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Mémoire master recherche en analyse des populations des espaces fauniques et halieutiques

( Télécharger le fichier original )
par Serigne Modou SARR
Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso/Institut du Développement Rural - Master Recherche en Analyse des Populations des Espaces Halieutiques  2010
  

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    BURKINA FASO

    UNITE-PROGRES-JUSTICE

    MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE,

    SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    ---------------------------

    UNIVERSITE POLYTECHNIQUE DE BOBO-DIOULASSO

    ---------------------------

    INSTITUT DU DEVELOPPEMENT RURAL


    MEMOIRE

    en vue de l'obtention du

    DIPLOME DE MASTER RECHERCHE EN ANALYSE DES POPULATIONS DES ESPACES FAUNIQUES ET HALIEUTIQUES (MFH2)

    SPECIALITE : Analyse des populations des espaces halieutiques

    THEME : Dynamique d'exploitation du Mugil cephalus (Linnaeus, 1758, Mugilidés) dans l'estuaire du Fleuve Sénégal en pêche artisanale

    Présenté par :

    Serigne Modou SARR

    Devant le jury composé de :

    · Pr André T. KABRE

    · Pr Wendeingoudi GUENDA

    · Dr Sado TRAORE

    Décembre 2010

    N° : /MFH2 (Halieutique, Faune)

    DEDICACES

    Je dédie ce travail à

    ü Mon Père feu Alé SARR

    ü Ma mère Sokhna DIOP

    ü Ma chère épouse Mme SARR née Aïda FALL

    ü A mes frères et soeurs germains de la famille feu Alé SARR

    ü Mes soeurs utérines Momy et Khady DIOUF

    ü A mon beau père Atoumane FALL et son épouse Coumba NDAO

    ü A mes amis, mes collègues de service et mes promotionnaires au Master Recherche M2 en Analyse des Populations des Espaces Fauniques et Halieutiques de l'IDR/UPB

    REMERCIEMENTS

    Nous rendons grâce à DIEU LE TOUT PUISSANT.

    J'adresse mes remerciements à l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) qui m'a octroyé une subvention pour financer une partie de mon inscription. Je remercie toutes les autorités de l'Institut du Développement Rural (IDR) de l'Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB) notamment le Directeur, le Président de l'assemblée de l'Université, le corps professoral et tous les enseignants chercheurs qui nous ont dispensés des cours.

    A travers Simon MERIAUX, je remercie la Fondation Internationale du Banc d'Arguin qui m'a octroyé une bourse d'études pour ce master MFH2

    Je remercie Cl Mame Balla GUEYE, Directeur des Parcs Nationaux du Sénégal qui a autorisé mon inscription au niveau de l'IDR

    Une mention particulière est adressée à mes encadreurs. Ils m'ont tous témoigné de leurs disponibilités et apporté les corrections idoines pour mon travail. Il s'agit :

    · Pr André T. KABRE, Enseignant- Chercheur à l'IDR, Directeur de mon mémoire et membre du jury ;

    · Pr Hassan EL OUIZGANI, Enseignant -Chercheur, Codirecteur de mon mémoire ;

    · Dr Amath Diaw DIADHIOU, Directeur du CRODT /Sénégal ;

    · Dr Charlotte KARIBUHOYE, Coordonnatrice Programme AMP/FIBA ;

    Je remercie vivement les membres du jury qui ont accepté d'évaluer mon travail. Il s'agit :

    · Pr Wendeingoudi GUENDA, Président du jury, Enseignant - Chercheur à l'Université Ouagadougou

    · Dr Sado TRAORE, Rapporteur du jury, Enseignant-Chercheur IDR/UPB

    Une mention spéciale est réservée au Doyen Mbarack FALL technicien au CRODT sans oublier ses enquêteurs notamment Bouna GNING, Pape Ahmadou GUEYE, Doudou SY et Pathé FALL qui m'ont beaucoup impressionné de par leur savoir faire et à Mme Bineta Ba DIAW pour la confection des cartes.

    Je remercie aussi tous les toutes qui ont contribuées de près ou de loin à ce travail de même que toutes les personnes enquêtées et les pêcheurs qui nous ont fourni des échantillons pour les mensurations.

    TABLE DES MATIERES

    DEDICACES i

    REMERCIEMENTS ii

    TABLE DES MATIERES 1

    LISTE DES FIGURES 4

    LISTE DES CARTES 5

    LISTE DES PHOTOS 5

    LISTE DES SCHEMAS 5

    LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS 6

    RESUME 7

    ABSTRACT 8

    PREMIERE PARTIE : INTRODUCTION, PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET GENERALITES 9

    INTRODUCTION 11

    I. 1. PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATIFS 13

    I. 2. OBJECTIFS 14

    I.2.1. Objectif général 14

    I.2.2. Objectifs spécifiques 14

    I.3. Généralités sur l'espèce étudiée 15

    I.3.1. Caractéristiques taxonomiques et morphologiques 15

    I.3.1.1. Caractéristiques taxonomiques : Mugil cephalus 15

    I.3. 2. Distribution géographique et habitat 17

    I. 3.2.1. Distribution géographique 17

    I.3.2.2. Ecologie de l'espèce 18

    DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE, MATERIEL ET METHODE 20

    II.1. Présentation de la zone d'étude 21

    II.1.1. Le milieu Physique 21

    II.1.2. L'hydrologie 22

    II.1.3. Caractéristiques socio-économiques 23

    II.1.3.2. Les activités économiques 24

    II.2. Présentation de l'estuaire du Fleuve Sénégal 25

    II.2.1. Dynamique marine au large de l'estuaire 27

    II.2.2. La Dynamique fluviale interne 27

    II.3. Présentation des Aires Marines Protégées du Nord 28

    II.3.1. Aire Marine Protégée de Saint Louis 28

    II.3.2. Parc National de la Langue de Barbarie 28

    II. 4. MATERIEL 31

    II.4.1. Les outils de collectes de données 31

    II.4.1.1. Le questionnaire d'enquête et guide d'entretien 31

    II.4.1.2. Le Traitement des données 31

    II.5. METHODE 33

    II.5.1 La recherche documentaire et observation sur le terrain 33

    II.5.2. Choix de la zone d'étude 33

    II.5.3. L'échantillonnage 33

    TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSIONS 35

    III. 3.1. ANALYSES STATISTIQUES 36

    III. 3.2. ANALYSES BIOMETRIQUES 37

    III. 3.2.1. Détermination de la croissance à partir des structures tailles 37

    III. 3.2.2. Les paramètres de croissance 39

    III. 3.2.3. Etude de la croissance par analyse de structures de taille 39

    III. 3.2.3.1. Méthode de Powell- Wetherall (1986) 41

    III. 3.2.3.2. Taille maximale par la méthode des prévisions 42

    III. 3.2.6. Les paramètres d'exploitation 43

    III. 3.2.6.1. Estimation de la mortalité (Z) 43

    III. 3.2.6.2. Mortalité naturelle (M) 47

    III. 3.2.7. Analyse de population virtuelle 52

    III. 3.2.7.1. Analyse de population virtuelle fondée sur l'âge 52

    III. 3.2.7.2. Analyse de population virtuelle fondée sur la longueur 53

    III. 3.2.8. Les Captures Par Unités d'Exploitation (CPUE) 53

    III. 3.3. ANALYSES ECOLOGIQUES 54

    III. 3.3.1. Les profondeurs pour capturer Mugil cephalus 54

    III. 3.3.2. Les migrations sur la grande Côte au Sénégal et en Mauritanie 54

    III. 3.3.2.1. La migration des adultes 54

    III. 3.3.2.2. La migration des immatures 55

    III. 3.3.3. Les milieux fréquentés par l'espèce 55

    III. 3.4. LES TECHNIQUES DE PECHES AU MULET JAUNE 55

    III. 3.4.1. Les engins de pêches 55

    III. 3.4.1.1. Les filets de pêche 55

    III. 3.5. Contribution des aménagements dans la gestion des stocks de mulets jaunes 56

    III. 3.5.1. Les Aires Marines Protégées du Nord 56

    III. 3.5.2. Les aspects réglementaires 57

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 58

    BIBLIOGRAPHIE 60

    WEBOGRAPHIQUES 63

    Annexe n°1 : Echantillon collecté (relation taille-poids) 64

    Annexe n°2 : Variation du stock en fonction de la mortalité par pêche 65

    Annexe 3 : Fiche de Collecte Débarquement 66

    Annexe 4 : Questionnaire d'enquête 67

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1: Taxonomie de l'espèce Mugil cephalus 15

    Tableau 2 : Durée moyenne de l'upwelling sur la côte ouest africaine 23

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1: Evolution du poids Mugil cephalus dans le fleuve Sénégal en fonction de sa taille 37

    Figure 2: Augmentation de la longueur du mulet jaune en fonction de l'âge 38

    Figure 3: Histogramme fréquence taille M. cephalus capturés dans le fleuve Sénégal (04/05/2010) 39

    Figure 4 : Histogramme fréquence taille M. cephalus capturés dans le fleuve Sénégal (05/06/2010) 40

    Figure 5: Histogramme fréquence taille M. cephalus capturé dans le fleuve Sénégal (05/07/2010) 40

    Figure 6: Fréquence taille des mulets jaunes dans le fleuve Sénégal 41

    Figure 7 : Estimation des valeurs de la longueur asymptotique et de Z/K du M. cephalus 42

    Figure 8 : Taille maximale prévue pour le mulet jaune dans l'estuaire du fleuve Sénégal 43

    Figure 9: Détermination de Z selon la courbe de Jones & van Zalinge 44

    Figure 10: Courbe de capture des mulets jaunes du Sénégal fondée sur la longueur 44

    Figure 11: Les paramètres de sélectivités M. cephalus de l'estuaire du fleuve Sénégal 45

    Figure 12: Valeur de la mortalité instantanée des mulets jaunes de l'estuaire du fleuve Sénégal selon la longueur moyenne 46

    Figure 13 : Estimation des rythmes de recrutement des mulets jaunes dans le fleuve Sénégal . 49

    Figure 14 : Probabilité de capture des mulets jaunes de l'estuaire du fleuve Sénégal 50

    Figure 15 : Courbe de sélectivité des mulets jaunes de l'estuaire du fleuve Sénégal par filet maillant 51

    Figure 16 : Courbe de la méthode « knife-edge Selection » pour M. cephalus dans le fleuve Sénégal 51

    Figure 17 : Histogramme des populations virtuelles de M. cephalus dans l'estuaire du fleuve Sénégal fondées sur l'âge 52

    Figure 18 : Histogramme des populations virtuelles de M. cephalus dans l'estuaire du fleuve Sénégal fondées sur la longueur 53

    Figure 19 : Types de pêche dans la région de Saint Louis 56

    LISTE DES CARTES

    Carte 1: Distribution géographique du mulet source (http://www.aquamaps.org) 18

    Carte 2 : Localisation de la Région de Saint Louis dans le Sénégal 21

    Carte 3 : Localisation du Fleuve Sénégal et des Aires Marines Protégées du Nord 29

    Carte 4 : Représentation schématique des pêcheries dans et autour des AMP du Nord 30

    LISTE DES PHOTOS

    Photo 1 : Mugil cephalus dans l'estuaire du fleuve Sénégal(sarr, 2010) 16

    LISTE DES SCHEMAS

    Schéma 1: Anatomie externe Mugil cephalus (source : FAO, 1985) 16

    LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS

    AUF : Agence Universitaire de la Francophonie

    AMP/SL : Aire Marine Protégée / Saint- Louis

    CNRST : Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique/Burkina Faso

    CRODT : Centre de Recherche Océanographique Dakar-Thiaroye

    FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

    FIBA : Fondation Internationale du Banc d'Arguin

    IDR : Institut du Développement Rural

    INERA : Institut National de l'Environnement et des Recherches Agricoles/Burkina Faso

    IMROP : Institut Mauritanien des Recherches Océanographiques et des Pêches

    IRD : Institut de Recherche pour le Développement ex ORSTOM

    MRFH2 : Master Recherche M2 en Analyse des Populations des Espaces Fauniques et Halieutiques

    ORSTOM : Institut Français de Recherche Scientifique pour le Développement en Coopération

    PNBA : Parc National du Banc d'Arguin

    PNLB : Parc National de la Langue de Barbarie

    RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

    UPB : Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso

    UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

    ZEE : Zone Economique Exclusive

    RESUME

    Mugil cephalus (Linnaeus, 1758, Mugilidés) est une espèce pélagique côtière qui peut remonter les estuaires et les rivières. C'est un poisson grégaire qui vit sur les fonds sableux ou vaseux, souvent à moins de 10 m de profondeur.

