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Cartographie de la dynamique de l'occupation des sols et de l'érosion dans la ville de Niamey et sa périphérie

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par Hassane SANDA GONDA
Université Abdou Moumouni de Niamey - Maà®trise en géographie 2009
  

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3.1.5. Comment les paysages ont-ils évolués entre 1989 et 1999?

Tableau 5: Superficie des unités d'occupation des sols des années 1989 et 1999

Unités d'occupation des sols en 1989

Superficie (ha)

Proportion par rapport à la superficie totale (%)

1989

1999

1989

1999

Broussailles

4938,7

6716,6

4,6

6,3

Brousse tigrée régulière

14945,0

14775,4

13,9

13,8

Brousse tigrée dégradée

9806,6

8348,7

9,1

7,8

Brousse tigrée très dégradée

5572,9

5145,9

5,2

4,8

Ceinture verte

1649,1

1550,1

1,5

1,4

Cultures irriguées

3908,7

4071,7

3,6

3,8

Cordon ripicole

1573,3

2069,7

1,5

1,9

Cultures pluviales

41665,5

42190,2

38,8

39,3

Fleuve

2463,8

2698,6

2,3

2,5

Jachère

934,1

1100,2

0,9

1,0

Kori

716,7

154,0

0,7

0,1

Lit sableux des koris

887,4

1116,7

0,8

1,0

Mares

625,1

717,4

0,6

0,7

Mosaïque cultures-jachères

1360,0

428,1

1,3

0,4

Ville de Niamey

6687,8

9296,6

6,2

8,7

Terrains rocheux

9376,6

6833,5

8,7

6,4

Villages

213,1

111,1

0,2

0,1

Total

107324,5

107324,5

100

100

La carte des changements intervenus entre 1989 et 1999 (Figure 13) est issue du croisement automatique réalisé entre les deux couches, chacune d'elles décrivant une situation. Il faut noter que le changement s'est opéré dans toutes les unités. Certaines ont augmenté, d'autres au contraire ont diminué. Mais nous avons retenu dans cette analyse les changements dont l'ampleur est significative, ceux là qui apparaissent clairs sur la figure 13. Cette discrimination est due au fait que nous travaillons avec une image Landsat dont la résolution (28,5m) ne nous permet pas de voir tous les changements surtout ceux qui sont de moindre importance.

Il apparaît de la lecture de la figure 13 et surtout du tableau 5 que l'évolution de la ville de Niamey est l'une des plus spectaculaires. Cette ville a connu un accroissement important. Elle s'est étendu aussi bien sur les zones de cultures que sur les brousses tigrées et a « annexé » certains villages très proches du centre urbain. Il s'agit 2112,83ha soit 5,07% de la superficie des zones de cultures, 654,37ha soit 11,73% de la superficie de la brousse tigrée très dégradée et 40,05ha soit 18,79% de la superficie occupée par les villages qui sont transformées en ville de Niamey. Cette extension de Niamey est le fait de plusieurs facteurs. On peut citer sur le plan du mouvement démographique, l'accroissement naturel élevé de la population et l'exode massifs des populations rurales; sur le plan de l'aménagement urbain, on a le Schéma Directeur de Développement Urbain SDDU (1954) et le Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (1984) et sur le plan institutionnel le décret n° 88-392/PCMS/MI du 24 novembre 1988 qui crée les trois communes, le décret n° 88-393/PCMS/MI du 24 novembre 1988 qui érige Niamey en Communauté Urbaine et la loi 2002-015 du 11 juin 2002 qui crée la nouvelle Communauté Urbaine de Niamey en redimensionnant le nombre des communes passant à cinq. De tous ces facteurs, le mouvement démographique est le plus expressif.

Pour Alou (2008) : « l'urbanisation s'est traduite par une demande de plus en plus croissante en sol urbain. Ceci a pour conséquence la croissance rapide de la ville de Niamey. La production foncière excessive par la systématisation des lotissements et le manque de mise en valeur du fait d'une gestion foncière peu cohérente ont contribué à accélérer l'extension spatiale de la ville ».

L'occupation humaine est responsable de la mise en valeur des terres. En effet, l'homme utilise la terre soit pour son habitation, soit pour sa production. Ces différentes activités ne sont pas sans conséquences sur les ressources naturelles notamment la dégradation. Les multiples besoins en terre de l'homme le pousse à la défricher. Il met alors le sol à nu et l'expose du coup aux agents de l'érosion et à l'agressivité du climat. La superficie des sols nus sableux est passée de 887,42ha en 1989 à 1116,73ha en 1999. Ainsi, ce sont quelques 668,95ha soit 1,6% des zones de cultures pluviales et 38,78ha équivalent à 5,41% des lits des koris qui sont transformés en dépôts sableux. Les sols nus apparaissent aussi sur les brousses tigrées avec 133,61ha soit 0,9% des brousses tigrées régulières, 109,18ha soit 1,11% des brousses tigrées dégradées, 774,33ha soit 13,89% des brousses tigrées très dégradées et 390,98ha soit 7,91% des broussailles. Cette situation favorise l'érosion des sols et donc la modification du ruissellement. D'après l'analyse des images le nombre des ravines a qualitativement augmenté. Il y a donc extension du réseau de drainage et la progression du nombre de cône de déjection sableux dans le lit du fleuve notamment sur la rive droite (figure 6 et 9).

La mise en culture s'effectue dans pratiquement toutes les unités. On évalue à 841,94ha soit 61,68% de la mosaïque cultures-jachères, 2421,75ha soit 25,82% des terrains dénudés (majoritairement les dépôts sableux), 158,85ha soit 9,63% de la ceinture verte et 104,55ha soit 14,58% des lits des koris qui se transformés en zones de cultures. Ce besoin en terres de cultures sans cesse croissant pourrait s'expliquer par l'accroissement des populations citadines et d'autres venues d'ailleurs pour s'installer. Malgré tous les apports des autres unités dont elles font l'objet, la superficie des zones de cultures n'a augmenté que de 519,68ha. Elle a varié entre 41670,56ha en 1989 et 42190,24ha en 1999. Ceci s'explique par le fait que les zones habituellement sous cultures sont de plus en plus en train d'être occupées par la ville de Niamey, peut être parce qu'elles se localisent autour de celle-ci. L'accroissement de la population et son corollaire le besoin en sol urbain fait que quelque soit l'augmentation dont ils font l'objet chaque année, les zones de cultures se retrouvent occupé par les habitations. La ville s'accroît alors plus vite que les zones de cultures. L'urbanisation fait que les hommes ont plus besoins des terres pour leurs habitations que pour leurs cultures. Mais les zones de cultures ne se transforment pas seulement en habitation. Les pratiques culturales provoquent par l'action de l'érosion la perte en terres en les transformant en espaces nus notamment les dépôts sableux. De ces zones de cultures pluviales, 54,96ha soit 0,13% de leur superficie sont devenues lit du kori et 668,95ha soit 1,6%, des dépôts sableux.

Les cultures irriguées ont occupé 165,50ha soit 6,71% du fleuve et comme s'ils chevauchent entre eux, le fleuve a à son tour occupé 323,11ha soit 8,26% de la superficie des cultures irriguées. Et pourtant la superficie qu'occupe le fleuve a augmenté. Elle a passé de 2463,81ha en 1989 à 2698,64ha en 1999. Ceci est du au fait que la date (mois) de la prise de vue n'est pas la même. Celle de 1989 est prise le 20 novembre et l'autre le 02 décembre. Bien que la crue soit en cours en novembre, on pouvait espérer un débit plus important en décembre et plus d'eau dans le lit du fleuve. Aussi, les années de 1994 à 1999 ont été beaucoup plus pluvieuses que les années antérieures surtout avec l'année exceptionnelle de 1998 qui a enregistré un cumul de 816,60mm (Fig. 2). L'une des conséquences est l'inondation qui engendre de gros dégâts comme c'est le cas en août 2010 où le fleuve a quitté son lit habituel et a envahi les espaces sur lesquels se pratiquent les cultures maraichères tout en causant en plus l'effondrement de plusieurs maisons.

Le lit des koris se transforme soit en mares permanentes ou semi permanentes et cela selon les saisons, soit en dépôts sableux. 61,04ha soit 8,51% des lits des koris se retrouvent occupés par des mares et 38,78ha soit 5,41% ensablé. La présence des cordons ripicoles ne permet pas parfois de les distinguer. Globalement la superficie des lits des koris a subi de grandes transformations. Elle est passée de 716,79ha en 1989 à 153,98ha. Mis à part les mares et les dépôts sableux, les cordons ripicoles ont occupé une bonne partie des lits des koris. Pour des raisons d'échelle (résolution de l'image 28,5m), leur changement n'a pas été représenté sur la figure 13 car même s'il est d'une relative importance, le fait qu'ils longent les lits des koris ne permet pas d'avoir sa bonne représentation. Les cordons ripicoles se sont développés sans doute à la faveur des bonnes conditions climatiques évoquées ci-dessus.

Les mares, dans leur grande majorité, retiennent de l'eau pendant une bonne période de l'année, généralement juste après la saison des pluies et peuvent durer de zéro (0) à douze (12) mois. Elles ont connu un accroissement de leurs superficies. Celles-ci ont varié de 625,15ha en 1989 à 717,35ha en 1999. Elles ont aussi profité des conditions climatiques favorables notamment la bonne pluviométrie des années 1994 à 1999 pour se développer.

Les brousses tigrées ont aussi connu des changements. Ces unités passent généralement de l'état régulier à dégradé puis à très dégradé. 133,61ha soit 0,9% de la brousse tigrée régulière se sont transformés en sols nus. Il faut noter ici que la transformation de cette unité en brousses tigrées dégradée et très dégradée n'a pas été représentée pour toujours les mêmes problèmes d'échelle. Son changement en ces différentes unités n'est pas aussi significatif pour figurer sur la figure 13. Une partie de la brousse tigrée dégradée est passé à l'état de la brousse tigrée très dégradée. Il s'agit de 820,43ha soit 8,36%. Une autre partie de cette unité, 109,18ha soit 1,11% s'est transformée en sols nus. Pour la brousse tigrée très dégradée quant à elle, 774,33ha soit 13,89% sont occupés par les sols nus, 654,37ha soit 11,73% par la ville de Niamey (au niveau du plateau de l'aéroport notamment). Les broussailles ont aussi subi des transformations. 390,98ha soit 7,91% de leurs superficies sont transformés en sols nus.

Il apparaît que ce sont les activités anthropiques avides de terres qui ont pour l'essentiel détruit la forêt de brousse tigrée. Les variations climatiques mais aussi et surtout l'exploitation du bois par les populations entraînent la dégradation du couvert végétal au niveau des brousses tigrées et des broussailles. En effet, pour s'approvisionner en bois de chauffe, les populations de Niamey et ses environs s'adonnent à la coupe ces forêts. Ce déboisement est un processus irréversible qui conduit à la dégradation des massifs forestiers. Le taux de croissance de la population accentue cette pratique néfaste pour l'environnement.

Globalement, les différents changements intervenus dans les unités montrent une tendance à la dégradation du milieu. Certaines ont même atteint la situation d'irréversibilité telle que les brousses tigrées et les broussailles transformées en sols nus, les zones de cultures transformées en lit du kori ou en espace urbanisé.

Figure 13: Carte des changements intervenus dans l'occupation des sols dans la ville de Niamey et sa périphérie entre 1989 et 1999

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