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Evaluation de l'efficience technique des exploitations riricoles du périmètre irrigué de mission-tové

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par Agossou GADEDJISSO-TOSSOU
Université de Lomé(Togo) - Ingénieur agro-économiste 2009
  

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Chapitre I : CADRE GENERAL DE L'ETUDE

1.1. Problématique

Le riz (Oriza sativa), est la troisième céréale produite au monde avec environ 590 millions de tonnes de paddy en 2003, ce qui la place juste derrière le blé et le maïs (ABIASSI et ECLOU, 2006). Cultivé dans environ 110 pays dans le monde, il constitue la principale source d'alimentation pour environ 40% de la population mondiale (ADRAO, 1995). De plus, le riz est la base alimentaire d'environ 50% de la population mondiale soit près de 3 milliards de personnes (FAO, 2001) et assure le revenu de plus d'un milliard de personnes pour sa production. Il apparaît donc comme une denrée stratégique pour la réalisation de la sécurité alimentaire et constitue ainsi un enjeu à la fois alimentaire et économique. Néanmoins sa production reste largement en deçà de la demande surtout dans les pays africains du fait du faible niveau d'adaptation des innovations technologiques (EDOU, 2006). En 2005, la production mondiale de riz a connu un volume record de 622 millions de tonnes de paddy grâce à une amélioration des recettes dans les principaux pays producteurs (ABIASSI et ECLOU, 2006). Le tableau suivant résume la production mondiale de riz en 2004 et 2005 :

Tableau 1: Production, exportations et stocks mondiaux de riz (2004 - 2005)

 

Production (en millions de T)

Exportations (en millions de T)

Stocks

(en millions de T)

2004

2005

2004

2005

2005

Monde

Chine

Inde

Indonésie

Vietnam

Thaïlande

Brésil

USA

Pakistan

607

181

128

54

36

24

13

11

08

622

184

131

54

36

27

13

10

08

28,3

1,0

3,6

-

4,1

10,1

0

3,1

1,9

26,5

0,7

4,5

-

5,1

7,2

0,4

3,9

2,8

97,2

56,6

9,5

3,2

4,9

2,0

1,3

1,2

0,3

Source : FAO/USDA, 2006.

Au plan général, la consommation moyenne a considérablement augmenté ces 35 dernières années, de 15 kg à plus du double par an et par habitant actuellement, alors que le taux d'auto-approvisionnement s'est réduit dans tous les pays. La part croissante du riz dans l'alimentation humaine est particulièrement accentuée dans les zones urbaines, passant ainsi du simple au double selon les habitudes et les possibilités de diversification notamment vers les tubercules et les céréales sèches (FAIVRE et al., 2004).

Après la hausse des prix du maïs, du blé, des produits oléagineux et des produits laitiers, le monde assiste à présent à une flambée des prix du riz. Les conséquences sont dramatiques pour la moitié de la population mondiale pour qui le riz constitue l'aliment de base (BOURGEOIS, 2008).En effet, le marché mondial du riz traverse ses moments les plus mouvementés. La consommation de la Chine qui a triplé ces dernières années constitue une menace pour un continent comme l'Afrique dont les quantités importées annuellement sont estimées à 30 % des importations mondiales. Ceci est confirmé par la direction de la prévision des études économiques au Sénégal qui indique que les stocks mondiaux de cette céréale, qui représentaient près de 25% des besoins, ne devraient couvrir que trois mois de consommation, ce qui augure des tensions sur le marché, dès le premier mois de 2008. L'Afrique est alors perçue comme étant la première région du monde à pâtir de ce nouveau schéma, compte tenu de ses importations annuelles en riz sont estimées à 30% des importations mondiales ( DABO,2008).

En outre, avec l'interdépendance croissante des économies agricoles et la situation d'importateur net de riz de l'Afrique Sub-Saharienne, les facteurs influençant le secteur rizicole au niveau global ont de fortes répercussions sur le secteur rizicole du continent. Par exemple, les évolutions actuelles du marché international du riz constituent une menace potentielle pour la sécurité alimentaire en Afrique Sub-Saharienne. Ainsi la dynamique en cours sur les marchés rizicoles pourrait compliquer davantage le fragile équilibre atteint par les Etats africains en terme de sécurité alimentaire (ADRAO, 2007). Depuis un an, les prix des produits alimentaires flambent partout en Afrique, un phénomène mondial auquel les gouvernements sont impuissants. L'extension des cultures destinées aux biocarburants et la flambée du cours du pétrole en sont l'une des principales causes. À l'origine de cette envolée des prix agricoles, sont une demande mondiale plus importante et des stocks en baisse. Plus précisément, selon la FAO, en Afrique de l'Ouest les prix des produits alimentaires sont influencés principalement par les marchés internationaux du fait de la grande dépendance de ces pays à l'égard des importations de blé et de riz. En effet la production de riz en Afrique de l'Ouest ne couvre seulement qu'environ 60% de la demande des populations (ROPPA, 2005). Les prix alimentaires mondiaux ont en effet augmenté de près de 40 % en 2007 (FAO, 2008). Ainsi, selon un économiste de l'Agence française de développement (AFD), dans les pays de la zone CFA, la hausse serait encore plus importante si le franc CFA n'était pas accroché à l'euro, une devise forte (BERNARD et TUQUOI, 2008).

Faisant partie intégrante des pays d'Afrique de l'Ouest, le Togo n'est pas à l'abri de cette situation. Certes, il occupe une position relativement marginale dans la production de riz en Afrique de l'Ouest, mais sa consommation de riz augmente rapidement. En effet, la production de riz au Togo ne représentait que 3,25 % de la production totale de riz en Afrique de l'Ouest en 2003. De 1991 à 2004 la production de riz au Togo est passée de 40.000 tonnes à 86.000 tonnes de paddy avec une moyenne de production estimée à 70.000 tonnes de paddy soit environ 45.000 tonnes de riz marchand. L'importation de riz est estimée à 50.000 tonnes, de riz blanc par an (AGBOGBLI et TETEVI, 2004). Alors que ses besoins en riz sont passés de 35301 tonnes en 1990 à 68199 tonnes en 2005 et les superficies rizicoles de 19900 ha en 1990 à 32983 en 2005 (DSID, 2007).

Le riz importé est présent sur l'ensemble du territoire national et commercialisé dans tous les lieux de vente (magasins modernes, boutiques, marchés urbains et ruraux). Les riz locaux, par contre quand ils ne sont pas autoconsommés, sont vendus uniquement en vrac sur les marchés et le plus souvent à proximité des lieux de production. Les flux vers la capitale sont limités et ont pour principale origine le grand marché d'Anié situé dans la région des plateaux et le périmètre irrigué de Mission-Tové à proximité de Lomé (SOFRECO, 1996). Sur le marché, le riz importé non parfumé est vendu à un prix moyen de 360 FCFA le kilo et le parfumé à 800 FCFA le kilo. Alors que le riz local en l'occurrence celui du périmètre de Mission-Tové est vendu à un prix moyen de 325F le kilo en 2008.

En outre, il est à noter que la dévaluation du franc CFA le 11 janvier 1994 a eu plusieurs effets sur la filière riz au Togo à savoir :

- une hausse mécanique du prix des riz importés avec pour double conséquence :

.une baisse sensible des quantités importées en 1994

.un déplacement très net des achats des riz entiers vers les brisures

- une hausse des coûts de production de la filière locale très variable et comprise entre 25 et 100%

- une hausse des prix de vente du paddy comprise entre 33 et 55%

- une évolution favorable des comptes des producteurs.

L'un des principaux effets de ces modification de coûts et de prix est un très net engouement des producteurs pour la culture du riz qui, malgré la hausse des coûts de production est devenue une spéculation compétitive par rapport au riz importé, mais aussi la spéculation la plus rentable par comparaison à d'autres cultures comme le coton, le maïs ou les tubercules (SOFRECO, 1996).

L'Etat Togolais a mis en oeuvre depuis 1960 une politique de valorisation des périmètres irrigués dans la vallée du Zio afin d'accroître les productions nationales (DJELE, 2006). Les préoccupations d'efficience technique constituent un des principaux sujets de l'économie de la production. Au niveau microéconomique, la mesure de l'efficience technique permet de mieux appréhender les analyses de productivité mais aussi les effets des politiques de régulation des marchés sur les exploitations. Sur le plan macroéconomique, ces mêmes niveaux d'efficience individuels conditionnent l'efficience collective. L'obtention d'une efficacité de l'économie dans son ensemble passe donc par la résorption des inefficacités individuelles (BELLOUMI et MATOUSSI ,2004).

Le rendement de paddy du Togo est passé de 1,26 t/ha en 1990 à 1,92 t/ha en 2000 avant d'atteindre les 2,20 t/ha en 2005(DSID, 2007). Ainsi pendant la période de 2001-2005, le Togo a enregistré un taux positif 0,62% de l'expansion de sa superficie cultivée en riz. Dans la même période le taux de croissance de son rendement de paddy est de 1,99%(ADRAO, 2007). La faiblesse du rendement dénote d'un grand potentiel qui demeure encore sous-exploité pour relancer la productivité du riz au Togo à condition que le périmètre rizicole applique les technologies appropriées et adopte un environnement politique favorable à la riziculture. En outre, la production nationale ne couvre pas les besoins de la population d'où la nécessité de chercher à améliorer le rendement et à augmenter les superficies cultivées. Pour améliorer le rendement, il s'avère nécessaire de connaître l'efficience technique des exploitations du périmètre ainsi que les importants déterminants de cette efficience.

A cet égard, la question qui mérite d'être posée est la suivante: « quel est le niveau de l'efficience technique des exploitations rizicoles du périmètre de Mission- Tové ». Ceci fait l'objet de notre travail qui s'intitule Productivité, Efficience Technique des exploitations rizicoles du périmètre irrigué de Mission-Tové.

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