    Les mulets jaunes occupent une place importante en pêche artisanale dans la région de Saint-Louis. Il procure des revenus substantiels aux différents acteurs de la filière. En raison de la forte demande sur le marché international, la pêche de cette ressource ne cesse de se développer avec comme conséquence une surexploitation de l'espèce dans l'estuaire du fleuve Sénégal. L'objectif de ce travail est d'apporter le maximum d'information sur la dynamique d'exploitation du Mugil cephalus dans l'estuaire du fleuve Sénégal qui est notre zone d'étude. La structure démographique des mulets jaunes est composée de jeunes individus qui grandissent plus vite qu'ils ne grossissent. Les résultats relation taille -poids ont montré une allométrie minorante. Les paramètres de croissance et d'exploitation estimés à l'aide de l'équation de Von Bertalanffly sont : L8=50.33cm, K=0.37, t0=0. La mortalité instantanée Z varie entre 0.38 à 1.671 selon les méthodes utilisées et la mortalité naturelle est M=0.618. L'analyse des populations virtuelles a montré que les mulets jaunes sont très exploités dans la zone.

    La migration est observée de la Grande Côte du Sénégal vers la Mauritanie. Et les aires marines protégées du nord constituent des lieux de ponte pour l'espèce. Par conséquent les plans d'aménagement des ressources naturelles doivent tenir compte de l'exploitation du mulet jaune.

    Mots clés : Mugil cephalus, mulet jaune, dynamique, croissance, estuaire, fleuve Sénégal

    ABSTRACT

    Mugil cephalus (Linnaeus, 1758, Mugilidae) is a coastal pelagic species that can trace the

    estuaries and rivers. It is a gregarious fish that lives on sandy or muddy bottoms, often at less than 10 m deep.
    The yellow mules are important in artisanal fisheries in the region of Saint-Louis. It provides substantial active income to the various industry players. Due to high demand on the international market, the fishing of this resource continues to grow with a consequent over-exploitation of the species Mugil cephalus in the Senegal River Estuary. The objective of this work is to provide maximum information on the dynamics of Mugil cephalus operating in the estuary of the Senegal River, our study area. The demographic structure of yellow mules is young people who grow up faster than they grow. The results of length-weight relationship showed a lower bound allometry. Growth parameters and exploitation estimated using the equation of Von Bertalanffly are L 8 = 50.33cm, K = 0.37, t0 = 0 and the mortality ranges from 0.38 to 1.671 by the methods used and natural mortality M = 0618 one virtual population analysis showed that the yellow mules are heavily exploited in the area.
    The migration is observed in the Grande Côte in Senegal to Mauritania. And marine protected areas are the northern spawning grounds for the species. Plans for natural resource management must take into account the operation of the yellow mules.

    Keywords: Mugil cephalus, yellow mulle, dynamic, growth, estuary, river Senegal

    PREMIERE PARTIE : INTRODUCTION, PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET GENERALITES

    INTRODUCTION

    Les pêcheries mondiales ont considérablement décliné depuis le début des années 70, en raison notamment de la surexploitation des principaux stocks d'intérêt économique. L'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO,2000) annonce que 47 % des stocks mondiaux de poissons commercialisés sont exploités à leur maximum,

    18 % sont surexploités, 10 % sont épuisés ou en repeuplement lent. Ils restent 25 % des stocks sont modérément sous exploités (FAO, 2000). Sur le plan bioécologique, des modifications qualitatives et quantitatives de l'abondance des ressources halieutiques consécutives à une exploitation abusive des ressources biologiques et à des mutations environnementales importantes sont apparues. Des menaces et des agressions sous des formes multiples, d'origine anthropique, se développent dans les zones côtières avec un impact négatif sur les ressources halieutiques (FAO, 2008).

    Selon KANE et al (2008) avec la Mauritanie, le Sénégal est de loin le plus grand producteur de produits de pêche de la sous région1(*). Parallèlement à la forte demande en produits halieutiques et en l'absence de politiques adéquates et cohérentes de gestion durable des ressources exploitables, une situation de surexploitation des ressources halieutiques s'est installée au Sénégal (SENE, 1985). Certaines espèces pélagiques comme le mulet jaune deviennent de plus en plus rares.

    Les mulets jaunes à la différence des autres espèces halieutiques présentes sur le littoral sénégalais ne font pas l'objet d'évaluation des ressources, encore moins d'un suivi adéquat de leur exploitation (DEME, 2007).

    Au Sénégal, sur la Grande Côte, le mulet jaune est capturé par différents engins de pêche utilisés principalement par les communautés de pêcheurs autochtones. Il s'agit de filets maillant dérivant de surface, de filet épervier, de sennes de plage et de sennes tournantes à mulets. Dans notre zone d'étude, les pêcheurs utilisent le mono filament qui est un engin prohibé. L'étude s'intéresse à la biologie et à l'écologie de l'espèce Mugil cephalus notamment les tailles des captures, la relation taille- poids, l'habitat, les engins de pêches entre autres. C'est une espèce côtière qui peut remonter les estuaires et les rivières. C'est un poisson grégaire qui vit sur les fonds sableux ou vaseux, souvent à moins de 10 m de profondeur.

    Et face à cette crise que traverse la filière mulet, l'Institut Mauritanien de Recherche Océanographique et des Pêches (IMROP), l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) en Mauritanie, la Direction de la Pêche Maritime (DPM) du Sénégal et le Centre de Recherche Océanographique Dakar-Thiaroye (CRODT) ont mis en place en 2003 un projet conjoint sur les ressources partagées de mulets, de courbine et de tassergal entre ces deux pays. Les objectifs sont entre autres la gestion concertée, la recherche et la valorisation des produits. Selon DEME (2007), pour une gestion partagée de la ressource, il a été demandé au Sénégal et à la Mauritanie de dresser l'état des connaissances sur les pêcheries de mulet. En Mauritanie des recherches on été menées sur l'écobiologie de l'espèce. Au Sénégal, le CRODT mène des travaux de recherche sur la biologie du mulet jaune. C'est dans ce contexte que notre étude s'intéresse à la « Dynamique d'exploitation du Mugil cephalus (Linnaeus, 1758, Mugilidés) dans l'estuaire du fleuve Sénégal » qui est une contribution aux différentes études menées dans le cadre du projet conjoint sur les ressources partagées de mulets, de courbine et de tassergal entre ses deux pays.

    Ainsi pour les besoins de la recherche, le CRODT a instauré un système de suivi scientifique des ressources halieutiques en général et du mulet jaune en particulier, basé sur la collecte des données pour évaluer les débarquements annuels (DEME, 2007).

    Nous avons utilisé les logiciels : R pour les analyses statistiques et FISATII pour calculer les paramètres biologiques notamment la fréquence des tailles et poids, la relation taille-poids, la croissance, la mortalité, le taux d'exploitation entre autres. Nous nous sommes intéressés aussi aux engins de pêche et à l'habitat.

    L'intérêt pratique de l'étude est d'apporter des éléments de réponse sur la dynamique d'exploitation du mulet jaune dans la Langue de Barbarie.

    Afin d'explorer toute la problématique du sujet, le plan suivant est adopté : 

    ü Première partie : problématique, justificatifs, objectifs et généralités sur l'espèce Mugil cephalus ;

    ü Deuxième partie : présentation de la zone d'étude, matériel et méthode ;

    ü Troisième partie : résultats et discussions

    I. 1. PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATIFS

    Depuis de nombreuses années les stocks de Mugil cephalus de la zone ont fait l'objet d'une surpêche. Les exploitations artisanales se font à partir de grands points de débarquement (dans les quartiers de Guet Ndar et Goxu mbathie). Quatre grands types d'engins sont utilisés pour l'exploitation des Mugilidés. Les filets maillants dérivant de surface et la senne tournante sont les principaux, tandis que les filets dormants et la senne de plage ont une importance moindre. La palangre et la ligne sont aussi utilisées dans la localité pour capturer les mulets.
    En effet, la surpêche, les captures illégales et la destruction des zones de reproduction ont largement détruit les ressources halieutiques de l'estuaire du fleuve Sénégal particulièrement le mulet jaune. Ainsi, la quantité de poissons à valeur commerciale pêchée dans les eaux territoriales sénégalaises a diminué de plus de 80% pour cette espèce depuis les années cinquante (CAMARA, 2008). Pourtant, la pêche est vitale pour le pays. Elle produit l'équivalent d'un quart du budget national, crée de nombreux emplois et constitue une importante source de protéines pour les populations côtières et les régions intérieures.

    Selon OULD MOHAMED VALL (2004) au stade actuel des connaissances, la recherche sur les Mugilidés, le mulet jaune en particulier, soulève un ensemble de problèmes en matière d'écobiologie et de dynamique des populations. Ces problématiques liées à la migration, et même l'identification de stocks sont autant de zones d'ombre pour une étude d'ensemble et une utilisation fiable des connaissances déjà acquises vers le niveau appliqué (gestion et aménagement).

    La création de l'aire marine protégée de Saint Louis et du Parc National de la Langue de Barbarie, pourrait beaucoup contribuer à l'aménagement de la pêche artisanale dans cette localité. Dans ce contexte et compte tenu du manque d'informations précises surtout, sur l'aire de distribution de ces ressources, la problématique centrale concerne essentiellement l'étude de la dynamique d'exploitation du mulet jaune dans l'estuaire du fleuve Sénégal.

    Les tendances actuelles de l'évolution des stocks de l'espèce Mugil cephalus montrent des signes inquiétants : diminution de la taille moyenne des poissons capturés, réduction des Prises par Unité d'Effort de pêche. Il apparaît donc indispensable de réactualiser les tailles de première maturité indiquées dans le code de la pêche et d'accroître les moyens de contrôle pour le respect de la réglementation. Il urge aussi d'observer un repos biologique pour permettre aux juvéniles d'atteindre l'âge de la maturité sexuelle avant d'être capturées.

    Le problème central de la dynamique d'exploitation du mulet jaune dans la localité est la diminution des stocks.

    Les principales causes du problème sont :

    · Augmentation de l'effort de pêche : exploitation intensive de l'espèce par la pêche artisanale et industrielle par l'utilisation d'engins et techniques de pêches à performance croissante (sennes tournantes et coulissantes, filets maillant dérivants mono filaments, sennes de plage) ;

    · Absence d'un plan de gestion et d'aménagement : la réglementation sur les types de filets et les mailles autorisés n'est pas appliquée et en plus il n'y a pas de repos biologique dans la localité à l'instar de la Mauritanie.

    · Modification des facteurs climatiques, hydrologiques et destructions des habitats : la construction du barrage de Diama, les pollutions urbaines, le développement de l'agro-business et les variations sur le climat et les températures ;

    · Forte demande extérieure : ciblage des femelles gravides pour la production de poutargue, sachant que c'est le potentiel reproducteur de ces espèces qui est gravement menacé.

    Les conséquences sont :

    · Réduction des capacités des prises par unités d'effort de pêche

    · Intensification de la pauvreté chez les pêcheurs et les jeunes empruntent le chemin de l'émigration clandestine ;

    · La diminution des tailles des captures

    · La rareté de l'espèce dans la localité pousse certains à aller vers les îles Bidjagos (Guinée Bissau) et Nouadhibou (Mauritanie) pour la recherche de produits halieutiques avec comme conséquence des conflits avec les populations autochtones et les gardes côtes de ces pays.

    I. 2. OBJECTIFS

    I.2.1. Objectif général

    L'objectif global de l'étude consiste à déterminer la dynamique d'exploitation de l'espèce Mugil cephalus dans l'estuaire du fleuve Sénégal.

    I.2.2. Objectifs spécifiques

    De manière spécifique, les objectifs recherchés par cette étude visent à :

    § Déterminer et analyser les paramètres biologiques et écologiques de l'espèce : la fréquence taille, les relations taille-poids ;

    § Montrer l'évolution de l'espèce dans la localité avec le temps notamment les stocks, la mortalité, le recrutement entre autres ;

    § Analyser l'impact des aménagements notamment la contribution de l'Aire Marine Protégée de Saint Louis et le Parc National de la Langue de Barbarie dans la gestion durable des ressources halieutiques.

    I.3. Généralités sur l'espèce étudiée

    I.3.1. Caractéristiques taxonomiques et morphologiques

    I.3.1.1. Caractéristiques taxonomiques : Mugil cephalus

    Six espèces de mulets sont répertoriées dans la Grande Côte du Sénégal (DEME et al., 2007). Il s'agit de : Mugil cephalus, Mugil bananensis, Mugil capurii, Liza aurata, Liza grandisquamis et Liza falcipinnis. Une partie de ces espèces se trouve aussi bien en mer que dans la vallée du fleuve Sénégal.

    Mugil cephalus est connu sous le nom courant de mulet jaune en français, Diabaï en Wolof2(*). Dans la classification elle occupe la place suivante (voir tableau 1) :

    Tableau 1: Taxonomie de l'espèce Mugil cephalus

    CLASSIFICATION

    Règne

    Animalia

    Embranchement

    Chordata

    Sous-embranchement

    Vertebrata

    Super-Classe

    Osteichtyes

    Classe

    Actinopterygii

    Sous-classe

    Neopterygii

    Infra-class

    Teleostei

    Super-ordre

    Acanthopterygii

    Ordre

    Mugiliformes

    Famille

    Mugilidae

    Genre

    Mugil

    Nom binominal : Mugil cephalus (Linnaeus, 1758)

    Statut de Conservation UICN : LC= Préoccupation mineure autrement l'espèce n'est pas dans la liste rouge de l'UICN

    Source : http://www.aquamaps.org

    I.3.1.2. Caractéristiques morphologiques 

    Le corps est gris olive sur le dos. Les flancs sont argentés. Le ventre est blanc. Des rayures sont parfois présentes sur les flancs. Les lèvres sont fines. Les nageoires pectorales sont courtes. Elles n'atteignent pas l'oeil lorsqu'elles sont retournées vers l'avant. Les yeux sont protégés par une paupière adipeuse. La taille maximale rapportée est de 120 cm pour 12 kg mais demande à être confirmée.

    Photo 1 : Mugil cephalus dans l'estuaire du fleuve Sénégal(sarr, 2010)

    Schéma 1: Anatomie externe Mugil cephalus (source : FAO, 1985)

    Le corps est cylindrique et robuste. La tête est large. La largeur dépasse celle de la fente buccale.

    Il a une paupière adipeuse bien développée, couvrant la majeure partie de la pupille avec une lèvre supérieure mince, sans papilles. Les dents labiales de la mâchoire supérieure sont petites, droites, denses, et en plusieurs rangées. La fente buccale se termine au-dessous de la narine postérieure. Le mulet jaune a deux nageoires dorsales. La première contient 4 épines et la seconde 8-9 rayons mous. Le début de la première nageoire dorsale est plus près de la pointe du museau que de la base de la nageoire caudale. Le début de la deuxième nageoire dorsale est à la verticale entre la moitié et un quart le long de la base de la nageoire anale. La nageoire anale a 8 rayons mous. Les nageoires pectorales contiennent 16-19 rayons. La pectorale axillaire mesure environ le tiers de la longueur de la nageoire. Les deux cæca pyloriques présentent 36 à 45 écailles des séries latérales. La couleur arrière est bleu vert. Celle des flancs et du ventre est pâle ou argentée. Les écailles sur le dos et les flancs forment habituellement des raies longitudinales. On note la présence d'une tache sombre sur l'axillo-pectoral (FAO, 1985).

    I.3. 2. Distribution géographique et habitat

    I. 3.2.1. Distribution géographique

    Mugil cephalus (Linnaeus, 1758) est connu encore sous le nom de Mugil ashanteensis,

    (BLEEKER, 1863). Sa répartition irait du Maroc à l'Angola (OULD MOHAMED VALL, 2004). L'espèce ne se différencie du Mugil cephalus d'Europe que par: la coloration jaune de ses nageoires, le nombre d'écailles en ligne latérale toujours inférieur à 40 et une distribution plus large dans les mers tempérées.

    Elle est cosmopolite dans les eaux côtières de la plupart des zones tropicales et subtropicales. Dans l'Océan atlantique occidental, on le trouve à partir de la Nouvelle-Écosse, Canada en allant au sud jusqu'au Brésil, y compris le Golfe du Mexique. Il est absent en Bahamas et en mer dans les Caraïbes. Dans l'Océan Atlantique oriental, le mulet jaune se trouve dans le Golfe de Gascogne (France) et jusqu'en Afrique du Sud, y compris la Méditerranée et la Mer Noire. La chaîne orientale de l'Océan Pacifique comprend la Californie du sud vers le sud jusqu'au Chili.

    Habitats : Mugil cephalus

    Carte 1: Distribution géographique du mulet source ( http://www.aquamaps.org)

    I.3.2.2. Ecologie de l'espèce

    Mugil cephalus est une espèce pélagique côtière qui peut remonter les estuaires et les rivières. C'est un poisson grégaire qui vit sur les fonds sableux ou vaseux, souvent à moins de 10 m de profondeur. De moeurs diurnes, il se nourrit de zooplancton, de larves, de déchets, d' algues, d'organismes benthiques, ainsi que de petits poissons. Il est présent fréquemment sur les côtes dans les estuaires et les environnements d'eau douce. Les mulets jaunes ont un gésier possédant une paroi épaisse à l'intérieur de leur estomac avec un long appareil gastro-intestinal qui leur permet de s'alimenter sur les détritus. Ils jouent un rôle de lien écologique important dans l'écoulement d'énergie au sein des communautés vivant dans les estuaires. Ils s'alimentent par succion de la couche supérieure de sédiments. Ils prennent également du sédiment qui aide dans la digestion de la nourriture dans le gésier. Les mulets jaunes se nourrissent également sur les épiphytes et l'épifaune des herbes marines. Ils ingèrent l'écume extérieure contenant des micro-algues se trouvant à l'interface air-eau. Les larves du mulet jaune se nourrissent principalement sur des micro-crustacés. Des copépodes, des larves de moustiques et des débris de plantes ont été trouvés dans le contenu stomacal. Les quantités de sable et de détritus dans le contenu de l'estomac augmentent avec sa longueur. Au fur et à mesure que le poisson grandit il ingère plus de nourriture provenant des substrats du fond.

    I.3.2.2.1. La salinité du milieu

    Les adultes sont trouvés dans les eaux dont la salinité s'étend de 0 à 75%o, alors que les juvéniles ne peuvent tolérer de telles variations de salinité qu'après avoir atteint des longueurs de 4-7 cm (FAO, 1985). Les adultes forment des bancs énormes près des surfaces sur les fonds sableux ou boueux et de la végétation dense. Ils émigrent en groupes vers la mer ouverte pour le frai. Les larves se déplacent vers la côte dans les eaux extrêmement peu profondes qui procurent une protection contre les prédateurs ainsi qu'un environnement riche en nourriture. Après avoir atteindre 5 cm de longueur, ces jeunes mulets se déplacent vers les eaux légèrement plus profondes. L'espèce peut atteindre une longueur maximale de 120cm et un poids de 12kg pour une durée de vie de 15ans.

    I. 3.2.2.2. La température

    La température et la salinité des eaux estuariennes sont soumises à des variations saisonnières. Les eaux issues de la mer ont une température variant entre 16 °C et 30 °C. Par contre l'eau douce issue des crues du fleuve a des températures sensiblement plus élevées que les précédentes.

    Quand les vannes du barrage de Diama restent fermer en saison sèche, le taux de salinité dans l'estuaire est sensiblement égal à celui de l'eau de mer (35 g/l). Par contre quand ces vannes sont ouvertes pour évacuer la crue, il y a une dilution de la masse d'eau et les taux de salinité naguère élevés baissent. Cette baisse connaît également une variabilité spatiale car il est démontré que les taux de salinité les plus élevés sont enregistrés à l'embouchure et les plus faibles en amont (barrage de Diama).

    DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE, MATERIEL ET METHODE

    II.1. Présentation de la zone d'étude

    II.1.1. Le milieu Physique

    Le département de Saint-Louis est situé dans la région du même nom, qui occupe le nord du Sénégal et constitue une zone tampon entre l'Afrique arabo-berbère et l'Afrique noire. Il est localisé entre les latitudes 15°45' et 16°30' nord et les longitudes 15°40' et 1 6°35'ouest (Seck, 2004). La région est au carrefour de l'océan Atlantique, du désert du Sahara et des régions soudano-sahéliennes. Elle est traversée par le fleuve Sénégal sur toute sa longueur. La ville de Saint-Louis est située dans un site amphibie du Delta du fleuve Sénégal et dans une zone de formation quaternaire particulièrement basse et plate. La forme du site résulte d'un alignement dunaire peu élevé, orienté du nord-est au sud-ouest sur la partie continentale. A l'ouest, nous avons un cordon littoral constituant la Langue de Barbarie3(*), qui donne une forme générale au relief et à l'hydrographie.

    Carte 2 : Localisation de la Région de Saint Louis dans le Sénégal

    Le climat est du type sahélien avec une saison des pluies, une saison sèche froide et une saison sèche chaude. La ville est néanmoins constamment balayée par les alizés maritimes. Les températures moyennes annuelles sont respectivement 16°C pour les mois les plus froids et 30°C pour les mois les plus chauds. La pluviométrie est faible, mal répartie dans le temps et est de l'ordre de 250 mm en moyenne annuelle, avec une saison des pluies courte de trois mois (mi-juillet à mi-octobre) selon Seck (2004).

    Deux types de sols existent dans le territoire communal :

    · les sols du « Waalo » plus ou moins argileux d'origine alluvionnaire, ce sont des sols allomorphes, contenant des sels solubles ;

    · les sols dunaires dans la zone des « Niayes 4(*)».

    La végétation est composée d'espèces diverses et variées qui sont souvent résistantes à la forte salinité des terres, avec Casuarina equisetifolia (filao) comme espèce dominante sur le littoral. Le réseau hydrographique est déterminant dans l'architecture de la cité. Le plan d'eau naturel du fleuve est soumis aux fluctuations saisonnières. Les crues peuvent atteindre une côte de 1,8m en saison des pluies. Pendant la saison sèche, le débit du fleuve est presque nul et son niveau moyen correspond à celui de la mer. Un canal de délestage du trop plein fluvial est creusé depuis 2003 sur la Langue de Barbarie pour parer aux inondations constatées au niveau de certains quartiers de la ville pendant l'hivernage. L'ouverture de ce canal a engendré de graves problèmes écologiques dans la localité notamment la salinisation des terres, l'accélération de l'érosion côtière entre autres.

    II.1.2. L'hydrologie

    a) - Les remontées d'eaux froides

    Les côtes sénégalaises sont baignées par d'importantes remontées d'eaux profondes ou "upwellings" qui proviennent des eaux centrales du sud de l'Océan Atlantique. Par définition, l'upwelling est le phénomène de remontées d'eaux profondes froides. Il est généré par les alizés en saison froide. Il assure un enrichissement en éléments nutritifs du milieu et favorise le développement du plancton qui constitue la base de l'alimentation des poissons pélagiques. Les variations de l'alizé, de l'upwelling ont des conséquences sur la pêche en particulier sur la survie des larves, le recrutement et les captures.

    Selon le modèle V.W. Ekman cité par CURY et ROY(1991), le vent met en mouvement les couches superficielles de l'Océan qui sont alors déviés par la force de Coriolis. Le transport résultant au sein de la masse est orientée non pas dans la direction du vent mais vers la droite dans l'hémisphère nord. La couche superficielle soumise à l'action du vent est appelée couche d'Ekman, l'auteur qui a décrit pour la première fois l'effet du vent sur les courants. Selon la théorie d'Ekman dans l'hémisphère nord, un vent qui souffle du pôle vers l'équateur le long d'une côte orientée Nord-Sud va entrainer un déplacement vers le large (pour une côte située sur le bord Est d'un Océan) de la masse d'eau comprise entre la surface et le bas de la couche d'Ekman.

    Et le long des côtes sénégalaises, la saison des alizés, vents de secteurs N-NW à NW-N favorables à l'upwelling, s'étend du mois de décembre au mois de mai.

    Ces eaux recouvrent progressivement le plateau continental où l'on peut alors observer des températures de l'ordre de 16 à 18°C et des salinités de 35,5 à 36,0 %o (SENE & NDIAYE, 2009). La durée moyenne de la saison froide varie en fonction de la latitude comme le montre celle de l'upwelling (Tableau n°2). L'action fertilisante de ces remontées d'eaux profondes résulte d'un apport à la surface d'eaux riches en sels nutritifs généralement issues de la minéralisation de la matière organique que l'on trouve sur le fond. A Saint-Louis, elle se fait sentir à partir du mois de novembre au mois de mai. C'est la période où les petits pélagiques sont abondants au niveau de la Langue de Barbarie.

    Selon DOMAIN (1978) quand l'upwelling sénégalais se déclenche, les espèces à affinité saharienne ou espèces d'eaux froides localisées dans les eaux mauritaniennes migrent vers le sud. Ces espèces sont : Dentex gibbossus, Mugil cephalus, Sparus coerusleostictus, Pagellus bellotti, Epinephelus aenus, Pomatomus saltator... La migration débute au mois d'août entre 20 et 30°N et se stabilise vers 10 et 16°N au mois de février.

    Tableau 2: Durée moyenne de l'upwelling sur la côte ouest africaine

    Zones

    Latitude Nord

    Périodes d'Upwelling

    Durée moyenne (mois)

    Cap Blanc

    23°

    toute l'année

    12

    Nouakchott

    17°50

    octobre à juin

    9

    Saint-Louis

    16°

    novembre à mai

    7

    (Source : Schemainda et Nehring, 1975citée par Sène et Ndiaye, 2009)

    b)- Les eaux de surface 

    Les eaux de surface dans la région de Saint-Louis découlent de l'estuaire du fleuve Sénégal. En effet, l'Aire Marine Protégée (AMP) de Saint-Louis et le Parc National de la Langue de Barbarie (PNLB) sont sous l'influence directe du fleuve Sénégal. Ils sont reliés par le canal de délestage creusé en 2003, devenu par la suite la nouvelle embouchure avec l'ensablement et la fermeture progressive de l'ancienne embouchure située en aval de Gandiole.

    II.1.3. Caractéristiques socio-économiques

    Le contexte socio-économique de Saint-Louis en général, celui de la Langue de Barbarie en particulier est fortement marqué par la présence de l'océan qui conditionne quasi totalement l'ensemble des activités de ce cordon littoral.

    La Langue de Barbarie est caractérisée par une présence humaine appartenant à la communauté des pêcheurs de Guet-Ndar, pionnière de la pêche artisanale maritime.

    Les wolofs de Guet Ndar forment avec les Lébous du Cap-Vert5(*) et les Nyominka des îles du Saloum, les trois communautés de pêcheurs les plus importantes du Sénégal (KEBE, 1986 cité par SENE et NDIAYE, 2009). L'histoire des populations de la Langue de Barbarie est intimement liée à la pêche, à la fois comme source alimentaire et activité génératrice de revenus. C'est une activité qui a longtemps joué un rôle moteur dans l'économie de la ville de Saint-Louis. Le peuplement de la Langue de Barbarie a été et reste essentiellement dominé par les wolofs autochtones et les maures.

    II.1.3.1. Démographie

    La ville de Saint-Louis connaît une forte croissance démographique dès la première décennie de l'indépendance, bien qu'elle ait perdu dès le milieu des années 1950 l'essentiel des attributs (transfert de la Capitale à Dakar) qui ont justifié pendant de longues décennies sa position de pôle administratif et économique.

    Selon les résultats provisoires du Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) de 2002, la population de la région de Saint-Louis était estimée à 695 720 habitants.

    Le taux de croissance entre 1976 et 1988 est passé de 2,1 % à 3,2 %. Il a atteint 3,7% en 2002 (Bureau Régional de la Prévision Statistique). Aujourd'hui, la population est estimée à 799 105 habitants. Les femmes représentent 51,38 % au niveau régional.

    II.1.3.2. Les activités économiques

    La pêche artisanale maritime constitue l'activité économique phare dans la localité. Cependant l'agriculture, l'élevage, le tourisme entre autres contribuent fortement au développement socio-économique de cette région.

    La pêche à Saint-Louis est une activité très ancienne qui a connu bien des mutations.

    q Des origines à la moitié du 20ème siècle

    L'utilisation des pirogues par les pêcheurs de la ville de Saint-Louis date du 16e siècle (SENE et NDIAYE, 2009). Les produits de la mer à l'époque faisaient l'objet de troc entre ces populations et les maures en échange de dattes et de sel.

    L'abondance du poisson dans le fleuve, la difficulté de franchir la barre et la saisonnalité de la pêche en mer n'incitaient pas les pêcheurs à entreprendre la pêche dans l'océan.

    Cependant, l'administration coloniale avait imposé une série de restrictions à la fois sur les techniques et les lieux de pêche dans un souci de sauvegarder les ressources (SENE & NDIAYE, 2009).

    Cette nouvelle donne a eu comme corollaire, la baisse des revenus des pêcheurs, victimes de la législation coloniale (interdiction partielle de pêcher dans le fleuve). Les pêcheurs ont commencé donc à s'orienter peu à peu vers la mer à partir du 19e siècle malgré les risques qu'ils encouraient. Au niveau de Guet-Ndar, l'orientation vers la mer relève plus d'un choix socio-économique forcé, que d'une simple activité traditionnelle.

    Par ailleurs, les difficultés de sortie en mer, l'immobilisation prolongée des embarcations par suite de mauvais temps, la courte durée des campagnes de pêche avec des sorties souvent pauvres, sont des contraintes majeures à la survie des populations dont l'activité était réduite à la pêche.

    q De 1950 à nos jours

    La principale alternative qui s'est offerte à l'époque aux pêcheurs est l'émigration vers les centres de pêches aux conditions naturelles moins hostiles avec des débouchés commerciaux plus importants. Les migrants s'installent d'abord à Cayar au Sénégal, ensuite vers le sud du pays avant de sillonner toute l'Afrique Occidentale Française.

    A la fin des années 50, 3000 des 5000 pêcheurs que compte la périphérie partent en migration loin de Saint-Louis pendant plusieurs mois chaque année (HATHIE, 1985) cité par SENE et NDIAYE (2009).

    Au plan national, la pêche artisanale a connu bien des évolutions depuis les années 50. Quelques industriels de transformation des produits de la mer ont essayé avec beaucoup de difficultés de s'implanter au Sénégal, fondant leurs espoirs sur la seule production artisanale (KANE, 1985) cité par SENE et NDIAYE (2009). A cette époque, les captures pour la pêche artisanale étaient trop limitées au regard de la demande des industries de transformation.

    Ils pêchaient surtout avec modération pour l'autoconsommation, l'approvisionnement en frais du marché local. Ils n'arrivaient pas à satisfaire la demande. Les services techniques de la pêche ont incité les piroguiers à intensifier leurs efforts de pêche avec comme conséquence une surexploitation des produits halieutiques.

    Ainsi un projet de « modernisation de la pêche » est engagé par les services des pêches en 1951. Son premier objectif était la motorisation des pirogues. A Saint-Louis, l'introduction de moteurs hors bord date de 1952.

    II.2. Présentation de l'estuaire du Fleuve Sénégal

    Né des régions montagneuses guinéennes, le fleuve Sénégal parcourt 1.700km avant de se jeter en mer au sud de la ville de Saint Louis par une embouchure unique. Dans sa partie terminale communément appelée estuaire, le bassin fluvial est envahi par les eaux marines qui remontent son lit naturel en saison sèche jusqu'au barrage de Diama avant d'être refoulées par les eaux de crue en hivernage. I1 faut dire que l'utilisation de la notion d'estuaire pour le cas spécifique du fleuve Sénégal est trop controversée.

    Selon PRITCHARD (1955) cité par DIA (2000), l'estuaire est "une zone de mélange entre l'eau douce et l'eau salée".

    I1 convient d'ajouter à cette définition trop simple que le terme d'estuaire recouvre une grande diversité d'interfaces qui ne sont en aucune façon comparables entre elles. D'après JOUANNEAU (1981) cité par DIA (2000), la classification des estuaires se base sur trois critères principaux que sont : le rapport de compétence du fleuve sur l'énergie de la marée, la plus ou moins grande maturité de l'écosystème et la charge solide.

    En ce qui concerne le fleuve Sénégal, il faut signaler que la notion d'estuaire y est discutée par certains spécialistes en géomorphologie littorale. La controverse réside en effet sur la nature de la partie terminale du fleuve : s'agit-il d'un delta ? d'un pseudo-delta ? d'un delta fossile ? ou tout simplement d'un estuaire ?

    DUBOIS (1955) cité par DIA (2000), défendait la thèse d'un pseudo-delta en soulignant notamment l'unicité de l'embouchure du fleuve, la présence d'une côte à peu prés rectiligne, l'intrication entre les dunes parallèles à la direction générale de l'écoulement et les bras qui se faufilent dans leurs intervalles et enfin l'importante remontée de l'eau salée dans le cours du fleuve.

    Pour ce dernier le fleuve Sénégal se termine par un véritable delta en raison d'une construction alluviale de niveau de base édifiée dans une nappe d'eau, du colmatage de l'ancien golf nouackchottien fermé en lagune et l'arrivée des alluvions jusqu'au au niveau de la côte.

    Toutefois nous convenons avec KANE (1997) que le cours inférieur du Sénégal se termine par un véritable estuaire. Les raisons pour lesquelles le fleuve se déverse en mer par un chenal unique sont à rechercher dans le régime hydrologique et dans le jeu de la dynamique littorale.

    Avant l'aménagement du barrage hydro agricole de Diama, la marée remontait le cours du fleuve jusqu'au village de Diouldé Diabé à 450 km de l'embouchure, et la langue salée jusqu'à Podor. La zone estuarienne était alors plus vaste qu'aujourd'hui. Depuis 1986, elle est limitée en amont par le barrage de Diama, et en aval par son embouchure caractérisée par une

    extrême mobilité. Ce milieu est constitué de deux marigots en rive droite en aval du barrage, du Djeuss barré au niveau de Dakar-Bango, de petits affluents comme le Khor et le Marméal qui recoupent le Sénégal en amont de Gandiole, du petit bras du fleuve entre la Langue de Barbarie et l'île de Saint-Louis et enfin du complexe lagunaire situé entre Saint Louis et Gandiole.

    II.2.1. Dynamique marine au large de l'estuaire

    La dynamique marine au large de l'estuaire du fleuve Sénégal est essentiellement dominée par la présence de houles de NW, engendrant une dérive littorale de même direction. Cette dérive littorale provoque un important transport de sable qui a fini par édifier le cordon littoral sableux de la Langue de Barbarie. Les houles du SW exercent une faible influence sur l'évolution du littoral au large de Saint Louis. Elles perdent une bonne partie de leur énergie par suite d'une diffraction au niveau de la presqu'île du Cap Vert qui constitue un véritable écran dont l'abri englobe toute la Langue de Barbarie.

    Le transit sédimentaire assuré par la dérive littorale aux larges des côtes saint louisiennes est soumis à des périodes d'accélération et de ralentissement facilement observables sur les profils de plages. Les estimations de ce transit sédimentaire varient entre 223 000 à 550 000 m3/an (BARRUSSEAU, 1981) cités par SALL (1982).

    II.2.2. La Dynamique fluviale interne

    La dynamique interne de l'estuaire est contrôlée par le fleuve en coordination avec les actions de la marée qui ne sont pas des moindres. Les apports fluviaux ont plutôt tendance à façonner le rivage interne de la Langue de Barbarie. Si, à l'heure actuelle, le fleuve Sénégal ne joue pas un rôle essentiel dans l'édification de la flèche littorale, il peut en revanche contribuer à son érosion au cours de la crue. Ceci peut aboutir à sa rupture complète et à la création d'une nouvelle embouchure.

    Le barrage de Diama est le facteur clé qui détermine à l'heure actuelle l'hydrodynamisme estuarienne par le phénomène d'ouverture et de fermeture des vannes. Ainsi deux périodes peuvent être décrites : une période longue de 7 à 8 mois pendant laquelle l'estuaire est soumis à la présence des eaux issues de la marée océanique et une période plus courte de 3 mois au cours de laquelle l'estuaire est envahi par les eaux de crue.

    II.3. Présentation des Aires Marines Protégées du Nord

    II.3.1. Aire Marine Protégée de Saint Louis

    L'AMP est à cheval entre la commune de Saint-Louis et les Communautés rurale de Ndiébène Gandiole et de Gandon. Elle a une superficie de 49 600 ha. C'est la plus grande aire marine protégée du pays.

    En effet, la Langue de Barbarie est caractérisée par une forte présence de populations de pêcheurs dans la localité. L'histoire de cette population est intimement liée à la pêche, à la fois comme source alimentaire et activité génératrice de revenus. Mais la surexploitation de la biodiversité marine et côtière suite à l'augmentation de l'effort de pêche et de l'usage des engins de pêche peu respectueux des normes de gestion durable, a eu pour conséquence, une baisse de la productivité des ressources halieutiques et une dégradation des habitats (DIONE et NDIAYE, 2010).

    Par conséquents certains habitats vulnérables ont été identifiés et sont en cours de protection en vue d'améliorer leur productivité. L'AMP dispose d'un organe de gestion (personnel administratif et comité de gestion). Toutefois, la matérialisation des limites et l'élaboration d'une charte locale de bonne gestion entérinée par l'autorité administrative, restent à réaliser

    II.3.2. Parc National de la Langue de Barbarie

    Le PNLB a une superficie de 2.000 ha et est créé en 1976. Il est situé au nord-ouest dans l'estuaire du fleuve Sénégal dans la région de Saint-Louis à 300km de Dakar (DIONE et NDIAYE, 2010). Il constitue un site de nidification d'oiseaux : environ 3000 couples de mouettes à tête grise (Larus cirrocephalus), 2000 couples de goélands railleurs (Larus genei), de nombreux autres Laridea (sternes royales-Sterna maxima, sternes caspiennes-Sterna caspia, sternes fuligineuses-Sterna fuscata). C'est aussi un site de nidification des tortues marines : genres Dermochelys , Caretta et Chelonias. Selon DIONE et NDIAYE (2010), le parc est menacé par le changement du régime de l'estuaire, suite à l'ouverture d'un canal de délestage en amont, en 2003. Ces mêmes auteurs ont décelé d'autres problèmes :

    - l'existence d'un disfonctionnement de l'axe hydraulique avec la tendance du fleuve à se transformer en lagune ;

    - l'intensification de l'érosion des berges, la disparition de la végétation ligneuse ; - l'augmentation de la salinité, la variation spécifique et la diminution de la faune ichthyenne.

    Carte 3 : Localisation du Fleuve Sénégal et des Aires Marines Protégées du Nord

    AMP/SL

    PNLB

    Lieux de pêche

    Langue de Barbarie

    Villages environnants

    Gandiolais

    Aires Marines Protégées

    Canal de délestage

    Zonage participatif

    Vers Louga

    Vers Guet-Ndar

    Niari miles

    Pikeurgui (recif)

    Mboumbaye

    Mouit

    Tassinéree

    Pilote

    K Bernard

    Xerwureywi

    Le fleuve

    Fonds vaseux(bintt)

    Mouit

    Buturail

    Guent

    Fonds sablo-vaso-coquillés(JOXOR)

    Assane

    Océan Atlantique

    Bossyi

    Doune BABA

    Dégouniaye

    K Bernard

    Carte 4 : Représentation schématique des pêcheries dans et autour des AMP du Nord

    (Source modifiée de Google Earth , juin 2010)

    II. 4. MATERIEL

    II.4.1. Les outils de collectes de données

    Les outils de collectes de données sont constitués :

    - un ichtyo mètre : pour la mensuration des individus ;

    - d'un peson pour déterminer le poids de l'espèce ;

    - un appareil photo numérique pour collecter des images ;

    - d'une fiche collecte pour enregistrer les données.

    II.4.1.1. Le questionnaire d'enquête et guide d'entretien

    Le questionnaire est utilisé pour recueillir des informations auprès des populations de pêcheurs, des mareyeurs, des femmes transformatrices et autres personnes intervenant dans la filière mulet jaune. Il est basé sur les aspects suivants :

    - Les unités et types d'engin de pêche utilisé dans la localité pour capturer le mulet jaune ;

    - Les lieux et les profondeurs pour la pêche au mulet ;

    - L'effort de pêche ;

    - Les difficultés rencontrées dans le secteur de la pêche ;

    - L'écologie de l'espèce et les conséquences de la modification des habitats....

    Cependant le guide d'entretien est adressé aux personnels des services de la pêche, de la capitainerie du port de Saint-Louis, des techniciens du CRODT, les gestionnaires des aires marines protégées de la localité (AMP/SL et PNLB) etc.

    II.4.1.2. Le Traitement des données

    Les données collectées sont traitées d'abord à l'aide du tableur Excel. Nous avons utilisé deux logiciels différents pour les analyses statistiques et biométriques. Il s'agit du logiciel R.2.10.1 qui nous a permis de calculer la relation taille-poids. Ensuite le logiciel FISATII (FAO and ICLARM Stocks Assessment Tools) est utilisé pour l'analyse des paramètres biologiques des populations étudiées.

    L'évaluation des taux d'exploitation de l'espèce Mugil cephalus a pour but de renseigner sur l'utilisation optimale de cette ressource halieutique. Le taux d'exploitation et la notion de stock sont étroitement liés aux notions de paramètres de croissance et de mortalité. Ces paramètres sont des valeurs numériques d'une équation par laquelle on peut prédire la taille corporelle de l'espèce Mugil cephalus lorsque celle-ci atteint un certain âge.

    A ce niveau nous avons utilisé l'équation de croissance de von Bertalanffy (L(t)=L8× [1-exp (-k×(t-t0))]) qui envisage la longueur corporelle en fonction de l'âge.

    Lt : Longueur du poisson au temps t

    K : Coefficient de croissance.

    to : Temps (âge théorique du poisson) où la longueur est supposée nulle,

    L8 : Longueur asymptotique quand t tend vers l'infini (taille asymptotique du poisson)

    L'équation de capture de Baranoy (taux d'exploitation), les taux de mortalités naturelles entre autres paramètres seront déterminés dans le traitement des données.

    II.5. METHODE

    La méthodologie mise en oeuvre comprend essentiellement quatre parties : la recherche documentaire, les observations directes, les enquêtes de terrain, la collecte de données (mensurations des captures) ainsi que le traitement et l'analyse des informations.

    II.5.1 La recherche documentaire et observation sur le terrain

    La recherche documentaire a permis de passer en revue les statistiques et les documents disponibles sur la pêche artisanale pour l'espèce étudiée. Elle est menée au niveau de certains centres de documentation et d'information notamment le Centre de Recherche Océanographique Dakar Thiaroye, l'Inspection Régionale des Services de Pêche de Saint Louis, la bibliothèque de l'Université Gaston Berger et sur l'internet. Pour élargir l'éventail du recueil de données, nous avons interrogé des personnes ressources qui évoluent dans le secteur de la pêche artisanale.

    Sur le terrain, les observations nous ont permis d'avoir un bref aperçu au niveau de la filière mulet. Des photos numériques ont été prises sur le site de débarquement lors des différentes sorties effectuées.

    II.5.2. Choix de la zone d'étude

    L'étude est menée au niveau de l'estuaire du fleuve Sénégal particulièrement dans la ville de Saint Louis du Sénégal. La délimitation de la zone d'étude est effectuée à l'aide des techniciens du CRODT. Les critères suivants ont permis de délimiter la zone d'étude :

    · Les lieux de débarquements ou quais de pêche situés dans les quartiers de Goxu mbathie, Sor Diagne et Guet ndar ;

    · Les lieux de pêche à la ligne : le pont situé sur la route nationale n°2 traversée par un bras du fleuve Sénégal et le canal de délestage au niveau du village de Keur Ibra Dièye.

    Ces lieux sont fréquentés par les différentes catégories socioprofessionnelles du secteur de la pêche artisanale. Il s'agit de pêcheurs, de femmes transformatrices, de mareyeurs, de vendeurs de denrées alimentaires ou de petits articles entre autres.

    II.5.3. L'échantillonnage

    Les individus enquêtés sont des pêcheurs, des chefs de ménages détenteurs de pirogues, des techniciens du secteur de la pêche, des mareyeurs, des femmes transformatrices et autres personnes ressources. Nous avons utilisé un échantillon aléatoire simple issu d'une population finie. Les éléments sont choisis un à un de telle sorte que les individus restants dans la population aient la même probabilité d'être sélectionné. C'est une méthode d'échantillonnage probabiliste qui entraîne la sélection d'un échantillon à partir d'une population. Cette sélection repose sur le principe de la randomisation ou la chance.

    Cette démarche méthodologique, nous a permis d'avoir un échantillon représentatif pour les acteurs de la filière mulet jaune autrement dit toutes les différentes catégories socioprofessionnelles sont interrogées. Notre échantillon porte sur un effectif de quarante deux (42) individus enquêtés suivant plusieurs critères :

    - La disponibilité de la personne enquêtée : avec les techniciens du CRODT, nous avons identifié et localisé ces individus ;

    - La connaissance de l'espèce : les personnes interrogées sont soit des pêcheurs, des femmes transformatrices soit des techniciens qui ont une bonne connaissance de l'espèce étudiée.

    Sur le terrain nous avons pris un échantillon de poisson (Mugil cephalus) pour différentes captures suivants les débarquements pour les mensurations, les pesées entre autres. Le même principe est utilisé pour la sélection et la mensuration des mulets jaunes. Avec les enquêteurs de CRODT, nous avons sillonné les quartiers de Goxu mbathie, Sor Diagne et de Guet ndar pour collecter des échantillons de différentes espèces capturées dans la localité. Le travail consistait à mesurer la longueur des poissons capturés en particulier les mulets jaunes. Nous avons réalisé l'étude entre le début du mois de mai et la fin du mois de juillet 2010. Les résultats suivants ont été obtenus :

    ü 822 mulets jaunes collectés et mesurés pour le mois de mai 2010 ;

    ü 782 individus Mugil cephalus collectés et mesurés pour le mois de juin 2010 ;

    ü 660 mulets jaunes collectés et mesurés pour le mois de juillet 2010.

    Au total nous avons collecté et travaillé sur un échantillon de 2 264 poissons de tailles et de poids différents. Après mensurations ces échantillons ont été remis à leur propriétaire.

    Pour chaque semaine nous avons effectué 03 sorties sur une période de trois mois. Au total nous nous sommes rendus 36 fois sur le terrain. Notre taux d'échantillonnage avoisine les 42.85%.

    TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSIONS

    III. 3.1. ANALYSES STATISTIQUES

    Les mensurations sont effectuées sur place au niveau des différents débarcadères à l'aide d'un ruban métrique. Les données sont consignées sur une fiche de collecte. Elles concernent la longueur totale pour chaque individu. Cependant le poids d'un individu est calculé à partir de l'équation W=aLtb

    a : Ordonnée à l'origine qui dépend de la densité de l'individu et de ses proportions ;

    b : Coefficient d'allométrie.

    W= poids d'un individu, Lt= Longueur totale

    L'utilisation d'une relation taille-poids permet d'atteindre deux objectifs : la conversion d'une taille en poids théorique et inversement et le passage de la croissance linéaire à la croissance pondérale.

    La forme originelle de cette relation (b = 3) suppose que la croissance est isométrique, c'est-à-dire que la forme et la densité du corps ne varient pas avec l'âge. Par contre si b > 3 il y a une allométrie majorante et elle est minorante dans le cas de b < 3.

    Plusieurs relations du type y = ax + b liant les longueurs entre elles et aussi les poids entre eux, selon que les individus sont éviscérés ou non, ont été établies. Pour notre cas les poissons ne sont pas éviscérés. Nous n'avons pas fait une différenciation entre les sexes. Les échantillons pris sont mesurés puis remis aux propriétaires.

    Les valeurs de a et b sont déterminées par ajustement de la fonction au nuage des points observés, après linéarisation de la courbe par transformation logarithmique.

    Log W = Log a + b Log L

    Des relations taille-poids ont été établies sur des individus non éviscérés à partir de l'équation

     W= aL; a et b sont des constantes appelées paramètres de croissance. On a pour les valeurs : a= 0.00717 et b= 2.9510. Cette conversion des tailles des prises en poids est effectuée grâce à des relations taille/poids (par individu) obtenues à partir du site : www.fishbase.org. Donc l'équation devient :

    W= 0.00717L2.9510

    Pour les différentes valeurs de W voir annexe n°1

    Figure 1: Evolution du poids Mugil cephalus dans le fleuve Sénégal en fonction de sa taille

    Entre L= 22cm et L=34cm, le poids augmente d'une manière exponentielle. Mais au-delà de L=35cm, l'augmentation en poids pour l'espèce Mugil cephalus ne suit pas celle de sa longueur. Ici l'allométrie est minorante, donc le poids croit relativement moins vite que la longueur. Le coefficient de corrélation obtenu est proche de 1 (R=0.986), montrant ainsi une très bonne corrélation entre les deux paramètres étudiés : la taille et le poids des individus

    III. 3.2. ANALYSES BIOMETRIQUES

    D'après l'encyclopédie Universalis : « la biométrie désigne la science des variations biologiques, des phénomènes qui s'y attachent et des problèmes qui en découlent ». Donc l'analyse biométrique est une interprétation mathématique des caractéristiques biologiques d'une espèce, destinée à déterminer son identité de manière irréfutable. Les paramètres biologiques étudiés concernent la croissance, la taille, le poids, la naissance, la mortalité entre autres.

    La croissance d'une espèce consiste à établir une corrélation entre une variable mesurable (taille, poids) caractérisant un individu et l'âge de cet individu. Cette relation est obtenue par un modèle mathématique dont les paramètres, nécessaires en dynamique des populations, sont obtenus par analyse de structure d'âge ou de taille.

    III. 3.2.1. Détermination de la croissance à partir des structures tailles

    Le modèle mathématique de croissance individuelle élaboré par Von Bertalanffy (1934) envisage la longueur corporelle en fonction de l'âge (SPARRE & VENEMA, 1996) cités par (BEDDA & BOUFERSAOUI, 2009)

    Ce modèle est représenté par l'équation : Lt=L8 (1-e-K(t-t0))

    Lt : Longueur du poisson au temps t

    K : Coefficient de croissance.

    to : Temps (âge théorique du poisson) où la longueur est supposée nulle,

    L8 : Longueur asymptotique quand t tend vers l'infini (taille asymptotique du poisson)

    La taille des individus augmente progressivement en fonction de son âge. A t0 jusqu'à t=1an, la croissance en longueur des individus suit l'allure de la courbe tracée (figure n°2). Cette croissance est celle d'une fonction logarithmique. Mais au-delà de 2ans la croissance en taille ne suit plus les années.

    Figure 2: Augmentation de la longueur du mulet jaune en fonction de l'âge

    Pour un coefficient de croissance K=0.38 la valeur de la taille a atteint une valeur asymptotique L8= 50. 33cm. Théoriquement cela signifie que la taille maximale pour Mugil cephalus dans l'estuaire du fleuve Sénégal ne dépasse pas 51cm. Ces réultats peuvent être comparés avec ceux de OULD MOHAMED VALL (2004) qui a trouvé L8=54cm en Mauritanie, pays frontalier avec le Sénégal. Pour notre échantillon nous avons enrégistré un seul individu qui mesure 43cm dans la zone d'étude. En Mauritanie contrairement au Sénégal, chaque année l'Etat instaure un repos biologique pour restaurer les ressources halieutiques. Cette différence de taille asymptotique notée entre ces deux pays pourrait s'expliquer par l'interdiction temporarire de capturer l'espèce dans les côtes mauritanniennes. Cepandant en plus du repos biologique, l'habitat et la nourriture constituent des facteurs déterminants dans la croissance des indiviudus. Le Parc National du Banc d'Arguin est un exemple d'aménagement qui a beaucoup contribué à la qualité des ressources halieutiques de la Mauritanie.

    III. 3.2.2. Les paramètres de croissance

    III. 3.2.3. Etude de la croissance par analyse de structures de taille

    Les Figures n°3,4 et 5 représentent les histogrammes des fréquences tailles chez l'espèce Mugil cephalus. Elles sont obtenues par la méthode de Bhattacharya dans FISATII.

    Pour la figure n°3, dans la distribution fréquence taille, nous remarquons la présence de 4 modes successifs : 24.5cm, 28.5cm et 32.5cm. Cette figure n°3 représente la taille des captures pour le mois de mai 2010. La fréquence est plus élevée dans la classe de 32.5 cm.

    Figure 3: Histogramme fréquence taille M. cephalus capturés dans le fleuve Sénégal (04/05/2010)

    Pour la figure n°4 qui représente la distribution des fréquences tailles au mois de juin 2010, il y'a 2 modes successifs : 24.5cm et 34.5cm. La fréquence taille est plus élevée au niveau de la classe 34.5cm. Les individus de cette taille sont souvent capturés par le filet des pêcheurs. Il semblerait qu'ils ont atteint l'âge de la maturité sexuelle. Cependant nous n'avons pas pu éviscérer les poissons pour déterminer le sexe et voir la corrélation taille gonade.

    Figure 4 : Histogramme fréquence taille M. cephalus capturés dans le fleuve Sénégal (05/06/2010)

    La figure n°4, il y'a une présence de deux modes : le premier est de 22.5 cm et le second est de 32.5cm. La distribution fréquence taille est plus élevée pour la classe 32.5cm pour le mois de juillet 2010. Le premier mode semble être celui des juvéniles ou recrus.

    Figure 5: Histogramme fréquence taille M. cephalus capturé dans le fleuve Sénégal (05/07/2010)

    La comparaison entre ces trois figures (3,4 et 5) fait sortir des différences et des similitudes sur la distribution des fréquences tailles.

    Les fréquences les plus élevées sont situées entre 32.5 et 34.5 cm. Cependant les figures 3 et 4 ont presque la même allure contrairement à la figure n°5 même si le second est bimodal.

    Figure 6: Fréquence taille des mulets jaunes dans le fleuve Sénégal

    La fréquence taille la plus élevée est notée au mois de juillet voir figure n°6.

    III. 3.2.3.1. Méthode de Powell- Wetherall (1986)

    Selon BEDDA et BOUFERSAOUI (2009), la méthode de Powell (1979), dont les travaux ont été réalisés par WETHERALL et al. (1986) qui ont développé une méthode mathématique rigoureuse pour l'estimation de L8 et de Z/K à partir des fréquences de longueurs représentatives d'une population à l'équilibre.

    Cette méthode analyse donc les structures de taille, c'est-à-dire qu'elle ne nécessite pas d'informations sur l'âge (HEMIDA, 2005).

    Cette méthode propose une application de l'équation de BEVERTON et HOLT (1956) cité par BEDDA et BOUFERSAOUI (2009).

    Z=K*(Lm-L')

    Lm : la longueur moyenne des poissons de longueur L' et plus

    L' : la longueur au-delà de laquelle tous les poissons sont pleinement exploités.

    Ainsi, en portant sur un graphique Lm-L' en fonction de L', on obtient une régression linéaire à partir de laquelle on peut estimer a et b et par conséquent L8 et Z /K (Sparre et Venema, 1996).

    Le programme informatique FISAT II permet directement l'application de la méthode pour l'estimation de L8 et Z/K voir figure n°7

    Chez Mugil cephalus, la valeur de la longueur asymptotique obtenue par la méthode de Powell-Wetherall (1986) (L8= 45.08cm) est supérieure à la taille maximale observée qui est égale à L=43cm. La valeur de Z/K est de 2.85. Autrement, il serait rare de voir un pêcheur capturer un mulet jaune dans l'estuaire du fleuve Sénégal avec une taille supérieure à 50cm.

    Figure 7 : Estimation des valeurs de la longueur asymptotique et de Z/K du M. cephalus

    III. 3.2.3.2. Taille maximale par la méthode des prévisions

    La taille maximale observée sur le terrain lors des mensurations est de L= 43cm. Avec le logiciel FiSATII, nous avons déterminé la valeur asymptotique de la taille L8=50.33cm. La figure n°8 montre que la taille peut augmenter progressivement jusqu'à atteindre une valeur extrême de L= 92cm. Cette valeur peut être inférieure ou légérement supérieure à 92cm. Elle est appélée la taille maximale par prévision. Selon OULD MOHAMED VALL (2004), dans la littérature, des auteurs ont indiqué que la taille maximale du mulet jaune peut atteindre 120 cm pour 12 kg. Cette hypothèse reste à être confirmée. La différence de taille peut être expliquée par les facteurs écologiques mais aussi par la présence ou non de pressions anthropiques. Autrement, dans les milieux protégés, il est probable d'y trouver des mulets de cette taille.

    Figure 8 : Taille maximale prévue pour le mulet jaune dans l'estuaire du fleuve Sénégal

    III. 3.2.6. Les paramètres d'exploitation

    III. 3.2.6.1. Estimation de la mortalité (Z)

    Z est défini comme le coefficient instantané de mortalité totale, avant d'estimer séparément la mortalité par pêche et la mortalité naturelle, il est commode d'évaluer la mortalité totale (Gulland, 1969). Nous avons utilisé plusieurs méthodes pour déterminer la mortalité (Z)

    III. 3.2.6.1.1. Méthode de Jones et Van Zalinge (1981, in Sparre et Venema, 1996)

    Les logarithmes népériens des captures cumulées par le bas (Nicum) sont portés sur un graphique en fonction des logarithmes népériens de la différence (L8 - Li). La distribution de fréquences de taille est utilisée avec un intervalle de classe constant.

    L'équation s'écrit :

    Ln (Ni cum) = Z/K Ln (L8- Li) + b

    Dans cette expression Li représente la limite inférieure de la classe de rang i. Pour notre étude Li= 22cm. Les paramètres de cette droite de pente Z/K, sont déduits du calcul de la régression linéaire. La mortalité instantanée Z est de 1.671 (voir figure n°9).

    Figure 9: Détermination de Z selon la courbe de Jones & van Zalinge

    III. 3.2.6.1.2. Méthode de la Courbe de capture fondée sur la longueur

    La courbe de capture fondée sur la longueur (figure n°10) dans FISATII, donne une valeur de Z qui est égale à 0.38. La courbe fournit une valeur de M=0.62.

    Cette valeur Z trouvée est différente de celle au niveau de la courbe de Jones et Van Zalinge.

    Figure 10: Courbe de capture des mulets jaunes du Sénégal fondée sur la longueur

    La figure n°11 représentant les variations de la probabilité (P) en fonction des centres de classe de tailles (Li), permet d'estimer graphiquement la taille de sélection Lc, correspondant à l'abscisse au point d'ordonnée 50%. La taille moyenne de première capture déterminée ainsi est de L25=20.67 cm. Elle est relative à un groupe d'âge moyen de première capture environ égale à 1.02 ans. La taille de la sélection est L50= 21.75cm. Elle semble être la taille à la première maturité sexuelle. Pour déterminer la véritable taille à la première maturité sexuelle des mulets jaunes, il faut une étude simultanée de la structure histologique des ovaires et des Rapports Gonado-Somatiques(R.G.S).

    Autrement, tous les mulets jaunes ayant cette taille sont susceptibles d'être capturés par les engins de pêche utilisés dans la zone. Pour L75=22.06 cm, cela signifie que tous les poissons de l'espèce Mugil cephalus ayant cette taille seront sûrs d'être capturés s'ils rencontrent les engins de pêche. Sur la figure 11, la probabilité de sélection pour un individu va de L25=20.67cm à L=41cm.

    Figure 11: Les paramètres de sélectivités M. cephalus de l'estuaire du fleuve Sénégal

    III. 3.2.6.1.2. Méthode de Beverton et Holt (1956) à partir des longueurs moyennes

    Berveton et Holt ont montré que :

    Z= K ( L8 -Lmoy)/(Lmoy - L')

    L moy : La longueur moyenne du poisson traité dans la distribution de fréquence,

    L' : la longueur minimale du poisson traité dans la distribution de fréquence ou plus petite limite des classes (CADIMA, 2002).

    Lmoy = 32.5cm

    L'=22cm

    Cette méthode nous a permis de déterminer une autre valeur de Z=0.645 qui est différente des autres valeurs qui sont respectivement Z= 1.671 pour la méthode de Jones et Van Zalinge et Z=0.38 pour la méthode de la Courbe de capture fondée sur la longueur.

    Ces différentes valeurs pourraient s'expliquer par :

    · la qualité de l'échantillon ;

    · la différence des méthodes utilisées pour l'estimation des paramètres de croissance ;

    · les fluctuations des conditions du milieu (température, salinité,...) influencent directement sur la valeur de K et L8 donc sur la croissance

    Figure 12: Valeur de la mortalité instantanée des mulets jaunes de l'estuaire du fleuve Sénégal selon la longueur moyenne

    Selon BEDDA et BOUFERSAOUI (2009), plusieurs auteurs s'accordent sur la méthode de Jones et Van Zalinge. Pour les déterminations du taux d'exploitation, nous avons choisi Z= 1.671 pour le reste de notre étude.

    III. 3.2.6.2. Mortalité naturelle (M)

    III. 3.2.6.2.1. Méthode de Pauly (1985)

    Pour déterminer la mortalité naturelle (M), nous avons utilisé l'équation empirique de Pauly :

    Log(M)= -0.0066-0.279Log(L8) + 0.6543Log(K) + 0.4634Log(T) avec

    L8= 50.33cm pour notre étude

    K= 0.38

    T= 15°C est la température moyenne annuelle du milieu pour les mois les plus froids.

    M= 0.61 an-1

    III. 3.2.6.2.2. Méthode de Djabali et al. (1993)

    L'équation de Djabali et al. (1993), déduite de régressions linéaires multiples, est basée sur les paramètres de croissance et de mortalité de 56 stocks de poissons vivants en Méditerranée.

    Log10 M = - 0,0278 - 0,1172 Log10 L8+ 0,5092 Log10 K

    Pour L8= 55.33cm et K= 0.38

    M= 0.64

    Nous avons utilisé le logiciel FiSATII pour ces différentes méthodes.

    III. 4.2.6.2. Estimation de la mortalité par pêche (F)

    Connaissant M et Z, le taux de mortalité par pêche peut être déduit de la relation : Z=M+F

    F= Z-M pour Z=1.32/an et M= 0.618 F= 0.702/an

    III. 3.2.6.3. Estimation du taux d'exploitation (E)

    Le taux d'exploitation (E) est défini par Pauly (1985) comme étant la quantité :

    E = F / (F + M) = F / Z E=0.531

    Ce taux permet à lui seul d'estimer (grossièrement) si un stock est surexploité ou non, à partir de l'hypothèse que la valeur optimale de E (Eopt) est voisine de 0,5. Cette hypothèse, E 0,5 = taux d'exploitation optimal, repose elle-même sur une autre hypothèse, à savoir que la prise équilibrée potentielle est optimisée quand F= M (Gulland 1971, In Pauly,1985).

    Pour notre étude le taux d'exploitation E=0.531 nous permet de conclure que le milieu semble être surexploité. La valeur de E est voisine de sa valeur d'équilibre dynamique. Malgré pour les pêches croissantes, l'espèce Mugil cephalus parvient à proliférer et maintenir son rythme de croissance. Cette situation s'explique par la disponibilité des ressources alimentaires. La zone est très riche en plancton et phytoplancton.

    Cependant les pêcheurs ont tendance à utiliser des filets monofilaments de petites mailles souvent inférieures à 50 cm de diamètre. Les alvins sont souvent les plus capturés entre les mois de juin jusqu'au mois d'août. Cette période coïncide avec la migration des bancs vers les côtes mauritaniennes.

    Il semblerait que l'espèce n'est pas surexploitée mais il se pose un problème d'aménagement des ressources halieutiques dans la localité.

    III. 3.2.6.4. Recrutement et sélection

    Les poissons de tailles ou d'âges divers ne subissent pas tous la même mortalité par pêche : les petits peuvent s'échapper à travers les mailles d'un filet, ou ne pas se trouver dans la principale zone exploitée. Il est utile de distinguer l'élément provenant uniquement du comportement (au sens le plus large) des animaux mêmes - recrutement - et celui qui est dû à la sélectivité de l'engin de pêche (FONTANA, 1983).

    Le recrutement est le processus par lequel un groupe d'âge arrive pour la première fois dans une pêcherie. La sélection est le phénomène d'entrée progressive du poisson dans les captures (FONTANA, 1983).

    III. 4.2.6.4.1. Estimation des tailles des recrues

    L'estimation du rythme de recrutement est divisée en deux groupes (voir figure n°13).

    Pour le premier groupe le niveau maximum de recrues est atteint au niveau du 4ème sous groupe. A ce niveau 10% des individus sont remplacés par les nouvelles recrues.

    Pour le second groupe, le niveau maximum de recrues est atteint aussi au niveau du 4ème sous groupe. Le taux de recrutement est de 25%, largement supérieur à celui du premier groupe.

    Figure 13 : Estimation des rythmes de recrutement des mulets jaunes dans le fleuve Sénégal

    L'arrivé de nouvelles recrues dans la biomasse va permettre de compenser les pertes dues à la mortalité naturelle et à la mortalité par pêche. La figure n°13 montre que seulement le quart des individus exploités est remplacé au deuxième groupe. Il est judicieux de diminuer le taux d'exploitation pour équilibrer la biomasse.

    III. 3.2.6.4.2. Estimation de la taille de sélection

    Les individus de la classe de taille L=31.5cm ont une probabilité de capture plus élevée que les autres. Pour la sélectivité des engins par rapport à la classe des longueurs des poissons, nous avons utilisé le logiciel FISATII.

    Figure 14 : Probabilité de capture des mulets jaunes de l'estuaire du fleuve Sénégal

    Les résultats montrent que les classes de tailles les plus capturées sont respectivement 21.50cm, 26.50cm et 31.50cm. De rares individus sont capturés dans les classes de taille de 41.50cm. Ce résultat est en conformité avec les données des mensurations sur le terrain car nous avons un seul poisson mesurant 41cm.

    Plusieurs engins de pêche sont utilisés pour la capture des mulets jaunes. Les filets maillants dérivant de surface sont les plus utilisés dans la zone avec des mailles de Ø= 54mm et de Ø=60cm.

    Figure 15 : Courbe de sélectivité des mulets jaunes de l'estuaire du fleuve Sénégal par filet maillant

    La figure n°15 montre que la probabilité qu'un individu soit capturé est plus élevée pour L=33cm. La sélectivité des filets maillant de Ø= 32cm est plus importante chez les mulets jaunes surtout avec des tailles inférieures ou égales à 32cm. En plus pour les gros poissons il faut utiliser des filets maillant de Ø=60cm.

    III. 3.2.6.4.3. Estimation du niveau d'exploitation

    Pour les différentes tailles de première capture Lc et en fonction du taux d'exploitation E, le rendement relatif par recrue Y'/R augmente jusqu'à un maximum puis diminue. Les valeurs du taux d'exploitation (E) qui apportent un meilleur rendement varient de 0.45 à 0.52 (voir figure n°16).

    Figure 16 : Courbe de la méthode « knife-edge Selection » pour M. cephalus dans le fleuve Sénégal

    Le taux d'exploitation E-10 est le taux d'exploitation actuel qui est égal à 0.355. Pour ce stock, l'exploitation se trouve sur la partie ascendante de la courbe. Ce taux est proche du rendement optimum (E-max=0.421). Donc l'exploitation est au niveau du plateau de leur courbe correspondant ainsi à un rendement optimal car le E-max reste supérieur au E actuel. Pour notre étude la partie exploitée correspond à la partie ascendante de la courbe (figure n°16).

    Le niveau optimum du rendement relatif par recrue est atteint. Mais l'espèce n'est pas surexploitée. Les pêcheries ne sont pas bien aménagées dans la région de Saint-Louis.

    III. 3.2.7. Analyse de population virtuelle

    III. 3.2.7.1. Analyse de population virtuelle fondée sur l'âge

    Les paramètres de croissances et d'exploitation nous ont permis d'établir les histogrammes des populations virtuelles avec le logiciel FISATII (figures n°17 et 18) ;

    Figure 17 : Histogramme des populations virtuelles de M. cephalus dans l'estuaire du fleuve Sénégal fondées sur l'âge

    La mortalité par pêche est faible au temps t=1an jusqu'à t=6ans, puis elle a augmenté rapidement avec l'âge jusqu'à atteindre un pic de 3.75%o à t=16ans. Par contre la mortalité naturelle est plus importante chez les juvéniles que chez les adultes. Les captures aussi augmentent avec le temps contrairement au stock qui diminue avec l'âge des individus. Ce phénomène s'explique par un taux de recrutement faible inférieur à 50%. Le stock diminue à cause de la prédation, de la mortalité naturelle et de la mortalité par pêche.

    III. 3.2.7.2. Analyse de population virtuelle fondée sur la longueur

    La mortalité naturelle est plus importante chez les juvéniles (L=22cm) que chez les adultes L=32cm. La mortalité naturelle a diminué progressivement et ce phénomène pourrait s'expliquer par le fait que les jeunes individus sont plus vulnérables.

    Figure 18 : Histogramme des populations virtuelles de M. cephalus dans l'estuaire du fleuve Sénégal fondées sur la longueur

    La mortalité par pêche augmente progressivement contrairement à la mortalité naturelle. Plus les individus deviennent matures, plus ils sont capturés. La probabilité de capture des mulets jaunes augmente en fonction la taille de l'espèce.

    III. 3.2.8. Les Captures Par Unités d'Exploitation (CPUE)

    La biomasse de l'échantillon de la population est la somme des biomasses de chacun des groupes d'âge qui constituent cet échantillon (Ricker, 1968 In FAO, 2002).

    Nous avons utilisé une fiche de collecte pour connaitre la quantité débarquée en moyenne et le temps passé en mer.

    La CPUE est définie comme le poids des prises par unité d'effort, exprimée en g /pêcheur / heure de pêche.

    Pour la période de notre enquête, l'effort de pêche au mulet a fortement diminué à cause de la migration des espèces vers les côtes mauritaniennes. Les pêcheurs ont en moyenne 25kg pour une durée de 8 heures. Le plus souvent ils vont en mer à partir de 19h et débarquent vers 6h le matin. Ils font 3 heures de route pour arriver aux débarcadères. Ils sont en moyenne 4 pêcheurs par pirogues. Donc la cpue est de 718.25g /pêcheur/heure. La CPUE traduit l'abondance réelle du stock total. Autrement les mulets jaunes existent en quantité dans la zone.

    III. 3.3. ANALYSES ECOLOGIQUES

    III. 3.3.1. Les profondeurs pour capturer Mugil cephalus

    Le mulet jaune est une espèce pélagique qu'on trouve dans les côtes à moins de 10m de profondeur. Les résultats des enquêtes ont révélé que :

    -88.46% des pêcheurs pratiquent la pêche au mulet dans les zones non profondes comprises entre 0 et 4 mètres. Ils utilisent des filets maillants dérivant de surface.

    - 11.54% vont au delà de 10 mètres de profondeurs et ils utilisent des sennes tournantes.

    III. 3.3.2. Les migrations sur la grande Côte au Sénégal et en Mauritanie

    Selon Ould Mohamed Vall (2004), les premiers migrants des mulets jaunes venant du sud rentrent dans le Banc d'Arguin par l'ouest dès la fin de la saison froide (mai). Vraisemblablement, ils doivent être principalement attirés par les températures plus élevées permettant un métabolisme plus efficace malgré le stress d'une salinité plus élevée.

    Les courants jouent un rôle important dans la migration, plus particulièrement des juvéniles. C'est ainsi qu'après la ponte dans la partie sud du littoral, les oeufs et les larves pélagiques dérivent avec le courant vers l'aire de croissance dans le bas delta du fleuve. Ils doivent rester jusqu'à l'âge de deux ans avant de regagner à nouveau la mer en sortant par la langue de barbarie. Il semblerait qu'ils reprennent le cycle de migration des adultes en remontant la plage de façon plus côtière vers Nouakchott avant de rentrer au Banc d'Arguin en suivant les premiers reproducteurs.

    III. 3.3.2.1. La migration des adultes

    A partir d'Octobre apparaissent dans la pêcherie piroguière de Saint-Louis, des vagues successives de mulets jaunes composés de cohortes d'âges différents.

    Les plus jeunes de taille comprise entre 19 et 24cm et âgés de moins de 3ans arrivent les premiers.

    Les classes d'âge intermédiaire (taille L=24 à 29cm, âgés de 4 à 6 ans) apparaissent en Décembre. Leurs déplacements vers le nord se stabilisent entre décembre - février entre Saint Louis et les côtes mauritaniennes.

    Les mulets jaunes de plus de 6 ans (taille supérieure à 30cm) présents au nord de Saint Louis, apparaissent en Mauritanie entre avril-juin. Il s'agit vraisemblablement d'une phase de concentration liée à la maturité sexuelle d'individus jusque là dispersés au dessus des fonds de moins de 10 m où la nourriture est abondante. A partir du mois de juin ces bancs quittent la Grande Côte d'autant plutôt que le réchauffement des eaux est précoce et rapide.

    Ils ne sont que peu capturés à Saint-Louis où l'effort de pêche est encore réduit fin juin et début juillet. Ils disparaissent lorsque la température des eaux de surface dépasse 24°C.

    III. 3.3.2.2. La migration des immatures

    Leurs déplacements sont moins bien connus parce qu'ils ne font pas l'objet d'une exploitation particulière et qu'ils sont donc plus difficiles à échantillonner. Il est vraisemblable qu'une partie importante des individus nés au large du Banc d'Arguin se développent dans les baies et chenaux avoisinant celui-ci et y restent de 1 à 2 ans. Ils se concentrent dans des secteurs privilégiés où les eaux sont calmes et la nourriture abondante, notamment dans le complexe estuarien du Fleuve Sénégal particulièrement dans le Parc National de la Langue de Barbarie, dans l'Aire Marine Protégée de Saint Louis côté Sénégal et dans le Parc National du Banc d'Arguin côté Mauritanie. Ils rejoignent la population migrante entre 2 et 3 ans.

    III. 3.3.3. Les milieux fréquentés par l'espèce

    Les résultats de nos enquêtes ont révélé que :

    - 56,72% des pêcheurs affirment que les mulets pondent dans des zones réputées calmes dans la mer. Pour eux ces zones peuvent êtres des aires marines protégées, des récifs naturels ou artificiels. Ils pensent que les mulets migrent vers les côtes et rejoignent parfois le fleuve

    - 43,28% des personnes interrogées pensent que les mulets pondent dans le fleuve. Ils rejoignent après la mer.

    Cependant ils affirment à l'unanimité que l'espèce Mugil cephalus préfère les eaux saumâtres. L'espèce vit à la fois dans les zones maritimes et fluviales.

    III. 3.4. LES TECHNIQUES DE PECHES AU MULET JAUNE

    III. 3.4.1. Les engins de pêches

    III. 3.4.1.1. Les filets de pêche

    Dans la localité, les pêcheurs au mulet jaune utilisent souvent 3 filets de natures différentes. Les types de pêches sont :

    - Filets maillants dérivant de surface (FMDS) : 65% des individus interrogés l'utilisent avec des mailles de diamètre allant de 56 à 60mm ;

    - Sennes tournantes (ST) : utilisés par 18 % des pêcheurs de la localité. Les mailles de ces filets vont de 09 à 12mm selon les personnes enquêtées ;

    - Sennes de place (SP) utilisés par 13% des pêcheurs pour capturer le mulet jaune.

    - Eperviers (EP) qui représentent 4% de notre échantillon. Les utilisateurs des éperviers sont localisés dans le fleuve mais aussi dans l'estuaire du fleuve Sénégal.

    Figure 19 : Types de pêche dans la région de Saint Louis

    III. 3.5. Contribution des aménagements dans la gestion des stocks de mulets jaunes

    III. 3.5.1. Les Aires Marines Protégées du Nord

    L'aménagement des pêcheries consiste à mettre en place un ensemble de mécanismes qui permettent non seulement l'adéquation des moyens d'exploitation mis en oeuvre avec les capacités de production des stocks, mais en plus, la maîtrise de l'exploitation afin de garantir un développement durable pour le bien être socio-économique des populations sans préjudice à l'environnement. Cependant il est nécessaire pour le Sénégal d'élaborer un plan d'aménagement côtier pour la pêche artisanale. Il faut observer pour chaque année un arrêt biologique pour restaurer certains écosystèmes dégradés.

    La création des aires marines protégées du nord notamment le Parc National de la Langue de Barbarie et l'Aire Marine Protégée de Saint-Louis ont pour objectifs la conservation et l'exploitation rationnelle des ressources naturelles en général et des espèces halieutiques en particulier pour un développement durable. Ces aires protégées vont permettre :

    - la reconstitution des habitats du mulet jaune grâce à l'utilisation de méthodes de pêche non destructives des environnements marins, surtout des fonds rocheux ou des herbiers marins qui constituent des habitats pour de nombreuses espèces halieutiques. Cependant il faut appliquer la réglementation sur l'utilisation des filets mono filaments.

    - la reconstitution des dynamiques naturelles des populations de Mugil cephalus. La dégradation des habitats et la surpêche pourraient enclencher une dynamique de colonisation des écosystèmes marins et fluviaux par des espèces plus résistantes ou à reproduction plus rapide. Cela s'est également traduit par une réduction de la biomasse et par une diminution de la taille des mulets jaunes. L'application de méthodes de gestion des stocks dans les Aires Marines Protégées du nord, devrait signifier un retour à des conditions biologiques naturelles favorables à l'augmentation de la biomasse des mulets jaunes et à une plus grande diversité des espèces ;

    - la reconstitution des stocks de mulet jaune due à l'amélioration des habitats, l'utilisation de méthodes de pêche responsables et l'instauration de règles d'accès à la ressource pour une exploitation durable et consensuelle.

    III. 3.5.2. Les aspects réglementaires

    A l'instar des autres pays de la sous-région, le Sénégal dispose d'un code de la pêche pour mieux gérer ses ressources halieutiques. Il est défini par la loi 76-89 du 21 juillet 1976 abrogée et remplacée respectivement par la loi 87-27 du 18 août 1987 et la loi 90-32 du 14 avril 1988 et ses décrets d'application. Les droits d'usage et les normes d'utilisation des ressources halieutiques sont définis dans ce code. Cependant il n'existe pas de dispositions spécifiques pour la pêche au mulet jaune. Mais les engins de pêche ciblant spécifiquement ou accessoirement le mulet jaune sont régis par le code de la pêche.

    Les articles 28 et 29 du décret 98-498 ont fixé les mailles des filets. Sur le terrain de telles dispositions ne sont pas appliquées car nous avons constaté que les pêcheurs utilisent souvent des filets de petites mailles en raclant tout sur leur passage.

    L'article 30 du décret 98-498 interdit l'utilisation de filets maillants fabriqués à partir d'éléments mono filaments et multi filaments. Et pourtant la plupart des pêcheurs les utilisent sans être inquiétés par les techniciens en charge de la réglementation de la pêche dans la région de Saint-Louis.

    La taille marchande des espèces débarquées est définie par l'article 27 du décret 98-498 pour pérenniser les ressources halieutiques. Sur avis scientifique, la taille minimale de capture des individus doit impérativement être supérieure à la taille de première maturité sexuelle. A ce stade de développement, l'individu assure sa première ponte et contribue au renouvellement du stock par la venue de nouveaux recrus. L'immatriculation des pirogues pose beaucoup de problèmes car certains n'adhèrent pas à cette politique initiée par le gouvernement du Sénégal.

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

    L'exploitation du mulet jaune dans l'estuaire du fleuve Sénégal occupe une place privilégiée dans le secteur de la pêche dans le Département de Saint Louis. Les difficultés rencontrées dans la pêche au mulet sont liées à une augmentation de l'effort de pêche, aux facteurs environnementaux et socio-économiques.

    Les résultats de l'étude ont montré que les juvéniles sont souvent capturés par les pêcheurs de la localité. La fréquence taille est une parfaite illustration de cette mauvaise pratique de la pêche. Elle montre que la plupart des individus capturés ont des tailles comprises entre 24 et 33cm de longueur. Il est très rare d'observer sur le terrain des mulets jaunes qui ont des tailles qui dépassent 38cm.

    L'étude a montré une corrélation positive entre les paramètres taille-poids avec une allométrie minorante, autrement dit le poids croit relativement moins vite que la longueur.

    Cependant les paramètres d'exploitation ont révélé que :

    - une mortalité instantanée faible Z=0.38an-1 selon la méthode de la Courbe de capture fondée sur la longueur ;

    - un taux d'exploitation équilibrée E=0.531 ;

    De ces résultats, nous pouvons déduire que l'espèce n'est pas surexploitée dans la zone. Mais la rareté des mulets jaune entre juin et août est liée à la migration de l'espèce.

    L'arrivée des nouvelles recrues a permis de maintenir les stocks à un niveau satisfaisant.

    Les pêcheurs continuent à utiliser des filets mono filaments jugés dangereux et qui sont interdits par la réglementation. La migration de l'espèce Mugil cephalus se fait à partir de la Grande Côte au Sénégal vers les côtes mauritaniennes.

    Les aires marines protégées du nord constituent des lieux de ponte pour l'espèce étudiée. Il est évident que l'augmentation des stocks de mulets jaunes dans l'estuaire du fleuve Sénégal, dépend, en grande partie, des efforts qui seront déployés pour un aménagement et une préservation durable des écosystèmes marins et côtiers. Le Sénégal et la Mauritanie ont mis en place un projet concerté sur la gestion des ressources halieutiques en particulier pour le mulet jaune, le tassergal et la courbine.

    Pour meilleure gestion des pêcheries de mulets jaune dans l'estuaire du fleuve Sénégal, l'étude recommande :

    ü une diminution de l'effort de pêche pour le mulet jaune par l'amélioration de la production halieutique avec le développement de la pisciculture dans la zone ;

    ü une gestion efficace et concertée des pêcheries du mulet par une redéfinition des conditions d'accès aux ressources en instaurant une taxe sur le mulet jaune.

    ü Faire respecter les articles 28 et 29 du décret 98-498 fixant le maillage des filets ;

    ü Décréter une période de repos biologique sur la pêche au Sénégal ;

    ü Mettre des moyens pour aménager les zones de pêche en mettant des balises et récifs artificiels dans les aires marines protégées du nord. Mais aussi il faut doter les parcs nationaux des moyens logistiques et d'un personnel qualifié pour une meilleure gestion de ces aires marines protégées.

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    http://www.oceandocs.org , consulté le 10/07/2010 à 12h57

    Annexe n°1 : Echantillon collecté (relation taille-poids)

     

    Taille (cm)

    Effectifs

    Poids (g)

    L1

    22

    12

    58.73

    L2

    23

    30

    66.86

    L3

    24

    150

    75.69

    L4

    25

    114

    85.25

    L5

    26

    24

    95.57

    L6

    27

    24

    106.68

    L7

    28

    168

    118.61

    L8

    29

    126

    131.38

    L9

    30

    144

    145.02

    L10

    31

    150

    159.57

    L11

    32

    186

    175.04

    L12

    33

    342

    191.46

    L13

    34

    198

    208.87

    L14

    35

    180

    227.28

    L15

    36

    204

    246.73

    L16

    37

    108

    267.24

    L17

    38

    42

    288.84

    L18

    39

    18

    311.56

    L19

    40

    30

    335.42

    L20

    41

    6

    360.45

    L21

    42

    6

    386.68

    L22

    43

    6

    414.13

    Source (sarr, 2010)

    Annexe n°2 : Variation du stock en fonction de la mortalité par pêche

    Taille (cm)

    Captures (nombre)

    Population (N)

    Mortalité par pêche (F)

    Biomasse à l'équilibre (t)

    22.0

    2.00

    1765.13

    0.0083

    0.02

    23.0

    5.00

    1615.05

    0.0219

    0.02

    24.0

    25.00

    1468.96

    0.1161

    0.02

    25.0

    19.00

    1310.90

    0.0944

    0.02

    26.0

    4.00

    1167.49

    0.0212

    0.02

    27.0

    4.00

    1046.63

    0.0225

    0.02

    28.0

    28.00

    932.54

    0.1697

    0.02

    29.0

    21.00

    802.58

    0.1396

    0.02

    30.0

    24.00

    688.64

    0.1762

    0.02

    31.0

    25.00

    580.48

    0.2056

    0.02

    32.0

    31.00

    480.32

    0.2917

    0.02

    33.0

    57.00

    383.65

    0.6569

    0.02

    34.0

    33.00

    273.03

    0.4871

    0.02

    35.0

    30.00

    198.15

    0.5723

    0.01

    36.0

    34.00

    135.76

    0.9235

    0.01

    37.0

    18.00

    79.01

    0.7500

    0.01

    38.0

    7.00

    46.17

    0.4258

    0.01

    39.0

    3.00

    29.01

    0.2494

    0.00

    40.0

    5.00

    18.58

    0.6321

    0.00

    41.0

    1.00

    8.69

    0.2070

    0.00

    42.0

    1.00

    4.71

    0.3386

    0.00

    43.0

    1.00

    1.88

    0.7020

    0.00

    Source : Résultats simulation dans FISATII pour l'analyse des populations virtuelles fondées sur la longueur (sarr, 2010)

    Annexe 3 : Fiche de Collecte Débarquement

    Zone : Port : Enquêteur : Date : / /

    PE

    DATE

    F

    T

    LSM

    LSNM

    FDS

    FDF

    LPG

    ST

    FME

    SP

    LR

    LCS

    LTR

    PAL

    LPO

    TM

    FMDS

    KILI

    FF

    C

    EP

    PSM

    Nbenq

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Numéro : Nbre Pêcheurs : Temps de route :

    Unité pêche : Port d'origine : Lieu :

    Type de pêche : Départ : Profondeur :

    Puiss. Moteur : Retour : Ess. Achetée :

     

    ENQ

    PE

    DATE

    NUM

    UP

    TR

    PM

    Nbp

    PO

    TR

    DR

    Lieu

    PF

    Ess_

    achetée

    Nbenq

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Espèces débarquées

    Nbre indivi

    Débarquement

    (Kg)

    Rejet (Kg)

    ESP

    UE

    QTDB

    RJT

    L1

    L2

    L3

    L4

    L5

    L6

    L7

    L8

    L9

    L10

    L11

    1

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    2

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    3

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    4

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    5

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    6

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    7

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    8

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    9

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Annexe 4 : Questionnaire d'enquête

    Quartier : Date : Fiche n°.............

    I. Informations Personnelles

    Age

    Sexe

    Ethnie

    Situation matrimoniale

    Statut social

    Profession

     
     
     
     
     
     
     

    II. La pêche au mulet

    A. Les unités et types de pêche

    a/ Quels sont les unités de pêche que vous avez utilisé pour capturer le mulet jaune ?

    ? Pirogue motorisée ? Pirogue non motorisée ? autres à préciser :

    b/ Quels sont les types d'engins de pêche que vous avez utilisés pour capturer le mulet jaune ?

    ? Filets maillants dérivants de surface ? Filets maillants dérivant de fonds ?Kili ?Senne de plage ?Palangre ?Epervier ?Filet dormant de surface ?Senne tournante

    ?Ligne à traine ?Ligne ou palangre glacière ?Trémail ?Filets maillants encerclant

    c/ Quelles sont les dimensions des mailles utilisées pour le mulet ?

    ?<30mm ?30 mm ?40 mm ?50 mm ?60 mm ?>60 mm

    B. Lieux et profondeurs pour la pêche au mulet

    1/Quels sont les lieux de pêche pour le mulet

    ? Tank ?Kellou ?Tank ?Gop ? Kherou mame Mory ?Beulba ? Praïa ?Mouit ?Here Ourey ?Bop Here Ourey ?Gueti ?autres lieux à préciser :................

    2/ A quelles profondeurs partez vous pour capturer les mulets ?

    ? 1 : 0 à 10 mètres soit 0 à 6 brasses ?2 : 10 à 25 mètres soit 6 à14 brasses

    ?3 : 25 à 50 mètres soit 14 à 28 brasses ?4 : 50 à 75 mètres soit 28 à 42 brasses

    ?5 : 75 à 120 mètres soit 42 à 67 brasses ?6 : 120 à 180 mètres soit 67 à 100 brasses

    ?7 : 180 à 250 mètres soit 100 à 140 brasses ?8 : 250 à 500 mètres soit 140 à 250 brasses

    ?9 : > à 500 mètres soit > à 250brasses

    3/ Combien de temps vous passez à la mer ?

    ?1h à 10h ?10h à 15h ?15h à 24h ?2j à 3j ?3jà 5j ?5j à 6j ?1Semaine 2 semaine ? 3 semaine à 4semaine ? >à 4 semaine

    4/ Quel est le nombre de pêcheurs embarqués à bord de votre pirogue ?

    ?..................pêcheurs

    5/ A quelle période avez-vous l'habitude de capturer les mulets ?

    ? novembre à mars ? mars à juin ?juillet à octobre

    6/Quelle quantité avez vous l'habitude de capturer pendant les périodes d'abondance ?

    ?.... Caisses ?.... Caisses ?.... Caisses ?.... Caisses

    7/ Où trouve t-on le mulet jaune ?

    ?fleuve ?mer ? embouchure

    8/ Quel est le lieu de ponte des mulets jaunes ?

    ? Fleuve ?mer ? embouchure

    9/ Ils grandissent dans quel milieu ?

    ? Fleuve ?mer ?embouchure ?autre à préciser :

    10/ Comment s'effectuent la migration des mulets jaunes ?

    ?fleuve-mer ?mer-fleuve ?autre à préciser :

    ? ?

    12/ quelles sont les types d'eau préférés par les mulets ?

    ? Eau salée ?Eau douce ?Eau saumâtre

    13/ Quelles sont les destinations du produit ?

    ? Poisson frais pour le marché intérieur ?poisson pour le marché extérieur ?transformé en poutargue ? produit séché et salé (gonade)

    14/ Quelles sont les difficultés observées pour la pêche au mulet ?

    15/ Quelles sont les solutions locales préconisées ?

    16/ Comment les aménagements peuvent -ils contribuer à la gestion rationnelle des mulets ?

    * 1 Sous-région : Sénégal, Gambie, Guinée Bissau, Guinée Conakry, Cap Vert, Mali et Mauritanie.

    * 2 Dialecte parlée par les Wolofs ethnie majoritaire au Sénégal

    * 3 cordon littoral situé à l'ouest de l'île de Saint Louis qui sépare le petit bras du fleuve de l'océan.

    * 4 Bande de terre fertile, située le long du littoral au Sénégal

    * 5 Ancienne appellation de la ville de Dakar






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote