat

0.920147

    Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

L'estimation montre qu'il n'a pas une relation significative entre ROA et les variables SP1 et RL. La non significativité de ses variables nous donne le rejet de l'hypothèse H.1.1 (le poids du portefeuille-titres commercial dans l'actif total d'une banque exerce une influence significative sur le rendement) et l'hypothèse H.1.3 (Le poids des dépôts de la clientèle dans le passif total exerce un impact significatif sur l'évolution des rendements d'une banque).

Cette estimation montre qu'il existe une relation significative avec une probabilité inférieure à 5% entre le ROA et la proportion des produits financiers hors intérêt dans le produit net bancaire (SP2). Ceci vérifie l'hypothèse H.1.2 qui postule que la part des produits financiers hors intérêts, provenant d'opérations hors intermédiation traditionnelle, dans le produit net bancaire explique significativement l'évolution du rendement d'une banque. Cette relation est négative qui indique que l'évolution de marge hors intérêt, provenant de l'intermédiation hors traditionnelle d'une unité entraîne une baisse d'ordre 1,32% du rendement des banques tunisiennes de dépôts. Une conclusion peut s'exprimer que les banques n'ont pas réussi à intégrer les activités spéculatives et hors intermédiation traditionnelle au sein l'ensemble des fonctions sources de rendements et de profits.

Cette estimation montre aussi une relation significative entre le rendement des banques et l'évolution de leurs coefficients d'exploitation. Cette relation consiste que la croissance d'une unité de coefficient d'exploitation (calculé par le rapport entre les charges d'exploitation et le résultat d'exploitation) entraîne la réduction du ROA de 0,04%.

De même, ce modèle présente un ajustement linéaire de nuage des points moyen qui est exprimé par la valeur de R² (R-squared).

Le présent modèle est attribué avec une constante C qui est égale à 1,4% ce qui explique qu'il existe d'autres facteurs communs, à part la spéculation, les dépôts et les charges d'exploitation à toutes les banques de l'échantillon, qui influencent l'évolution du rendement.

V.2.2. Analyse de modèle de la faillite

Ce modèle estime la relation reliant la probabilité de faillite aux degrés de spéculation, les dépôts et les coefficients d'exploitation. Pour estimer cette régression on a recouru à la variable PR dont le modèle se présente comme suit 

Tableau 7 : Estimation du modèle PR

Dependent Variable: PR?

 
 

Method: Pooled Least Squares

 
 

Date: 06/22/08 Time: 15:00

 
 

Sample: 1996 2006

 
 

Included observations: 11

 
 

Cross-sections included: 8

 
 

Total pool (balanced) observations: 88

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

0.001135

0.000285

3.985798

0.0002

SP1?

0.006164

0.001670

3.691822

0.0004

SP2?

-0.000134

0.000605

-0.221939

0.8250

RL?

-0.000913

0.000362

-2.521839

0.0138

CE?

1.46E-06

1.46E-05

0.099492

0.9210

Fixed Effects (Cross)

 
 
 
 

_AB--C

-0.000113

 
 
 

_ATB--C

-0.000291

 
 
 

_BH--C

-8.01E-05

 
 
 

_BIAT--C

-7.44E-05

 
 
 

_BNA--C

-0.000454

 
 
 

_BT--C

0.000212

 
 
 

_STB--C

-5.36E-05

 
 
 

_UBCI--C

0.000855

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Effects Specification

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section fixed (dummy variables)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.627094

    Mean dependent var

0.000696

Adjusted R-squared

0.573120

    S.D. dependent var

0.000607

S.E. of regression

0.000397

    Akaike info criterion

-12.70072

Sum squared resid

1.20E-05

    Schwarz criterion

-12.36290

Log likelihood

570.8316

    F-statistic

11.61859

Durbin-Watson stat

0.905114

    Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

On estime le modèle reliant probabilité de faillite aux variables de spéculation, de risque de liquidité et de coefficient d'exploitation. Cette estimation montre qu'il existe une relation significative entre la probabilité de faillite et la variable de spéculation SP1. Ce qui vérifie l'hypothèse H.2.1 qui postule que la proportion du portefeuille-titres commercial dans l'actif total exerce une influence significative sur le risque de faillite d'une banque. Cette relation qui est positive indique que lorsqu'il y a une augmentation d'une unité de proportion de portefeuille-titres commercial dans l'actif total entraîne une augmentation de 0,61% de probabilité de faillite. Ce qui permet la vérification de l'hypothèse H.2.1.

Cette estimation montre aussi qu'il y a une relation significative entre la probabilité de faillite et le risque de liquidité ce qui vérifie l'hypothèse H.2.3. Cette relation qui est négative indique que lorsqu'il y a une augmentation d'une de risque de liquidité entraîne une diminution de 0,09% de probabilité de faillite. Ce résultat peut être expliqué par une bonne utilisation des ressources par les banques tunisiennes qui arrivent à améliorer la qualité de leurs actifs c'est-à-dire leur rentabilité et donc réduire leur probabilité de faillite.

Pour les autres variables qui sont le coefficient d'exploitation et le degré de spéculation SP2 (la part de Produit Financiers Hors Intérêts dans le produit net bancaire) s'avère n'avoir aucun effet sur la probabilité de faillite. Ces résultats confirment le rejet d'hypothèses H.2.1 et H.2.4.

Une remarque importante qu'il faut noter est que la constante du modèle est peu importante (0.11%) ce qui montre qu'il y a d'autres facteurs communes, à part la spéculation les dépôts et les charges d'exploitation, à toutes les banques de l'échantillon qui peuvent influencer la probabilité de faillite des banques tunisiennes.

Il faut noter aussi que le modèle est globalement significatif, avec une probabilité (f-statistic6(*)) = 0,0000000. De même, ce modèle présente un ajustement linéaire de nuage des points moyen d'une proportion presque de 62,7%.

Récapitulant d'une revue de littérature les études antérieures avec la présente étude, on a résumé les résultats dans le tableau suivant :

Tableau 8 : Récapitulation des résultats des études

Etude

Variable

Z.S. * (2004) (rendement ROA)

Z. S. * (2004) PR

P. et M. ** (Argentine) (2001)

P. et M. ** (Corée) (2001)

Etude du mémoire (ROA)

Etude du mémoire (PR)

Portefeuilles titres commerciales/Actif Total (SP1)

S -

S -

 
 

NS

S +

Produits Financier Hors Intérêt/Produit net financier (SP2)

NS

NS

 

S +

S -

NS

Total dépôts /Passif Total (RL)

S +

S +

 
 

NS

S -

Frais d'exploitation /Résultat d'exploitation (CE)

S -

S -

NS

NS

S -

NS

Résultat net /Capitaux propres

 
 
 

S+

 
 

Résultat net/Actif Total

 
 

S+

 
 
 

Prêts à risques/prêts totaux et caution

 
 

S +

 
 
 

Prêt totaux/total de dépôt

 
 

S -

 
 
 

Capitaux propres/prêts totaux

 
 

S -

 
 
 

Produits financiers nets/Investissement productifs d'intérêt

 
 
 

S +

 
 

Actifs disponibles/Dépôts + Emprunts

 
 
 

S +

 
 

S  : variable significative

S + : variable significative positive

S - : variable significative négative

NS : variable non significative

* Z. S. : L'étude de Saadoui (2004) porte sur un échantillon de dix banques commerciales tunisiennes de 1991 à 2002. Il estime trois modèles économétriques de donné de panel reliant le rendement et la probabilité de faillite aux degrés de spéculation, risque de liquidité et coefficient d'exploitation.

** P. M. : l'Etude de Plihon et Miotti (2001) porte sur les banques saines et défaillantes en argentine et en Corée. Ils ont utilisé des modèles économétriques (méthodes Probit et Moindres Carré Ordinaire)

Après avoir analyser les résultats de l'estimation, on peut vérifier que la part des produits financiers hors intérêts provenant d'opérations hors intermédiation traditionnelle dans le produit net bancaire affecte négativement le rendement des banques tunisiennes et que la qualité de gestion affecte plus que le comportement spéculatif. Ainsi que, l'estimation du modèle concernant la probabilité de faillite montre que l'augmentation du risque de liquidité diminue la probabilité de faillite et que le comportement spéculatif mesuré par SP1 augmente la faillite chez les banques tunisiennes de dépôt.

Conclusion

Ce travail de recherche a porté essentiellement sur la notion de risque et de vulnérabilité des entreprises, est l'importance du diagnostic financière pour préciser le degré de risque au sein de l'entreprise et trouver des solutions pour sortir des situations difficiles, surtout lorsqu'il s'agit d'une crise financière qui peut être l'un des causes des risques rencontrés par les entreprises (banques...).

La cause de la crise se situe principalement dans une envolée considérable de l'endettement et en particulier des acteurs privés. Cette envolée elle-même a pour cause le système de réserves bancaires fractionnelles et la part croissante des banques et autres acteurs privés dans la création monétaire. C'est à ce niveau fondamental qu'il faut agir de façon prioritaire et surtout radicale si l'on entend éviter une nouvelle crise dans 50 ou 80 ans. Cela signifie donner à la banque centrale un objectif de pilotage du niveau de l'endettement privé et réguler très fortement l'activité financière pour réduire l'ampleur tant des phases d'exhubérance que des phases de dépression.

Après une estimation économétrique des régressions reliant les rendements et la probabilité de faillite aux degrés de spéculation, coefficient d'exploitation et risque de liquidité, une interprétation que les banques n'ont pas réussi à intégrer les activités spéculatives et hors intermédiation traditionnelle au sein l'ensemble des fonctions sources de rendements et de profits. En effet ces comportements ont une influence majeure dans l'augmentation de probabilité de faillite.

* 1 RI = (E (ROA) + CAP) / óROA

Avec CAP = capitaux propres / total actifs

* 2 Commissions + Gains sur portefeuille-titres commercial et opérations financières + Revenus du portefeuille d'investissement - commissions encourues - pertes sur portefeuille-titres commercial et opérations financières.

* 3 Produits d'exploitation bancaire - charges d'exploitation bancaire.

* 4 Dépôts a vue de la clientèle + dépôts d'épargne + bons et comptes à terme et autres produits financiers + certificats de dépôts souscrits par la clientèle + autres sommes dues à la clientèle.

* 5 Charges de personnels + charges d'exploitation générale.

* 6 Test de Fisher.






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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry