WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Rcherche fondamentale sur le dialogue interreligieux islamo-chrétien

( Télécharger le fichier original )
par Salem (ben lazher)OMRANI
I.S.AJ.EC - Maitrise 2000
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

    Intitulé de la recherche :Essai fondamentale sur le Dialogue interreligieux Islamo Chrétien.

    (abstract)

    Travail Elaboré par le chercheur Salem(ben lazher)OMRANI

    I.S.A.J.E.C-TUNIS Juin 2001

    Email :omranisalem@yahoo.fr

    -Choix du sujet

    · Les motifs du choix du sujet :

    Raisons objectives :

    - L'ignorance mutuelle et les préjugés qui régissent les relations entre musulmans et chrétiens

    - La nécessité de mieux connaître l'autre, tout en approfondissant sa propre connaissance, Car il n'est plus possible, de nos jours, d'ignorer l'autre et de vivre dans l'isolement.

    - La recherche d'une communication positive entre les deux communautés, qui devraient faire du dialogue interreligieux une étape primordiale pour la découverte de l'autre.

    - L'impact des hostilités interconfessionnelles sur les relations islamo -chrétiennes dans le passé comme au présent et sur les autres aspects de la vie : politique, culturelle, économique...

    -L'idée erronée que l'on se fait du monde musulman, souvent associé au fanatisme et à l'obscurantisme.

    - Tentative de bien montrer le vrai visage de l'Islam.

    - Essayer de bien élaborer une vision globale sur la question du dialogue islamo-chrétien, tout en se penchant sur son historique, ses origines théologiques, ses difficultés.

    -Depuis quelques années, on parle beaucoup de l'Islam en Occident parfois avec respect et amitié, mais aussi très souvent encore avec beaucoup de préjugés et d'ignorance, une ignorance qui engendre la peur !

    · Raisons personnelles :

    - La question des relations interreligieuse relève d'abord et avant tout pour nous d'une expérience vécue . Elle a commencé à nous préoccuper après que nous eûmes effectué des séjours à l'étranger.

    - Notre penchant pour les sciences humaines et l'interculturel.

    - L'impact de l'actualité : tensions, conflits ethniques, guerres occupation de territoires, telle que les cas palestinien ou tchétchène...

    Introduction et problématique :

    L'homme est un phénomène très complexe. En plus de ces problèmes complexes que sa nature provoque à divers moments, à travers ses actes et ses activités, problèmes qui, de ce fait même, aussi bien les membres de son propre groupe que ceux des autres communautés, le plus fondamental est peut-être encore ce conflit perpétuel qui se joue en lui entre le bien et le mal. Ce conflit inhérent à la nature humaine, s'est manifesté sous des formes variées au cours de l'histoire. Depuis le temps de Caïn et Abel l'homme a vu la violence, la guerre, l'exploitation et la tyrannie ; les livres révelés nous rapportent « que la première guerre de l'humanité était une guerre de religion :la lutte des fils d'Adam, Caïn et Abel, autour d'un problème religieux :qui était le plus agréable à Dieu »*1(*).

    Autrefois, lorsque deux communautés religieuses se rencontraient, elles essayaient généralement de soumettre la communauté rivale par les armes, les idées, par la culture et si cela s'avérait impossible, elles finissaient par s'ignorer complètement l'une l'autre afin de garder intact leur particularisme religieux et culturel. C'est une exigence toute nouvelle que leur propose le monde d'aujourd'hui :il s'agit d'apprendre à vivre entre partenaires égaux dans une communauté à dimension universelle. De ce fait, nous allons essayer dans cette présente introduction, d'exposer clairement la nécessité et l'importance du dialogue, comme une des exigences dont on ne peut se passer dans notre vie quotidienne, sans parler de notre vie intellectuelle et culturelle. Peut-être pourrons nous ainsi préparer le terrain à l'exposition de plusieurs écueils sur lesquels bute le dialogue Interreligieux en ces temps difficiles de l'histoire humaine. Il faut également souligner l'importance du dialogue pour le développement intégral, la justice sociale et la libération humaine. Les deux religions majoritaires chrétienne et musulmane sont appelées à s'engager sur cette voie d'une manière désintéressée et avec impartialité.

    Il faut qu'elles se mobilisent en faveur des droits de l'homme, qu'elles dénoncent les injustices non seulement quand leurs propres membres en sont les victimes, mais aussi indépendamment de l'appartenance religieuse des personnes qui en souffrent.

    Il faut aussi que tous s'emploient à résoudre les graves problèmes auxquels les sociétés doivent faire face et à promouvoir la justice et la paix.

    Dans ce large processus devant impliquer Etats et peuples, la parole ne peut être du ressort exclusif des politiques, des diplomates, des économistes, des experts techniques : une part revient du plein droit au médiateurs par excellence que sont ou devraient être « les gens de l'écriture », les porteurs de messages révélés, tous ceux que l'islam désigne comme « les héritiers des prophètes ». C'est à ces divers serviteurs de la parole que revient la mission de maintenir la nécessaire et fraternelle communication entre hommes. C'est -à- dire qu'en marge sinon au sein même du dialogue et des échanges culturels, le dialogue islamo-chrétien a sa place tout indiquée.

    Loin de nous l'idée de mêler les genres et de confondre les choses. Mais il est des évidences qui s'imposent à l'esprit :comment négliger, nier ou sous-estimer la dimension spirituelle et religieuse de certains problèmes qui sollicitent chaque jour notre attention ou que nous rappelle une brûlante actualité lorsque nous tentons de les oublier la Palestine, la Bosnie, le Kosovo, la Tchétchénie, l'Inde, l'Afghanistan, le Liban, l'Indonésie, etc. Des régions où les événements qui s'y déroulent ont crée des ruptures dans les coeurs et les esprits. Nous ne sommes pas ici pour mener une enquête et nous demander qui a commencé ou quelles sont les causes de ces déchirements. Les relations islamo-chretienne sont caractérisés par des marques de Scepticisme et de méfiance que bien des chrétiens et musulmans n'hésitent pas à afficher lorsqu'il s'agit des perspectives de rencontre. Gageure, irréalisme et vague sentimentalisme pour les un, fort possible légitime et un devoir pour les autres, le dialogue Islamo - Chrétien paraît plutôt suspect au regard de beaucoup non pas certainement dans sa visée spirituelle mais en raison de ses inévitables incidences politiques. D'où l'interrogation : dans quelle mesure un tel rapprochement pourrait-il se faire ?

    S'agirait- il d'une sorte de front des deux grandes religions monothéistes contre les idéologies matérialistes, ou d'une forme de croisade contre les incroyants ? Certains se demanderont si la conjugaison de ces deux grandes forces religieuses ne sera pas en définitive récupérée par des régimes politiques à des fins exclusivement temporelles.

    Pour d'autres, le dialogue islamo-chretien n'a de sens que lorsqu'il se mobilise dans l'action au service des hommes, déshèrités, des opprimés et toutes les innocentes victimes des régimes tyranniques. Comment ne pas s'interroger sur les possibilités et les vertus d'un tel dialogue ? Et quelle crédibilité pourrait-il bien avoir si les partenaires eux-mêmes ne donnent pas l'exemple d'une totale détermination et disponibilité d'une part, et d'autre part s'ils ne se manifestent pas par des actes concrets ?

    Ce qui nous amène à nous poser la question la problématique de notre étude : le dialogue interconfessionnel christiano -musulman a t-il pu dépasser le stade verbal pour être traduit dans les faits ? peut-on parler de l'existence d'un véritable dialogue interreligieux ?

    Etymologie et signification des mots « religion » et « dialogue » :

    I- Religion*2(*) : N.Flatin relegio ensemble de croyances et de dogmes définissant le rapport de l'homme avec le sacré

    2 Ensemble des pratiques et des rites propres à chacune de ces croyances.

    II- Religion du terme relegio « attention scrupuleuse vénération »de relegere « accueillir, rassembler », de legere « ramasser » et fig. « lire »ou de religare  « relier ».

    -Ensemble d'actes rituels liés à la conception d'un domaine sacré distinct du profane et destinés a mettre l'âme humaine en rapport avec Dieu

    - La religion, reconnaissance par l'homme d'un pouvoir ou d'un principe supérieur de qui dépend sa destinée et à qui obéissance et respect sont des attitudes intellectuelles et morales qui résultent de cette croyance en conformité avec un modèle social et qui peut constituer une règle de vie : religions polythéistes, religions initiatiques, religions révélées, religions dites primitive.

    - Selon l'anthropologie, il n'y a pas de phénomène religieux sans la conjonction d'une expérience vivante et d'une tradition.

    - L'expérience, c'est l'appropriation personnelle de la tradition sociale.

    - La tradition, c'est l'entente sociale entre les hommes du passé et du présent, le lien commun entre les individus d'une société ou d'un groupe d'hommes sans traditions sociales(langage, rites, institutions)

    La vie est inimaginable comme le dialogue entre les hommes.

    De ce fait le christianisme ou l'islam est une tradition ou un ensemble de traditions sociales du point de vue anthropologique, mais c'est un ensemble de traditions religieuses vivantes parce qu'il y a des chrétiens ou des musulmans qui en vivent et en font l'expérience.

    Wilfred Cantwell Smith*3(*) propose d'aborder le phénomène religieux de manière comparative, mais en particularisant précisément deux niveaux fort

    a) Le plan individuel, existentiel et "experientiel" de la foi vécue et personnelle: L'individu, à ce niveau, est conscient de se trouver confronté à une réalité transcendante, divine, avec laquelle il entretient une relation créatrice.

    On ne saurait conceptualiser ni systématiser cette relation créatrice originelle avec le Divin transcendant. On ne peut que l'exprimer à travers le symbole, le mythe, le rite, l'art, de façon toujours subjective, unique inattendue, neuve. Et il n'y a aucun sens à parler de cette foi personnelle en termes de foi chrétienne, musulmane, bouddhique, juive, hindoue. Car la foi personnelle transcende tous ces systèmes. D'après lui, le dialogue n'a de sens que dans cette confrontation entre la foi personnelle d'un individu et celle d'un autre, non entre des systèmes religieux.

    W.C.Smith est persuadé que le Divin transcendant appréhendé par la foi personnelle est essentiellement et toujours le même. Le dialogue inter religieux peut donc déboucher sur une expérience de profonde communion entre des hommes relevant de systèmes religieux fort différents.

    Ü) Le plan social institutionnel de la religion érigé en système mondain extérieur: ce que Smith nomme «la tradition cumulative» et qu'il refuse de dissocier du processus culturel lui-même. Ce processus de tradition cumulative varie bien entendu d'une société à l'autre et au sein d'une même société,il ne cesse de se modifier, de faire changer. Etudier une religion en tant que système social et institutionnel, c'est donc étudier un tout vivant, dynamique, en perpétuel processus de transformation auquel les individus ont toujours concouru.

    Si W.C.Smith distingue très clairement deux dimensions ou plans de la religion, il ne cherche donc ni à les séparer ni à les opposer. La Foi personnelle ne peut s'exprimer qu'a travers des supports sociaux, idéologiques, culturels. Il n'existe pas de foi sans tradition ou croyance,détachée d'un système. Mais l'élément qui est déterminant et créatif revient toujours à la foi personnelle.

    *3(*)Dialogue : n.m ( latin. dialogus ,entretien)

    1-Conversation, échange de vues entre deux ou plusieurs personnes.

    2-Ensemble des répliques échangées entre les personnages dune pièce de théâtre, d'un film, d'un récit.

    3-Discussion visant à trouver un terrain d'entente.

    Il s 'agit dans le dialogue d'une oeuvre commune à deux où l'on se répond.

    C'est un processus de réciprocité entre deux ou plusieurs parties, ou bien une action qui se poursuit avec les autres. Ainsi dans cette étude, nous adoptons une large définition du dialogue qui intègre le terme « communication ». C'est pourquoi nous pensons que le dialogue consiste en un discours qui a lieu entre deux personnes ou deux groupes ou une personne d'un groupe.

    Il se réalise essentiellement par la parole mais aussi par des moyens de communication autres que le discours. C'est une méthode qui est enseignée aujourd'hui dans le cadre de la sociologie et qui est étudiée comme une science ou un art.

    Le dialogue comme phénomène de civilisation intègre le dialogue interreligieux qui lui aussi introduit dans l'autre contexte celui de la culture et de l'interculturel. Le concept de culture est plus large que celui de religion. Selon une certaine conception, La religion représente la dimension transcendante de la culture, elle est donc son âme. La culture est l'expression caractéristique de l'homme et de son histoire au niveau individuel et collectif. La culture et la religion sont des éléments liés à la définition même de l'homme ; être homme signifie nécessairement exister dans une culture déterminée.

    Les religions ont certainement contribué au progrès de la culture et à l'édification d'une société plus humaine. Cependant, les pratiques religieuses qui ont parfois aussi eu une influence aliénante sur des cultures autonomes sécularisées peut aujourd'hui jouer un rôle critique vis-à-vis de certains éléments caducs dans telle ou telle religion. La question est donc complexe car plusieurs religions peuvent coexister dans un seul et même cadre culturel, alors qu'une même religion peut trouver à s'exprimer dans des contextes culturels différents. Il arrive même que des différences religieuses amènent à des cultures distinctes dans une même région.

    Mais d'autre part, il ne faut pas perdre de vue la variété des formes du dialogue:

    a) Le dialogue des expériences de vie: où des personnes appartenant à des cultures différentes tentent de cohabiter au sein d'un même contexte.

    b) Le dialogue des oeuvres où il y'a collaboration en vue du développement intégral et de la libération totale de l'homme.

    c) Le dialogue des échanges théologiques où des spécialistes cherchent à approfondir la compréhension de leurs héritages religieux respectifs et à apprécier les valeurs spirituelles des uns et des autres.

    d)Le dialogue de l'expérience religieuse, où des personnes enracinées dans leur propres traditions religieuses partagent leurs richesses spirituelles par exemple par rapport à la prière et à la contemplation, à la foi et aux voies de recherche de Dieu ou de l'absolu.

    Aperçu sur les relations islamo- chrétiennes et le dialogue interconfessionnel.

    Le dialogue islamo - chrétien suscite toujours de vives passions. L'Islam, religion née après le christianisme, entretient des relations complexes avec ce dernier. Selon le coran, le christianisme fait partie de l'islam, c'est à dire la continuation authentique de la mission de Jésus. Le Coran prétend dire la vérité sur le christianisme. L'Islam semble particulièrement frappé et scandalisé par la division des chrétiens. Une sourate du Coran invite "les gens du livre" (juifs et chrétiens) au dialogue « Venez à une parole commune entre nous et vous... »(S.III ,64). Pour les chrétiens, l'islam n'a évidemment pas de place dans ses origines pour la simple raison qu'il est né six siècles après le Christ. L'Islam constitue d'abord un grand défi, il s'est répandu sur des terres qui, pour la plupart, non seulement étaient chrétiennes mais constituent les terres d'origines du christianisme. Il constitue aussi un défi théologique :comment comprendre et situer cette grande religion qui se veut la vérité du christianisme ?

    Au Moyen Age dans l'Europe chrétienne, le musulman était " l'autre" non chrétien par excellence, regardé de façon très négative suite aux nombreuses confrontations (les conquêtes musulmanes arrêtées à Poitiers (732), les Croisades (1095-1291). Ce dernier épisode continue à hanter l'imaginaire et la mémoire des musulmans aujourd'hui. Il faudra attendre le XX ème siècle pour que l'Eglise jette un regard positif sur l'Islam. La meilleur trace en est le concile Vatican II. En contrepartie, l'islam garde dès l'origine une estime considérable pour le christianisme.

    I°Difficultés du dialogue interreligieux :

    Dans le dialogue, des obstacles peuvent surgir. Déjà sur le plan strictement humain,il n'est pas facile d'établir le dialogue. Le dialogue interreligieux est encore plus difficile. Il importe d'être conscient des obstacles qui peuvent se présenter, certains peuvent se vérifier chez certains fidèles et peuvent donc entraver donc la réussite du dialogue. D'autres peuvent affecter plus précisément certaines traditions religieuses, rendant ainsi difficile toute tentative en vue de promouvoir un processus de dialogue.

    Les Obstacles qui nous semblent les plus importants sont essentiellement d'ordre humain, culturel, historique, social et politique.

    1)Difficulté d'ordre culturel:

    L'anthropologie nous montre bien que le langage d'une société déterminée a tendance à se poser comme un langage absolu quand il exprime d'une manière particulière une expérience singulière de vie. Bien qu'il soit collectif, ce langage contribue à cette vie commune de telle ou telle société dont il forme un des éléments de base. Il est de ce fait l'objectivation collective et sociale de l'expérience subjective de la vie. Il a donc tendance à une "absolutisation"objective puisque ce qu'il exprime est la valeur suprême et absolue de l'homme qui est la vie.

    C'est ainsi que le langage religieux comme toutes les autres valeurs et institution sociales, a fermement l'intention de se montrer et de s'imposer comme une vérité absolue, universelle. Mais une universalisation à partir d'une expérience particulière et précisément ethnocentrique. « la religion est le lieu où un peuple se définit à lui même ce qu'il considère comme la vérité »(Hegel philosophie de l'histoire )

    Elle prend pour centre l'expérience d'une ethnie ou d'un groupe humain particulier.

    D'où l'origine de l'incompréhension entre les croyances et les pratiques religieuses pouvant mener assez souvent à un manque d'estimation de leur signification et parfois même à de fausses interprétations qui constituent un manque d'ouverture et une forme d'intolérance d' où une attitude défensive, voire agressive. Alors ce caractère ethnocentrique est à l'origine de conflits, de désaccords avec les langages et les institutions des autres groupes. Ces conflits s'aggravent et se compliquent parfois comme déjà évoqué, à cause du caractère agressif du langage ethnocentrique conçu comme une défense de la société vitale et de ses valeurs. Le langage montre bien ainsi le caractère absolu de l'expérience de l'homme dans la société, il exprime la tendance de l'individu dans un contexte social bien défini à préserver et à considérer son expérience de vie comme une valeur absolue.

    Vu ce caractère ethnocentrique du langage religieux qui se pose comme absolu,objectif et qui amène les croyants à croire à son universalité, cela pousse ces derniers ou les disciples de chaque système religieux à un raisonnement agressif sinon apologétique sur un islam ou sur un christianisme jugé sur ses seules réalisations temporelles, car l'argument qui amène les chrétiens à confondre l'islam avec les pratiques des musulmans pourrait se traduire par un effet négatif: le comportement de ceux qui agissent en son nom ne manque pas parfois de trahir l'image du christianisme.

    Et pour mieux comprendre la question, on doit analyser les attitudes traditionnelles dans le dialogue entre les religions qui sont presque toujours les mêmes:

    -«Nos valeurs religieuses sont supérieures»

    On oublie souvent d'allouer l'élément subjectif «pour nous» nécessaire lorsqu'il s'agit du salut personnel.

    -«Les autres religions les disposent (ses valeurs), elles aussi non en tout mais seulement en partie»

    (C'est surtout les cas pour les valeurs communes à l'islam et au christianisme).

    -«Les autres doivent se convertir à notre religion, qui a la plénitude du salut»

    2) Difficultés d'ordre doctrinal:

    Les différences dogmatiques entre les deux religions peuvent être relevées suivant le tableau ci dessous:

    Problème de la révélation
    Islam

    Monothéisme absolu

    Christianisme

    Monothéisme lié à la conception

    De la trinité

    Problème de la révélation

    La révélation, c'est le Coran

    La révélation c'est dans la Bible

    Problème de prophétie

    Muhammad est un prophète

    de Dieu, Jésus est un prophète de Dieu

    Jésus est plus qu' un prophète,

    il participe à la divinité

    la prophétie s'arrête au christianisme

    Problème de Marie

    C'est la sainte mère de Jésus

    Jésus est né de l'esprit saint

    Marie est la mère du fils de dieu

    dogme de l'immaculée conception .

    Il faut souligner que plusieurs adversités existent encore si bien que les musulmans sont devant une difficulté théologique particulière. En effet, ils trouvent dans le Coran lui-même un certain nombre d'affirmations par lesquelles le livre de l'islam reproche aux chrétiens leur infidélité à l'enseignement de Jésus et que l'Evangile originelle de Jésus a été «falsifié»et par conséquent, toute la tradition musulmane est ainsi orientée à considérer que le christianisme d'aujourd'hui n'est fidèle au message originel de Jésus.

    3)Difficultés dues au prosélytisme

    Un autre obstacle considérable qui se pose dans la rencontre entre chrétiens et musulmans, est à l'origine dû aux activités des missions chrétiennes plus au moins liées à la période coloniale couvrent l'objectif du prosélytisme c'est-à-dire les actions indiscrètes destinées à détourner "l'autre" religieux de sa tradition sans tenir compte de son histoire personnelle et de son appartenance religieuse. Ces missions ont été très mal jugées et ardemment critiquées en pays d'islam. Pour des peuples dominés et asservis politiquement et économiquement, il était difficile de concevoir le caractère pacifique et philanthropique des missions, alors qu'elles étaient soutenues par les forces coloniales dont elles relevaient.

    Il est bien entendu normal et légitime que chacune des communautés s'efforce non seulement de vivre sa foi, mais de la diffuser. Mais la mission n'est pas prosélytisme, et il est nécessaire pour le dialogue que dans toute les régions du monde, chrétiens et musulmans se libèrent du souci de l'antagonisme confessionnelle, du climat de méfiance, de polémique et de concurrence. Car le Coran comme la Bible appellent tous les hommes, tous les peuples à s'estimer, tout en restant fidèles a leurs spécificités. Le Coran affirme au sujet des relations entre musulmans et chrétiens :«Si Dieu l'avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté, mais il a voulu vous éprouver par le don qu'Il vous a fait. Cherchez a vous surpasser les uns les autres dans les bonnes actions .Tous vous retournerez vers Dieu. Alors il vous éclairera au sujet de vos divergences »(5, n48) : «Si ton Seigneur l'avait voulu, tous ceux qui sont sur terre, tous, croiraient. Est-ce toi qui vas contraindre les hommes à croire? (10,99). Le Christ l'affirme autrement «Dis ce que tu as à dire et va-t-en »,ne dit-il pas aussi «Il y a plusieurs demeures dans la maison du Père ». Chrétiens et musulmans sont appelés à mieux se connaître et à découvrir ce qu'ils ont en commun, tout en s'attachant à leur propre foi. Car pour de nombreuses personnes, ce qui les sépare et parfois les oppose, ce n'est pas leur fidélité, mais ce sont leur ignorance et leur tendance à se croire possesseurs de la parole de Dieu. Il reste beaucoup à faire, de part et d'autre, sur le plan culturel et religieux pour mieux se connaître .

    Bien la décolonisation soit révolue depuis bien longtemps, beaucoup de musulmans soupçonnent les églises chrétiennes d'être plus au moins complices de «l'impérialisme occidental» et du Sionisme, vu l'incapacité d'admettre la séparation entre l'Eglise et la politique de ces pays. Il faut, à titre d'information, souligner le rôle joué par l'église de Rome dans la guerre froide.

    4) Difficultés dues à l'intolérance intellectuelle :

    Le dialogue interreligieux bénéficie aujourd'hui d'un préjugé généralement favorable fondé sur une volonté de compréhension et d'accueil ou animé par un désir de rencontre et de développements mutuels. On est plutôt devant une diplomatie de façade que devant une réelle envie de dialoguer. On entend parler de paix et de tolérance mais on cesse de semer les grains de l'hostilité et de la haine. le monde ne cesse de se trouver confronté a la politique des deux poids et du deux mesures, à la diplomatie secrète. les riches s'enrichissent, les pauvres s'appauvrissent et les grands ne cesse de pousser les petits d'en suivre leurs politiques sous leurs aspects les plus dissimulés, même si cela peut les conduire a la faillite économique et politique.

    Il est vrai que l'intolérance intellectuelle des musulmans et surtout des chrétiens est une pratique courante dans le passé comme de nos jours. On peut la trouver au niveau de la politique, des publications, du cinéma et surtout des média. Suivant «de prés ces derniers mois la presse européenne, américaine, et arabe, ayant eu bien souvent l'occasion d'aborder avec des interlocuteurs fort divers les problèmes politiques et religieux de Proche Orient, nous avant l'impression, à la lumière de ces lectures et de ces rencontres-et même la certitude- qu'un profond malentendu subsiste entre l'opinion européenne et celle des pays arabo-musulmans, encore si mal connu et mal-aimés chez nous »*4(*). Cette affirmation du père Lelong*5(*) montre que les relations entre les deux entités sont régies par des divergences idéologiques et économiques.

    En plus elle montre l'impact des préjugés raciaux et culturels sur les rapports actuels.

    En effet, les musulmans et «l'Islam» sont confondus avec le fanatisme, l'obscurantisme et a la régression. Pour certains Occidentaux, l'islam a enlevé à «la femme arabe toutes les vertus qui faisaient son charme à l'époque du paganisme» *5(*). On va injustement jusqu'à admettre que l'islam est une religion qui favorise la violence «L'islam passe en effet dans l'opinion courante pour être la religion non du dialogue mais de la violence»*5(*). On oublie presque toujours les atrocités commises de part le monde, surtout lorsque les coupables bénéficient de la bénédiction de telle ou telle puissance barbaresque. Nous pouvons révéler les souffrances quotidiennes des musulmans en Palestine, au Liban, en Tchétchènie.

    Bien entendu, il ne saurait être question de justifier ici les violences, agressions et répressions que certains mouvements, gouvernements et opposants ont commises ces dernières années, tout en se réclamant de l'islam. Nombreux d'ailleurs furent les musulmans qui, dans toutes les régions du monde, dénoncèrent fermement l'usage abusif fait du message coranique par certains mouvements, dirigeants ou courants politiques dont les agissements forment en fait une réelle trahison de l'idéal islamique dont pourtant ils se réclament. C'est ainsi que les événements qui tourmentent de part et d'autre le monde musulman est perçu en Occident, tels les cas de l'Algérie ou de l'Afghanistan. Mais de tels maux n'existent pas seulement dans le monde musulman ; on est plutôt devant un phénomène universel. Un simple regard sur le monde entier nous permet de réaliser que le fondamentalisme à caractère «religieux» ou plutôt qui se sert du «religieux», existe partout, des conflits opposant catholiques et protestants en Irlande du Nord .

    L'apparition des sectes un peu partout en Occident, de la France aux Etats-Unis en passant par le Canada ou le Japon, etc. Mais il paraît que l'affaire prend l'allure d'un enjeu politique plus grave.

    Et il est inacceptable que de tels événement survenant dans le monde musulman soient, souvent, montrés et commentés par les médias, en Europe et aux U.S.A comme si le message coranique était la source de ces abus et excès, alors que précisément, il les prohibe.

    On pourrait citer quelques titres dans les médias occidentaux pendant la révolution islamique en Iran, en 1979:

    «La révolution islamique commence dans le feu et le sang », titrait un journal provincial, tandis qu'un journal télévisé annonçait sur un ton mélodique: «La guerre sainte est proclamée».

    Pendant des mois et des années, on a pu entendre des propos du genre : «L'intégrisme musulman triomphe», «La justice islamique continue à tuer». Plusieurs caricatures sont actuellement consacrées aux musulmans de l'île de Jolo, du Pakistan, aux Talibans faisant ainsi le bonheur d'un public habitué à la généralisation et aux préjugés. Par une sorte de collage arbitraire, les réalités actuelles du monde musulman sont ainsi ramassées dans une sorte de «fresque désolante», l'absolutisme de certains régimes autocratiques où règnent le despotisme et le culte de la personnalité, les outrances révolutionnaires, la montée des courants messianiques d'allure médiévale, tous ces événements aussi importants que le problème palestinien ou la révolution iranienne suffisent à montrer combien les préjugés, la haine à l'égard des musulmans-hérités de l'histoire- donnent lieu actuellement à une forme d'islamophobie, due à l'apparition d'un conservatisme «islamique» à tendance totalitaire et radicalement opposé aux modèles culturels de l'Occident.

    Ainsi le monde musulman se trouve-t-il globalement défini en fonction de ce qui paraît le plus contradictoire avec les valeurs de l'humanisme moderne (droits de l'homme, tolérance, ouverture au progrès, émancipation de la femme..)

    Les changements actuels dans les sociétés musulmanes ne sont pas toujours appréciés à leur juste valeur. On a trop tendance à percevoir comme des explosions de fanatisme ce qui, dans d'autres contextes, aurait été éventuellement perçu comme une reprise de ferveur religieuse. La réclamation de la souveraineté nationale, la lutte pour la sauvegarde des richesses nationales, voire la légitime résistance aux tentatives hégémoniques «des nouvelles entreprises impérialistes» ou qui se dérobe sous d'autres dénominations telles que la mondialisation, toutes ces attitudes sont très souvent appréciées négativement et imprégnées de réactions carrément fanatiques et xénophobes. Mais«en réalité si trop d'Occidentaux chrétiens ou non comprirent si mal la portée du"réveil islamique"et l'islam d'une manière générale, c'est que leur conscience collective était habitée par des représentations et images tendancieuses de la religion musulmans. C'est aussi parce que l'Occident a plus de peine encore à accepter la décolonisation culturelle, l'indépendance politique des pays naguère dominés*6(*) En contrepartie et dans l'autre camp, les chrétiens se présentent comme des occidentaux, dominateurs, impérialistes, très hostiles à l'islam et éprouvant beaucoup de mépris pour ses valeurs de civilisation.

    Tout ces facteurs de méfiance et d'hostilité continuent malheureusement de déterminer les comportements individuels et de fausser les représentations collectives. De telles questions constituent des obstacles majeurs à entretenir un dialogue réel et confiant.

    5) Difficultés d'ordre historique et politique :

    Il faut reconnaître que le poids de l'histoire et certaines réalités politiques ne favorisent guère la réconciliation islamo-chrétienne .

    L'histoire nous apprend que les musulmans et les chrétiens ont connu des périodes de bonnes relations et des périodes de conflits et même de guerres sanglantes.

    1)Période de paix :

    A l'avènement de l'islam, les fidèles des deux religions se respectaient réciproquement .Un texte coranique révèle et définit bien l'estime dans laquelle les chrétiens étaient tenus :«Tu trouves que les gens les plus proches des croyants par l'amitié sont ceux qui disent :Nous sommes chrétiens ,parce qu'il existe parmi eux des prêtres et des moines qui ne s'enflent pas d'orgueil »(Coran 5/22). On peut dire et admettre qu'au cours des périodes les plus fructueuses de la civilisation arabo-musulmane,une cohabitation et une compréhension réciproque se sont révélées sous plusieurs

    Aspects :

    Une véritable coopération entre les intellectuels des deux camps, à Damas d'abord au début de la dynastie Omeyyade, puis à Bagdad sous la dynastie abbasside, au Maghreb, en Andalousie,

    Les traducteurs étaient pour la majorité des chrétiens (surtout pour les oeuvres grecques et romaines )On trouve beaucoup de fonctionnaires chrétiens, des commerçants, de médecins, et dans diverses autres fonctions au sein de l'administration, de l'appareil économique de l'Etat musulman et bénéficiaient d'importantes prérogatives.

    Contrairement aux deux autres religions monothéistes, l'islam a admis à certaines conditions une possibilité de coexistence et de cohabitation entre musulmans et non musulmans .

    Cela ne joue actuellement aucun rôle, l'évolution de la société ayant conduit à la suppression progressive de la ségrégation religieuses. Mais dans le passé ,c'était une vraie révolution, il suffit de rappeler l'inimitié qui régnait entre protestants et catholiques, entre juifs et chrétiens.

    L'islam à démontré une attitude d'ouverture et de tolérance .

    Ce pluralisme islamique provient selon les uns du milieu social arabe . En fait ,l'Arabie connaissait une certaine cohabitation entre les adeptes des différentes religions .

    Dans le sanctuaire de la Mecque, l'actuelle  « Kaaba » , il y aurait eu 360 divinités réunies ensemble. Il est vrai que les juifs et les chrétiens étaient minorités et que ces groupes n'avaient pas la possibilité de s'imposer. Mais le prophète Mohammed n'admet la coexistence qu'avec les gens du livre qui sont les groupes confessionnels monothéistes et dont le rapport est défini par ce qui est recommandé dans le Coran: «Combattez ceux qui ne croient point en Allah ni au jugement dernier qui ne déclarent pas illicite ce qu' Allah et son prophète ont déclaré illicite, qui ne pratiquent point la religion de vérité, parmi ceux ayant reçu l'écriture ! Combattez-les jusqu'à ce qu'ils paient la « jizia » alors qu'ils sont humiliés » ( Sourate 9, versets 69 ) Voir également Sourate 2 ,versets 59 et Sourate 5, versets 69 ) sur la base de ces données, l'état musulman a admis la division suivante à l'intérieur de l'Etat:

    -Musulman: citoyen entière de la cité islamique.

    -Protégés: adeptes des religions révélées: chrétiens et juifs et autres petits groupes.

    -Polythéiste et mécréants: ne sont pas admis.

    2)Périodes de guerre :

    Cependant et au cours des siècles, de nombreuses discordes et inimités se sont produites menant à des nombreuses guerres, dont les effets se font encore sentir. Comme chacun sait, les guerres ne sont jamais favorables aux échanges, aux coopérations et aux mouvements intellectuels, à la circulation des idées et à la promotion d'une entent et d'une véritable compréhension.

    Les Premières guerres furent celles menées par les croisades, du XIème aux XIIIéme siècles, elles accumulent les ruines, l'exaspération, l' intolérance. On peut cependant constater quelques effets positifs : les chrétiens sont amenés à découvrir l'Orient, la conviction se fond peu à peu que la violence et la force sont vaine en matière de religion, le Coran le dit explicitement dans un verset :"il n'y a point de contrainte en matière de religion " (chapitre 2/v.256).

    Cette conviction permet de nouveau une cohabitation plus ou moins stable , voire pacifique durant quelque siècles .

    Au XIXéme, l'expansion coloniale fut à l'origine de nouveaux conflits. L'Eglise est apparue étroitement liée à l'hégémonie coloniale. La plupart des pays musulmans sont occupés par les puissances chrétiennes ou qui se réclament du christianisme, ce qui fait renaître de des nouvelles conduites inimitié d'hostilités. les conditions d'u dialogue disparaissant, «l'attitude de l'Eglise a été, durant de longs siècles, hostiles envers l'islam, une hostilité sans répit, sans aucune part de tolérance enseignée par le christianisme les Croisades puis les tribunaux de l'Inquisition en Espagne, puis la collaboration entre l'Eglise et le colonialisme. Tout cela a causé des brèches saignantes dans l'édifice de rapprochement que l'islam avait voulu construire, et les relations qu'il avait voulu consolider » *7(*)

    II°Les bases doctrinales communes entre les deux religions :

    Quand on examine la relation et la production présente des théologiens chrétiens et musulmans, et de leurs penseurs, on a l'impression d'être en face de deux univers qui se côtoient et s'ignorent alors qu'ils ont tant de richesses à partager. Il y a trop d'ignorance et de méconnaissance entre les fidèles des deux religions, comme l'écrivait Roger Garaudy: il est urgent que la pensée européenne prenne en considération l'apport culturel et spirituel des grandes civilisations et en particulier celui de l'immense patrimoine arabo-musulman .

    Cela est vrai aussi pour les musulmans qui doivent connaître et comprendre davantage l'esprit chrétien, selon l'expression de Ali Merad 8(*)*: « Il faut presque partout dans l'étape actuelle de l'histoire de l'islam, choisir entre ces deux situations : «être solidaire» (des attitudes collectives de la communauté) ou rester «solitaire» dans des positions d'avant-garde ».

    La connaissance mutuelle se pose comme une exigence puisque autant d'éléments communs les rassemblent. Pourtant peuples et lettrés des deux bords s'ignoraient ou les uns se faisaient une image plutôt caricaturale des autres.

    Alors quelles sont les bases doctrinales communes qui permettent aux musulmans et aux chrétiens de se considérer comme porteurs d'un patrimoine religieux commun ?à même de leur permettre de promouvoir un dialogue véritable? Certes leurs croyances divergent sur plusieurs points mais elles convergent sur des réalités essentielles. En effet, les deux religions ont les mêmes fondements spirituels.

    D'emblée, les uns et les autres sont unis par la croyance en un seul Dieu, à ses livres révélés par des prophètes, à ses anges, à une seule finalité après la mort et la résurrection ainsi qu'au paradis promis et à l'enfer réservé aux damnés.

    Les religions chrétienne et musulmane ont des fondements doctrinaux communs puisqu' ils s'articulent autour des mêmes convictions .

    1) L'unicité de Dieu:

    Dieu existe et il est "un ", leurs livres "témoignent" de son unicité dans chacune de leurs pages .Le chrétien affirme« Je crois en un seul Dieu, le père tout puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles » (LC10,27), le musulman proclame «qu' il n'est point d'autre Dieu que Dieu», «Il est le Dieu unique, le Dieu seul »(Coran 112,1-2) «Rien n'est semblable à lui »(Coran 47,9). Ce qui fait qu'il sont tous les deux monothéistes, ntémoignant que la vie, l'esprit et la matière ne viennent pas du hasard mais d'un créateur seul et unique. Ils reconnaissent que l'univers ne vient pas du néant, la grandeur du cosmos et les merveilles de la nature exigent un créateur ,ils admettent que l'esprit de l'homme est capable de découvrir l'existence de Dieu, attribut de toute perfection, par des preuves qui se manifestent et se révèlent partout. Et d'ailleurs leurs livres sacrés l'Evangile et le Coran, invitent à la méditation devant les indices et les signes de l'existence de Dieu dans le monde par deux procédés ou voies de connaissance: la création d'une part et la révélation d'autre part .

    Sur les questions fondamentales a propos des énigmes de la vie et l'existence entière, les deux religions fournissent des réponses identiques .

    2)Dieu créateur des cieux et de la terre :

    Dieu s'est manifesté à partir de leurs livres révélés comme le créateur «innovateur des cieux et de la terre »(Coran 2,117) qui « au commencement a crée le ciel et la terre »(Gen 1-1) .

    Ainsi, il est le bienfaiteur, le généreux et le parfait créateur donateur de tous biens .Le croyant n'a jamais cessé d'admirer les oeuvres divines dans la création, ce qui fait que Dieu est le sage qui sait tout sur ses créatures. Pour les musulmans, c'est celui qui voit et entend, observe, sait tout, et «dénombre toute chose »(Coran 78-28) qui de toute chose «Tient bien compte, «Il voit tous les fils d'Adam du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, lui qui forme le coeur de chacun ,lui qui discerne tous leurs actes» (PS 32, 13-15) .

    Car il est celui qui attribue l'utile et le nuisible, celui qui hâte ou retarde les échéances

    3)Dieu miséricordieux:

    Pour le Coran Dieu est, «très bon et miséricordieux», «Le plus miséricordieux des miséricordieux.»Pour les chrétiens et ceux qui les ont précédés ont appris il est le lieu de la tendresse et de la pitié, lent à la colère riche en grâce et en fidélité, qui accorde sa grâce à des aux êtres, tolère les fautes, les transgressions et péchés, mais ne laisse rien impunis (EX34,6-7)

    L'islam avoue que «L'homme a été crée versatile »(Coran 70,19) «très injuste et très ingrat»(Coran 14-34)Et même très «très ignorants »(Coran33,72), mais tout les croyants savent bien aussi qu'ils peuvent dire a Dieu «Tourne-toi vers moi ,pitié pour moi?»(PS 85,16). Puisqu'il est le compatissant , le bien veillant et le patient .Le coran ne dit-il pas«Demandez pardon à votre seigneur et revenez a lui!Mon seigneur et miséricordieux aimant »(Coran 6,12)8(*)

    4)Dieu qui envoie des prophètes :

    Musulmans et chrétiens croient que Dieu a parlé aux hommes au cours de l'histoire et au fil du temps plusieurs fois et sous plusieurs formes par l'intermédiaire des prophètes «par inspiration, ou derrière un voile ou en envoyant un messager » (coran 42,50,51).On peut citer ici quelques noms comme Adam, Noé, Abraham, Loth, Joseph, Isaac, Jonas, Moise, sans oublier bien sûr Jésus et Mohammed. Leur vie est un modèle de foi et d'obéissance . Les musulmans qui confessent avoir la foi d'Abraham adorent avec le Dieu unique. Même si musulmans et chrétiens divergent les chrétiens quant aux critères d'appréciation définitive de la prophétie, les premiers considèrent Mohammed comme le «sceau des prophètes » tout en reconnaissant qu'il existe «un mystère de Jésus», les seconds voient en Jésus la plénitude de la prophétie mais reconnaissent que l'esprit de prophétie continue à se manifester de génération en génération .

    5)Dieu qui ressuscite les morts

    D'autres réalités sont encore communes à tous les croyants. Tous reconnaissent qu'il y a d 'autres créatures comme les anges, les génies, ils considèrent que l'univers est voué à l'extinction. Pour eux, seul subsistera le Dieu créateur et toutes choses retourneront à lui à travers une récapitulation dont parlent tous les livres sacrés en des descriptions nombreuses et imagées. L'affirmation de la résurrection s'appuie sur des preuves différentes pour les disciples des deux religions .

    Ce sera le jour du rassemblement, le jour du jugement, des rétributions où «les humains surgiront par groupes, pour que leur soient montrées leurs actions, « qui aura fait le poids d'un atome de bien le verra, qui aura fait le poids d'un atome de mal le verra » (coran 9, 6-7)

    «Devant Dieu, seront rassemblées toutes les nations ». Mohammed et Jésus affirment l'existence d'une demeure de la récompense, le Paradis, et une demeure du châtiment, l'enfer.

    Ils convergent dans leurs descriptions de ces deux demeures. Le Coran annonce que des « Visages, ce jour là, seront brillants vers leur Seigneur tournés » (Coran 75/22-23) même s'il semble réduire « la vision divine » à de rares instants consacrés aux «plus proches des élus ».

    Puisque les regards ne sauraient l'atteindre (Coran 6, 103)

    L'Evangile l'interprète ainsi : «Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal, pour la damnation »(jo5, 28-29)

    6)Le Croyant et le culte

    Chrétiens et musulmans ont le désir de reconnaître la volonté de Dieu et de se soumettre à ses ordres, ils disent aussi que toute la conduite doit être obéissante à Dieu. L'idéal d'un croyant n'est-il pas d'agir conformément à la loi de son Dieu ?

    Nombreuses sont les expressions et les manifestations du culte et de la foi, sous divers formes surtout par la prière, l'aumône et le jeûne, etc. Même si les formes, les rites ou la liturgie sont différents, que ce soit pour la prière ou pour le jeûne ou autres, le fond reste le même. La Déclaration de Vatican II affirme aux musulmans la grande estime pour les valeurs essentielles de la vie : «Ils ont en estime la vie morale et rendent un culte à Dieu, surtout par la prière, l'aumône et le jeune ( Nostra Aetate ). La prière, l'invocation, la méditation, les litanies et la retraite sont des rites communs aux chrétiens et aux musulmans sauf que chacun les vit dans un contexte différent qui lui appartient. La mosquée pour les musulmans et l'église pour les chrétiens sont des milieux vivants qui enseignent et sauvegardent l'authenticité morale et rituelle dans les rapports humains. La culture ne se définit-elle pas par opposition comme nous l'enseigne l'anthropologie? chaque communauté humaine n'a t-elle pas ses rites spécifiques qui font son originalité. Nous pouvons cerner les différences concrètement à partir de ses lieux de culte ( les mosquées et les églises ), un ensemble de responsables religieux souvent hiérarchisés "Aïmma" en islam et prêtres et moines chez les chrétiens. Tous les croyants s'évertuent ainsi à agir selon les injonctions de Dieu qui organisent les rapports humains. Tout cela représente un patrimoine moral qui leur est commun, respect des personnes et de leur liberté qui les conduit à admettre «qu'il n'y a pas de contrainte à adhérer à une religion», et pour accréditer ce qu'on vient de souligner, il n'y à qu'a se référer à ces quelques injonctions : "Honore ton père et ta mère.. tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne commettras pas d'adultère, tu ne porteras pas de témoignages mensongers.. tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain, tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur ni son boeuf, ni son âme rien de ce qui est à lui ( Ex 20,12-17 ), égalité de l'homme et de la femme en matière de morale, fonctions et missions, l'exaltation de l'aumône, de l'hospitalité et la fidélité de la parole donnée, renoncement à ses propres intérêts au profit de la communauté.

    Tout cela forme l'éthique des croyants musulmans et chrétiens depuis longtemps. «Les croyants ne sont rien d'autre que des frères», comme le confirme un "hadith" nul n'atteindre la vraie croyance tant qu'il ne souhaitera pas pour son frère ce qu'il souhaite pour lui-même (Ghazali ,ihyâ ,k.al- Mahabba).

    Bref, le Coran comme la Bible appellent tous les hommes et tous les peuples à s'estimer, à s'entraider, à s'aimer. Telles sont les bases doctrinales communes entre les deux religions qui ont autant de points de rencontre pour la pensée. N'est-ce pas là un patrimoine commun aux traditions coraniques et bibliques ?

    Et tout en demeurant fidèles à leur spécificités, les musulmans et les chrétiens ne devraient-ils pas découvrir et vivre davantage tout ce qui fortement les unit ?N'est ce pas là débute le premier pas pour entretenir un dialogue interreligieux basé sur des convictions et des orientations pareilles tant espérées et attendues ?

    III°Bilan historique sur le dialogue islamo-chrétien:

    L'initiative et l'appel au dialogue islamo-chrétien sont partis du côté des églises occidentales après la Seconde Guerre mondiale, et plus précisément dans les années cinquante. Il y a eu certaines rencontres entre les deux partenaires, mais elles n'ont pas apporté grand-chose vu la différence des préoccupations et des intérêts des deux interlocuteurs et le silence observé du côté musulman. C'est vrai que l'action des partenaires chrétiens à l'époque se confondait avec les intérêts politiques de l'Occident dans sa lutte contre le bloc soviétique. Tandisque pour les musulmans, ce qui les dérangeait c'était l'indépendance et l'émancipation de l'emprise coloniale ainsi que l'implantation d'un Etat sioniste qui s'était imposé sur la terre de Palestine vers la fin des années quarante (1948).

    En ce moment-là, les partenaires chrétiens occidentaux parlaient du partage de la foi en un Dieu unique et de l'exigence de lutter et de combattre les derniers courants d'athéistes bien entendu le communisme. Les Musulmans protestèrent auprès de l'occident «chrétien» dont ils se méfiaient, compte tenu du fait que l'occident qui les a longtemps colonisés avait tendu la main aux sionistes pour créer l'Etat hébreu sur leur terre « Le judaïsme étant maintenant, au regard de l'Islam est incorporé au monde occidental »*9(*) comme l'affirme Jean Ballard . Quant à l'URSS, ils n'avaient pas de problème majeur avec elle ce qui l'aurait poussée à former un front contre eux. Les Musulmans éprouvaient un sens profond d'absence d'équilibre qui est toutefois la condition préalable à tout dialogue, que ce soit au niveau des moyens ou des instruments de négociation et de pression, égalité des avantages et avant tout réciprocité dans la connaissance mutuelle.

    Arrivent les années soixante apportant un tournant sans précédant dans l'histoire des rapports islamo-chrétiens. Tout d'abord, le second concile du Vatican a adopté une position qui vise à ouvrir des horizons à un dialogue paritaire voire fructueux avec les autres religions non chrétiennes, en particulier dans sa relation avec l'islam dans le décret « Nostra aetate » voté le 21 novembre 1964, dont voici un extrait : « L'Eglise considère avec respect les musulmans qui adorent le Dieu vivant tout puissant créateur du ciel et de la terre...comme Abraham s'est soumis à Dieu, Abraham à qui la foi musulmane se réfère volontiers...Si au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimités se sont manifestées entre chrétien et musulmans ; le concile exhorte les uns et les autres pour que, oubliant le passé, ils s'efforcent sincèrement à une compréhension mutuelle, et pour qu'ils gardent et fassent progresser ensemble pour tous les hommes la justice sociale, les biens moraux, et aussi la paix et la liberté »*8(*). Viennent par la suite le conseil mondial des églises qui englobe les conseils des églises du Moyen-Orient qui regroupe les églises orthodoxes et protestantes. Ses déclarations et recommandations se succèdent, toutes orientées vers la recherche des Voies du dialogue avec les musulmans marquant l'intérêt pour leurs problèmes sociaux et politiques, une attitude qui paraît très sérieuse. Pour certainS, cette attitude pourra apparaître peu de chose mais effectivement elle est d'une grande importance si on la compare avec ce qui marque dans le passé. Nombreux sont ceux qui valorisent et apprécient cette attitude a sa juste valeur, pour certains il est difficile pour une religion antérieure de connaître d'une façon ou d'une autre une religion postérieure, vu que dans la reconnaissance de ce qui vient après, il y a une sorte de négation implicite de ce qui précède et une possibilité de l'abroger. C'est pour cela qu'il était toujours difficile pour les chrétiens d'admettre et de reconnaître le caractère revelé du message prophétique de Mohammed, comme le demandent parfois les musulmans.

    Vu les questions qu'on a évoquées ci-haut, les musulmans était hésitants à s'engager dans ce processus, ce qui paraît bizarre puisque dés le départ, leur religion enjoint le dialogue, ils se demandaient à quoi il servait et sur les piéges qui pouvaient leur être tendus ; mais d'un autre côté, ils cessèrent de mettre en doute l'impartialité ou plutôt l'autonomie des interlocuteurs chrétiens à l'égard des instances politiques de leurs pays, qui se manifestèrent par les appels renouvelés par des organes chrétiens de promouvoir une solution juste du problème palestinien, par une approche moins pro-israélienne sur la question du statut de Jérusalem après la guerre des six jours en 1967 .

    Depuis le milieu des années soixante jusqu'à aujourd'hui il y a eu des centaines de congrès et de rencontres entre diverses organisations chrétiennes et musulmanes qu'elles soient ou non des émissaires officiels. Il pourrait être utile de suivre toutes ces rencontres pour les étudier et en tirer des résultats.

    Voici, dans l'ordre chronologique, la liste des principales manifestations de dialogue islamo-chrétien qui se sont déroulées à un niveau international :

    1969(2-6mars) : Genève-Cartigny (Suisse) sur l'initiative de la commission foi et constitution du C.O.E .Quelques dizaines de chrétiens et musulmans débattent de la parole de Dieu et la sainte Ecriture ;2)la religion dans le monde de la technique ;3)Possibilités et promesses du dialogue islamo-chrétien .

    1970 (16-20 décembre) :Rome, sur l'initiative du secrétariat (C.P.D.I) ,une délégation du Haut conseil islamique du Caire rencontre les divers représentants secrétariat romain du Saint-Siège.

    1972 (12-18 Juillet ):Broumana (Liban )sur l'initiative du D.C.I, Un groupe de 25 chrétiens et 20 musulmans sont «à la recherche d'une compréhension et d'une coopération humaine »et publient un mémorandum .

    1974 (17-21 juillet ):Accra (Ghana ) sur l'initiative du D.C.I. une vingtaine de musulmans et chrétiens africains dialoguent sur«Unité de Dieu et communauté des hommes : coopération des Africains musulmans et chrétiens dans le travail et le témoignage ».

    1974 (10-15 Septembre ): Cordoue (Espagne ), sur l'initiative de l'association espagnole d'amitié islamo-chrétienne, débattent autour de quatre thèmes : « Présentation chrétienne de l'islam, présentation musulmane du christianisme, implications réciproques de l'expansion politique et de la religion , crise de la foi et expériences d'éducation de la foi »

    1974 (9-16 Septembre ): Le Caire ( Egypte ), sur l'initiative du Haut conseil islamique égyptien, une délégation du secrétariat (C.P.D.I)rencontre les représentants attirés de l'islam égyptien.

    1974 (24-27 Octobre ): Rome sur l'initiative du secrétariat (C.P.D.I), une délégation de l'Arabie Saoudite, présidée par le ministre de la Justice, débat avec les représentants de divers secrétariats sur« les droits de l'homme »dans les deux traditions.

    1974(11-17novembre ):Tunis Hammamet-Kairouan (Tunisie ), sur l'initiative du Centre d'Etude et de Recherches Economiques et Sociales (C.E.R.E.S)de l'université de Tunis, une quarantaine de chrétiens et musulmans européens et arabes traitent de« conscience musulmane et conscience chrétienne aux prises avec les problèmes du développement »

    1975 (4-10 Janvier) Hong Kong ( Chine ), sur l'initiative du D.C.I), une trentaine de musulmans et chrétiens, surtout asiatiques, débattent de la« vie en société : se manifester de la bonne volonté en vue de se consulter et de travailler ensemble dans le Sud- Est asiatique »

    1976(1-6 Février ) :Tripoli (Libye)sur l'initiative de l'Union Socialiste Arabe et en accord avec le secrétariat (C.P.D.I), environ 350 musulmans et 150 chrétiens de 55 pays d'Asie, d'Afrique et de l'Europe, assistent à un séminaire du dialogue islamo-chrétien sur«Religion et idéologie, les bases doctrinales communes aux deux religions et les points de rencontre dans les divers secteurs de la vie, foi et justice sociale, comment oeuvrer pour combattre les préjugés et les malentendus qui nous séparent ».

    1976 (26-30 Juin ),Genève -Chambézy (Suisse), sur l'initiative du D.C.I ,une quinzaine de chrétiens et musulmans débattent du difficile problème Mission chrétienne et  « Daâwa musulmane»

    1977 (21-27 Mars) Cordoue (Espagne ), sur l'initiative de l'Association espagnole d'amitié islamo-chrétienne, environ deux cents chrétiens et musulmans, européens et arabes confèrent sur

    « les dimensions prophétiques de Mohammed et de Jésus ».

    1977(14-18 novembre ):Beyrouth (Liban), sur l'initiative du D.C.I , une vingtaine de musulmans et chrétiens débattent du thème« Foi, science et technologie quant à l'avenir de l'humanité».

    1978 (12-13 Avril) :le Caire (Egypte), sur initiative égyptienne, une délégation du secrétariat (C.P.D.I) est reçu par les hautes instances de l'Université d'al-Azhar =«possibilité de rencontre entre chrétiens et musulmans»

    1979 (12-14 Mars) =Genève-Chambésy (Suisse), sur l'initiative du D.C.I.une quinzaine de chrétiens et musulmans réfléchissent sur«chrétiens et musulmans vivant ensemble»

    1979 (30 Avril-4 Mai) =Tunis (Tunisie), sur l'initiative du C.E.R.E.S., une soixantaine de musulmans et chrétiens, européens et arabes, échangent sur«le sens et les niveaux de la révélation dans les deux traditions religieuses»

    1980 (3-6 Novembre) =Beyrouth ( Liban), sur l'initiative du cénacle libanais et du D.C.I. (Moyen -Orient), une trentaine de chrétiens et musulmans, surtout arabes, tentent une «Première évaluation des efforts du dialogue islamo-chrétien des quinze dernières années».

    1982 (30 mars-1avril) =Colombo (Sri Lanka), sur l'initiative du D.C.I. avec la collaboration du Congrès du monde musulman (Karachi), un groupe de chrétiens et de musulmans étudient comment «collaborer dans les oeuvres d'assistance auprès des réfugiés»

    1982 (24-29 Mai) Tunis - Carthage (Tunisie), sur l'initiative du C.E.R.E.S., une soixantaine de musulmans et chrétiens, arabes et européens, dialogue sur «la participation des musulmans et des chrétiens à la défense et à la promotion des droits de l'homme»

    1984 (15-18 Novembre) =Windsor (Grande-Bretagne) sur l'initiative conjointe de l'Eglise

    anglicane et de l'Académie royale de Jordanie, une quarantaine de chrétiens et musulmans, surtout de ces deux pays, débattent des«problèmes de l'heure du dialogue»

    1985 (6-7 Mai) =Rome (Italie), sur l'initiative du secrétariat C.P.D.I. avec la collaboration de

    l'institut Vidyajyiti de Delhi (Inde) et de l'Institut pontifical d'études arabes et d'islamologie, une trentaines de chrétiens et musulmans, venus surtout du Pakistan de l'Inde et du Bengladesh, méditent ensemble sur les dimensions de «la sainteté en islam et dans le christianisme»

    1985 (19 Août) =Rabat (Maroc), sur l'initiative du roi Hassan II, visite de Jean Paul II et discours public au stade de Casablanca à une foule de 100.000 jeunes musulmans.

    1985 (28-30 Septembre) =Amman (Jordanie, sur l'initiative conjointe de l'Eglise anglicane et de l'Académie royale de Jordanie, une quarantaine de chrétiens et musulmans débattent des «problèmes de la famille dans le monde contemporain»

    1986 (3-7 Mars :Porto-Novo (Bénin), sur l'initiative du D.C.I., une trentaine de chrétiens et musulmans africains discutent sur «les rapports de la religion avec l'Etat, la société et la famille»

    1987 (29-31 Mai) Windsor (Grande Bretagne), sur l'initiative conjointe de l'Eglise anglicane et de l'Académie royale de Jordanie, une quarantaine de chrétiens et musulmans dialoguent sur «la morale des affaires».

    1987 (21-23 Novembre) :Amman (Jordanie), sur l'initiative de l'Académie royale de Jordanie et du C.O.P.O. ,une centaine de chrétiens et musulmans échangent sur« les modèles de coexistence entre musulmans et chrétiens, hier et aujourd'hui, le travail, les jeunes et l'environnement
    1988 (17-78 Septembre) :Amman (Jordanie), sur l'initiative conjointe de L'Académie royale de Jordanie et de l'Eglise anglicane, une trentaine de chrétiens et musulmans débattent de «la pratique bancaire en islam et dans le christianisme».

    1988 (12-15 Décembre) :Chambésy (Suisse), sur l'initiative conjointe du C.O.P.O. et de l'Académie royale de Jordanie, une cinquantaine de musulmans et chrétiens dialoguent sur«les valeurs communes de paix et de Justice, les droits de l'homme, l'importance de Jérusalem».

    1989 (11-13 Septembre) Istanbul (Turquie) sur l'initiative conjointe de l'Académie royale de Jordanie, avec ses amis turcs et du C.O.P.O, une soixantaine de musulmans et chrétiens échangent sur «le pluralisme religieux :théologie, histoire, sociologie».

    1989 (6-8 Décembre : Rome (Italie) sur l'initiative conjointe DU C.P.O.I. et de l'Académie royale de Jordanie, une quarantaine de musulmans et chrétiens dialoguent sur «les problèmes de l'éducation, de la foi de l'école à l'université».

    1989 (8-10 Décembre ) Windsor (Grande Bretagne), sur l'initiative conjointe de l'Eglise anglicane et de l'Académie royale de Jordanie, une trentaine de chrétiens et musulmans échangent sur «la morale de la direction des affaires».

    1990 (13-15 Décembre) : Amman (Jordanie), sur l'initiative conjointe de l'Académie royale de Jordanie et du C.P.D.I., une quarantaine de musulmans et chrétiens dialoguent sur les «problèmes et droits de l'enfance».

    1990 (20-21 Décembre) : Strasbourg (France), l'Association pour le dialogue islamo-chrétien (A.D.I.C.), réunit une centaine de musulmans et chrétiens, arabes et français pour débattre «des problèmes de l'heure et de la coexistence en France et ailleurs ».

    1991 (4-9 Décembre) : Tunis (Tunisie), le C.E.R.E.S. invite une trentaine de musulmans et chrétiens, arabes et européens à réfléchir sur la «contribution des religions à la paix, problèmes de bioéthique, sociologie, histoire et anthropologie des religions»

    1992 (10-11 Janvier) Roven (France) l'A.D.I.C à une rencontre sur convie une centaine de chrétiens et musulmans, Français et arabes, débattent de l'importance du dialogue et ses implications dans l'éducation civique, morale et spirituelle des jeunes.

    1992 (24-26 Juin) : Rome (Italie) le C.P.D.I. et l'Académie royale de Jordanie réunit une trentaine de musulmans et chrétiens, dont la moitié est constituée de femmes, pour débattre du « rôle de la femme en islam et dans le christianisme».

    1992 (9-13 Décembre) :Genève (Suisse)le conseil oecuménique des Eglises organise une rencontre, sur les relation entre «religion, loi et société »à laquelle assistent une vingtaine de musulmans et chrétiens.

    1993 (26-28 Mars) : Madrid (Espagne), sur l'initiative conjointe de la conférence Episcopale Espagnole (commission" oecuménisme et dialogue") et du centre islamique (de la Râbita) , une cinquantaine de chrétiens et musulmans, espagnol et arabes, échangent sur «le dialogue, les minorités et les libertés religieuses».

    1993 (26-28 Juillet) : Amman (Jordanie), sous l'égide de l'Académie royale et du C.O.P.O. de Chambésy (Suisse), une centaine de musulmans et chrétiens, professeurs et jeunes, débattent de la «vertu de la modération dans la vie sociale et religieuse».

    1993 (1-4 Novembre) : Genève (Suisse), sur l'initiative du Conseil oecuménique des Eglises, une rencontre rassemblant une vingtaine d'experts chrétiens et musulmans, a lieu sur les rapports entre «religion, loi et société».

    Les étapes précédentes du dialogue sont marquées par le fait que l'initiative venait du côté chrétien occidental. A quelques exceptions prés dans les années dix, l'initiative venait toujours de certaines églises chrétiennes, «les engagements sont le plus souvent individuels, à l'invitation d'organismes non musulmans, même lorsque les participants sont d'authentiques et prestigieux ulémas, tels les Tunisiens Habib Belkhodja et Mokhtar Sellami »*9(*). Ce sont donc elles qui ont défini les sujets et les lieux du dialogue. Pour certains, cela indique le déséquilibre des forces entre les deux religions. Si l'on remarque que la notion de "salut" constitue la base fondamentale de la religion chrétienne, elle ne saurait admettre sur le plan religieux la possibilité de salut en dehors d'elle ou dans le cadre d'une autre religion, on comprend que le dialogue avec ces religions ou ces cultures ne puisse se situer au plan théologique que comme évangélisation. C'est pourquoi les chemins d'accès au dialogue, ont rapidement fini dans la politique et les questions sociales. Nous pouvons donc affirmer que le dialogue a commencé au niveau politique où les hommes de religion s'allièrent avec les politiques et les stratèges. Il ne s'agit pas nécessairement d'une connivence comme le soupçonnent assez souvent les musulmans, mais plutôt d'une manière d'appréhender et d'orienter les questions mondiales dans l'intérêt des deux parties : les politiciens et les Eglises. Quant aux partenaires musulmans, ils avaient conscience de l'ampleur du déséquilibre en leur défaveur dans les questions sociales comme dans les questions politiques. Leur tactique était de partir de la théologie et des credo pour chercher à être reconnus comme religion et comme communauté humaine digne de respect, tout en glissant rapidement vers les revendications et doléances contre la domination occidentale et l'instauration de l'entité sioniste par l'Occident. Mais malgré la fermeté dont faisaient montre les musulmans pour établir leurs positions, il s'agissait d'une fermeté et d'une intransigeance négative, en ce sens qu'elle demeurait circonscrite à la défense et à la doléance. Sans proposer d'alternatives ni ouvrir de nouveaux horizons, et même sans croire à la nécessité du dialogue et à l'éventualité de «règlements», le dialogue était saisi par le côté musulman comme une discussion doctrinale n'admettant aucun consensus, et par les chrétiens occidentaux comme un but utile dans le cadre de la suprématie mondiale de l'Occident face au danger communiste, dont il fallait réduire l'expansion et l'amplification.

    Du point de vue de l'Occident, entre les années cinquante et quatre - vingt , les sujets du dialogue varièrent selon les mutations culturelles et politiques.

    Alors qu'au début, il s'agissait de coaliser avec les musulmans pour faire front au communisme :l'éthique de la liberté religieuse face à celle de l'absolutisme et de l'athéisme, on a vu surgir dans les années soixante et soixante - dix les questions sociales et politiques. Et a cet égard, il y eut une sorte d'accord, après Vatican II, les communiquées et les initiatives du Conseil mondial des églises. De même on remarque un recul des hommes de l'Eglise à l'égard des politiques, ce qui suscita chez les musulmans un certain intérêt qui reste limité. Lorsqu'arrivèrent les années quatre-vingt, les sujets de la démocratie, des droits de l'homme dominèrent les rencontres. Tandis que les chrétiens y apercevaient un changement qualitatif, les musulmans voulaient se cantonner dans les questions sociales et politiques, même si la nouvelle voie d'accès occidentale était différente .

    Les musulmans engagées dans le dialogue, et qui se sont empressés de produire des déclarations islamiques des droits de l'homme, gardaient au fond, comme préoccupation principale, par-delà les discussions et même au cours des discussions, la question de l'occupation de la Palestine et les problèmes des minorités musulmanes dans le monde .

    Le dialogue des années soixante à quatre - vingt fut caractérisé par un caractère officiel, dans le sens que les délégations des églises occidentales, qui venaient s'interroger et se consulter mutuellement et celle qui visaient le vrai dialogue, discutaient avec les instances musulmanes officielles. Mais dans les années quatre-vingt les milieux du dialogue s'allongèrent au point d'inclure des individus attirés par les affaires musulmanes, mais qui ne représentaient pas leur nations ou même les instances musulmanes officielles. Même si cela permit de hausser le niveau de la polémique et de diffuser moins d'annonces et de déclarations, choses fort positives, toutefois la philosophie de la continuité n'ont pas été fructueux. Seule l'aspect et la forme ont changé, étant donné qu'au lieu d'une "proclamation conjointe", les homologues se contentèrent d'énoncés d'objectivité partagés sur certains sujets, chaque participant affichant le point de vue de sa propre religion sur la question. Quant au profil des partenaires, elle ne changea pas beaucoup : les participants occidentaux étaient pour la majorité des théologiens, spécialistes de l'islam ou des question concernant certaines régions ou populations de la nation arabe ou du monde musulman, officiels ou non. Pour certains ils n'avaient aucune connaissance solide du christianisme ou de la pensée chrétienne. Ils n'étaient donc pas en mesure de participer par des approches et se contentaient la plupart du temps d'émettre un point de vue islamique sur telle ou telle interrogation. Ou bien si la question paraît compliquée et perplexe, ils se cantonnaient dans les généralités et souvent, ils se limitaient à rappeler l'attitude ouverte et accueillante de l'islam à l'égard du christianisme en évoquant tel verset coranique ou tel "hadith" sur les prérogatives du statut de "dhimmi".

    Jusqu'aux années quatre vingt, les sources des connaissances chrétiennes sur l'islam demeuraient orientalistes et basées sur l'histoire, soumis aux stéréotype et aux clichés suivi par tout le monde, même par les spécialistes.

    Si dans les années quatre-vingt, on a introduit dans les approches chrétiennes de l'islam certaines visions scientifiques anthropologiques et sociologiques qui ont conféré à l'étude une plus grande cohérence méthodologique, on les a néanmoins jetées dans un champ d'opinions péremptoires ,profitables certes pour saisir telle ou telle chose, mais incapables de rendre compte des divers aspects qui se mêlent à l'histoire, la culture et la société, dans le cadre d'une croyance donnée .Quant aux musulmans qui participent souvent aux rencontres de dialogue réguliers ,certains ont une très bonne connaissance de la culture occidentale contemporaine, par la spécialisation en histoire, en sociologie, en économie, en droits, en philosophie ou d'autres sciences humaines. Mais ils ne savent pas grand-chose du christianisme, de son histoire récente ou lointaine, de ses distinctions théologiques, de ses diverses branches, de ses conditions sociaux et politiques dans les cadres ou il agit.

    «L'islam ne s'engage pas, jusqu'à aujourd'hui, dans le dialogue inter religieux à travers des institutions adéquates parfaitement structurées, et animées par des spécialistes qualifiés et crédibles»*10(*) De plus, ils ne considèrent pas le christianisme et le dialogue comme leur bon permanente ou leur profession, contrairement aux partenaires chrétiens. A peine une rencontre de dialogue est-elle finie, les partenaires musulmans s'en retournent à leur travail ou dans leur pays ,oubliant ou feignant d'oublier ce qui s'est passé. Le musulman engagé dans le dialogue dans les années cinquante ou soixante niait même parfois avoir participé à une quelconque rencontre par crainte d'être indexé. Alors que le spécialiste chrétien ou l'islamologue retournait le plus souvent à son université ou son institut pour continuer ses recherches et évaluer le déroulement des débats ayant eu lieu.

    Il y eut divers raisons et des motifs qui ont affaibli l'intérêt des musulmans pour le dialogue avec les christianisme dans l'histoire moderne et contemporains. Elles ne sont pas toutes de même gravité. Il y'a l'impact du colonialisme occidental et l'actuelle domination occidentale, deux causes qui ont en grande partie désorienté les musulmans de répondre aux appels des Eglises occidentales au dialogue. Sans négliger le grand écart entre ce qui se dit et ce qui se fait sur le champ de la réalité. Il faut noter que «la contradiction qui existe entre les déclarations faites par les autorités ,dans les colloques islamo - chrétiens et le comportement des mêmes autorités sur le terrain, jette le discrédit sur le dialogue »*11(*).

    VI°Les Règles ou les conditions du dialogue :

    Le dialogue interreligieux ne déroge point en effet aux règles de tout dialogue vrai .

    Il s'agit tout d'abord de respecter l'altérité de l'interlocuteur. s'accompagne d'un intérêt pour ses propres convictions, d'autant plus qu'elle nous sont culturellement et religieusement différentes et étrangères.

    Il faut donc chercher à se défaire de ses propres préjugés historiques et surtout essayer d'identifier ce qui peut déjà présenter quelques ressemblances avec ses croyances et son mode de penser.

    En second lieu, on doit même se définir a partir d'une certaine identité culturelle et religieuse .

    Si sous prétexte d'ouverture et d'universalité tel que le dit le philosophe «Je ne suis nulle part », il n'y aura pas de dialogue, surtout dans le contexte actuel «de mondialisation ». On risque d'aboutir à des consensus qui ne sont que des leurres, celui qui se réclame d'une religion «mondiale», alors qu'il n'est enraciné nulle part, ne peut aspirer a la qualité d'interlocuteur. Ainsi dans le cas du dialogue interreligieux, la fidélité et le dévouement à soi même, c'est à dire a son propre engagement de foi, est la condition même d'une vraie rencontre.

    Encore un vrai dialogue suppose une certaine égalité entre les partenaires .C'est sans doute là que réside la difficulté majeure du dialogue interreligieux puisque chaque interlocuteur religieux prétend détenir la vérité c'est-à-dire la religion vraie qui dépasse et intègre toutes les autres. Comme l'affirme "Mikel de Epalza " « Les religions réclament un certain monopole du salut »*12(*). Pour ouvrir les voies du dialogue qu'implique l'ouverture à la vérité des autres et pour vivre la foi à l'âge du pluralisme religieux et donc de la pluralité des vérités, il faut apprendre à penser à l'absolu comme un absolu«relationnel» et non comme un absolu d'exclusion ou d'inclusion. L'Islam et le christianisme n'échappent pas à cette règle. Dans le passé, les chrétiens comme les musulmans ont souvent confondu la question de la vérité de leur religion avec l'idée de sa supériorité .

    Sans compromettre l'engagement absolu inhérent à la foi, il est permis de considérer le christianisme à titre d'exemple comme une réalité relative mais pas dans le sens où relatif s'oppose à absolu mais au sens d'une forme relationnelle. quelques penseurs le décrivent ainsi comme suivant :

    La vérité dont témoigne le christianisme n'est ni exclusive ni inclusive de toute autre vérité, elle est «relative» à ce qu'il y a de vrai dans les autres religions, puisque croyance exprime tendance à l'absolutisation, si nous avons à emprunter ce vocabulaire de Stanislas Breton*13(*)

    La foi réclame toujours un engagement subjectif absolu de la personne croyante cette compréhension doit conduire chaque interlocuteur à une «pratique cordiale de l'altérité » dans le dialogue avec les autres membres des autres religions.

    Il faut aussi se témoigne respect et amitié et trouver le langage que l'autre peut entendre et qui peut conduire à dépasser progressivement et peu à peu la méfiance et les préjugés dans un esprit de confiance partagé. Faudrait-il commencer par réviser l'apologétique séculaire des chrétiens à l'égard de l'islam et des musulmans à l'égard du christianisme sans dissimuler ni nier les divergences qui les divisent le dialogue, pour être authentique, ne cherche pas à occulter les différences et cela ne peut se faire que par la recherche à connaître l'autre tel qu'il est et tel qu'il se veut être . Cela implique que l'on renonce à donner du chrétien et du musulman une image dans laquelle ni l'un ni l'autre ne se reconnaîtraient jamais.

    Il ne s'agit pas de faire des concessions réciproques mais de chercher à avoir une forme de reconnaissance intellectuelle, de penser et de réagir comme son interlocuteur. Il ne lira donc pas le Coran dans l'esprit de la Bible ni la Bible dans l'esprit du Coran, il faut vivre et concevoir les choses chacun dans la peau de l'autre, lire le Coran dans l'esprit du Coran et la Bible dans l'esprit de la Bible et de là ils doivent renoncer aux tentatives de conversion par des moyens fâcheux abusifs et chercher à respecter rigoureusement la liberté des consciences.

    Ce qui est sollicité à chacune des parties au dialogue, c'est qu'elle ait pour unique objectif d'exprimer ce qui lui paraît être un droit, que ce soit dans les choses de la vie ordinaire ou dans les questions de la foi ( les biens de l'au delà ), que chaque camp s'impose la noble règle qui est venue sur les lèvres du christ «Dis ce que tu as à dire et va-t-en »et se souvienne des nobles versets du Coran : «si ton seigneur l'avait voulu, tous ceux qui sont sur terre, tous, croiraient. Est -ce toi qui vas contraindre les hommes à croire ? » (Coran 10/99).

    Il faut se rappeler que la tolérance est un principe admis par les deux plus grandes religions monothéistes.

    Le Coran dit : «A vous, votre religion, et à moi ma religion (chap. 106/verset 6), l'Evangile dit «Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon père». Ces deux principes doivent commander les rapports entre les deux religions sans oublier ce qui unit tous les humains, nous vivons une même vie, notre valeur primordiale, mais chaque homme, chaque société la vit autrement, dans des formes différentes qui expriment toutefois une même vie humaine mais qui ne se réalise que dans chaque individu et dans chaque culture singulière, il vit de son langage et de ses institutions particulières mais dans cet univers propre à lui, il fait l'expérience fondamentale de la vie, qui est commune à tous les hommes dans des sociétés et des expression linguistiques et culturelles tout aussi particulières et distincts les uns les autres.

    L'honnêteté et la sincérité du dialogue exigent un certain engagement de la part des partenaires, Le problème sur lequel il faut attirer l'attention dans le dialogue ici et ailleurs, comme le montrent bien plusieurs auteurs, réside dans le refus de ces tendances hégémoniques qui proclament leur «respect »à l'égard de l'islam, tout en adoptant des attitudes contraires par la suite. Tous ceux qui critiquent l'islam, et qui lui dénient son caractère universel, gagneraient à mieux s'imprégner du texte coranique, tout en sachant qu'il s'agit d'une parole divine.

    L'islam est tolérant et modéré par sa nature mais la tolérance et la modération ne signifient pas soumission, résignation, capitulation, manque de détermination face à l'injustice la brutalité, à l'atteinte aux droits des musulmans et à la domination étrangère.

    Dans ce contexte, nous pourrons trouver la voie d'un dialogue entre des différentes religions, respectueuses les unes des autres dans leurs différences, car la valeur de tolérance est en principe la marque de toutes les religions.

    Ces conditions ou règles, de tout dialogue étant posées, il faut rappeler que le dialogue interreligieux ne peut être réussi qu'en fonction des applications et des pratiques et non en fonction des paroles et des discours. le dialogue interreligieux va-au delà des rencontres des conversations quotidiennes. Ce dialogue consiste à mener ensemble une réflexion approfondie sur la foi, sur Dieu, sur le Coran et la Bible. Il est autre chose que ce que nous appelons tolérance. Le mot "tolérance" peut signifier accepter l'autre parce qu'il me laisse indifférent ou je le tolère parce que je suis obligé de l'accepter. Dialogue suppose silence et écoute de l'autre, en un mot, respecter l'autre ce qui signifie tout simplement le reconnaître.

    Conclusion :

    Depuis 14 siècles ,chrétiens et musulmans ne cessent de se rencontrer. Mais les relations restent conditionnées par des contentieux historiques majeurs, des enjeux économiques et politiques :conquêtes, raids côtiers et piraterie, colonisation et décolonisation, chocs pétroliers et immigration n'ont pas facilité les relations. Mais vue les changements qui ont bouleversé le monde et traumatisé les consciences après les deux grandes guerres, et suite à des initiatives audacieuses de part et d'autres, sur la nécessité d'instaurer un dialogue entre les religions et les cultures cela nous rappelle la célèbre exergue de théologien allemand Hans Kung « Pas de paix entre les nations, sans paix entre les religions, pas de paix entre les religions, sans dialogue entre les religions »*14(*),cela s'avère nécessaire pour la garantie de la paix et le développement pour toute l'humanité, sans nier l'impact de l'action politique, qui se compénétrent simultanément en vue d'assurer un tel dialogue. Il faut bien souligner que le dialogue n'est jamais uniquement rencontre entre un chrétien et un musulman ou un bouddhiste et un juif .Elle est rencontre entre des traditions religieuses qui ont pris naissance, se sont développées dans des contextes culturels différents et qui portent dans leur chair des traces sanglantes, des antagonismes politiques et religieux qui les ont opposées les unes aux autres tout au long de l'histoire ancienne et récente. Et encore, il faut reconnaître que le dialogue interreligieux en général n'existe pas. Il s'agit plutôt de dialogue entre des religions"concrètes", ou mieux de dialogue entre les témoins vivants de ces religions .Le dialogue serait plus fructueux s'il ne prenait départ au niveau de la théologie, il devrait partir plutôt du non-religieux, en mettant en pratique les valeurs communes à toutes les cultures :solidarité, justice, promotion de la justice, respect de l'Homme dans ses différentes situations existentielles et ses cosmovisions (religions, idéologies...). Il faut rappeler que l'expérience humaine de vie est équivalente pour tous les humains même si elle s'effectue dans des contextes socioculturels et des conceptions différents. A l'ère d'une mondialisation pour les uns incontrôlée, trop souvent destructrice d'anciens équilibres, et provoquant l'exaspération des particularismes, la résurgences des nationalismes, les revendications des fondamentalismes fait naître dans notre vie quotidienne méfiance et violence. Mais nous assistons en même temps à l'émergence d'une conscience planétaire. Nous appartenons à une même famille humaine, de plus en plus collectivement responsable de la terre, de son avenir, de sa survie. Pour la première fois, nous avons une connaissance non seulement notionnelle, mais immédiate, et en temps réel de la diversité des traditions fondatrices, des religions, des cultures et des expressions qui marquent l'humanité et présentent sa richesse. La nécessité de situer l'inattendu, de comprendre "l'autre"s'impose. En un mot, il faut noter que le dialogue est culture, la culture ne donne jamais de réponses définitives, étant donné que la culture est l'oeuvre de l'homme qui recherche la vérité.

    * 1 De Epalza (Mikel), Islam christianisme et Incroyance, Maison tunisienne d'édition, Tunis,1973. p8

    * 2 Le petit Larousse (édition larousse1994)

    * *3 Professeur de philosophie de la religion a l'Université de Harvard et directeur de centre d'étude des religions mondiales.

    * 3Nouveau Larousse encyclopédique (vol 1) 1994

    * 4 Michel Lelong, L'islam et l'occident, Editions Albin Michel, Paris, 1982, p 15

    * * Michel Lelong, prêtre catholique, docteur des lettres et professeur de théologie l'institut de théologie à Paris, ayant vécu plus de vingt ans en Tunisie

    * 5 Collectifs, Cahiers du Sud :L'Islam et L'Occident, éditions Rivages, Marseille, 1982, p215

    * 5 Talbi( Mohamed), Islam et Dialogue, maison tunisienne d'édition, Tunis, 1972, p 30

    * *6 Michel Lelong : islam et occident, opcit, p17

    * 7 Talbi (Mohamed) revue d'études andalouses juin 1995tunis, p27

    * 8 Teissier Henri, islamochristiana, n 15, 1989, p 99

    * Annexes :

    Vu la complexité du sujet et la nécessité d'avoir un support pratique pour notre travail, nous avons demandé le témoignage d'un intellectuel de grande expérience et d'une grande réputation scientifique dans le domaine des relations islamo-chrétienne, Monsieur Jean Fontaine haut responsable à l'I.B.L.A, Institut des-belles lettres arabes il vit en Tunisie depuis 40 ans. Voici son témoignage :

    « D'abord une précision :l'Ibla n'est pas un centre de dialogue islamo-chretien. C'est un lieu culturel. Il est vrai que les gestionnaires sont chrétiens et que la plupart des utilisateurs sont musulmans.Peut être une des raisons qui militent en faveur d'un rôle de l'bla dans le rapprochement entre musulmans et chrétiens.

    Pour ce qui me concerne, je ne crois pas au dialogue des religions. Chacune prétend avoir la vérité et ne veut pas de l'autre. Dans les rencontre organisées, très peu sont disposés à changer d'idée :chacun vient présenter sa marchandise et puis s'en va. Combien d'affrontements sont justifiés par la religion ? On dit que le dialogue construit un pont entre les religions, mais personne ne veut passer sur ce pont. Alors je préfère dire j'allonge le plus possible mon quai, pour m'approcher de l'autre qui lui aussi allonge le plus possible son quai. Ainsi, je milite pour un dialogue entre les croyants. On peut représenter les religions sur un cercle, dont le centre serait Dieu. En s'approchant de Dieu, le croyant s'approche ainsi forcément des autres. de la même façon, je pense que prier ensemble peut rapprocher davantage qu'une discussion.

    Voici donc mon point de vue personnel. Au cours de ma déjà longue vie, mon point de vue a changé sur l'islam.

    Facteurs de changement

    Premier facteur :ayant eu la chance d'effectuer des études supérieures d'arabe a l'université de Tunis, le rouleau compresseur de cette formation a complètement aplati mes prétentions. J'étais venu dans l'idée d'apporter la vérité. J'ai découvert la cohérence d'un milieu puisant sa moelle dans le Coran et qui n'avait pas besoin des chrétiens .

    Deuxième facteur : la lecture des livres sacrés asiatiques, Akhenaton, Lao Tsé, Confucius, Bouddha, m'a sorti du carcan des énervantes trois religions méditerranéennes qui prétendent monopoliser le monothéisme. Le comportement éthique prôné par l'ensemble des sociétés humaines se résume aux dix commandements que les hébreux ont volé aux religions environnantes . L'originalité de Jésus m'a alors saisi. On devrait fêter son sacré crâne plutôt que son sacré coeur .

    Voici donc un monsieur qui relit l'histoire ancienne, qui développe ses idées, qui ajuste son comportement, bien plus qui s'identifie à l'amour .

    Troisième facteur : la séduction. Depuis Salomon et la reine de Saba, depuis Osée, on connaît la ressemblance entre la séduction amoureuse humaine et celle de Dieu.

    Edouard Kharrât, écrivain égyptien contemporain, a publié un roman intitulé :Ramâ, prénom pourtant hindou, est une Egyptienne. Le dragon est un copte prénommé Mîkhai'îl, « qui est comme Dieu ». Leur histoire d'amour est exemplaire des sommet de l'âme humaine. Mîkha'îl, comme Dieu dans le Coran ses répliques sont toujours introduites par Qâla, « il dit », comme celles du mystique Nîffari qui vivait au Xe siècle. Les amours humaines permettent de découvrir le plus d'aspects possibles de la ou du partenaire. Quand elles sont sublimées dans la contemplation, Dieu révèle alors ses sentiments sur les autres, sur les autres religions.

    Conditions d'un jugement serein 

    D'abord abandonner son complexe de supériorité en face de l'islam. Certes, depuis deux cents ans, les musulmans n'ont pas produit de système politique ayant fait tache d'huile, ni de doctrine philosophique adoptée par les Occidentaux, ni de théorie économique pour dynamiser les pays en voie de développement, ni invention scientifique ayant modifié la vie quotidienne de l'humanité. Quand on réussit, il faut se faire pardonner sa réussite.

    Ensuite accomplir une partie du chemin autour de la montagne du Seigneur, pour éviter de rester entre nous, pour vivre de près ce qui motive les autres, pour assumer une part de leurs joies et leurs souffrances, pour enfin sentir de l'intérieur quel est le secret de leur existence.

    Enfin départager le religieux du culturel. Par exemple ne pas dire « la loi coranique qui est la charî'a ».Non la loi coranique n'est pas la loi musulmane. La loi coranique, ou la foi coranique, comprend très peu de versets proprement législatifs. Cette foi coranique est un message divin symbolique à accueillir et à interpréter comme tel. La loi musulmane, charî'a, est une construction humaine susceptible d'adaptation, de changement, d'évolution. C'est le mérite des chercheurs tunisiens de présenter des travaux scientifiques mettant tous en avant cette distinction fondamentale. Rendre au Coran sa teneur spirituelle et remettre la loi musulmane à sa place.

    Regards sur l'islam

    Le fondateur. Jésus est mort sur la croix, vaincu humainement : sa vie se termine par un échec apparent. Muhammad termine sa vie en ayant triomphé sur ses ennemis, au sein d'un mouvement en pleine expansion. L'islam, à sa suite, a relu les textes précédents en fonction de ce succès.

    La profession de la foi. Chez les musulmans, elle commence par une négation :lâ. Il n'y pas de Dieu sinon Dieu. On trouve cette formule trois fois dans la Bible :Deutéronome JC 32, 39 ;I chroniques 17, 20 et Sir acide 36, 5.C'est la voie de la négation al-tanzih, que notre ami Christophe appellerait apophase. Le credo de ma mère commence, en revanche, par une affirmation : « je crois ».

    La prophétie. Dans les actes des apôtres, dans les lettres de Paul de Tarse, chez les premiers écrivains chrétiens, on trouve mention non seulement des prophètes, mais aussi des prophétesses. Alors de quoi avons-nous peur ?Le prophète est celui qui parle au nom de Dieu. La Bible appelle prophète Balaam qui pourtant parlait en faveur du plus offrant. Muhammad a eu une expérience mystique authentique, bien décrite dans le Coran selon les critères habituels aux mystique authentiques. Je dis donc le prophète Muhammad. Cela n'enlève rien à ce monsieur extraordinaire qu'on appelle Jésus. On a peur pour la formulation langagière de notre foi. Dieu est assez grand pour se défendre tout seul.

    Le livre. Dieu est l'Absolu. Aucun livre contingent ne peut le contenir. Le quatrième Evangile le dit bien. En conséquence, les livres de base des religions sont des paroles de Dieu. Le Coran est une parole de Dieu. Le reconnaître n'enlève rien au caractère unique du personnage de Jésus, dit le Christ ? Qui n'est pas englobé dans les quatre biographies incomplètes que nous avons de lui. L'expression unique du message divin n'existe pas.

    La religion. Pour Jésus, mauvais comptable, 1+1=1.En effet, il y a d'abord un troupeau, puis un autre troupeau. Jamais Jésus ne dit que l'autre troupeau entrera un jour dans l'enclos. L'unique troupeau de Jésus, composé des deux troupeaux intérieur et extérieur de l'enclos, existe par l'attirance de l'unique pasteur. Le problème du salut de l'ensemble des musulmans est un problème mal posé, sinon un faux problème. Toutes les religions constituées ont la prétention d'être universelles. S'il est une réalité universelle, ce ne peut être que Dieu et les religions n'en épuisent pas la richesse. Quand je me demande si être chrétien ou musulman est indifférent, si je puis me référer au coran ou a l'évangile, sans préférence, lorsqu'il se contredisent, je renvoie à la responsabilité de la conscience individuelle appelée à suivre les lumières qui lui viennent d'en- haut. Quant au résultat définitif, aucun être humain ne peut le juger.

    La foi. Elle ouvre un espace de liberté qui permet de ne pas vivre dans le jugement de l'autre. Les musulmans ne sont pas un objet. comme les chrétiens, ils sont attirés vers ce qui échappe à toute possibilité de prise. Si je m'identifie à la vérité, dont nous avons chacun une expression partielle dans nos livres, et qui nous est révélée dans la contemplation. La mission du musulman ne m'effraie pas. Si je deviens soleil, la terreur de l'obscurité cesse. les Passages sombres sont ainsi éclairés et j'acquiers le désir de voir Dieu dans l'islam.

    Conclusion

    La démarche de la foi, si elle se dirige vers Dieu, ne peut qu'être totale. Et la demeure de Dieu est une démarche.

    Ma foi chrétienne juge le christianisme et l'islam de la même manière, comme des institutions humaines, fabriquées pour organiser les manifestations de la foi. Ces deux religions, comme les autres, sont caduques.

    Ma foi chrétienne juge la foi musulmane à égalité. Dieu précède les êtres humains non seulement quand ils s'approchent de lui, mais aussi dans le coeur des autres. Le croyant est toujours surpris par l'itinéraire. Il faut beaucoup de temps et de longs détours pour laisser à Dieu l'initiative d'une présence qui rejoigne les musulmans au coeur de chair. Je vis l'incomplétude de ma religion, non pas dans la hantise d'être complétée par des fidèles venus d'ailleurs, mais comme un manque fécond qui la renvoie à sa fragilité, à la grâce qui m'a été faite de suivre celui que personne n'a pu enfermer dans un tombeau.

    Jean Fontaine 25 avril 2001

    Références bibliographiques :

    Livres :

    -Benstaali (Djamel), L'islam et l'occident face a la crise Mondiale, éditions témoignage chrétien, Paris, 1982.

    -Talbi (Mohamed), Islam et Dialogue, Maison Tunisienne de l'édition, Tunis, 1972.

    - Lelong(Michel), l'islam et l'occident, éditions Albins Michel, Paris, 1982.

    -De EPALZA (Mikel), Islam Christianisme et incroyance, Maison tunisienne de l'édition, Tunis, 1973.

    -Basetti-Sani( Giulio), L'islam et St François d'Assise, éditions publisud, Paris, 1987.

    -Collectifs, cahiers du sud "L'islam et L'occident", éditions Rivages, Marseille, 1982.

    -Breton( Stanislas), Unicité et monothéisme, éd, du Cerf, Paris, 1981.

    Revues :

    -Se comprendre, n 8 /10, 29/7/80.

    -Islamochristiana, n 15(1989).

    -Cahiers de Sociologie économique et culturelle(ethnopsychologie), n 28, décembre 1997.

    -Jeune Afrique, n 1880, 15 décembre 1993.

    -Cahiers de Sociologie économique et Culturelle, n 28, décembre 1997.

    -Se Comprendre, n 92, septembre 1992.

    -Se comprendre, n 93, Juin 1993.

    Revues d'études andalouses, Juin 1995

    Dictionnaires :

    -Le petit Larousse(édition Larousse 1994).

    -Nouveau Larousse Encyclopédique(vol 1)1994

    Remerciements :

    Je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance et mes vifs remerciements au Professeur Ali Kwaita, dont son aide tant au niveau intellectuel qu'au niveau moral m'a été irremplaçable.

    Je remercie également Monsieur Jean Fontaine et tous mes Professeurs, de l'I.S.A.J.E.C et surtout Monsieur Béchir Tlili pour ses observations.

    Dédicace :

    Pour tous ceux qui leurs existences me donne la joie d'être et un grand amour pour la vie : ma mère, mon père, mes frères et soeurs.

    Pour celle qui m'a fait connaître l'amour, ma bien aimée !

    Pour mes chers amis !

    Et tous ceux qui ont affectés positivement mon itinéraire tout au long de mon parcours !

    Je dédie ce modeste travail !

    Sommaire : jhutttttttttt

    * 9 Collectifs, L'Islam et L'Occident, opcit, p 21

    * 8 Talbi (Mohamed), Islam et dialogue, opcit, p26

    * 9 Talbi (Mohamed) :revues d'études andalouse, opcit, p12

    * 10 Talbi (Mohamed), revue d'études andalouses, opcit, p 12

    * 11 Teissier (Henri), islamochristiana, opcit, p 103

    * 12 Mikel de Epalza, opcit, p 26

    * 13 St. Breton, Unicité et monothéisme, Ed. du cerf, Paris, 1981, p 56

    * 14 -Talbi (Mohamed) revues d'études andalouses, opcit, p 5






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway