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La prévention des conflits dans la dynamique de l'intégration sous-régionale en Afrique centrale

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par Abel Hubert MBACK WARA
Université de Yaoundé II-Soa - DEA/Master II en Science Politique  2006
  

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b ) Synopsis de la prévention des conflits

1- La diplomatie préventive ou la prévention par l'action sur les personnes

L'approche par la diplomatie préventive est la plus ancienne et la plus traditionnelle. En effet, les mariages de convenance, les alliances et les traités conclus depuis l'antiquité entre les chefs de clans, de tribus ou des rois voisins rentraient déjà dans la perspective de maintenir et de et de préserver la paix entre les nations. Seulement, le concept de diplomatie préventive a connu de nos jours une évolution considérable marquée dans ses méthodes et ses logiques. Bedjaoui (2000 :56) distingue dans ce sens la diplomatie préventive traditionnelle caractérisée par la proximité et la perception claire de l'intérêt direct de la nation, de la diplomatie préventive contemporaine marquée par la distance et le volontarisme. En effet pour l'auteur, la diplomatie préventive contemporaine est structurée par deux caractères principaux.

Tout d'abord elle est une diplomatie de distance en ce sens que les acteurs de ce type de diplomatie ne s'impliquent plus seulement dans leur voisinage immédiat comme ce fut le cas dans les tentatives anciennes mais se projettent parfois même hors de leur continent.

Ensuite la diplomatie préventive actuelle est marquée par le volontarisme en ce sens que les Etats ou alors les principaux acteurs de cette diplomatie ne s'engagent pas parce qu'ils perçoivent un quelconque intérêt direct, mais parce qu'ils sont portés par des considérations humanitaires ou obligés par les engagements contractés au sein des organisations et institutions internationales. Avant le conflit, l'intervention prend la forme de la diplomatie préventive et si nécessaire, d'un déploiement préventif des troupes.

2- La prévention factuelle ou la prévention par l'action sur les faits

Quant à l'approche par la prévention factuelle, elle se subdivise, selon une classification chère à la Commission Carnegie, en deux à savoir : la prévention structurelle qui aborde les causes profondes et lointaines des conflits et la prévention immédiate qui, elle, intègre les moyens d'alerte et de réponse rapide face aux crises (Commission Carnegie Op. Cit. :7)

La prévention structurelle a pour point départ l'identification des causes potentielles de conflits au sein de la société telles les injustices, l'insécurité, et l'exclusion dans le processus de prise de décisions. La stratégie dans ce cas consiste, après l'identification de ces causes potentielles, à promouvoir un contexte qui soit propice au dialogue, à l'intégration et à une gestion participative de la chose publique. Ceci implique une pratique démocratique saine, la lutte contre les discriminations et les marginalisations de tous ordres, l'instauration de mécanismes de gestion pacifique de différents et d'un dialogue social véritable.

La prévention immédiate ou opérationnelle résulte, pour nous, du dépassement du clivage libéraux/réalistes sur la question du recours à la force. Nous pensons dans cette logique que l'idéal de paix perpétuelle est certes possible mais ne repose pas seulement sur la force des conventions ou du droit international. Elle devrait, le cas échéant, pouvoir s'appuyer sur une logique de puissance. Nous nous inscrivons donc dans la perspective d'une réappropriation libérale du concept de base de l'approche réaliste. Le recours à la force constitue donc pour nous un moyen certes extrême mais efficace dans la prévention et la gestion des conflits. Nous partageons à ce titre le propos d'Yves Alexandre Chouala12(*) lorsqu'il affirme : « Pour sortir des affrontements armés qui caractérisent les conflits, l'Union africaine, à travers son conseil de paix et de sécurité, devra mener une véritable politique de puissance sous sa forme dure qui pourra, selon les conjonctures, s'exprimer à travers soit des frappes militaires soit le recours à des sanctions coercitives contre les belligérants récalcitrants ». En d'autres termes et, pour le cas d'espèce, la CEEAC devrait, lorsque le besoin est, recourir aux moyens et aux méthodes de la puissance pour restaurer la paix dans la sous-région. Le seul usage légitime et pertinent de la force est ainsi celui de la prévention des conflits dans l'optique d'une paix durable. Pour nous, la prévention opérationnelle consiste en un ensemble de mesures directes visant la limitation de l'extension d'un conflit. De façon concrète, la prévention opérationnelle commence par l'activation du mécanisme d'alerte rapide du fait de l'identification d'un conflit imminent ou déclaré. Ensuite, elle prend la forme d'un déploiement d'une force d'interposition entre les factions en conflits afin de limiter l'extension du conflit.

En Afrique centrale et dans la déclinaison des Forces Africaines en Attente (FAA) assuré dans cette zone par le COPAX, ces interventions peuvent se faire selon six scénarii différents. A savoir :

Scénario 1 : Aide militaire pour une mission politique.

Scénario 2 : Mission d'observation déployée conjointement avec une mission des Nations Unies.

Scénario 3 : Mission d'observation sans appui de l'ONU.

Scénario 4 : Déploiement d'une force de maintien de la paix conformément au Chapitre VI de la Charte des nations Unies et missions de déploiement préventif.

Scénario 5 : Force de maintien de la paix pour des missions complexes et multidimensionnelles (humanitaire, désarmement, administration, etc.) avec présence de groupes hostiles.

Scénario 6 : Intervention d'urgence - par exemple dans le cas d'un génocide - lorsque la communauté internationale ne réagit pas suffisamment rapidement.

Ainsi qu'on peut le deviner, l'optique de garantir le succès de ce genre d'opération impose de les faire conduire par des forces stratégiquement et techniquement supérieures aux factions en conflit. En effet, cette option qui est caractérisée par le recours à l'usage de la force pour amener les belligérants à de meilleures considérations repose sur l'efficacité des moyens et des approches utilisées. Le risque dans cette approche est celui d'une analyse erronée de la situation qui mène à surestimer ses forces ou à sous-estimer les capacités des forces en présence. Le cas échéant, on assiste, comme ce fut le cas de l'intervention américaine en Somalie, à une parodie d'opération qui n'aura d'autre conséquence que de décrédibiliser et de ridiculiser les initiatives de prévention des conflits.

* 12 Dans son article « puissance, résolution des conflits et sécurité collective a l'ère de l'union africaine : Théorie et pratique » in http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/19_288-306.pdf

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote