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Développement financier et croissance économique au Tchad de 1982 à  2007

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par Ahamat Djabre Genson
Université de Douala - DEA 2008
  

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2-2-1-3 Le contrôle des actionnaires sur les managers et sur l'entreprise

Une fonction importante du système financier est également de réduire les problèmes d'asymétrie d'information entre investisseurs et emprunteurs. En effet, un obstacle aux transactions directes réside dans la crainte des investisseurs d'être mal informés par les emprunteurs qui peuvent sous-évaluer leur profit ou gérer la firme selon le critère de maximisation de leur seule utilité. Ces problèmes d'asymétrie d'information peuvent se produire ex ante et impliquer la mise en oeuvre de projets trop risqués favorisant les actionnaires ou au contraire conduire à l'abandon de projets rentables. Ils peuvent également se produire ex post et conduire à une utilisation frauduleuse des capitaux levés par les actionnaires (Jensen-Meckling, 1976). Dans tous les cas, ils engendrent une mauvaise utilisation du capital financier disponible. Pour améliorer la qualité de cette allocation, le système financier doit donc à la fois identifier les risques ex ante et gérer les risques ex post via une fonction de monitoring. De ce point de vue, il est très souvent montré dans la littérature que le contrat de financement optimal est un contrat de dette favorisant les banques par rapport aux marchés de financement direct (Diamond, 1984). Tout ceci permet donc d'éviter les problèmes d'aléa de moralité généralement constatés à travers les arrangements possibles entre propriétaires et gestionnaires d'entreprises. A ce titre, Bencivenga et Smith soulignent que les contrats financiers qui améliorent le contrôle collectif tentent de promouvoir une accumulation rapide du capital et de la croissance en améliorant l'allocation du capital. Cependant Raffinot et Venet10(*) (1998) soutiennent que ce contrôle reste un peu anecdotique dans le cadre d'un pays en développement.

2-2-1-4 La mobilisation de l'épargne

L'une des composantes essentielles de l'activité est de rendre compatible des projets individuels d'épargne et d'investissement afin d'éviter des situations de sur ou sous utilisation des capitaux disponibles. Cette fonction peut être assurée aussi bien par des marchés décentralisés que par les intermédiaires bancaires.

Les marchés décentralisés confrontant à chaque instant offre et demande de capitaux, ils assurent à chaque investisseur (respectivement entrepreneur) de trouver sur le marché un entrepreneur (respectivement investisseur) dont la demande (respectivement offre) de capitaux correspond à la sienne. Cependant, le fonctionnement d'un tel système repose à la fois sur une nécessaire profondeur du marché et sur une gamme suffisamment vaste de produits capables de satisfaire tout type de besoin financier. De ce point de vue, les marchés à terme jouent d'ailleurs un rôle important puisqu'ils permettent de confronter décisions d'épargne et d'investissement dans un cadre inter temporel. Ainsi par exemple, si le volume des prêts à terme est trop important, l'information est transmise aux marchés comptants par une baisse des taux qui favorise le lancement de nouveaux projets, lesquels utiliseront à terme le surplus d'épargne dégagée dès aujourd'hui pour demain. L'adéquation de l'épargne à l'investisseur se trouve alors mieux assurée. Le développement des activités financières entendu dans le sens d'une augmentation du volume des marchés et de la palette de produits proposés, permet alors une augmentation de la part de l'épargne effectivement consacrée à l'investissement, et génère ainsi un niveau de croissance supérieur.

Les intermédiaires centralisés, quant à eux, collectent l'épargne et, disposant alors d'un volume de capitaux suffisamment important, ils peuvent s'adapter à chaque instant aux besoins financiers respectifs des investisseurs et des épargnants. En outre, le principe même de leur fonctionnement (négociation préalable à tout financement et gamme assez large de produits proposés) leur permet d'établir un échéancier correct des retraits et dépôts à venir, et donc d'assurer l'adéquation entre la maturité de l'épargne qu'ils collectent et celle de l'investissement qu'ils financent.

Le système financier a également pour fonction de faire bonne utilisation de l'épargne disponible en le dirigeant vers les investisseurs les plus productifs. Pour cela, ils doivent en particulier réduire l'incertitude des épargnants en diversifiant les risques de liquidités. En effet, l'un des obstacles majeurs aux transactions entre prêteurs et emprunteurs réside dans la peur des premiers de devoir disposer plus tôt que prévu de leurs placements.

Ce besoin de liquidité peut les conduire à favoriser des investissements liquides et peu productifs au détriment de projets de plus long terme. Bencivenga et Smith (1991) montrent qu'un système bancaire permet de réduire ce risque de liquidité. En effet, en l'absence des banques, les ménages se protègent des chocs de liquidités par des investissements en actifs liquides mais peu productifs. Cette inefficacité peut être considérablement réduite par les intermédiaires financiers qui, ayant un grand nombre de déposants, ont la capacité de mettre en commun les risques de liquidités des épargnants et d'investir une part plus importante de leurs fonds dans des projets illiquides mais plus productifs. Il est ainsi montré que les banques augmentent la productivité des investissements, à la fois en dirigeant les fonds vers des technologies illiquides à haut rendement et en réduisant le nombre d'investissements gâchés par des liquidités prématurées.

* 10 Raffinot Marc et Venet Baptiste (1998):« Approfondissement financier, libéralisation financière et croissance: le cas de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA)», Contribution au colloque de l'AFSE, Paris, Septembre

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