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Développement financier et croissance économique au Tchad de 1982 à  2007

( Télécharger le fichier original )
par Ahamat Djabre Genson
Université de Douala - DEA 2008
  

Disponible en mode multipage

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      REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON Paix - Travail - Patrie Peace - Work - Fatherland

      UNIVERSITE DE DOUALA UNIVERSITY OF DOUALA

      FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES FACULTY OF ECONOMICS AND ET DE GESTION APPLIQUEE APPLIED MANAGEMENT

      ECOLE DOCTORALE DES SCIENCES ECONOMIQUES

      UNITE DE FORMATION DOCTORALE : ECONOMIE MONETAIRE ET BANCAIRE

      DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE AU TCHAD DE 1982 A 2007

      Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme d'études approfondies (DEA) en Economie Monétaire et Bancaire

      Option : Finance

      Par :

      AHAMAT DJABRE Genson

      Titulaire d'une Maîtrise en Monnaie Banque Finance

      SOUS LA DIRECTION

      Georges Dieudonné MBONDO

      Docteur d'Etat es Sciences Economiques

      Chargé de cours

      ANNEE ACADEMIQUE 2007 - 2008

      DEDICACE

      Ce mémoire est dédié à :

      Mon défunt père DJABRE Genson

      Ma mère Hazallah Moutari Salah

      REMERCIEMENTS

      Ce mémoire est le fruit de multiples efforts conjugués de la part de mon directeur de mémoire et des corps professoraux des universités de Ngaoundéré, Yaoundé II et de Douala. Je leur témoigne ici toute ma reconnaissance pour les efforts consentis durant toutes ces années d'études universitaires.

      Je tiens d'abord à exprimer mes sincères remerciements à Monsieur :

      ü Le Docteur Georges Dieudonné MBONDO, Docteur d'Etat es sciences économiques à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion Appliquée (FSEGA) à l'université de Douala.

      Je le remercie sincèrement pour toutes les qualités dont il a fait preuve durant ces quelques mois de rédaction de ce mémoire, surtout pour sa disponibilité, son soutien moral et matériel, et pour ces précieux conseils qui m'ont été d'une utilité énorme dans la rédaction de ce document.

      ü Les Docteurs Ntchakounté Ndjoda et TAMOKWE G. Bertrand pour leurs conseils et suggestions qui ont énormément contribué à la finalisation de ce document.

      Je remercie également :

      ü Tout le corps professoral de l'université de Douala qui nous a transmis son savoir surtout en matière de recherche. Je remercie en particulier : le Pr Bruno Békolo EBE, le Pr UM NGOUEM Marie Thérèse, le Pr Avom Désiré et le Dr et HDR François KOUM

      ü Le Pr Ali Souleymane Daby, Dr Mahamat Taher Nahar, Dr Hamid Moutaye pour leur soutien multiforme. Je leur témoigne ici toute ma gratitude.

      ü Mr Nanko Gérard Ledoux, Mahamat Eliyé Ahmed, Malick Abdelrasoul, Mansour Ali Moussa, le défunt Mahamoud Kisiné. je leurs présente ici mes sincères remerciements.

      ü Madame Mariam D Genson pour son soutien sans faille. Je lui témoigne ici toute ma reconnaissance et ma profonde gratitude.

      ü La Famille Boukar Hamza à Yaoundé et Moustapha Nour à Douala

      Merci également à tous mes frère et ses soeurs : Aziza D Genson, la défunte Hawa D Genson , Haroun Abdelkader, Sadié D Genson, Fathia D Genson, Mahamat F Genson, Seida Yimga G, Hazalah Mahamoud, Ahmat Malick, Noura Mahamoud, Seby Mahamoud, Mariam Mahamoud, Abdelrasoul Malick, Djoubrane Mahamat, Saad Miskine.

      Merci à tous mes amis :

      Brahim Abdoulaye Dors, Ahmat Youssouf Tahir, Djibrine Mahamat Taher, Djibrine Derdey , Haroun Ahmat Zenallah, Ahmat Baba, Mahamat Owi, Nadjibé Eric, Gamaradine Abdallah, Nyeka S Rihanna, Doudet Ingrid.

      A toutes les personnes ayant de près ou de loin contribué à ma réussite scolaire, trouvez ici l'expression de ma gratitude.

      DEFINITION DES SIGLES

      BAC : Banque Agricole et Commerciale

      BEAC : Banque des Etats de l'Afrique Centrale

      BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

      BCC : Banque Commerciale du Chari

      BSIC : Banque Sahélo-Saharienne pour l'Investissement et le Commerce

      CBT : Commercial Bank Tchad

      CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

      COBAC : Commission Bancaire de l'Afrique Centrale

      INSEED : Institut National de la Statistique, des Etudes Economiques et Démographiques

      PIB : Produit Intérieur Brut

      UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

      UMOA: Union Monétaire Ouest Africaine

      SGTB: Société Général Tchadienne des Banques

      STEE: Société Tchadienne d'Eau et de l'électricité

      WDI: World Development Indicators

      LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX

      Pages

      Figure 1 : Evolution des taux de croissance au Tchad---------------------------------------------21

      Figure 2 : Ventilation sectorielle du BIP------------------------------------------------------------23

      Figure 3 : Evolution des dépôts bancaires-----------------------------------------------------------31

      Figure 4 : Evolution des dépôts bancaires par nature et durée------------------------------- ----32

      Figure 5 : Evolution des crédits bancaires-----------------------------------------------------------33

      Figure 6 : Evolution des crédits bancaires par durée-----------------------------------------------34

      Figure 7 : Cheminement théorique de la transmission de la finance à la croissance----------42

      Figure 8 : Illustration d'équilibres multiples entre la finance et la croissance-----------------51

      Tableau 1 : Caractéristiques des variables financières et réelles-----------------------------------60

      Tableau 2 : Modèle à correction d'erreur-------------------------------------------------------------62

      Tableau 3 : Elasticité de long terme-------------------------------------------------------------------63

      Tableau 4 : Les résultats du test de causalité de Granger------------------------------------------64

      RESUME

      Le problème de l'interconnexion entre secteur financier et secteur réel dans les économies en développement a donné lieu à des multiples travaux. Certaines analyses ont mis en avant et tester l'hypothèse théorique d'une causalité à sens unique, allant du secteur réel c'est-à-dire la croissance du PIB vers le secteur financier c'est-à-dire certains indicateurs de liquidité ou d'allocation de crédits. A côté de cette thèse coexiste une autre suffisamment partagée, celle de la causalité réciproque entre le développement de ces deux secteurs de l'économie. L'objectif du présent mémoire est de vérifier dans le cadre de l'économie tchadienne la validité de ces deux postures théoriques. Partant des données macroéconomiques collectées entre 1982 et 2007 sur les bases de données des organisations internationales telles que la FMI, la Banque Mondiale et la BEAC, les tests de relations évoquées ont été entrepris. D'abord le diagnostic des propriétés statistiques des séries d'indicateurs a montré que la plupart d'entre elles sont stationnaire en différence première puis leur cointégration. Le test de causalité de Granger a permis de mettre en évidence la causalité allant du développement de l'activité réel vers le développement financier. La réciproque de cette relation n'a pas été confirmée, ce qui implique en matière des politiques économiques des mesures qui tendent non seulement de renforcer le secteur réel qui a pris un essor depuis près d'une décennie, mais aussi des mesures allant vers la diversification des moyens financiers qui sont de nature à accompagner un tel développement. Cela favoriserait sans doute un développement plus intégré des deux secteurs.

      Mots clés : Développement financier, approfondissement financier, croissance économique

      SOMMAIRE

      Page

      Dédicace -----------------------------------------------------------------------------------------------I

      Remerciements ---------------------------------------------------------------------------------------II

      Définition des sigles -------------------------------------------------------------------------------III

      Liste des figures et tableau ------------------------------------------------------------------------IV

      Résumé -----------------------------------------------------------------------------------------------V

      Introduction générale -------------------------------------------------------------------------------1

      Première partie : Evolution de l'activité économique globale et du système financier tchadien de 1982 à 2007-----------------------------------------------------------------------------12

      Chapitre 1 : L'activité économique globale tchadienne de 1982 à 2007-------------------14

      Section 1 : Evolution du secteur réel----------------------------------------------------------14

      Section 2 : Evolution du secteur financier et monétaire--------------------------------------24

      Chapitre 2 : L'évolution des indicateurs du système financier tchadien--------------------29

      Section 1 : Evolution des indicateurs de liquidité du système financier--------------------29

      Section 2 : Evolution des indicateurs d'allocation du crédit----------------------------------34

      Deuxième partie : Détermination du lien entre le développement financier et la croissance économique au Tchad-------------------------------------------------------------------46

      Chapitre 3 : Analyse économétrique des données nécessaires et procédure d'estimation du lien entre le développement financier et croissance économique au Tchad------------48

      Section 1 : Les éléments de modélisation de la relation entre le secteur

      financier et le secteur réel----------------------------------------------------------------------------48

      Section 2 : Propriété statistique des séries d'indicateurs et procédure d'estimation-56

      Chapitre 4 : Caractère univoque du lien entre croissance économique et développement financier------------------------------------------------------------------------------------------------ -61

      Section 1 : Les résultats des estimations économétriques-------------------------------------61

      Section 2 : Les mesures de politiques économiques envisagées pour favoriser la croissance--------------------------------------------------------------------------------------------------69

      Conclusion générale------------------------------------------------------------------------------------74

      Bibliographie------------------------------------------------------------------------------------------- 78

      Annexes---------------------------------------------------------------------------------------------------82

      INTRODUCTION GENERALE

      Au cours des quinze dernières années, l'étude de la croissance économique est devenue l'un des champs de recherche les plus actifs de la théorie macroéconomique. Les théories modernes de la croissance mettent l'accent sur des éléments d'explication différents quoique non exclusifs (Katheline, 2000).

      Le niveau de croissance que les économies développées et certaines économies en développement connaissent semble être dû en partie à une profonde mutation de leurs structures monétaires et financières. En effet, concernant l'économie tchadienne, durant l'ère coloniale, un nombre important de banques commerciales au Tchad était la propriété des grandes banques des puissances coloniales. Le système financier tchadien qui émerge après les indépendances reflète, dans une certaine mesure, les infrastructures institutionnelles mises en place au cours de l'ère coloniale. Cependant, des changements notables interviennent au cours de la période post coloniale. Conscient du rôle primordial des banques dans le développement économique, l'Etat tchadien procède à la nationalisation des intermédiaires financières existants et à la création de nouvelles banques détenues en majorité par le pouvoir public. Le secteur bancaire est devenu un outil de la promotion du développement et va connaître, à ce titre, un interventionnisme public marqué. Au début de cette politique, l'économie tchadienne est marquée par la répression financière. Le gouvernement maintient le contrôle sur le taux d'intérêt dans le but de minimiser les coûts de crédits aux entreprises publiques et à certains secteurs dits prioritaires, en croyant que le taux d'intérêt faible peut stimuler l'investissement. Le secteur bancaire est utilisé à des fins de financement du déficit budgétaire. Au même moment, les autres secteurs de l'économie, considérés comme non prioritaires, font l'objet d'un rationnement de crédit. Le crédit bancaire est devenu une modalité de dépenses publiques comme le souligne Collier ( 1994)1(*). l'Etat impose aux banques commerciales l'octroi des crédits aux offices de commercialisation des produits d'exportation alors que les offices sont dans une situation déficitaire, principalement à cause de la politique des prix que les mêmes pouvoirs publics leur avaient fixée.

      Vers la fin des années 70, l'environnement économique n'était pas favorable à cause de l'instabilité politique, notamment à cause de la guerre civile de 1979 et des évènements de 1982 qui ont paralysé complètement l'économie et l'Etat qui posséde plus de 43% des dépôts à court terme. A cela s'ajoute le niveau élevé de l'inflation et des taux d'intérêt réels qui deviennent très faibles, voire négatifs au Tchad. Le système financier Tchadien se trouve déprimé. Dans le but de leur profitabilité, les banques font peser la charge aux épargnants et aux emprunteurs du secteur non prioritaire en jouant sur l'écart entre les taux de rémunération des dépôts et les taux de prêts. Les dirigeants des entréprises publiques financées échappent au contrôle et ils ne remboursent pas les prêts.

      Dans cette situation, le secteur bancaire n'arrive plus à remplir deux de ces rôles fondamentaux : assurer l'allocation optimale des ressources et la surveillance des dirigeants d'entreprises. Il en resulte donc un sous-développement du système financier. Les interventions des pouvoirs publics dans le secteur financier ne sont pas la seule cause du sous-développement de celui-ci. Ont note aussi la faiblesse de l'environnement légal, la dégradation de l'environnement macroéconomique (faible croissance, niveau d'inflation et de déficit budgétaire élevé,...) et une faible régulation du système financier. Cette déstabilisation de la sphère bancaire, du fait du manque d'épargne, conduit inévitablement à une baisse drastique du taux de croissance. Mais du fait de son appartenance à la zone CEMAC, le Tchad amorce une réforme monétaire commune à la zone CEMAC qui porte très rapidement ses fruits. L'entrée en vigueur de la nouvelle politique monétaire en 1992 et le renforcement de la capacité des organes de supervision bancaire, conduit à une plus grande prudence des banques, l'observation très stricte des ratios prudentiels de gestion dans la canalisation de l'épargne et la reprise des financements privés. De façon générale, ces réformes sont focalisées sur la réduction de la répression financière, la restauration de la solvabilité des banques par la privatisation des banques publiques, la restructuration des banques en difficulté et la facilitation de l'entrée des banques étrangères dans le capital des banques domestiques. La libéralisation financière vise à relâcher le contrôle de l'Etat sur les taux d'intérêt, à la diminution des réserves obligatoires, à l'abandon complet ou partiel de l'encadrement du crédit, à la privatisation du secteur bancaire et financier, à une meilleure réglementation du système financier, et à la mise en place de mesures visant à promouvoir la concurrence dans le secteur financier. Ces mesures ont théoriquement pour effet de relancer l'épargne, l'investissement et la consommation. Cette réforme bancaire et le climat politique favorable accentuent le développement du système financier Tchadien et accroit le nombre des banques au Tchad, nombre qui est passé de 2 en 1982 à 7 en 2007. Leurs guichets s'ouvrent dans toutes les grandes villes du pays, à savoir N'djamena, Moundou, Abéché, Doba et Sarh.

      Suite à ces réformes, le pays connaîtra une croissance positive de 33,7 % du PIB en 2004 àprès la dévaluation du franc CFA et la concrétisation du projet pétrole après des taux faibles dans les années antérieures (INSEED 2006). C'est cette évolution qui nous amène à nous poser la question principale suivante :

      Quel lien existe t-il entre le développement financier et la croissance économique ?

      De cette question principale découle deux autres questions subsidiaires à savoir :

      1- Le développement financier a-t-il un impact sur la croissance économique au Tchad ?

      2- Quelle sont les consequences de la croissance du PIB sur le développement financier au Tchad ?  

      Notre étude a pour objectif de mettre en relief le lien entre le développement financier et la croissance économique. Nous envisageons particulièrement de :

      - Evaluer l'impact du développement financier sur la croissance.

      - Caractériser la nature du lien entre le développement financier et la croissance économique.

      La réalisation de cet objectif aura un intérêt théorique certain. Elle permettra d'apporter un éclairage supplémentaire sur le lien entre développement financier et croissance économique dans un contexte particulièrement spécifique comme celui du Tchad. En particulier, notre travail permettra de mettre en relief l'importance du développement financier dans la croissance économique du Tchad. Au plan pratique, cette étude permettra de voir la contribution du développement financier à la croissance afin d'assurer une meilleure mobilisation de l'épargne indispensable au financement des investissements susceptibles à même de soutenir la croissance économique et conduire à un développement durable.

      La théorie économique a toujours été partagée entre deux courants concernant l'importance du système financier dans la croissance économique. D'un côté, il y a ceux qui, dans la lignée de Bagehot et Hicks, parlent de son rôle actif dans le démarrage de l'industrialisation en Angleterre. Schumpeter (1912) dans son ouvrage « La théorie de l'évolution économique » précise que le crédit sert le développement industriel et qu'il est une condition préalable à la création et au développement de l'innovation et donc à la croissance économique. D'autre part, il y a ceux qui ne croient pas à l'importance de la relation entre finance et croissance économique. Robinson (1952) et Lucas (1988) sont les principaux économistes de cette tendance.

      Le développement financier est défini par Gurley et Shaw (1967) comme « une maturité des activités d'intermédiation monétaire en terme d'extension de la sphère bancaire, apparition des marchés financiers avec innovation et création des produits financiers de plus en plus adaptés permettant une plus grande couverture géographique de l'économie ainsi que des économies d'envergure et d'échelle conduisant à l'efficience des banques et marchés financiers ». Ces auteurs seront encore plus précis en 1973 en mettant l'accent sur les reformes structurelles des banques pour une meilleure collecte de l'épargne et l'octroi des crédits pour le financement des investissements. Dès lors, se pose la question de la contribution du développement financier à la croissance économique.

      Des travaux de MC Kinnon et Shaw (1973) sur la répression financière, une vaste littérature empirique et théorique détermine un lien positif entre le développement financier et la croissance économique connu comme l'accroissement du PIB annuel global d'une nation. D'après les travaux de Goldsmith (1969) et MC Kinnon (1973) à travers l'école dite de la répression financière, le secteur financier joue un rôle important dans le processus de la croissance économique mais il peut être limité dans un contexte de répression financière. Ainsi, la libéralisation financière entraîne un développement financier conduisant à une meilleure mobilisation de l'épargne et sa répartition efficiente pour le financement des investissements. Cette approche sera simplifiée suite aux travaux de nombreux auteurs comme (Kapur, 1976), (Collier et Gunning, 1999) qui assimilent le développement financier à l'allègement des conditions de taux d'intérêt et la proximité des marchés financiers.

      Le rapport sur le développement dans le monde, publié par la Banque Mondiale en 1989, présentait déjà une étude approfondie du lien entre finance et croissance en insistant sur le développement du secteur financier dans les pays en développement pour renforcer la croissance économique. Un des premiers modèles financiers de croissance endogène, celui de Bencivenga et Smith (1991), montre qu'une meilleure gestion du risque de liquidité par le secteur bancaire permet d'augmenter la part de l'épargne allouée à des placements plus productifs tout en gardant un niveau général d'épargne constant. Ainsi, une relation positive entre secteur financier et croissance économique est établie de manière théorique.

      Les modèles de croissance qui nous apprennent que l'investissement et la croissance sont positivement liés justifient alors le niveau d'importance qu'il convient d'accorder à l'intermédiation financière. Les secteurs bancaire et financier qui ont la responsabilité de mobiliser le maximum d'épargne et d'allouer efficacement ces ressources collectées pour stimuler l'économie par le biais de l'investissement doivent évoluer et diversifier les biens et services qu'ils fournissent.

      Le développement financier augmente la croissance économique de multiples façons. La finance mobilise et rassemble l'épargne, produit de l'information sur les investissements possibles de sorte que les sources peuvent être canalisées vers leurs emplois les plus productifs, surveille l'emploi des fonds, favorise le négoce, la diversification et la gestion du risque, et facilite l'échange de biens et services (Levine, 1997).

      Le lien entre la finance et la croissance repose de façon importante sur le dépassement des contraintes financières extérieures qui, sans cela, entraveraient l'expansion des sociétés. Parmi les pays d'Afrique subsaharienne autres que les pays producteurs de pétrole, les économies qui ont connu la croissance la plus rapide entre 1960 et 2004 sont celles qui sont le plus développées sur le plan financier selon le rapport de FMI publié en 2006.

      Cependant, la causalité entre ces deux phénomènes a connu une importance particulière lors de l'évaluation au début des années 90 des politiques de libéralisation financière entreprises à la fin des années 80 et surtout la prise en compte du contexte de financement des économies africaines par des intermédiaires bancaires ou les marchés financiers sont naissants.

      De nouveaux axes d'analyse conduisent alors à une relation positive inverse comme les travaux de Spears (1992) ; Levine (1996) ainsi qu'une double interaction réciproque entre le développement financier et la croissance économique prouvée par Barthélemy et Varoudakis (1996) suivi de St Paul (1996). D'autre par contre, s'inspirant des travaux de Patrick (1966), arrivent à des résultats plus mitigés à l'instar de Pagano (1993) ; Amable et Châtelain (1995) qui décèlent plutôt que le développement financier par la répression et l'instabilité financière qu'elle induit est défavorable à la croissance économique.

      Parmi ces diverses études, peu nombreuses sont celles qui se sont intéressées à l'Afrique Centrale, à plus forte raison au Tchad qui constitue un cas particulier où le développement financier s'est amorcé dans une situation d'instabilité politique et de perpétuels troubles.

      La reconnaissance du lien entre le développement financier et développement économique peut être retrouvée dans la littérature depuis plus de trois décennies chez des auteurs tel que : Bagehot (1873), Goldsmith (1955, 1969), Gurley et Shaw (1955, 1960). Mais ce thème est déjà présent chez Adam Smith (1776), qui défend le principe selon lequel le niveau d'activité industrielle d'un pays dépend fortement de l'utilisation plus ou moins efficace de l'épargne que le système bancaire peut constituer.

      De même Schumpeter (1912) avait mis l'accent sur le rôle primordial des banquiers qui, par leur ciblage et leur financement des entrepreneurs, encouragent l'innovation technologique, l'accumulation du capital et stimulent ainsi la croissance économique. On peut donc dire que le développement financier stimule la croissance à travers l'accroissement du taux d'investissement et à travers l'allocation du capital aux projets les plus productifs. Dans la même ordre d'idée, Bencivenga et Smith (1991) ont montré que les intermédiaires financiers, par l'allocation de l'épargne aux actifs peu liquides, et par la réduction de la liquidation prématurée d'investissement rentables, améliorent la productivité du capital et stimulent donc la croissance économique. En l'absence de système financier, les agents en seraient réduits à autofinancer leurs projets d'investissement. C'est le paradigme du « petit paysan pauvre» présenté par Mc Kinnon (1973) qui, en l'absence de système financier, est incapable de financer la mise en place de techniques de production plus efficaces parceque cela représente un sacrifice trop important en termes de consommation. Ainsi, comme l'épargne constitue un préalable à tout investissement et que l'accumulation du capital est à l'origine de la croissance, il est nécessaire que se développent les structures financières destinées à faciliter la constitution de l'épargne financière. Pour McKinnon, comme pour Shaw ( 1973 ), le développement de la sphère financière constitue donc une condition nécessaire au développement économique. Cette explication peut être complétée en ajoutant le fait que la collecte de l'épargne sur une grande échelle induit des coûts de transaction difficilement supportables par un seul individu. Il résulte de ces travaux que la mesure de la relation qui s'établit entre secteurs réel et financier repose sur une hypothèse fondamentale :

      Il existe une relation bidirectionnelle entre le secteur financier et le secteur réel.

      En examinant la littérature, cette hypothèse peut se décomposer en deux sous hypothèses :

      H1: Le développement financier a un impact positif sur la croissance économique au Tchad.

      H2 : la croissance du PIB influe sur le développement financier.

      Ces hypothèses découlent des travaux plus récents : Roubini et Sala Martin (1992), King et Levine (1993), Easterly (1993), Pagano (1993), Gertler et Rose (1994), Levine (1997), Loayza et Beck (2000), Han et Senhandji (2003), Christopoulos et Tsionas (2004) parviennent à des conclusions relativement concordantes quant à l'impact positif du développement financier sur le taux d'investissement et sur la productivité du capital, et partant, sur la croissance. Malgré toutes les faiblesses du système financier des pays africains, ainsi que son évolution contrastée, la majorité des travaux de recherche s'accorde néanmoins sur l'existence d'un effet modeste du développement financier sur la croissance en Afrique. Les premiers travaux remontent à Bhatia et Khatkhate (1975). Plus récemment, Gelbard et Leite (1999), Collier et Gunning (1999) et Ndikumana (2001) arrivent à la même conclusion que le développement financier a un impact positif sur la croissance économique en Afrique.

      Pourtant, et à la suite des travaux de Patrick ( 1966 ), il convient de s'interroger sur l'existence d'un lien de causalité inverse. Patrick distingue deux étapes dans le développement économique d'un pays. Dans la première étape, c'est le développement financier qui induit la croissance. C'est la phase de « supply leading» ou le développement financier permet, comme chez Schumpeter, le transfert des ressources d'un secteur traditionnel peu productif vers un secteur moderne plus efficace. Une fois cette première étape franchie, le sens de causalité s'inverserait. C'est la phase de « demande following» où le système financier répond de manière passive à la demande de services qui s'adresse à lui. De même, certains auteurs comme Robinson (1952, p.82 ), en soutenant que « lorsque l'entreprise tire la finance suit » , montrent que le développement financier n'est que le résultat de la croissance économique. Même si la plupart des travaux théoriques tente de légitimer l'existence d'un lien causal univoque entre le développement financier et la croissance de la sphère réelle, un sens de causalité inverse peut également être envisagé.

      Afin de tester cette double hypothèse, nous emprunterons le modèle de King et Levine (1993). En effet, l'étude de cette relation a connu un regain d'intérêt depuis une dizaine d'années avec les modèles de croissance endogène. Le premier article d'importance capitale est celui de King et Levine (1993). Sur un échantillon mondial de 80 pays au cours de la période 1960-1989, ces auteurs ont étudié l'impact du développement financier sur la croissance, le rythme de l'accumulation du capital et la productivité des facteurs. Une étude qui viendra combler plusieurs faiblesses de l'étude de Goldsmith notamment: elle ne tient pas compte de l'ensemble des facteurs qui influencent la croissance economique; elle n'examine pas si le développement financier est associé à l'augmentation de la productivité et l'accumulation du capital; la taille des intermédiaires financiers retenue peut ne pas mesurer correctement le fonctionnement du système financier; l'importance de corrélation entre la taille du système financier et la croissance économique n'identifie pas la direction de causalité. C'est ainsi que King et Levine (1993) ont construit quatre indicateurs de développement financier qui sont devenus par la suite les plus utilisés et que nous prenons à notre compte dans le développement qui suit. Il s'agit :

      - du ratio de liquidité divisé par le PIB;

      - de la part du crédit accordé aux enterprises privées par rapport au PIB;

      - du ratio du crédit accordé par les banques commerciales sur le PIB ;

      - du ratio du crédit bancaire accordé par les banques commerciales sur l'ensemble du crédit bancaire domestique, y compris celui de la banque centrale;

      Les deux dernières mesures concernent donc l'allocation du crédit. Etant donné leur pertinence, nous allons utilisé dans le cadre de notre étude sur le Tchad, les trois premiers indicateurs de mesure compte tenu de la disponibilité des données qui nous permettent d'élaborer un modèle permettant de tester nos hypothèses de recherche. Et ce, àprès avoir verifié l'influence des variables associées à la croissance économique, il s'agit du PIB initial, de l'ouverture commerciale, de la consommation du gouvernement en proportion du PIB.

      Les données sont annuelles et portent sur la période de 1982 à 2007, période prenant en compte à la fois la dévaluation du FCFA, la stabilité politique et l'exploitation du pétrole, qui ont entraîné une réprise timide de l'activité économique au Tchad et le retour des investisseurs étrangers parmi lesquels les banques commerciales. Ces variables seront estimées par la méthode de cointégration et traitées à l'aide du logiciel statistique E-VIEWS, après avoir verifié la stationnarité de séries et procéder au test de Granger pour mettre en évidence le lien de causalité entre développement financier et croissance de la sphère réelle.

      Nous allons ainsi nous appesantir, dans une première partie, sur l' analyse de l'évolution de l'activité économique globale et du système financier tchadien de 1982 à 2007. Dans cette partie, on étudiera, dans un premier temps, l'évolution de l'activité économique globale (chapitre I) et, dans un second temps, l'évolution des indicateurs du système financier (chapitre II).

      La deuxième partie aura pour objet de déterminer la nature du lien entre le développement financier et la croissance économique au Tchad. La réflexion portera d'abord sur l'analyse économétrique des données et la procédure d'estimation ( chapitre III) . Ensuite, l'accent sera mis sur le caractère univoque de la causalité de la croissance économique sur le développement financier ( chapitre IV).

      PREMIERE PARTIE: EVOLUTION DE L'ACTIVITE ECONOMIQUE GLOBALE ET DU SYSTEME FINANCIER TCHADIEN DE 1982 A 2007

      L'objectif de cette partie est de présenter l'évolution de l'activité économique globale et du système financier tchadien de 1982 à 2007. Il s'agira de mettre en évidence les tendances des principaux indicateurs réels et financiers. L'approche adoptée ici est purement historique , ce qui permet de structurer cette partie en deux mouvements.

      Dans un premier temps, on analysera l'évolution de l'activité économique globale et son implication sur la croissance économique. On fera le point sur la contribution de chaque secteur au développement économique.

      Dans un deuxième temps, on analysera l'évolution des indicateurs du système financier. Dans ce cas, on présentera d'une part l'évolution des indicateurs de liquidité et d'autre part l'évolution des indicateur d'allocation des crédits.

      CHAPITRE I : L'EVOLUTION DE L'ACTVITE ECONOMIQUE GLOBALE TCHADIENNE DE 1982 A 2007

      L'économie tchadienne a évolué en 2007 dans un environnement caractérisé, au plan extérieur, par une hausse des prix du pétrole, une évolution favorable du cours du coton sur les marchés internationaux et une dépréciation du taux de change du dollar par rapport au FCFA. Au plan intérieur, malgré la dégradation de la situation sécuritaire à l'Est du pays, l'INSEED (Institut National de la Statistique, des Etudes Economiques et Démographiques) indique que le taux de croissance économique a atteint 3,6 % en 2007, contre 1,2% en 1982, tiré par la consommation privée. La variation de l'indice des prix à la consommation des ménages s'est établie à -9 %, en moyenne annuelle, à fin décembre 20072(*). Cependant l'évolution de l'activité économique globale au Tchad sera apprehendée selon deux aspects, l'aspect réel ( section I) et l'aspect financier ( section II).

      SECTION 1 : Evolution de l'activité économique réelle tchadienne

      La problématique de la mesure et du suivi du secteur réel de l'économie s'est posée aussi bien en statistique, pour appuyer la Comptabilité Nationale, qu'en analyse macro économique. En analyse macroéconomique, on a souvent retrouvé le cadre traditionnel de Solow et toutes les améliorations qu'il a subit pour rendre compte de taux de croissance de l'activité et des différents facteurs qui contribuent. La préoccupation du présent mémoire étant d'établir le lien entre la sphère réelle et la sphère financière, il nous semble judicieux de passer par les extensions de ces modèles qui ont tenu compte de la dimension financière comme le modèle de Pagano (1993) dont celui de Levine ne semble être qu'une application. Par la suite, on pourra rendre compte de l'évolution du secteur réel, les faits historiques.

      I - 1: Les apports du modèle de croissance de Pagano

      La littérature économique definit la croissance comme « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit net en termes réels »3(*). Les théories portant sur le thème de la croissance ont connu une évolution depuis les classiques jusqu'aux nouvelles théories de la croissance endogène.

      I-1-1 Des théories traditionnelles au modèle de Pagano

      Les modélisations expliquant le phénomène de croissance ont connu des améliorations à partir des travaux de Harrod et Domar, de Robert Solow, de Paul Romer, dont le modèle de Pagano est la résultante.

      I-1-1-2 Le modèle Harrod et Domar (1947)

      Après la seconde guerre mondiale, les économistes Harrod et Domar (1947), influencés par Keynes, vont chercher à comprendre les conditions dans lesquelles une phase d'expansion peut être durable. Ainsi, s'il ne propose pas à proprement parler une théorie de la croissance (expliquant son origine sur une longue période), le modèle Harrod-Domar permet, néanmoins, de faire ressortir le caractère fortement instable de tout processus d'expansion. En particulier, il montre que, pour qu'une croissance soit équilibrée (c'est-à-dire que l'offre de production augmente au même rythme que la demande), il faut que l'investissement augmente à taux précis, fonction de l'épargne et du coefficient du capital (quantité de capital utilisée pour la production unitaire) de l'économie. La croissance est donc, selon une expression de Harrod, toujours « sur le fil du rasoir ». Ce modèle construit après la guerre et marqué par le pessimisme engendré par la crise de 1929, a toutefois été fortement critiqué. Il suppose, en effet, que ni le taux d'épargne, ni le coefficient du capital ne sont variables à court terme, ce qui n'est pas prouvé.

      I-1-1-3 Le modèle de Robert Solow : Le progrès technique comme résidu 

      Robert Solow a été le premier à proposer un modèle formel de la croissance. D'inspiration néo-classique, ce modèle se fonde sur une fonction de production à deux facteurs : le capital et le travail. La production résulte donc exclusivement de la mise en combinaison d'une certaine quantité de capital (moyens de production) et de travail (main d'oeuvre).

      Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que les facteurs de production connaissent des rendements décroissants, c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production. Il pose également comme hypothèse que les facteurs de production sont utilisés de manière efficace par tous les pays. En supposant que la population connaît un taux de croissance que Solow qualifie de « naturel » (non influencé par l'économie), le modèle déduit trois prédictions :

      i) Augmenter la quantité de capital (c'est-à-dire « investir ») augmente la croissance : avec un capital plus important, la main d'oeuvre augmente sa productivité (dite apparente).

      ii) Les pays pauvres auront un taux de croissance plus élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins de capital, et connaissent donc des rendements décroissants plus faibles, c'est-à-dire que toute augmentation de capital y engendre une augmentation de la production proportionnellement plus forte que dans les pays riches.

      iii) En raison des rendements décroissants des facteurs de production, les économies vont atteindre un point où toute augmentation des facteurs de production n'engendrera plus d'augmentation de la production. Ce point correspond à l'état stationnaire. Solow note toutefois que cette troisième prédiction est irréaliste : en fait, les économies n'atteignent jamais ce stade, en raison du progrès technique qui accroît la productivité des facteurs. Autrement dit, pour Solow, sur le long terme, la croissance provient du progrès technologique. Toutefois, ce progrès technologique est exogène au modèle, c'est-à-dire qu'il ne l'explique pas mais le considère comme donné.

      I-1-1-4: Les nouvelles théories de la croissance : Endogénéisation du progrès technique 

      Les théories récentes cherchent précisément à rendre ce facteur (progrès technique) endogène c'est-à-dire à construire des modèles qui expliquent son apparition. Mais la technologie reste en général une boîte noire. Les économistes se contentent de prendre acte de son existence, ils expliquent les rendements d'échelle provenant de l'organisation humaine mais pas la productivité provenant des technologies et en particulier des machines.

      Une nouvelle approche, propre à « l'économie du savoir » est celle de la concentration des compétences dans des « pôles de développement ».

      Quelques économistes ont proposé la théorie de l'enrichissement «au goutte-à-goutte», selon laquelle un petit nombre parmi ceux qui ont pris les devants s'enrichissent d'abord, après quoi une partie de la richesse qu'ils ont accumulée finit par rejoindre les plus pauvres lorsque ceux-ci travaillent pour eux. Ce qui arrive, c'est que la croissance procure autant d'avantages aux pauvres, et au même rythme qu'aux riches. Ils en profitent immédiatement du fait de la valeur accrue de leur travail et du fait que les biens qu'ils achètent sont meilleurs marchés par rapport à leurs revenus. L'économie du pays s'améliore d'abord parce que ses habitants travaillent, épargnent et investissent.

      Paul Romer (1986) par sa théorie de la croissance endogène rend compte du facteur A qui, dans les théories traditionnelles, représentait le niveau technologique : (Y = f (K, L, A)). Des travaux ont été menés à la suite de Romer pour la recherche du moteur de la croissance dans le phénomène d'apprentissage par l'expérience au niveau des entreprises. Lucas (1988) introduit le capital humain dans le modèle afin de mesurer son impact à travers le taux de scolarisation secondaire. Romer (1989) et Aghion-Howitt (1992) font de A un stock d'innovations, produit d'une activité volontaire de recherche et de développement au sein de l'entreprise. Les interactions entre institutions financières et croissance dans les modèles de croissance endogène, soulignent l'importance que les institutions financières avaient dans la part de la croissance.

      I-1-2 Les différents modèles de la croissance endogène

      On a deux types de modèles sur la croissance endogène : dans les premiers, les politiques ont un effet permanent et dans les seconds, cet effet est seulement transitoire. Quel est le cadre le plus pertinent pour modéliser la croissance ? Les politiques ont-elles un effet permanent sur les taux de croissance des économies ? A un niveau très global, la réponse doit être positive : les économies industrialisées ont bien vécu des taux de croissance significativement supérieurs dans les deux derniers siècles. Cette explication ne contredit pas le modèle de Romer : si les chercheurs ne peuvent pas récupérer le fruit de leurs efforts, la recherche s'arrête, ainsi que la croissance.

      Parmi les modèles de croissance endogène permettant de formuler les interactions entre facteurs financiers et croissance, on trouve celui de Pagano (1993). Ce modèle de Pagano (1993) présenté ci-dessous explique les mécanismes par lesquels l'approfondissement financier accélère la croissance. D'autres travaux sur ce thème ont été réalisés et montrent qu'une intermédiation financière concurrentielle augmente le taux de croissance de long terme (Greenwood et Jovanovic, 1990 ; Bencivenga et Smith, 1991 ; Levine, 1991).

      I-1-2-1 Le modèle théorique (modèle de Pagano, 1993)

      Partant du modèle développé par Rebelo (1991) dans lequel la production est une fonction du stock de capital formulé comme suit ;

      Y = AKt [E1]

      Pagano y introduit une équation relative à l'investissement brut It pour avoir l'équation suivante :

      It = Kt+1 - (1-ä)Kt [E2] où le coefficient ä représente le taux de dépréciation du capital sur une période.

      Il suppose qu'une fraction (1-è) de l'épargne totale est perdue dans le processus d'intermédiation financière (il s'agit du coût d'intermédiation et des règles prudentielles telles que les réserves obligatoires). Le volume d'épargne disponible devient alors :

      It = èSt [E3]

      Le taux de croissance de l'année t+1 s'écrit en tenant compte de l'équation [E1] tel que :

      [E4a]

      Les équations [E2] et [E3] permettent de déduire le taux de croissance stationnaire g selon l'équation suivante :

      g = [E4b] où s est le taux d'épargne brut.

      L'équation [E4b] indique les trois canaux par lesquels le système financier peut affecter la croissance :

      i) D'abord, en augmentant la proportion de l'épargne è nationale allouée à des investissements productifs.

      Selon Pagano, l'augmentation de è peut être due à la baisse de l'inefficacité de la sphère financière. Lors de la libéralisation du secteur bancaire, l'on peut aussi penser à une baisse des réserves obligatoires ou des taxes associées aux transactions.

      ii) Ensuite en augmentant la productivité marginale A, grâce à la collecte d'informations et à l'incitation des investisseurs à replacer leurs avoirs dans des projets plus risqués à cause d'un partage du risque plus significatif de la part des intermédiaires financiers.

      iii) Enfin, le secteur financier influence la croissance par l'intermédiaire du taux d'épargne s de l'économie.

      Théoriquement, la croissance est formulée à partir d'une fonction de production Cobb-Douglas Yt = AtKtLtâ

      Yt représente le niveau de la production ; Kt : niveau du capital ; Lt : travail (main d'oeuvre) et At est un résidu.

      En log-linéarisant cette équation de production on obtient : yt = c + kt +âlt

      Malgré l'unanimité autour des modèles de Pagano, il demeure moins utilisé que le modèle de King et Levine (1993a, 1993b).

      1-1-2-2 Le modèle de King et Levine (1993)

      C'est un modèle qui examine systématiquement l'ensemble des facteurs financiers susceptibles d'affecter la croissance à long terme, tout en mettant en exergue les meilleurs indicateurs pour mesurer le niveau de développement financier.

      En effet King et Levine (1993) intègrent dans leur modèle une matrice de variables de contrôle associées à la performance économique telles que le revenu par tête, le taux de scolarisation au secondaire représentant le capital humain, la stabilité politique, le degré d'ouverture des économies et la politique fiscale et monétaire. Ils ont utilisé à cet effet la structure théorique du modèle de Levine qui se présente comme suit : G(i) = á + âF(i) + uX(i) + åt où  ; G(i) : indicateurs de développement réel ( taux de croissance à long terme du PIB par tête, du stock de capital par tête, de la productivité.) ; F(i) : matrice des variables financières ; X(i) : matrice des variables de contrôle (log du revenu par tête, log du taux de scolarisation dans le secondaire , ratio des dépenses publiques rapportées au PIB, taux d'inflation, degré d'ouverture...) et åt la variable aléatoire.

      Nous utiliserons dans notre étude le modèle utilisé par Boujelbène et Slim (2006) sur la Tunisie qui est une version simplifiée du modèle de King et Levine. Ce modèle et celui de Pagano mettent en évidence l'interaction entre le secteur financier et le secteur réel dont l'évolution fera l'objet de la sous-section suivante.

      I - 2: Evoluition du Produit Intérieur Brut (PIB)

      L'évolution du PIB est marquée au Tchad par des périodes de chute et de rebond entre 1982 et 2007.

      A partir de 1982, le PIB a évolué pour atteindre 14,2% en 1983 avant de connaître une chute de 1985 à 1987 de -7,5% à cause de la guerre civile dans le sud et le nord du pays,qui ne permettait pas aux différentes structures d'exportations de jouer leurs rôles. Mais à partir de fin 1987, le PIB connaîtra un rebond malgré quelques périodes de chutes observées pour atteindre un pic de 33,7 % en 2004 suite à la concrétisation du projet pétrole et l'amelioration du climat des affaires. Le PIB connaîtra une baisse à partir 2005 pour atteindre -0,7% en 2006 suite aux problèmes liés à l'exploitation du pétrole.

      En 2007, le PIB a atteint 3,6% grâce la situation macroéconomique du Tchad caractérisée par un raffermissement de l'activité économique, sous l'effet principalement d'un accroissement des dépenses d'infrastructures publiques, d'une intensification des depenses d'exportation, de recherche, de développement et de production des compagnies pétrolières. L'économie tchadienne frappe aussi par la grande stabilité du poids des composantes du tableau ressource emplois; ce qui révèle une grande rigidité de la structure de l'économie. La production de biens et services représente, bon an mal an 80 % des ressources de l'économie, au moment où les consommations ( intermédiaires et finales ) représentent le même pourcentage des emplois.

      L'évolution du PIB est liée fortement à l'évolution des ses différentes composantes notamment la demande globale et l'offre globale.

      1-2-1 : Evolution de la demande globale

      La croissance a été imputable à l'apport positif de la demande globale, en raison notamment du dynamisme de la consommation privée, des investissements publics et privés. En revanche, les transactions avec l'extérieur se sont illustrées au cours de la période sous étude, par la baisse simultanée des exportations du pétrole et du coton fibre.

      a- La consommation globale.

      La consommation globale contribue à la croissance à hauteur de 0,2 points, soutenue principalement par la fermeté de sa composante privée ( 1,4 points ) en 2007 contre -0,3 en 1982. Cette évolution favorable des dépenses des menages serait liée à la revalorisation des salaires des agents de la fonction publique qui a connu une augmentation de 15% sur l'indice à partir de fin 2005 , aux recrutements dans les secteurs prioritaires notamment l'éducation, la santé et les affaires sociales. Cette évolution est aussi liée à la régularisation du règlement des salaires des agents de l'Etat et à la poursuite des créations d'emplois dans les secteurs d'hydrocarbures, du bâtiment et des travaux publics. Le concours de la consommation plublique, évalué à - 1,3 points, serait imputable à l'augmentation des dépenses courantes primaire, notamment des dépenses de biens et services, et des dépenses en matière de sécurité. Par contre la masse salariale de la fonction publique a continué à progresser passant de 15,6% en 1982 ou la situation économique du pays était à plat, à 33,7 % en 2007, en raison d'une conjoncture économique favorable.

      b- Les investissements bruts.

      Les investissements bruts contribuent à la croissance à hauteur de 5,5 points en 2007, contre 0,5 point en 1982, du fait de l'accroissement des dépenses d'équipements tant du secteur public que du secteur privé pétrolier.

      En effet, les investissements publics soutiennent la croissance à concurrence de 3,4 points, en relation principalement avec les surplus des revenus pétroliers destinés à financer les dépenses en capital dans les secteurs prioritaires. Ces ressources étaient consacrées à la mise en oeuvre des grands travaux de l'Etat en matière d'infrastructures routières, d'édification de nouveaux établissements scolaires, de réhabilitation d'hôpitaux et de centres de soin de santé primaire, ainsi que le développement des réseaux électriques et hydrauliques.

      Le concours de la formation brute de capital fixe du secteur privé non pétrolier était de 1,2 point en 2007 contre 0,3 point en 1982, compte tenu de l'acquisition et du renouvellement de l'outil de production dans les secteurs d'électricité et d'eau, de l'accroissement des capacités de production des entreprises des bâtiments et travaux publics, ainsi que l'extension des réseaux de la téléphonie mobile couvrant desormais tout le térritoire tchadien.

      Les investissements privés du secteur pétrolier participent positivement à la formation de la croissance à hauteur de 0,9 point en 2007 contre 0,0 point en 1982, en liaison avec le développement de la nouvelle concession de Maikeri ( 20 puits prévus ) au sud-ouest de Miandoum, les travaux d'exploration dans une partie du bassin du Lac Tchad, de Madiago, de Bongor, de l'ouest de Moundou, de Pala et du Salamat.

      c- La demande extérieure nette.

      La demande extérieure nette pèse sur la croissance à hauteur de 2,0 points, compte tenu de la participation négative de 1,3 point des importations de biens et services, en rapport avec l'accroissement des commandes à l'extérieur dans le cadre des projets des secteurs pétroliers. Cette évolution était neanmoins affectée par un apport négatif des exportations de biens et services ( - 0,8 % ), avec notamment la chute des ventes du coton Tchadien à l'extérieur, tandis que les exportations en volume de pétrole brut enregistrent un léger recul en dépit de la hausse des prix sur le marché mondial a cause de l' eau apparue précocement dans les puits.

      Figue 1: Graphique représentant l'évolution de taux de croissance du BIP en terme réel

      Source: Par l'auteur à partir des données de la BEAC

      I-2-2 : Evolution de l'offre globale

      L'évolution de l'offre globale concerne le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire.

      I-2-2-1: Secteur primaire

      Selon la Division de la Statistique Agricole, les récoltes brutes céréalières de la campagne 2007/2008 n'atteindraient que 1 972 035 tonnes, ce qui indiquerait une baisse d'environ 19 000 tonnes par rapport aux 1 991 122 tonnes de la campagne précédente.

      Au niveau des cultures de rente, la campagne cotonnière 2007/2008 n'a pu démarrer au cours du quatrième trimestre 2007 en raison des difficultés financières qu'a connues la Cotontchad. La production de pétrole brut s'est repliée de 7,5 % pour se situer à 7,3 millions de tonnes en 2007 (soit 52,4 millions de barils), contre 7,9 millions de tonnes (56,7 millions de barils) au cours de l'année 2006. Cette baisse s'explique par les difficultés techniques qui ont occasionné de nombreux arrêts sur certains champs et les remontées d'eau dans les puits et de la mise en exploitation d'un nouveau champ ( Maikeri ) au second semestre 2007.

      Dans le domaine de l'élevage, la production de viande s'est contractée de 7,4 %, en raison de fréquentes pannes techniques au niveau des abattoirs ainsi que de la recrudescence des abattages clandestins. Le secteur primaire ( agriculture et élevage ) constitue une part importante du Produit Intérieur Brut ( PIB ) du pays puisqu'il occupait environ 80 % de la population totale en 1982 et représentait 43 % du PIB. Malgré le recul observé dans l'économie, il demeure encore important avec 38 % du PIB en 1998. Cette structure du PIB change avec la concrétisation du projet pétrole au cours de l'année 2003, modifiant ainsi la structure du secteur primaire desormais composée non seulement de l'agriculture et de l'élevage mais aussi du pétrole avec un poids de 47,7 % du secteur primaire. L'extraction du pétrole donne un nouveau soufle à l'économie tchadienne à partir de 2003 et portant le taux de croissance du PIB en terme réel à 33,7 % en 2004 avant de fléchir à -0,7 % en 2006 pour se situer à 3,6% en 2007, suite à la chute d'extraction du pétrole et de prix du coton sur le marché mondial malgré l'augmentation de la production cotonnière .

      I-2-2-2:Secteur secondaire

      S'agissant du sous-secteur de l'industrie manufacturière, les activités des entreprises industrielles ont, dans l'ensemble, affiché une nette reprise. A fin décembre 2007, le chiffre d'affaires global a augmenté de 16,2 %, progressant de 80 milliards à 92,96 milliards, en raison d'une demande soutenue des ménages.

      Les activités artisanales ont cependant un poids de 45 à 47 % du secteur secondaire. Elles relèvent aussi essentiellement du secteur informel qui est en fin de compte, le poumon de l'économie tchadienne.

      De même, la production énergétique et les activités du secteur des Bâtiments et Travaux Publics (BTP) ont été dynamiques, en rapport avec l'augmentation des capacités de production et la poursuite des grands chantiers de construction et d'aménagement des routes.

      I -2-2-3 Secteur tertiaire

      Au terme de l'année 2007, les activités commerciales et de services ont été, dans l'ensemble, soutenues en liaison avec la reprise générale des activités hors pétrole.

      Figure 2: Ventilation sectorielle du BIP

      Source: Estimation de l'auteur sur la base des données de l'INSEED

      SECTION 2: Evolution du sécteur financier et monétaire tchadien

      C'est dans un environnement international relativement favorable que s'inscrivent les activités économiques et financières tchadiennes. D'une manière générale, au cours des ces dernières années, les perspectives économiques se sont caractérisées principalement par une croissance économique soutenue qui s'est accompagnée d'une maîtrise de l'inflation, d'une consolidation des finances publiques, d'une bonne tenue des comptes extérieurs courants, et le renforcement du système bancaire

      2- 1: Evolution de l'inflation

      Sur le front des prix, les poussées inflationnistes de 8,1 % en 2006 ont fait place à une déflation de 4,0 % en 2007 et ce, en dépit de la hausse des prix importés d'environ 2,7 %. En effet, l'indice des prix des produits locaux a reculé de 11,4 % sous l'effet de la baisse de 13,3 % des prix des produits alimentaires, bien que ceux des biens manufacturés et des services se soient accrus respectivement de 0,4 % et de 0,8 %. Selon l'INSEED, les principales causes de cette déflation tiennent essentiellement à (i) l'abondance résultant de la bonne campagne agricole 2006/2007 des produits alimentaires, notamment les céréales, sur les différents marchés, (ii) aux vicissitudes des relations entre la Cotontchad et les cotonculteurs en début d'année 2006, ayant contraint certains de ces derniers à abandonner la culture du coton au profit de produits alimentaires tels que le céréales et les oléagineux, (iii) aux bitumages de certains axes routiers ayant contribué positivement à l'écoulement des produits alimentaires des régions productrices vers les grands centres de consommation.

      2 - 2: Situation des finances publiques.

      Les recettes budgétaires provisoires à fin décembre 2007 sont ressorties en hausse de 34,4 %, s'établissant à 760,3 milliards, contre 565,8 milliards un an plus tôt et de 150,4 millards en 1982. Elles représentent 98,4 % des prévisions de l'année 2007 (772,4 milliards). Cette évolution a été rendue possible par la progression de 67,9 % des recettes fiscales, grâce notamment au recouvrement efficace des impôts sur les revenus et les sociétés (+79,6 %), suite à la perception de l'impôt sur les sociétés pétrolières (425,8 milliards). Les taxes sur les biens et services et celles sur le commerce international ont également augmenté de 41,9 % et de 14,5 % respectivement, pour se situer à 33,4 milliards et à 46,6 milliards. Les recettes en capital ont, en revanche, baissé de 27 %, revenant de 2,9 milliards à fin décembre 2006 à 2,1 milliard à fin décembre 2007.

      Cependant, les recettes non fiscales ont diminué de 26,8 % au cours de la même période, se situant ainsi à 144,7 milliards contre 197,6 milliards un an plus tôt. Ce déclin est lié à la chute de 23,6 % des redevances pétrolières qui sont retombées de 173,4 milliards en décembre 2006 à 132,5 milliards un an plus tard, à cause du recul de la production de pétrole brut.

      Prenant en compte les droits constatés, les recettes à imputer et les variations de créances, les recettes, base encaissement, sont estimées à 764,8 milliards à fin décembre 2007, en hausse de 33,8 % par rapport au même mois de l'année 2006.

      Dans le même temps, les dépenses totales ont progressé de 60,3 %, pour se fixer à 558,9 milliards (87,9 % des prévisions de l'année 2007), contre 348,6 milliards un an auparavant. Les dépenses courantes ont augmenté de 53,6 %, entraînées par les hausses conjuguées des salaires et traitements des agents de l'Etat (+78,4 %), des achats de biens et services (+49,3%), des dépenses de transferts et subventions (+38 %), ainsi que du service de la dette (+104,5 %). Les dépenses en capital se sont également accrues de 84,6 %, passant de 75,8 milliards en décembre 2006 à 139,9 milliards à fin décembre 2007.

      En intégrant dans les dépenses totales les charges à imputer, qui s'élèvent à 26,5 milliards, ainsi que celles relatives au règlement des arriérés qui se chiffrent à 22,4 milliards, les dépenses totales, base caisse, se sont situées à 607,9 milliards à fin décembre 2007.

      Au total, la gestion des finances publiques s'est soldée, au 31 décembre 2007, par un excèdent, base caisse, de 155,2 milliards, contre 130 milliards un an plus tôt et par un deficit en 1982.

      2-3: Situation de la balance des paiements et de la dette

      Les données en volume du commerce extérieur, recueillies auprès de l'administration, font ressortir une évolution mitigée des exportations et des importations des biens et services non facteurs à fin décembre 2007, par rapport à la même période de l'année 1982. En ce qui concerne les importations, celles des hydrocarbures, des biens de consommation alimentaires et des matériaux de construction ont baissé respectivement de 4,1 %, de 6,6 % et de 3 %. Parallèlement, celles des équipements industriels et de transport chutaient de 47,8 %. En revanche, les entrées des autres produits ont progressé. S'agissant des exportations, elles ont baissé de 28,8 % pour la coton fibre, de 7,5 % pour le pétrole brut, de 78,5 % pour les cigarettes et de 4,8 % pour les biens de consommation alimentaires tandis que celles des produits divers progressaient de 251,8 %.

      S'agissant de la dette extérieure, l'encours s'est contracté en 2007, en rapport avec la dépréciation des cours du Dollar américain et du DTS par rapport à l'Euro et, les remboursements enregistrés pendant la période.

      2-4: Au niveau de la masse monetaire

      En relation avec la hausse observée au niveau de toutes ses composantes, la masse monétaire (M2) est passée de 63454 millions de franc Cfa en 1990 à 367703 millions de francs en fin juin 2007.

      L'analyse de la structure de la masse monétaire met en exergue une augmentation de la part de la monnaie scripturale( de 13728 millions en 1982 à 135600 millions en 2007), de même que la quasi monnaie a augmenté malgré des fluctuations de hausse et baisse pour atteindre 18782 millions en fin juin 2007 au lieu de 2746 millions en 1982. La part de la monnaie fiduciaire malgré les mouvements de baisse a connu une augmentation presque constante sur la période.

      2-5: Le systeme bancaire tchadien

                  Le système bancaire tchadien compte 7 banques la BAC (ex-BAST), la BCC, la CBT (ex-BDT), l'Ecobank Tchad (éx- BIAT), BSIC, la Financial Bank Tchad et la SGTB en decembre 2007 contre 2 en 1982. Le marché bancaire tchadien est dominé par trois banques, en termes de crédit et de dépôts.

                  En dépit d'un environnement extérieur favorable marqué par la hausse des cours mondiaux de pétrole, les résultats globaux de l'économie connaissent une baisse avec un taux de croissance du PIB réel de 3,6% en 2007 (contre 33,7% en 2004). Cette performance économique s'explique notamment par le recul de l'activité pétrolière resultant de la chute de l'extraction de brut, la baisse des cours mondiaux de coton, malgré la relance de la production vivrière dans des conditions climatiques favorables et la poursuite des grands travaux de l'Etat. Le taux d'inflation est mieux contenu à 4,0% en 2007 (contre 7,2% en 1982).  Par ailleurs, le programme conclu avec le FMI, objet de l'accord FRPC (Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance), semble se réaliser de manière satisfaisante pour permettre une accession à brève échéance au point d'achèvement de l'initiative PPTE renforcée.

      Dans ce contexte économique très favorable, le système bancaire tchadien a connu, à fin juin 2007, une légère croissance, qui ne reflète pas suffisamment la forte augmentation de l'activité de collecte des dépôts et de distribution des crédits.

      Tirant avantage de la bonne évolution du cadre macro économique du pays, en 2007 le système bancaire tchadien a établi une bonne performance, marquée par une impulsion des dépôts collectés qui font un bond à 186 milliards et des crédits distribués qui s'établissent à 148 milliards nettement supérieur à ceux de 1982, année ou le Tchad venait juste de sortir d' une grande instabilité politique qui ne favorise pas le climat des affaires.

      Le secteur bancaire tchadien se deploie dès lors dans une économie en forte croissance, une inflation sous contrôle, mais avec des contraintes importantes au niveau des infrastructures. Le système bancaire tchadien est exposé à plusieurs risques liés principalement à la forte concentration des dépôts et des crédits dans le portefeuille des banques, à la volatilité des cours du coton et à la qualité de l'appareil judiciaire qui n'apporte pas aux banques le soutien dont elles ont besoin dans le respect des contrats de recouvrement des créances. Les établissement de crédit font en outre face à des problèmes de gestion opérationnelle et financière inadéquate et leur offre de produits est limitée, bien que le secteur commence à être secoué par la concurrence.

                  Au plan du respect des normes prudentielles, la quasi-totalité des banques tchadiennes est apparue liquide et bien capitalisée pour assurer la couverture de leurs risques.

      CONCLUSION DU PREMIER CHAPITRE

      Au terme de ce chapitre nous avons mis en évidence le modèle de croissance endogène qui intégre le secteur financier comme le modèle de King et Levine. Cela nous a permis de suivre l'évolution du PIB et ses composantes et le secteur financier. La première section a montré que, évoluant dans un environnement économique favorable, la situation macroéconomique du pays s'est caractérisée par un raffermissement de l'activité économique entraînant une croissance économique soutenue. La seconde section, quant à elle, a presenté l'évolution du secteur financier et monétaire dans un contexte relativement favorable et stable. De manière générale, l'évolution du secteur réel influence le secteur financier et monétaire. Il se traduit alors par la maîtrise de l'inflation, l'amélioration de la situation du système bancaire, de la balance de paiement et de la dette. La bonne santé du secteur réel favorise le secteur financier et monétaire provoquant ainsi une impulsion des dépôts collectés et des crédits distribués. Ainsi l'évolution des indicateur du système financier fera l'objet de notre deuxième chapitre.

      CHAPITRE II : EVOLUTION DES INDICATEURS DU SYSTEME

      FINANCIER TCHADIEN

      La notion de système financier inclut en général les banques et les marchés financiers. Malgré les différences entre ces deux sous-systèmes, on ne fera pas de distinction entre ces deux formes dans notre étude dans la mesure où le système financier tchadien est essentiellement composé de banques.

      Depuis la réforme bancaire de 1989 et la mise en la place du nouveau dispositif de la politique monétaire, la situation financière des banques de la CEMAC en général, et en particuliér celles du Tchad semble plus intéressante au regard de certains indicateurs de la liquidité bancaire et d'allocation du crédit. En effet, l'évolution à la hausse des dépôts, aussi bien de la clientèle privée que du secteur public, ainsi que l'évolution des créances sur l'économie, montre un regain d'intérêt de la part des agents économiques au système financier. Cet intérêt qui est aujourd'hui accordé au système bancaire tchadien s'inscrit dans la logique des fonctions principales d'une banque. Santomero4(*) (1984) situe à trois niveaux le rôle d'une banque dans l'économie.

      Premièrement, la banque assure le rôle de diversification et d'évaluation des actifs financiers. Ce rôle s'explique par la capacité qu'a une banque d'évaluer le risque de défaut pour des prêts accordés sur la base des dépôts reçus de sa clientèle. Le second rôle de la banque relève de sa capacité d'intermédiation, qui consiste à collecter des ressources auprès des agents à capacité de financement pour les mettre à la disposition des agents à déficit de financement. Enfin, le troisième point qui justifie l'existence d'une banque est la forte corrélation entre rendement d'actifs et passifs, laquelle motive l'activité d'intermédiation et réduit le risque d'incertitude autour du profit espéré.

      Cet chapitre s'articule autour de points suivants: la section 1 est consacrée à l'évolution des indicateurs de liquidité du système financier essentiellement dominé par le secteur bancaire; la section 2 est, quant à elle, consacrée à l'évolution des indicateurs d'allocation du crédit et à l'influence du système financier sur la croissance.

      SECTION 1: Evolution des indicateurs de liquidité du système financier

      La liquidité d'une banque s'apprécie d'une manière générale par des actifs aisément mobilisables. Il s'agit des actifs facilement transformables sans perte de valeur, ni coûts de transaction. L'actif le plus liquide étant reconnu être la monnaie, peut-on lier l'excès de liquidité à une abondance du stock de monnaie dans l'économie ? Cette question ne gênerait en rien les économistes classiques, du fait de la neutralité de la monnaie sur l'activité réelle. Mais du côté des monétaristes, la question serait d'une grande importance, car la monnaie est au centre des fluctuations économiques. Outre cette appréhension de la liquidité par les agrégats monétaires, la liquidité d'une économie s'apprécie également au moyen des éléments de l'actif du bilan d'une banque. La prise en compte de la stabilité macroéconomique et financière dans les situations d'excès de liquidité induit nécessairement une interdépendance entre la liquidité du marché et celle des banques (Valla et al., 2006)5(*). Cette interdépendance dans les économies en développement ne s'explique que par l'interconnexion des marchés financiers et l'intense mouvement des capitaux.

      Par définition, la liquidité d'une banque est sa capacité à faire face à ses obligations de trésorerie suivant leur échéance (Valla et al., 2006). La littérature bancaire propose deux façons de définir la liquidité bancaire. Au sens strict, la liquidité bancaire est la liquidité nécessaire pour satisfaire les demandes de retraits de fonds à court terme émanant des contreparties ou pour couvrir leurs opérations. Au sens large, la liquidité bancaire est beaucoup plus proche de la liquidité de marché. C'est la capacité d'une banque à liquider un actif non monétaire dans le cadre d'une action en dernier ressort afin de lever des fonds en monnaie banque centrale (VALLA et al., 2006). Ces auteurs proposent les indicateurs de liquidité bancaire basée sur les actifs des bilans bancaires. Comme principaux indicateurs, on note : la gestion de la trésorerie et opérations interbancaires, titres acquis dans le cadre des opérations de prise de pension, titres de transaction, titre d'investissement auxquels on ajoute les engagements de refinancement hors bilan. A cette définition de la liquidité bancaire basée sur les actifs des bilans bancaires, l'on peut ajouter celle donnée par Poole (1968)6(*) et Baltensperger (1974) 7(*). Le modèle de gestion des réserves bancaires de Poole (1968) et Baltensperger (1974), qui a fait l'objet de nombreuses applications aussi bien dans les économies développées qu'en développement, est fondé sur une définition de la liquidité basée sur les réserves et les dépôts des banques. En effet, dans le cadre de leur activité d'intermédiation, les banques sont tenues de procéder à des ajustements de leurs portefeuilles aussi bien sur le marché monétaire qu'auprès de la Banque centrale. Ces ajustements s'expliquent aussi bien par d'éventuels retraits inopinés des agents que par le respect des normes réglementaires. La liquidité bancaire est donc une composante des actifs des banques. Pour simplifier, certains auteurs apprécient cette liquidité à travers le comportement des réserves libres des banques (réserves - réserves obligatoires). Ces derniers sont constitués des encaisses, des dépôts des banques en comptes courants ainsi que des placements à la banque centrale.

      Dans le cadre de cette étude, nous allons nous baser sur l'un des indicateurs de liquidité pour analyser l'évolution du système bancaire, notamment les dépôts bancaires au Tchad.

      1-1: Evolution des dépôts bancaires au Tchad

      De part le changement dans la politique monétaire et les differentes mesures de restructurations engagées, les dépôts à vue ont progressé, passant de 12084 millions en 1982 à 135576 millions en 2007 et les dépôts à terme de 2000 million en 1982 à 18782 millions en 2007. Mais cependant la progréssion des ces variables a connu une chute dans les années 1990, les agents économiques ont anticipé la dévaluation du franc CFA et ont retiré leurs dépôts du système bancaire entre le 31/ 12/ 1992 et le 31/ 12 / 1993, les dépôts à vue ont chuté de 617 millions et le dépôts à terme de 1358 millions. Le but étant à l'époque de convertir le francs CFA et de les replacer dans les comptes étrangers. La fuite des capitaux avait ainsi atteint des proportions alarmantes au cours du premier semestre 1993; 1 millard de FCFA sortait chaque jour de la zone franc.

      Pour tenter d'enrayer cette fuite, les autorités monetaires de la zone BEAC ont dans un premier temps rétabli l'utilisation des carnets de change et effectué les fouilles systématiques aux douanes pour verifier si les sortants ne transportaient pas de billets par devers eux. Ces mesures s'étant révélées insuffisantes , la fin de la convertibilité des billets CFA hors de la zone a été decidée le 02/09/1993. Cette mesure a été complétée le 13/09/1993 par la fin de la convertibilité des billets entre les deux zones UEMOA et CEMAC. Certe, la fuite des capitaux ( dépôts) a été ralentie, mais elle n'a pas été stoppée car, de manierè détournée, de nombreux agents ont continué à sortir avec de l'argent.

      A partir du moment où la dévaluation était devenue effective, les liquidités sont retournées dans la zone franc8(*) entre le 21/12/93 et le 31/12/94, les dépôts à vue ont progressé de 48% et les dépôts à terme de 18%; l'impact de la dévaluation sur les dépôts était alors devenu réel et positif.

      En 1997, les dépôts au Tchad avaient diminué avant de reprendre en 1999 comme l'indique le graphique ci-dessous.

      Figure 3: Graphique représentant l'évolution de dépôts bancaire

      Source: Par l'auteur à partir des données de la BEAC

      Au vu de ce graphique, il ressort que les dépôts ont augmenté à partir de 1982 ( fin de la guèrre civile) jusqu'à fin 1985 avant de diminuer en 1986 à cause des troubles à l'intérieur du pays et la guerre Tchad-Libye et reprennent en 1987 pour chuter à nouveau à partir 1990 jusqu'à fin 1993 à cause de la chute de l'ancien regime et le problème d'insécurité dans le pays. Les dépôts rebondissent à partir de 1994 ( après la dévaluation) jusqu'à fin 1997 pour devenir négative en 1998 en raison de la situation économique défavorable, caractérisée par la chute de la production cotonnière qui constituait le principal produit d'exportation et les arriérés de salaires.

      A partir de 1999, les dépôts reprenent et évoluent pour atteindre 100986 millions de franc en 2002 avant de chuter brevement en 2003. Mais à partir de 2004, les dépôts évoluent pour atteindre un point culminant en 2006. Chiffre qui s'explique par l'amélioration de la situation économique générale due aux rapatriements des recettes d'exportation ( surtout pétrolierè) et par la reussite des mesures de réformes mises en place.

      1-2 : Evolution de dépôts par nature et durée

      Les différentes réformes mises en place et la situation macroéconomique du pays ont contribué à l'amélioration de collecte des dépôts bancaires notamment, les dépôts de l'Etat, les dépôts à terme et d'épargne et les dépôts à vue comme l'indique la figure ci-après.

      Figure 4 : Graphique représentant l'évolution de dépôts par nature et durée.

      Source : Par l'auteur à partir des données de la BEAC

      Les dépôts de l'Etat9(*) sont passés de 3560 millions en 1982 à 31759 millions en 2007. Les dépôts à vue ont suivi le mouvement avec respectivement 123492 millions en valeur absolue malgré une chute observée au cours des quelques années. Pour les dépôts à terme et d'épargne ils ont subi une augmentation de 16782 millions en valeur absolue.

      Au total, la reprise des dépôts est devenue une réalité dans le système bancaire Tchadien; ces dépôts ont- ils été transformés effectivement en crédit?

      SECTION 2: Evolution des indicateurs d'allocation du crédit

      Au niveau de la distribution des crédits. Malgré les mesures de restructuration, les banques tchadiennes sont restées frileuses et s'engagent très peu dans le financement de l'économie.

      2-1 : Evolution des crédits bancaires au Tchad

      Les crédits bancaires ont suivi le même rythme que l'évolution des dépôts mais de façon moins que proportionnelle comme l'indique les différentes figures ci-àprès.

      Figure 5: Graphique représentant l'évolution du crédits bancaire

      Source : Par l'auteur à partir des données de la BEAC

      Au vu de ce graphique, il ressort que les crédits bancaires on connu une augmentation à partir de 1982 jusqu'à la fin de l'année 1986 à cause de la stabilité politique avant de chuter à partir de 1987 jusqu'à fin 1989 à cause de la guerre civile.

      La dévaluation n'a pas eu les effets escomptés et les crédits à l'économie ont diminué entre le 31/12/1993 et le 31/12/1994. Cette situation s'explique par une prudence excessive des banquiers, mais aussi par une diminution de la demande d'entreprise.

      Entre 1998 et 1999, ont observe la même tendance, les crédits ayant baissé. Cette tendance s'explique par les conséquences de la deuxième phase de restructuration engagée au second semestre 1995.

      De 2000 à 2007, les crédits ont connu une augmentation malgré quelque inflexion en 2002 et en 2004, cette évolution semble avoir au moins trois niveau d'explication: la forte amélioration de la liquidité du système bancaire, l'amélioration de climat des affaires et le nombre des banques créeés en augmentation ces dernières années ( 4 banques ont été créeés depuis 2000 et une est en cours de création ).

      Au cours de la période d'étude, l'évolution du crédit bancaire par durée s'est presentée de la manière suivante.

      Figure 6: Graphique représentant l'évolution du crédit bancaire par durée

      Source : Par l'auteur à partir des données BEAC

      De manière générale, les crédits bancaires ont évolué en dent de scie de 1982 à 2007 s'agissant des différents termes, un constat peut être fait au vu de ce graphique .

      Les crédits à long terme étaient inéxistants de 1982 à 1985 en raison de manque de confiance des intermédiaires financiers envers les emprunteurs qui se trouvaient dans une situation politique et économique incertaine. Mais à partir de fin 1985 à 1988 les crédits à long terme ont répris timidement avant de disparaître en fin 1989 à cause de la situation politique défavorable au climat des affaires. Ils ont progressé à partir de 1990 jusqu'à atteindre un pic en 2007 à cause de la situation favorable au climat des affaires.

      Les crédits à moyen terme relativement plus important ont gardé la même évolution au fil du temps malgré quelques périodes de chute.

      Enfin, les crédits à court terme quant à eux ont progressivement évolué avec le climat des affaires et la situation économique du pays.

      Au total, les crédits bancaires ont gardé la même structure qu'avant la restructuration avec une nette diminution des crédits à court terme et crédits à moyen terme. Les crédits à long terme restent presque négligeables malgré le rôle qu'ils sont appelés à jouer dans la formation brute du capital fixe.

      2-2 : L'influence des activites financiers sur la croissance

      L'objet des systèmes financiers est de s'interposer entre prêteurs et emprunteurs afin de rendre plus cohérents leurs décisions d'épargne et d'investissements, et finalement de faciliter leurs transactions. Cette interposition peut être réalisée de façon centralisée par un intermédiaire financier qui doit être capable d'assurer une allocation efficace de l'épargne vers l'investissement, en évitant à la fois un endettement excessif des entreprises par rapport aux fonds disponibles, une sous utilisation des capacités de financement conduisant à des situations de sous-emploi de l'épargne, ou bien encore une mauvaise utilisation de ces capacités conduisant à financer les projets les moins rentables.

      En effet, la relation financière élémentaire directe entre un épargnant et un emprunteur présente de grandes faiblesses. D'une part, une telle relation exige une complémentarité totale, sur un certain laps de temps au moins entre deux projets individuels, l'un d'épargne et l'autre d'investissement. Or cette double coïncidence entre projets à la fois sur le montant et sur la durée n'a aucune raison d'être systématiquement vérifiée. D'autre part, le financement d'un projet d'investissement crée généralement des risques et des problèmes d'asymétrie informationnelle qu'un investisseur isolé n'est pas toujours à mesure d'assurer. L'intérêt majeur d'un système financier développé est à la fois de rendre compatible dans le temps des projets qui ne le sont pas à une date donnée, et de réduire les asymétries informationnelles et les risques afin de favoriser l'investissement et donc la croissance. A ce titre, c'est à travers les principales fonctions qu'exercent les systèmes financiers qu'on mesure leurs effets sur la croissance.

      2-2-1 : Les Principales fonctions des systèmes financiers

      Levine (1996) récence cinq arguments qui peuvent fonder théoriquement l'existence d'une liaison positive et forte entre le système financier et la croissance :

      - Le système financier faciliterait la protection contre le risque et le partage de celui-ci ;

      - Il permettrait une acquisition de l'information et une allocation optimale des ressources ;

      - Il permettrait un meilleur contrôle des dirigeants et de l'entreprise par les actionnaires ;

      - Il faciliterait la mobilisation de l'épargne domestique ;

      - Enfin, la présence d'un système financier suffisamment développé faciliterait l'échange de biens et services.

      2-2-1-1 : La facilitation de la protection contre le risque et son partage

      Les institutions financières naissent du fait qu'elles devraient faciliter la gestion du risque lié aux coûts d'information et de transaction spécifique. Nous allons ici distinguer deux types de risques. Le risque de liquidité et le risque de diversification du portefeuille.

      Levine définit la liquidité comme la facilité avec laquelle les agents économiques peuvent convertir leurs actifs non liquides en actifs liquides, notamment la monnaie. Le risque de liquidité naît donc à cause des incertitudes associées à la conversation des actifs. Ces incertitudes sont liées aux asymétries d'information et aux coûts de transactions.

      Le lien entre la liquidité et le développement économique provient du fait que certains projets à rendement élevé nécessitent des financements de long terme. Or un tel comportement est incompatible a priori avec les intérêts des épargnants. Par conséquent, si les systèmes financiers n'augmentent pas la liquidité pour les investissements de long terme, il y aurait moins de projets à haut rendement qui apparaîtront. Levine soutient que cette gestion du risque de liquidité peut être faite en plus des marchés financiers par les banques. S'agissant de ces dernières, Diamond et Dybvig (1983) dans leur modèle montrent qu'il est excessivement coûteux d'observer les chocs qui affectent les individus, et par conséquent, il est impossible de passer des contrats financiers contingents (où tous les états de l'économie sont prévus). Sous de telles conditions, les banques peuvent offrir des dépôts liquides aux épargnants et entreprendre un mixage des investissements liquides et à faibles rendement pour satisfaire les besoins de liquidité des épargnants, et des investissements illiquides et à rendement élevé. En fournissant la demande de dépôt et en choisissant un mixage approprié des investissements liquides, les banques fournissent une assurance complète aux épargnants contre le risque de liquidité, pendant que simultanément elles facilitent les investissements de long terme à travers le financement des projets à rendement élevé. Ainsi, en éliminant le risque de liquidité, les banques peuvent accroître l'investissement en actifs illiquides, à haut rendement et accélérer la croissance économique (Bencivenga et Smith, 1991).

      Cependant Pagano (1994) montrent dans un modèle avec un capital physique et externalité, qu'une liquidité accrue peut diminuer le taux d'épargne et la croissance économique.

      En plus de la réduction du risque de liquidité, les systèmes financiers devraient aussi atténuer le risque de diversification du portefeuille. L'habileté des systèmes financiers à fournir des services de diversification du risque peut affecter la croissance économique de long terme en modifiant l'allocation des ressources et les taux d'épargne. Lorsque les épargnants sont généralement averses au risque, les projets à haut rendement deviennent plus risqués que ceux à faible rendement. Par conséquent, les systèmes financiers qui facilitent la diversification du risque tentent d'induire une modification du portefeuille vers des projets dont le rendement attendu est élevé (Saint-Paul, 1992). En plus du lien de la diversification et de l'accumulation du capital, elle peut également affecter le taux de changement technologique. L'habileté à détenir un portefeuille diversifié en projets innovateurs réduit le risque et encourage l'investissement en activités innovatrices porteuses de croissance. Par conséquent, tout système financier qui facilite la diversification du risque peut accélérer l'innovation technologique et la croissance économique (King et Levine, 1993a).

      2-2-1-2 Acquisition de l'information et l'allocation des ressources

      D'une part, les banques, à partir des informations recueillies sur la nature des chocs auxquels s'expose une économie, répartissent au mieux l'épargne collectée lorsqu'elles sont parties prenantes des projets d'investissements. Tant qu'il y a séparation nette entre actifs monétaires et actifs financiers, les banques continueront à remplir la fonction d'intermédiation financière. En atténuant les risques par la mobilisation de l'épargne, le système financier incite les épargnants à investir dans les projets à taux de rentabilité interne élevé (Saint Paul, 1992) et contribue à accélérer les changements technologiques. L'orientation des investissements est facilitée par l'existence d'un système financier qui est l'agent dont les coûts de transaction et d'information concernant un projet précis sont les plus faibles (information relative aux dirigeants, aux débouchés des produits, à la capacité technologique, etc...). Les intermédiaires financiers suppléent aux frictions du marché et rendent l'information, assimilable à un bien public (Stiglitz, 1985).

      Par ailleurs, l'intérêt majeur d'un système financier est de rendre compatible dans le temps des projets qui ne le sont pas à une date donnée, et de réduire les risques et les asymétries informationnelles afin de favoriser l'investissement et donc la croissance (Laroche et al, 1995). A ce titre, Diamond (1984) montre que les coûts d'acquisition d'information créent des incitations à l'émergence des intermédiaires financiers. Pour illustrer cette idée, supposons qu'il existe un coût d'acquisition d'information à propos d'une production technologique.

      En l'absence d'intermédiaires financiers, chaque investisseur doit payer ce coût fixe. En réponse à cette structure de coût d'information, les groupes d'individus pourraient se constituer en intermédiaires financiers afin d'économiser les couts de Traitement et d'acquisition d'information à propos d'investissement. Au lieu que chaque individu supporte seul ce coût, un intermédiaire peut le faire sur tous ses membres. Il en résulte donc une économie des coûts d'acquisition d'information qui facilite l'obtention d'information à propos des opportunités d'investissement, et par là, améliore l'allocation des ressources.

      L'habileté avec laquelle les intermédiaires financiers acquièrent et traitent l'information devrait alors avoir d'importantes implications sur la croissance économique. Car plusieurs firmes sollicitent ce financement à travers les intermédiaires financiers et les marchés qui assurent mieux la sélection d'entreprises et des firmes prometteuses. Ainsi, ils induiront une allocation efficiente du capital et une croissance rapide (Greenwood et Jovanovic, 1990).

      En dehors de l'identification de la meilleure production technologique, les intermédiaires financiers devraient aussi stimuler le taux d'innovation technologique en identifiant les entrepreneurs qui ont de bonnes chances d'initier avec succès de nouveaux processus de production des biens (King et Levine, 1993a).

      2-2-1-3 Le contrôle des actionnaires sur les managers et sur l'entreprise

      Une fonction importante du système financier est également de réduire les problèmes d'asymétrie d'information entre investisseurs et emprunteurs. En effet, un obstacle aux transactions directes réside dans la crainte des investisseurs d'être mal informés par les emprunteurs qui peuvent sous-évaluer leur profit ou gérer la firme selon le critère de maximisation de leur seule utilité. Ces problèmes d'asymétrie d'information peuvent se produire ex ante et impliquer la mise en oeuvre de projets trop risqués favorisant les actionnaires ou au contraire conduire à l'abandon de projets rentables. Ils peuvent également se produire ex post et conduire à une utilisation frauduleuse des capitaux levés par les actionnaires (Jensen-Meckling, 1976). Dans tous les cas, ils engendrent une mauvaise utilisation du capital financier disponible. Pour améliorer la qualité de cette allocation, le système financier doit donc à la fois identifier les risques ex ante et gérer les risques ex post via une fonction de monitoring. De ce point de vue, il est très souvent montré dans la littérature que le contrat de financement optimal est un contrat de dette favorisant les banques par rapport aux marchés de financement direct (Diamond, 1984). Tout ceci permet donc d'éviter les problèmes d'aléa de moralité généralement constatés à travers les arrangements possibles entre propriétaires et gestionnaires d'entreprises. A ce titre, Bencivenga et Smith soulignent que les contrats financiers qui améliorent le contrôle collectif tentent de promouvoir une accumulation rapide du capital et de la croissance en améliorant l'allocation du capital. Cependant Raffinot et Venet10(*) (1998) soutiennent que ce contrôle reste un peu anecdotique dans le cadre d'un pays en développement.

      2-2-1-4 La mobilisation de l'épargne

      L'une des composantes essentielles de l'activité est de rendre compatible des projets individuels d'épargne et d'investissement afin d'éviter des situations de sur ou sous utilisation des capitaux disponibles. Cette fonction peut être assurée aussi bien par des marchés décentralisés que par les intermédiaires bancaires.

      Les marchés décentralisés confrontant à chaque instant offre et demande de capitaux, ils assurent à chaque investisseur (respectivement entrepreneur) de trouver sur le marché un entrepreneur (respectivement investisseur) dont la demande (respectivement offre) de capitaux correspond à la sienne. Cependant, le fonctionnement d'un tel système repose à la fois sur une nécessaire profondeur du marché et sur une gamme suffisamment vaste de produits capables de satisfaire tout type de besoin financier. De ce point de vue, les marchés à terme jouent d'ailleurs un rôle important puisqu'ils permettent de confronter décisions d'épargne et d'investissement dans un cadre inter temporel. Ainsi par exemple, si le volume des prêts à terme est trop important, l'information est transmise aux marchés comptants par une baisse des taux qui favorise le lancement de nouveaux projets, lesquels utiliseront à terme le surplus d'épargne dégagée dès aujourd'hui pour demain. L'adéquation de l'épargne à l'investisseur se trouve alors mieux assurée. Le développement des activités financières entendu dans le sens d'une augmentation du volume des marchés et de la palette de produits proposés, permet alors une augmentation de la part de l'épargne effectivement consacrée à l'investissement, et génère ainsi un niveau de croissance supérieur.

      Les intermédiaires centralisés, quant à eux, collectent l'épargne et, disposant alors d'un volume de capitaux suffisamment important, ils peuvent s'adapter à chaque instant aux besoins financiers respectifs des investisseurs et des épargnants. En outre, le principe même de leur fonctionnement (négociation préalable à tout financement et gamme assez large de produits proposés) leur permet d'établir un échéancier correct des retraits et dépôts à venir, et donc d'assurer l'adéquation entre la maturité de l'épargne qu'ils collectent et celle de l'investissement qu'ils financent.

      Le système financier a également pour fonction de faire bonne utilisation de l'épargne disponible en le dirigeant vers les investisseurs les plus productifs. Pour cela, ils doivent en particulier réduire l'incertitude des épargnants en diversifiant les risques de liquidités. En effet, l'un des obstacles majeurs aux transactions entre prêteurs et emprunteurs réside dans la peur des premiers de devoir disposer plus tôt que prévu de leurs placements.

      Ce besoin de liquidité peut les conduire à favoriser des investissements liquides et peu productifs au détriment de projets de plus long terme. Bencivenga et Smith (1991) montrent qu'un système bancaire permet de réduire ce risque de liquidité. En effet, en l'absence des banques, les ménages se protègent des chocs de liquidités par des investissements en actifs liquides mais peu productifs. Cette inefficacité peut être considérablement réduite par les intermédiaires financiers qui, ayant un grand nombre de déposants, ont la capacité de mettre en commun les risques de liquidités des épargnants et d'investir une part plus importante de leurs fonds dans des projets illiquides mais plus productifs. Il est ainsi montré que les banques augmentent la productivité des investissements, à la fois en dirigeant les fonds vers des technologies illiquides à haut rendement et en réduisant le nombre d'investissements gâchés par des liquidités prématurées.

      2-2-1-5 Le développement des échanges des biens et services

      Bencivenga et Smith (op.cit) en se référant à l'exemple de l'Angleterre du 19è siècle, ont montré que les révolutions industrielles et managériales suivent une révolution financière. Cette thèse conforte l'idée que le système financier accélère la mise en oeuvre de projets industriels, de découvertes et d'inventions technologiques. En effet, si l'on admet que les épargnants ont des exigences en termes de retour sur investissement, il faut convenir que les intermédiaires financiers et même le marché les ont conduits à investir leurs fonds dans des projets incorporant de la technologie récente et/ou susceptible d'effets d'entraînement. Le système financier est en ce sens un accélérateur d'échanges de biens et services, de division du travail, de spécialisation et d'innovation, ne serait-ce que par rapport à un système de troc dominé par le « truisme de la double coïncidence des besoins ». Il contribue à la diminution des coûts de l'éducation, catalyse l'accumulation inter temporelle des talents (Severino J.M ,1999 ). L'idée centrale à retenir est que les marchés financiers et monétaires exercent des effets allocatifs sur la croissance en influençant les taux de rentabilité, des projets, l'accumulation du capital et l'activité réelle.

      Le cheminement théorique par lequel les intermédiaires financiers influencent l'activité économique est synthétisé sur la figure suivante, inspirée de Levine (1997).

      Imperfections du marché

      -Asymétrie d'information

      -Coûts de transaction

      Fonctions des intermédiaires financiers

      -Mobilisation de l'épargne

      -Faciliter les transactions financières, gérer les risques et diversifier les actifs

      -Choix d'investissements, Expertise et allocation des ressources

      -Surveillance des entrepreneurs et contrôle des entreprises

      -Favoriser l'échange des biens et services

      Canaux de transmission à la croissance

      -Accumulation du capital plus efficace

      -Financement de l'innovation technologique

      -Les effets externes (externalités)

      Croissance économique

       

      Figure 7 : Cheminement théorique de la transmission de la finance à la croissance, Levine (1997).

      CONCLUSION DU DEUXIEME CHAPITRE

      Ce chapitre a mis en évidence l'évolution des différents indicateurs du système financier. Les crédits bancaires ont évolué en fonction de l'évolution des dépôts bancaires au cours des ces dernière années. La contrainte de liquidité apparaît ainsi être un bon indicateur de mesure de l'efficacité du système financier, surtout pour le pays en développement. Comme le souligne Fry (1997), le système financier de ce pays se caractérise par le poids prépondérant des banques dans le système de finance formelle. Un système bancaire plus efficace se traduit par une diminution des ressources improductives, au profit de l'investissement productif, élément qui favorise le développement à long terme. Toutefois, l'amélioration de la situation politique et économique du pays influence le système bancaire en matière de mobilisation et d'allocation efficace de l'épargne permettant d'assurer un meilleur développement de l'économie.

      CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

      Au terme de cette partie nous avons mis en évidence l'apport de modèle de croissance endogène dans une économie, en l'occurrence celle du Tchad, ensuite une synthèse de l'évolution historique de cette secteur a été donné. De manière générale la stabilité du secteur réel est particulièrement importante dans les pays en développement, dont les structures de production sont souvent très sensibles à des chocs intérieurs et extérieurs. Il est presque évident que la stabilité macroéconomique est importante pour la solidité du système bancaire et financier.La solidité du système financier exige essentiellement un contexte macroéconomique stable, un secteur privé dynamique, un cadre juridique favorable permettant une bonne administration interne des institutions financières et une discipline externe exercée par le marché, ainsi qu'une réglementation et un contrôle rigoureux. La mise en place et le maintien d'un système bancaire solide ne sont possibles que si les prix et d'autres variables nominales de l'économie évoluent de manière relativement stable et si l'activité économique progresse à un rythme raisonnable. C'est pour cette raison que l'instabilité du secteur réel a toujours entraîné celle des systèmes financiers dans les pays en développement et que la stabilisation macroéconomique a été considérée comme une condition préalable clé de la restructuration des banques dans les pays en développement après la crise bancaire. Un environnement macroéconomique sain et la croissance économique sont indispensables au développement d'un système bancaire viable. Ce double apport permet à présent de rechercher les moyens de vérification de relation reciproque entre les deux secteurs comme nous l'avons supposé dans nos hypothèses.

      DEUXIEME PARTIE : DETERMINATION DU LIEN ENTRE LE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE AU TCHAD

      Le lien entre la croissance économique et le développement financier a été reconnu dans la littérature économique depuis plus de trois décennies: Bagehot (1873), Schumpeter (1912), Goldsmith (1955, 1969), Gurley et Shaw (1955, 1960) en furent les précurseurs. Rapidement la structure financière devint même un des éléments de la stratégie de développement économique sous l'impulsion des auteurs comme Gurley et Shaw (1967),Mckinnon (1973, 1991), et récemment King et Levine (1993).

      Dans toutes ces études, les conclusions confirment qu'un sytème financier efficient active la croissance économique tout en l'orientant. Cependant la corrélation est largement admise, mais le sens de causalité reste contesté11(*) opposant, d'une part, le développement financier exogène (conduit par l'offre du services financiers) et, d'autre part, le développement financier endogène ( induit par la demande de services financiers). Ainsi cette partie a pour objectif d'estimer la relation entre le développement financier et la croissance économique ( Chapitre III) et de mettre surtout en évidence la nature du lien entre le développement financier et croissance économique au Tchad et les mesures de politiques économiques à envisager ( Chapitre IV).

      CHAPITRE III: LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE LA MISE EN EVIDENCE DU LIEN ENTRE LE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU TCHAD

      Les principales études économétriques cherchant à étudier l'impact des systèmes financiers sur la croissance proviennent des travaux précurseurs de Goldsmith [1969], Mc Kinnon (1973) et Shaw (1973). Leur problématique cherchait à mesurer les conséquences en termes de croissance des politiques de répression financière mises en place après les différents conflits mondiaux et la crise des années 30. Le secteur financier accélère la croissance économique et améliore les performances d'une économie en facilitant le déplacement de capitaux vers les secteurs les plus productifs. Pour Mc Kinnon, l'essor des marchés financiers et l'approfondissement de l'intermédiation aident le développement économique, en opposition à la situation où les investisseurs sont contraints de s'autofinancer intégralement.

      Ce chapitre s'article autour de deux points. La première section présente la méthodologie concernant la modélisation de la relation entre le secteur financier et le secteur réel. La seconde section, quant à elle, présente les considérations méthodologiques liées aux propriétes statistiques des indicateurs et aux procédures d'estimation.

      SECTION 1: Les considérations méthodologiques liées à la modélisation de la relation entre le secteur financier et le secteur réel.

      Les liens entre le développement financier et la croissance économique ont fait l'objet de nombreux travaux empiriques dans les années récentes. Leurs conclusions sont relativement concordantes quant à l'impact positif du développement financier sur la croissance.

      1.1. les différentes analyses empiriques

      Goldsmith (1969) est l'un des pionniers dans l'étude des liens entre croissance et développement financier. Son étude portée sur un échantillon de 35 pays sur la période 1860-1963 a abouti au fait qu'il existe une liaison entre le secteur financier et le secteur réel. Son étude cependant présente des limites : d'abord il ne tient pas compte des variables de contrôle pouvant influencer la croissance économique et ensuite il n'identifie pas le sens de causalité.

      King et Levine (1993), en voulant remédier à ces faiblesses, ont porté leur analyse sur un échantillon de 80 pays développés sur une période allant de 1960 à 1989 en examinant l'ensemble des facteurs financiers susceptibles d'influencer la croissance à long terme.

      Dans leur conclusion, ils notent une contribution positive et statistiquement significative des variables financières sur le secteur réel. A cet effet, ils ont considéré comme variables financières trois indicateurs qui sont : les engagements liquides du secteur financier rapportés au PIB et représentés par le ratio (M2/PIB) ; les dépôts auprès des banques commerciales rapportés à ces même dépôts majorés des dépôts des banques commerciales auprès de la banque centrale et enfin le montant des crédits accordés aux entreprises privées toujours rapportés au PIB. A travers le premier indicateur, ces deux auteurs ont démontré une forte corrélation positive entre le PIB réel par tête qui représentait la variable endogène et la taille du système financier.

      Par le biais du second, ils mesurent le degré avec lequel les banques de dépôts et la banque centrale allouent les crédits. Mais cet indicateur présente deux faiblesses dû au fait que dans un premier temps les banques ne sont pas les seuls intermédiaires financiers pouvant accorder des crédits à l'économie surtout dans les pays en développement et en particulier dans les pays d'Afrique subsaharienne. Deuxièmement, celles-ci peuvent aussi financer les dépenses publiques comme c'est le cas dans les pays en développement. Le dernier indicateur répond à son tour positivement et significativement à l'accroissement du PIB réel par tête.

      Levine et Zervos (1998) ont essayé dans leur étude d'évaluer l'incidence de la bourse et le développement du secteur bancaire sur la croissance économique. Ils ont utilisé à cet effet un échantillon de 49 pays sur la période 1976-1993 et ont considéré comme variables financières : le ratio de rotation des actifs, le ratio de capitalisation boursière, la volatilité du marché et les indicateurs du développement bancaire. Ils considèrent comme variables endogènes: le taux de croissance du PIB réel, du capital, de la productivité et de l'épargne comme l'ont considéré King et Levine (1993). Leur résultat met en lumière l'impact des variables financières sur la croissance économique. Selon la conclusion de ces deux auteurs, il existe deux mécanismes à travers lesquels l'impact du développement financier se manifeste:Le premier concerne l'augmentation de l'efficacité du capital, grâce à la meilleure allocation des ressources ; le second concerne la mobilisation de l'épargne qui accroît le volume d'investissement. Ils concluent enfin dans leur étude que les économies ayant un niveau élevé de développement financier présentaient des taux de croissance assez importants.

      Anne Joseph, Marc Raffinot et Baptiste Venet (1998) dans une étude intitulée «l'approfondissement financier et croissance : analyses empiriques en Afrique sub-saharienne », pour la période 1970-1995 ont conclu que l'approfondissement financier joue un rôle dans la croissance réelle d'une grande majorité des pays de l'U.E.M.O.A, ainsi que dans le cas du Cameroun entre 1963 et 1995. Ils ont utilisé dans leur étude d'une part, la croissance économique mesurée par le PIB réel par tête comme régresseur et d'autre part, les variables financières telles que : le ratio M2/PIB étant donné le faible nombre d'institutions financières non bancaires dans les pays d'Afrique sub-saharienne ; le ratio quasi-monnaie/M2, variable destinée à rendre compte des progrès de l'intermédiation financière dans la mesure où c'est au travers de la croissance des dépôts à terme et d'épargne que les intermédiaires financiers sont supposés pouvoir pleinement jouer leur rôle de promoteur de l'accumulation de l'épargne domestique et d'orientation des ressources vers l'allocation optimale des ressources ; l'encours nominal de crédits au secteur privé et l'encours réel de crédit par habitant. Ils concluent à partir de leur résultat qu'il existe dans six cas sur sept (non compris la Guinée Bissau dû à son intégration récente à l'union), un lien de causalité au sens de Granger entre approfondissement financier (mesuré par M2/PIB) et croissance de la sphère réelle. Seul le Niger n'exhibait aucun lien de causalité significatif (ce résultat n'implique pas forcément l'absence de lien économique entre les deux secteurs dans ce pays). Pour ce qui concerne le Togo dans cette étude, les deux auteurs ont conclu qu'il existait un lien unidirectionnel allant du secteur réel au financier.

      Saint Marc en 1972 avait montré que les pays les plus riches de l'UMOA se caractérisaient par des ratios d'approfondissement financier plus élevés. En effet, en 1992, Spears dans une étude sur 10 pays africains sur la période 1966-1986 a obtenu une corrélation proche de l'unité entre approfondissement financier et croissance dans 9 pays. L'auteur a utilisé trois indicateurs de développement financier tels que le ratio des dépôts à vue et des comptes d'épargne rapportés à M2, et les agrégats monétaires M2 et M3 en proportion du PIB. Malheureusement, l'absence de certaines variables (variables de contrôle) peut laisser supposer un problème d'identification, et donc une surévaluation de l'impact du développement financier sur la croissance économique.

      Ouédraogo Idrissa (1985) conclut à partir de ses résultats que de façon générale, l'hypothèse de complémentarité de McKinnon qui stipule que « la détention d'encaisses monétaires est un préalable à l'investissement et donc qu'il existe une complémentarité entre la demande d'encaisses monétaires réelle et l'investissement » n'est pas vérifiée dans son analyse au sein de l'UMOA. L'auteur affirme également que ses résultats sont contradictoires et le justifie par la non prise en compte des réalités spécifiques particulières à chaque pays en développement qui composent son échantillon. Il préconise qu'il faut abandonner les modèles de développement propices aux pays à économie développée, c'est-à-dire de rompre avec le « capitalo-centrisme ».

      Berthélemy et Varoudakis (1998) ont porté leur analyse sur la contribution du développement financier à la croissance économique en utilisant des données de Panel. Ils ont considéré 82 pays pendant six périodes quinquennales dès le début des années soixante jusqu'aux années quatre vingt dix. Ces deux auteurs utilisent comme variable explicative le taux de croissance comme il a été utilisé par Mankiw, Romer et Weil (1992).

      Toutefois, ils traitent différemment la variable M2 / PIB considérée comme un indicateur de développement financier d'un pays. En effet, le traitement de cette variable est modifié par rapport aux travaux antérieurs dans la mesure où ils introduisent le rôle de la répression financière. Ils ont choisi de synthétiser son incidence par une variable indicatrice binaire qui vaut 1 pour les périodes précédentes à la réforme financière et 0 pour les périodes suivantes y compris la période de sa mise en place. Ces auteurs ont ajouté donc cette variable pour différencier l'impact du développement financier selon les périodes de répression financière et de libéralisation financière. Ils ont obtenu une influence minimale de la croissance du système financier en période de répression financière. Le coefficient associé à cette variable indicatrice multiplié par le ratio (M2 / PIB) est négatif et significatif. De là, les deux auteurs ont conclut q'un système financier réprimé, semble avoir une influence nuisible sur la croissance. Ce résultat confirme la position des défenseurs de la libéralisation.

      Par ailleurs, les deux auteurs ont constaté que le développement du système financier n'a pas un effet significatif sur la croissance. Le seul effet mis en évidence est un effet négatif lorsqu'il est associé à un régime de répression financière. L'explication proposée pour interpréter cette situation concerne la possibilité d'existence d'équilibres multiples de croissance en liaison avec le niveau du développement financier.

      Les mécanismes qui expliquent ces équilibres multiples reposent sur l'existence d'externalités réciproques entre la sphère financière et la sphère réelle: le développement du secteur financier accroît l'efficience de l'investissement et renforce la croissance, mais en même temps, la croissance de la sphère réelle favorise l'épargne et le développement financier, ce qui exerce un effet positif sur l'efficacité de l'intermédiation financière. Cette conclusion milite en faveur de la position de Patrick (1966) qui soutient une causalité inverse.

      Dans le cas d'existence d'équilibres multiples, la relation estimée pourrait être simplement

      Taux de croissance

      LM2

      *

      *

      *

      *

      *

      *

      *

      *

      une régression aberrante permettant de confirmer un impact positif de (M2/ PIB) sur la croissance comme la montre la figure suivante :

      Figure_8 : Illustration d'équilibres multiples de l'impact entre finance et croissance Berthélemy et Varoudakis (1998)

      Des interactions de ce type génèrent deux équilibres stables :

      Un « équilibre haut » avec forte croissance et développement normal du système financier et un « équilibre bas » avec faible croissance, où l'économie ne réussit pas à développer son secteur financier. Entre les deux, il y a un équilibre instable qui définit un effet de seuil du développement du système financier sur la croissance. Au-delà de ce seuil, l'économie converge vers l'équilibre avec forte croissance, alors que, en déça de celui-ci, elle reste bloquée dans une situation de piège de pauvreté.

      Le deuxième mécanisme à travers lequel le développement du système financier peut influencer la croissance est la meilleure mobilisation de l'épargne qui entraîne l'augmentation du ratio d'investissement. A cet égard, Berthélemy et Varoudakis (1998) ont estimé une régression pour le ratio d'investissement pour le même échantillon. Ces deux auteurs ont retrouvé le même résultat que celui vu au premier mécanisme : le développement financier ne semble pas influencer le comportement d'investissement.

      L'existence d'équilibres multiples de croissance implique que l'effet du système financier sur le volume d'investissement ne se manifeste pas sous une forme linéaire mais plutôt à travers un effet de palier analogue à celui identifié précédemment en ce qui concerne la croissance.

      Par le biais de cette analyse, ils ont validé l'idée suivant laquelle l'impact de l'approfondissement financier sur la croissance ne se manifeste qu'à partir d'un certain seuil (M2/PIB) au moins égal à 36,5%. Cela signifie que dans les pays ayant un faible ratio (M2/PIB) l'impact du développement financier sur la croissance ne sera pas significatif. Face à cette explication théorique, la recherche empirique a mis en oeuvre parallèlement une démarche très différente, fondée sur l'analyse statistique de causalité (le test le plus utilisé dans ce cas celui de Granger, 1983).

      Plus récemment, Gelbard et Leite ( 1999), Collier et Gunning (1999), et Ndikumana (2001) arrivent à la même conclusion que le développement financier a un impact positif sur la croissance économique en Afrique. L'étude de Gelbard et Leite (1999) est d'autant plus intéressante que les auteurs ont construit un indicateur composite de développement financier à l'aide de six indices représentant les caractéristiques majeurs des systèmes financiers des pays africains( la structure de marché et la compétitivité du système financier, l'éventail des produits financiers disponibles sur le marché financier, le degré de libéralisation financière, la qualité de l'environnement institutionnel, le degré d'ouverture financière et le degré de complexité des instruments de politique monétaire). L'enquête couvre 38 pays de l'Afrique subsaharienne entre 1987 et 1997. Les résultats des estimations économétriques montrent une relation positive entre l'indice composite de développement financier et la croissance du PIB par tête.

      Toutes ces études empiriques ont porté sur un échantillon de plusieurs pays. Les données en panel utilisées dans ces analyses peuvent ne pas refléter l'impact exact de l'approfondissement financier sur la croissance avec beaucoup de précision. En effet certaines études en séries temporelles portant sur un seul pays ont été menées pour valider ou non l'existence d'un lien de causalité entre le développement financier et le secteur réel.

      Boujelbène Younes et Chtioui Slim (2006) ont réalisé une étude sur la libéralisation et l'impact du développement financier sur la croissance économique en Tunisie. S'inspirant des travaux de Levine et Renelt (1992), King et Levine (1993), et Levine (1997), les deux auteurs confirment l'étroite liaison positive entre les variables financières et réelles, après avoir tenu compte des variables de contrôle comme les dépenses publiques, l'ouverture commerciale, le capital humain et le taux d'investissement national constituant des facteurs aussi fondamentaux dans une équation de croissance économique. Leurs résultats vérifient la relation positive et statistiquement significative entre les indicateurs de développement financier mesurés par : la surface de l'intermédiation financière rapportée au PIB, la disponibilité du système bancaire, la part des crédits alloués au secteur privé rapportée au PIB nominal, la liquidité de la bourse et la mesure de la croissance économique reflétée par le PIB réel par tête. Ils déduisent que le système financier peut donc contribuer à la performance de l'économie en Tunisie à partir des équations à correction d'erreurs analysées.

      Comme King et Levine (1993), les deux auteurs ont considéré le ratio du crédit bancaire accordé par les banques commerciales sur la somme de ces crédits et le montant de refinancement accordé par la banque centrale aux banques commerciales. En effet, depuis 1994, date de la dévaluation du franc CFA, la plupart des banques commerciales dans les pays de CEMAC sont surliquides, et la politique de refinancement par la banque centrale n'est tellement utilisée.

      1.2: Limites des analyses empiriques

      Les différentes analyses empiriques qui ont fait l'objet de la revue de littérature de cette analyse présentent deux grandes limites qu'il convient de souligner.

      Primo, dans la plupart des études empiriques, ce sont les données de panel qui sont utilisées et la relation de causalité n'est pas clairement mise en évidence. En effet, ces analyses précisent l'étroite liaison positive entre la finance et la croissance mais le sens de causalité reste moins clairement défini. La relation entre les deux secteurs est-elle uni ou bidirectionnelle ?

      C'est pour essayer d'apporter une réponse à cette question que Patrick (1966) par ses travaux s'interroge sur l'existence d'un lien de causalité inverse : en quoi le développement économique peut-il induire le développement financier ?

      Secundo, certaines études empiriques ont considéré le ratio du crédit bancaire accordé par les banques commerciales rapporté à la somme de ces crédits et le montant de refinancement par la banque centrale aux mêmes banques commerciales. Cet indicateur de développement financier ne semble pas adéquat pour cette analyse concernant le Tchad car depuis la dévaluation du franc CFA, le refinancement des banques commerciales par la banque centrale n'est plus propice comme politique monétaire car la presque totalité des banques commerciales étant surliquides n'ont plus besoin de refinancement. Il serait donc anormal d'utiliser cette variable comme indicateur.

      Parmi les modèles de croissance endogène permettant de formuler les interactions entre secteur financier et croissance, on trouve celui de Pagano (1993). Ce modèle explique les mecanismes par lesquels l'approfondissement financier accélère la croissance lorsque l'épargne augmente.

      1.3: Spécification économétrique

      Empiriquement, pour mesurer la contribution du développement financier sur la croissance, on peut retenir un modèle linéaire comme la théorie le formalise mais qu'on adapte par l'introduction des variables de contrôle et des variables financières.

      Pour cette analyse, la structure du modèle de Levine utilisée par Boujelbène et Slim (2006) sur la Tunisie est retenue.

      Ce modèle se présente comme suit :

      G(i) = á + âF(i) + uX(i) + åt [E5]

      Où:

      - G(i): indicateurs de développement réel (taux de croissance à long terme du PIB par tête, du stock du capital par tête, de la productivité).

      - F(i) : indicateurs de développement financier ;

      - X(i) : variables de contrôle (log du revenu par tête, Log du taux de scolarisation dans le secondaire, ratio des dépenses publiques au PIB, taux d'inflation, degré d'ouverture...)

      - åt : variable aléatoire, suivant une loi normale N(0 ;ó2).

      Le modèle qu'on veut estimer pour évaluer l'impact du secteur financier sur la croissance économique au Tchad de 1982 à 2007 se présente comme suit :

      Log(Yt) = áLog(Xt) + âLog(Zt) + åt [E6]

      Où : 

      - Y: PIB réel par tête

      - Xt : matrice des variables de contrôle dans une étude des déterminants de la croissance, il s'agit surtout du : taux d'investissement national, des dépenses publiques, de l'ouverture commerciale.

      - Zt : matrice des variables financières (indicateurs de développement financier) 

      - åt : variable aléatoire, suivant une loi normale N(0 ;ó2).

      SECTION 2 : Les considérations méthodologiques liées aux propriétés statistiques des series d'indicateurs et aux procédures d'estimation

      Dans cette section, il sera question de présenter dans un premier temps les différentes variables financières et réelles retenues pour cette étude et, dans un second temps, la procédure d'estimation.

      2-1 Présentation des variables financières et réelles retenues pour cette étude

      Cette sous-section se propose de présenter l'indicateur de croissance économique, les variables de contrôle associées au modèle et les variables financèires.

      2-1-1 L'indicateur de croissance économique

      Conformément aux travaux empiriques de Levine (1997), on utilise comme variable endogène le produit intérieur brut réel par tête (PIBRT en dollar américain, constant 1995). Il est souvent considéré comme le meilleur indicateur synthétique qui permet de mesurer la croissance économique d'un pays.

      2-1-2 Les variables de contrôle

      Partant des travaux de R. Levine (1997), cette analyse retient comme variables de contrôle qui sont les déterminants fondamentaux de la croissance économique au Tchad : le ratio des dépenses publiques rapportés au PIB nominal (dp) et l'ouverture commerciale (ouv). A cause de l'inexistence des données sur la variable taux d'investissement national concernant toute la période d'étude, celle-ci n'était pas prise en compte.

      2-1-3 Les variables financières

      Comme variables financières, cette analyse retiendra :

      ü M2 rapporté au PIB nominal qui mesure la profondeur financière (m2) ;

      ü Crédits privés alloués au secteur privé rapportés au PIB nominal (csp) ;

      ü Le ratio du crédit accordé par les banques commerciales sur le PIB nominal (cbc) ;

      Ainsi notre modèle à estimer se présente comme suit:

      PIBRt = â0 + â1cbct + â2cspt + â3m2t + â4dpt + â5ouvt + åt

      2-1-4 Sources des données

      Les données statistiques utilisées pour notre analyse sont des données secondaires. Elles ont été recueillies dans les bases des données de la banque mondiale et de la BEAC. Notre étude utilise des données annuelles couvrant la période de 1982 à 2007, soit une période de 25 ans. Pour des raisons d'homogéniété et de disponibilité des séries n'ont pas été prolongées jusqu'au déla de 1982, à cause notamment des différentes crises politiques et économiques qu'a connues le Tchad dans les années 70.

      2-2 Procédure d'estimation

      La méthodologie utilisée pour atteindre l'objectif de l'étude consiste à utiliser les nouvelles méthodes économétriques. Ces méthodes économétriques ont remis en cause les résultats obtenus par les études utilisant les régressions des séries temporelles sans passer par la vérification de la stationnarité des séries par le test de l'existence de racine unitaire et leur cointégration et faire ressortir la dynamique de long terme.

      En effet, la plupart des variables financières et économiques sont générées par un processus non stationnaire. Pour se prémunir du risque du manque d'information de long terme par le biais de l'utilisation du test de Box et Jenkins pour la résolution du problème d'auto corrélation, on fait appel au concept de cointégration initié par Granger (1983) et Engel et Granger (1987) ou à celui de Johansen.

      Ces méthodes économétriques vérifient donc la stationnarité des séries temporelles et dans le cas échéant les rendent stationnaires avant de les appliquer aux techniques statistiques. L'idée qui sous-tend la cointégration est que deux séries non stationnaires peuvent diverger à court terme, mais évoluer dans le même sens à long terme.

      Généralement cette méthodologie d'estimation se déroule en trois étapes :

      La première étape consiste à estimer le degré d'intégration des séries à l'aide des test de Dickey et Fuller Augmentés et du test de Phillips Perron.

      La seconde étape consiste à tester la présence éventuelle de relation de cointégration qui relie à long terme les séries si elles sont intégrées du même ordre. L'ordre d'intégration étant le nombre de fois qu'il faut différencier une série pour la rendre stationnaire.

      La troisième étape consiste à tester la causalité des séries en question.

      2-2-1 Ordre d'intégration des séries

      Pour déterminer l'ordre d'intégration d'une série, on utilise les tests de la racine unitaire dans les modèles Augmentés de Dickey et Fuller (ADF) comprenant successivement une tendance et une constante, en suite seulement une constante et enfin sans constante et sans tendance. Par le biais de ces tests, on met en évidence le caractère stationnaire ou non d'une série par la détermination d'une tendance déterministe ou stochastique.

      2-2 -2 Test de cointégration (Johansen)

      Une condition nécessaire de cointégration est qu'il faut que les séries soient intégrées de même ordre, sinon elles ne peuvent pas être cointégrées. Ce test sera approprié que si les variables dans la première étape sont intégrées du même ordre. Il s'agit d'étudier surtout l'indépendance entre ces deux séries sans faire l'hypothèse à priori sur les valeurs des coefficients qui les relient. La cointégration signifie l'existence d'une ou plusieurs relations d'équilibre à long terme qui peut être combinée avec les dynamiques de court terme des séries. Dans ces conditions, on utilise un modèle à correction d'erreur.

      2-2-3 Dynamique de court et de long terme entre les variables financières et réelles et causalité.

      Granger (1969) définit la causalité entre deux variables comme suit : on dit que la variable X est la cause de Y si la prédictibilité de Y est améliorée lorsque l'ensemble des informations relatives à X est pris en considération. La procédure utilisée par le test de causalité est celle de la représentation vectorielle autorégressive (VAR) d'ordre P.

      Le modèle à correction d'erreur a pour objectif de rechercher la liaison réelle entre les variables. Cette représentation est à la fois un modèle statique et un modèle dynamique. Autour de la relation de long terme, le modèle à correction d'erreur ( MCE ) permet d'intégrer les fluctuations de court terme. Le coefficient â qui doit être négatif, rend compte d'une force de rappel vers l'équilibre de long terme.

      Ainsi si le signe du â coefficient du résidu décalé estimé (force de rappel vers l'équilibre) est négatif et statistiquement significatif, on peut donc affirmer l'existence d'une relation de causalité à long terme allant de Xt à Yt. En plus le signe de â doit être négatif, pour qu'on puisse avoir un mécanisme à correction d'erreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme). â représente donc le coefficient de correction d'erreur qui mesure la vitesse d'ajustement de la variable endogène vers sa valeur d'équilibre stationnaire de long terme. Le MCE n'est valide que si la force de rappel est significativement négative.

      Le MCE présente un avantage économique puisqu'il permet de donner la dynamique de court et long terme pour une variable donnée. Le second avantage est de nature statistique puisque dans un MCE toutes les variables sont stationnaires et donc les tests classiques (Student, Fisher...) sont alors applicables et cela permet d'éviter toutes régressions fallacieuses. L'estimation d'un modèle à correction d'erreur ne pose donc pas de problème particulier et nécessite simplement le recours à une technique de moindres carrée ordinaire facile à manipuler.

      CONCLUSION DU TROISIEME CHAPITRE

      Ce chapitre a mis en évidence les principales études économétriques et les différentes procédures d'estimation. La première section a présenté les différents éléments de modélisation de la relation entre le secteur financier et le secteur réel. La seconde section, quant à elle, a présenté les propriétés statistiques des series des indicateurs et la procédure d'estimation. De maniére générale, ce chapitre nous a permis d'examiner les différentes variables financières et de contrôle susceptibles d'expliquer le phénomène et de présenter le modèle retenu. Ainsi nous allons procéder à des tests économétriques à l'aide du logiciel statistique Eviews. Tests dont les resultats sont présentés en Annexe. Cependant, l'interprétation et les implications feront l'objet du prochain chapitre.

      CHAPITRE IV: LE CARACTERE UNIVOQUE DE LA CAUSALITE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE SUR LE DEVELOPPEMENT FINANCIER AU TCHAD

      Après la présentation de la procédure d'estimation et du modèle retenu pour notre étude dans le chapitre précédent, nous essayerons, dans le chapitre IV, de procéder aux différents tests décrits au chapitre III, ainsi que leur interprétation statistique et économique.

      Cet chapitre s'articule autour des deux points essentiels. La première section procéde à la présentation des résultats des estimations économétriques. la seconde section, quant à elle, propose des mesures de politique économique envisagéés en vue de favoriser la croissance du PIB au Tchad.

      SECTION 1: La significativité plus importante de la causalité de la croissance sur le développement financier

      Dans cette section, on procédera à une analyse des résultats des tests économétriques et leurs interprétations.

      1-1 Résultats et interprétation.

      L'analyse descriptive des différentes variables, le test de stationnarité des séries, le test de cointégration des séries de Johansen, l'estimation du modèle à correction d'erreurs, le test de causalité de Granger et le test de stabilité structurelle retiendront notre attention dans cette sous-section.

      1-1-1 Analyse descriptive

      Les caractéristiques des différentes variables se présentent comme suit :

      Tableau 1 : Caractéristiques des variables financières et réelles.

       

      PIBT

      M2

      CSP

      CBC

      OUV

      DP

      Moyenne

      191,4615

      13,14346

      6,915000

      12,97885

      51,67308

      9,406154

      Mediane

      189,5000

      12,30000

      4,240000

      12,00000

      49,15000

      8,325000

      Maximum

      218,0000

      21,20000

      21,20000

      22,20000

      76,40000

      15,80000

      Minimum

      154,0000

      8,430000

      3,310000

      9,120000

      20,10000

      5,470000

      Ecart type

      14,82762

      2,697849

      5,022520

      3,156122

      13,90745

      2,806384

      Skewness

      -0,307358

      1,372149

      1,732384

      1,834663

      0,153661

      0,782932

      Kurtosis

      2,960939

      5,232016

      5,137735

      6,050465

      2,569156

      2,680772

      Jarque et Bera

      0,411017

      13,55582

      17,95573

      24,66673

      0,303414

      2,766658

      Probabilité

      0,814233

      0,001139

      0,000126

      0,000004

      0,859240

      0,250742

      Observations

      26

      26

      26

      26

      26

      26

      Source : Auteur à partir des données.

      Selon ce tableau, on constate que :

      - Selon le ratio m2 qui indique la part de l'agrégat monétaire M2 dans le PIB nominal, la population Tchadienne détient en moyenne 13,14% de leur revenu sous forme d'actifs liquide, ce ratio reste en dessous de la moyenne pour les pays en développement.

      Cependant, ce résultat n'est pas conforme à celui de Garip Turunç ayant mené une étude sur le développement du secteur financier et la croissance économique  dans les pays émergents méditerranéens sur la période 1990-1995. Ce dernier conclut que ce ratio était de 48,2% pour l'ensemble de l'échantillon contre 67% dans les pays riches et 36% dans les pays en développement.

      Pour le Tchad, la plus grande valeur de ce ratio se situe à 21,20% et la plus petite valeur est à 8,43% sur la période 1982-2007.

      - Selon le ratio cbc qui représente la proportion des crédits accordés par les banques commerciales dans le PIB nominal, on constate qu'en moyenne la part des crédits octroyés par les banques commerciales représente 12,97% du PIB nominal au Tchad avec une valeur maximale de 22,20% et minimale de 9,12%.

      - Selon le ratio csp indiquant la proportion du crédit privé dans le PIB nominal, on a une moyenne de 6,9% sur la période. Ce faible taux milite en faveur du sous développement du crédit au secteur privé.

      1-1-2 Test de stationnarité des séries

      Les résultats des tableaux du test de racine unitaire de l'annexe II (page 82) confirment la non stationnarité des Toutes les variables au même niveau. Elles sont tous stationnaires en différences premières à l'exception de CBC qui est stationnaire à niveau.

      1-1-3Test de cointégration des séries de Johansen

      Au regard des résultats portant sur l'ordre d'intégration des variables, on remarque qu'il pourrait y avoir une relation de cointégration entre d'une part la variable à expliquer PIBT, et d'autre part les variables explicatives M2, CSP, OUV et DP qui sont toutes stationnaire en différence première. Par ailleurs, la possibilité de l'existence de relation de cointégration entre PIBT par exemple (ou toute autre variable) qui demeure en différence première et CBC est à exclure, les ordres d'intégration étant différents.

      Au terme du test de Johansen, l'hypothèse nulle de l'absence de relation de cointégration est rejetée 1 % par les deux tests de la « trace statistic » et du maximun d'« Eigenvalue » qui donnent le même résultat à ce niveau. En effet, 112,8565 est supérieurs à 68,52 et 76,07 (valeur critique à 1 % et 5 % respectivement). De même, l'hypothèse nulle de la présence d'une seule relation de cointégration est rejetée 1 % par le test de la « trace statistic », car 57,7902 est supérieurs à 54,46. Au total, on constate qu'il existe deux relations de cointégration :

      PIBT = 29,28634 + 26,79300*CSP + 0,081393*OUV - 42,55730*DP

      (34,5704) (1,09534) (53,6373)

      M2 = -0,678558 + 0,526507*CSP + 0,006011*OUV - 1,710091*DP

      (1,41837) (0,04494) (2,20065)

      NB : les t de Student sont entre parenthèses.

      La première équation nous intéresse au premier chef, car elle représente la relation de long terme entre la variable à expliquer d'une part, et les variables explicatives d'autre part.

      Il résulte de la relation de cointégration qu'à long terme le PIBT est donné par  une constante, le crédit au secteur privé, l'ouverture commerciale moins la dépense publique. Tandis que, à court terme, la masse monétaire (M2) est aussi fonction d'une constante, le crédit au secteur privé, l'ouverture commercial moins la dépense publique.

      1-1-4 Estimation du modèle à correction d'erreur

      Le modèle à correction d'erreur met en évidence la dynamique de court et de long terme entre la variable à expliquer et les variables explicatives intégrées de même ordre. Il se fait en deux étapes:

      Première étape : estimation du modèle PIBT, M2, CSP, OUV et DP

      La première étape consiste à régresser la variable à expliquer sur les variables principales variables explicatives intégrées au même ordre. PIBT M2 CSP OUV DP

      Deuxième étape : estimation du modèle différencié à l'ordre 1 : PIBT, M2, CSP, OUV, DP et résidu (de la précédente estimation) décalé d'une période

      D(PIBT) D(M2) D(CSP) D(OUV) D(DP) RESID01(-1)

      Tableau 2 : Modèle à correction d'erreur dont la variable dépendante est le DLPIBRT.

      Variable

      Coefficient

      t-Statistic

      Prob

      Part des crédits bancaires octroyée au secteur privé (DLCSP)

      2.104881

      2,088315

      0,0491

      Ratio M2/PIB (DLM2)

      3,160748**

      1,626372

      0,0355

      Part des dépenses publiques dans le PIB (DLDP)

      1,480585

      1,222539

      0,2350

      Ouverture commerciale (DLOUV)

      0,367933

      1,842815

      0,0795

      Produit intérieur brut retardé (LPIBT_1)

      -0,860020***

      -4,520810

      0,0014

      Part des crédits bancaires octroyée au secteur privé retardée (LCSP_1)

      14,20936

      3,773733

      0,0044

      Ratio M2/PIB retardé (LM2_1)

      -1,701956***

      -1,166020

      0,0070

      Part des dépenses publiques dans le PIB retardée (LDP_1)

      2,144574

      0,881013

      0,2034

      Ouverture commerciale retardée (LOUV_1)

      -0,207065

      -0,681202

      0,5129

      Constante

      131,5348

      6,335830

      0,0000

      Note : (***), (**) signifie respectivement significatif à 1% et 5%.

      Source : Auteur à partir des estimations

      Dans cette équation, selon la variable LPIBRH_1, on constate que la force de rappel à l'équilibre est négative et significative au seuil de 1% égal à -0,8600. Ainsi, la stabilité de la relation de long terme mise en exergue après le test de cointégration est confirmée. On arrive alors à ajuster 86% du déséquilibre entre le niveau désiré et effectif du produit intérieur brut par habitant.

      Dynamique de court terme

      A court terme, l'augmentation d'un pour cent des indicateurs de développement financier mesurant la part des crédits accordés au secteur privé dans le PIB nominal (csp) et de la profondeur financière (m2) fait augmenter respectivement la croissance économique de 2,10 ; 3,16 pour cent. Cependant, la part des crédits accordés au secteur privé dans le PIB nominal (csp) et la profondeur financière (m2) ont une influence significative sur la croissance du secteur réel au Tchad à court terme. Ce résultat pourrait se justifier par la performance du secteur bancaire dans l'allocation des crédits dans l'économie tchadienne. L'influence de la profondeur financière n'est pas conforme aux conclusions de Berthélemy et Varoudakis (1998) qui soutenaient dans leur analyse l'idée selon laquelle, l'impact de l'approfondissement financier sur la croissance ne se manifeste qu'à partir d'un certain seuil (M2/PIB) au moins égal à 36,5% alors qu'en moyenne ce ratio est de 13,14% au Tchad.

      En effet, toutes les variables de contrôle ont une influence positive et non significative sur la mesure de la croissance à court terme au Tchad

      Dynamique de long terme

      Les élasticités de long terme se présentent comme suit :

      Tableau 3 : Elasticités de long terme

      Variables

      DLcsp

      DLm2

      DLdp

      DLouv

      Elasticités de long terme

      - â65

      - â75

      - â85

      - â95

      Valeurs estimées

      -2,49

      1,97

      -2 ,67

      0,24

      Source : Auteur à partir des résultats du MCE

      A long terme, l'augmentation de la part des crédits accordés au secteur privé dans le PIB nominal (csp) augmentés d'un pour cent fait baisser le niveau de croissance de l'économie Tchadienne de 2,49 pour cent à long terme. Et la profondeur financière (m2) augmentés d'un pour cent augmente le niveau de croissance de l'économie Tchadienne de 1,97 pour cent à long terme

      Cependant seule la profondeur financière a une influence significative à long terme sur la croissance économique Tchadienne.

      1-1-5 Test de causalité de Granger

      Note : Pour faire le test de causalité de Granger on part des hypothèses suivantes :

      H0 : L'approfondeur financier cause au sens de Granger PIBT

      H1 : PIBT cause au sens de Granger l'approfondeur financier

      Décision : si la probabilité est supérieure à 5%, on accepte l'hypothèse nulle H0 ; sinon on rejette H0 et on accepte H1.

      Pour l'étude du sens de causalité, le test de causalité de Granger prouve qu'au Tchad, la croissance économique cause le ratio de la profondeur financière (m2) et la part des crédits octroyés par les banques commerciales dans le PIB nominal (cbc) au seuil de 5%.

      Tableau 4 : Résultats du test de causalité de Granger

      Hypothèses

      Observations

      F-Static

      Proba

      M2 cause au sens de Granger PIBT

      24

      0,75606

      0,48312

      PIBT cause au sens de Granger M2

      24

      5,72633

      0,01132

      CSP cause au sens de Granger PIBT

      24

      1,07670

      0,36062

      PIBT cause au sens de Granger CSP

      24

      1,98010

      0,16554

      CBC cause au sens de Granger PIBT

      24

      1,60336

      0,22728

      PIBT cause au sens de Granger CBC

      24

      3,93788

      0,03709

      Source : Auteur à partir des résultats du test de Granger

      Conclusion : C'est le secteur réel qui cause le secteur financier.

      1-1-6 Les autres tests (de stabilité structurelle)

      Test du CUSUM of SQUARES sur le modèle global : il s'agit de vérifier si les coefficients sont stables dans l'ensemble de la période de régression (1982-2007).

      On remarque que la courbe du CUSUM of SQUARES (voir annexe) reste confinée dans l'intervalle de confiance à 95 % dans le temps. On peut considérer que les coefficients sont stables sur la période indiquée et, par conséquent, les régressions sont plausibles avec le fait d'avoir utilisé les données telles quelles.

      1-2 Conformite des resultats a la theorie

      Les implications des résultats de notre étude confirment nos hypothèses, à savoir : le développement financier a un impact positif sur la croissance économique au Tchad et la croissance du PIB influe sur le développement financier. Car en analysant de façon detaillée la contribution du développement financier à la croissance économique au Tchad, nous nous rendons compte que les variables explicatives financières ont une influence faible sur la croissance du PIB mais le sens de causalité reste mitigé. Ces résultats constiuent une justification de la théorie sur l'existence de la relation entre le développement financier et la croissance économique dans les pays en développement.

      Cette conformité des resultats aux hypothèses ne cache pas pour autant les limites du système financier tchadien. Il convient donc de rechercher les justifications empiriques de cette faiblesse.

      1-2-1 : Un système financier peu développé

      De façon générale, nous traiterons ici les faiblesses du système financier tchadien.

      1-2-1-1 : Un système financier en reconstruction: une restructuration tardive et inachevée

      La conjoncture économique du Tchad est façonnée d'une manière ou d'une autre par la structure financière de l'économie. Contrairement à certains pays d'Afrique qui ont entrepris les reformes de leurs secteur financier à l'aurore des années 90, le Tchad n'a vraiment entrepris le sien qu'au début de l'année 1994 suite à l'adoption du programme d'ajustement structurel qui consacre un volet spécifique à la restructuration bancaire. Ce programme a néanmoins permis de restaurer un système financier un peu étouffé par la politique prudente des banques étrangères implantées au Tchad et fortement déprimé par la mauvaise gestion des entreprises publiques, des recettes publiques qui ont conduit à la décroissance voire la baisse drastique du PIB.

      Ce pendant au delà de multiples efforts pour restaurer la paix, la sécurité intérieure et la libre circulation des capitaux, condition incontournable pour une attractivité de l'économie tchadienne nous remarquons que le cadre réglementaire et juridique des banques n'est pas totalement assaini. Les gros clients des banques sont des entreprises para publiques ou privées mais très influentes qui imposent leurs lois au marché du fait de leur monopole. En outre le système financier n'est pas totalement libéralisé.

      Ces résultats font ressortir une restructuration bancaire inachévée malgré une politique monétaire prudente et efficace de l'institut d'émission qui permet de maintenir une stabilité monétaire permanente et un taux d'inflation acceptable ainsi que le renforcement des prérogatives de la COBAC et du conseil national de crédit. La surveillance de l'activité bancaire par ces deux institutions est louable mais suscite des interrogations car jusqu'à présent, le fonctionnement des banques concernant la tarification des prestations, la rémunération des dépôts et le coût du crédit bancaire est livré à une certaine anarchie. En fait, les banques ne se conforment pas vraiment à la fourchette des taux créditeurs et débiteurs confère enquête auprès des usagers de la banque pour le compte de la CBT 2007 et le rapport 2005 de la BEAC qui atteste que le taux servi sur les crédits a atteint la marge de 18 à 20% alors qu'il est fixé autour de 5% par la banque centrale. La conséquence cumulée de ces facteurs conduit à des résultats suivants: Une politique de collecte d'épargne et d'octroi de crédit peu stimulante qui conduit à une surliquidité conséquente des banques. Ce qui confirme bien le paradoxe de l'épargne et de l'investissement dans un pays où tout est accès sur le seul secteur pétrolier.

      1-2-1-2 Une politique de collecte d'épargne et de crédit peu stimulante et inefficient

      L'une des préoccupations fondamentales de la zone BEAC lors des reformes financières et de la restructuartion bancaire est la mobilisation suffisante de l'épargne pour le financement des économies et surtout la promotion de l'entreprenariat privé qui permettrait de redynamiser la production intérieure et relancer la croissance économique dans toute la zone. Cette politique a permis de crédibiliser les banques d'où l'afflux des ressources externes et l'accumulation de l'épargne interne. Seulement cet accroissement des ressources des banques n'a pas permis le financement effectif de l'économie.

      D'ailleurs les indicateurs de la masse monétaire sont à leur beau fixe depuis 1985 en dépit de quelques baisse acceptable. La masse monétaire prise globalement a connu une nette hausse continuelle pour atteindre finalement une variation de 15,39% de 2006 à 2007. De même une analyse de ses composantes fait ressortir aussi une variation continuelle durant cette période pour se chiffrer à 28,71% entre 2006-2007 pour la monnaie scripturale ainsi qu'une variation de 36,3% pour les quasi-monnaie.

      Ces statistiques nous montrent effectivement que la stabilité monétaire sous la houlette de la BEAC a porté ses fruits: les causes et raisons de la faible productivité de l'économie tchadienne ne sont pas à seulement chercher dans la masse monétaire mais plutôt dans l'environement économique du pays. Il est vrai que de temps à autre, les soubresauts militaires font renaître un climat de méfiance du côté des banques quand au crédit à accorder à l'économie. Les crédits à l'économie au Tchad sont orientés vers les entreprises paraétatiques à l'instar de la CotonTchad, la Compagnie Sucrière du Tchad et la STEE ainsi que de nombreuses autres entreprises. La preuve est qu'en 2006, les créances sur l'Etat ont augmenté de 2,8% pour atteindre 86,2 milliards de franc CFA.

      En outre, la faible productivité de l'économie tchadienne s'explique par la non prise en compte de la spécificité et surtout de l'évolution de la conjoncture économique de chaque pays par l'institut d'émission. Mais aussi par le faible niveau du revenu et l'absence d'une politique stimulant l'épargne.

      1-2-1-3 Une sphère financière restreinte et surliquide

      Tous ces manquements cités ci-haut ayant conduit à une faible contribution du développement financier à la croissance économique se matérialisent empiriquement suite au résultat des tests.

      En effet la faible couverture géographique de l'économie tchadienne par le réseau bancaire ne contribue pas à la croissance économique au Tchad. Ceci s'explique par le fait qu'en dépit de l'implantation de nouvelles banques depuis 2003, la repartition des banques ne couvre pas l'ensemble du territoire et reste fortement concentrée dans la capitale et les quelques villes économiquement rentables comme Moundou, Sarh, Abéché. En plus de cette mauvaise répartition, le nombre de population par guichet est très élevé sensiblement 650 000 habitants autour d'un guichet, car actuellement pour presque 10 000 000 d'habitants les banques ne totalisent que 18 guichets opérationnels en 2007.

      De même parmi les sept banques implantées au Tchad seule la SGTB a une répartition acceptable de ces guichets dans l'ensemble du territoire suivi de l'ECOBANK. Quant au reste, elles ne disposent que d'un ou deux guichets tout au plus et n'opèrent que dans la capitale soit à Moundou ou à Abéché. Ceci peut expliquer le fait qu'une grande partie des fonctionnaires du secteur publique ou du privé se trouve au billetage.

      La faiblesse du taux de liquidité dans l'économie tchadienne est la résultante de l'étroitesse de la sphère financière. Le ratio M2/PIB est de 13,14% ce qui signifie qu'il contribue faiblement à la croissance économique, même si dans certaines économies la faiblesse de ce taux traduit des innovations conséquentes au niveau des moyens de paiement et instruments financiers, tel n'est pas le cas du Tchad, où on remarque l'utilisation des moyens de paiement et instruments financiers traditionnels. De toutes les banques, seule la SGTB utilise des techniques bancaires modernes comme les guichets et distributeurs automatiques de billets. Or selon la théorie, plus la couverture bancaire est grande, plus les banques sont proches de la clientèle, ce qui leur permet une assistance technique et un contrôle accru pour une meilleur collecte de l'épargne et distribution des crédits.

      1-2-1-4 Une intermédiaton financière peu performante

      L'efficacité de l'activité bancaire s'apprécie par le dynamique des banques. Or l'observation de l'évolution des indicateurs du système financier tchadien montre une inadéquation entre le niveau d'épargne collecté et le crédits distribués. Ceci prouve que les banques sont peu efficaces. La mauvaise répartition des termes de l'épargne domestique sont les conséquences du manque de créativité, d'incitation et de l'absence de dynamique des banques. En outre cette faible performance bancaire peut trouver aussi son fondement dans l'application sans tenir compte de la spécificité du contexte et de la conjoncture économique du Tchad des mesures prudentielles de gestion. L'absence d'une réelle concurrence interbancaire justifie aussi à suffisance la faible performance des banques.

      SECTION 2: Les implications de politiques économiques de la causalité mise en évidence

      Après avoir cerné la faible contribution du développement financier à la croissance économique au Tchad, il importe de mettre en exergue des politiques macroéconomiques et microéconomique succeptibles de stimuler les instruments financiers favorisant la croissance économique.

      2-1 : Propositions de politiques sur le plan macroéconomique pour une amélioration du système bancaire tchadien

      Sur le plan macroéconomique les mesures susceptibles d'influence la performance bancaire passent par un ensemble d'élément dont : l'assainissement du cadre réglementaire et légal, le renforcement des prérogatives de la COBAC et la poursuite des restructurations bancaires

      2-1-1 Assainissement du cadre réglementaire et légal

      Depuis les années 1990, les autorités publiques ont entrepris de nombreuses actions allant dans le sens de la sécurité intérieure, de la libre circulation des capitaux et des personnes. Cela se manifeste par les législations et les accords signés à l'intérieur du pays ou dans le cadre de la sous région. Malgré la recrudescence des affrontements armés au niveau de la frontière la sécurité intérieure semble rétablie. Mais force est de constater que de nombreuses lois édictées souffrent du manque cruel d'application. L'emprise de l'Etat sur le secteur financier n'est complètement relâchée: les dirigeants des grandes entreprises en infraction ne peuvent pas être poursuivi par les institutions financières. Le tribunal de commerce seul compétent en charge des litiges financières n'est pas d'abord implanté dans toutes les régions du pays et sa neutralité est contestable. Il faudra alléger les coûts des poursuites judiciaires et surtout réduire les delais de déroulement des procès afin de permettre aux banques d'entrer en possession de leur fonds. Enfin il faudra dans la mesure du possible édicter des lois qui renforce la sécurité des banques et des usagers ainsi que la réduction de la fiscalité des banques car si les fiscalités sont élévées, cela se repercute sur le coût de crédits et des prestations.

      2-1-2 Le renforcement des prérogatives de la COBAC

      Depuis la création du marché monétaire de la zone BEAC, la commission bancaire de l'Afrique centrale et le conseil national des crédits sont les principaux organes de surveillance de l'activité bancaire au Tchad. En dépit de quelques progrès significatifs, nous constatons avec regret que la surveillance de la COBAC n'est pas très active. La libéralisation des conditions des banques n'a pas vraiment milité en faveur de la concurrence inter bancaire mais serait plutôt source de gestion anarchique des crédits et dépôts par les banques tchadiennes. Pour une surveillance accrue, il faut une plus grande implication de la commission bancaire dans la gestion des banques au lieu de se focaliser tout simplement sur le respect des normes strictes des ratios prudentiels de gestion. La COBAC doit décentraliser ses sous commissions de surveillance et de contrôle dans chaque état membre de façon à exercer de manière permanentes sa mission.

      2-1-3 La poursuite des restructurations bancaires

      Il ne s'agit pas ici de porter un jugement sur le fonctionnement des banques et de battre en brèche la politique monétaire de la banque centrale, qui d'ailleurs porte des résultats très satisfaisants en matière de stabilité monétaire. La reforme financière sous la houlette du Fonds Monétaire International mérite bien d'être accentuée et même perpétrée au regard des résultats que portent les mesures de restructuration bancaire au Tchad, qui ont permis non seulement de crédibiliser tout le système financier mais aussi de donner une impulsion à toute l'économie. Il convient en outre de réorienter ces restructurations bancaires du coté de la gestion même des actifs bancaires tenant compte de la surliquidité qui handicape lourdement le financement. Il est tout simplement question suite à cette évaluation empirique du développement financier au Tchad de partir des incompatibilités de certaines mesures prises dans le cadre de ces reformes bancaires pour tenir compte des spécificités et exigences du contexte économique tchadien pour une meilleure orientation des reformes structurelles et du cadre de fonctionnement des banques.

      2-2 : Préconisation de politiques sur le plan microéconomique

      Sur le plan microéconomique les mesures à même d'influer sur l'efficacité du secteur bancaire peuvent être les suivantes : la nécessité d'élargissement de la couverture bancaire et la réorientation de la politique de collecte d'épargne et de financement des investissements par les banques secondaires.

      2-2-1 : La nécessité d'élargissement de la couverture bancaire

      La taille actuelle de la sphère financière n'est pas du tout favorable à la croissance économique. La faible couverture de l'économie tchadienne par les banques laisse entrevoir de nombreuses difficultés tout d'abord du coté de la mobilisation de l'épargne et ensuite au niveau du financement des investissements et enfin dans les relations de proximité banque clients. La faible implantation des banques contribue à nourrir l'asymétrie informationnelle donc le risque de perte du capital investi et la mauvaise orientation ainsi que le manque de suivi des entreprises par les banques. Les nouvelles théories d'agence et la théorie des contrats stipulent que l'efficacité des banques ainsi que la gestion des risques de crédit et de liquidité passent forcement par l'implication des banques dans la vie de l'entreprise. Ainsi, cette faible répartition des banques handicape lourdement à la fois la rentabilité des banques elles-mêmes et l'activité économique tout entière. Il est donc urgent et très impératif que les banques s'implantent d'abord dans toutes les provinces du Tchad et procèdent ensuite à la sophistication des instruments financiers. L'élargissement de la sphère bancaire permet de relancer la concurrence entre les banques et stimuler ainsi la croissance économique.

      2-2-2 : La réorientation de la politique de collecte d'épargne et de financement des

      Investissements par les banques secondaires

      Les implications des resultats prouvent que les crédits octroyés aux secteurs privés sont faible et contribuent de façon mitigée à la croissance économique au Tchad, ces résultats attestent aussi que la profondeur financier doit être améliorée.

      Les solutions envisagées dans cette direction sont la révision des taux de rémunération sur les dépôts à moyen et long terme. Il consiste à augmenter le taux de rémunération des comptes d'épargne et des dépôts à moyen et long terme afin de renverser la tendance et permettre une plus grande mobilisation de l'épargne de longue durée.

      Le véritable problème se pose au niveau de la politique d'octroi des crédits: interrogées sur les raisons fondamentales des faiblesse des crédits bancaire au Tchad, les banques ont pour raison l'absence des projets bancales, l'insécurité et l'environement légal et juridique. Il est donc necessaire d'améliorer le climat des affaires et confier la responsabilité des projet à des personnes conpétent en la matière.

      Auctuellement, seule les banques secondaires détiennent le monopole de financement de l'économie au Tchad car elles constituent l'organe optimal de transfert de ressources dans un pays ou le marché financier est totalement inexistant. En l'absence de concurrents et d'autres structures spécialisées de financement des investissements, ces dernières imposent leurs lois au marché et ne se soucient pas vraiment de la satisfaction de leur clientèle au niveau de la tarification des prestations et de taux servis sur les crédits. Il est donc important de songer d'abord à la réhabilitation des sociétés spécialisées de financement des projets de développement en général et celles oeuvrant dans le financement de l'habitat et du capital productif. Ensuite la banque centrale devrait songer à développer d'avantage le marché financier de la sous région, afin de relancer la concurrence au niveau du marché.

      Enfin, l'institut d'émission doit évaluée conséquemment certaines institutions financières non éligible à son refinancement afin de les soutenir financièrement. Il s'agit d'un cas typique qui a porté ses résultats au Bangladesh avec les institutions de microfinance comme la Gramen Bank qui a été financièrement secouru par la banque centrale et la banque mondiale.

      CONCLUSION DU QUATRIEME CHAPITRE

      En somme, l'analyse empirique confirme la corrélation positive entre les variables financières retenues et la croissance économique au Tchad sur la période d'analyse. Cependant seules deux de ces variables financières (la part des crédits accordés aux secteurs privés dans le PIB nominal et la profondeur financière) influencent de manière statistiquement significative de la croissance à court terme. Par contre, à long terme, seule la profondeur financière a une influence statistiquement significative sur la croissance économique tchadienne. En effet, la causalité a un sens mitigé entre les différentes variables financières et la croissance économique. On a une causalité unidirectionnelle allant du secteur réel au secteur financier. Les causes de la faible contribution du système financier tiennent particulièrement à l'évolution de la politique monétaire et financière, et aux problèmes structurels qui minent le système financier tchadien. Afin de lever ces obstacles, d'importantes mesures de politiques économiques s'imposent.

      CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

      En somme, cette partie a essayé, d'une part, d'évaluer l'impact du développement financier sur la croissance économique et, d'autre part, de determiner la nature du lien entre ces deux concepts. A ce titre, le troisième chapitre a d'abord mis en exergue les éléments de modèlisation de la relation entre le secteur financier et secteur réel, et les limites des différentes analyses empiriques. Ensuite elle s'est proposée de présenter les différentes variables financières et réelles ainsi que la spécification économétrique du modèle à estimer et, enfin, la procédure d'estimation. Les résultats obtenus montrent dans le quatrième chapitre que la contribution du système financier à la croissance économique reste faible au Tchad. Toutefois, l'amélioration de la finance pourrait avoir des effets positifs sur la croissance. Les résultats du test de causalité ont mis en évidence la nature unidirectionnelle du lien allant du secteur réel au secteur financier.

      CONCLUSION GENERALE

      La question soulevée par cette étude était de savoir s'il existe un lien entre le développement financier à la croissance économique au Tchad à court et long terme sur la période 1982 - 2007.

      La relation entre les secteurs financier et réel est intéressante à analyser empiriquement puisque les analyses théoriques n'arrivent toujours pas à un consensus tandis que la plupart des études théoriques militent en faveur d'une relation positive entre les deux secteurs.

      La réponse à cette question permet de confirmer ou non les hypothèses qui stipulent qu'il existe une relation bidirectionnelle entre les secteurs financier et réel, le développement financier a un impact sur la croissance économique et que la croissance économique au Tchad influe le développement financier. Cette réponse peut avoir des implications importantes en matières de décisions politiques concernant l'augmentation des biens et services fournis par les intermédiaires financiers pouvant stimuler la croissance économique.

      La méthodologie utilisée pour l'analyse est similaire à celle de Boujelbène et Slim (2006) pour la Tunisie. Il a fallu dans un premier temps déterminer l'ordre d'intégration des séries temporelles par les tests de Dickey-Fuller Augmentés (ADF), ensuite tester la présence éventuelle de cointégration à partir du test de Johansen. Enfin, pour avoir la dynamique de court et long terme des différentes variables, des modèles à correction d'erreur ont été utilisés. Le test de causalité de Granger a été utilisé pour determiner la nature du lien entre le secteur financier et secteur réel.

      En effet, selon les tests ADF, toutes les séries sauf la variable financière (cbc) qui est stationnaire à niveau. Les autres sont stationnaires en différence première, c'est-à-dire qu'elles sont intégrées d'ordre1.

      Le test de cointégration de Johansen nous confirme l'existence d'une relation de long terme entre les variables financières et réelle.

      L'analyse valide les modèles à correction d'erreur qui montrent la dynamique de court et long terme entre les variables car les coefficients associés à la force de rappel sont négatifs et statistiquement significatifs.

      A court terme, l'augmentation des indicateurs de développement financier mesurant par le ratio des crédits accordés au secteur privé dans le PIB nominal (csp), la profondeur financière (m2) fait augmenter la croissance économique. Cependant, les crédits accordés au secteur privé dans le PIB nominal (csp) et la profondeur financière (m2) ont une influence significative sur la croissance du secteur réel au Tchad à court terme. Ce résultat peut se justifier par la performance du secteur bancaire dans l'allocation des crédits dans l'économie tchadienne.

      Les tests de causalité confirment l'existence d'une causalité bidirectionnelle entre la croissance économique et la profondeur financière. La causalité est cependant unidirectionnelle allant aussi du secteur réel à la part des crédits accordés par les banques commerciales. Le sens inverse n'est pas constaté entre les variables financières et réelles. C'est le secteur réel qui cause le secteur financier. Donc la relation de causalité est unidirectionnelle allant du réel au financier.

      En somme, les différents tests confirment nos hypothèses d'études.

      Les implications politiques de l'analyse sont claires. Le développement financier doit être encouragé, mais il est souhaitable qu'il soit le plus régulier possible. Cela signifie qu'une politique de libéralisation financière ne doit pas être menée dans n'importent quelles condition. C'est pourquoi le développement financier sera d'autant plus favorable à la croissance et à la réduction de la pauvreté que la politique macroéconomique sera stable, que l'ouverture extérieure, notamment financière, sera progressive et que les banques seront soumises à surveillance.

      L'effet bénéfique du développement financier sur la croissance n'en demeure pas moins, mais l'instabilité financière atténue sensiblement la croissance économique.

      L'analyse bien que n'ayant pas incorporé l'instabilité financière. La plupart des études théoriques ou appliquées sur le rôle du développement financier dans la croissance économique reconnaissent son effet bénéfique. Toutefois, d'autres études montrent l'effet souvent désastreux des crises financières sur la croissance économique12(*). C'est dans cet optique qu'il est important dans une étude ultérieure d'intégrer l'impact d'instabilité financière sur la croissance économique de la sous région en générale et au Tchad en particulier

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      ELEMENTS ANNEXES

      I.- DONNEES MACROECONOMIQUES

      Année

      PIBT

      m2

      CSP

      CBC

      OUV

      DP

      1982

      1.54E+02

      1.24E+01

      1.09E+01

      1.52E+01

      2.01E+01

      5.47E+00

      1983

      1.73E+02

      1.21E+01

      1.02E+01

      1.36E+01

      4.00E+01

      6.50E+00

      1984

      1.72E+02

      1.37E+01

      1.14E+01

      1.34E+01

      4.21E+01

      1.00E+01

      1985

      2.04E+02

      1.50E+01

      1.40E+01

      1.43E+01

      4.32E+01

      1.17E+01

      1986

      1.91E+02

      1.96E+01

      2.03E+01

      2.20E+01

      4.88E+01

      1.39E+01

      1987

      1.81E+02

      2.12E+01

      2.12E+01

      2.22E+01

      5.19E+01

      1.58E+01

      1988

      2.04E+02

      1.59E+01

      7.85E+00

      1.61E+01

      4.51E+01

      1.27E+01

      1989

      2.09E+02

      1.49E+01

      7.33E+00

      1.25E+01

      4.52E+01

      1.50E+01

      1990

      1.95E+02

      1.48E+01

      7.28E+00

      1.15E+01

      4.14E+01

      1.00E+01

      1991

      2.06E+02

      1.34E+01

      5.96E+00

      1.20E+01

      3.64E+01

      8.91E+00

      1992

      2.16E+02

      1.40E+01

      6.27E+00

      1.43E+01

      3.59E+01

      9.20E+00

      1993

      1.77E+02

      1.38E+01

      5.03E+00

      1.46E+01

      4.26E+01

      1.00E+01

      1994

      1.89E+02

      8.43E+00

      3.63E+00

      1.20E+01

      5.03E+01

      1.27E+01

      1995

      1.85E+02

      1.09E+01

      3.87E+00

      9.93E+00

      5.65E+01

      1.18E+01

      1996

      1.83E+02

      1.29E+01

      3.65E+00

      1.11E+01

      4.67E+01

      8.72E+00

      1997

      1.85E+02

      1.33E+01

      3.31E+00

      1.04E+01

      5.05E+01

      7.93E+00

      1998

      1.90E+02

      1.07E+01

      3.31E+00

      9.12E+00

      4.95E+01

      5.55E+00

      1999

      1.83E+02

      1.10E+01

      3.59E+00

      1.07E+01

      4.62E+01

      6.89E+00

      2000

      1.77E+02

      1.13E+01

      3.46E+00

      1.23E+01

      5.44E+01

      7.87E+00

      2001

      1.89E+02

      1.11E+01

      3.54E+00

      1.20E+01

      6.69E+01

      7.61E+00

      2002

      2.01E+02

      1.21E+01

      4.05E+00

      1.09E+01

      7.64E+01

      7.63E+00

      2003

      2.18E+02

      1.22E+01

      4.43E+00

      1.14E+01

      7.32E+01

      7.83E+00

      2004

      1.89E+02

      1.15E+01

      3.36E+00

      1.17E+01

      6.59E+01

      7.70E+00

      2005

      2.02E+02

      1.18E+01

      4.00E+00

      1.14E+01

      7.21E+01

      7.69E+00

      2006

      2.02E+02

      1.19E+01

      3.94E+00

      1.13E+01

      7.18E+01

      7.72E+00

      2007

      2.03E+02

      1.18E+01

      3.93E+00

      1.15E+01

      7.04E+01

      7.74E+00

       
       
       
       
       
       
       

      Notes :

      (1) Produit intérieur brut par tête

      (2) Masse monétaire

      (3) Crédit au secteur privé

      (4) Crédit banques commerciales

      (5) Ouverture commerciale

      (6) Dépenses publiques

      II.- TEST DE RACINE UNITAIRE

      PIBT M2 CSP CBC OUV DP

      Variable à expliquer : PIBT

      ADF Test Statistic

      -5.208810

      1% Critical Value*

      -3.7497

       
       

      5% Critical Value

      -2.9969

       
       

      10% Critical Value

      -2.6381

      *MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

      Augmented Dickey-Fuller Test Equation

      Dependent Variable: D(PIBT,2)

      Method: Least Squares

      Date: 11/20/08 Time: 12:00

      Sample(adjusted): 1985 2007

      Included observations: 23 after adjusting endpoints

      Variable

      Coefficient

      Std. Error

      t-Statistic

      Prob.

      D(PIBT(-1))

      -1.797095

      0.345011

      -5.208810

      0.0000

      D(PIBT(-1),2)

      0.312198

      0.206073

      1.514988

      0.1454

      C

      2.610762

      3.130053

      0.834095

      0.4141

      R-squared

      0.716657

      Mean dependent var

      0.086957

      Adjusted R-squared

      0.688323

      S.D. dependent var

      26.41782

      S.E. of regression

      14.74855

      Akaike info criterion

      8.341274

      Sum squared resid

      4350.394

      Schwarz criterion

      8.489382

      Log likelihood

      -92.92465

      F-statistic

      25.29296

      Durbin-Watson stat

      1.788243

      Prob(F-statistic)

      0.000003

      Variable explicative 1 : M2

      ADF Test Statistic

      -4.427752

      1% Critical Value*

      -3.7497

       
       

      5% Critical Value

      -2.9969

       
       

      10% Critical Value

      -2.6381

      *MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

      Augmented Dickey-Fuller Test Equation

      Dependent Variable: D(M2,2)

      Method: Least Squares

      Date: 11/20/08 Time: 12:08

      Sample(adjusted): 1985 2007

      Included observations: 23 after adjusting endpoints

      Variable

      Coefficient

      Std. Error

      t-Statistic

      Prob.

      D(M2(-1))

      -1.290116

      0.291371

      -4.427752

      0.0003

      D(M2(-1),2)

      0.324636

      0.208390

      1.557832

      0.1350

      C

      -0.090777

      0.449754

      -0.201838

      0.8421

      R-squared

      0.547723

      Mean dependent var

      -0.073913

      Adjusted R-squared

      0.502495

      S.D. dependent var

      3.057775

      S.E. of regression

      2.156772

      Akaike info criterion

      4.496210

      Sum squared resid

      93.03328

      Schwarz criterion

      4.644318

      Log likelihood

      -48.70641

      F-statistic

      12.11034

      Durbin-Watson stat

      2.026008

      Prob(F-statistic)

      0.000358

      Variable explicative 2 : CSP

      ADF Test Statistic

      -4.331436

      1% Critical Value*

      -3.7497

       
       

      5% Critical Value

      -2.9969

       
       

      10% Critical Value

      -2.6381

      *MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

      Augmented Dickey-Fuller Test Equation

      Dependent Variable: D(CSP,2)

      Method: Least Squares

      Date: 11/20/08 Time: 12:10

      Sample(adjusted): 1985 2007

      Included observations: 23 after adjusting endpoints

      Variable

      Coefficient

      Std. Error

      t-Statistic

      Prob.

      D(CSP(-1))

      -1.234682

      0.285051

      -4.331436

      0.0003

      D(CSP(-1),2)

      0.335950

      0.209387

      1.604449

      0.1243

      C

      -0.398005

      0.669965

      -0.594069

      0.5591

      R-squared

      0.525176

      Mean dependent var

      -0.052609

      Adjusted R-squared

      0.477693

      S.D. dependent var

      4.412684

      S.E. of regression

      3.189082

      Akaike info criterion

      5.278451

      Sum squared resid

      203.4049

      Schwarz criterion

      5.426559

      Log likelihood

      -57.70218

      F-statistic

      11.06042

      Durbin-Watson stat

      2.040002

      Prob(F-statistic)

      0.000583

      Variable explicative 3 : CBC

      ADF Test Statistic

      -2.838932

      1% Critical Value*

      -3.7343

       
       

      5% Critical Value

      -2.9907

       
       

      10% Critical Value

      -2.6348

      *MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

      Augmented Dickey-Fuller Test Equation

      Dependent Variable: D(CBC)

      Method: Least Squares

      Date: 11/20/08 Time: 12:13

      Sample(adjusted): 1985 2007

      Included observations: 23 after adjusting endpoints

      Variable

      Coefficient

      Std. Error

      t-Statistic

      Prob.

      CBC(-1)

      -0.414885

      0.146141

      -2.838932

      0.0098

      D(CBC(-1))

      0.462169

      0.191926

      2.408066

      0.0253

      C

      5.359495

      1.952095

      2.745509

      0.0121

      R-squared

      0.325895

      Mean dependent var

      -0.087500

      Adjusted R-squared

      0.261694

      S.D. dependent var

      2.451041

      S.E. of regression

      2.106050

      Akaike info criterion

      4.443974

      Sum squared resid

      93.14437

      Schwarz criterion

      4.591231

      Log likelihood

      -50.32769

      F-statistic

      5.076207

      Durbin-Watson stat

      1.609676

      Prob(F-statistic)

      0.015909

      Variable explicative 4 : OUV

      ADF Test Statistic

      -3.828599

      1% Critical Value*

      -3.7497

       
       

      5% Critical Value

      -2.9969

       
       

      10% Critical Value

      -2.6381

      *MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

      Augmented Dickey-Fuller Test Equation

      Dependent Variable: D(OUV,2)

      Method: Least Squares

      Date: 11/20/08 Time: 12:18

      Sample(adjusted): 1985 2007

      Included observations: 23 after adjusting endpoints

      Variable

      Coefficient

      Std. Error

      t-Statistic

      Prob.

      D(OUV(-1))

      -1.006487

      0.262886

      -3.828599

      0.0011

      D(OUV(-1),2)

      0.202561

      0.182531

      1.109737

      0.2803

      C

      1.417305

      1.331564

      1.064391

      0.2998

      R-squared

      0.451055

      Mean dependent var

      -0.152174

      Adjusted R-squared

      0.396161

      S.D. dependent var

      7.679422

      S.E. of regression

      5.967456

      Akaike info criterion

      6.531626

      Sum squared resid

      712.2107

      Schwarz criterion

      6.679734

      Log likelihood

      -72.11370

      F-statistic

      8.216764

      Durbin-Watson stat

      1.953561

      Prob(F-statistic)

      0.002485

      Variable explicative 5 : DP

      ADF Test Statistic

      -2.919148

      1% Critical Value*

      -3.7497

       
       

      5% Critical Value

      -2.9969

       
       

      10% Critical Value

      -2.6381

      *MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

      Augmented Dickey-Fuller Test Equation

      Dependent Variable: D(DP,2)

      Method: Least Squares

      Date: 11/20/08 Time: 12:20

      Sample(adjusted): 1985 2007

      Included observations: 23 after adjusting endpoints

      Variable

      Coefficient

      Std. Error

      t-Statistic

      Prob.

      D(DP(-1))

      -0.826711

      0.283203

      -2.919148

      0.0085

      D(DP(-1),2)

      -0.184508

      0.202923

      -0.909252

      0.3740

      C

      -0.115475

      0.408459

      -0.282709

      0.7803

      R-squared

      0.557147

      Mean dependent var

      -0.151304

      Adjusted R-squared

      0.512862

      S.D. dependent var

      2.802532

      S.E. of regression

      1.956034

      Akaike info criterion

      4.300823

      Sum squared resid

      76.52140

      Schwarz criterion

      4.448931

      Log likelihood

      -46.45946

      F-statistic

      12.58088

      Durbin-Watson stat

      2.070556

      Prob(F-statistic)

      0.000290

      III.- TEST DE COINTEGRATION DE JOHANSEN

      Date: 11/20/08 Time: 12:35

      Sample: 1982 2007

      Included observations: 24

      Test assumption: Linear deterministic trend in the data

       
       
       
       
       

      Series: PIBT M2 CSP OUV DP

      Lags interval: 1 to 1

       

      Likelihood

      5 Percent

      1 Percent

      Hypothesized

       

      Eigenvalue

      Ratio

      Critical Value

      Critical Value

      No. of CE(s)

       

      0.899181

      112.8565

      68.52

      76.07

      None **

      0.709373

      57.79025

      47.21

      54.46

      At most 1 **

      0.545906

      28.13309

      29.68

      35.65

      At most 2

      0.306225

      9.186266

      15.41

      20.04

      At most 3

      0.017007

      0.411688

      3.76

      6.65

      At most 4

      *(**) denotes rejection of the hypothesis at 5%(1%) significance level

       
       
       
       
       

      L.R. test indicates 2 cointegrating equation(s) at 5% significance level

       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       

      Unnormalized Cointegrating Coefficients:

      PIBT

      M2

      CSP

      OUV

      DP

       

      -0.010347

      0.246369

      -0.147511

      0.000639

      0.019024

       

      0.002343

      -0.117752

      0.000788

      -0.000517

      0.101640

       

      0.022983

      -0.074477

      0.023644

      -0.014094

      -0.045434

       

      0.015256

      -0.018082

      0.033433

      0.003321

      0.025636

       

      -0.004197

      0.026888

      -0.017251

      -0.014402

      0.029199

       
       
       
       
       
       
       

      Normalized Cointegrating Coefficients: 1 Cointegrating Equation(s)

       
       
       
       
       

      PIBT

      M2

      CSP

      OUV

      DP

      C

      1.000000

      -23.81081

      14.25644

      -0.061743

      -1.838649

      45.44335

       

      (3.91825)

      (2.37424)

      (0.13111)

      (0.79761)

       
       
       
       
       
       
       

      Log likelihood

      -280.3728

       
       
       
       
       
       
       
       
       
       

      Normalized Cointegrating Coefficients: 2 Cointegrating Equation(s)

       
       
       
       
       

      PIBT

      M2

      CSP

      OUV

      DP

      C

      1.000000

      0.000000

      26.79300

      0.081393

      -42.55730

      29.28634

       
       

      (34.5704)

      (1.09534)

      (53.6373)

       

      0.000000

      1.000000

      0.526507

      0.006011

      -1.710091

      -0.678558

       
       

      (1.41837)

      (0.04494)

      (2.20065)

       
       
       
       
       
       
       

      Log likelihood

      -265.5442

       
       
       
       
       
       
       
       
       
       

      Normalized Cointegrating Coefficients: 3 Cointegrating Equation(s)

       
       
       
       
       

      PIBT

      M2

      CSP

      OUV

      DP

      C

      1.000000

      0.000000

      0.000000

      -0.670527

      -3.535273

      -123.4560

       
       
       

      (0.19088)

      (1.03576)

       

      0.000000

      1.000000

      0.000000

      -0.008765

      -0.943272

      -3.680085

       
       
       

      (0.02425)

      (0.13156)

       

      0.000000

      0.000000

      1.000000

      0.028064

      -1.456426

      5.700832

       
       
       

      (0.03923)

      (0.21290)

       
       
       
       
       
       
       

      Log likelihood

      -256.0708

       
       
       
       
       
       
       
       
       
       

      Normalized Cointegrating Coefficients: 4 Cointegrating Equation(s)

       
       
       
       
       

      PIBT

      M2

      CSP

      OUV

      DP

      C

      1.000000

      0.000000

      0.000000

      0.000000

      2.452245

      -216.1803

       
       
       
       

      (2.72602)

       

      0.000000

      1.000000

      0.000000

      0.000000

      -0.865009

      -4.892092

       
       
       
       

      (0.18392)

       

      0.000000

      0.000000

      1.000000

      0.000000

      -1.707026

      9.581687

       
       
       
       

      (0.34614)

       

      0.000000

      0.000000

      0.000000

      1.000000

      8.929576

      -138.2857

       
       
       
       

      (4.39551)

       
       
       
       
       
       
       

      Log likelihood

      -251.6835

       
       
       
       

      112.8565

      68.52

      76.07

      57.79025

      47.21

      54.46

      IV.- ESTIMATION DU MODELE DE CORRECTION D'ERREUR

      Première étape : estimation du modèle PIBT, M2, CSP, OUV et DP

      Dependent Variable: PIBT

      Method: Least Squares

      Date: 11/20/08 Time: 12:55

      Sample: 1983 2007

      Included observations: 25

      Variable

      Coefficient

      Std. Error

      t-Statistic

      Prob.

      C

      131.5348

      20.76046

      6.335830

      0.0000

      M2

      3.160748

      1.943435

      1.626372

      0.0355

      CSP

      2.104881

      1.007932

      2.088315

      0.0491

      OUV

      0.367933

      0.199658

      1.842815

      0.0795

      DP

      1.480585

      1.211074

      1.222539

      0.2350

      R-squared

      0.375526

      Mean dependent var

      191.4615

      Adjusted R-squared

      0.256579

      S.D. dependent var

      14.82762

      S.E. of regression

      12.78466

      Akaike info criterion

      8.105410

      Sum squared resid

      3432.396

      Schwarz criterion

      8.347351

      Log likelihood

      -100.3703

      F-statistic

      3.157079

      Durbin-Watson stat

      1.974393

      Prob(F-statistic)

      0.035228

      Deuxième étape : estimation du modèle différencié à l'ordre 1 : PIBT, M2, CSP, OUV, DP et résidu (de la précédente estimation) décalé d'une période

      D(PIBT) C D(M2) D(CSP) D(OUV) D(DP) RESID01(-1)

      Dependent Variable: D(PIBT)

      Method: Least Squares

      Date: 11/20/08 Time: 13:00

      Sample: 1983 2007

      Included observations: 25

      Variable

      Coefficient

      Std. Error

      t-Statistic

      Prob.

      C

      0.369681

      1.816361

      0.203528

      0.8432

      D(M2)

      -1.701956

      1.459628

      -1.166020

      0.0070

      D(CSP)

      14.20936

      3.765334

      3.773733

      0.0044

      D(OUV)

      -0.207065

      0.303970

      -0.681202

      0.5129

      D(DP)

      2.144574

      1.676135

      0,881013

      0.2034

      RESID01(-1)

      -0.860020

      0.190236

      -4.520810

      0.0014

      R-squared

      0.903157

      Mean dependent var

      -0.866667

      Adjusted R-squared

      0.849355

      S.D. dependent var

      15.52816

      S.E. of regression

      6.026952

      Akaike info criterion

      6.719534

      Sum squared resid

      326.9174

      Schwarz criterion

      7.002754

      Log likelihood

      -44.39651

      F-statistic

      16.78671

      Durbin-Watson stat

      1.029271

      Prob(F-statistic)

      0.000250

      V.- TEST DE CAUSALITE DE GRANGER

      Premier test de causalité entre PIBT, M2, CSP, OUV et DP

      Pairwise Granger Causality Tests

      Date: 11/20/08 Time: 13:05

      Sample: 1982 2007

      Lags: 2

      Null Hypothesis:

      Obs

      F-Statistic

      Probability

      M2 does not Granger Cause PIBT

      24

      0.75606

      0.48312

      PIBT does not Granger Cause M2

      5.72633

      0.01132

      CSP does not Granger Cause PIBT

      24

      1.07670

      0.36062

      PIBT does not Granger Cause CSP

      1.98010

      0.16554

      OUV does not Granger Cause PIBT

      24

      1.31678

      0.29137

      PIBT does not Granger Cause OUV

      0.39924

      0.67632

      DP does not Granger Cause PIBT

      24

      0.49676

      0.61619

      PIBT does not Granger Cause DP

      0.32437

      0.72691

      CSP does not Granger Cause M2

      24

      5.76735

      0.01103

      M2 does not Granger Cause CSP

      2.12036

      0.14750

      OUV does not Granger Cause M2

      24

      0.36525

      0.69879

      M2 does not Granger Cause OUV

      1.03752

      0.37356

      DP does not Granger Cause M2

      24

      0.99651

      0.38766

      M2 does not Granger Cause DP

      2.44257

      0.11375

      OUV does not Granger Cause CSP

      24

      0.56799

      0.57599

      CSP does not Granger Cause OUV

      0.84281

      0.44597

      DP does not Granger Cause CSP

      24

      0.51110

      0.60785

      CSP does not Granger Cause DP

      7.56053

      0.00384

      DP does not Granger Cause OUV

      24

      2.88041

      0.08080

      OUV does not Granger Cause DP

      1.63343

      0.22151

      Deuxième test de causalité entre PIBT et CBC

      Pairwise Granger Causality Tests

      Date: 11/20/08 Time: 13:07

      Sample: 1982 2007

      Lags: 2

      Null Hypothesis:

      Obs

      F-Statistic

      Probability

      CBC does not Granger Cause PIBT

      24

      1.60336

      0.22728

      PIBT does not Granger Cause CBC

      3.93788

      0.03709

      VI.- LES AUTRES TESTS (DE STABILITE STRUCTURELLE)

      TABLE DES MATIERES

      Page

      Dédicace ----------------------------------------------------------------------------------------------------

      Remerciements ---------------------------------------------------------------------------------------------

      Définition des sigles -------------------------------------------------------------------------------------

      Liste des figures et tableaux ---------------------------------------------------------------------------

      Résumé ---------------------------------------------------------------------------------------------------

      Sommaire--------------------------------------------------------------------------------------------------

      INTRODUCTION GENERALE-------------------------------------------------------------------1

      PREMIERE PARTIE: EVOLUTION DE L'ACTIVITE ECONOMIQUE GLOBALE ET DU SYSTEME FINANCIER TCHADIEN DE 1982 A 2007-----------------------------11

      CHAPITRE I : L'evolution de l'activite economique globale tchadienne de 1982 à 2007-------------------------------------------------------------------------------------------------------13

      SECTION 1 : Evolution de l'activité économique réelle tchadienne------------------------13

      1- 1: Les apports du modèle de croissance de Pagano---------------------------------------------13

      1-1-1 : Des théories traditionnelles au modèle de Pagano-----------------------------------------14

      1-1-1-2 : Le modèle Harrod et Domar (1947)-------------------------------------------------------14

      1-1-1-3 : Le modèle de Robert Solow : Le progrès technique comme résidu ------------------14

      1-1-1-4: Les nouvelles théories de la croissance : Endogénéisation du progrès technique--- 15

      1-1-2 : Les différents modèles de la croissance endogène-----------------------------------------16

      1-1-2-1 : Le modèle théorique (modèle de Pagano, 1993)-----------------------------------------16

      1-1-2-2 : Le modèle de King et Levine (1993)------------------------------------------------------18

      I-2: Evoluition du Produit Intérieur Brut (PIB)------------------------------------------------------18

      1-2-1 : Evolution de la demande globale-----------------------------------------------------------19

      a-La consommation globale.---------------------------------------------------------------------------19

      b-Les investissements bruts.---------------------------------------------------------------------------20

      c-La demande extérieure nette------------------------------------------------------------------20

      I-2-2 : Evolution de l'offre globale----------------------------------------------------------------21

      I-2-2-1: Secteur primaire------------------------------------------------------------------------------21

      I-2-2-2:Secteur secondaire----------------------------------------------------------------------------22

      I -2-2-3 : Secteur tertiaire-----------------------------------------------------------------------------23

      SECTION 2: Evolution du sécteur financier et monétaire tchadien--------------------23

      2-1: evolution de l'inflation -------------------------------------------------------------------------23

      2-2: situation des finances publiques.--------------------------------------------------------------24

      2-3: situation de la balance des paiements et de la dette---------------------------------------- 25

      2-4: Au niveau de la masse monetaire-------------------------------------------------------------25

      2-5: le systeme bancaire tchadien-----------------------------------------------------------------26

      CHAPITRE II : Evolution des indicateurs du système financier tchadien-------------28

      SECTION 1: Evolution des indicateurs de liquidité du système financier------------29

      1-1: Evolution des dépôts bancaires au Tchad--------------------------------------------------30

      1-2 : Evolution des dépôts bancaires par nature et durée---------------------------------------32

      SECTION 2: Evolution des indicateurs d'allocation du crédit---------------------------33

      2-1 : Evolution des crédits bancaires au Tchad---------------------------------------------------33

      2-2 : L'influence des activites financiers sur la croissance--------------------------------------35

      2-2-1 : Les Principales fonctions des systèmes financiers --------------------------------------36

      2-2-1-1 : La facilitation de la protection contre le risque et son partage-----------------------36

      2-2-1-2 : Acquisition de l'information et l'allocation des ressources -------------------------37

      2-2-1-3 : Le contrôle des actionnaires sur les managers et sur l'entreprise--------------------39

      2-2-1-4 : La mobilisation de l'épargne-------------------------------------------------------------39

      2-2-1-5 : Le développement des échanges des biens et services------------------------------- 41

      DEUXIEME PARTIE : DETERMINATION DU LIEN ENTRE LE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE AU TCHAD---------------------------------------------------------------------------------------------------45

      CHAPITRE III: La demarche methodologique de la mise en évidence du lien entre le developpement financier et la croissance economique au tchad------------------------------47

      SECTION 1: Les considérations méthodologiques liées à la modélisation de la relation entre le secteur financier et le secteur réel.-------------------------------------------------------47

      1.1 : les différentes analyses empiriques-------------------------------------------------------------47

      1.2: Limites des analyses empiriques-----------------------------------------------------------------53

      1.3: Spécification économétrique---------------------------------------------------------------------54

      SECTION 2 : Les considérations méthodologiques liées aux propriétés statistiques des series d'indicateurs et aux procédures d'estimation-------------------------------------------55

      2-1 : Présentation des variables financières et réelles retenues pour cette étude-------------55

      2-1-1 : L'indicateur de croissance économique----------------------------------------------------55

      2-1-2 : Les variables de contrôle--------------------------------------------------------------------56

      2-1-3 : Les variables financières--------------------------------------------------------------------56

      2-1-4 : Sources des données-------------------------------------------------------------------------56

      2-2 : Procédure d'estimation------------------------------------------------------------------------56

      2-2-1 : Ordre d'intégration des séries-------------------------------------------------------------57

      2-2-2 : Test de cointégration (Johansen)-----------------------------------------------------------57

      2-2-3  : Dynamique de court et de long terme entre les variables financières et réelles et causalité.---------------------------------------------------------------------------------------58

      CHAPITRE IV: LE CARACTERE UNIVOQUE DE LA CAUSALITE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE SUR LE DEVELOPPEMENT FINANCIER AU TCHAD--------------------------------------------------------------------------------------------------60

      SECTION 1: La significativité plus importante de la causalité de la croissance sur le développement financier------------------------------------------------------------------------------60

      1-1 :Résultats et interprétation-------------------------------------------------------------------60

      1-1-1 :Analyse descriptive-----------------------------------------------------------------------------60

      1-1-2 :Test de stationnarité des séries-----------------------------------------------------------------62

      1-1-3 :Test de cointégration des séries de Johansen------------------------------------------------62

      1-1-4 :Estimation du modèle à correction d'erreur------------------------------------------------63

      1-1-5 :Test de causalité de Granger-------------------------------------------------------------------65

      1-1-6 : Les autres tests (de stabilité structurelle)--------------------------------------------------66

      1-2 : Conformite des resultats a la theorie-------------------------------------------------------67

      1-2-1: Un système financier peu développé---------------------------------------------------------67

      1-2-1-1 : Un système financier en reconstruction: une restructuration tardive et inachevée-67

      1-2-1-2 :Une politique de collecte d'épargne et de crédit peu stimulante et inefficien------- 68 1-2-1-3 :Une sphère financière restreinte et surliquide---------------------------------------------69

      1-2-1-4 :Une intermédiaton financière peu performante-------------------------------------------70

      SECTION 2: Les implications de politiques économiques de la causalité mise en évidence--------------------------------------------------------------------------------------------------70

      2-1 : Proposition de politiques macroéconomique pour une amélioration du système bancaire tchadien -------------------------------------------------------------------------------------------------70

      2-1-1 :Assainissement du cadre réglementaire et légal------------------------------------------70

      2-1-2 :Le renforcement des prérogatives de la COBAC-----------------------------------------71

      2-1-3 : La poursuite des restructurations bancaires-----------------------------------------------71

      2-2 : Préconisation de politiques sur le plan microéconomique----------------------------------72

      2-2-1 :La nécessité d'élargissement de la couverture bancaire---------------------------------72

      2-2-2 : La réorientation de la politique de collecte d'épargne et de financement des

      Investissements par les banques secondaires------------------------------------------72

      CONCLUSION GENERALE-------------------------------------------------------------------75

      BIBLIOGRAPHIE--------------------------------------------------------------------------------78

      ANNEXES-------------------------------------------------------------------------------------------

      * 1 Collier,P.,(1994), cité par Kangni R.Kpodar,(2003), Le développement financier et la croissance: L'afrique subsaharienne est -elle marginalisée?, Sept 2003 pp 37.

      * 2 ONU, (2007) « Bilan commun de pays au Tchad (CCA) », Coordination Résidente des activités opérationnelles des Nations Unies au Tchad, Décembre 2007 pp 159.

      * 3 Lexique d'économie, 8 edition, pp.202-205

      * 4 Santomero A. (1984).»modelling the banking firm: A survey». Journal of Money, Credit and

      Banking, vol. 16, n° 4, pp. 576-602

      * 5 VALLA et al. (2006), cité par KAMGNA S.Y et NDAMBENDIA. H,(2006), Excès de liquidité systémique et effectivité de la politique monétaire: Cas des pays de la CEMAC.pp.27

      * 6 IDEM

      * 7 IDEM.

      * 8 Caisse Française de Développement: Les effets économiques de la dévaluation du FCFA dans RTFD n° 35 Juin- Juiellet 1994 pp. 12-34

      * 9 Le dépôts de l'Etat comprend les dépôts du gouvernement et les dépôts des organismes publics d'àprès la BEAC

      * 10 Raffinot Marc et Venet Baptiste (1998):« Approfondissement financier, libéralisation financière et croissance: le cas de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA)», Contribution au colloque de l'AFSE, Paris, Septembre

      * 11 Voir St Hill R.L (1992) et H.Patrick (1966). On trouvera des éléments de vérification empirique et des tests de causalité chez Jung (1986) et Thornton ( 1991, 1994).

      * 12S. GUILLAUMONT JEANNENEY et K.R.KPODAR .2004 « Développement financier, instabilité financière et croissance économique. CERDI, avril 2004; 40p






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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci