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Comportement sexuel non autonome et risque à  l'infection au VIH/sida


par Joseph Delouis Dutreuil
Université D'Etat D'Haà¯ti / Faculté des Sciences Humaines (FASCH) - Licence en Psychologie 2007
  

Disponible en mode multipage

Comportement sexuel non autonome et risque à l'infection au VIH/SIDA

Etu Etude comparative réalisée auprès d'un groupe de PVVIH fréquentant la FEBS

( Fondation Esther Boucicault Stanislas) à Saint-Marc et d'un groupe de jeunes

sexuellement actifs habitant Nérette, un quartier de Pétion-Ville

Mémoire de sortie présenté par Joseph Delouis DUTREUIL

Sous la direction du professeur Gary PÉRODIN

Pour l'obtention du grade de Licencié en Psychologie

Mai 2007

INTRODUCTION/PROBLÉMATIQUE

Depuis environ 25 ans le virus VIH/SIDA ne cesse de progresser à un rythme vraiment inquiétant. D'ailleurs dans une déclaration de politique sur le VIH/SIDA, lors de la 87e assemblée plénière des chefs d'Etat et de Gouvernement, on a relaté le cas de plus de 65 millions de personnes infectées par le VIH/SIDA depuis son entrée dans le monde. Cette pandémie a déjà coûté la vie à plus de 25 millions de personnes et a fait environ 15 millions d'orphelins. Actuellement, 40 millions de personnes vivent avec le virus1(*). Les voies de transmission du virus sont diverses. Mais, il est à noter que la voie sexuelle en est la voie la plus privilégiée. Car on rapporte qu'environ 80% de cas d'infection au VIH se font par l'entremise des rapports sexuels.

Selon les données disponibles, la région des Caraïbes serait placée en seconde position par rapport au taux de séroprévalence au VIH/SIDA. Ce qui est plus triste c'est qu'Haïti occupe la première place dans ce classement. A travers le classement mondial Haïti est placé en 24e position2(*). Le nombre de Personnes testées de séropositives en Haïti s'élève à plus de 300 milles. Cette situation est du moins très inquiétante. Elle mobilise les ressources d'un ensemble d'organismes tant du secteur public que du secteur privé. Les programmes visant à contrer la propagation de l'épidémie VIH/SIDA privilégient surtout l'aspect préventif. Ainsi notre sujet de préoccupation nous amène à questionner le comportement sexuel de l'individu par rapport à son risque à l'infection au VIH/SIDA.

N'est-il pas important à ce niveau de chercher à situer le comportement sexuel de l'individu dans le cadre de ses manifestations comportementales de manière globale ? Par conséquent, une exploration des théories relatives au développement de l'individu ne serait-elle pas utile juste pour nous permettre de mieux comprendre certaines des variables développementales qui rentrent en ligne de compte dans la manifestation d'un comportement donné, notamment d'un comportement sexuel ? Ne serait-il pas important de rechercher les facteurs explicatifs d'un comportement sexuel à travers les différents stades du développement de l'individu tout en tenant compte de l'impact de chaque agent de socialisation dans le processus de la formation de sa personnalité?

Le VIH ne fait pas acception de genre. Toutefois au début, il y a eu une plus grande prévalence au sein de la population masculine. Mais cette tendance qui se traduisait par le ratio homme/femme tend à être renversée au niveau de l'évolution du VIH/SIDA. Par exemple, le rapport 5 hommes pour 1 femme atteint du VIH/SIDA en 1982 est passé à 1.5 hommes pour 1 femme en 19923(*). Donc il y a une évolution plus ou moins lente au sein de la population masculine, tandis que la population féminine atteinte du VIH/SIDA s'accroît considérablement. Ceci prouve que les femmes sont plus vulnérables que les hommes dans la propagation de cette pandémie. Qu'est ce qui peut expliquer une telle tendance ? Pourquoi la propagation du VIH/SIDA se fait-elle à un rythme plus élevé chez les femmes que chez les hommes ? Cela sous-entend-elle que les femmes soient beaucoup plus vulnérables au VIH/SIDA ? A partir de quoi peut-on expliquer cette vulnérabilité si elle existe effectivement ? Bref, peut-on parler de l'adoption d'un comportement sexuel moins autonome chez les femmes ? Le comportement machiste des hommes n'est-il pas un facteur d'exposition au risque à l'infection au VIH ?

Diverses études réalisées ont fait état d'une plus grande prévalence du VIH/SIDA au sein de la population juvénile. Car environ la moitié des PVVIH sont âgées entre 15 à 24 ans4(*). Qu'est-ce qui peut expliquer cette vulnérabilité accrue au niveau de cette tranche ? Parallèlement, la prévalence du VIH est plus élevée dans les pays en voie de développement. En 2001, la prévalence du VIH/SIDA chez les adultes de 15 à 49 ans était estimée à 1,9 % à travers 48 pays les moins développés5(*). En ce sens, n'est-il pas important de questionner le poids de la situation socio-économique dans le risque à l'infection au VIH/SIDA ?

Ainsi, considérant le SIDA comme une maladie du comportement, il devient impossible de chercher à comprendre sa propagation sans chercher à cerner les différents facteurs envisagés dans le choix d'un comportement sexuel. Pour cela, demandons-nous dans quelle mesure les individus se révèlent-ils autonome à travers le comportement sexuel adopté ? Les pressions des groupes de pairs ne sont-elles pas des déterminants majeurs de certains comportements sexuels à risque ? Les interdits parentaux ne suscitent-ils pas une curiosité chez les jeunes au point de les prédisposer à s'exposer à des comportements sexuels à risque ? Certains comportements sexuels ne peuvent-ils pas s'expliquer par la précarité de la situation socio-économique? Un manque d'éducation surtout en matière de la sexualité n'est-il pas une cause importante dans la propagation du VIH/SIDA?

L'ensemble de ces préoccupations nous amène à la formulation de cette question qui nous a orienté dans la tenue de notre recherche : « Quelle relation peut-on établir entre l'adoption d'un comportement sexuel non autonome et le risque à l'infection au VIH/SIDA ? »

Juste pour mieux élucider ces points, nous tenterons à travers notre travail de compiler un ensemble de données disponibles sur le VIH/SIDA tout en tenant compte des différentes variables qui interviennent dans la propagation de cette pandémie.

Le travail sera divisé en trois parties. A travers la première partie, une mise au point de diverses recherches réalisées dans le domaine du VIH/SIDA sera faite. La seconde partie sera réservée pour faire une ébauche théorique des différentes variables liées à la sexualité. Il s'avère donc important dans le cadre de ce travail d'aborder certaines théories psychologiques relatives au développement de l'être humain. En ce sens, un parcours sera fait autour de la théorie du développement psychosociale de l'individu d'Erikson. Cette théorie est importante dans le cadre de notre travail surtout par rapport aux concepts d'autonomie et de la quête identitaire. La théorie du développement psycho-sexuel de l'individu de Freud ne sera pas négligée aussi. Le dernier point de cette partie sera consacré à la présentation des données théoriques relatives à la sexualité. Ceci permettra de faire de cette problématique une approche psychodynamique. La dernière partie du travail sera consacrée à la présentation et à l'analyse des données recueillies lors de la phase empirique. Ces données nous permettront d'arriver à la vérification de notre hypothèse générale ainsi stipulée : « L'adoption d'un comportement sexuel non autonome constitue un facteur de risque à l'infection au VIH/SIDA » ainsi que des hypothèses spécifiques qui en découlent.

PREMIÈRE PARTIE

CADRE CONTEXTUEL

Chaiptre 1

LA PROBLÉMATIQUE DU VIH/SIDA

1.1.- DÉFINITION ET SURVOL HISTORIQUE

Généralement, l'acronyme SIDA se définit par le Syndrome ImmunoDéficience Acquise. Le syndrome d'immunodéficience acquise est appelé syndrome parce qu'il se manifeste par différents symptômes qui peuvent aussi être le fait d'autres infections et maladies6(*). Il est causé par le virus VIH, en anglais HIV qui se traduit par human immunodeficiency virus, c'est-à-dire virus de l'immunodéficience humaine. A bien considérer, on ne peut pas donner l'étiquette de maladie au SIDA ; au contraire, il laisse une porte ouverte à plusieurs sortes de maladies susceptibles d'atteindre l'organisme de l'être humain. En fait, à l'instar de plusieurs autres espèces, l'être humain est doté d'un système de défense lui permettant de résister à un ensemble d'infections opportunistes. L'action du VIH consiste à s'introduire dans les lymphocytes-T, et plus particulièrement dans les lymphocytes-T4, cellules du système immunitaire dont le rôle est de défendre l'organisme contre les infections, et à en affecter sérieusement le fonctionnement7(*). La personne atteinte du SIDA se voit privée de ce système et devient par conséquent un terrain favorable pour le développement de diverses maladies ou symptômes.

Malheureusement, on ne parvient pas encore à retracer de manière précise l'origine de cette maladie, si on peut l'appeler ainsi. Toutefois, elle commence par retenir l'attention à partir du début des années 80. Son émergence a été même associée à une discrimination, c'est ce qui lui a valu le terme courant de 4H. Cela sous-entend que son origine se retrouverait en quatre éléments commençant par H. Il s'agissait de : haïtien, homosexuel, héroïne, hémophilie. On a voulu faire croire que le SIDA serait venu initialement de l'Afrique équatoriale, plus particulièrement du Zaïre, du Rwanda et du Burundi. A titre d'illustration, on faisait mention de 31 des 38 cas diagnostiqués de séropositifs en Belgique qui viennent du Zaïre.8(*) De nos jours, les liquides génitaux sont considérés comme les principaux véhicules du virus VIH/SIDA moyennant qu'ils trouvent sa porte d'entrée que sont les plaies, qu'elles soient macro ou micro9(*).

En dépit du fait que les premières causes du SIDA ne sont pas clairement identifiées, le fait qui est certain c'est que de nos jours aucun pays, aucune race n'est exempte de ce phénomène qui revêt une portée mondiale. D'ailleurs, le VIH/SIDA devient une épidémie qui frappe l'humanité à un rythme vertigineux. Car selon le rapport de l'ONU sur le VIH/SIDA de 2002, le nombre des PVVIH en 2001 se situait à 40 millions qui se répartissent ainsi : 28.500000 en Afrique Subsaharienne, 5.600000 en Asie du Sud et du Sud-Est, 1.500000 en Amérique latine, 1.000000 en Europe orientale et Asie centrale, 1.000000 en Asie de l'Est et Pacifique, 950000 en Amérique du Nord, 550000 en Europe occidentale, 500000 en Afrique du Nord et Moyen-Orient, 420000 dans les Caraïbes et 15000 en Australie et Nouvelle-Zélande10(*).

Le diagnostic du VIH/SIDA se fait à partir de tests de laboratoire. Une personne sera déclarée séropositive dans la mesure où elle est infectée au VIH. Normalement, on regroupe les porteurs du VIH en quatre catégories.

1- La première catégorie regroupe les séropositifs sains qui sont des porteurs du virus, mais qui ne développent pas les symptômes qui s'y associent grâce à la présence des anticorps.

2- La deuxième catégorie comprend des gens qui ne développent pas de symptômes aussi significatifs. En dépit du fait que ces gens n'en ressentent pas les effets, ils sont beaucoup plus vulnérables au symptôme que la première catégorie.

3- La troisième catégorie regroupe les séropositifs avec symptômes, c'est-à-dire des gens qui présentent des symptômes apparentés aux symptômes classiques associés au VIH/SIDA comme perte de poids, fatigue inexplicable, sueurs nocturnes, diarrhée.

4- A l'intérieur de la quatrième catégorie, on retrouve les personnes que l'on appelle les sidatiques, soient les séropositifs avec symptômes classiques. A côté de leur exposition aux autres symptômes précités, et ceci de manière plus sévère, ces gens sont très vulnérables aux infections opportunistes mortelles comme le sarcome de Kaposi et la pneumonie11(*).

Ce qui est beaucoup plus triste à travers ce tableau, c'est que bon nombre de personnes infectées au VIH/SIDA ne donnent pas l'apparence de l'être. Par conséquent, on peut comprendre que le SIDA n'est mentionné aucune part sur une personne. Voilà l'un des facteurs qui expliquent en partie la propagation du VIH/SIDA au rythme où il est. De plus, le fait que les tests de laboratoire ne puissent détecter la présence du VIH chez un individu même lorsqu'il serait infecté pas avant trois mois d'incubation rend la situation beaucoup plus compliquée.

1.2.- LA PROBLÉMATIQUE DU VIH/SIDA À L'ÉCHELLE NATIONALE

En Haïti, le nombre de personnes de 15 à 49 ans infectées au VIH/SIDA se chiffre à environ 5,6% de la population12(*). L'enquête mortalité, morbidité et utilisation de service (EMMUS-III) nous permet tout au moins de relever quelques éléments pouvant expliquer une telle tendance.

On pourrait croire qu'un manque d'information sur l'existence du VIH/SIDA soit un élément important dans la propagation du virus. D'après EMMUS III, plus de 97 % de la population nationale selon l'échantillon enquêté, toute catégorie confondue connaissent l'existence du SIDA13(*). Il est à noter qu'il y a une proportion plus faible des jeunes de moins de 20 ans, soient ceux de 15 à 19 ans qui connaissent l'existence du VIH/SIDA par rapport aux autres catégories sexuellement actives. Car, selon l'enquête EMMUS III, 3,3% des jeunes de 15 à 19 ans de sexe féminin et 5,3% des jeunes de 15 à 19 ans de sexe masculin n'ont jamais entendu parler du VIH/SIDA contre moins de 2,4% pour les femmes et moins de 1% pour les hommes des autres tranches d'âge qui sont sexuellement actifs14(*). Toutefois ces données nous permettent de nous rendre compte de ce que les jeunes filles de 15 à 19 ans sont beaucoup plus informées de l'existence du VIH/SIDA que les jeunes garçons de cette même tranche d'âge. La tendance est renversée pour les autres tranches d'âge, car il y a beaucoup plus de femmes sexuellement actives de 20 ans et plus qui n'ont jamais entendu parler du VIH/SIDA par rapport aux hommes sexuellement actifs de 20 ans et plus.

Comme on le sait bien : autant que l'individu est informé de l'existence d'une maladie c'est autant qu'il sera porté à adopter des comportements plus sécuritaires en vue de s'en protéger. Si l'on se fonde sur cette hypothèse, on pourrait tenter d'avancer que le nombre de personnes sexuellement actives qui risque d'atteindre le VIH/SIDA serait plus ou moins faible, soit un pourcentage de moins de 3%. Tandis que le nombre de personnes adoptant des comportements sexuels à risque est en fait beaucoup plus élevé. A ce niveau, il y a de grands problèmes qui se posent. L'un d'entre eux : avoir des informations concernant l'existence du VIH/SIDA ne traduit pas toujours le fait que l'on sait comment se protéger juste pour ne pas l'atteindre. D'après EMMUS III, 38% des femmes et 19% des hommes ne connaissent aucun moyen pour se protéger de l'infection au VIH/SIDA15(*). Voilà ce qui explique en partie une plus grande vulnérabilité des femmes à l'infection au VIH/SIDA.

Il y a plusieurs variables à considérer en tenant compte du risque à l'infection au VIH/SIDA. La tranche d'âge, le milieu d'habitat, le niveau d'instruction, la perception par le sujet du risque d'être infecté, le sexe et le niveau socio-économique sont autant d'éléments importants à considérer par rapport à la vulnérabilité au VIH/SIDA. En effet, environ 60% de femmes n'ayant aucune instruction ne connaissent aucun moyen de se protéger du VIH/SIDA. Cette situation est la même pour environ 35% des hommes de cette catégorie16(*). Dans l'ensemble, il parait que les gens vivant dans le milieu rural soient beaucoup plus vulnérables que ceux du milieu urbain. Plus de 50% des femmes et 26,3% des hommes en milieu rural courent le risque d'être infectés au VIH/SIDA contre respectivement 22,4% et 7,1% en milieu urbain17(*). A côté de l'absence d'informations concernant les comportements sécuritaires à adopter, la perception dénote une importance tout à fait particulière. D'ailleurs, pour se protéger de n'importe quel danger, il convient avant tout de percevoir le risque qui s'y associe. L'EMMUS-III a révélé que le pourcentage de la population qui pense qu'on ne peut éviter d'être infecté au VIH/SIDA est nettement supérieur par rapport à celui qui ignore l'existence du virus ou qui ne connaît aucun moyen de prévention18(*). Par conséquent, cette catégorie devient donc très vulnérable. Car à quoi bon de prendre des précautions pour éviter l'inévitable, pourrait-on demander ?

1.2.-VULNÉRABILITÉ DES JEUNES AU VIH/SIDA

Par rapport à la proportion des jeunes atteints du VIH/SIDA, on peut avancer que les individus de cette tranche d'âge présentent une très grande vulnérabilité à l'infection au VIH. De manière globale, le nombre de jeunes séropositifs âgés de 15 à 24 ans à travers le monde s'estime à 30 %19(*). Le manque de maturité émotionnelle à laquelle font face les jeunes les expose à avoir des relations quelquefois non planifiées. Une simple curiosité tout comme le désir d'agir à l'instar des autres sont autant d'éléments explicatifs de l'adoption d'un comportement sexuel chez les jeunes.

Ce qui est le plus inquiétant c'est que très souvent ces jeunes réalisent leur première expérience sexuelle en ignorant l'existence des MST, notamment du VIH/SIDA. Selon l'EMMUS-III, 42,6% des jeunes adolescentes et 20,3% des jeunes adolescents de 15 à 19 ans ne connaissent aucun moyen pour se protéger de l'infection au VIH/SIDA20(*). A partir de ce constat, n'est-on pas en droit de soulever la question de l'éducation sexuelle des enfants. Car avant même que l'enfant n'atteigne l'âge de l'adolescence, il devrait être informé des risques liés au comportement sexuel actif. De par son ampleur, les enfants devraient être totalement imbus de l'existence du VIH/SIDA ainsi que des moyens pour s'en prémunir.

En abordant la question de l'éducation sexuelle, on sait que les parents devraient être les premiers à inculquer à leurs enfants de telles notions, demandons-nous quel est le niveau de leur connaissance par rapport au sujet ? Normalement pour un jeune adolescent de 15 à 19 ans, dans la majorité des cas ses parents se retrouvent à travers la tranche d'âge de 30 à 39 ans. Or quoique ces gens aient entendu parler du VIH/SIDA dans une proportion beaucoup plus grande que les jeunes de 15 à 19 ans, leur connaissance autour des moyens pouvant permettre d'éviter d'être infecté au VIH/SIDA n'est pas aussi élevée que ces derniers. Car l'EMMUS-III a révélé que près de 27% des hommes de 30 à 39 et 27% des hommes de 50 à 59 ans qui sont probablement des pères contre 34,5% des femmes de 30 à 39 ans et 36,8% de femmes de 40 à 49 qui sont probablement des mères de ces jeunes adolescents qui ignorent les précautions à prendre pour ne pas être infecté au VIH/SIDA. Tandis qu'il est un fait indéniable qu'un niveau de connaissance est un préalable au processus décisionnel qui aboutit à l'adoption d'un comportement21(*).

La situation se révèle très critique dans la mesure où les parents tout comme leurs enfants sexuellement actifs s'exposent au VIH/SIDA, faute d'informations.

En dépit de tout, la situation est beaucoup plus catastrophique pour les jeunes. Les attributs physiques, psychologiques et sociaux de l'adolescence rendent les jeunes particulièrement vulnérables au VIH et aux autres infections sexuellement transmises (IST)22(*). Prendre des risques est souvent considéré comme un élément inhérent aux adolescents. Par conséquent, un comportement sexuel dangereux est souvent un élément intrinsèque du comportement des adolescents, qui englobe l'usage de l'alcool et des drogues, la délinquance et la rébellion contre l'autorité23(*). Un jeune adolescent qui est poussé à prendre des risques et qui ne dispose de la moindre information pour se protéger devient beaucoup plus vulnérable. L'immaturité des organes sexuels jointe à la précocité des relations sexuelles des jeunes les rend biologiquement vulnérables à la maladie24(*). Il faut noter aussi que l'implication sexuelle à un plus jeune âge est un premier indicateur de l'engagement vers des pratiques à risque par la suite qui s'exprime notamment par le non usage du condom lors de la première relation25(*).

A côté d'un manque d'informations autour de l'existence du VIH/SIDA, la perception de l'individu par rapport à son pouvoir d'éviter d'être infecté est un élément très important qu'on ne doit pas non plus négliger dans le cadre de la vulnérabilité des jeunes. Pour certains auteurs, plus l'inquiétude pour le SIDA est élevée, plus la perception du risque, plus l'adolescent adopte des pratiques sécuritaires ou a l'intention de le faire26(*). Ainsi le meilleur moyen de se protéger du VIH/SIDA est de percevoir le risque qui s'associe à un comportement sexuel donné et de se rendre compte que l'on a une certaine emprise sur la propagation du virus, c'est-à-dire on peut adopter des comportements plus sécuritaires afin de se mettre à l'abri. Malheureusement l'EMMUS-III a révélé que près de 27% des jeunes filles de 15 à 19 ans et 14,7% des jeunes garçons de cette même tranche d'âge font savoir qu'ils ne peuvent pas éviter d'être infecté au VIH/SIDA. Il semble que les femmes, notamment les jeunes de moins de 20 ans estiment qu'elles ne disposent d'assez de ressources pour contrer le VIH/SIDA. Cette perception plus élevée chez les jeunes de sexe féminin de ne pas pouvoir éviter d'être infecté au VIH/SIDA ne traduit-elle pas une prise de conscience de leur incapacité d'avoir de l'emprise sur leur comportement sexuel, bref de ne pas pouvoir adopter un comportement sexuel autonome ?

De toute façon, il y a de fortes probabilités pour que la tendance se modifie dans l'intervalle de 2000 à nos jours (2007). Car de plus en plus d'institutions s'impliquent de nos jours dans des programmes de lutte contre le VIH/SIDA. Car pour 100 institutions sélectionnées, il a été révélé que 65% d'entre elles démarrent leur activité entre 2000 et 200527(*).

De plus, les jeunes adolescents sont beaucoup plus exposés à se livrer à des activités sexuelles autant qu'ils se retrouvent loin de la présence des deux parents. Pour Otis et coll. : « Le fait de vivre ailleurs que chez les deux parents est davantage l'indicateur d'une vie sexuelle active ».28(*) Ainsi, pour certains jeunes, au lieu de parler de Vulnérabilité, on est obligé de faire mention d'une survulnérabilité. Car il y a des situations particulières rencontrées par certains jeunes qui viennent s'ajouter à la vulnérabilité générale des difficultés supplémentaires liées à des contextes et des facteurs sociaux, économiques, psychologiques29(*).

1.4.-VOIES DE TRANSMISSION DU VIH/SIDA ET FACTEURS DE RISQUE

Selon Friedland et Klein, le sang et le sperme sont les deux liquides les plus susceptibles de causer l'infection, alors que les secrétions vaginales ont une capacité plus faible de transmission30(*).Les pratiques sexuelles qui entraînent un contact avec le sang ou le sperme augmentent les risques d'exposition à du sang ou du sperme infecté par le VIH31(*). Donc, que ce soit à travers des contacts sanguins ou des contacts sexuels, on coure le risque d'être infecté par le VIH, pourvu qu'on ne prenne pas les précautions nécessaires.

S'agit-il des relations des relations bucco-génitales, génito-anales ou des relations génitales, le risque à l'infection au VIH/SIDA est présent dans tous les cas. Toutefois, il faut noter que le manque d'élasticité de l'anus et le fait que l'étirement des parois dû à la pénétration entraîne l'éclatement des minuscules vaisseaux sanguins offre une meilleure porte d'entrée au virus32(*). Pour ce qui concerne le cas des caresses bucco-génitales, le risque à l'infection au VIH/SIDA est très faible. De plus, le risque à l'infection au VIH/SIDA devient de plus en plus élevé autant que le sperme se joint au contact sanguin. Voilà en quelque sorte ce qui explique une plus grande vulnérabilité pour les jeunes qui n'ont pas encore atteint la maturité sexuelle. Donc à coté du contact sexuel proprement dit, il y a aussi un contact sanguin, faute de manque d'élasticité de leur organe génital. Toutefois, il ne faut pas oublier que le VIH peut se transmettre à travers des relations sexuelles sans déchirement, tout comme il peut se transmettre en absence de toute relation sexuelle.

L'unité de contrôle et de coordination du programme national de lutte contre le VIH/SIDA, dans son manuel destiné aux conseillers du dépistage volontaire, a relaté des facteurs de risque regroupés en trois catégories. Il s'agit des facteurs liés à la sexualité, des facteurs socio-économiques et des facteurs biologiques.

1.4.-a) Facteurs liés à la sexualité

1- Population jeune par son importance et son ignorance ;

2- Mouvement des populations ;

3- Déscolarisation qui conduit à l'oisiveté ;

4- Prostitution (occasionnelle ou régulière) ;

5- Précocité des rapports sexuels ;

6- Multiplicité des partenaires sexuels

7- Drogue, alcool ;

8- Violences sexuelles.

1.4.-b) Facteurs socio-économiques

1- Promiscuité ;

2- Analphabétisme et ignorance ;

3- Pauvreté ;

4- Oisiveté ;

5- Pratiques traditionnelles.

1.4.-c) facteurs biologiques

1- Immaturité des organes génitaux de la jeune fille ou de la femme ;

2- Existence d'autres IST non traitées ;

3- Absence de circoncision chez l'homme.

A côté de ces facteurs à risque, on a joint d'autres facteurs qualifiés de comportements à haut risque. Ce sont même les facteurs qualifiés typiquement de facteurs de vulnérabilité à l'infection au VIH/SIDA. Bref, il s'agit de ces facteurs :

1. Avoir des relations sexuelles avec un ou plusieurs sans préservatifs ;

2. Avoir des relations sexuelles non protégées en pensant que le SIDA n'arrive qu'aux autres ;

3. Partager les seringues avec d'autres personnes ;

4. Utiliser les services de charlatans ;

5. Pratiquer le tatouage, la pose de ventouse, la pose de sangsue33(*).

1.5.-RAPPORT ENTRE SITUATION SOCIO-ÉCONOMIQUE ET L'INFECTION AU VIH/SIDA

Selon le rapport du FNUAP de 2002, le VIH/SIDA accompagne la pauvreté, est répandu par la pauvreté et à son tour engendre la pauvreté34(*). L'un des premiers effets de la pauvreté dans la propagation du VIH/SIDA c'est surtout la diminution de l'autonomie de l'individu. Car autant que l'individu se retrouve dans des situations de privation c'est autant qu'il risque d'accepter de faire n'importe quoi juste pour pouvoir répondre à certains de ses besoins. D'où la personne de situation socio-économique défavorisée devient privée d'un ensemble d'atouts nécessaires à pouvoir s'imposer dans une relation. Cette situation a un plus grand effet sur les femmes que les hommes, dans la mesure où notre système socio-économique place la femme en situation d'exploitée.

Dans son analyse autour de l'impact du VIH/SIDA en Haïti, Collette Vilgraine a émis cette hypothèse : « La pauvreté, les inégalités de genre ont limité la capacité des femmes à négocier l'utilisation du condom lors des relations sexuelles, favorisant ainsi l'extension de l'épidémie, au début à prédominance masculine vers la population féminine »35(*). Face à une telle situation aussi triste, n'est-il pas indispensable de penser à une politique visant l'autonomisation des gens les plus vulnérables sur le plan économique ? A côté même de la probabilité pour la personne de condition socio-économique défavorisée d'accepter d'avoir des relations sexuelles dans n'importe quelle condition, pourvu que celles-ci leur permette de répondre à leurs besoins de base, il y a aussi le fait que la situation de pauvreté pourrait porter l'individu à s'adonner à des pratiques sexuelles non sécuritaires quoiqu'il puisse agir autrement. Ce qui est plus triste dans cette situation c'est surtout le fait que certaines personnes utilisent des astuces pour s'infecter dans le seul but de bénéficier du support financier et alimentaire de certaines institutions qui interviennent dans le domaine de la prise en charge des PVVIH.

Par conséquent, l'action des institutions humanitaires a même tendance à contribuer à l'expansion du VIH/SIDA dans certaines régions. Cette situation est-elle vraiment due à une situation de pauvreté ou à un manque de connaissance par rapport à ce qu'implique être infecté au VIH/SIDA ?

Sachant que la prostitution est étroitement liée à la pauvreté, on devrait noter que bon nombre de jeunes ont recours à cette pratique en vue de parvenir à combler certains de leurs besoins. En parlant de prostitution, il est important d'éviter de la réduire à sa seule manifestation courante qui se fait par l'intermédiaire des proxénètes. Là on peut parler de prostitution formelle, mais combien de fois on s'interroge sur la situation d'un nombre de jeunes très significatif qui pratiquent la prostitution de manière informelle. Le fait qu'une jeune fille a plusieurs partenaires sexuelles dans le but de tirer un profit matériel quelconque de chacun d'eux n'est-il pas de la prostitution ? D'ailleurs, les jeunes filles qui se trouvent dans cette situation sont nettement supérieures par rapport à la catégorie des prostituées formelles.

Cette situation n'est pas seulement spécifique aux jeunes filles ou aux femmes, les hommes aussi en sont aussi concernés. Car certains hommes par rapport à leur précarité socio-économique ont accepté d'avoir des relations sexuelles dans des conditions jugées inadéquates. Il reste sans conteste que la pauvreté et la vulnérabilité économique augmentent la probabilité que les jeunes aient des comportements sexuels risqués. Le comportement machiste des hommes associé très souvent à la situation de pauvreté constitue l'élément de base de leur vulnérabilité à l'infection au VIH/SIDA. Même ceux qui ont un niveau socio-économique plus ou moins aisé deviennent vulnérables, car ils cherchent la jouissance sexuelle sans penser à se protéger en voulant profiter de la précarité économique de certaines jeunes filles.

1.6.-IMPACT DU VIH/SIDA DANS LA JOUISSANCE SEXUELLE

La sexualité a été considérée comme un phénomène naturel et source de plaisir pour l'homme et la femme. Mais l'existence du VIH/SIDA fait de la sexualité quelquefois source de leur malheur. D'où elle devient donc associée au risque. Tout excès en ce qui a trait au bon usage de la fonction sexuelle est susceptible de créer des ennuis à l'être humain. Freud, lui-même a déjà exprimé son inquiétude à cet égard en ces termes : ``L'exercice de cette fonction, loin d'être toujours aussi utile à l'individu, que l'exercice des autres fonctions, lui crée, au prix d'un plaisir excessivement intense des dangers qui menacent sa vie et la suppriment même assez souvent''36(*).

Le VIH/SIDA limite en quelque sorte la jouissance de l'individu. Le répertoire de son comportement sexuel devient donc limité, de peur de n'être infecté au VIH/SIDA dans la mesure où il est avisé de l'existence de cette pandémie. Maintenant, avec l'existence du SIDA les activités érotiques se voient placées directement sous le signe du risque et de la mort37(*). Par conséquent, la peur d'être infecté par le VIH/SIDA peut même créer une situation d'insécurité sur le plan psychique chez l'individu, ce qui risque de l'inhiber dans ses actes sexuels. En tenant compte de cet état de tension que crée le risque d'être infecté par le VIH/SIDA, ne doit-on pas questionner certaines pratiques sexuelles actuelles comme la fidélité et l'abstinence ? En fait, parmi les gens qui prennent l'engagement de rester fidèles à leur partenaire, il est probable qu'un bon nombre d'entre eux le fassent dans le seul but d'éviter d'être infectés par le VIH/SIDA. Il en est de même pour maints jeunes qui pratiquent l'abstinence. C'est dans cette même perspective que Didier Lauru émet cette hypothèse : « Le Sida avec le réel de la mort qu'il incarne vient alors faire écran pour protéger l'adolescent de la rencontre sexualisée »38(*). Toutefois, on peut toujours se demander dans quelle mesure la peur du Sida peut-elle vraiment limiter le comportement sexuel d'un individu ?

Il est à signaler que très souvent les phénomènes qui ont une connotation de dangereux font parfois plus de mal que de bien. Le fait que l'adoption d'un comportement sexuel donné soit un facteur de risque, des individus peuvent choisir pour une raison ou une autre d'encourir même le risque. Selon Volant Eric et coll., dans le cas du Sida, la prise de risque permettrait au sujet de prouver la valeur de son existence en affrontant le virus potentiel et montrer qu'il est plus fort que la mort39(*). Avoir des relations sexuelles non protégées avec n'importe qui et surtout avec des gens suspectés d'être infectés peut servir le jeune à paraître comme un super-homme ou une super-femme.

De plus, il ne faut pas oublier que très souvent les jeunes adoptent des comportements suicidaires. Par conséquent, l'adoption des comportements sexuels non sécuritaires peut avoir aussi de telles connotations. En fait, si l'amour et la mort se relient par rapport au risque, mais ils ne peuvent faire longtemps bon ménage40(*). Donc le sida peut dans un premier temps servir à réguler le comportement sexuel d'un individu, mais dans un second temps, il peut servir comme un moyen d'aventure pour celui-ci, soit pour tenter de mettre un terme à une existence qui se révèle un peu terne, soit pour se venger de quelqu'un d'autre. Ceci dit, l'individu peut choisir de mettre sa propre vie en jeu ou la vie d'autres personnes. Ce dernier cas de figure arrive surtout quand l'individu estime qu'il ne devrait pas attraper le VIH/SIDA dans ces conditions-ci ou quand il est l'objet de la discrimination.

Il est important de se rendre compte que tous les jeunes n'adoptent pas le même comportement par rapport au danger que représente le VIH/SIDA. C'est en ce sens que Nono Rizzo avance l'idée selon laquelle ``Le sida semble donc s'intégrer dans la vie de l'individu suivant le niveau structurel profond de celui-ci''41(*).

DEUXIÈME PARTIE

CADRE THÉORIQUE

Chapitre 2

LE PROCESSUS DE SOCIALISATION/ D'INDIVIDUATION

Au cours de la vie de tout être humain, il y a un double processus qui se réalise. Si l'homme est avant tout un être social, un animal grégaire suivant l'expression d'Aristote, chaque être humain est un individu à part entière. C'est ainsi qu'il subit les influences des différents éléments de son milieu de vie. D'où on parle de processus de socialisation. Celle-ci conditionne l'intégration harmonieuse du futur adulte à la société42(*). L'individu est toujours en interaction avec les différents milieux dans lequel il évolue. Foray est très catégorique en affirmant qu'il n'y a pas d'individu sans société43(*). D'ailleurs, on dit souvent que l'homme est le produit de son milieu. Celui-ci imprime en quelque sorte ses caractéristiques sur la personnalité de l'individu.

Pour Fischer l'individu et la société forment une seule entité. Il avance à ce propos : ``L'individu n'est pas une entité extérieure à la société ni la société une donnée extérieure à l'individu''44(*). D'ailleurs il n'existe pas de société sans l'individu dans la mesure où la société est la somme des individus qui la constituent. Les pressions que la société exerce sur ces membres sont en fait celles des individus. Deutsch pour sa part avance cette hypothèse : ``Chaque milieu culturel crée naturellement sa propre forme d'expression pour les processus psychiques constants de l'homme et affecte les diverses composantes de sa structure psychique d'une manière spécifique ''45(*). Pour ce qui concerne le poids des facteurs culturels dans le devenir de l'individu, Deutsch ajoute : ``Les facteurs culturels peuvent être néanmoins si puissants qu'ils modifient grandement le comportement humain et influencent même les manifestations instinctives, biologiquement conditionnées, les plus profondes''46(*). Tout au cours du développement de l'individu, il est appelé à se conformer à un ensemble de principes partagés par les personnes qui le côtoient. Par conséquent, l'individu se retrouve toujours dans une dynamique de manière à agir pour avoir l'approbation des autres. D'où les attentes des autres personnes peuvent influencer le développement du caractère de l'enfant47(*).

Toutefois on doit comprendre que l'individu n'est pas pour autant un élément passif qui ne fait que subir l'action, il a aussi une certaine manière de réagir en vue de s'y adapter. Ainsi son comportement dépend à la fois de la façon dont il intègre les valeurs par les différents agents ayant contribué à sa socialisation et des mécanismes qu'il utilise dans le but de garder son intégrité psychique. Par conséquent, de la socialisation on aboutit indubitablement à l'individuation, sinon, on pourrait parler de l'inadaptation.

2.1.-PRINCIPAUX AGENTS DE SOCIALISATION

2.1.1.-La famille

Elle représente le vecteur de socialisation de base. D'ailleurs les psychologues américains la qualifient de living system. Avant d'être en contact avec les autres membres de sa collectivité, tout individu évolue à travers un cadre familial, peu importe sa structure. Les premières normes sont véhiculées par la famille de manière explicite ou implicite. Dès sa naissance, l'individu commence par reproduire les modèles qu'il observe à travers sa famille. C'est dans cette perspective que Claire Denis48(*) et all. ont avancé ce qui suit : « En général, les bébés passent à travers une période relativement formelle de socialisation au cours de laquelle ils assimilent des habitudes.» Cloutier de son côté avance que la famille exerce des fonctions bio-psycho-sociales auprès de l'enfant49(*).

Dès son tendre âge, l'individu n'a pas encore la maturité nécessaire pour interagir avec les différents groupes sociaux. Sa famille constitue le vecteur des normes et des valeurs véhiculées par sa collectivité. Il faut comprendre que l'enfant a une vision très réductible du monde. Il le réduit à la dimension de sa famille. Cattell, pour sa part, a mis l'accent sur ces quatre grandes fonctions de la famille :

1- Fournir à l'enfant un milieu organisé où l'on jouisse de la sécurité économique et affective ;

2- Satisfaire par le moyen d'une institution stable aux besoins de camaraderie, aux besoins des adultes, sexuels et autres ;

3- Contribuer à transmettre le type de civilisation, en particulier ses valeurs morales et ses tabous essentiels ;

4- Procurer un apprentissage social et affectif dans un microcosme de la société50(*).

De toute évidence, la famille prédispose l'individu à avoir une certaine manière de se comporter et d'interagir avec les autres systèmes auxquels il aura à se composer. D'ailleurs au cours des trois premières années de la vie de l'individu toute la gamme de ses relations reste au niveau de la famille. La qualité des relations entretenues avec les membres de sa famille au cours de cette période aura un effet déterminant à travers tout le processus de sa socialisation.

La famille doit être vue sous un double aspect. D'une manière ou d'une autre elle transmet les normes sociales à l'individu au cours de son enfance. D'autre part, les expériences de vie vécues par les personnes significatives pour l'enfant comme le père et la mère ont une certaine répercussion sur son développement ultérieur. Ces expériences peuvent contribuer à établir un climat de confiance ou de méfiance chez celui-ci. Le type de relation existant entre les parents et les enfants est déterminant par rapport au devenir de l'enfant. En parlant du type de relation parent/enfant, il convient de mettre l'accent sur la typologie des parents élaborée par Baumrind. Il s'agit des parents permissifs, des parents autoritaires et des parents directifs51(*).

Le parent autoritaire est décrit comme le type de parents qui veulent à tout prix s'imposer sur leurs enfants en excluant toute possibilité d'échanges verbaux. Un enfant qui vit avec de tels parents a pour obligation d'obéir parfois de manière aveugle à des normes émanant des autorités. A l'autre extrême, on retrouve les parents permissifs qui n'exercent aucune autorité laissant l'enfant agir selon ses caprices. Avec de tels parents, l'enfant est libre de faire ce que bon lui semble.

Un individu qui évolue dans de telles familles aura probablement des difficultés à s'adapter à la vie sociale. Car l'abus d'autorité peut donner lieu à des comportements répréhensibles. L'adolescent peut être amené à adopter un comportement jugé déviant juste pour faire part de son refus d'obtempérer à des normes qu'on lui impose de manière autoritaire ; la sexualité peut être utilisée à de telle fin. Si les parents autoritaires empêchent le plein épanouissement de l'enfant, les parents permissifs pour leur part causent beaucoup de torts à leurs enfants dans la mesure où l'enfant n'a personne pour poser des limites à ses actions. De là se pose déjà le problème du conflit intrapsychique, terme qui sera abordé ultérieurement.

Les parents directifs ce sont donc des parents qui orientent les activités de l'enfant, mais de manière rationnelle. Cette catégorie de parents encourage des échanges verbaux. Ils impliquent les enfants dans les décisions qui seront prises à leur endroit. Ils ne font pas usage de la punition de manière démesurée. Ils prennent du temps pour expliquer à l'enfant le bien fondé d'une décision. L'enfant qui évolue dans de telle famille aura beaucoup plus de tendance à entretenir et conserver de meilleures relations avec leurs parents. Il les consultera probablement pour avoir leur avis sur des sujets variés y compris des sujets relatifs à la sexualité.

La structure de la famille a aussi une très grande importance dans le processus de socialisation de l'individu. Traditionnellement, on rencontre des familles nucléaires où évoluent les deux parents accompagnés des enfants ; les familles élargies où il y a la présence d'autres personnes provenant de la famille d'origine des parents par exemple les beaux-parents ; les familles monoparentales à travers lesquelles la prise en charge des enfants revient à l'un des parents, l'autre est totalement absent au foyer. Dans la réalité haïtienne les familles monoparentales sont dans la majorité des cas des familles où la responsabilité revient à la mère.

Normalement l'absence d'un membre de la famille a de sérieuses incidences sur l'avenir de l'individu. Le processus d'identification peut même être compromis. Pour mieux se développer, l'individu a besoin normalement de la présence des deux parents. De même la présence d'autres personnes à la maison réclame une autre adaptation. Dans le cas de la présence des grands-parents, on peut dire que l'on a affaire à trois mondes différents : les grands parents représentent le traditionalisme, les enfants la modernité et les parents le point de liaison entre ces deux tendances. Donc l'enfant a besoin de composer avec les exigences des différentes personnes qui se trouvent dans son environnement immédiat. D'ailleurs, même la naissance d'un petit frère ou d'une petite soeur modifie la constellation familiale.

Chaque famille dispose d'un ensemble d'héritages qui se transmettent de génération en génération. Tout comme dans le domaine de la biologie, on parle de transmission des traits héréditaires, il en est de même dans le domaine de la psychologie. Il y a certaines manières d'agir, on peut dire, qui font partie du patrimoine d'une lignée parentale. Les enfants manifestent quelquefois une tendance à marcher sur les pas de leurs ascendants. Ainsi, il parait inconcevable pour certaines personnes qui proviennent de telle lignée parentale d'avoir tel type de comportements donnés. Il y a donc un ensemble de valeurs considérées comme sacrées pour certaines familles ; le fait pour un descendant de les transgresser est traduit comme un signe de déviance.

Il ne faut pas oublier que les circonstances de la naissance jouent un facteur important dans le processus de socialisation. Un enfant non désiré vit dans un climat familial totalement différent de celui qui était très attendu. Si la présence de l'un est contestée dans la famille, l'autre est devenu son idole. Le facteur d'âge des parents lors de la naissance est aussi important que les autres éléments. Il constitue même un aspect qui fait qu'un enfant est attendu ou non.

Dans des conditions normales, les normes, les principes et le système des valeurs établis par la famille priment sur le mode de comportement que l'individu aura tendance à adopter au cours de sa vie. Il faut comprendre aussi que les valeurs familiales se transmettent de manière inconsciente d'une génération à une autre génération. C'est dans cette perspective qu'on parle souvent de legs familial. En quelque sorte de la même manière qu'on hérite des traits physiques et morphologiques des parents voire des grands parents, on hérite aussi des manières d'être et de se comporter de ceux-ci. D'où on ne peut pas sous-estimer l'impact de la famille dans l'adoption du comportement sexuel de l'individu.

2.1.2.-L'Ecole

Parallèlement à la famille, l'école contribue en partie au processus de socialisation de l'individu. A côté du rôle du vecteur de transmission des connaissances qu'on attribue traditionnellement à l'école, par les principes qu'elle véhicule, elle contribue à faire de l'individu un être social. Pour mieux cerner ce rôle,Cloutier, de son côté avance que c'est par le rapport entre les personnes bien plus qu'au contact des contenus scolaires que l'école joue son rôle d'agent de socialisation52(*).

A l'intérieur de l'école, les interactions sont à deux niveaux. D'abord, on retrouve une relation entre le professeur et l'élève. Cette relation rappelle un peu celle existant entre les parents et l'enfant au sein de la famille. Le professeur exerce une certaine autorité sur l'élève. En transmettant le savoir, le professeur a pour devoir de veiller au plein épanouissement des enfants qui lui sont confiés. Par l'application de la discipline, l'enseignant et les membres de la direction inculquent à l'enfant un ensemble de principes fondamentaux avec lesquels celui-ci va s'identifier. Goldhaber, pour sa part avance que ``l'école sert de véhicule aux valeurs collectives''53(*).

Tout comme les valeurs familiales ont de grandes répercussions sur le comportement de l'individu, les valeurs prônées par les différentes institutions scolaires qu'il a fréquentées exercent une influence incontournable. D'ailleurs, l'institution scolaire fonctionne en partie selon le même schéma fonctionnel de la famille. Si un enfant essaie de se conformer à un ensemble de principes véhiculés par sa famille dans le but d'une part d'éviter de la punition, d'autre part de se montrer digne d'être fils ou fille de telle famille, il en est de même dans le cas de l'école. L'enfant agit dans le but d'avoir l'approbation de son enseignant et de se montrer aussi digne d'être élève de telle école donnée. A force de se comporter ainsi, il devient donc une habitude pour l'enfant. Il pourrait continuer par agir ainsi même lorsqu'il ne fréquente plus une telle école et même en devenant adulte.

L'abus de l'autorité tant à l'école qu'à la famille pourrait avoir la même conséquence, soit de susciter l'enfant à la révolte. Ainsi, il peut choisir d'agir dans le sens inverse par rapport aux valeurs véhiculées par l'école. Le comportement sexuel est l'un des éléments du répertoire comportemental de l'individu pouvant traduire cette déviance.

A côté du rôle joué par l'instituteur et la direction de l'école, l'enfant établit des relations avec ses camarades. Ces premières relations lui sont très profitables dans la mesure où à travers celles-ci il va apprendre des principes de respect mutuel, de collaboration, de la manifestation d'autorité et de soumission. D'ailleurs, l'enfant se retrouve en face du schéma de trois types de relations ; il s'agit d'une relation de domination, de soumission et d'égalité. Les pairs accélèrent un processus de comparaison sociale ; donc en observant le comportement d'un camarade, l'enfant peut être amené à se blâmer. Une fois qu'il prend l'habitude de procéder ainsi tout au cours de son parcours académique, cela lui sera donné en héritage. Donc en dehors du cadre scolaire, l'individu continuera dans cette même lancée. On doit préciser que l'apprentissage ne reste pas seulement au niveau formel. L'enfant apprend beaucoup plus en jouant avec les autres et en partageant ensemble des expériences vécues comme acteurs ou comme observateur.

2.1.3.- L'Eglise

L'église ne doit pas être considérée seulement comme un lieu où l'on vénère une divinité, c'est aussi un lieu de socialisation qui a une très grande importance à l'instar de l'école et de la famille. D'ailleurs même la relation que l'on a avec la divinité rentre dans le domaine du social. Si on comprend bien, cette relation est une relation fondée sur le pouvoir ; car l'individu ayant une appartenance religieuse aura une manière de se conduire en vue d'éviter de déplaire à la divinité. Cette manière d'agir ne sera pas considérée strictement comme le comportement de l'homme religieux, mais il rentrera dans la gamme des comportements de l'homme pris de manière isolée. A côté de la question d'obéissance à une divinité qui peut expliquer un ensemble de manifestations comportementales, on doit tenir compte des normes véhiculées par le groupement religieux en tant qu'une institution.

Le comportement d'un individu peut être différent d'un autre en vertu de son appartenance religieuse. Car chaque groupement religieux véhicule un ensemble de valeurs et de normes qui le différencie d'un autre. On parviendra à comprendre bien pourquoi le comportement d'un adhérent au catholicisme est différent de celui d'un adhérent au protestantisme tout comme la raison de la différence entre le comportement d'un adhérent au christianisme dans son ensemble de celui d'un vodouisant.

A l'instar de la famille, le groupement religieux impose de manière implicite ou explicite des modes de conduite à l'individu. Les règles de conduites imposées par le groupement religieux ont quelquefois une plus grande force que celles véhiculées par la famille. Pour comprendre les actions d'un individu, il est important que l'on questionne ses pratiques religieuses. C'est dans cette même lancée que Weber notait ceci : ``Il s'agit de découvrir les motivations qui avaient leur source dans les croyances et les pratiques religieuses qui traçaient à l'individu sa conduite et l'y maintenaient''54(*). Au niveau du groupement religieux, l'individu fait face à une série de pressions qui le contraignent à avoir des modes de conduites qu'il n'aurait jamais dans des circonstances normales. La peur d'éviter d'être exclu du groupement ou d'être mis à l'écart ou encore d'être taxé comme déviant entraîne un comportement conformiste chez l'individu.

La même dynamique de comparaison sociale dont on a parlé pour l'école existe aussi au niveau de l'église. C'est donc une tendance naturelle pour l'individu de se comparer à des gens auxquels il partage la même idéologie. Ainsi, il pourrait devenir normal pour un individu de ne pas se comporter ainsi puisque les autres membres de son groupe d'appartenance n'ont pas un tel comportement. De plus l'individu peut agir quelquefois dans le but de combler les attentes des autres, ce que Jahoda confirme en procédant à une analyse anthropo-psychologique du comportement humain. C'est ainsi qu'il est d'avis que ``les attentes des autres personnes puissent influencer le caractère de l'individu''55(*).

Les interdits religieux jouent un rôle extrêmement important dans la formation du surmoi de l'homme religieux. Il devient de plus en plus difficile pour une personne de transgresser des principes établis par son groupement religieux sans se sentir coupable. Vergotte conçoit la religion comme le fondement des lois morales56(*). Il s'agit de découvrir les motivations qui avaient leur source dans les croyances et les pratiques religieuses qui traçaient à l'individu sa conduite et l'y maintenaient. Les principes véhiculés par un groupement religieux sont considérés comme ayant un caractère sacré. Il ne faut pas tenir compte uniquement d'une simple appartenance religieuse, il est aussi important que l'on sache dans quelle mesure l'individu s'identifie à ce groupement religieux. Ce dernier point est un facteur clé par rapport à l'impact que celui-ci risque d'avoir sur le comportement de l'individu.

Dans le cadre de notre sujet, il est important de noter que l'appartenance religieuse influe considérablement sur le comportement sexuel de l'individu. Par exemple, le christianisme interdit des relations sexuelles préconjugales et extraconjugales. Par conséquent, dans des confessions religieuses chrétiennes, la sexualité reste un sujet tabou pour les jeunes. Donc le jeune chrétien aura une manière de réagir qui traduira la soumission ou la révolte.

1.1.4.- Le rôle des groupes de pairs

Parallèlement au rôle joué par la famille, l'école et l'église, les groupes de pairs exercent une influence très significative sur le comportement de l'individu. Cloutier et Renaud pour leur part avancent que ``Les pairs occupent une place de plus en plus importante dans le développement de la personnalité au fur à mesure que celui-ci avance en âge''57(*). Ainsi on comprend bien pourquoi l'individu se laisse influencer davantage par des gens de la même tranche d'âge et qui évoluent dans les mêmes secteurs d'activité que lui. Il y a une tendance naturelle qui oblige l'individu à se comparer à d'autres personnes avec qui il partage des traits de similitude. Cette influence tient compte de plusieurs aspects comme le sexe, l'appartenance religieuse, la différence d'âge, le champ d'activité et la proximité géographique.

Le niveau de relation de l'individu avec les autres évolue en fonction de son âge. Par conséquent, le développement cognitif est un élément à ne pas négliger dans ces interactions. A l'âge scolaire, l'enfant accède à une pensée sociale plus différenciée. L'accession de l'enfant à la pensée opératoire lui permet d'avoir une pensée sociale mieux articulée et de mieux comprendre par là les règles de l'interaction avec les autres. Il parviendra à comprendre que chaque contexte social est régi par des règles différentes.

Selon la pensée de Cloutier, la pression sociale, la compétition, la coopération, la popularité et le rejet social, l'altruisme sont autant de réalités auxquelles l'enfant apprendra graduellement à s'adapter. Il est un fait courant dans notre société que très souvent certains jeunes adoptent un comportement sexuel donné juste pour se conformer à leur bande.

2.1.5.- Le poids des mass médias

Sans conteste, on admet que les mass medias exercent une influence énorme sur le comportement de l'individu. C'est un agent de socialisation qui peut même entraver le travail des autres agents de socialisation. Si les parents ont la responsabilité de choisir une institution scolaire pour leur enfant, si celui-ci hérite les pratiques religieuses familiales, il n'en est pas ainsi pour les médias. Même lorsque certains parents tentent de poser des restrictions quant à l'usage de tels organes, ils n'arrivent pas toujours à imposer totalement leur volonté en ce domaine. D'ailleurs toute tentative visant à restreindre la liberté de l'enfant dans le choix des émissions télévisées ou autres peut devenir source de questionnement pour celui-ci. Par curiosité, l'enfant pourrait chercher des occasions en trompant la vigilance de ses parents juste pour voir ce qui fait l'objet de l'interdit.

Les recherches en psychologie sociale se rapportant aux influences de la télévision sur le comportement de l'individu portent surtout sur la violence. A travers celles-ci on a réalisé qu'il y a une très forte corrélation entre le visionnement de films à contenu violent et la manifestation de l'agressivité chez l'enfant. Meyers s'est rendu compte que l'écoute prolongée des émissions violentes exerce deux effets sur la pensée. Premièrement, elle désensibilise à la cruauté. Deuxièmement elle déforme les perceptions de la réalité58(*).

Toutefois à côté des scènes de violence projetées par la télévision, celle-ci contribue aussi dans le choix des pratiques sexuelles de l'individu. Les projections pornographiques sont pour beaucoup à ce sujet. Par exemple, certains jeunes adolescents pratiquent la masturbation en regardant des revues pornographiques et apprennent différentes positions du coït à la vue des films pornographiques. Ces derniers projettent aussi le modèle de la place de l'homme et celle de la femme dans une relation sexuelle. Par conséquent, les émissions télévisées contribuent à alimenter les stéréotypes sexuels.

Les médias contribuent à la formation de la personnalité de l'individu à plusieurs niveaux. C'est une source inépuisable à travers laquelle l'individu peut tout apprendre. D'ailleurs des programmes variés et adaptés sont disponibles pour des individus d'âge différent de la petite enfance à la vieillesse. Des modèles divers y sont exposés à l'individu. Donc il a la possibilité de faire son propre choix comportemental par rapport à tous ces modèles. Les médias exercent une plus grande influence sur l'individu au cours de son enfance. A l'instar des psychologues comportementalistes, Dodson reconnaît bien ce fait : ``L'enfant apprend par imitation et identification''59(*). A force d'imiter un personnage de la télévision, l'individu peut être amené à s'identifier à celui-ci. Les publicités sont autant d'éléments de la programmation des télévisions, radios et journaux qui modifient de manière partielle ou durable le comportement d'un individu. En fait, les publicités donnent à l'individu l'impression qu'il lui manque quelque chose et qu'il doit se conformer ainsi. Donc il sera tenté de chercher à combler les vides suscités en lui par des spots publicitaires.

2.2.- LES MÉCANISMES D'INDIVIDUATION

Piéron définit l'individuation ainsi : ``Processus de formation de l'individu, de différenciation de sa personnalité''60(*). Même lorsque l'individu n'est pas une entité extérieure à la société, arrivé un moment donné, il doit être en mesure de se différencier par rapport à tous les modèles auxquels il est confronte. Ce qui donne à la vie en société sa raison d'être c'est le fait que tout le monde est à la fois unique et différent. D'une manière ou d'une autre nous avons des traits caractéristiques en commun, mais cela n'empêche pas que nous ayons des différences fondamentales. Ce sont ces différences qui permettent d'aboutir à l'individu qui est en quelque sorte un être unique ayant ses propres manières d'agir et de se comporter.

A travers le dictionnaire de la Psychologie, on retrouve cette définition pour l'individuation : ``Recherche de singularité psychologique et d'autonomie qui s'opère au cours de la socialisation par l'intermédiaire des rapports au groupe d'appartenance et autres groupes. C'est le résultat des processus qui conduisent l'individu à construire un sentiment d'identité en exprimant des différences et similitudes entre lui-même et autrui''61(*).

Donc l'individuation consiste pour l'être humain de pouvoir se différencier des autres. Tout en cherchant à intégrer les principes et les normes véhiculés par ses différents groupes d'appartenance, il est appelé à prendre ses distances par rapport aux divers modèles qui lui sont exposés. Il doit aboutir à un sentiment qu'il est un être à part entière. Jung, pour sa part, considère l'individuation comme le processus par lequel un être devient un in-dividu, c'est-à-dire une unité autonome et indivisible, une totalité62(*). Dans la perspective de Jung, dans la mesure où ce processus n'a pas eu lieu, on ne peut pas parler d'individu. C'est un processus qui se fait en parallèle avec celui de socialisation et cela dure toute la vie. Mais ce processus revêt une plus grande importance au cours de la fin de l'adolescence. Pour Houde, devenir un individu exige de s'incarner, de passer à l'acte, de se réaliser, bref de s'actualiser63(*). Ce qui donne à l'individu sa raison d'être c'est surtout sa capacité de s'adapter aux diverses situations auxquelles il fait face. D'après Fischer, l'individu se définit d'un côté comme un ensemble de virtualité qui lui permettent de trouver en lui-même des réponses par rapport à son environnement, de l'autre côté, il s'ajuste aux diverses pressions qui pèsent sur lui en les incorporant à sa façon d'être et de se comporter64(*).

Le processus d'individuation se révèle beaucoup plus complexe autant que l'individu évolue dans des milieux qui véhiculent des normes tout à fait contradictoires. D'ailleurs, on doit se rappeler que le processus de socialisation est le produit de multiples tensions et interactions entre la conformité, la liberté, l'innovation, entre les impulsions et les idéaux, entre les exigences de la personnalité et celles de l'environnement social, entre l'obligation sociale et l'aspiration personnelle65(*). C'est donc la façon dont l'individu parviendra à composer avec les différentes exigences sociales ainsi que les pressions des parents et des groupes de pairs et de la place donnée à ses objectifs qui lui permettra de devenir un être autonome, bref un individu. La capacité d'adaptation est l'élément de base qui définit l'individu.

De trop énormes contradictions donnent lieu inévitablement à des difficultés d'adaptation dans la mesure où l'individu se trouve face au dilemme de la complexité de choix. Le problème réside dans le fait que la recherche de la sympathie d'un groupe peut donner lieu à la transgression des normes établies par un autre groupe. Tel est donc le dilemme posé par les nombreux agents de socialisations qui véhiculent parfois des normes contradictoires. Ce problème est résolu par rapport à l'importance que la personne accorde aux divers acteurs ayant contribué dans le processus de sa socialisation. C'est en ce sens que Tremblay avance : ``Plus un jeune est attaché à sa famille, à son école, à ses amis, plus il est porté à respecter les normes qui y sont véhiculées et mieux il accepte les contraintes qui lui sont imposées. Il est ainsi amené à intérioriser les normes, à s'automaîtriser en développant un sentiment d'appartenance''66(*). Maintenant il convient de questionner le degré d'appartenance de la personne à tous ces éléments. L'unité de l'individu se réalisera mieux dans la mesure où il se retrouve en présence des agents de socialisations qui transmettent des valeurs ayant une portée complémentaire. L'individu n'a pas fait un choix délibéré d'avoir un comportement donné, celui-ci résulte de la pression des différents agents de socialisation. Tremblay ajoute : ``A travers le développement personnel, plusieurs forces sociales influencent les choix individuels de comportement de même que l'image que chacun se fait de lui-même''67(*).

Il y a une certaine différence entre l'individuation de l'homme et celle de la femme. Cette différence est due en partie aux stéréotypes sexuels, soient les attentes de la société envers l'individu par rapport à son sexe. On reconnaît l'agressivité comme un trait caractéristique propre à l'homme, tandis que la femme se définit par rapport à sa souplesse. C'est dans cette perspective que Duret avance que l'identité virile est d'abord perceptible dans l'action68(*). Tandis que chez la femme, il y a une prédominance de l'affectivité sur la rationalité69(*). En ce sens, la femme se révèle beaucoup plus prompte à agir sur la base de la sensibilité avant même d'envisager les conséquences probables de son acte. Même à travers une relation sexuelle, l'initiative revenait aux hommes. Par exemple dans les sociétés où l'on prône la monogamie comme la nôtre, un homme peut toujours avoir plusieurs partenaires sans que cela pose de trop grands problèmes, mais la femme ne peut pas oser emprunter une telle voie sans attirer maints reproches. D'ailleurs, l'homme qui agit ainsi est qualifié de macho, tandis qu'une femme qui prend une telle direction est traitée en pute. Alors dans de telles conditions, la femme est réduite à l'illusion d'être l'objet du fantasme de l'homme70(*). Malheureusement les femmes se conformaient trop longtemps à de tels principes à connotation machiste. Ceci nous permet de comprendre que la sexualité est plus réprimée pour la femme que pour l'homme71(*).

La féminité et la masculinité se développent en rapport aux valeurs véhiculées par le milieu. Les Allgeier abondent dans le même sens en reconnaissant que le comportement et les caractères comme étant caractéristiques de la masculinité ou de la féminité sont déterminés par le milieu culturel72(*). Pour ce qui nous concerne, notre culture met la femme en présence d'une situation de dominée face à l'homme. Comme l'a si bien relatée Abel Jeannière: « Situation faite à la femme dans les rapports économiques et sociaux, situation qui interdit à la femme toute indépendance, tout mode de vie véritablement individualisée. »73(*)

Chapitre 3

LES STADES DU DÉVELOPPEMENT PSYCHOSOCIAL

EriK Erikson, le psychanalyste germano-américain analyse le développement de l'être humain sous une base psychosociale. Il tient compte des différentes interactions que l'être humain entretient avec son environnement au cours de chaque période de sa vie. A chaque période du développement de l'individu, il y a des personnes significatives particulières. Pour Houde, les stades psychosociaux du développement du moi résultent de l'interaction entre le processus de maturation ou les besoins biologiques et les demandes de la société, ainsi que de l'environnement et des influences sociales rencontrées dans la vie de tous les jours74(*).

De plus, l'individu fait face constamment à des périodes de crise. Celle-ci va toujours dans le sens opposé. Cette notion de crise peut être bien comprise en tenant compte même de la dénomination attribuée à chaque période par Erikson. Afin d'éviter toute confusion par rapport à l'interprétation du mot crise, Erikson donne cette précision :  « Le mot crise, du reste, n'est ainsi employé que dans son contexte évolutif, non point pour désigner une menace de catastrophes mais un tournant , une période cruciale de vulnérabilité accrue et de potentialités accentuées. »75(*) La crise développementale s'inscrit même dans la loi du développement de l'individu. L'ambivalence est un phénomène naturel au genre humain. L'individu se retrouve toujours entre deux pôles, la question de choix est incontournable pour une vie équilibrée. D'ailleurs, c'est à partir de la façon dont on aura traversé une crise développementale qu'on acquerra de l'habileté pour pouvoir aborder la période successive de son développement. Donc l'individu est toujours appelé à s'adapter à des situations nouvelles juste pour garder son équilibre. C'est de là qu'il parviendra à une maturité effective.

Toutefois, il convient de préciser que chacun dispose d'un ensemble d'atouts lui permettant de résoudre sa crise développementale à sa manière. Les diverses expériences du vécu de l'individu, les caractéristiques du milieu de vie, la nature des relations entretenues avec les personnes significatives pour celui-ci sont autant de facteurs qui rentrent en ligne de compte dans la résolution de la crise développementale. C'est en ce sens que les stades du développement de l'individu selon la perspective d'Erikson sont conçus de manière progressive.

A côté de la notion de crise développementale, il y a aussi celle de tâche développementale, ce qui revient à dire qu'on attend la manifestation de telles compétences données chez l'individu au cours de telle période de son développement.

Erikson élabore huit stades du développement de l'individu qui s'étend de la naissance à la vieillesse. Pour ce qui concerne notre travail, il s'avère important pour nous de mettre l'accent davantage sur le cinquième stade du développement de l'individu selon la théorie d'Erikson et de voir dans quelle mesure les expériences vécues au cours des stades antérieures peuvent influer de manière significative sur le comportement de l'individu au cours d'une telle période. Mais nous tenons à présenter dans l'ensemble les différents stades développés par Erikson.

3.1.- LES HUIT STADES DU DÉVELOPPEMENT PSYCHOSOCIAL

3.1-1.- Confiance versus Méfiance

Cette phase couvre la première année de vie de l'individu. Dans le cas d'une adaptation à l'issue de la première année de vie, l'enfant développera une confiance de base, dans le cas contraire la méfiance prendra place. La personne significative pour l'enfant au cours de cette période c'est bien la figure maternelle. Il s'agit dans ce cas, soit de la mère ou de la personne qui joue un tel rôle au regard de l'enfant. L'enfant représente son milieu par rapport à celle-ci. Dans la mesure où celle-ci est prête à lui donner de la satisfaction à ses besoins, l'enfant trouvera son milieu comme aimant, bienveillant, consistant, supportant et fiable, dans le cas contraire, il percevra celui-ci comme rejetant, inconsistant et hostile. Ce qui lui donnera l'impression qu'il ne pourrait rien espérer de celui-ci. Erikson met l'accent sur la qualité de la relation de l'enfant avec la mère à la place et lieu de la quantité de nourriture donnée et du nombre de manifestation d'amour76(*). La bonne résolution de ce conflit permettra à l'enfant de développer un sentiment de sécurité. Cloutier traduit une telle idée ainsi : ``Il s'agit d'acquérir la conviction que quoi qu'il arrive, quelqu'un vous aime et vous appuie ; l'acquisition de la confiance de base''77(*). Une fois que l'enfant apprendra à avoir confiance en son environnement, il apprendra aussi à s'estimer à sa juste valeur. La confiance fondamentale c'est la base d'une vie épanouie et de bonnes relations interpersonnelles. L'enfant aura toujours tendance à s'approcher des autres au lieu de les fuir.

3.1.2.- Autonomie versus Honte et doute

L'enfant qui a acquis la confiance de base est prêt pour se lancer dans de nouvelles aventures à travers lesquelles il pourrait commencer par se faire remarquer. C'est ainsi de 1 à 3 ans, l'enfant fait face à la crise opposant l'autonomie à la honte et au doute. L'environnement de l'enfant de cet âge englobe les deux parents. Cette période coïncide avec l'apprentissage de la marche et du langage. Pour réussir positivement cette période, l'enfant a besoin d'un soutien bien dosé de ses parents. Par conséquent les parents doivent éviter de ne pas prendre l'une des deux extrêmes par rapport aux relations qu'ils développent avec l'enfant. Pour pouvoir acquérir son autonomie, celui-ci a besoin d'être estimé à sa juste valeur pour ce qu'il est et d'être valorisé dans ses tentatives. Dans le cas où les parents essaient d'empêcher l'enfant de développer ses potentialités, cela peut compromettre son développement. D'un sentiment inévitable de perte de self-control et du contrôle exagéré des parents, découle une durable propension au doute et à la honte78(*).

Pour la croissance de l'autonomie, une confiance primitive solidement développée est nécessaire. L'enfant doit être parvenu au point où il est sûr que sa foi en lui-même et en le monde ne sera pas mise en danger par son violent désir d'obtenir ce qu'il a choisi, de prendre possession selon ses exigences et de rejeter avec entêtement79(*)

Comme il a été préalablement mentionné, l'étape précédente joue un rôle primordial quant à la façon que l'enfant peut aborder cette étape aussi cruciale pour son avenir. En fait, l'enfant de 1 à 3 ans n'a pas de grands atouts pour faire preuve de l'autonomie par rapport à des décisions importantes qui concernent sa vie, d'ailleurs il est encore sous la totale dépendance des soins et des projets de ses parents. Il en est de même pour l'enfant de moins d'un an pour ce qui a trait à la confiance. Cette autonomie peut donc être considérée comme une autonomie de base. Toutefois la vraie autonomie commencera par se manifester au cours de l'adolescence. A ce moment, il sera plus ou moins prêt à prendre des risques et à s'affirmer à travers ses relations interpersonnelles.

3.1.3.- Initiative versus Culpabilité

Cette phase s'étend de 3 à 6 ans. Il s'agit d'enfant d'âge préscolaire. On attribue aussi à ce stade l'âge du jeu et de la fantaisie à travers lesquels l'enfant peut découvrir le sens des buts et des objectifs80(*). L'enfant a tendance à imiter les adultes à travers ses jeux. Car le jeu favori à cet âge, est celui de reproduire les rôles que tiennent les adultes dans leurs métiers, leurs professions, leurs affections, leurs amours, leurs relations familiales, conjugales ou sociales81(*). Dans la réalité haïtienne, le type de jeu très fréquent pour les enfants de cet âge est papa-maman. L'enfant a tendance à se lancer dans des tâches diverses sans tenir compte de ses capacités et de ses limites. Toutefois, ce désir de tout réaliser et de tout entreprendre rencontré aux obstacles posés par le milieu va susciter le sentiment de culpabilité chez l'enfant. Dans la mesure où il soit l'objet des blâmes de la part de ses parents le sentiment de culpabilité se renforcerait davantage. Au cours de cette période les parents doivent régir et orienter le comportement de l'enfant tout en lui laissant davantage d'occasions d'éprouver son indépendance et son autonomie82(*). L'autonomie de base acquise est un support indispensable qui permettra à l'enfant de prendre de nouvelles initiatives.

3.1.4.- Créativité versus Infériorité

Une fois que l'enfant développe l'esprit d'initiative, il commencera par se livrer d'emblée au travail. D'autant plus, l'enfant qui aborde ce stade c'est l'enfant d'âge scolaire, soit celui de six à douze ans. A ce niveau le milieu social de l'enfant va s'agrandir davantage. L'école va jouer un rôle extrêmement important dans la vie de l'enfant. A côté du savoir académique qu'elle transmet elle sert d'un catalyseur aux actions de l'enfant. Car l'enfant qui a déjà acquis de la confiance, de l'autonomie, qui développe de l'initiative, trouvera en l'école un lieu favorable pour développer ses compétences. Par là, elle favorise automatiquement, la compétition.

Les instituteurs et institutrices vont jouer un rôle complémentaire dans l'incarnation de l'autorité auprès de l'enfant lors de cette phase de son développement. La qualité de leurs relations avec l'enfant compte pour beaucoup dans la compétence que celui-ci va développer. Car selon que l'enfant est valorisé ou non dans ce qu'il entreprend et dans les habiletés qu'il développe, il acquiert un sentiment de compétence ou au contraire un sentiment d'infériorité83(*).

3.1.5.- Identité versus confusion de rôles

Dans la perspective ériksonienne, cette phase correspond à la période de l'adolescence qui s'étend normalement de 12 - 18 à 20 ans. Vu que chaque période a son importance particulière dans le développement de l'individu, on ne peut pas dire de cette période qu'elle soit la plus importante, mais c'est un moment très crucial dans le développement psychosocial de l'individu. A côté des instituteurs et parents qui jouent un rôle primordial dans la quête identitaire, les groupes de pairs ont une très grande emprise sur l'adolescent. L'adolescent a besoin constamment de s'accommoder aux exigences de la société tout en cherchant à maintenir son intégrité. Pour Erikson, le processus de l'adolescence n'est complètement achevé que lorsque l'individu a subordonné ses identifications de l'enfance à un nouveau mode d'identification accomplie grâce à une absorption dans le social et à un apprentissage compétitif avec et parmi les camarades du même âge84(*).

De plus les changements physiologiques permettent à l'individu de se redéfinir. Cette nouvelle perception va avoir une répercussion sur l'image que l'adolescent a de lui-même et sur ses relations avec autrui. Le plus grand dilemme pour celui-ci c'est de parvenir à accepter son schéma corporel. Les transformations qui se produisent à travers la musculature corporelle de l'individu qui le fait passer du stade de l'enfance au stade adulte suscitent normalement chez lui des inquiétudes, ce qui pose un poids pour l'acquisition de son identité. C'est pratiquement une période de crise pour l'individu qui s'accompagne d'un ensemble de questionnements par rapport aux nouveaux rôles qui l'attendent. Il ne faut pas oublier qu'on a remarqué que cette période n'existe pas dans certaines cultures. L'individu passe directement de l'enfance à l'âge adulte. Dans notre culture, l'adolescence est vécue comme une période de transition.

La bonne résolution de cette crise lui permettra de faire part effectivement de son identité. Par conséquent, il parviendra à une identité qui lui soit propre. Cela sous-entend qu'il est en mesure de se différencier des autres, de prendre ses distances par rapport aux normes établies, aux valeurs véhiculées par ses différents milieux de vie et aux pressions de toutes sortes.

3.1.6.- Intimité versus Isolement

Une fois que l'individu a acquis son identité, il est prêt à aborder le stade suivant, à travers lequel il va s'engager dans des relations plus authentiques avec d'autres personnes. Dans la perspective d'Erikson, cette phase s'étend sur la période allant de 18 à 20 - 30 ans. Il s'agit du stade du jeune adulte.

Il convient de préciser que pour d'autres auteurs comme Cattell, ces deux étapes se fusionnent pour ne former qu'une seule. Pour ces auteurs, cette période correspond à l'une des trois phases de l'adolescence, à savoir la période de post-adolescence. C'est au cours de cette période que les choix de vie commencent par se concrétiser. Lors de cette période, l'individu commence par prendre le vrai sens de l'amour, procède à l'apprentissage d'une profession et se lance même sur le marché du travail. Plus que jamais, l'individu a besoin de développer sa confiance en lui-même et en autrui, ce qui lui permettra d'être optimiste ; son autonomie afin de n'être pas manipulé ; son esprit d'initiative pour pouvoir faire face aux difficultés et défis qui peuvent se présenter dans la vie sans baisser les bras ; une capacité de créativité en vue de mettre en exergue ses compétences.

Pour entrer dans cette intimité, l'adulte a besoin d'avoir acquis préalablement son identité. C'est celle-ci qui va lui permettre d'être en mesure d'établir des relations avec d'autres sans s'ébranler. L'intimité se voit sous deux aspects. Il s'agit d'une intimité avec soi-même et avec les autres. L'une ne va pas sans l'autre85(*). Sinon ce serait une fausse intimité. On ne peut pas penser avoir de bonnes relations avec les autres sans être en mesure d'établir de meilleures relations avec soi-même. Car selon le dicton : ``Celui qui est capable de se connaître est capable aussi de connaître les autres''. Une personne qui ne tient pas compte de ses propres besoins à travers ses relations avec autrui devient un danger même pour son entourage. Ceci constitue un signe d'une faible estime de soi.

La gamme de relation de l'individu prend une plus grande dimension. Elle englobe les amis, les partenaires sexuels, les relations de coopération et de compétition. L'homme a toujours besoin de quelqu'un avec qui partager son vécu et son émoi. L'existence humaine en soi se constitue dans la mutualité et dans l'intersubjectivité86(*).

A l'instar des autres périodes, la non-résolution de cette crise donnera lieu à de l'isolement. Au lieu de s'approcher des autres en développant avec eux une relation cordiale et mutuelle, l'individu aura tendance à les fuir pour se réfugier dans son tour d'ivoire. Il peut même arriver que l'individu s'isole psychiquement en développant physiquement des relations à autrui. De plus il peut choisir de ne développer qu'une relation à deux en vue d'éviter d'aborder l'étape de la crise la générativité.

3.17.- Générativité versus Stagnation

Dans la perspective d'Erikson, c'est la période la plus longue dans le cours du développement de l'individu. Elle s'étend de 30 - 65 ans. A ce stade la gamme des relations de l'individu s'étend vers d'autres générations. L'adulte fait face à ses responsabilités en tant que père ou mère. Erikson caractérise la générativité par l'intérêt pour la génération suivante et son éducation87(*). Un compromis doit se produire entre les intérêts de l'individu et celui de ses descendants. La préoccupation du bien-être de ses enfants et des autres devient donc le principal souci de l'individu à cet âge. Bon nombre de ses actions ne visent que la satisfaction des besoins de ses progénitures. Bref, un souci constant de réalisation des projets au profit du bien être de l'humanité est conçu comme une composante constante dans la vie de l'adulte d'âge mûr. La générativité ne se limite pas à la capacité physiologique de l'individu à donner naissance à d'autres êtres, mais elle implique avant tout l'attention que l'on porte aux générations montantes. C'est dans cette perspective qu'Erikson inclut la procréativité, la productivité et la créativité dans la générativité88(*).

Dans le cas où les crises des étapes subséquentes du développement de l'individu n'ont pas été résolues de manière positive, au lieu de travailler au bien être des autres tout en tenant à satisfaire ses propres besoins, d'innover en certains secteurs, l'individu peut être amené à adopter un comportement de repli sur soi, voilà ce qu'on traduit par la stagnation. Par conséquent, il peut même développer une tendance à tout attendre des autres. Au lieu d'assumer ses responsabilités, on peut constater à travers le comportement de l'individu une attitude de laisser-aller et de laisser-faire. Les relations interpersonnelles de l'individu vont en subir.

3.1.8.- Intégrité versus Désespoir

C'est la dernière phase du cycle du développement normal de l'individu. Car bon nombre de personnes n'ont pas vraiment la possibilité de traverser toutes les phases du cycle de vie, surtout de traverser la barre de la soixantaine. La façon dont l'individu aura à vivre cette période dépend de la manière dont il a vécu les sept autres étapes de son développement psycho-social. D'ailleurs c'est le moment pour l'individu d'établir le bilan de sa vie puisqu'il réalise qu'il avance vers la fin de ses jours. De ce bilan, il va aboutir à une conclusion. C'est la perception de ce bilan qui le permettra d'arriver à l'intégrité personnelle ou de se laisser aller à un sentiment de désespoir.

L'intégrité se traduit par l'acceptation de son seul et unique cycle de vie comme quelque chose qui devait être et qui ne permettrait pas de changement89(*).

3.2.- DE LA CRISE IDENTITAIRE À L'ACQUISITION DE L'AUTONOMIE

L'individu se socialise et construit son identité par étapes, au cours d'un long processus qui s'exprime fortement de la naissance à l'adolescence et se poursuit à l'âge adulte. L'adolescence est considérée comme la période charnière de la construction de l'identité. L'identité ne s'acquiert pas sans avoir consenti d'énormes sacrifices. Pour atteindre son identité l'individu est appelé à s'opposer à un ensemble de normes juste pour établir son propre système de valeurs. Il parviendra à se situer dans la société par rapport à ce qu'il est, ce qu'il peut réaliser et ses limites. Chez l'adolescent, les tentatives d'établissement d'un sentiment d'identité personnelle se caractérisent surtout par l'élaboration d'un code moral, un ensemble de principes servant à guider ses actions individuelles et à juger son comportement et celui des autres90(*).

A l'adolescence, l'individu commence par manifester une tendance à s'affirmer et à se révéler autonome. Avant cette période, l'enfant ne fait que se conformer aux exigences des parents et d'autres adultes, il n'a pas encore pris de manière formelle sa distance juste pour définir ses besoins, ses priorités et ses modalités d'action. C'est bien au cours de l'adolescence que l'individu commence par faire ses choix en fonction de ses aspirations et idéaux.

Les expériences des années de l'enfance jouent un rôle primordial dans la construction de l'identité de l'individu. Il faut comprendre que l'identité ne peut pas s'acquérir si l'individu n'est pas en mesure de faire preuve préalablement de l'autonomie. Tandis que celle-ci ne peut pas se développer en absence de la confiance fondamentale. Ceci nous permet de comprendre que les différentes périodes du développement de l'individu sont reliées entre elles. Pour la croissance même de l'autonomie, une confiance primitive solidement développée est nécessaire. Selon Erikson, l'enfant doit être parvenu au point où il est sûr que sa foi en lui-même et en le monde ne sera pas mise en danger par son violent désir d'obtenir ce qu'il a choisi, de prendre possession selon ses exigences et de rejeter avec entêtement91(*). Ainsi la construction autonome de l'identité se fait dans une perspective dynamique. Celle-ci s'effectue à travers le rapport d'adhésion ou de rejet que l'individu fonde avec ses groupes d'appartenance.

La résolution de la crise identitaire sous-entend que l'individu atteint la maturité nécessaire pour pouvoir se situer à travers une relation. Bref, l'individu devient donc un être autonome. L'autonomie sous-entend que l'individu est capable de prendre vraiment le risque de s'affirmer tel qu'il est: avec ses propres expériences, ses besoins, ses émotions, ses valeurs. Par conséquent, au lieu d'accorder trop de valeurs à ce que les autres attendent de lui, il accorde beaucoup plus d'importance à ses expériences et à ses besoins. L'approbation de son entourage n'a pas un poids trop considérable pour ce qui concerne les décisions qu'il a à prendre. L'individu autonome c'est celui qui est en mesure d'adopter un comportement qu'il peut assumer.

Il faut éviter de confondre l'autonomie avec l'indépendance. Le fait pour un individu d'être autonome ne signifie pas qu'il peut faire tout ce que bon lui semble sans tenir compte d'aucune restriction. Sinon, on aurait parlé de libertinage. L'individu autonome peut toujours tenir compte des principes et des normes établis. Ce qui va traduire son autonomie ce sont les motifs avancés pour expliquer l'adoption d'un comportement donné. On peut adopter un comportement par rapport à des principes véhiculés par ses groupes d'appartenance, mais l'essentiel c'est de réaliser que telle manière d'agir va à son profit. Par exemple, on ne peut pas parler de comportement autonome pour un jeune qui fait quelque chose dans le seul but d'avoir l'approbation de ses parents ou de ses amis, du moins pour ne pas être exclu d'un groupe d'appartenance. On doit donc être en mesure de pouvoir se situer au juste milieu. C'est dans cette perspective que Larivey a avancé ce qui suit : ``Ce n'est donc pas en niant notre dépendance ou en évitant de nous affirmer pour minimiser les risques que nous pouvons évoluer vers l'autonomie''92(*). Le comportement autonome sous-entend que l'on accepte de faire quelque chose après avoir réfléchi préalablement aux conséquences qui peuvent en résulter. L'individu autonome c'est celui qui est en mesure de faire une évaluation juste d'une situation avant de prendre la décision qui s'impose.

L'autonomie peut avoir plusieurs dimensions et intervient dans divers domaines du fonctionnement de l'humain. C'est ainsi qu'on pourrait parler de l'autonomie vocationnelle, financière, idéologique et décisionnelle. On entend par autonomie vocationnelle le fait pour l'individu d'être en mesure de choisir une carrière professionnelle en fonction de ses aspirations et de ses buts. Tandis que l'autonomie financière se réfère surtout à la capacité de l'individu de subvenir à ses besoins matériels sans qu'il n'y ait pas à trop attendre des autres. L'autonomie idéologique c'est le fait pour l'individu d'émettre ses opinions sans avoir à penser au jugement des autres. L'autonomie décisionnelle pour sa part se réfère à la capacité de l'individu de prendre personnellement des décisions importantes concernant sa vie.

Par rapport à notre sujet, l'autonomie décisionnelle revêt une très grande importance pour nous. D'ailleurs parler de comportement sexuel autonome revient à aborder la capacité du sujet à prendre des décisions importantes concernant sa vie sexuelle. Pour que l'on puisse parler de comportement sexuel autonome, il est indispensable que l'individu ait la capacité de choisir le comportement sexuel qu'il doit avoir en tenant compte de sa propre réalité. L'abstinence tout comme un comportement sexuel actif, avec ces différentes manifestations, devrait refléter l'engagement personnel de l'individu. En dépit du fait que d'autres éléments peuvent expliquer le choix de l'individu, ce comportement ne doit jamais être en contradiction avec ses besoins réels et son idéologie.

Pour quelqu'un ayant une vie sexuelle plus ou moins active, il est important qu'il soit en mesure de négocier ses relations sexuelles, c'est-à-dire se mettre d'accord avec son partenaire sur les conditions à travers lesquelles il pourrait consentir à avoir des relations sexuelles ainsi que sur les limites à respecter. Toutefois certains facteurs peuvent contribuer à diminuer l'autonomie de l'individu par rapport aux décisions à prendre en matière de la sexualité. C'est à ce niveau que la situation socio-économique peut influer sur le comportement sexuel de l'individu. Par conséquent le manque ou l'absence de l'autonomie sur le plan financier peut entraîner une diminution de l'autonomie de l'individu sur le plan décisionnel et ainsi affecter sa capacité à se situer sur le plan sexuel en fonction de sa propre réalité et de ses prédispositions personnelles pour le moment.

Chapitre 4

THÉORIE DU DÉVELOPPEMENT PSYCHOSEXUEL DE FREUD

Le comportement sexuel c'est bien l'une des différentes manifestations comportementales de l'individu. A l'instar de tous les autres comportements adoptés par celui-ci, le comportement sexuel s'explique par diverses variables. On peut donc déceler des causes intrinsèques et extrinsèques. Pour ce qui concerne les causes intrinsèques, la théorie de Freud se révèle être très utile.

4.1.-DÉVELOPPEMENT PSYCHOSEXUEL DE L'INDIVIDU

Selon la perspective freudienne, le développement psychosexuel de l'individu se fait en cinq stades progressifs. Ce qui est particulier à travers l'approche théorique de Freud c'est que les tendances sexuelles jouent un rôle particulier dans la construction de la personnalité de l'individu. Un aspect biologique se dégage aussi de cette approche.

4.1.1.-Stade oral (0 - 1 an)

Cette phase couvre la première année de vie de l'individu. Comme son nom l'indique la bouche est conçue comme la principale source du plaisir pour l'enfant au cours de cette période. Sucer, mâchouiller, mordre et manger sont autant d'activités qui apportent à l'enfant du plaisir. Au cours de cette période l'enfant développe une relation serrée avec la mère. D'ailleurs c'est elle qui lui procure du sein ou du biberon. Ces objets ne se perçoivent pas seulement comme source de satisfaction des besoins de faim de l'enfant. Mais ils jouent aussi un rôle d'apaisement des pulsions sexuelles de celui-ci. Pour ce qui concerne l'allaitement il est interprété comme l'occasion d'un contact étroit entre l'enfant avec la mère, à la fois physique et affectif, qui ajoute à la satisfaction du besoin et au plaisir oral diverses autres gratifications93(*).

Par conséquent dans la perspective de Freud, l'individu commence par vivre sa sexualité dès le sein maternel. La zone orale avec ses différents organes (la langue, les lèvres et la bouche) qui jouera un rôle important plus tard dans la vie de l'adolescent et de l'adulte dans la satisfaction de ses besoins sexuels, se trouve déjà investie au cours de cette période d'énergie libidinale.

4.1.2.- Stade anal (1 - 3 ans)

Lors de cette période la source du plaisir va se transposer. Elle laisse la région buccale pour se concentrer à la région anale. L'anus et ses périphéries deviennent donc les principaux éléments fonctionnels de la sexualité de l'enfant de cet âge. La rétention et l'expulsion volontaire de ses selles et de ses urines procurent d'énormes plaisirs à l'enfant. Il tire un double plaisir dans le contrôle de ses sphincters. D'une part, la rétention procure en elle-même une excitation agréable de la muqueuse anale, d'autre part le plaisir de l'expulsion se trouve augmenté94(*).

Au cours de cette période l'enfant maintient encore un très bon contact avec sa mère. Cet âge coïncide avec l'apprentissage de la propreté. Car les parents exercent une certaine pression sur l'enfant juste pour le forcer à se conformer à des principes d'hygiène. Pour mieux développer sa sexualité, l'enfant a besoin d'un soutien bien dosé de son entourage. Même lorsqu'on doit lui inculquer des principes de propreté, on doit éviter d'être trop contraignant à son égard, sinon, on risque de favoriser chez lui des prédispositions à des comportements sexuels déviants.

4.1.3.- Stade phallique (3 - 5 ans)

A trois ans, l'individu aborde une phase extrêmement importante de son développement de manière générale et notamment de celui de ses fonctions sexuelles. Comme le nom l'indique, phallus qui signifie l'organe viril, soit le pénis, l'enfant perçoit en celui-ci le symbole de l'autorité. D'ailleurs c'est cette perception de l'autorité qui va occasionner une certaine tension dans la relation de l'enfant avec ses parents. D'où le fameux conflit dénommé le complexe d'OEdipe qui se traduit par l'amour que l'enfant éprouve pour le parent du sexe opposé accompagné de la haine pour le parent du même sexe.

Tout l'objet de ce conflit se réside dans des interprétations d'ordre sexuel. Le petit garçon qui se rend compte qu'à l'instar de son père, il est en possession du pénis, se compare avec celui-ci et en veut sa mère pour femme. Son père devient automatiquement son rival. Il lui serait mieux de procéder à son élimination afin d'avoir à lui seul la mère. Tandis que chez la fillette c'est un autre scénario qui se produit. Celle-ci en réalisant qu'elle est privée du pénis reproche à la mère de ne pas lui en donner, par conséquent elle veut posséder son père et éliminer sa mère, sa rivale. Cloutier pour sa part stipule que ``L'enfant recherche des gratifications érotiques de la part du parent constituant l'objet d'amour et élabore des fantasmes érotiques lui conférant l'exclusivité de l'amour du parent en question''95(*).

C'est dès lors que les différenciations sexuelles commencent par s'imposer. Le pénis et le clitoris deviennent les principales zones qui procurent du plaisir à l'enfant. Normalement à cette période, les pulsions libidinales se trouvent à un degré très élevé. Erikson pour sa part qualifie cette période comme le stade de la curiosité infantile, de l'excitabilité génitale et de préoccupations variées et d'un surcroît d'intérêt pour les sujets sexuels96(*).

La bonne résolution de la crise oedipienne demande à l'enfant d'atteindre la maturité, de pouvoir s'identifier au parent du même sexe. Cette identification se fera en fonction des normes établies par la société. D'où la question des stéréotypes, car on attend à ce que l'individu développe des compétences et des aptitudes propres à des gens de son genre.

L'importance de ce stade réside dans le fait que l'enfant commence effectivement par faire face à des interdits et réalise par là qu'il ne lui est pas permis de réaliser tout ce qu'il veut. Donc les principes de la morale commencent par s'établir. On a même fait remonter l'origine du surmoi à cette phase du développement de l'individu.

4.1.4.- Stade de latence (6 - 12 ans)

Cette période est considérée comme une période d'arrêt du développement des pulsions libidinales. Apparemment les énergies sexuelles de l'enfant cessent de s'accroître. C'est dans cette perspective que l'on parle de la sublimation. Donc au lieu de concentrer ses énergies vers la poursuite des objectifs strictement d'ordre sexuel, l'enfant se lance en des aventures relatives à ses études. Bref, les pulsions libidinales sont investies en des domaines créatifs. A ce moment crucial de son développement psychosexuel, l'enfant canalise ses intérêts vers le milieu extra-familial, les groupes de pairs et les apprentissages scolaires et sociaux97(*).

C'est bien le moment pour l'individu de commencer à intérioriser les valeurs et les normes véhiculées par ses groupes d'appartenance. Ceci est rendu possible grâce à la résolution du complexe d'oedipe qui lui a permis de se rendre compte d'un ensemble d'obstacles pouvant l'empêcher de combler toutes ses attentes. Les trois instances de l'appareil psychique - le ça, le moi et le surmoi - s'établissent normalement. A côté de la nécessité de trouver de la satisfaction à ses besoins, le principe de la réalité s'impose de manière automatique à l'individu. C'est l'intériorisation de ce principe qui a obligé l'individu à laisser de côté la poursuite de ses désirs sexuels afin de se lancer à des activités valorisées par des gens de son âge. C'est ce qui explique la compétition chez les enfants de 6 à 12 ans, notamment sur le plan académique.

4.1.5.- L'Adolescence et ses particularités

Dans la perspective freudienne c'est la dernière phase du développement de l'individu, disons mieux du développement psychosexuel. Freud attribue à cette période le nom de stade génital. Ceci sous-entend que les quatre autres stades quoique faisant partie du cours du développement psychosexuel de l'individu ont eu une connotation de stades prégénitaux. C'est au cours de l'adolescence que les expressions de la sexualité vont se manifester concrètement, en dépit du fait que certains enfants ont déjà eu des pratiques sexuelles où il y avait l'implication des organes génitaux. Car c'est au cours de l'adolescence que la maturation des organes génitaux se fait à la dimension de l'adulte. Par exemple chez la fille, il y a une augmentation de la taille du vagin et du clitoris et chez le garçon le même phénomène se produit au niveau du pénis et des testicules.

Cette période est considérée pour beaucoup de théoriciens comme une transition entre l'enfance et l'âge adulte. D'ailleurs l'adolescence n'a pas toujours existé. Elle résulte de la mutation de la société à l'issue de la révolution industrielle. Brièvement, on peut dire qu'un adolescent c'est un individu qui n'est plus enfant, mais qui n'a pas encore atteint la maturité de l'adulte. Pour ce qui se rapporte à la tranche d'âge de cette période, on est presque unanime à accepter qu'elle commence à la puberté - entre 10 à 13 ans pour les filles et 12 à 15 ans pour les garçons - mais les auteurs ne s'accordent pas toujours à situer sa fin. Pour certains elle se termine vers 18 - 20 ans et pour d'autres, elle va jusqu'à 25 ans. Erikson, pour sa part se situe dans la première position, tandis que Cattell, lui, il abonde dans la deuxième option. Pour situer l'adolescence, on privilégie quelquefois une composante économique. Ceci a permis de parler de l'adolescence prolongée, car elle peut s'étendre même au-delà de 25 ans.

Pratiquement, la puberté apporte de sérieuses modifications au niveau de l'apparence physique de l'individu. C'est en ce sens que Godhalber a reproduit trois composantes importantes à la puberté en s'inspirant des travaux de Katchadourian98(*). Dans un premier temps, la puberté apporte un changement de la taille, de la masse, des proportions corporelles et de la composition corporelle. Parallèlement, on aboutit à un développement accéléré des appareils circulatoires et respiratoires. La composante la plus importante c'est surtout le développement des caractères sexuels primaire et secondaire. D'où cette période est marquée par le retour des pulsions libidinales.

Les pulsions sexuelles de l'individu qui restaient pendant un certain temps à l'état latent se réactivent et ceci avec de nouvelles intensités et de manière beaucoup plus concrète. Contrairement aux autres périodes de son développement psychosexuel où l'individu se contentait de trouver de la satisfaction par la manipulation des zones érogènes comme la bouche, l'anus et le pénis et à travers le parent du sexe opposé, à l'adolescence, il y a un renversement de la tendance, l'individu devient de plus en plus attiré par d'autres individus du sexe opposé qui ne font pas partie de la dyade familiale. Grâce à la maturation de son intelligence, l'individu à l'adolescence parvient à une meilleure compréhension de la réalité. Françoise Dolto avance à cet effet cette idée : « Le fait capital qui marque la rupture avec l'état d'enfance c'est la possibilité de dissocier la vie imaginaire et la réalité, le rêve et les relations réelles. »99(*) Si au cours de l'enfance l'amour était conçu comme un jeu pour l'individu, à l'adolescence, l'amour commence par prendre son vrai sens. S'agit-il des jeunes filles ou des jeunes garçons, à cet âge, l'individu a tendance à chercher la compagnie de ce qu'il aime et éprouve des difficultés à supporter des liens virtuels. Voilà ce qui explique l'intolérance des adolescents à faire des jeux à connotation amoureuse.

Les aventures sexuelles constituent l'une des manifestations de l'adolescence. L'adolescent ressent un fort désir de rentrer en contact intime avec l'individu de l'autre sexe. Il convient de préciser que la sexualité n'est pas un phénomène typiquement propre à l'adolescence. Car dès l'enfance, on note de nombreux cas d'attraction sexuelle pour des partenaires de jeux, ou pour des adultes du sexe opposé100(*). Ça arrive parfois qu'on surprenne des enfants de moins de 6 ans ayant des relations sexuelles avec d'autres enfants de même âge qu'eux. Mais à l'adolescence, la sexualité prend une autre dimension pour atteindre sa courbe exponentielle. A travers diverses recherches réalisées en plusieurs endroits en Haïti, on note le fait que dès l'âge de 13 ans, les jeunes commencent à avoir d'emblée des rapports sexuels. Pour un échantillon de 1213 jeunes âgés de 10 à 26 ans et plus au sein de la population protestante de la région métropolitaine, dont 32 âgés entre 10 et 12 ans, 285, de 13 à 16 ans et 429, de 17 à 20 ans, on a noté qu'un pourcentage des jeunes de toutes les tranches d'âge ont déjà eu des rapports sexuels. 38 % des jeunes âgés de 10 à 12 ans, 33 % des 13 à 16 ans et 48 % des 17 à 20 ans ont déjà eu des expériences sexuelles101(*). Par conséquent, on réalise que même la pratique religieuse n'est pas vraiment un facteur pouvant inhiber les pulsions sexuelles de l'individu à l'adolescence. Avoir des rapports sexuels à l'adolescence est même considéré comme un fait normal pour bon nombre de jeunes. A travers une recherche qualitative menées dans plusieurs régions du pays par Family Health International/AIDSCAP, certains jeunes garçons estiment que 15 à 18 ans serait l'âge normal d'avoir des relations sexuelles102(*). L'enquête réalisée par l'Institut haïtien de l'enfance dans ces régions : Port-au-prince, Cap-Haïtien, Gonaïves et Fort - Liberté, Ouanaminth, Mont - Organisé sur un échantillon de 800 personnes âgées entre 15 ans et 49 ans et plus dont 433 femmes et 367 hommes a révélé que l'âge moyen des premiers relations sexuelles est de 15 ans pour les hommes et 17 ans pour les femmes103(*). A partir de toutes ces données, on peut conclure que la période de l'adolescence est très caractéristique pour des activités sexuelles.

Toutefois, à l'adolescence, l'individu n'a pas encore saisi le vrai sens de l'amour. On a tendance à le réduire aux relations sexuelles. D'autant plus les relations amoureuses à cette époque se révèlent un peu instable.

Chapitre 5

DONNÉES THÉORIQUES RELATIVES À LA SEXUALITÉ

Les études réalisées dans le domaine de la sexualité font état de trois approches explicatives d'un comportement sexuel104(*) . Il s'agit de l'approche socioculturelle selon laquelle l'adoption d'un comportement sexuel serait le produit d'une construction sociale. Le comportement sexuel adopté par l'individu traduit donc les attentes de son milieu à son égard. Par conséquent l'individu doit être en mesure de rentrer dans une dynamique de conformisme par rapport aux normes et valeurs véhiculées par ces différents groupes d'appartenance. La seconde approche a une dimension économique. En ce cas, la sexualité n'est pas seulement vue par rapport au besoin de l'individu de satisfaire ses pulsions sexuelles, mais surtout dans le but de répondre à des besoins d'ordre économique et social. La dernière approche, dite approche institutionnelle, tient compte de la régularisation des relations sexuelles par les législations. Pour ce qui concerne notre travail, nous allons mettre beaucoup plus d'accent sur les deux premières approches.

4.1.-L'EXCITATION SEXUELLE ET SA RÉGULATION

La sexualité humaine comporte une dimension biologique et une dimension psychosociale. Le principal but de la sexualité consiste à apaiser des tensions sexuelles, soit à satisfaire des besoins d'ordre physiologique. Tenant compte de la pyramide des besoins de Maslow, la sexualité serait inscrite dans la catégorie des besoins primaires, qualifiés d'indispensables pour la survie de l'individu. D'ailleurs, elle fait partie du premier des cinq niveaux de cette pyramide à l'instar de la faim et de la soif.

Les nombreuses recherches réalisées en ce domaine prouvent bien que diverses parties du système nerveux interviennent dans le comportement sexuel. Le fonctionnement sexuel est étroitement lié aux subdivisions du système nerveux autonome : le système sympathique et le système parasympathique105(*). Ces deux systèmes interviennent tour à tour dans l'excitation sexuelle. Ainsi le système parasympathique a surtout une influence dans l'excitation sexuelle initiale et le système sympathique pour sa part intervient dans l'orgasme et la détente. A l'instar du système autonome, l'action du système nerveux central n'est pas moins importante. Les diverses composantes du système nerveux central comme la moelle épinière et l'encéphale influent grandement sur le comportement sexuel. Par exemple, le mécanisme de la pensée est réglé par la moelle épinière, le centre du plaisir pour sa part se retrouve à travers les sous-composantes de l'encéphale. La formation réticulée est considérée comme le centre de l'excitation et le système limbique comme le siège des émotions. Par là, il faut comprendre qu'un état émotif peut provoquer de la stimulation sexuelle tout comme un autre peut l'inhiber.

La première phase de toute relation sexuelle normale commence par une attirance que l'un éprouve vis-à-vis de l'autre. Cette attirance se fait par rapport à un mécanisme psychologique. Les Allgeier considèrent l'attirance et l'excitation sexuelle comme des sentiments intérieurs106(*). Il est important de préciser qu'on n'est pas stimulé sexuellement pour n'importe quelle personne. Sans nul doute, c'est dans ce contexte que Freud met en évidence la pudeur, le dégoût, la compassion et la construction sociale de l'autorité comme des forces qui limitent les pulsions sexuelles107(*). Plusieurs éléments peuvent rentrer en évidence pour ce qui concerne l'attirance sexuelle. La théorie d'attraction interpersonnelle trouve aussi son application en matière de sexualité. Il importe de chercher à comprendre ce qui explique qu'un individu est attiré sexuellement vers une autre personne et manifeste de la répulsion vis-à-vis d'une autre.

Pour répondre à cette interrogation, on est obligé d'aborder les arguments avancés par les psychologues sociaux. La thèse de la similitude des attitudes et celle qui se fonde sur la complémentarité peuvent expliquer un tel phénomène. Pour la première thèse, on avance l'hypothèse selon laquelle `'qui se ressemblent s'assemblent''. Tandis qu'en vertu de la seconde thèse ``les contraires s'attirent''. De ces deux thèses, on peut déduire qu'une personne peut être attirée vers une autre personne par le fait qu'elle perçoit chez elle certaines ressemblances soit sur le plan physique, soit sur le plan affectif, soit sur le plan socio-économique. L'attraction sexuelle peut s'expliquer aussi par la perception de l'individu d'une personne qu'il estime pouvant l'aider à combler certains vides de sa vie tant sur le plan affectif que sur le plan socio-économique.

La beauté constitue l'un des critères les plus importants dans l'attraction sexuelle. Ceci n'est pas un fait récent. Les Allgeier avancent à ce propos : ``Tout au long de l'histoire de l'humanité, les conceptions de la beauté et de la séduction ont été étroitement associées''108(*). L'idée de la jouissance prend souvent naissance à partir de l'apparence physique. Ceci est surtout fondamental pour les hommes. Très souvent on se fait une idée de la satisfaction sexuelle que l'on peut tirer d'une relation avec l'autre seulement en essayant d'associer par la pensée son attrait physique au plaisir prétendu que ce dernier peut procurer. D'où le rôle des fantasmes dans l'attraction sexuelle. Car les fantasmes et les rêves diurnes peuvent être une source de divertissement en nous permettant de nous transporter dans des lieux excitants, de rencontrer des personnes célèbres et de nous lancer en des aventures érotiques passionnantes''109(*). Ce qui pose problème ce sont les critères considérés pour désigner la beauté. Car celle-ci relève de l'ordre de la subjectivité. En dépit de tout, le degré de jouissance à tirer lors d'une relation sexuelle dépend en grande partie de l'idée que l'on se fait de l'attrait physique de la personne avec qui on noue une telle relation. C'est vrai que l'attrait physique joue un rôle important dans l'attirance sexuelle, mais on n'est pas toujours attiré vers une personne estimée très belle. Pour expliquer l'attraction sexuelle, les théoriciens de la psychologie sociale mettent en évidence le phénomène de l'appariement selon lequel, les gens tiennent compte de leur chance de conquête avant de s'aventurer auprès de la personne de l'autre sexe. Gergen et collaborateurs, pour leur part, avancent cette hypothèse : ``Les personnes qui doutent de leur propre valeur ne peuvent pas imaginer réussir auprès d'une personne belle''110(*). Juste pour ne pas se procurer d'ennuis, tout être rationnel devrait procéder à une juste évaluation de la réalité avant de prendre des risques.

Mais, il faut souligner que la beauté ne revêt pas la même importance pour les individus des deux sexes. En général, les hommes semblent réagir beaucoup plus à la beauté que les femmes111(*). La beauté est censée être l'un des critères retenus par l'homme pour s'aventurer auprès d'une femme. Il en est autrement pour une femme. La femme pour sa part privilégie les intérêts matériels et les avantages sociaux. Gergen et coll. continuent dans cette même lancée pour émettre cette hypothèse : ``Il semble que les hommes peuvent négocier sur le marché hétérosexuel avec un grand nombre d'atouts, incluant leurs ressources financières, leur expérience et leur rang social, et que leur apparence a moins d'importance112(*)''.

On doit comprendre que la relation sexuelle n'est pas seulement le résultat du jeu des organes génitaux. Il y a tout un ensemble de mécanismes qui rentrent en jeu dans ce processus. Si nous parlons de l'apparence physique ceci sous-entend que le regard joue un rôle fondamental à travers les rencontres à connotation sexuelle. A côté du regard, on peut dire que tous les organes des sens prennent part d'une manière ou d'une autre dans une relation sexuelle. A ce propos, les Allgeier stipulent : ``Le plaisir sexuel est associé à une grande variété de stimuli sensoriels. Une chanson, un parfum et une réclame publicitaire sont quelques-uns des stimuli qui peuvent devenir sexuellement excitants pour certains.113(*) En cela, on peut repérer la place de l'ouï, de l'odorat et de la vue. Si ces organes interviennent comme des préliminaires, quant à ce qui concerne le goût et le toucher ce sont les organes de sens très actifs dans l'acte sexuel même. De toute façon autant que l'individu est exposé à des stimuli qui suggèrent en lui l'idée de passer à l'acte sexuel c'est autant qu'il sera tenté d'adopter des comportements appropriés en vue d'atteindre une telle fin. Car le comportement sexuel est lié pour toujours à la nature psychologique114(*).

Il est très important de considérer le comportement sexuel comme l'un des manifestations comportementales de l'individu. Vu que tout comportement s'inscrit toujours dans un cadre motivationnel, il convient de rappeler que le schéma du cycle motivationnel, de neuf étapes,115(*) peut nous aider à mieux comprendre les raisons explicatives d'un comportement sexuel. Essayons de relater ces neuf étapes du cycle de la motivation tout en l'appliquant au cas de la sexualité.

La motivation commence avec l'existence d'un besoin considéré comme un stimulus, celui-ci va donner lieu à un état de déséquilibre, ce qui porte le sujet à prendre conscience de l'existence des moyens d'assouvissement. A partir de cette prise de conscience, le sujet commence par se fixer des objectifs en tenant compte de sa potentialité. Une fois les objectifs se sont fixés, il va adopter des modes de comportements appropriés dans le but de les atteindre. A la sixième étape, le sujet procède à une évaluation du profit tiré. La conséquence tirée va lui permettre de faire une réévaluation de son état de déséquilibre. Dans le cas où ce besoin a été satisfait, il y a de l'assouvissement, mais dans le cas contraire, le sujet pourrait toujours être tenté de recommencer le cycle jusqu'à la satisfaction de ce besoin.

Dans le cas de la sexualité, le besoin se traduit par le désir de l'individu de rentrer en intimité avec une personne de l'autre sexe. Un tel désir pourrait être source d'un état de déséquilibre chez l'individu dans la mesure où il peut donner lieu à une diminution de la performance de l'individu dans certains domaines du fonctionnement. Face à la persistance de cet état de déséquilibre, l'individu commencera par prendre conscience qu'il peut trouver la compagnie d'une personne de l'autre sexe. Par conséquent, il va se fixer des objectifs à atteindre à travers la relation avec une personne de l'autre sexe ; la nature de ses objectifs le canalisera vers l'adoption du comportement approprié, soit de s'aventurer auprès de la personne avec qui il pense qu'il pourrait partager cette intimité et atteindre ses objectifs. Après avoir trouvé une personne de l'autre sexe avec qui le sujet partage son intimité, il procédera à une comparaison de son bien être émotionnel actuel eu égard à son état émotionnel avant d'avoir eu une telle relation. Cette comparaison lui permettra de réévaluer son état de déséquilibre. En ce cas, il se rendra compte dans quelle mesure cette relation lui a apporté quelque chose de positive, est-ce que ses attentes ont été comblées ou non. Sa subjectivité compte pour beaucoup. Dans la mesure où il est satisfait de cette relation, il n'envisagerait pas de rentrer en relation avec d'autres personnes, mais dans la mesure où ses objectifs n'ont pas été atteints, bref, si les attentes de l'individu pour une telle relation n'ont pas été comblées, il pourrait mobiliser à nouveau toutes ses ressources en vue de trouver une autre personne qui pouvont combler son état de déséquilibre.

4.2.-LA PLACE DE LA SITUATION SOCIO-ÉCONOMIQUE DANS L'ADOPTION D'UN COMPORTEMENT SEXUEL

A côté de l'aspect psychophysiologique du comportement sexuel, il y a d'autres éléments importants à considérer dans l'adoption d'un comportement sexuel. Ainsi la situation socio-économique influe grandement sur le comportement sexuel de l'individu. Tout comme, un comportement sexuel peut viser à combler un besoin affectif chez l'individu, il peut aussi servir comme un moyen pouvant lui permettre de combler d'autres besoins pour qui la relation sexuelle n'a pas été conçue. Un autre besoin quelconque peut occasionner l'adoption d'un comportement sexuel donné chez l'individu.

En dépit du fait que le but de la relation sexuelle est de donner à l'autre sa volupté et recevoir de l'autre la sienne116(*), l'acte sexuel sert parfois de moyen pouvant permettre d'aboutir à l'assouvissement de besoins de portée économique. Donc il y a en quelque sorte un déplacement quant au but visé par la relation sexuelle. C'est ce qui explique le phénomène de la prostitution. Si nous sommes d'accord avec la définition selon laquelle la prostitution serait des relations sexuelles payantes, on peut avancer que la prostitution prend diverses dimensions. Le commerce sexuel légal qui se fait par l'entremise des proxénètes n'est que l'une de ces manifestations. C'est un fait fondamental dans notre société où les choix sexuels se font beaucoup plus en fonction d'intérêts matériels qu'en fonction de critères d'ordre affectif.

Quand les relations sexuelles se fondent surtout sur des intérêts matériels, il y a une possibilité d'aboutir à un manque d'implication des deux partenaires. En ce sens, le partenaire le plus aisé pourrait avoir une tendance à chercher à prendre l'emprise sur le partenaire le moins fortuné. Par conséquent, l'autonomie sexuelle de l'individu se trouve automatiquement en jeu. La plupart des recherches portant sur la sexualité des adolescents ont montré qu'il existait un lien entre la situation socio-économique familiale et les attitudes, les croyances et les actions des adolescents117(*). Un jeune plus ou moins défavorisé est beaucoup plus susceptible d'avoir des relations sexuelles précoces que quelqu'un de condition socio-économique plus ou moins aisée. La vulnérabilité est aussi fonction du sexe de l'individu. Ainsi, dans une même famille défavorisée, la jeune fille est beaucoup plus exposée. Car dans notre culture, l'organe sexuel de la femme est perçue comme source de richesse, tandis que la possibilité pour l'homme de tirer des profits matériels d'une relation sexuelle est peu élevée. Toutefois, certaines femmes fortunées exploitent sexuellement des hommes en leur procurant des profits matériels.

L'aspect socio-économique ne se réduit pas seulement à la potentialité financière, il englobe aussi le niveau d'études de l'individu. D'ailleurs, dans une certaine mesure quelqu'un ayant un niveau intellectuel enviable peut même parvenir à concurrencer un partenaire ayant un niveau économique supérieur dont le niveau d'étude est inférieur. De toute façon, certains jeunes aimeraient toujours avoir des relations avec des gens qu'ils estiment valorisés socialement.

Dans notre société, la situation socio-économique pèse beaucoup plus pour les hommes que pour les femmes. On estime que l'homme devrait avoir une situation socio-économique plus favorisée que la femme. Bien qu'on accepte le fait que les deux partenaires peuvent être au moins de même situation socio-économique, surtout si celle-ci n'est pas aussi défavorisée, on n'admet pas que la femme puisse avoir une situation socio-économique supérieure à l'homme. Un homme de son côté peut même se laisser aller à un complexe d'infériorité au point que l'idée d'avoir des relations sexuelles avec de telles femmes ne soit pas sa préoccupation. Donc, l'homme est beaucoup plus susceptible de chercher la compagnie de la personne de l'autre sexe ayant une situation socio-économique inférieure à la sienne tandis que chez la femme défavorisée, c'est l'inverse qui se produit. Par conséquent, l'homme de niveau socio-économique peu favorisé qui arrive à avoir des relations sexuelles avec une femme fortunée est traité en macho.

A côté de ses préférences, il y a aussi le poids des exigences sociales, notamment les exigences familiales à l'endroit de l'individu par rapport à la situation socio-économique du partenaire de l'autre sexe. Le plus souvent, les parents peu fortunés nourrissent l'espoir que leurs filles contribueront à changer leur situation. Parallèlement, ils n'attendent rien de meilleur de leurs fils, car selon eux, ces derniers n'auront qu'à travailler pour répondre aux besoins de leurs éventuelles femmes. Voilà une conception traditionnelle qui oriente les jeunes dans leur choix sexuel. En fait, la fille est considérée comme source de richesse pour ses parents, tandis que l'homme lui-même comme source de richesse pour la femme.

La situation socio-économique est aussi exploitée par l'homme comme un moyen pour avoir autant de partenaires sexuels qu'il désire. Il y a là une relation de cause à effet. Comme beaucoup de jeunes filles défavorisées se servent du sexe comme moyen de subvenir à leurs besoins matériels et à ceux de leur famille, l'homme tire profit de cette situation en prétendant qu'il peut orienter la relation selon ses caprices. Ceci pose même un obstacle à travers l'usage du condom. C'est ainsi que la recherche réalisée par AIDSCAP prouve qu'il est beaucoup plus difficile pour une femme de condition socio-économique défavorisée de porter un homme à mettre le condom qu'une femme aisée118(*). La réalité c'est que le rôle de la femme dans les relations sexuelles se fonde sur une question de pouvoir. Donc le genre importe peu dans certaines relations intimes, l'initiative revient à celui dont la situation socio-économique est mieux favorisée. D'où autant qu'il y a un certain équilibre par rapport à la situation socio-économique des deux partenaires, c'est autant que leur relation peut être mieux harmonisée, c'est-à-dire on peut aboutir à une meilleure implication des deux partenaires dans la relation. Ce qui est important c'est que chacun réalise qu'il n'est pas indispensable pour l'autre.

4.3.-LE COMPORTEMENT SEXUEL : SYMBOLE DE RÉSISTANCE OU DE COMPROMIS

La sexualité peut avoir plusieurs interprétations. A l'adolescence, elle peut se présenter comme un symbole de résistance tout comme elle peut se présenter comme un symbole de compromis. Résistance c'est surtout par rapport aux figures d'autorité, compromis par rapport aux groupes de pairs. La sexualité humaine est avant tout un phénomène social. D'ailleurs, d'après Oraison, la rencontre sexuelle proprement dite est un acte profondément social119(*). A l'instar de tous les actes sociaux, la sexualité est soumise à un ensemble de principes véhiculés par la société à travers ses principaux agents de socialisation comme la famille, l'école, l'église et les institutions étatiques qui tendent à limiter l'individu dans les manifestations de son comportement sexuel. C'est dans ce contexte que Foucault avance le fait selon lequel notre sexualité à la différence de celle des autres espèces est soumise à un régime de répression120(*). Malheureusement, très souvent les répressions de la sexualité se font sans tenir compte des besoins physiologiques et naturels de l'individu. Le fait important qui mérite d'être compris est cette hypothèse émise par Reich : « Tout comme pour la pulsion alimentaire il y a un mécanisme, un métabolisme ordonné ou désordonné, il en est de même pour la pulsion sexuelle »121(*).

En dépit de tout, on ne peut pas sous-estimer les normes sociales régissant la matière. D'ailleurs, Reich continue pour dire que le mécanisme qui intervient dans la satisfaction de la pulsion sexuelle dépend essentiellement de l'attitude de la société et de ses institutions face à cette satisfaction122(*). Par conséquent, la sexualité normale sous-entend que l'individu a une certaine habileté à accommoder les exigences de la société à sa pulsion sexuelle. Quand les contraintes sociales sont tellement élevées, l'individu peut choisir de se révolter. C'est à ce niveau que les jeunes peuvent être amenés à manifester une très grande volonté de s'affranchir. L'affranchissement des contraintes sexuelles peut être pour l'individu un signe d'affranchissement de toutes les autres contraintes. Donc engager des relations sexuelles peut traduire la conquête d'une liberté totale pour l'individu. D'après Tordjman, nombre d'adolescents ont pris conscience que la libération sexuelle était une forme de libération personnelle123(*).

Tout comme l'adoption d'un comportement sexuel peut être interprétée comme signe de résistance, il peut résulter aussi du désir de l'individu de se conformer aux règles du jeu de sa bande. Par conséquent, l'individu peut adopter un comportement sexuel pour se montrer qu'il est digne de faire partie d'un tel groupe donné. La peur d'être ridiculisé constitue l'une des raisons expliquant l'adoption d'un comportement sexuel donné. D'ailleurs, sous la pression verbale et quelquefois physique de ses pairs, le jeune peut être amené à se questionner sur son intégrité psychique et émotionnelle. Le fait pour un jeune d'être le seul à avoir adopté un comportement donné en matière de la sexualité peut l'entraîner à de sérieuses remises en question. Se conformer aux autres lui devient donc une alternative.

4.4.- LA PLACE DES VALEURS À TRAVERS LE CHOIX D'UN COMPORTEMENT SEXUEL

Selon Guy Rocher, une valeur est définie par ``une manière d'être ou d'agir qu'une personne ou une collectivité reconnaisse comme idéale et qui rend désirables ou estimables les êtres ou les conduites auxquels elle est attribuée''124(*). Toute société par l'intermédiaire de ses institutions oriente le comportement de ses membres d'une manière ou d'une autre. Ce qui caractérise avant tout une valeur c'est son caractère de sacré et d'inviolabilité.

Les valeurs véhiculées par la société constituent normalement ce que l'on appelle le surmoi en fonction de la théorie psychanalytique. Celles-ci sont reproduites sous formes d'interdits. On parle surtout d'interdits parentaux et d'interdits religieux. Bref, il s'agit d'interdits sociaux, c'est-à-dire des limites que la société pose à nos actions. Comme il a été déjà mentionné, l'individu n'est pas totalement libre par rapport au type de comportement sexuel qu'il est tenu d'adopter. Il y a tout un ensemble de facteurs indépendants de sa volonté, quelquefois de manière inconsciente qui l'orientent vers l'adoption d'un comportement donné. Si l'individu choisit d'adopter un comportement sexuel juste pour se conformer à ses pairs, les interdits sociaux peuvent aussi le porter vers des comportements sexuels bien spécifiques. Fort de ce constat, Dr Legrand Bijoux a fait cette considération : ``L'enfant n'a qu'à s'identifier à ses proches, les adultes n'ont qu'à suivre la tradition''125(*). L'idée de rester attacher aux manières d'agir de ses ascendants peut se traduire tout au moins par un certain conformisme. Par exemple, le fait pour une jeune fille vivant dans une famille qui accorde de grande importance à la virginité, peut porter celle-ci à résister à toute excitation sexuelle juste pour ne pas transgresser les normes familiales suivie par toutes les autres filles de la même lignée familiale ; les transgresser peut rendre l'individu indigne des autres membres de la famille. On peut même interpréter son acte comme une infamie. Il en est de même pour les valeurs véhiculées par l'église, la classe sociale et même d'autres clans. C'est à ce propos que Lévy et coll. émettent cette hypothèse : ``La religiosité, l'éducation, la classe sociale et le degré d'urbanisation influent les standards sexuels126(*).

Ce qui est important d'être compris c'est que la société elle-même envisage des standards sexuels se rapportant à chaque groupe de personnes distinctement. Si tel comportement sexuel est accepté pour des personnes qui ne pratiquent pas le christianisme, on le reprouve pour ses adhérents. De même, on pourrait accepter que quelqu'un ayant tel niveau d'étude ou ayant été dans telle institution scolaire puisse adopter tel comportement sexuel qu'on reprouverait pour quelqu'un d'autre. Il en est ainsi pour la provenance sociale et le milieu d'habitat.

Par conséquent l'intériorisation des valeurs peut mettre l'individu en face d'un dilemme dont l'incapacité de mieux trouver l'équilibre entre ses besoins et les attentes des autres à son égard peut devenir pour lui source de conflit interne, ce que l'on pourrait qualifier de conflit intrapsychique opposant le Ça avec le Surmoi.

Normalement, tout humain vit avec des besoins qui demandent d'être assouvis. Il y a trois instances dans l'appareil psychique qui interviennent dans la régulation des besoins de l'individu. En effet, on a le Ça, une composante que l'individu hérite dès sa naissance. Son fonctionnement est régi par le principe du plaisir. Ce qui importe c'est qu'on a un besoin, on devrait le satisfaire, advienne que pourra. Il n'est donc pas question à ce niveau de tenir compte de la réalité voire de se référer à des normes préalablement établies. Le Surmoi lui-même intervient en vue de poser des bornes aux actions de l'individu. Par conséquent, l'individu se trouve au conflit qui oppose ses pulsions aux exigences du milieu. Agir dans un sens ou un autre est susceptible d'avoir des impacts négatifs sur l'intégrité psychologique de l'individu.

Dans le cas de la sexualité, satisfaire les besoins du Ça sans tenir compte des exigences du Surmoi peut provoquer à l'avenir un sentiment de culpabilité chez l'individu au point que le remords peut en résulter. Parallèlement, répondre aux exigences du Surmoi en faisant fi de ses propres besoins sous-entend que l'individu cesse d'exister et devient le simple jeu des attentes des autres. L'intervention du Moi permettra à l'individu de pouvoir lier les exigences du Surmoi à ses besoins. Il faut souligner que le Moi agit en fonction des intérêts de l'individu. C'est en ce sens que Gonet avance que c'est le besoin de se protéger qui donnera lieu à la formation du Moi127(*). Quand le Moi s'implique davantage dans l'adoption du comportement sexuel de l'individu à ce moment, on pourrait parler du comportement sexuel autonome.

4.5.- LES IMPLICATIONS DU COMPORTEMENT SEXUEL AUTONOME

Comme il a été préalablement mentionné, le comportement sexuel autonome c'est un comportement sexuel que l'on adopte tout en étant prêt à assumer les conséquences qui peuvent en résulter. Par conséquent, pour parler de comportement sexuel autonome, il est indispensable que l'individu tienne compte de ses besoins, attentes et idéaux tout en cherchant à les concilier aux exigences parentales, religieuses et tout autre interdit. Il convient donc pour l'individu non pas de réprimer ses pulsions, ni de rejeter les normes sociales admises par sa société en matière de la sexualité, mais de les questionner juste pour voir dans quelle mesure il peut les accepter pour ce qui concerne son comportement sexuel.

En adoptant un comportement sexuel, l'individu doit toujours penser à son bien être. A travers tout ce qui vient d'être considéré, on peut dire que le comportement sexuel autonome se définit avant tout par la capacité de l'individu de pouvoir jouer avec les facteurs externes qui peuvent influer sur son comportement sexuel. Celui-ci ne doit pas s'expliquer par la conséquence des situations auxquelles l'individu est confronté. Sinon on pourrait parler d'un manque de cohérence au niveau de son comportement. Car, la personne cohérente établit un équilibre entre sentiments, pensées et actions128(*). Adopter un comportement sexuel autonome sous-entend que l'individu détient la capacité de pouvoir s'affirmer en présence des circonstances bien spécifiques. Il ne faut pas oublier que l'affirmation de soi suppose de prendre des risques. Car se poser c'est risquer de déplaire et de se perdre129(*).

Cette affirmation de soi revêt plusieurs aspects. D'abord, pour être autonome dans son comportement, on ne peut pas manifester un désir de plaire constamment aux autres tout en voulant conserver son estime. On doit de toute façon faire un choix, mais un choix que l'on peut assumer. Il ne faut pas s'adonner à un comportement sexuel juste pour faire plaisir à son partenaire ou aux groupes de pairs, du moins adopter une position imposée par les figures d'autorité. Ainsi, pour Lemieux : ``Quelque soit le sentiment éprouvé au départ d'une relation, si deux êtres sont assurés de leur valeur individuelle, ce qui est recherché ou découvert dans l'autre , c'est ce qui nous avait toujours manqué, un complément, et non une raison d'existence qu'on peut tout aussi trouver en soi''130(*). L'important pour l'individu à travers une relation sexuelle c'est d'agir de manière à combler avant tout ses attentes même lorsqu'on doit chercher à plaire à l'autre partenaire ou à se conformer aux valeurs sociales.

Un comportement sexuel qui exclut l'implication personnelle de l'individu en question ne saurait être considéré comme un comportement sexuel autonome. C'est ainsi, dans le cadre de notre travail empirique, nous aurons à questionner le degré d'implication de l'individu dans ses actes sexuels en vue de voir dans quelle mesure ceux-ci pourraient permettre de parler de comportement sexuel autonome. Dépendamment du degré d'implication du sujet, on pourrait amener à parler de comportement sexuel très autonome, peu autonome ou non autonome.

TROISIÈME PARTIE

CADRE MÉTHODOLOGIQUE

Capitre 6

DISPOSITIFS ET CONDITIONS DE LA RECHERCHE

6.1.-RAPPEL DU THÈME DE TRAVAIL

Comportement sexuel non autonome et risque à l'infection au VIH/SIDA.

6.2.-JUSTIFICATIONS

Le SIDA, étant un grave problème qui entrave le développement de notre pays, retient notre attention. Nous estimons que l'approche du VIH/SIDA doit être beaucoup plus psychologique, du moins psychosociale, que médicale. D'ailleurs, transmis à plus de 80% par voie sexuelle, nous considérons le SIDA avant tout comme une maladie du comportement. Par conséquent, elle doit retenir davantage l'attention du psychologue. Vu qu'on ne peut pas agir de manière à contrer la propagation d'un phénomène sans agir sur ses causes, il devient important pour nous de chercher à comprendre ce qui, sur le plan comportemental, peut expliquer la propagation du VIH/SIDA.

Cette préoccupation majeure se joint à notre intérêt pour la question de l'autonomie. C'est ce qui nous amène finalement à cette formulation : « Comportement sexuel non autonome et risque à l'infection au VIH/SIDA ». Il faut préciser qu'à travers notre parcours académique en Psychologie, nous avons déjà réalisé plusieurs travaux relatifs à la question de l'autonomie, notamment dans le cadre des cours Psychologie génétique, Développement psychosocial de l'individu, Méthodologie II et Ateliers de mémoire. De plus, dans le cadre de notre stage clinique nous avons essayé dans la pratique d'effleurer cette question en dirigeant des Focus-groupes autour du thème ``Comportement sexuel autonome'' au centre Jeunes - FOSREF de Pétion-ville. Les données recueillies ont été très pertinentes. L'appréciation que le responsable du Département de Psychologie qui est en même temps le responsable de Stage de ce même département à la FASCH nous a permis de nous rendre compte que nous devons approfondir beaucoup plus ce thème.

6.3.-OBJECTIFS

Notre principal objectif à travers ce travail consiste à cerner les différentes variables qui rentrent en ligne de compte dans la propagation du VIH/SIDA. Cela nous permettra de contribuer tout au moins à la lutte contre le VIH/SIDA en Haïti. De ce fait, nous poursuivons les objectifs spécifiques suivants :

1- Identifier les différents facteurs liés au risque à l'infection au VIH/SIDA.

2- Tenir compte des circonstances dues à l'infection au VIH des PVVIH afin de voir dans quelle mesure le comportement sexuel des jeunes de la population générale les rendrait vulnérables à cette pandémie.

3- A partir des données recueillies sur le terrain, parvenir à des recommandations visant à réduire le taux de séroprévalence par des programmes de sensibilisation beaucoup plus systématiques.

6.4.-QUESTION DE RECHERCHE

Notre question de recherche s'articule ainsi : « quelle relation peut-on établir entre l'adoption d'un comportement sexuel non autonome et le risque à l'infection au VIH/SIDA ? »

6.5.-HYPOTHÈSES DE TRAVAIL

Pour pouvoir atteindre ces objectifs, dans le cadre de notre travail, nous avons élaboré six (6) hypothèses qui se répartissent en une hypothèse générale et cinq (5) hypothèses spécifiques.

6.5.1.- Hypothèse générale

L'adoption d'un comportement sexuel non autonome constitue un facteur de risque à l'infection au VIH/SIDA.

6.5.2.- Hypothèses spécifiques

1- Les jeunes filles courent un risque plus élevé à l'infection au VIH/SIDA que les jeunes garçons.

2- Les adhérents au protestantisme courent un risque plus élevé à l'infection au VIH/SIDA que les autres groupes.

3- Les jeunes vivant dans une famille sans la présence des deux parents courent un risque plus élevé à l'infection par le VIH/SIDA.

4- Autant que l'individu a eu des relations sexuelles avec un partenaire de niveau d'étude supérieur au sien autant qu'il court un risque plus élevé à l'infection au VIH/SIDA.

5- Autant que l'individu a eu des relations sexuelles avec une personne de niveau économique supérieur au sien autant qu'il court un risque plus élevé à l'infection au VIH/SIDA.

6.6.-OPÉRATIONNALISATION DES VARIABLES

L'hypothèse générale permet de repérer ces deux principales variables dans le cadre de ce travail. Il s'agit du risque à l'infection au VIH/SIDA et de l'autonomie sexuelle.

6.6.1.- Variable dépendante 

Risque à l'infection au VIH/SIDA

Sens de la variable dépendante

Le risque à l'infection au VIH/SIDA se définit par l'adoption d'un comportement sexuel non sécuritaire de telle sorte que la personne devient exposée au VIH.

Indicateurs du risque à l'infection au VIH/SIDA

1- Avoir des rapports sexuels avec plusieurs partenaires ;

2- Avoir des rapports sexuels avec un partenaire ayant d'autres partenaires sexuels ;

3- Ne pas faire usage du préservatif lors des relations sexuelles ;

4- Usage des outils tranchants non stérilisés ;

5- Injection intraveineuse de drogue ;

6- Issue d'une grossesse dont la mère a été infectée par le virus.

N.B.- Seuls les trois premiers indicateurs seront considérés dans le cadre de notre travail.

Modalités de la variable dépendante

1- Risque élevé à l'infection au VIH/SIDA : le fait d'avoir des rapports sexuels sans toujours faire usage du préservatif avec plusieurs partenaires et avec des partenaires qui à leur tour ont des rapports sexuels avec d'autres partenaires ou d'avoir des rapports sexuels sans jamais faire usage du préservatifs avec plusieurs partenaires ou du moins avec des partenaires ayant d'autres partenaires sexuels;

2- Risque moyen à l'infection au VIH/SIDA : le fait d'avoir des rapports sexuels sans toujours faire usage du préservatif avec plusieurs partenaires ou avec des partenaires qui à leur tour ont des rapports sexuels avec d'autres partenaires ou le fait d'avoir des rapports sexuels avec plusieurs partenaires et avec des partenaires qui à leur tour ont des rapports sexuels avec d'autres partenaires même en faisant toujours usage du préservatif ou encore le fait d'avoir des rapports sexuels avec un seul partenaire en ne faisant jamais usage du préservatif;

3- Faible risque à l'infection au VIH/SIDA : le fait d'avoir des rapports sexuels sans toujours faire usage du préservatif avec un seul partenaire n'ayant pas d'autres partenaires.

4- Aucun risque à l'infection au VIH/SIDA : le fait d'avoir des rapports sexuels avec un seul partenaire en faisant toujours usage du préservatif même lorsque son partenaire sexuel n'a pas d'autres partenaires.

6.6.2.- Variable indépendante

Autonomie sexuelle

Sens de la variable indépendante

L'autonomie sexuelle se rapporte au degré d'implication de l'individu en matière de la sexualité. Par conséquent, l'autonomie sexuelle sous-entend qu'un individu adopte un comportement sexuel qu'il peut assumer. En ce sens l'autonomie sexuelle se réfère au degré de responsabilité de l'individu à travers son comportement sexuel.

Modalités de la variable indépendante

1- Comportement sexuel très autonome : Le comportement sexuel adopté à travers lequel l'individu s'implique totalement sans qu'il ait été objet d'aucune contrainte. De plus, il ne se laisse aller à aucun sentiment de honte et de culpabilité après avoir posé un acte sexuel. Il éprouve toujours un sentiment de totale satisfaction au point qu'il serait prêt à adopter à nouveau le même comportement sexuel en question.

2- Comportement sexuel peu autonome : C'est un comportement sexuel à travers lequel l'individu ne s'implique pas totalement. Toutefois, dans certaines circonstances l'individu fait montre d'un peu de responsabilité.

3- Comportement sexuel non autonome : C'est un comportement sexuel à travers lequel l'individu se révèle totalement irresponsable. Non seulement il agit juste pour faire plaisir aux autres, il éprouve surtout un sentiment de culpabilité et de honte après avoir posé certains actes sexuels. C'est bien la négation d'un comportement sexuel autonome.

Indicateurs de l'autonomie sexuelle

1- Capacité de l'individu à s'investir à travers une relation sexuelle;

2- Capacité de l'individu à pouvoir choisir son comportement sexuel en fonction de ses attentes et de ses idéaux.

3- Capacité de l'individu à assumer sa position en matière de la sexualité.

4- Capacité de l'individu à prendre ses distances par rapport à diverses pressions auxquelles il fait face en matière de sexualité.

5- Le fait pour l'individu de n'éprouver aucun regret après avoir posé un acte sexuel quelconque.

6- Le fait pour l'individu de se sentir fier d'un acte sexuel qu'il a posé.

6.6.3.- Autres variables à l'étude

1- Structuration de la famille de provenance de l'individu : famille biparentale, famille monoparentale avec la présence d'un seul parent ou famille irrégulière qui se traduit par l'absence des deux parents ;

2- Niveau d'étude : parcours académique de l'individu;

3- Niveau économique : capacité de l'individu pour pouvoir combler ses besoins;

4- Sexe : homme ou femme;

5- Pratique religieuse : le fait d'adhérer à un groupement religieux quelconque qui est régi par des principes bien spécifiques ;

6.7.- CHOIX DE L'ÉCHANTILLON

Dans le cadre du travail empirique, nos sujets ont été choisis suivant deux modalités. Un premier groupe a été choisi à travers les personnes vivant avec le VIH (PVVIH). En fait cet échantillon est composé de 23 PVVIH. Ces sujets ont été sélectionnés à travers les PVVIH fréquentant la fondation Esther Boucicault Stanislas située à Saint Marc, dans la région du Bas-Artibonite.

Un second groupe d'un échantillon de 59 sujets non infectés dont 32 jeunes hommes et 27 jeunes filles célibataires de moins de 15 ans à 30 ans et plus a été sélectionné à Nérette, un quartier de Pétion-Ville, une commune de la zone métropolitaine. Cet échantillon est composé des jeunes de tous les niveaux d'étude, à savoir fondamental, secondaire et universitaire.

Ce protocole nous a permis tout au moins, non seulement de mettre de l'accent sur les différents événements de vie ayant occasionné l'infection au VIH/SIDA, mais aussi de tenir compte du risque à l'infection que courent les jeunes qui ne se déclarent pas être porteurs du VIH.

6.8.- INSTRUMENT D'ENQUÊTE

Dans le cadre méthodologique, nous avons procédé à la passation de questionnaires. A travers le questionnaire, l'accent a été surtout mis sur le degré d'autonomie du comportement sexuel de tous les sujets à l'étude. Il est à signaler que nous avons tenu compte d'un ensemble de facteurs ayant abouti à l'adoption d'un comportement sexuel donné, notamment du comportement sexuel non autonome. C'est en ce sens que les questionnaires se construisent dans une perspective d'histoire de vie. Certains principes directeurs nous ont orienté dans l'élaboration du questionnaire. L'ensemble des questions posées aux sujets sains ont été aussi posées aux PVVIH. Toutefois, le questionnaire destiné aux PVVIH a été renforcé par des questions relatives au vécu des sujets infectés par VIH/SIDA.

6.8.1.- Détails concernant l'élaboration des questionnaires

Par rapport à nos échantillons, nous avons construit deux questionnaires, l'un destiné aux PVVIH et l'autre aux jeunes sexuellement actifs. Ces questionnaires comportent respectivement 37 et 33 questions. Les dix-sept (17) premières questions des deux questionnaires visaient à compiler des données qui peuvent nous permettre d'établir un profil personnel de chaque sujet faisant l'objet de notre étude. Il s'agit donc des questions d'ordre socio-démographique à travers lesquelles nous visons à recueillir des informations qui concernent les sujets de notre étude, leurs parents (père et mère) et leurs partenaires sexuels. Ces questions revêtent une très grande importance pour nous. D'ailleurs elles nous permettront de vérifier certaines de nos hypothèses spécifiques. Ces questions englobent en outre ces différentes variables : structuration de la famille, niveau d'étude, niveau économique et pratique religieuse.

Les autres questions portent sur la vie sexuelle des sujets de notre étude. A partir de la question no 18, il y a une certaine variation au niveau des deux questionnaires. Ainsi, prenons le questionnaire destiné aux PVVIH (K.I), les questions 18, 19, 24 et 37 se rapportent uniquement à leur infection au VIH/SIDA. Par conséquent, ces questions ont été exclues du questionnaire destiné aux jeunes célibataires sexuellement actifs.

Pour le cas du K.I, les questions 18, 19 et 24 visent à établir l'historique de l'infection au VIH/SIDA des sujets de notre échantillon de la population PVVIH ; la question no 38 vise à réaliser dans quelle mesure le comportement sexuel adopté par l'individu en terme de comportement sexuel sécuritaire, après être informé de sa séropositivité, contribue à diminuer ou non la propagation du VIH/SIDA.

Vu que le questionnaire destiné aux jeunes sexuellement actifs (K.J.) est inclu au questionnaire K.I, nous continuerons à analyser la structure de ce dernier, ceci permettra d'avoir une vue d'ensemble du protocole établi dans le cadre de l'élaboration de nos questionnaires. Pour ce qui concerne nos deux principales variables, soit le comportement sexuel non autonome (variable indépendante) et risque à l'infection au VIH/SIDA (variable dépendante), nous avons conçu ces questions 21 à 23, 26, 30 à 36 (autonomie sexuelle) et 23, 26, 30 (risque à l'infection au VIH/SIDA). Il convient de préciser que les réponses aux questions 23, 26 et 30 peuvent nous aider à comprendre dans quelle mesure l'individu se révèle non autonome à travers son comportement sexuel, tout comme elles peuvent nous aider à saisir le degré de son risque à l'infection au VIH/SIDA. Ce qui est important à comprendre à ce niveau, en dépit du degré d'autonomie dont un individu peut faire montre à travers son comportement sexuel, il peut courir des risques à l'infection au VIH/SIDA.

6.9.- RÉALITÉ DU TRAVAIL DE TERRAIN ET OBSTACLES RENCONTRÉS

Le travail empirique a été réalisé au cours du mois de mars 2007. Pour les PVVIH, les questionnaires ont été administrés à travers l'espace de l'institution choisie. Nous nous sommes rendu à la FEBS juste pour pouvoir coordonner l'administration des questionnaires. Ces questionnaires ont été administrés par le psychologue de l'institution lors de ses entretiens avec l'appui de son accompagnateur. Pour les jeunes célibataires sexuellement actifs, nous nous faisons aider d'un ami de la zone pour pouvoir administrer les questionnaires. Pour cela, nous avons effectué des visites domiciliaires. Nous avons aussi rencontré des jeunes par l'intermédiaire de leur pair.

La réalité de terrain n'a pas été comme nous l'avons prévu. Nous avons donc rencontré certaines difficultés qui ont réclamé de nous une certaine capacité d'accommodation. Dans les deux cas, nous avons prévu d'administrer nos questionnaires à un échantillon à parité homme/femme, malheureusement, il était difficile pour nous d'agir en conséquence. Pour le cas de l'échantillon pris à partir de la population des jeunes célibataires sexuellement actifs de Nérette, l'écart n'est pas aussi élevé. L'écart est beaucoup plus grand pour le cas de la population des PVVIH fréquentant la FEBS. Tout comme pour le sexe, nous avons souhaité avoir des échantillons répartis proportionnellement par rapport à l'âge, au niveau d'étude, structuration de la famille de provenance, situation économique et aux pratiques religieuses. Respecter de telles paramètres dans le cadre de notre travail s'avère très difficile, ceci pour plusieurs raisons.

Le premier obstacle rencontré réside dans le fait qu'il est beaucoup plus difficile d'obtenir l'accord des jeunes filles que celui des jeunes garçons. Le second obstacle s'explique par les tabous qui sont liés à la sexualité. Par conséquent autant que les jeunes ont eu un niveau d'étude élevé c'est autant qu'ils ont manifesté leur volonté de participer à notre recherche et de répondre en conséquence à notre questionnaire. Pour ce qui concerne les jeunes de situation économique très aisée, il n'a pas été facile pour nous de les joindre. D'ailleurs, la recherche qui se porte sur la population des jeunes sexuellement actifs a été réalisée dans un quartier plus ou moins défavorisé. A ce niveau, il serait important de réaliser aussi une recherche dans un quartier réputé favorisé, malheureusement nous ne pouvons pas étendre notre recherche à ce niveau, car il nous faudrait avoir au moins une personne ressource habitant de tel endroit, ce qui nous a fait défaut.

Même pour ce qui concerne les sujets de la population des PVVIH, pris dans un cadre institutionnel, nous n'avons pas pu tenir à une telle rigueur. En dépit du fait que la FEBS soit une institution de référence pour la prise en charge des PVVIH dans la région du Bas-Artibonite, il faut comprendre qu'elle ne pourrait pas fréquenter selon la même fréquence par toutes les catégories sociales. L'observation faite lors d'une journée de consultation nous a permis par exemple de nous rendre compte que la FEBS est largement beaucoup plus fréquentée par les femmes que les hommes.

Enfin, tenir à respecter toutes ces paramètre demanderait d'avoir des échantillons très étendus, ce qui réclamerait de nous d'énormes investissements en argent et en temps et pour la collecte des données et pour leur traitement.

6.10.- PRÉSENTATION DES LIEUX DE LA RECHERCHE

6.10.1.- Nérette

Nérette c'est une localité de Pétion-ville qui se trouve à la Rue Narcisse à l'intersection de la Rue Léon Nau, non loin de l'ambassade de Taïwan. Cette zone est répartie en deux endroits qui présentent deux réalités différentes. Il y a d'abord le Haut-Nérette qui présente l'aspect d'un quartier plus ou moins favorisé. D'ailleurs c'est dans cette zone qu'est logée l'une des plus prestigieuses écoles de Pétion-ville et même de la région métropolitaine. Il s'agit du collège Antillais qui reçoit dans sa quasi-totalité des enfants de familles les plus favorisées.

A quelques centaines de mètres, on est au Bas-Nérette, un quartier dont l'architecture est tout à fait différente de la zone voisine. Il présente toutes les caractéristiques de bidonville. Contrairement au Haut-Nérette où les constructions se font selon les normes d'urbanisme, au Bas-Nérette, les maisons se rapprochent les unes des autres. Il n'y a pas vraiment d'infrastructures dans cette zone. La Téléco et le CAMEP sont totalement absents. Pour avoir accès au Bas-Nérette, des taxis motos assurent le transport des riverains à partir de la gare qui se trouve à l'intersection de la rue panaméricaine et Léon Nau, au prix de 10 gourdes (mars 2007). L'approvisionnement en eau se fait grâce à des citernes creusées par les riverains. Il faudrait cinq (5) gourdes pour en avoir un récipient de cinq (5) gallons.

Sur le plan religieux, il y a cinq églises de confessions chrétiennes, au nombre desquelles figure une église adventiste. Il faut signaler qu'aucune congrégation catholique n'est présente dans la zone. De plus, la présence d'un temple du vodou (péristyle) se fait remarquer.

Sur le plan socio-éducatif, le bas-Nérette est pourvu de deux institutions scolaires qui sont fréquentées par des enfants de parents de petites bourses de la zone et d'autres endroits de Pétion-ville. Il s'agit du collège Evangélique La Promesse qui fonctionnent de la maternelle à la philo et de l'institution mixte Dieumêne Véillard qui fonctionne de 1e A.F à la 5e A.F. En dépit du fait qu'il n'y a aucun centre universitaire dans cette zone, on y dénombre une quantité considérable de jeunes qui s'engagent dans des études universitaires.

Au Bas-Nérette, il n'y a pas vraiment de lieux de distractions. Il y a une absence totale d'activités culturelles. Il n'y a qu'un terrain de football qui fonctionne de façon sporadique. Car il est utilisé surtout au cours des vacances d'été. Il faut signaler qu'il y a dans la zone un club sportif, mais ses activités se limitent à la musculation. A l'instar des autres quartiers défavorisés, il y a une grande quantité de lieux du jeu de hasard (Bank borlette).

Le bas de Nérette constitue l'endroit où nous avons sélectionné notre échantillon de la population des jeunes célibataires sexuellement actifs.

6.10.2.- Fondation Esther Boucicault Stanislas (FEBS)

La FEBS c'est une organisation haïtienne à but non lucratif dont la mission consiste en la prise en charge des PVVIH. Elle intervient aussi dans le domaine de la prévention des IST et du VIH/SIDA. Elle commence avec ses activités en 1995. Elle a son siège à Saint - Marc dans le Bas - Artibonite à l'avenue Flérenceau, 2e ruelle Désir # 8. . Avant même de présenter la FEBS en profondeur, il est important pour nous de donner certaines précisions sur la Ville de Saint - Marc, vu qu'elle constitue l'espace géographique où se trouve cette institution qui a été ciblée par notre recherche.

6.10.2.1.- La ville de Saint - Marc

Deuxième ville du département de l'Artibonite, la Ville de Saint - Marc fut Fondée le 25 Avril 1695. Elle est une ville coloniale qui a une importance historique. Car elle a servi de siège pour le premier organe consultatif que le pays a connu dans son histoire, ce qu'on appelle en histoire l'Assemblé de Saint-Marc, assemblée constituée exclusivement par des planteurs blancs dans le cadre de leur mouvement autonomiste. La ville de Saint- Marc constitue l'un des points d'intérêt du Bas-Artibonite. Stratégiquement, elle est située au coeur même de la région. La ville relie le Grand Nord à la capitale du pays, ce qui fait qu'elle est très fréquentée par les automobilistes. Elle se trouve à environ 100 Km de Port-au-prince sur la route nationale #1. Elle sert de lieu d'accueil pour des touristes qui viennent directement visiter la ville ou en transit vers d'autres régions du pays.

Plusieurs institutions étatiques et internationales sont présentes dans cette ville. C'est l'une des rares villes de province ayant un port ouvert qui fonctionne à travers le pays. L'un des plus grands organismes qui travaille dans le domaine de la lutte contre le VIH/SIDA a son siège social à saint - Marc, il s'agit du PALIH (Projet d'Appui à la Lutte contre les IST/SIDA en Haïti).

Il faut préciser que les normes d'urbanisme ne sont pas respectées dans cette ville, ce qui fait qu'elle est très exposée à l'inondation aux moindres averses de pluie. Des stations de radio et de télévision contribuent à informer et à former les saint-marcois. Actuellement, elle a un site Internet qui sert d'organe de transmission de certaines informations, notamment sur les grandes festivités de la ville, il s'agit de http://www.stmarchaiti.com.

Sur le plan éducatif, le système permet aux saint-marcois d'accéder à l'éducation fondamentale et secondaire. Elle est privée de centres de formation universitaire. Toutefois, on y retrouve des lieux permettant aux jeunes d'apprendre certaines professions. Toutes les confessions religieuses y sont représentées. Un hôpital public, Hôpital Saint - Nicolas, dessert la population saint-marcoise et les habitants de certaines communes limitrophes.

C'est une ville de grandes festivités. Dans le domaine sportif, les saint-marcois brillent surtout au niveau du basket et du football. D'ailleurs cette ville est connue par ce dernier sport, surtout avec ses trois principaux clubs qui s'imposent dans le championnat national, il s'agit du Baltimore, de Tempête et de Dynamite. Cette ville est regorgée de lieux de divertissement, notamment les night-clubs qui créent de l'animation nocturne. Des hôtels et des motels sont en nombre considérable dans cette ville.

6.10.2.2.- Organigramme de la FEBS

La FEBS a un personnel de 83 membres qui se répartissent ainsi :

1- La direction qui est constituée avec la directrice, madame Esther Boucicault Stanislas et le responsable des relations humaines ;

2- L'administration est constituée avec l'administrateur, le comptable en chef, le comptable adjoint, l'assistante administrative et la secrétaire ;

3- La coordination regroupe la coordonnatrice, le responsable de projet et le travailleur social ;

4- Le personnel de prise en charge psychosociale est constitué avec 2 psychologues, 1 médecin et 1 infirmière.

5- Le personnel de terrain est formé de 4 promoteurs qui ont pour tâche la sensibilisation à la prévention des IST et du VIH/SIDA, 63 accompagnatrices dont la mission consiste à accompagner les PVVIH inscrits comme patients de la FEBS dans le suivi du traitement. Elles procèdent donc à des visites chez ses patients. Il faut préciser que les accompagnatrices ont eu une formation de base en nursing.

6- En dernier lieu, on a 1 chauffeur et 1 gardien.

6.10.2.3.-Axes d'intervention de la FEBS

L'action de la FEBS repose sur trois axes d'intervention principaux, il s'agit de :

1- De donner un encadrement psychosocial aux PVVIH ;

2- Plaidoyer en faveur des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) auprès des instances nationales et internationales ;

3- Contribuer à la réduction du taux de séroprévalence par des campagnes de mobilisation et sensibilisation pour la prévention des IST et du VIH/SIDA.

Les actions de la FEBS s'étendent largement dans toutes les communes du Bas-Artibonite, avec une certaine extension dans les communes du Haut-Artibonite.

6.10.2.4.- Prise en charge des PVVIH

A la FEBS, on ne fait pas le dépistage. Par conséquent les PVVIH qui fréquentent la FEBS ont été référencées par des institutions de santé de la région de l'Artibonite. Ces patients proviennent notamment de la FOSREF, Hôpital Saint - Nicolas de Saint - Marc, Hôpital Petite Rivière de l'Artibonite, Hôpital Albert Sweitzer de La Chapelle et centre de santé de Cange.

Les consultations médicales se font deux fois par semaine, soit les lundi et les vendredi. La prise en charge psychologique est assurée 4 jours par semaine, du lundi au jeudi.

A la FEBS les PVVIH sont l'objet d'une approche particulière. A côté des soins de santé qu'on leur prodigue, on leur donne un appui incontestable qui leur permet de mieux vivre avec le VIH. Des activités de divertissement sont organisées régulièrement à leur intention. Ceux qui ont des compétences pour exercer une profession obtiennent un appui en ce sens. Bref, à la FEBS les PVVIH sont l'objet d'une intégration sociale.

Il faut souligner certaines particularités observées à la FEBS. D'abord, on a défini à leur manière, en fonction de leur philosophie le SIDA. Il est défini ainsi : Solidarité - Intégration - Divertissement - Amour. Cette définition du VIH est inscrite au dos du T-shirt de certains employés de la FEBS, surtout lors des campagnes de sensibilisation. Autre chose, à la réception, il est écrit en grandes lettres cette pensée que l'on retrouve aussi dans les pamphlets qui présentent la FEBS : « Le SIDA n'est pas une fin en soi, mais le commencement d'une nouvelle façon de vivre ». Cette pensée est de la directrice de la FEBS, madame Esther Boucicault Stanislas, une PVVIH qui s'est assumée et qui consacre le reste de sa vie à travailler à la prévention du VIH/SIDA et à aider les PVVIH à trouver les moyens qu'il faut pour vivre avec le VIH.

On doit souligner que les bénéficiaires du service de la FEBS ne sont pas tous des saint-marcois, ce qui fait que l'échantillon des PVVIH que nous avons n'est pas forcément constitué de gens qui habitent Saint-Marc.

6.10.2.5.- Partenariat

Pour pouvoir exercer ses activités, la FEBS a trouvé le support financier des institutions publiques, des agences et organismes des Nations - Unies, des Missions de coopération internationales en Haïti, des ONG haïtiennes et internationales.

Depuis le démarrage de ses activités, la FEBS a reçu, à travers sa présidente-directrice, plusieurs distinctions et décorations parmi lesquelles figure le Prix des Droits de l'Homme de l'Ambassade des Etats-Unis d'Amérique en Haïti de l'année 2003.

Capitre 7

TRAITEMENT DES DONNÉES ET PRÉSENTATION DES RÉSULTATS

Pour les 59 questionnaires administrés au sein de la population des jeunes sexuellement actifs de Nérette âgés entre moins de 15 ans et 30 ans et plus, nous avons traités 52, soient 25 jeunes filles et 27 jeunes hommes. Car pour des raisons techniques, nous avons écarté 7 questionnaires. Pour les 23 questionnaires qui ont été administré au niveau de la population des PVVIH, 9 ont été écartés. Par conséquent, nous avons traités 16 questionnaires dont 7 pour les PVVIH de sexe masculin et 9 pour celles de sexe féminin. Cette décision a été prise dans la mesure où de tels questionnaires n'ont pas été valides, ils prêtaient à équivoque. Pour certains de ces questionnaires, même le sexe ou la tranche d'âge n'a pas été précisé. Pour d'autres, un nombre considérable des questions qui nous permettront de vérifier notre hypothèse principale n'a été répondue ou l'a été de manière mitigée. De tels questionnaires ne nous permettront pas d'arriver à des conclusions fiables.

Les données les plus pertinentes qui nous permettront de vérifier nos hypothèses seront présentées dans ce chapitre à travers des tableaux spécifiques. Dans l'ensemble, les données traitées se présentent de manière brute. Mais pour pouvoir vérifier nos deux principales hypothèses, nous avons choisi de codifier certains items de nos questionnaires. Ainsi, pour mesurer le degré d'autonomie sexuelle, nous avons choisi d'attribuer une valeur de 0 à 2 à chaque items des onze (11) questions ayant rapport à l'autonomie. Pour mesurer le degré du risque à l'infection au VIH/SIDA, nous avons donc attribué une valeur de 0 à 2 à la question relative à l'usage du préservatif et une valeur de 0 ou de 1 à chaque item des deux (2) questions relatives au multipartenariat.

7.1.- FORMULE UTILISÉE POUR CALCULER LE DEGRÉ D'AUTONOMIE SEXUELLE

Très autonome : 2

Peu autonome : 1

Non autonome : 0

Dans le cas où l'individu se révélera toujours très autonome dans son comportement sexuel nous aboutirons à cette équation 11* 2 = 22, ce qui traduira l'autonomie parfaite en matière de sexualité.

Pour pouvoir mieux situer le degré d'autonomie de nos sujets, nous avons choisi de présenter les données à partir de ce schéma : T. A. P.A. N.A.

N.B. Cette formule n'est pas d'application dans tous les cas. Car pour les sujets n'ayant pas plusieurs partenaires sexuels et n'ayant pas un partenaire qui a d'autres partenaires sexuels, le dénominateur passe à 18, soit 9*2, puisque le motif avancé dans les deux cas traduit un certain degré d'autonomie. Il en est ainsi pour les sujets qui font toujours usage du préservatif, car le motif avancé pour ne pas toujours l'utiliser traduit aussi un degré d'autonomie. En ce cas cette question est soustraite dans le cadre du traitement des données, ce qui nous permettra d'aboutir à cette formule dans le cas où le sujet conduit plusieurs partenaires sexuels à la fois et est en relation sexuel avec un partenaire ayant à son tour d'autres partenaires sexuels 10*2, d'où le dénominateur sera 20. Le dénominateur est 16, soit 8*2 dans le cas où le sujet n'a pas des relations sexuels avec plusieurs partenaires ni avec un partenaire ayant des rapports sexuels avec d'autres partenaires et fait toujours usage du préservatif. Il faut signaler aussi que le dénominateur pourrait être supérieur à 22, car certaines questions donnent lieu à plus d'une réponse qui pourrait traduire un degré d'autonomie en matière de sexualité.

Vu qu'il y a certains sujets qui n'ont pas répondu à certaines questions, nous tenons compte uniquement des questions auxquelles elles ont répondu. Toutefois pour les questionnaires traités, tous les sujets ont répondu à plus de 60% des questions qui concernent l'autonomie sexuelle.

Le Degré de l'autonomie sexuelle se présente ainsi :

1- Score inférieur à moins de 45%, soit [0, 45[ : Comportement sexuel non autonome ;

2- Score compris entre 45% et 65%, soit [45, 65[ : Comportement sexuel peu autonome ;

3- Score supérieur ou égal à 65%, soit [65, 100] : Comportement sexuel très autonome

7.2.-FORMULE UTILISÉE POUR CALCULER LE NIVEAU DE RISQUE À L'INFECTION AU VIH/SIDA

Trois des questions sont relatives au risque à'infection au VIH/SIDA. Nous estimons que le risque à l'infection au VIH/SIDA n'est pas de la même intensité selon qu'on ait plusieurs partenaires sexuels ou un partenaire ayant des rapports sexuels avec d'autres partenaires et qu'on ne fasse jamais usage du préservatif. Nous cotons ainsi les réponses fournies :

Avoir plusieurs partenaires sexuels : risque à l'infection est à 1 ;

Avoir des relations sexuelles avec un partenaire ayant d'autres partenaires sexuels : risque à l'infection est à 1 ;

Ne jamais faire usage du préservatif : risque à l'infection est à 2 ;

Faire usage parfois du préservatif : risque à l'infection est à 1 ;

Faire usage toujours du préservatif : risque à l'infection est 0 ;

Ne pas avoir des relations sexuelles avec plusieurs partenaires : risque à l'infection est à 0 ;

Ne pas avoir des relations sexuelles avec un partenaire ayant d'autres partenaires sexuels : risque à l'infection est à 0

Le dénominateur considéré ici est 4. Le niveau du risque à l'infection au VIH/SIDA se présente ainsi :

1- Aucun risque : 0/4, soit 0%

2- Faible risque : 1/4, soit 25%

3- Risque moyen : 2/4, soit 50%

4- Risque élevé : [3/4, 4/4], soit [75%, 100%]

7.3.- PRÉSENTATION DES RÉSULTATS PAR RAPPORT AUX DIFFÉRENTES VARIABLES

7.3.1.- AUTONOMIE SEXUELLE ET RISQUE À L'INFECTION AU VIH

Tableau 1a - Autonomie sexuelle et risque à l'infection au VIH/SIDA chez les Jeunes sexuellement actifs.

Autonomie sexuelle

Risque élevé

Risque moyen

Faible risque

Aucun risque

Total

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

Très autonome

4

17.4%

10

43.5%

6

26.1%

3

13%

23

100%

Peu autonome

8

42.1%

5

26.3%

5

26.3%

1

5.3%

19

100%

Non autonome

4

40%

3

30%

0

0%

3

30%

10

100%

Total

16

30.8%

18

34.6%

11

21.1%

7

13.5%

52

100%

Tableau 1b-Autonomie sexuelle et risque à l'infection au VIH/SIDA chez les PVVIH préalablement à leur séropositivité

Autonomie sexuelle

Risque élevé

Risque moyen

Faible risque

Aucun risque

Total

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

Très autonome

3

75%

1

25%

0

0%

0

0%

4

100%

Peu autonome

6

85.7%

1

14.3%

0

0%

0

0%

7

100%

Non autonome

3

60%

1

20%

1

20%

0

0%

5

100%

Total

12

75%

3

18.8%

1

6.2%

0

0%

16

100%

Globalement, nous réalisons que 16 des jeunes sexuellement actifs, soit 30.8% courent un risque élevé à l'infection au VIH ; 18 d'entre eux, soit 34.6% y courent un risque moyen contre 11, soit 21.2% qui y courent un faible risque et 7, soit 13.5% qui n'y courent aucun risque. Pour ce qui concerne les PVVIH, 12 d'entre elles, soit 75% couraient un risque élevé à l'infection au VIH contre 3 des PVVIH, soit 18.8% qui y couraient un risque moyen et 1, soit 6.2% qui y couraient un faible risque.

Parmi les 23 jeunes sexuellement actifs qui présentent un comportement sexuel très autonome ; 4, soit 17.4% courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 3, soit 13% qui n'y courent aucun risque.

Parmi les 19 jeunes sexuellement actifs qui présentent un comportement sexuel peu autonome ; 8, soit 42.1% courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre seulement 1, soit 5.3% qui n'y courent aucun risque.

Parmi les 10 jeunes sexuellement actifs qui présentent un comportement sexuel non autonome ; 4, soit 40% courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 3, soit 30% qui n'y courent aucun risque.

Parmi les 4 PVVIH qui présentaient un comportement sexuel très autonome préalablement à leur infection ; 3, soit 75% couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 1, soit 25% qui y couraient un risque moyen.

Parmi les 7 PVVIH qui présentaient un comportement sexuel peu autonome préalablement à leur infection ; 6, soit 85.7% couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 1, soit 14.3% qui y couraient un risque moyen.

Parmi les 5 PVVIH qui présentaient un comportement sexuel non autonome préalablement à leur infection ; 3, soit 60% couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 1, soit 20% qui y couraient un faible risque. 

Il convient de préciser que le seul sujet des PVVIH qui courait un faible risque à l'infection au VIH/SIDA préalablement à son infection avait un comportement sexuel non autonome.

7.3.2.- SEXE ET RISQUE À L'INFECTION AU VIH

Sexe

Risque élevé

Risque moyen

Faible risque

Aucun risque

Total

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

Hommes

11

40.7%

10

37%

4

14.8%

2

7.4%

27

100%

Femmes

5

20%

8

32%

7

28%

5

20%

25

100%

Total

16

30.8%

18

34.6%

11

21.1%

7

13.5%

52

100%

Tableau 2a - Sexe et risque à l'infection au VIIH chez les Jeunes sexuellement actifs

Tableau 2b - Sexe et risque à l'infection au VIIH chez les PVVIH préalablement à leur séropositivité

Sexe

Risque élevé

Risque moyen

Faible risque

Aucun risque

Total

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

Hommes

6

85.7%

1

14.3%

0

0%

0

0%

7

100%

Femmes

6

66.7%

2

22.2%

1

11.1%

0

0%

9

100%

Total

12

75%

3

18.8%

1

6.2%

0

0%

16

100%

Parmi les 27 jeunes sexuellement actifs de sexe masculin ; 11, soit 40.7% courent un risque élevé à l'infection au VIH  contre 2, soit 7.4% qui n'y courent aucun risque.

Parmi les 25 jeunes sexuellement actifs de sexe féminin ; 5, soit 20% courent un risque élevé à l'infection au VIH contre le même pourcentage de ceux qui n'y courent aucun risque.

Parmi les 7 PVVIH de sexe masculin ; 6, soit 85.7% couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA préalablement à leur infection contre 1, soit 14.3% qui y couraient un risque moyen.

Parmi les 9 PVVIH de sexe féminin ; 6, soit 66.7% couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA préalablement à leur infection contre 1, soit 6.2% qui y couraient un faible risque.

7.3.3.- PRATIQUES RELIGIEUSES ET RISQUE À L'INFECTION AU VIH

Tableau 3a - Pratiques religieuses et risque à l'infection au VIH chez les Jeunes sexuellement actifs

Pratiques religieuses

Risque élevé

Risque moyen

Faible risque

Aucun risque

Total

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

Protestantisme

12

36.4%

7

21.2%

7

21.2%

7

21.2%

33

100%

Catholicisme

3

27.3%

6

54.5%

2

18.2%

0

0%

11

100%

Aucune

1

20%

4

80%

0

0%

0

0%

5

100%

Non précisé

0

0%

1

33.3%

2

66.7

0

0%

3

100%

Total

16

30.8%

18

34.6%

11

21.1%

7

13.5%

52

100%

Tableau 3b - Pratiques religieuses et risque à l'infection au VIH chez les PVVIH préalablement à leur séropositivité

Pratiques religieuses

Risque élevé

Risque moyen

Faible risque

Aucun risque

Total

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

Protestantisme

7

75%

1

25%

0

0%

0

0%

8

100%

Catholicisme

4

57.1%

2

28.6%

1

14.3%

0

0%

7

100%

Vodou

1

100%

0

0%

0

0%

0

0%

1

0%

Total

12

75%

3

18.8%

1

6.2%

0

0%

16

100%

Parmi les 33 jeunes sexuellement actifs qui pratiquent le protestantisme ; 12, soit 36.4% courent un risque élevé à l'infection au VIH contre 7, soit 21.2% qui n'y courent aucun risque.

Parmi les 11 jeunes sexuellement actifs qui pratiquent le catholicisme ; 3, soit 27.3% courent un risque élevé à l'infection au VIH, tandis qu'aucun d'eux ne figurent au rang de ceux qui n'y courent aucun risque.

Parmi les 5 jeunes sexuellement actifs qui n'ont pas aucune pratique religieuse ; 1, soit 20% courent un risque élevé, tandis qu'aucun d'eux ne figurent pas au rang de ceux qui n'y courent aucun risque.

Parmi les 8 PVVIH qui pratiquent le protestantisme, 7 d'entre eux, soit 75% couraient un risque élevé à l'infection au VIH préalablement à leur infection contre 1, soit 25% qui y couraient un risque moyen.

Parrmi les 7 PVVIH qui pratiquent le catholicisme, 4 d'entre eux, soit 57.1% couraient un risque élevé à l'infection au VIH préalablement à leur infection contre 2, soit 28.6% qui y couraient un risque moyen. Toutefois, nous devons préciser que le seul sujet des PVVIH qui y couraient un faible risque est un adhérent au catholicisme.

.

7.3.4.- STRUCTURATION FAMILIALE ET RISQUE À L'INFECTION AU VIH

Tableau 4a - Structuration de la famille des Jeunes sexuellement actifs et risque à l'infection au VIH

Structuration de la famille

Risque élevé

Risque moyen

Faible risque

Aucun risque

Total

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

Biparentale

9

37.5%

8

33.3%

6

25%

1

4.2%

24

100%

Monoparentale

5

23.8%

8

38.1%

3

12.5%

5

23.8%

21

100%

Irrégulière

2

33.3%

2

33.3%

2

33.3%

0

0%

6

100%

Non précisé

0

0%

0

0%

0

0%

1

100%

1

100%

Total

16

30.8%

18

34.6%

11

21.1%

7

13.5%

52

100%

Tableau 4b - Structuration de la famille de provenance des PVVIH et risque à l'infection au VIH préalablement à leur séropositivité

Structuration de la famille

Risque élevé

Risque moyen

Faible risque

Aucun risque

Total

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

Biparentale

9

81.8%

1

9.1%

1

9.1%

0

0%

11

100%

Monoparentale

2

50%

2

50%

0

0%

0

0%

4

100%

Irrégulière

1

100%

0

0%

0

0%

0

0%

1

100%

Total

12

75%

3

18.8%

1

6.2%

0

0%

16

100%

Parmi les 24 jeunes sexuellement actifs provenant des familles biparentales ; 9, soit 37.5% courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 1, soit 4.2% qui n'y courent aucun risque.

Parmi les 21 jeunes sexuellement actifs provenant des familles monoparentales ; 5, soit 23.8% courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre le même pourcentage de ceux qui n'y courent aucun risque. Toutefois, il convient de préciser que 3 d'entre eux, soit 12.5% y courent un faible risque.

Pour ce qui concerne les 6 jeunes sexuellement actifs provenant des familles irrégulières, ils sont répartis au même pourcentage de 33.3% pour le risque élevé, le risque moyen et le faible risque.

Parmi les 11 PVVIH provenant des familles biparentales ; 9, soit 81.8% couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 1, soit 9.1% qui y couraient un faible risque.

Pour ce qui concerne les 4 PVVIH provenant des familles monoparentales, elles sont réparties au même pourcentage de 50% pour le risque élevé et le risque moyen. De plus, la seule PVVIH qui provient d'une famille irrégulière courait un faible risque à l'infection au VIH/SIDA préalablement à son infection.

Il convient de préciser que notre enquête a révélé que seulement 10 des 52 sujets de l'échantillon pris dans la population des jeunes sexuellement actifs, soit 19,2% ont déclaré avoir abordé des sujets relatifs à la sexualité à leurs parents. Tandis que 4 des PVVIH, soit 25% ont eu l'habitude de le faire.

Parmi les 10 jeunes sexuellement actifs qui ont eu la possibilité d'aborder des sujets relatifs à la sexualité avec leurs parents ; 4, soit 40% courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre seulement 1 d'entre eux, soit 10% qui n'y courent aucun risque.

Parmi les 4 PVVIH qui ont eu la possibilité d'aborder des sujets relatifs à la sexualité avec leurs parents ; 3 d'eux, soit 75% couraient un risque élevé à l'infection au VIH contre 1, soit 25% qui y couraient un risque moyen.

7.3.5.-NIVEAU ACADÉMIQUE ET RISQUE À L''INFECTION AU VIH

Tableau 5a - Niveau académique et risque à l'infection au VIH chez les jeunes sexuellement actifs

Niveau d'étude du partenaire sexuel

Risque élevé

Risque moyen

Faible risque

Aucun risque

Total

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

Même niveau

8

28.6%

9

32.1%

7

25%

4

14.3%

28

100%

Inférieur

2

40%

2

40%

1

20%

0

0%

5

100%

Supérieur

4

25%

7

43.8%

3

18.7

2

12.5%

16

100%

Non précisé

2

66.7

0

0%

0

0%

1

33.3%

3

100%

Total

16

30.8%

18

34.6%

11

21.1%

7

13.5%

52

100%

Tableau 5b - Niveau académique et risque à l'infection au VIH chez les PVVIH préalablement à leur séroposivité.

Niveau d'étude du partenaire sexuel

Risque élevé

Risque moyen

Faible risque

Aucun risque

Total

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

Même niveau

5

62.5%

2

25%

1

12.5%

0

0%

8

100%

Inférieur

1

100%

0

0%

0

0%

0

0%

1

100%

Supérieur

3

75%

1

25%

0

0%

0

0%

4

100%

Non précisé

3

100%

0

0%

0

0%

0

0%

3

100%

Total

12

75%

3

18.8%

1

6.2%

0

0%

16

100%

Parmi les 28 jeunes sexuellement actifs qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de même niveau d'étude qu'eux ; 8, soit 28.6% courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 14.3% qui n'y courent aucun risque.

Parmi les 5 jeunes sexuellement actifs qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de niveau d'étude inférieur au leur ; 2, soit 40% courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 1, soit 20% qui y courent un faible risque et le pourcentage de ceux qui n'y courent aucun risque est nul.

Parmi les 16 jeunes sexuellement actifs qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de niveau d'étude supérieur au leur ; 4, soit 25% courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 2, soit 12.5% qui n'y courent aucun risque.

Parmi les 8 PVVIH qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de même niveau d'étude qu'eux ; 5, soit 62.5% couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre1, soit 12.5% qui y couraient un faible risque.

Parmi les 4 PVVIH qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de niveau d'étude supérieur au leur ; 3 d'entre elles, soit 75% couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre1, soit 25% qui y couraient un risque moyen.

Notons que la seule PVVIH qui a eu des relations sexuelles avec un partenaire de niveau d'étude inférieur au sien courait un faible risque à l'infection au VIH/SIDA.

7.3.6.- NIVEAU ÉCONOMIQUE ET RISQUE À L'INFECTION AU VIH

Tableau 6a - Niveau économique du partenaire sexuel et risque à l'infection au VIH/SIDA chez les jeunes sexuellement actifs

Niveau économique

du partenaire sexuel

Risque élevé

Risque moyen

Faible risque

Aucun risque

Total

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

Même niveau

8

36.4%

7

31.8%

5

22.7%

2

9.1%

22

100%

Inférieur

0

0%

0

0%

1

100%

0

0%

1

100%

Supérieur

8

27.6%

11

37.9%

5

17.2%

5

17.2%

29

100%

Total

16

30.8%

18

34.6

11

21.1%

7

13.5%

52

100%

Tableau 6b - Niveau économique du partenaire sexuel et risque à l'infection au VIH/SIDA chez les PVVIH préalablement à leur séropositivité

Niveau économique

du partenaire sexuel

Risque élevé

Risque moyen

Faible risque

Aucun risque

Total

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

ni

fi

Même niveau

5

62.5%

2

25%

1

12.5%

0

0%

8

100%

Inférieur

2

100%

0

0%

0

0%

0

0%

2

100%

Supérieur

3

75%

1

25%

0

0%

0

0%

4

100%

Non précisé

2

100%

0

0%

0

0%

0

0%

2

100%

Total

12

75%

3

18.8%

1

6.2%

0

0%

16

16%

Parmi les 22 jeunes sexuellement actifs qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de même niveau économique qu'eux ; 8, soit 36.4% courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 2, soit 9.1% qui n'y courent aucun risque.

Parmi les 29 jeunes sexuellement actifs qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de niveau économique supérieur au leur ; 8, soit 27.6% courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 5, soit 17.2% qui n'y courent aucun risque.

Notons que le seul jeune sexuellement actif qui a eu des relations sexuelles avec un partenaire de niveau économique inférieur au sien court un faible risque à l'infection au VIH.

Parmi les 8 PVVIH qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de même niveau économique qu'eux ; 5, soit 62.5% couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 1, soit 12.5% qui y couraient un faible risque.

Parmi les 4 PVVIH qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de niveau économique supérieur au leur ; 3, soit 75% couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 1, soit 25% qui y couraient un risque moyen.

Notons que les deux PVVIH qui ont eu des relations sexuelles avec un partenaire de niveau économique inférieur au leur couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA.

Il convient de préciser que les données recueillies à travers notre recherche nous ont permis de relever que 7 de l'échantillon des jeunes sexuellement actifs, soit 13.5% ont eu des rapports sexuels avec leurs partenaires sexuels pour des motifs d'ordre économique. De plus, elles nous ont révélé que 8 sujets parmi les PVVIH, soit 50% ont eu des relations sexuelles qui s'expliquent par des motifs d'ordre économique. Il faut noter aussi que le seul sujet faisant partie de l'échantillon des PVVIH qui a eu sa première relation sexuelle avec un partenaire d'occasion a avancé des motifs d'ordre économique à la base de ses relations sexuelles.

Parmi les 7 jeunes sexuellement actifs chez qui des motifs d'ordre économique ont servi à expliquer leurs comportements sexuels ; 3, soit 42.8% courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 1, soit 14.2% qui n'y courent aucun risque.

Parmi les 8 PVVIH chez qui des motifs d'ordre économique ont servi à expliquer leurs comportements sexuels ; 6, soit 75% couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 1, soit 12.5% qui y couraient un faible risque.

Chapitre 8

VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES

8.1.- VÉRIFICATION DE L'HYPOTHÈSE PRINCIPALE 

« L'adoption d'un comportement sexuel non autonome constitue un facteur de risque à l'infection au VIH/SIDA ».

En fonction de cette hypothèse, le pourcentage des gens qui courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA serait plus faible parmi ceux qui adoptent un comportement sexuel très autonome par rapport à ceux qui adoptent un comportement sexuel non autonome. Les données de la figure 1 nous permettront de vérifier cette hypothèse.

Figure 1 -Pourcentage de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA par rapport au degré de l'autonomie sexuelle

Avec un pourcentage de 17.4% de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA chez les jeunes sexuellement actifs qui font preuve d'un comportement sexuel très autonome contre 40% chez ceux qui font preuve d'un comportement sexuel non autonome, l'hypothèse selon laquelle « L'adoption d'un comportement sexuel non autonome constitue un facteur de risque à l'infection au VIH/SIDA » est confirmée pour l'échantillon des jeunes sexuellement actifs. Mais elle est infirmée pour le cas des PVVIH, car 75% parmi les PVVIH ayant eu un comportement sexuel très autonome préalablement à leur séropositivité couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 60% de celles qui ont eu un comportement sexuel non autonome.

Ces données nous permettent de constater que le niveau de risque à l'infection au VIH/SIDA n'est pas vraiment dû au degré de l'autonomie sexuelle d'un individu. Car quelqu'un peut se révéler très autonome dans son comportement sexuel tout en courant un risque élevé à l'infection au VIH. D'où on devrait éviter l'utopie qu'un comportement sexuel autonome ou responsable serait synonyme d'un comportement sexuel sécuritaire.

8.2.- VÉRIFICATION DE LA PREMIÈRE HYPOTHÈSE SPÉCIFIQUE

« Les jeunes filles courent un risque plus élevé à l'infection au VIH/SIDA que les jeunes garçons ».

La confirmation de cette hypothèse impliquerait que le pourcentage des sujets de sexe féminin qui courent un risque élevé à l'infection au VIH soit supérieur à celui des sujets de sexe masculin de cette même réalité. Les données de la figure 2 nous permettront de vérifier cette hypothèse.

Figure 2- Pourcentage de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA par rapport au sexe

Les données de la figure 2 prouvent que 40.7% des jeunes sexuellement actifs de sexe masculin courent un risque élevé à l'infection au VIH  contre 20% des jeunes sexuellement actifs de sexe féminin; 85.7% des PVVIH de sexe masculin contre 67.7% de celles de sexe féminin couraient un risque élevé à l'infection au VIH.

En fonction de ces données, nous réalisons que les jeunes de sexe masculin courent un plus grand risque à l'infection au VIH que les jeunes de sexe féminin. Par conséquent l'hypothèse selon laquelle « Les jeunes filles courent un risque plus élevé à l'infection au VIH/SIDA que les jeunes garçons » est infirmée pour nos deux échantillons.

8.3.- VÉRIFICATION DE LA DEUXIÈME HYPOTHÈSE SPÉCIFIQUE

« Les adhérents au protestantisme courent un risque plus élevé à l'infection VIH/SIDA que les autres groupes ».

Les données de la figure 3 nous permettront de confirmer cette hypothèse pour nos deux échantillons. La confirmation de cette hypothèse impliquerait que les sujets de nos échantillons qui adhèrent au protestantisme présentent un plus grand pourcentage de niveau de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA que les autres sujets. En raison de la sous-représentativité des autres pratiques religieuses, pour vérifier cette hypothèse, nous ne tiendrons compte que des adhérents au protestantisme et des adhérents au catholicisme.

Figure 3 - Pourcentage de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA par rapport aux pratiques religieuses

Pour l'échantillon constitué des jeunes sexuellement actifs, nous avons réalisé que 36.4% des adhérents au protestantisme courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 27.3% de ceux qui déclarent être des adhérents au catholicisme.

75% de l'échantillon des PVVIH pratiquant le protestantisme couraient un risque élevé à l'infection au VIH contre 57.1% qui adhèrent au catholicisme.

En fait l'hypothèse selon « Les adhérents au protestantisme courent un risque plus élevé à l'infection VIH/SIDA que les autres groupes » est confirmée dans les deux cas.

8.4.- VÉRIFICATION DE LA TROISIÈME HYPOTHÈSE SPÉCIFIQUE

«Les jeunes vivant dans une famille sans la présence des deux parents courent un risque plus élevé à l'infections au VIH/SIDA».

La confirmation de cette hypothèse sous-entend que le pourcentage de jeunes provenant des familles biparentales qui courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA serait plus faible que celui des jeunes provenant des autres structures. En fonction de la sous-représentativité des familles irrégulières, la vérification de cette hypothèse se fera à partir des données relatives aux familles biparentales et aux familles monoparentales. Les données de la figure 4 nous permettront de vérifier cette hypothèse.

Figure 4-Pourcentage de risque élevé à l'infection au VIH par rapport à la structuration de la famille de provenance.

Les données de la figure 4 prouvent que l'hypothèse selon laquelle « Les jeunes vivant dans une famille sans la présence des deux parents courent un risque plus élevé à l'infections au VIH/SIDA » est infirmée. Car selon les résultats obtenus, les jeunes qui évoluaient dans des familles biparentales courent un risque plus élevé à l'infection au VIH que ceux évoluant dans d'autres structures familiales. Ainsi, 37.5% de jeunes sexuellement actifs qui proviennent des familles biparentales courent un risque élevé à l'infection au VIH contre 23.8% chez ceux qui proviennent des familles monoparentales.

C'est encore le même cas de figure pour les PVVIH, car 81.8% de ces sujets qui provenaient des familles biparentales étaient l'objet d'un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA préalablement à leur séropositivité contre 50% qui provenaient des familles monoparentales.

En outre les données recueillies nous révèlent qu'une éducation familiale à la sexualité n'est pas vraiment un indicateur d'un comportement sécuritaire en matière de la sexualité.

Car 40% des jeunes sexuellement actifs qui ont eu la chance d'aborder des sujets d'ordre sexuel à leurs parents contre 30.8% pour l'ensemble de cet échantillon courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA. Pour ce qui concerne les PVVIH, le pourcentage de 75% de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA préalablement à leur séropositivité est constant pour la population générale de cet échantillon et pour celles qui ont eu la possibilité d'aborder des sujets d'ordre sexuel à leurs parents.

D'où, le fait pour les jeunes d'avoir la possibilité d'aborder des sujets relatifs à la sexualité à leurs parents n'est pas une garantie excluant la possibilité de leur risque à l'infection au VIH/SIDA.

8.5.- VÉRIFICATION DE LA QUATRIÈME HYPOTHÈSE SPÉCIFIQUE

« Autant que l'individu a eu des relations sexuelles avec un partenaire de niveau d'étude supérieur au sien autant qu'il court un risque plus élevé à l'infection au VIH/SIDA».

Cette hypothèse sera vérifiée à partir des données de la figure 5. Nous ne tenons pas compte du niveau d'étude réel du sujet. Il n'est pas question ici qu'un universitaire encourrait un plus faible risque à l'infection au VIH/SIDA qu'une personne de niveau d'étude secondaire ou fondamental. Pour nous, l'écart entre le niveau d'étude de l'individu et de son partenaire sexuel serait un facteur déterminant du niveau de risque à l'infection au VIH/SIDA. Voyons les données de la figure 5 afin de pouvoir tirer une conclusion. Faute des données représentatives se rapportant au niveau d'étude inférieur du partenaire sexuel, la vérification de cette hypothèse se fera à partir des données relatives au même niveau d'étude et au niveau d'étude supérieur.

Figure 5 - Pourcentage de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA par rapport au niveau d'étude

Figure 5 - Pourcentage de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA par rapport au niveau d'étude

Cette hypothèse est confirmée pour l'échantillon des jeunes sexuellement actifs et infirmée pour l'échantillon des PVVIH. Nous réalisons que 25% des jeunes sexuellement actifs qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de niveau d'étude supérieur au leur courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 28.6% de ceux-là qui ont eu un partenaire de même niveau d'étude. Pour ce qui concerne les PVVIH, 75% de celles qui ont eu des partenaires de niveau d'étude supérieur au leur couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 62.5% de celles qui ont des partenaires de même niveau d'étude.

A partir de cette constatation, nous nous rendons compte que le fait d'avoir un niveau d'étude supérieur à celui de son partenaire sexuel n'est pas toujours une garantie d'être à l'abri de l'infection au VIH/SIDA.

8.6.- VÉRIFICATION DE LA CINQUIÈME HYPOTHÈSE SPÉCIFIQUE

« Autant que l'individu a eu des relations sexuelles avec une personne de niveau économique supérieur au sien autant qu'il court un risque plus élevé à l'infection au VIH/SIDA ».

Nous ne tenons pas compte ici de la situation économique réelle de nos sujets. Nous tenons compte seulement de l'écart qui existe entre leur situation économique et celle de leurs partenaires sexuels. La vérification de cette hypothèse sous-entend que le pourcentage des sujets qui courent un risque élevé à l'infection au VIH est plus élevé pour les sujets qui ont des relations avec des partenaires de situation économique plus favorisée qu'eux. Le rapport sera établi à partir des données relatives au même niveau économique et au niveau économique supérieur du partenaire sexuel. La vérification de cette hypothèse se fera à partir des données de la figure 6.

Figure 6-Pourcentage de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA par rapport au niveau économique

Au niveau de l'échantillon de la population des jeunes sexuellement actifs, 36.4% des jeunes qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de même niveau économique qu'eux courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 27.6 de ceux qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de niveau économique supérieur au leur.

La tendance est renversée au niveau de la population des PVVIH, car 62.5% de ces sujets qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de même niveau économique qu'eux couraient un risque élevé à l'infection au VIH contre 75% de celles qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de niveau économique supérieur au leur.

En fonction de ces données l'hypothèse selon laquelle « Autant que l'individu a eu des relations sexuelles avec une personne de niveau économique supérieur au sien autant qu'il court un risques plus élevé à l'infection au VIH/SIDA » est infirmée pour l'échantillon des jeunes sexuellement actifs et confirmée pour l'échantillon des PVVIH.

Toutefois, notre recherche a confirmée l'évidence selon laquelle les jeunes qui ont des relations sexuelles qui s'expliquent par des motifs économiques courent de sérieux risques à l'infection au VIH/SIDA. Car le risque élevé à l'infection au VIH est à 42.8% pour les jeunes sexuellement actifs qui ont eu des relations sexuelles qui s'expliquent à partir des motifs économiques contre 30.8% pour l'ensemble de cet échantillon.

Pour ce qui concerne les PVVIH, il est à 75% dans les deux cas pour ceux qui couraient un risque élevé à l'infection au VIH, ce qui revient à dire que le fait d'avoir eu des relations sexuelles pour des motifs économique avait vivement exposé ces sujet au risque à l'infection au VIH/SIDA. D'ailleurs, il faut rappeler que 50% des PVVIH ont eu des relations avec un partenaire sexuel qui s'explique par des motifs économiques.

8.1.- LIMITES ET REMARQUES

Tenant compte des divers obstacles rencontrés, nous nous rendons compte que notre recherche ne nous a pas nous permis de faire des généralisations. Les limites de notre recherche s'expliquent à plusieurs niveaux. D'abord le fait de donner à des sujets un questionnaire à remplir ne nous garantit pas la fiabilité des données recueillies. De plus, il serait important pour que l'on ait eu certaines entrevues avec les sujets. Malheureusement le dispositif que nous avons prévu ne nous a pas permis de procéder ainsi. En dernier lieu, nous devons souligner que la complexité de notre sujet nous a rendu le travail de terrain un peu ardu. Car la sexualité revêt encore un aspect tabou dans notre société. Aborder des sujets d'ordre sexuel avec des jeunes sexuellement actifs n'a pas été une chose aussi facile, voire de chercher à comprendre le comportement sexuel des PVVIH préalablement à leur infection. Voilà pourquoi nous avons choisi d'administrer des questionnaires anonymes, ce qui à notre avis pourrait mieux nous permettre de compiler les données qui nous seraient utiles dans le cadre de notre recherche.

Nous estimons que les résultats de cette recherche ne serviront qu'à titre indicatif pour d'autres recherches qui devraient se réaliser dans le domaine de la sexualité, notamment sur les facteurs liés au risque à l'infection au VIH/SIDA. Ce qui nous a orienté tout au cours du cheminement de notre travail c'était d'arriver à vérifier empiriquement certaines évidences par rapport au comportement sexuel de manière globale, au risque à l'infection au VIH/SIDA de manière particulière.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

En dépit du fait que notre hypothèse principale n'a pas été confirmée pour les deux échantillons, ce travail nous a permis de circonscrire les principaux facteurs qui rentrent en ligne de compte dans l'adoption d'un comportement sexuel à risque. En effet, nous savons à quel point les jeunes sont vulnérables à l'infection au VIH/SIDA. Contre toute évidence, le fait pour quelqu'un d'avoir un comportement sexuel plus ou moins autonome n'est pas un critère qui l'épargne du risque à l'infection au VIH/SIDA. Le traitement des données lors de la phase empirique de notre travail a prouvé combien des gens ayant un comportement sexuel très autonome courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA et d'autres qui adoptent un comportement sexuel non autonome et ne courent aucun risque à l'infection au VIH/SIDA.

La confrontation de nos hypothèses a prouvé que la structuration familiale et les pratiques religieuses influent grandement sur le risque à l'infection au VIH/SIDA. De plus contre toute évidence, les jeunes de sexe masculin courent un risque plus élevé à l'infection au VIH/SIDA que ceux de sexe féminin. D'ailleurs c'est seulement dans le cas de ces trois (3) hypothèses que les données relatives aux jeunes sexuellement actifs sont plus ou moins concordantes à celles des PVVIH.

Les données que nous avons compilées révèlent que le VIH/SIDA n'est pas une simple maladie bio-médicale. Il est avant tout un phénomène social qui s'explique par des comportements adoptés résultant du mode de fonctionnement de la société. Même lorsque toutes les couches sociales sont concernées par le VIH/SIDA, nous réalisons que l'infection au VIH/SIDA c'est quelque chose de prévisible. Les données de l'échantillon des PVVIH sont très révélatrices en ce domaine, vu que 75% de cet échantillon couraient un risque élevé à l'infection au VIH préalablement à leur séropositivité. Ceci nous amène à déduire que les 16 jeunes sexuellement actifs, soit 30.8% de cet échantillon, qui ont un comportement sexuel à un niveau de risque élevé à l'infection au VIH sont concrètement à un danger réel d'être infecté par le VIH/SIDA

La réalité est vraiment triste pour les jeunes de notre échantillon que nous avons pris au hasard à Nérette (Pétion-Ville) en fonction des critères que nous avons préalablement définis. Nous nous rendons compte que plus de 30% de cet échantillon sont vraiment menacés d'être atteints du SIDA, une maladie qui reste jusqu'à maintenant incurable, en dépit des progrès de la médecine permettant d'arriver à augmenter la durée de vie des PVVIH. D'ailleurs, nous ignorons le statut sérologique de ces sujets.

Parmi les facteurs déterminants du niveau de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA, il faut noter surtout, les pratiques religieuses qui génèrent des interdits, le fait pour l'individu d'avoir des relations sexuelles qui s'expliquent par des motifs d'ordre économique et le machiste. Pour ce qui concerne la plus grande vulnérabilité des hommes à l'infection au VIH/SIDA que notre enquête a révélée, il convient de préciser que ces derniers font usage arbitrairement de leur supériorité à leur propre détriment.

Comme il a été prouvé à travers l'enquête réalisée par World Relief, la population protestante a une vie sexuelle très active. Notre recherche nous a permis de confirmer ce fait. De plus, notre recherche prouve qu'elle fait partie des catégories de personnes les plus à risque à l'infection au VIH/SIDA. Par conséquent, nous réalisons combien les interdits religieux ne sont pas vraiment suivis. Donc, il y a une certaine inadéquation entre les exigences sociales à ce niveau et le comportement sexuel adopté par l'individu. Il devient impérieux pour la société, par ses lois et ses institutions d'assumer ses responsabilités dans le respect de l'intégrité psychique de ses membres en travaillant pour le plein épanouissement de ceux-ci.

Nous sommes obligé de nous poser cette question et de la laisser à la réflexion des autorités ecclésiastiques : « La mission première de l'église n'est-elle pas d'assurer le bien-être physique et psychique de l'individu ? » Le mot de Montesquieu dans ses cahiers nous vient à l'esprit en abordant ce terme : « Si je savais quelque chose utile à ma famille, et qui ne le fut pas à ma patrie, je chercherais à l'oublier. Si je savais quelque chose utile à ma patrie et qui fut préjudiciable à l'Europe, ou bien qui fut utile à l'Europe et préjudiciable au genre humain, je la regarderai comme un crime. »131(*) Ainsi, au lieu de contraindre l'individu à adopter un comportement qu'il ne va pas vraiment adopter, il serait mieux de le laisser avec sa volonté pour choisir de faire ce que bon lui semble. D'où l'importance de développer une éducation de la liberté en matière de la sexualité. Comment pourrait-on prétendre préparer des gens à vivre une vie heureuse dans un paradis qui n'existe pas encore en travaillant à leur destruction par rapport à une morale chrétienne qui n'est pas adaptée à leur réalité présente ?

Les données recueillies à travers ce travail ont prouvé combien les structures traditionnelles qui détiennent les moyens de répressions, notamment l'église et la famille ont failli à leur mission. Pour ce qui concerne la famille, autant qu'il y a la présence des deux parents c'est autant que l'exercice de l'autorité se ferait mieux. Nous réalisons que l'exercice de cette autorité n'est pas au profit des jeunes. Car les individus qui proviennent des familles monoparentales sont moins à risque à l'infection au VIH/SIDA que ceux qui proviennent des familles biparentales. D'ailleurs ce fait a été prouvé dans le cas des deux échantillons, ce qui prouve que la tendance n'est pas changée ni en fonction d'espace géographique ni en fonction du temps. Il en est de même pour le cas des adhérents au protestantisme. Ceci dit, le degré du risque à l'infection au VIH/SIDA est surtout à rechercher à travers les structures traditionnelles qui ne tiennent pas compte des nouvelles données.

Nous avons réalisé que le niveau de risque à l'infection au VIH/SIDA résulte en partie d'une éducation sexuelle inefficiente ou du moins de son inexistence. D'ailleurs, le fait pour les gens qui ont eu la possibilité d'aborder des sujets relatifs à la sexualité à leurs parents de se trouver exposé à un risque plus ou moins élevé à l'infection au VIH/SIDA est bien la preuve de cette inefficience de l'éducation sexuelle. Transmettre des connaissances à d'autres gens sous-entend que l'on a une certaine formation. Probablement, les parents qui abordent des sujets relatifs à la sexualité à leurs enfants n'ont pas vraiment de connaissances approfondies par rapport à l'existence du VIH/SIDA et des moyens pour s'en protéger. Le rapport de l'EMMUS III est très pertinent en ce sens.

De plus, contrairement à ce qu'on pourrait croire, une supériorité sur le plan socio-économique de l'individu par rapport à son partenaire sexuel n'est pas toujours un signe de la possibilité pour ce dernier d'avoir un comportement sexuel sécuritaire. Il arrive que dans certains cas, l'individu se sert abusivement de sa supériorité à son propre détriment. Le fait pour un jeune d'avoir des relations sexuelles avec quelqu'un de niveau socio-économique supérieur au sien n'est pas un facteur déterminant du risque à l'infection au VIH/SIDA. Mais le risque se pose surtout quand les relations sexuelles se font pour des intérêts économiques. Quand les relations sexuelles se font sur cette base, l'individu n'a pas vraiment la possibilité de négocier les conditions dans lesquelles il devrait en avoir. Celui qui détient donc le monopole économique se met en position de domination.

A partir de cette réalité, nous tenons à faire ces recommandations :

1- Il est impérieux de pousser les recherches dans le domaine médical en vue de parvenir à mettre en place un vaccin Anti-VIH, c'est-à-dire un vaccin que l'on puisse injecter à chaque personne en vue de la protéger contre l'éventualité d'une infection au VIH/SIDA. Il convient donc de trouver un moyen de renforcer le système immunitaire de l'homme en prévention de l'attaque du VIH. A partir de là, la sexualité ne serait plus placée sous le signe du risque. Les jeunes deviendraient plus autonomes dans l'orientation à donner à leurs comportements sexuels. Le mythe selon lequel le SIDA est considéré par certains jeunes comme ``Syndrome Inventé pour Décourager les Amoureux'' serait banni. Par ailleurs, il serait important que la science médicale parvienne à mettre en place des instruments pouvant détecter le VIH sitôt qu'il a été contracté par l'individu au lieu de devoir attendre trois mois pour le faire.

2- En attendant d'arriver à la mise en place de ce vaccin, il est important de continuer les recherches dans le champ du social pour chercher à mieux cerner les différents facteurs qui rentrent en ligne de compte dans la propagation du VIH/SIDA afin d'agir sur eux, ce qui permettra d'arriver tout au moins à une diminution au niveau du taux de prévalence du VIH/SIDA au sein de la population. Notre travail nous a permis de réaliser qu'on pourrait obtenir de meilleurs résultats en envisageant un cycle de recherche longitudinale dans une perspective d'histoire de vie à partir d'un protocole de recherche - action. Pour cela, on peut toujours procéder à l'administration des questionnaires qui permettront d'être en possession des informations préliminaires, ensuite on peut passer à des séries d'entretien qui porteront spécifiquement sur les données fournies par les sujets à travers le questionnaire rempli préalablement avec leur identification. En terme de faisabilité, les institutions qui travaillent dans le domaine de la lutte contre le VIH/SIDA et qui offrent un service de proximité aux PVVIH et aux jeunes sexuellement actifs sont beaucoup plus habilitées à réaliser un tel travail.

3- Nous devons comprendre qu'une lutte contre la propagation du VIH/SIDA requiert une action multisectorielle. Du côté des autorités gouvernementales, il ne doit pas être seulement un sujet de préoccupation pour le ministère de la santé publique, il requiert la concentration des forces de tout le gouvernement. Car il est aussi l'affaire du ministère des affaires sociales, du ministère de l'éducation nationale, du ministère du commerce et du ministère de la planification pour ne citer que ceux-là. Le secteur privé des affaires doit s'impliquer à fond dans la lutte contre le VIH/SIDA, vu qu'il entraîne une décapitalisation et la disparition des ressources humaines. Il devient donc important de créer un consortium pour voir quelle réplique on peut apporter au VIH. La possibilité de la mise en place d'une équipe pluridisciplinaire composée du médecin, du psychologue, du travailleur social, du juriste, de l'entrepreneur, du pasteur et du prêtre doit être envisagée.

4- Tout en prônant les principes de la morale chrétienne qui se fondent sur l'abstinence et la fidélité, il serait important que les églises chrétiennes libéralisent la sexualité. Par conséquent, le discours tenu sur ce sujet devrait être plus ou moins balancé. Les jeunes ne devraient pas se trouver face à la contrainte d'adopter tel comportement sexuel donné. Au contraire, celui-ci devrait être l'objet d'un choix personnel. Pour cela, en tant qu'agent de socialisation et organe de transmission des connaissances, l'église devrait aider les jeunes à adopter de meilleurs comportements sexuels en mettant à leur disposition toutes les informations relatives à la sexualité en vue de les responsabiliser sur leurs comportements sexuels. Ce qui est important c'est surtout de développer la capacité de s'accommoder à une situation donnée. Car les diverses données prouvent qu'un pourcentage considérable de jeunes qui adhèrent au christianisme a une vie sexuelle très active. Si en dépit des sanctions prises contre certains jeunes faisant face à cette situation, la tendance pour ces derniers d'avoir des relations sexuelles préconjugales persiste, l'église devrait avoir un discours en matière de sexualité axé sur le sexe sécuritaire et sur le comportement sexuel responsable au lieu sur des interdits. Il reviendrait donc en dernier ressort aux jeunes de faire leur propre choix en ce domaine. En ce sens, il est important qu'on oriente les jeunes vers une autorégulation de leurs comportements sexuels.

5- La famille, en tant que le système de base de la société, l'agent de socialisation par excellence, devrait s'impliquer davantage dans la lutte contre le VIH/SIDA. Elle a donc un rôle très important à jouer par rapport à l'adoption d'un comportement sexuel sécuritaire. Pour pouvoir mieux remplir cette mission, il importe qu'elle dispose des moyens nécessaires. Tenant compte de l'ignorance de bon nombre de parents autour de la sexualité et de la problématique du VIH/SIDA, les institutions oeuvrant dans la lutte contre le VIH/SIDA devraient orienter une partie de leurs actions vers les parents afin de les doter des compétences nécessaires pour pouvoir aborder très tôt avec leurs enfants des sujets relatifs à la sexualité. Donc une éducation sexuelle efficiente à la base s'avère nécessaire.

6- Tout comme la famille et l'église, l'école devrait jouer son rôle dans la lutte contre le VIH/SIDA. En ce sens, un cours d'éducation à la sexualité devrait être inscrit dans le programme scolaire du fondamental à l'université. L'intervention des autorités étatiques s'avère indispensables pour une régulation de cet aspect de l'éducation qui n'est pas pris en considération. Il est temps que l'éducation ne se réduise pas au simple apprentissage de la lecture ou de l'écriture, mais qu'elle prépare l'individu à avoir un meilleur comportement visant son bien-être et celui d'autrui.

7- Enfin, tout programme de lutte contre le VIH/SIDA doit envisager avant tout d'aider les gens à avoir une certaine autonomie financière, ce qui leur permettrait de satisfaire leurs besoins personnellement sans avoir à compter sur une personne quelconque qui peut profiter de l'occasion pour les exploiter selon leur gré. En conséquence une politique de création d'emploi doit être envisagée à l'échelle nationale. Ceci demande l'implication des autorités gouvernementales, du secteur privé et des institutions internationales. D'ailleurs une partie des fonds destinés à la lutte contre le VIH/SIDA devrait être investi dans de tels projets. D'où l'importance pour les institutions travaillant dans la lutte contre le VIH/SIDA d'entreprendre une lutte visant la réduction du chômage et l'accès au service de base par les couches sociales les moins fortunées.

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42. PHILIPPE, Jorès, Introduction à la Psychanalyse, Faculté des Sciences

Humaines, octobre 2004.

43. Portelance, C., Relation d'aide et amour de Soi, 2e CRAM, Montréal

(Québec), 1991.

44. REICH, Wilhelm, L'Irruption de la morale : Etude des origines compulsives

du caractère de la morale sexuelle, Petite Bibliothèque

Payot, Paris, 1972.

45. Rocher, Guy, Introduction à la sociologie générale. 1, L'action sociale,

Editions Hurtubise HMH, Montréal, 1969.

46. TOUSSAINT, H., Psychanalyse sociale, Religion et Politique : Lire Erich

Fromm en Haïti, Deschamps, Port-au-prince, 2003.

47. TORDJMAN, Gilbert, Réalités et problèmes de la vie sexuelle - Adolescents,

Hachette, Paris, 1978.

48. TREMBLAY, M., L'Adaptation humaine : un processus biopsychosocial à

découvrir, Saint Martin, Montréal (Québec), 1994.

49. Van Pelt, Nancy, Pour le meilleur et pour la vie, Vie et Santé, Dammarie les

Lys Cedex, 1987.

50. VERGOTE, Antoine, Psychologie religieuse, Collection Psychologie et Sciences

humaines, Charles Dessart, Bruxelles, 1966.

51. VOLANT, Eric et coll., Les Risques et la mort, Méridien, Québec, 1996.

52. WEBER, Max, L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme, collection

Recherches en Sciences Humaines, Librairie Plon,

Paris, 1964.

Revues et Rapports

1. CRD, Rapport inventaire des services VIH/SIDA offerts aux jeunes de 10 à

24 ans en Haïti préparé par Calixte Clérismé.

2. EMMUS-III, Haïti 2000.

3. FAUCHER, Jean-Marie, Force et vulnérabilité in Revue semestrielle de

psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines

``Adolescence : Sexualité et Sida'' coordonnée par

Françoise Weil-Halpern Olivier Ouvry, autonome

1999, tome 17, no 2, Editions GREUPP

4. Family Health International/AIDSCAP, Evaluation qualitative des connaissances,

attitudes et comportements concernant les MST/SIDA

en Haïti, Synthèse globale par Calixte Clérismé.

5. FORAY, Philippe, Revue du Centre de Recherche en Éducation de

l'Université Jean Monnet à Saint-Étienne, n°17,

"Éducation et collectivité" responsabilité de décembre

1999.

6. GÉNÉCÉ, E. et EUSTACHE, L., Impact, Le SIDA en Haïti, vol. 1, No 2

7. Institut haïtien de l'enfance, Evaluation du programme de contrôle et de

prevention Centre pour le Développement et le Santé

(CDS), décembre 1995.

8. Lauru, Didier, La folie de toucher in Revue semestrielle de

psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines

``Adolescence : Sexualité et Sida''. coordonnée par

Françoise Weil-Halpern et Olivier Ouvry, autonome

1999, tome 17, no 2, Editions GREUPP.

9. MSSP, Unité de contrôle et de coordination du programme

national lutte contre le VIH/SIDA, Dépistage volontaire

du VIH, Manuel du conseiller, juillet 2004.

10. NATIONS UNIES, Département des affaires économiques et sociales,

Population, Développement et VIH/SIDA et leur rapport

avec la pauvreté, New York, 2005.

11. NATIONS UNIES, résolution adoptée par l'Assemblée générale, 60/262.

Déclaration politique sur le VIH/SIDA, 87e séance

plénière, 2 juin 2006.

12. ONUSIDA, Impact économique du VIH/SIDA en Haïti, secteur par

secteur. Analyse de la réponse préparée par Colette

VILGRAINE, décembre 2006,

13. ONUSIDA, Rapport sur l'épidémie mondiale de VIH/SIDA, juillet

2002.

14. Population Reports, Volume XXIX, numéro 3, Les jeunes et le VIH/SIDA,

Automne 2001Série L, Numéro 12, Problèmes

mondiaux de santé

15. POZ, Rapport sur la Journée de réflexion : La réponse

chrétienne au VIH/SIDA, décembre 2002.

16. RIZZO, Nino, Flirt avec la mort in Revue semestrielle de

psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines

``Adolescence : Sexualité et Sida'' coordonnée par

Françoise Weil-Halpern et Olivier Ouvry, autonome

1999, tome 17, no 2, Editions GREUPP.

17. RWENGE, Mburano, Facteurs contextuels des comportements sexuels :

Le cas des jeunes de la ville de Bamenda (Caméroune),

Institut de Formation et de Recherche Démographiques,

(IFORD), Yaoundé/Cameroun, octobre 1999.

18. UNFPA, L'Etat de la population mondiale 2002, Le VIH/SIDA et la

pauvreté.

19. UNICEF, La situation en Haïti, un défi pour les enfants, article publié le

27 novembre 2006.

20. World Relief, Enquête sur les connaissances, attitudes et comportements des

jeunes protestants par rapport à la sexualité réalisée dans

l'aire métropolitaine de Port-au-prince, Mai 2004.

Sites d'internet consultées

1. LARIVEY, Michelle, "La conquête de l'autonomie", Magazine électronique ``La lettre du psy'', vol. 5, no 2, février 2001.

2. www.ids.ac.uk/bridge.

3. www.haiticulture.ch, 2004.

4.www.psychanalyse.lu.

5. www.stmarchaiti.com

6. Carignan, Pauline in PetitMonde.com, Août 2006.

ANNEXE A - QUESTIONNAIRE DESTINÉ AUX PVVIH

Fè yon ti Kwa Nan tout kazye ki koresponn ak reyalite vi ou e bay presizyon tout kote sa nesesè.

1. Sèks Gason ? Fanm ?

2. Tranch laj a) pi piti ke 15 an ? b) 15 - 20 an? c) 20 - 25 ans ? d) 25 - 30 an ? e) pi plis ke 30an?

3. Kondisyon matrimonial a)Selibatè ? b) Marye ? c) Plase ? d) divòse ou separe ? e) vef ?

4. Nan laj 12 pou rive 15 an ou te viv avèk : a) Manman'w b) Papa'w ? c) Manman'w ak papa'w ?

d) Grann ou ? e)Yon lòt moun ? presize ki yès li ye ..................

5. Ki nivo etid mmanman'w? a) li pat ale lekòl ? b) primè ? c) segondè ? d) inivèsitè ?

6. Ki nivo etid papa'w? a) li pat ale lekòl ? b) primè ? c) segondè ? d) inivèsitè ?

7. Ki relijyon manman'w? a) Katolik ? b) Pwotestan ? c) Vodouyizan ? d) okenn ? e) lòt relijyon? presize .........

8. Ki relijyon papa'w? a) Katolik? b) Pwotestan ? c) Vodouyizan ? d) okenn ? e) lòt relijyon? presize .........

9. Ki relijyon ou? a) Katolik ? b) Pwotestan ? c) Vodouyizan ? d) lòt relijyon ? presize .......

10. Ki nivo etid ou: a ) primè jiska 9e A.F ? b) 3e jiska filo ? c) inivèsitè ? d) m' pat ale lekòl ?

11. Ki yès ki te peye lekòl ou? a) paran ou ? b) matant ou tonton'w ? c) yon gran frè ou yon gran sè ?

d)yon lòt moun ? presize lyen ou gen avèk li...................

12. Eske ou gen pwofesyon? a) wi ? b) non ?

12.1- Si wi, kisa ? .............................................

13. Eske w'ap travay ? a) wi ? b) non ?

13.1- Si wi kisa w'ap fè kounye a kòm aktivite ?....................................................................

14. Ki nivo ekonomik ou? a) mwen gen bon mwayen ? b) mwen gen yon ti mwayen ?

c) m'ap fè efò pou viv ? d) mwen pa gen okenn mwayen menm ?

15. Ki nivo ekonomik moun ou konn gen relasyon seksyèl yo? a) yo gen bon mwayen ?

b) yo gen yon ti mwayen ? c) y'ap fè efò pou viv ? d) yo pa gen okenn mwayen

menm ?

16. Ki nivo etid moun ou konn gen relasyon seksyèl yo: a ) primè ? b) segondè ? c) inivèsitè ? d) analfabèt?

17. Nan ki laj ou te kòmanse fè bagay?

a) avan 14 an ? b) 14-15 an ? c) 16-17 an ? d)18-19 an ? e) 20 an e plis ?

18. Depi kilè ou aprann ou enfekte? R......................

19. Nan ki sikonstans ou te enfekte? R - Nan fè bagay avèk

a) mennaj mwen ? b) yon lòt moun ? Kiyès li ye? ...........................

20. Ki sa moun ou te premye fè bagay avèk li a te ye pou ou? a) mennaj mwen ? b) yon bon zanmi mwen ? c) yon moun mwen te rankontre pa okazyon? d) yon moun nan fanmi mwen

21. Mwen te fè bagay pou premyè fwa paske : a)mwen te vle swiv lòt zanmi ? b)mwen pat vle mennaj mwen fè kont avèk mwen ? c) mwen te santi mwen pare pou sa ? d) pou patnè a te ka bon mwen yon bagay mwen te bezwen ?

22. Eske ou konn negosye nan ki kondisyon pou ou fè bagay? a) pafwa ? b) souvan ? c) jamè ?

23. Eske ou konn kondwi plizyè mennaj an menm tan? a) wi ? b) non ?

23.1- Si wi poukisa? a) yon sèl patnè pa rive satisfè mwen ? b) mwen t'ap fè fas ak sitiyasyon ekonomik difisil ?

c)Mwen pa santi mwen ka di yon moun ki apwoche mwen non ? d) mwen te vle fè lòt

esperyans ?

24. Konbyen moun ou te konnen nan vi ou avan ou te enfekte ? a) yon sèl? a) 2 ? c) 3? d) 4? e) 5ou plis?

25. Ki diferans laj ki genyen ant ou menm ak moun ou konn antre nan relasyon seksyèl? a)menm tranch laj ?

b) pi piti ke mwen ? c) pi gran ke mwen de 5 - 10 an ? d) pi gran ke mwen de 10 -

15 an ? e)plis ke 15 an pase'm ?

26. Eske ou te o kouran ke yon moun ou konn gen relasyon seksyèl avèk li te konn fè bagay avèk lòt moun?

a) wi ? b) non ?

26.1- Si wi, poukisa ou dakò toujou gen relasyon seksyèl avèk li ?

Paske a) mwen renmen li ? b) mwen pa ka bali kèk bagay li bezwen ? c) se li k'ap

ede'm ? d) mwen pa toujou disponib pou'm fè bagay avèk li ? e) li fè mwen menas ?

27. Eske ou te konn gen abitid pale de sèks avèk paran'w? a) Wi ? b)Non ?

27.1- Si wi, avèk ki yès ou te pi alèz pou fè sa?

a) Manman'm ? b) papa'm? c) yon lòt moun ki te reskonsab mwen ?

28. Eske ou te konn tande pale de maladi moun pran nan fè bagay? a) Wi ? b) Non ?

29. Eske ou te konn kòman pou te pwoteje'w kont maladi sa yo? ) Wi ? b) Non ?

30. Eske ou te konn sèvi ak kapòt ? a) toujou ? b) pafwa ? c) jamè ?

30.1- Si pa toujou, poukisa?

a)M' pa t' renmen li ? b) m' pa t' konn jwenn? c)m' pa t' konn empòtans li?

d)patnè a pat vle ?

30.2- Si se patnè a ki pat vle poukisa ou te aksepte? a) pou li pat fè kont avèk mwen ?

b) paske mwen renmen li ?

c) mwen pa santi mwen te ka diskite de bagay sa avèk li? d) mwen pat bay sa valè ?

31. Kisa ki konn fè ou chwazi gen relasyon avèk yon moun ? Paske : a) se moun sa paran'm te vle pou mwen ? b) se yon moun ki te ka ede mwen ? c) mwen te renmen li?

d) zanmi mwen yo te vle li pou mwen? e) li te mande èd ?

32. Mwen konn pa vle antre nan relasyon avèk yon moun a) pou paran mwen pa blame'm ?

b) pa rapò ak prensip legliz mwen mache a ? c) paske mwen pa renmen li ? d) pou tèt

sa lòt moun ka di ?

33. Eske ou te fyè de tout moun ou te konn gen relasyon seksyèl? a) Wi? b) Non ?

34. Eske lè ou gen anvi ou konn chèche okazyon pou patnè ou a ka fè bagay avèk ou?

a) souvan ? b) pafwa ? c) jamè ?

35. Eske ou konn rive pran desizyon pou pa fè bagay avèk patnè ou a pou yon rezon ou yon lòt?

a) souvan ? b) pafwa ? c) jamè ?

36. Eske ou konn santi ou wont kèk zanmi ou fanmi lè ou fini fè bagay avèk yon moun ? a) Wi ? b) Non ?

37. Lè ou aprann ou enfekte, eske ou kontinye fè bagay ak lòt moun? a) Wi ? b) Non ?

37.1. Si wi, eske ou sèvi ak kapòt? a) toujou? b) pafwa? c) jamè?

TRADUCTION FRANÇAISE DU QUESTIONNAIRE DESTINÉ AUX PVVIH

Cochez tous les casiers correspondant à votre réalité de vie et donnez les précisions si

nécessaires.

1- Sexe a) homme ? b) femme?

2- Tranche d'âge a) moins de 15 ans? b) 15 - 19ans? c) 20 - 24ans ? d) 25 - 29ans e) 30ans et plus ?

3- Condition matrimoniale a) célibataire ? b) marié ? c) plase ? d) divorcé ou séparé? e) veuf ?

4- De 12 à 15ans, tu a vécu en compagnie de : a) ta mère ? b) ton père ? c) ton père et ta mere

d)ton père et ta mère? d) ta grand'mère? e) quelqu'un d'autre ? Précises qui il est ..........................

5- Quel est le niveau d'étude de ta mère ? a) analphabète? b) primaire ? c) secondaire? d) universitaire?

6- Quel est le niveau d'étude de ton père ? a) analphabète? b) primaire ? c) secondaire? d) universitaire?

7- Quelle est l'appartenance religieuse de ta mère ? a) catholique? b) protestante? c) vodouisant?

d) aucune? e) autre? Précise-en.......................

8- Quelle est l'appartenance religieuse de ton père? a) catholique? b) protestant? c) vodouisant?

d) aucune? e) autre? Précise-en.......................

9- Quelle est ton appartenance religieuse? a) catholique? b) protestante? c) vodouisant?

d) aucune? e) autre? Précise-en.......................

10- Quel est ton niveau d'étude ? a)primaire jusqu'à 9e AF.? b)3ème à la philo ? c) universitaire? a) analphabète?

11- Qui avait la responsabilité de votre écolage? a) Tes parents ? b) ton oncle ou ta tante ? c) un grand frère

ou une grande soeur ? d) quelqu'un d'autre? précises qui il est ..............................

12- As-tu une profession ? a) oui? b) non?

12.1- Si oui, quelle est ta profession ? R- ............................................

13- As-tu un emploi ? a) oui? b) non?

13.1- Si oui, tu fais quoi comme activité ? R- .......................................

14- Quel est ton niveau économique ?

a) très favorisé ? b) plus ou moins favorisé? c) défavorisé ? d) très défavorisé

15- Quel est le niveau économique de tes partenaires sexuels ?

a) très favorisé ? b) plus ou moins favorisé? c) défavorisé ? d) très défavorisé

16- Quel est le niveau d'étude de tes partenaires sexuels ? a) primaire ? b) secondaire? c) universitaire? d) analphabète?

17- A quel âge as-tu eu ta première expérience sexuelle?

a) moins de 14ans? b) 14 - 15ans? c) 16 - 17 ans ? d) 18 - 19 ans ? 20ans

et plus?

18- Depuis quand as-tu été informé de ta séropositivité ? R- .......................................

19- En quelle circonstance as-tu été infecté au VIH ? Dans des relations sexuelles avec :

a) mon amant ? b) quelqu'un d'autre ? Précises qui il est .................................

20- Quel lien as-tu eu avec ton premier partenaire sexuel ?

a) mon amant? b) un bon ami ? c) un partenaire d'occasion? d) un membre

de ma famille

21- J'ai eu ma première relation sexuelle par ce que : a) je voulais suivre d'autres amis? b) je ne voulais pas que mon amant rompre avec moi? c) j'ai réalisé que j'avais la maturité qu'il faut? d) je voulais recevoir quelque chose du partenaire ?

22- As-tu l'habitude de négocier tes relations sexuelles ? a) Parfois? b) Souvent?

c) Jamais?

23- Est-ce que tu as conduit plusieurs partenaires sexuels à la fois ? a) oui ? b) non?

23.1- Si oui, pourquoi? a) un seul partenaire n'arrive pas à me satisfaire? b) je faisais face à des situations

dificiles? c) je ne pouvais pas resister à l'approche d'un courtisan? d) Je voulais faire d'autres expériences

24- Combien de personnes as-tu connu dans ta vie avant d'être infecté a) un? a) 2 ? c) 3? d) 4? e) 5ou plus?

25- Quel est l'écart d'âge entre tes partenaires sexuels et toi? a) même tranche d'âge? b) moins âgé? c) âge

de 5 -10ans que moi? c) âge de10 - 15 ans que moi? d) âge de plus de 15 ans que

moi?

26- As-tu été informé que l'un de tes partenaires sexuels a eu des relations sexuels avec d'autres personnes ? a) oui ? b) non?

26.1- Si oui, pourquoi tu as accepté de continuer d'être en relation sexuel avec lui ? R- Par ce que

a) je l'aime? b) je ne peux pas lui procurer certaines choses qu'il a besoin ? c) c'est quelqu'un qui m'aide? d) Je ne suis pas toujours disponible pour avoir des rapports sexuels avec lui? e) il m'a fait des menaces?

27- As-tu eu l'habitude d'aborder des sujets relatifs à la sexualité à tes parents

a) oui ? b) non?

27.1- Si oui, avec qui te sentais-tu le plus à l'aise pour faire cela ?

a) ma mère ? b) mon père? c) quelqu'un d'autre qui avait ma responsabilité?

28- Entendais-tu parler des maladies sexuellement transmissibles ? a) oui? b) non?

29- Savais-tu comment t'en protéger? a) oui? b) non?

30- Faisais-tu usage du préservatif? a) toujours ? parfois? c) jamais?

30.1- Si pas toujours, pourquoi?

a) je ne l'appréciais pas? b) je ne le trouvais ? c) je ne savais pas son importance?

b) le partenaire ne voulait pas qu'on l'utilise?

30.2- Si c'est le partenaire qui ne voulait pas qu'on l'utilise, pourquoi tu as accepté ?

a) Pour éviter d'être en conflit avec lui? b) par ce que je l'aime ? c) j'ai réalisé que

je ne pouvais pas discuter de tels sujets avec lui? d) je ne donnais pas de

l'importance à un tel fait?

31- Qu'est-ce qui te pousse à avoir des relations avec une personne ? Par ce que c'est quelqu'un

a) voulu par mes parents? b) qui peut m'aider? c) que j'aime? d) voulu par

mes amis? e) qui m'a demandé de l'aide?

32- Je ne voulais pas avoir des relations avec une personne

a) pour éviter le blâme de mes parents? b) par rapport aux principes de mon

église? c) par ce que je ne l'aime pas? d) par rapport à ce qu'on pourrait dire de moi?.

33- Es-tu fier de toutes les personnes avec qui tu as eu des relations sexuelles ? a) oui?

b) non?

34- Quand tu as des desires sexuels, cherche-tu de l'occasion pour rentrer en relation sexuelle avec ton partenaire ?

a) souvent ? parfois? c) jamais?

35- Arrives-tu à prendre des décisions pour ne pas avoir des relations sexuelles avec ton partenaire pour

une raison ou une autre ? a) souvent ? parfois? c) jamais?

36- Est-ce qu'il arrive que tu éprouves de la honte auprès de tes proches ou tes amis après été en relation sexuelle avec une personne ? a) oui? b) non?

37- Après avoir été informé de ta séropositivité, continues-tu à avoir des rapports sexuels ?

a) oui? b) non?

37.1- Si oui, est-ce que tu fais usage du préservatif ? a) toujours ? parfois? c) jamais?

ANNEXE B - QUESTIONNAIRE DESTINÉ AUX JEUNES SEXUELLEMENT ACTIFS

Fè yon ti Kwa Nan tout kazye ki koresponn ak reyalite vi ou e bay presizyon tout kote sa nesesè.

1. Sèks Gason ? Fanm ?

2. Tranch laj a) pi piti ke 15 an ? b) 15 - 20 an? c) 20 - 25 ans ? d) 25 - 30 an ? e) pi plis ke 30an?

3. Kondisyon matrimonial a)Selibatè ? b) Marye ? c) Plase ? d) divòse ou separe ? e) vef ?

4. Nan laj 12 pou rive 15 an ou te viv avèk : a) Manman'w b) Papa'w ? c) Manman'w ak papa'w ?

d) Grann ou ? e)Yon lòt moun ? presize ki yès li ye ..................

5. Ki nivo etid mmanman'w? a) li pat ale lekòl ? b) primè ? c) segondè ? d) inivèsitè ?

6. Ki nivo etid papa'w? a) li pat ale lekòl ? b) primè ? c) segondè ? d) inivèsitè ?

7. Ki relijyon manman'w? a) Katolik ? b) Pwotestan ? c) Vodouyizan ? d) okenn ? e) lòt relijyon? presize .........

8. Ki relijyon papa'w? a) Katolik? b) Pwotestan ? c) Vodouyizan ? d) okenn ? e) lòt relijyon? presize .........

9. Ki relijyon ou? a) Katolik ? b) Pwotestan ? c) Vodouyizan ? d) lòt relijyon ? presize .......

10. Ki nivo etid ou: a ) primè jiska 9e A.F ? b) 3e jiska filo ? c) inivèsitè ? d) m' pat ale lekòl ?

11. Ki yès ki te peye lekòl ou? a) paran ou ? b) matant ou tonton'w ? c) yon gran frè ou yon gran sè ?

d)yon lòt moun ? presize lyen ou gen avèk li...................

12. Eske ou gen pwofesyon? a) wi ? b) non ?

12.1- Si wi, kisa ? .............................................

13. Eske w'ap travay ? a) wi ? b) non ?

13.1- Si wi kisa w'ap fè kounye a kòm aktivite ?....................................................................

14. Ki nivo ekonomik ou? a) mwen gen bon mwayen ? b) mwen gen yon ti mwayen ?

c) m'ap fè efò pou viv ? d) mwen pa gen okenn mwayen menm ?

15. Ki nivo ekonomik moun ou konn gen relasyon seksyèl yo? a) yo gen bon mwayen ?

b) yo gen yon ti mwayen ? c) y'ap fè efò pou viv ? d) yo pa gen okenn mwayen

menm ?

16. Ki nivo etid moun ou konn gen relasyon seksyèl yo: a ) primè ? b) segondè ? c) inivèsitè ? d) analfabèt?

17. Nan ki laj ou te kòmanse fè bagay?

a) avan 14 an ? b) 14-15 an ? c) 16-17 an ? d)18-19 an ? e) 20 an e plis ?

18. Kisa moun ou te premye fè bagay avèk li a te ye pou ou? a) mennaj mwen ? b) yon bon zanmi mwen ? c) yon moun mwen te rankontre pa okazyon? d) yon moun nan fanmi mwen

19. Mwen te fè bagay pou premyè fwa paske : a)mwen te vle swiv lòt zanmi ? b)mwen pat vle mennaj mwen fè kont avèk mwen ? c) mwen te santi mwen pare pou sa ? d) pou patnè a te ka bon mwen yon bagay mwen te bezwen ?

20. Eske ou konn negosye nan ki kondisyon pou ou fè bagay? a) pafwa ? b) souvan ? c) jamè ?

21. Eske ou konn kondwi plizyè mennaj an menm tan? a) wi ? b) non ?

21.1- Si wi poukisa? a) yon sèl patnè pa rive satisfè mwen ? b) mwen t'ap fè fas ak sitiyasyon ekonomik difisil ? c)Mwen pa santi mwen ka di yon moun ki apwoche mwen non ? d) mwen te vle fè lòt esperyans ?

22. Ki diferans laj ki genyen ant ou menm ak moun ou konn antre nan relasyon seksyèl? a)menm tranch laj ? b) pi piti ke mwen ? c) pi gran ke mwen de 5 - 10 an ? d) pi gran ke mwen de 10 - 15 an ? e)plis ke 15 an pase'm ?

23. Eske ou te o kouran ke yon moun ou konn gen relasyon seksyèl avèk li te konn fè bagay avèk lòt moun? a) wi ? b) non ?

23.1- Si wi, poukisa ou dakò toujou gen relasyon seksyèl avèk li ?

Paske a) mwen renmen li ? b) mwen pa ka bali kèk bagay li bezwen ? c) se li k'ap

ede'm ? d) mwen pa toujou disponib pou'm fè bagay avèk li ? e) li fè mwen menas ?

24. Eske ou te konn gen abitid pale de sèks avèk paran'w? a) Wi ? b)Non ?

24.1- Si wi, avèk ki yès ou te pi alèz pou fè sa?

a) Manman'm ? b) papa'm? c) yon lòt moun ki te reskonsab mwen ?

25. Eske ou te konn tande pale de maladi moun pran nan fè bagay? a) Wi ? b) Non ?

26. Eske ou te konn kòman pou te pwoteje'w kont maladi sa yo? ) Wi ? b) Non ?

27. Eske ou te konn sèvi ak kapòt ? a) toujou ? b) pafwa ? c) jamè ?

27.1- Si pa toujou, poukisa?

a)M' pa t' renmen li ? b) m' pa t' konn jwenn? c)m' pa t' konn empòtans li?

d)patnè a pat vle ?

27.2- Si se patnè a ki pat vle poukisa ou te aksepte? a) pou li pat fè kont avèk mwen ?

b) paske mwen renmen li ? c) mwen pa santi mwen te ka diskite de bagay sa avèk li?

d) mwen pat bay sa valè ?

28. Kisa ki konn fè ou chwazi gen relasyon avèk yon moun ? Paske : a) se moun sa paran'm te vle pou mwen ? b) se yon moun ki te ka ede mwen ? c) mwen te renmen li?

d) zanmi mwen yo te vle li pou mwen? e) li te mande èd ?

29. Mwen konn pa vle antre nan relasyon avèk yon moun a) pou paran mwen pa blame'm ?

b) pa rapò ak prensip legliz mwen mache a ? c) paske mwen pa renmen li ? d) pou tèt sa

lòt moun ka di ?

30. Eske ou te fyè de tout moun ou te konn gen relasyon seksyèl? a) Wi? b) Non ?

31. Eske lè ou gen anvi ou konn chèche okazyon pou patnè ou a ka fè bagay avèk ou?

a) souvan ? b) pafwa ? c) jamè ?

32. Eske ou konn rive pran desizyon pou pa fè bagay avèk patnè ou a pou yon rezon ou yon lòt? a) souvan ? b) pafwa ? c) jamè ?

33. Eske ou konn santi ou wont kèk zanmi ou fanmi lè ou fini fè bagay avèk yon moun ? a) Wi ? b) Non ?

TRADUCTION FRANÇAISE DU QUESTIONNAIRE DESTINÉ AUX JEUNES SEXUELLEMENTS ACTIFS

Cochez tous les casiers correspondant à votre réalité de vie et donnez les précisions si nécessaires.

1- Sexe a) homme ? b) femme?

2- Tranche d'âge a) moins de 15 ans? b) 15 - 19ans? c) 20 - 24ans ? d) 25 - 29ans e) 30ans et plus ?

3- Condition matrimoniale a) célibataire ? b) marié ? c) plase ? d) divorcé ou séparé? e) veuf ?

4- De 12 à 15ans, tu a vécu en compagnie de : a) ta mère ? b) ton père ? c) ton père et ta mere d)ton père et ta mère? d) ta grand'mère? e) quelqu'un d'autre ? Précises qui il est ..........................

5- Quel est le niveau d'étude de ta mère ? a) analphabète? b) primaire ? c) secondaire? d) universitaire?

6- Quel est le niveau d'étude de ton père ? a) analphabète? b) primaire ? c) secondaire? d) universitaire?

7- Quelle est l'appartenance religieuse de ta mère ? a) catholique? b) protestante? c) vodouisant? d) aucune? e) autre? Précise-en.......................

8- Quelle est l'appartenance religieuse de ton père? a) catholique? b) protestant? c) vodouisant? d) aucune? e) autre? Précise-en.......................

9- Quelle est ton appartenance religieuse? a) catholique? b) protestante? c) vodouisant? d) aucune? e) autre? Précise-en.......................

10- Quel est ton niveau d'étude ? a)primaire jusqu'à 9e AF.? b)3ème à la philo ? c) universitaire? a) analphabète?

11- Qui avait la responsabilité de votre écolage? a) Tes parents ? b) ton oncle ou ta tante ? c) un grand frère ou une grande soeur ? d) quelqu'un d'autre? précises qui il est ...........

12- As-tu une profession ? a) oui? b) non?

12.1- Si oui, quelle est ta profession ? R- ............................................

13- As-tu un emploi ? a) oui? b) non?

13.1- Si oui, tu fais quoi comme activité ? R- .......................................

14- Quel est ton niveau économique ?

a) très favorisé ? b) plus ou moins favorisé? c) défavorisé ? d) très défavorisé

15- Quel est le niveau économique de tes partenaires sexuels ?

a) très favorisé ? b) plus ou moins favorisé? c) défavorisé ? d) très défavorisé

16- Quel est le niveau d'étude de tes partenaires sexuels ? a) primaire ? b) secondaire? c) universitaire?

d) analphabète?

17- A quel âge as-tu eu ta première expérience sexuelle?

a) moins de 14ans? b) 14 - 15ans? c) 16 - 17 ans ? d) 18 - 19 ans ? 20ans

et plus?

18- Quel lien as-tu eu avec ton premier partenaire sexuel ?

a) mon amant? b) un bon ami ? c) un partenaire d'occasion? d) un

membre de ma famille

19- J'ai eu ma première relation sexuelle par ce que : a) je voulais suivre d'autres amis? b) je ne voulais pas que mon amant rompre avec moi? c) j'ai réalisé que j'avais la maturité qu'il faut? d) je voulais recevoir quelque chose du partenaire ?

20- As-tu l'habitude de négocier tes relations sexuelles ? a) Parfois? b) Souvent? c) Jamais?

21- Est-ce que tu as eu plusieurs partenaires sexuels à la fois ? a) oui ? b) non?

21.1- Si oui, pourquoi? a) un seul partenaire n'arrive pas à me satisfaire? b) je faisais face à des situations

dificiles? c) je ne pouvais pas resister à l'approche d'un courtisan? d) Je voulais faire d'autres expériences

22- Quel est l'écart d'âge entre tes partenaires sexuels et toi? a) même tranche d'âge? b) moins âgé? c) âge de 5 -10ans que moi? c) âge de10 - 15 ans que moi? d) âge de plus de 15 ans que moi?

23- As-tu été informé que l'un de tes partenaires sexuels a eu des relations sexuels avec d'autres personnes ? a) oui ? b) non?

23.1- Si oui, pourquoi tu as accepté de continuer d'être en relation sexuel avec lui ? R- Par ce que a) je l'aime? b) je ne peux pas lui procurer certaines choses qu'il a besoin ? c) c'est quelqu'un qui m'aide? d) Je ne suis pas toujours disponible pour avoir des rapports sexuels avec lui? e) il m'a fait des menaces?

24- As-tu eu l'habitude d'aborder des sujets relatifs à la sexualité à tes parents

a) oui ? b) non?

24.1- Si oui, avec qui te sentais-tu le plus à l'aise pour faire cela ?

a) ma mère ? b) mon père? c) quelqu'un d'autre qui avait ma responsabilité?

25- Entendais-tu parler des maladies sexuellement transmissibles ? a) oui? b) non?

26- Savais-tu comment t'en protéger? a) oui? b) non?

27- Faisais-tu usage du préservatif? a) toujours ? parfois? c) jamais?

27.1- Si pas toujours, pourquoi?

a) je ne l'appréciais pas? b) je ne le trouvais ? c) je ne savais pas son importance?

b) le partenaire ne voulait pas qu'on l'utilise?

27.2- Si c'est le partenaire qui ne voulait pas qu'on l'utilise, pourquoi tu as

accepté ?

a) Pour éviter d'être en conflit avec lui? b) par ce que je l'aime ? c) j'ai réalisé

que je ne pouvais pas discuter de tels sujets avec lui? d) je ne donnais pas de l'importance à un tel fait?

28- Qu'est-ce qui te pousse à avoir des relations avec une personne ? Par ce que c'est quelqu'un a) voulu par mes parents? b) qui peut m'aider? c) que j'aime? d) voulu par mes amis? e) qui m'a demandé de l'aide?

29- Je ne voulais pas avoir des relations avec une personne

a) pour éviter le blâme de mes parents? b) par rapport aux principes de mon église?

c) par ce que je ne l'aime pas? d) par rapport à ce qu'on pourrait dire de moi?.

30- Es-tu fier de toutes les personnes avec qui tu as eu des relations sexuelles ? a)

oui? b) non?

31- Quand tu as des désirs sexuels, cherche-tu de l'occasion pour rentrer en relation sexuelle

avec ton partenaire ?

a) souvent ? parfois? c) jamais?

32- Arrives-tu à prendre des décisions pour ne pas avoir des relations sexuelles avec ton partenaire pour une raison ou une autre ? a) souvent ? parfois? c) jamais?

33- Est-ce qu'il arrive que tu éprouves de la honte auprès de tes proches ou tes amis après avoir été en relation sexuelle avec une personne ? a) oui? b) non?

TABLE DES MATIÈRES

Introduction/Problématique...................................................................... 1

PREMIÈRE PARTIE : CADRE CONTEXTUEL

Chapitre1- LA PROBLÉMATIQUE DU VIH/SIDA........................................ . 5

1.1.- Définition et survol Historique............................................................. 5

1.2.- La problématique du VIH/SIDA à l'échelle national................................... 7

1.3.- Vulnérabilité des jeunes au VIH/SIDA.................................................... 9

1.4.- Voies de transmission du VIH/SIDA et facteurs de risque............................ 12

1.4.-a) Facteurs liés à la sexualité............................................................... 13

1.4.-b) Facteurs socio-économiques............................................................ 13

1.4.-c) facteurs biologiques...................................................................... 13

1.5.- Rapport entre situation socio-économique et l'infection au VIH/SIDA............ 14

1.6.- Impact du VIH/SIDA dans la jouissance sexuelle..................................... 15

DEUXIÈME PARTIE : CADRE THÉORIQUE

CHAPITRE 2- LE PROCESSUS DE SOCIALISATION /D'INDIVIDUATION.... 19

2.1.- Principaux agents de socialisation....................................................... 20

2.1.1.- La famille................................................................................ 20

2.1.2.- L'école.................................................................................. 24

2.1.3.- L'église.................................................................................. 25

2.1.4.- Le rôle des groupes de pairs........................................................... 27

2.1.5.- Le poids des mass medias.............................................................. 28

2.2.- Les mécanismes d'individuation........................................................ 29

CHAPITRE 3- LES STADES DU DÉVELOPPEMENT PSYCHOSOCIAL.......... 33

3.1.- Les huit stades du développement psychosocial...................................... 34

3.1-1.- Confiance versus Méfiance........................................................... 35

3.1.2- Autonomie versus Honte et doute...................................................... 36

3.1.3- Initiative versus Culpabilité............................................................. 36

3.1.4.- Créativité versus Infériorité........................................................... 36

3.1.5.- Identité versus confusion de rôles.................................................... . 37

3.1.6.- Intimité versus Isolement.............................................................. . 38

3.17.- Générativité versus Stagnation.......................................................... 39

3.1.8.- Intégrité versus Désespoir.............................................................. 40

3.2.- De la crise identitaire à l'acquisition de l'autonomie................................. . 41

CHAPITRE4 - THÉORIE DU DÉVELOPPEMENT PSYCHOSEXUEL DE FREUD 44

4.1.- Développement psychosexuel de l'individu............................................ 44

4.1.1.-Stade oral (0 - 1 an)...................................................................... 44

4.1.2.- Stade anal (1 - 3 ans).................................................................... 45

4.1.3.- Stade phallique (3 - 5 ans)............................................................. 45

4.1.4.- Stade de latence (6 - 12 ans)........................................................... 46

4.1.5.- L'Adolescence et ses particularités.................................................... 47

CHAPITRE 5 - DONNÉES THÉORIQUES RELATIVES À LA SEXUALITÉ........ 51

4.1.- L'excitation sexuelle et sa régulation.................................................... 51

4.2.- La place de la situation socio-économique dans l'adoption d'un

comportement sexuel............................................................................. 56

4.3.- Le comportement sexuel : symbole de résistance ou du compromis................ 59

4.4.- La place des valeurs à travers le choix d'un comportement sexuel.................. 60

4.5.- Les implications d'un comportement sexuel autonome............................... 62

TROISIÈME PARTIE : CADRE MÉTHODOLOGIQUE

CHAPITRE 6- DISPOSITIFS ET CONDITIONS DE LA RECHERCHE................ 66

6.1.- Rappel du thème de travail................................................................ 66

6.2.- Justifications................................................................................. 66

6.3.- Objectifs..................................................................................... 67

6.4.- Question de recherche...................................................................... 67

6.5.- Hypothèses de travail...................................................................... 67

6.5.1.- Hypothèse générale...................................................................... 67

6.5.2.- Hypothèses spécifiques................................................................... 67

6.6.- Opérationnalisation des variables......................................................... 68

6.6.1.- Variable dépendante : Risque à l'infection au VIH/SIDA........................... 68

6.6.2.- Variable indépendante : Autonomie sexuelle......................................... 69

6.6.1.- Autres variables à l'étude............................................................... 70

6.7.- choix de l'échantillon...................................................................... 70

6.8.- Instrument d'enquête........................................................................ 71

6.8.1.- Détails concernant l'élaboration des questionnaires................................. 71

6.9.- Réalité du travail de terrain et obstacle rencontrés..................................... 73

6.10.- Présentation des lieux de la recherche................................................... 74

6.10.1.- Nérette..................................................................................... 74

6.10.2.- Fondation Esther Boucicault Stanislas (FEBS)...................................... 75

6.10.2.1.- La ville de Saint - Marc............................................................... 76

6.10.2.2.- Organigramme de la FEBS......................................................... 77

6.10.2.3.-Axes d'intervention de la FEBS..................................................... 77

6.10.2.4.- Prise en charge des PVVIH.......................................................... 78

6.10.2.5.- Partenariat............................................................................. 79

CHAPITRE 7- TRAITEMENT DES DONNÉES ET PRÉSENTATION

DES RÉSULTATS............................................................................... 80

7.1.- Formule utilisée pour calculer le degré d'autonomie sexuelle....................... 80

7.2.- Formule utilisée pour calculer le niveau de risque à l'infection..................... 82

7.3.- Présentation des résultats par rapport aux différentes variables....................... 83

7.3.1.- Autonomie sexuelle par rapport au risque à l'infection au VIH................... 83

7.3.2.- Sexe et risque à l'infection au VIH..................................................... 85

7.3.3.- Pratiques religieuses et risque à l'infection au VIH................................... 86

7.3.4.- Structuration de la famille et risque à l'infection au VIH............................ 87

7.3.5.- Niveau académique et risque à l'infection au VIH................................... 89

7.3.6.- Niveau économique et risque à l'infection au VIH.................................. 91

CHAPITRE 8- VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES.................................... 93

8.2.- Vérification de l'hypothèse principale.................................................... 93

8.3.- Vérification de la première hypothèse spécifique...................................... 94

8.4.- Vérification de la deuxième hypothèse spécifique.................................... 94

8.5.- Vérification de la troisième hypothèse spécifique..................................... 95

8.6.- Vérification de la quatrième hypothèse spécifique.................................... 97

8.7.- Vérification de la cinquième hypothèse spécifique..................................... 98

8.1.- Limites et remarques préliminaires...................................................... 100

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS.............................................. 101

BIBLIOGRAPHIE.............................................................................. 107

ANNEXES

A- Questionnaires administré aux PVVIH (K.I.)

B- Questionnaire administré aux jeunes sexuellement actifs (K.J.)

* 1 Nations Unies, résolution adoptée par l'Assemblée générale, 60/262. Déclaration politique sur le VIH/SIDA, 87e séance plénière, 2 juin 2006.

* 2 Génécé, Eddy et Eustache, Laurent, Impact, Le SIDA en Haïti, vol. 1, No 2

* 3Gaillard, Eric M., Impact, Le SIDA en Haïti

* 4Population Reports, Volume XXIX, numéro 3, Les jeunes et le VIH/SIDA, Automne 2001Série L, Numéro 12, Problèmes mondiaux de santé

* 5 Nations Unies, Département des affaires économiques et sociales, Population, Développement et VIH/SIDA et leur rapport avec la pauvreté, New York, 2005.

* 6 Allgeier, A. R./ Allgeier, A. R./, Sexualité humaine: dimensions et interactions, Centre éducatif et culturel inc, Montréal, 1989, page 624.

* 7 Germain, Bernard et coll., La Sexualité, Regards actuels, éditions Etudes vivantes, Québec, 1990, page 190

* 8 Idem, page 189.

* 9 Rapport du POZ sur la Journée de réflexion : La réponse chrétienne au VIH/SIDA, décembre 2002.

* 10 ONUSIDA, Rapport sur l'épidémie mondiale de VIH/SIDA, juillet 2002.

* 11 Germain, Bernard et coll., La Sexualité, Regards actuels, éditions Etudes vivantes, Québec, 1990, page 191.

* 12 UNICEF, La situation en Haïti, un défi pour les enfants, article publié le 27 novembre 2006.

* 13 EMMUS-III, Haïti 2000.

* 14 Idem.

* 15 Idem.

* 16 Idem.

* 17 Idem.

* 18 Idem.

* 19 Population Report, Les Jeunes et le VIH/SIDA, Publié par le Population Information Program, Center for Communication Programs, The Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health,Volume XXIX, numéro 3, Automne 2001, Série L, Numéro 12, Problèmes mondiaux de santé.

* 20 EMMUS-III, 2000.

* 21 Otis, J. et coll. in Le SIDA : Aspects psychosociaux, culturels et éthiques sous la direction de Joseph Levy et Henri Cohen., Méridien, Québec, 1997, page 216.

* 22 Population Report, op. cité.

* 23 Idem.

* 24Rapport du POZ sur la Journée de réflexion : La réponse chrétienne au VIH/SIDA, décembre 2002.

* 25 Otis et coll. et collaborateurs , op. cité, page 211.

* 26 Idem, page 216.

* 27 CRD, Rapport inventaire des services VIH/SIDA offerts aux jeunes de 10 à 24 ans en Haïti préparé par Calixte Clérismé.

* 28 Otis, J. et coll. et collaborateurs , op. cité, page 224.

* 29 Faucher, Jean-Marie, Force et vulnérabilité in Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines ``Adolescence : Sexualité et Sida'' coordonnée par Françoise Weil-Halpern et Olivier Ouvry, autonome 1999, tome 17, no 2, Editions GREUPP, page 12.

* 30 Friedland et Klein, 1987, cité par Germain, Bernard et coll. in La Sexualité, Regards actuels, éditions Etudes vivantes, Québec, 1990, page 190.

* 31 Allgeier, A. R./ Allgeier, A. R./, Sexualité humaine: dimensions et interactions, Centre éducatif et culturel inc, Montréal, 1989, page 624.

* 32 Germain, Bernard et coll., La Sexualité, Regards actuels, éditions Etudes vivantes, Québec, 1990, page 190.

* 33 MSSP, Unité de contrôle et de coordination du programme national de lutte contre le VIH/SIDA, Dépistage volontaire du VIH, Manuel du conseiller, juillet 2004.

* 34 UNFPA, L'état de la population mondiale 2002 : le VIH/SIDA et la pauvreté

* 35 Impact économique du VIH/SIDA en Haïti, secteur par secteur. Analyse de la réponse préparée par Colette Vilgraine Pour l'ONU/SIDA, décembre 2006, page 5.

* 36 Freud, Sigmund, Introduction à la psychanalyse, 1916, troisième partie, version numérique, www. Psychanalyse .lu, édition complétée en octobre 2002, page 121.

* 37Volant, Eric - Lévi, Joseph - Jeffry, Denis, Les Risques et la mort, Méridien, Québec, 1996, page 209.

* 38 Didier Lauru, La folie de toucher in Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines ``Adolescence : Sexualité et Sida'' coordonnée par Françoise Weil-Halpern et Olivier Ouvry, autonome 1999, tome 17, no 2, Editions GREUPP, page 134.

* 39 Volant, Eric - Lévi, Joseph - Jeffry, Denis, Les Risques et la mort, Méridien, Québec, 1996, page 229.

* 40 Didier Lauru, op. cité.

* 41 Nino Rizzo, Flirt avec la mort in Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines ``Adolescence : Sexualité et Sida'' coordonnée par Françoise Weil-Halpern et Olivier Ouvry, autonome 1999, tome 17, no 2, Editions GREUPP, page 158.

* 42 Carignan, Pauline, PetitMonde.com, Août 2006.

* 43 Revue du Centre de Recherche en Éducation de l'Université Jean Monnet à Saint-Étienne, n°17, "Éducation et collectivité", sous la responsabilité de Philippe Foray, décembre 1999.

* 44 Fischer, Gustave-Nicolas, La Psychologie sociale, éditions du Seuil, Paris, 1997, page 59 (442 pages)

* 45 Deutsch, Hélène, La Psychologie de la femme, collection Bibliothèque de Psychanalyse, PUF, Paris, 1969, pages 302 et 303.

* 46 Idem.

* 47 Jahoda, Gustave, Psychologie et Anthropologie, Armand Colin, Paris, 1989, page

* 48 Denis, C. et coll.,Individu et société, McGraw-Hill, Montréal, 1991, page

* 49 Cloutier, Richard et Renaud André, Psychologie de l'enfant, Gaëtan Morin, Québec, 1990, page 611.

* 50 CATTELL, R. B., La personnalité, Tome 2 : Le moule culturel, les inadaptations, les étapes de la vie, 1e éd. PUF, Paris, 1956.

* 51 Baumrind, D. cité par Goldhaber, Dale in Psychologie du développement, éditions Etudes Vivantes, Québec, 1988, page173 et 174.

* 52 Cloutier, Richard et Renaud André, Psychologie de l'enfant, Gaëtan Morin, Québec, 1990, page 641.

* 53 Godhalber, Dale, Psychologie du développement, éditions Etudes Vivantes, Québec, 1988, page 238

* 54 Weber, Max, L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme, collection Recherches en Sciences Humaines, Librairie Plon, Paris, 1964, page 112.

* 55 Jaoda, Gustave, Psychologie et Anthropologie, Armand Colin, Paris, 1989, page (343 pages).

* 56Vergote, Antoine, Psychologie religieuse, Collection Psychologie et Sciences humaines, Charles Dessart, Bruxelles, 1966, page 126.

* 57 Cloutier, Richard et Renaud André, Psychologie de l'enfant, Gaëtan Morin, Québec, 1990, page 438.

* 58 Meyers, David G. Introduction à la Psychologie sociale, Chenelière/Mc Graw-Hill, Québec, 1997 page 263.

* 59 Dodson, Fritzhugh, Tout se joue avant six ans, Robert Laffont, Paris, 1972, page 215. (316 pages)

* 60 Piéron, Henri, Vocabulaire de la Psychologie, Quadrige/PUF, 2e édition, Paris, 1994, page 225.

* 61 Meser, Gabriel in Dictionnaire de Psychologie sous la direction de Doron, Roland et Parot, François, 2e édition, PUF, Paris, 1998, page 376.

* 62 Jung, Carl Gustave, La Guérison psychologique, préface et adaptation du Dr R. Cahen, Paris et Genève, 1953, page 255.

* 63 Houde, René, Les temps de la vie, préface de J. Linguirand, 2e édition, Gaëtan Morin, Québec, 1991, page 26.

* 64 Fischer, G.-N., La psychologie sociale, Seuil, Paris, 1997, page 59.

* 65 Tremblay, Monique, L'Adaptation humaine, Préface du Dr Michel LEMAY, Saint-Martin, 1992, page 188.

* 66 Idem, page 190.

* 67 Idem, page 189.

* 68 Duret, Pascal, les jeunes et l'identité masculine, collection Sociologie d'aujourd'hui, PUF, Paris, 1999, pages 17, 18.

* 69 Apollon, Willy, La différence sexuelle au risque de la parenté : Conférences et écrits, collection Le Savoir analytique, GIFRIC, Québec, octobre 1997.

* 70 Idem, page 29.

* 71 Lévy, Joseph J. et coll., Sexualité, contraception et Sida chez les jeunes adultes, variations éthno-culturelles, collection vision globale, Méridiens, Québec, 1992, page 10.

* 72 Allgeier, A. R./ Allgeier, A. R./, Sexualité humaine: dimensions et interactions, Centre éducatif et culturel inc, Montréal, 1989, page 151.

* 73 Jeannière, Abel, Anthropologie sexuelle, collection Recherches économiques et sociales, Aubier - Montaigne, Mayenne, page 80.

* 74 Houde, René, Les temps de la vie, préface de J. Linguirand, 2e édition, Gaëtan Morin, Québec, 1991, page 48.

* 75 Erikson, Erik, Adolescence et Crise: La quête de l'identité, Flammarion, Paris, 1972, page 98.

* 76 Erikson, Erik, Enfance et société, 2e édition, Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, 1966, page 171.

* 77 Cloutier, Richard et Renaud André, Psychologie de l'enfant, Gaëtan Morin, Québec, 1990, page 19.

* 78 Erikson, Erik H., Adolescence et Crise : La quête de l'identité, Flammarion, Paris, 1972, page 113.

* 79 Idem.

* 80 Houde, René, Les temps de la vie, préface de J. Linguirand, 2e édition, Gaëtan Morin, Québec, 1991, page 59.

* 81 Tordjman, Gilbert, Réalités et problèmes de la vie sexuelle - Adolescents, Hachette, Paris, 1978, pages 81,82.

* 82 Godhalber, Dale, Psychologie du développement, éditions Etudes Vivantes, Québec, 1988, page 172.

* 83 Houde, René, Les temps de la vie, préface de J. Linguirand, 2e édition, Gaëtan Morin, Québec, 1991, page 60.

* 84 Erikson, Erik H., Adolescence et Crise : La quête de l'identité, Flammarion, Paris, 1972, page 162.

* 85 Houde, René, Les temps de la vie, préface de J. Linguirand, 2e édition, Gaëtan Morin, Québec, 1991, page 61.

* 86 Idem, page 67.

* 87 Erikson, Erik, Enfance et société, 2e édition, Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, 1966, page 179.

* 88 Erikson cité par Houde, René, Les temps de la vie, préface de J. Linguirand, 2e édition, Gaëtan Morin, Québec, 1991, page 68

* 89 Erikson, Erik, Enfance et société, 2e édition, Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, 1966, page 179.

* 90 Godhalber, Dale, Psychologie du développement, éditions Etudes Vivantes, Québec, 1988, page 268.

* 91Erikson, Erik H., Adolescence et Crise : La quête de l'identité, Flammarion, Paris, 1972, page 113.

* 92 Larivey, Michelle, "La conquête de l'autonomie", Magazine électronique ``La lettre du psy'', vol. 5, no 2, février 2001.

* 93 Philippe, Jorès, Introduction à la Psychanalyse, Faculté des Sciences Humaines, octobre 2004.

* 94 Idem.

* 95 Cloutier, Richard et Renaud André, Psychologie de l'enfant, Gaëtan Morin, Québec, 1990, page 19.

* 96 Erikson, Erik H., Adolescence et Crise : La quête de l'identité, Flammarion, Paris, 1972, page 120.

* 97 Cloutier, Richard et Renaud André, Psychologie de l'enfant, Gaëtan Morin, Québec, 1990, page 428.

* 98 Godhalber, Dale, Psychologie du développement, éditions Etudes Vivantes, Québec, 1988, page 251,252.

* 99 Dolto, Françoise, La Cause des Adolescents, page 21.

* 100 Tordjman, Gilbert, Réalités et problèmes de la vie sexuelle -Adolescents, Hachette, Paris, 1978, page 25.

* 101 World Relief, Enquête sur les connaissances, attitudes et comportements des jeunes protestants par rapport à la sexualité réalisée dans l'aire métropolitaine de Port-au-prince, Mai 2004.

* 102 Family Health International/AIDSCAP, Evaluation qualitative des connaissances, attitudes et comportements concernant les MST/SIDA en Haïti, Synthèse globale par Calixte Clérismé.

* 103 Institut haïtien de l'enfance, Evaluation du programme de contrôle et de prevention du Centre pour le Développement et le Santé (CDS), décembre 1995.

* 104 RWENGE, Mburano, Facteurs contextuels des comportements sexuels : Le cas des jeunes de la ville de Bamenda (Caméroune), Institut de Formation et de Recherche Démographiques, (IFORD), Yaoundé/Cameroun, octobre 1999.

* 105 Allgeier, A. R./ Allgeier, A. R./, Sexualité humaine: dimensions et interactions, Centre éducatif et culturel inc, Montréal, 1989, page 204.

* 106 Allgeier, A. R./ Allgeier, A. R./, Sexualité humaine: dimensions et interactions, Centre éducatif et culturel inc, Montréal, 1989, page 256.

* 107 Freud, Sigmund, Trois essais sur la théorie sexuelle, collection Folio/Essais, Gallimard, paris, 1987, page 180.

* 108 Allgeier, A. R./ Allgeier, A. R./, Sexualité humaine: dimensions et interactions, Centre éducatif et culturel inc, Montréal, 1989, page 232.

* 109 Idem, page 254.

* 110 Gergen, Kenneth et coll., Psychologie sociale, Etudes vivantes, 2e edition, Québec, 1992, page 113.

* 111 Idem, page 114.

* 112 Idem.

* 113 Allgeier, A. R./ Allgeier, A. R./, Sexualité humaine: dimensions et interactions, Centre éducatif et culturel inc, Montréal, 1989, page 234.

* 114 Van Pelt, Nancy, Pour le meilleur et pour la vie, Vie et Santé, Dammarie les Lys Cedex, 1987.

* 115 Szilagyi et Wallace cites par Léandre Maillet, Psychologie et organisation: L'individu dans son milieu de travail, Agence d'ARC inc., Ottawa, 1988, page 147.

* 116 Oraison, Marc, Le Mystère humain de la sexualité, Seuil, Paris, 1966, page 111.

* 117 Lévy, Joseph et collaborateurs, Sexualité, contraception et Sida chez les jeunes adultes, variations ethno-culturelles, collection Vision globale, Méridien, Québec, 1992, page 40.

* 118 Family Health International/AIDSCAP, Evaluation qualitative des connaissances, attitudes et comportements concernant les MST/SIDA en Haïti, Synthèse globale par Calixte Clérismé, pages 17, 18.

* 119 Oraison, Marc, Le Mystère humain de la sexualité, Seuil, Paris, 1966, page 116, 117.

* 120 Foucault, Michel, Histoire de la sexualité, tome 1, La Volonté de savoir, collection Tel, Gallimard, Paris, 1976, page 170.

* 121 Reich, Wilhelm, L'irruption de la morale sexuelle, Petite Bibliothèque Payot, Paris, 1972, page 179.

* 122 Idem.

* 123 Tordjman, Gilbert, Réalités et problèmes de la vie sexuelle - Adolescents, Hachette, Paris, 1978, page 137.

* 124 Rocher, Guy, Introduction à la sociologie générale. 1, L'action sociale, Editions Hurtubise HMH, Montréal, 1969, page 56.

* 125Legrand, Bijoux, Coup d'oeil sur la famille haïtienne, Edition des Antilles, Port-au-prince, 1990, page 31.

* 126 Lévy, Joseph et collaborateurs, Sexualité, contraception et Sida chez les jeunes adultes, variations ethno-culturelles, collection Vision globale, Méridien, Québec, 1992, page 11.

* 127 Gonet, Louis, Adolescents, drogue et toxicomanie, Chronique sociale, Lyon, 1992, page 49.

* 128 Jongeward, D./ Scott, D, Gagner au féminin, l'analyse transactionnelle pour la nouvelle femme, Inter Editions, Paris, 1979, page 33.

* 129 Portelance, C., Relation d'aide et amour de Soi, 2e CRAM, Montréal (Québec), 1991.

* 130 Roger Lemieux in Teach-in sur la sexualité, collection Vie moderne dirigée par Hélène Pilote, Edition de l'homme, Montréal, 1970, page 21, 22.

* 131 Montesquieu cité par Largade et Michard, XVIIIe siècle, Les Grands auteurs français du programme, collection Littéraire, Bordas, Paris, 1970, page 78.







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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault