WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La publicité à l'ère du numérique

( Télécharger le fichier original )
par Grégory Jeandot
IICP - Master 2 Publicité & Marketing 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B) Quel média pour quel objectif de communication ?

Aujourd'hui, le modèle d'allocation des moyens de communication évolue et les médias numériques cherchent à concurrencer directement les médias traditionnels au lieu de les compléter. Dans un contexte concurrentiel, ces derniers ont néanmoins de sérieux arguments à faire valoir auprès des annonceurs.

Pour Michel Gotlib, directeur commercial et marketing de Coca-Cola : « Les médias dits traditionnels ont de beaux jours devant eux. La télévision n'est pas morte, bien au contraire ! Pour le lancement d'un produit, la diffusion en télévision reste majeure, comme l'affichage ou la presse le sont pour montrer le produit, ou la radio pour développer des habitudes de consommation ».

Aujourd'hui, la tendance publicitaire se focalise sur les TICN mais lorsque ces supports seront arrivés à maturité, les annonceurs devront adopter une vraie réflexion quant au meilleur plan média à adopter au lieu d'utiliser un discours du type : « Tout le monde parle des médias numériques, moi aussi je veux être vu en passant par ces supports ».

A chaque objectif de l'annonceur, et en fonction du budget alloué, correspondent un ou plusieurs médias. Evidemment, opter pour une stratégie publicitaire à 360° est le mix de communication idéal, mais les contraintes budgétaires ne permettent qu'à un nombre infime d'entités de l'utiliser. Le tableau suivant met en avant l'opportunité d'investir dans tel ou tel média selon l'objectif de l'annonceur.

Le premier enseignement est que la télévision et la presse se détachent nettement des autres médias. Ce sont incontestablement les supports à privilégier pour toute campagne publicitaire quel que soit l'objectif. Ceci explique ainsi l'investissement massif des annonceurs sur ces 2 supports (2/3 des investissements publicitaires en 2007).

La radio et l'affichage restent intéressants mais connaissent des lacunes sur certains objectifs : le cognitif pour l'affichage et l'affectif pour la radio.

Le second enseignement à tirer est que les médias numériques ne sont pas actuellement des supports en mesure de répondre seuls à des objectifs de communication complexes. Seul Internet pourrait apparaître comme un outil relativement efficace pour résoudre certaines problématiques.

La situation évoluera très certainement dans une dizaine d'années lorsque la publicité sur la téléphonie mobile arrivera à maturité et qu'une majorité de foyers seront connectés au web très haut débit.

C

e début de 21ème siècle a été un véritable tournant dans le mode de consommation des médias qui se répercute logiquement sur un modèle publicitaire relativement stable depuis des lustres (même si la montée en puissance de la communication hors média et l'adoption de la loi Sapin ont aussi modifié ce modèle).

L'adolescent du 3ème millénaire est en phase avec cette brusque mutation : pendant qu'il fait ses devoirs, la télévision est allumée, il tchatte avec ses amis en téléchargeant des vidéos, écoute de la musique et téléphone sur son mobile. Ce phénomène à peine exagéré est appelé : « cross média ».

Les médias numériques ont fait leur apparition et ne sont pas prêts de disparaître. Internet a désormais pris son envol et actuellement le gros chantier est de démocratiser la publicité sur les téléphones portables, jusqu'ici utilisée presque exclusivement par les opérateurs téléphoniques et les sociétés de téléchargement (logo, sonneries...).

Le téléphone portable est devenu un enjeu majeur pour tous les acteurs de ce secteur, qui regardent avec envie les investissements publicitaires sur mobile aux Etats-Unis ou au Japon. Cependant ces pays ont plusieurs années d'avance dans ce domaine, ont une vraie culture high-tech (alors qu'en France les consommateurs peinent à utiliser la 3G), et ce n'est pas avant 2015 que les portables viendront jouer les troubles-fêtes parmi les supports publicitaires français.

En 2007, les médias numériques sont incontestablement des médias complémentaires, offrant des opportunités exceptionnelles, mais ne pouvant pas, à l'heure actuelle se substituer aux médias traditionnels, d'un point de vue publicitaire (exception faite du cinéma).

Hormis pour certaines problématiques très particulières (susciter l'achat en ligne, inciter au téléchargement...), ou pour des petits annonceurs, les TICN ne peuvent, pas être considérées comme des supports principaux dans un plan média. Deux études réalisées par GFK et TNS Sofres confirment ce statut en indiquant que « Les médias numériques sont différents et complémentaires. Autant la télévision s'impose pour faire connaître une marque, renforcer sa notoriété, exprimer sa personnalité, ou lui donner une dimension créative, autant les TICN occupent des positions fortes quand il s'agit de promouvoir des discours promotionnels interactifs, d'apporter des informations sur une marque ou d'innover ».

Ayant conscience de cette complémentarité entre médias numériques et classiques, les principaux acteurs de ces 2 univers cherchent à diversifier leur offre de contenu ou leurs dispositifs publicitaires pour proposer des approches à 360°, et surtout ne pas se laisser distancer par la concurrence (annexe 4).

Dans ce contexte, TF1 Publicité est parti à l'offensive pour conquérir des parts de marché publicitaires sur Internet. La régie publicitaire de la plus grande chaîne de télévision d'Europe est désormais en mesure de proposer une audience publicitaire de masse (7 millions de visiteurs uniques) sur Internet à travers ses sites et ses plateformes communautaires (tf1.fr, eurosport.fr, lci.fr, metro.fr, wat.tv et overblog.com).

De l'autre côté de l'Atlantique, Google fait la démarche inverse et tente d'exporter son approche dans la publicité télévisée. En effet, le géant mondial a signé un accord avec Echostar (le 1er opérateur américain de chaînes payantes pour gérer une partie de ses espaces publicitaires. Après avoir exporté son modèle de commercialisation de publicité en radio et en presse, Google tente une percée sur le petit écran dans un marché très juteux (54 milliards de dollars investis par les annonceurs à la télévision).

Google vendra ses espaces publicitaires télévisés via des enchères en ligne, les annonceurs surenchérissant sur le prix qu'ils sont prêts à payer pour un millier de téléspectateurs. Le géant du web s'engagera à calculer l'audience exacte des spots afin de facturer précisément l'annonceur en fonction de sa visibilité.

Google, maître incontesté d'Internet (moteurs de recherche et vidéo en ligne), place progressivement ses pions dans le complexe échiquier médiatique : téléphonie mobile, radio, presse et désormais télévision. 8 ans après sa création, l'entreprise est devenue la marque la plus puissante du monde et a pris la place de Microsoft dans l'imaginaire collectif. Le groupe annonce vouloir numériser l'ensemble du savoir de la planète pour le rendre disponible au monde entier. Certain spécialistes pensent que Google pourrait, à terme devenir un média à part entière.

Autre support prédit à un bel avenir : Joost. Joost est la dernière création des inventeurs de Skype (téléphonie gratuite via Internet), et de KaZa (échange gratuit de fichiers musicaux).

Cette technologie permettra dès 2008 aux Etats-Unis de regarder gratuitement sur son ordinateur, son portable où sa télévision une multitude de programmes vidéo à la demande (en partenariat avec de grands fournisseurs de contenus du type Warner) qu'il sera possible de commenter en direct avec d'autres Internautes, de mettre le programme en pause, d'accélérer la diffusion... «C'est quasiment l'avènement du marketing direct en télévision ! Les annonceurs pourront toucher des millions de personnes de façon différenciée. Si un utilisateur regarde les émissions de golf et Desperate Housewives, il sera possible de lui adresser des messages publicitaires pour des articles de golf au milieu de sa série » explique Eric Clémenceau, directeur commercial de Joost Europe.

A un échelon bien inférieur, on trouve des innovations technologiques qui tendent à combiner les caractéristiques de la télévision avec celle d'Internet. En Belgique par exemple, Alcatel expérimente un service permettant d'alimenter une chaîne de télévision locale via Internet. Le principe est simple : des particuliers mettent en ligne des vidéos qui, une fois contrôlées, sont diffusées sur une chaîne de télévision, My own TV.

Tous ces rapprochements conduiront inévitablement à une totale convergence des supports. Dans un futur proche (2015-2020), les consommateurs auront alors à leur disposition à domicile un écran sur lequel ils regarderont la télévision et des vidéos gratuites à la demande, surferont sur Internet, liront la presse et écouteront la radio. Cette technologie existe à l'heure actuelle mais n'est absolument pas démocratisée en France. Et en dehors de leur foyer ils possèderont un téléphone portable grâce auquel ils pourront effectuer exactement la même chose...et téléphoner. Les supports de communication deviendront plurimédias. A côté de ça, les affiches possèderont des dispositifs numériques permettant d'envoyer des promotions aux passants, de télécharger des bandes annonces...Seul le cinéma semble difficilement pouvoir se renouveler, ce qui explique l'effritement des investissements publicitaires dont il bénéficie.

Pour ce qui est du contenu publicitaire, la tendance ira au pull (publicité sollicitée), plutôt qu'au push (publicité imposée), et à toujours plus d'interactivité.

Inévitablement on assistera à une standardisation de la publicité puisqu'elle sera diffusée sur le même support. Cependant les campagnes seront beaucoup mieux ciblées puisqu'elles seront adressées à des destinataires qui en ont fait la demande préalable ou qui ont déjà montré un intérêt au produit, au service où à la marque.

Dans les 5 prochaines années, les médias classiques conserveront leur leadership, mais en terme d'investissement publicitaire, Internet aura rattrapé l'affichage et la téléphonie mobile deviendra un support de communication enfin intéressant pour les annonceurs. Cependant les TICN resteront des médias complémentaires.

Il faudra probablement attendre quelques années de plus pour qu'elles deviennent des supports de communication principaux. La notion de médias principaux et complémentaires sera alors devenue assez floue puisque, convergence oblige, les médias seront devenus hybrides et fragmentés.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand