WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Application du modele systeme de depense lineaire sur le riz au benin

( Télécharger le fichier original )
par Djalalou-Dine A.A. Arinloye
Universite d'Abomey-Calavi, FSA/UAC Benin - Ingenieur Agro-Economiste 2006
  

sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

ETUDES DES FACTEURS DETERMINANT LA DEMANDE DU RIZ AU BENIN : UNE ANALYSE PAR UN MODELE SYSTEME DE DEPENSE LINEAIRE (LES)

Djalalou-Dine A.ARINLOYE1, Patrice Y. ADEGBOLA2 Gauthier BIAOU3

1 Institue Internationale d'Agriculture Tropicale (IITA-BENIN) 08 BP: 0932 Cotonou Benin Tel (229) 21 35 01 88, Fax : (229) 21 35 05 56 e-mail : a.arinloye@cgiar.org

2Programme Analyse de la Politique Agricole (PAPA) du Centre des Recherches Agricoles à vocation Nationale basé à Agonkanmey (CRAA) de l'Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB). BP: 128 Porto-Novo, Bénin, Tél: (229) 20212773, e-mail: lesr@intnet.bj

3 Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l'Université d'Abomey-Calavi (UAC), Département d'Economie, de Socio-Anthropologie et de Communication pour le Développement Rural (DESAC), BP 526 Cotonou, Bénin, e-mail: gbiaou@yahoo.fr

RESUME

Suite aux difficultés d'écoulement du riz local face aux importations de plus en plus croissantes et la nécessité d'identifier des stratégies pour la compétitivité du riz local, la volonté des pouvoirs publics est désormais axée sur l'augmentation des rendements et l'amélioration de la compétitivité du secteur rizicole au Bénin. Ainsi, dans le but d'apporter une plus-value au riz local et de le conformer aux aspirations des consommateurs, la présente communication a utilisé le modèle Système de Dépense Linéaire (LES) pour analyser les facteurs déterminant la préférence et la motivation des consommateurs pour le riz importé et proposer des approches de solutions ou des mesures alternatives idoines au renversement de la tendance. Pour y parvenir, des données aussi bien quantitatives que qualitatives ont été collectées auprès d'un échantillon de 233 consommateurs (trices) repartis dans deux départements du Bénin (Collines et Littoral). La taille des ménages enquêtés varie de une (1) à 14 personnes avec une moyenne de 5,42 (2,29) personnes. L'âge des chefs de ménage enquêtés varie de 17 à 83 ans avec une moyenne de 37 (12,15) ans. Le riz local est très peu connu en zone urbaine (2,6%). Il ressort des résultats que les facteurs déterminant la demande du riz local sont significativement différents de ceux du riz importé. Aussi les attributs favorables à la demande du riz importé (absence de corps étrangers, arôme, blancheur, taux de brisure, cohésion des grains après cuisson et disponibilité du riz toute l'année) sont-ils généralement défavorables pour le riz local. L'étude conclut que de grands efforts restent à mener pour corriger cette défaillance. Ainsi, toute action pour la promotion de la filière riz doit être orientée vers l'amélioration des techniques post-récoltes.

Mots clés : Déterminants, Demande, Attributs, Riz local, Riz importé, Bénin.

ABSTRACT

Facing the problem of out-flows of the local rice, and the necessity to identify strategies for its competitiveness, the new agricultural politics is centred on the increase of outputs and the improvement of the rice sector competitiveness in Benin. Thus, in the goal to bring an increment to the local rice and to conform it to the longing of consumers, the present paper uses the Linear Expense System model to identify and analyze factors determining the preference and the incentive of consumers for the imported rice and to propose solutions to the reversing of the tendency in favour of the local rice. To reach this goal, quantitative and qualitative data have been collected with 233 household left in two departments of Benin (Collines and Littoral). The size of households investigated varies between one (1) and 14 people with an average of the 5.42 (2.29) people. The age of household head varies between 17 and 83 years old with an average of 37 (12.15). The local rice is hardly known in urban zone (2.6%). The results indicate that factors determining the demand of the local rice are significantly different from those determining the demand of rice imported. Therefore, favourable attributes to the demand of imported rice (waste products absence, whiteness, milling rate, cohesion of grains after cooking and the availability of rice all the year round) are generally unfavourable for the local one. The survey concludes that all action for the promotion of the local rice must be oriented toward post-harvests techniques improvement.

Key words: Determinants, Demand, Attribute, Local rice, Imported rice, Benin.

1-INTRODUCTION

Troisième céréale mondiale après le blé et le maïs, avec environ 590 millions de tonnes de paddy en 2003 (Abiassi, 2006), le riz est la principale denrée alimentaire de près de la moitié de la population mondiale. Il contribue à plus de 20% à la fourniture mondiale en calorie consommée. Plus de deux (2) milliards d'habitants en Asie y tirent 80% de leur calorie (FAO, 2001). D'après les travaux réalisés par Adégbola et Sodjinou (2003), l'Egypte est le premier pays africain producteur de riz. Il est suivi du Nigeria et du Madagascar (FAO, 2000).

Au Bénin, la consommation moyenne de riz par tête et par an est de 6 à 20 kg en zones rurales et de 10 à 30 kg en zones urbaines. La quantité totale consommée chaque année est en pleine évolution et est de l'ordre de 68.161 tonnes en 2001. Avec l'hypothèse que cette demande ira en s'accroissant avec entre autre l'urbanisation galopante, le besoin national en riz sera de 110.812 tonnes en 2010 et 132.750 tonnes en 2015 (ADRAO, 2004). Malgré les énormes potentialités rizicoles dont dispose le Bénin la production nationale ne couvre pas les besoins en consommation de riz de la population. En effet, selon Verlinden et Soulé (2003), le Bénin aurait un potentiel de plus de 322.000 ha de terres rizicultivables, dont 205.000 ha de bas-fonds et 117.000 ha de plaines inondables. Moins de 8% de ce potentiel sont actuellement exploités. Les quantités importées de riz ont évolué de 129.011 tonnes en 1996 à 236.563 tonnes en 2004 (MAEP, 2005b). Notons qu'une partie du riz importé est réexportée vers les pays de la sous-région. En effet, en moyenne on remarque que de 1995 à 2000, 73% du riz importé était destinée au Bénin, 23% au Niger, le reste étant officiellement en transit vers le Nigeria, le Tchad, le Burkina-Faso et le Togo (Gounsé, 2004). Par ailleurs, plusieurs études faites sur la filière riz au Bénin se sont beaucoup focalisées sur les facteurs déterminant l'offre de riz sur les différents marchés. Ces études ont occulté pour la plupart le fait que l'offre d'un produit peut également être influencées par la demande exprimée par le consommateur. Ainsi, la faible production du riz au Bénin peut être majoritairement expliquée par le découragement progressif des producteurs du riz local face à l'importation d'un riz de haute qualité.

Il se pose alors un problème de compétitivité relative du riz local par rapport au riz importé en terme de qualité de l'offre, du coût de production et du coût post récolte, de même que des techniques post récoltes pour une meilleure qualité du riz local.

Il devient donc impérieux de se poser les questions de savoir : quels sont les facteurs déterminant le choix du consommateur entre le riz importé et le riz local ? Qu'est-ce qui justifie l'orientation des consommateurs vers le riz importé ? Quelle amélioration faudrait-il envisager aussi bien au niveau de la production qu'au niveau de la post-récolte pour réduire le rapport qualité prix du riz local ? Cet article se propose donc de trouver des réponses pour ces interrogations à travers une étude comparative des facteurs déterminant la demande du riz local et du riz importé au Bénin. Il s'agit donc d'étudier et de relever les aspects liés à la préférence des consommateurs.

L'article comporte, outre l'introduction (section 1), les méthodes de collecte et d'analyse utilisées (section 2) les résultats et discussions (section 3), et pour finir les conclusions et les grandes implications (section 4).

2. APERCU SUR LA FILIERE RIZ AU BENIN

2-1- La production locale de riz

Le Bénin occupe une position relativement marginale dans la production de riz en Afrique de l'Ouest. En effet, la production de riz au Bénin ne représentait que 3,15 % de la production totale de riz en Afrique de l'Ouest (Annexe n°1).

Les superficies rizicultivées sont passées de 14 233 ha en 1997 à 28 787 en 2002 avant de chuter à 23 440 ha en 2003 (Abiassi, 2006). Elles sont actuellement de 29759 ha (ONASA, 2006). Dans le même temps, la production de riz est passée de 26 891 tonnes en 1997 à 73 003 tonnes en 2006 (Voir Annexe n°2).

En dépit des performances observées aussi bien au niveau des emblavures que des rendements, la production locale est loin de couvrir les besoins de la population en consommation du riz estimés de 15 à 20 kg par an par tête d'habitant. Pour une population d'environ 2 millions d'habitants en 1960, la demande est estimée à plus de 30 000 tonnes de riz et en 2003, pour une population de 6,7 millions d'habitants, la demande est estimée à 80 000 tonnes. Ainsi, de 24 500 tonnes de déficit dans les années 1960 on arrive à un déficit de plus de 50 000 tonnes en 2003. Ce déficit chronique du solde vivrier national en riz ouvre la porte aux importations.

Figure n1 : Evolution de la superficie emblavée et de la production du riz au Bénin de 1995 à 2006

Source : Abiassi, 2006 et ONASA, 2006

L'analyse de la figure n°1 montre que les superficies emblavées et la production évoluent de façon parallèle de 1995 jusqu'à nos jours. Cette évolution est croissante tout au long de la période à l'exception de l'année 2005 où la production et la superficie emblavée ont connu une chute passant respectivement de 70 0000 tonnes et 33 000 hectares en 2004 à 64 668 tonnes et 24721 hectares en 2005. Cette diminution de production est loin d'être due uniquement aux problèmes climatiques. Elle serait le résultat d'un désintéressement des riziculteurs face aux importations massives de riz de bonne qualité dans le pays. Cependant, les actions incitatives des institutions d'appui à la recherche agricole (nationales et para- étatiques) justifieraient la dernière augmentation observée dans la production du riz au Bénin.

sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire