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Mémoire master recherche en analyse des populations des espaces fauniques et halieutiques

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par Serigne Modou SARR
Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso/Institut du Développement Rural - Master Recherche en Analyse des Populations des Espaces Halieutiques  2010
  

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PREMIERE PARTIE : INTRODUCTION, PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET GENERALITES

INTRODUCTION

Les pêcheries mondiales ont considérablement décliné depuis le début des années 70, en raison notamment de la surexploitation des principaux stocks d'intérêt économique. L'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO,2000) annonce que 47 % des stocks mondiaux de poissons commercialisés sont exploités à leur maximum,

18 % sont surexploités, 10 % sont épuisés ou en repeuplement lent. Ils restent 25 % des stocks sont modérément sous exploités (FAO, 2000). Sur le plan bioécologique, des modifications qualitatives et quantitatives de l'abondance des ressources halieutiques consécutives à une exploitation abusive des ressources biologiques et à des mutations environnementales importantes sont apparues. Des menaces et des agressions sous des formes multiples, d'origine anthropique, se développent dans les zones côtières avec un impact négatif sur les ressources halieutiques (FAO, 2008).

Selon KANE et al (2008) avec la Mauritanie, le Sénégal est de loin le plus grand producteur de produits de pêche de la sous région1(*). Parallèlement à la forte demande en produits halieutiques et en l'absence de politiques adéquates et cohérentes de gestion durable des ressources exploitables, une situation de surexploitation des ressources halieutiques s'est installée au Sénégal (SENE, 1985). Certaines espèces pélagiques comme le mulet jaune deviennent de plus en plus rares.

Les mulets jaunes à la différence des autres espèces halieutiques présentes sur le littoral sénégalais ne font pas l'objet d'évaluation des ressources, encore moins d'un suivi adéquat de leur exploitation (DEME, 2007).

Au Sénégal, sur la Grande Côte, le mulet jaune est capturé par différents engins de pêche utilisés principalement par les communautés de pêcheurs autochtones. Il s'agit de filets maillant dérivant de surface, de filet épervier, de sennes de plage et de sennes tournantes à mulets. Dans notre zone d'étude, les pêcheurs utilisent le mono filament qui est un engin prohibé. L'étude s'intéresse à la biologie et à l'écologie de l'espèce Mugil cephalus notamment les tailles des captures, la relation taille- poids, l'habitat, les engins de pêches entre autres. C'est une espèce côtière qui peut remonter les estuaires et les rivières. C'est un poisson grégaire qui vit sur les fonds sableux ou vaseux, souvent à moins de 10 m de profondeur.

Et face à cette crise que traverse la filière mulet, l'Institut Mauritanien de Recherche Océanographique et des Pêches (IMROP), l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) en Mauritanie, la Direction de la Pêche Maritime (DPM) du Sénégal et le Centre de Recherche Océanographique Dakar-Thiaroye (CRODT) ont mis en place en 2003 un projet conjoint sur les ressources partagées de mulets, de courbine et de tassergal entre ces deux pays. Les objectifs sont entre autres la gestion concertée, la recherche et la valorisation des produits. Selon DEME (2007), pour une gestion partagée de la ressource, il a été demandé au Sénégal et à la Mauritanie de dresser l'état des connaissances sur les pêcheries de mulet. En Mauritanie des recherches on été menées sur l'écobiologie de l'espèce. Au Sénégal, le CRODT mène des travaux de recherche sur la biologie du mulet jaune. C'est dans ce contexte que notre étude s'intéresse à la « Dynamique d'exploitation du Mugil cephalus (Linnaeus, 1758, Mugilidés) dans l'estuaire du fleuve Sénégal » qui est une contribution aux différentes études menées dans le cadre du projet conjoint sur les ressources partagées de mulets, de courbine et de tassergal entre ses deux pays.

Ainsi pour les besoins de la recherche, le CRODT a instauré un système de suivi scientifique des ressources halieutiques en général et du mulet jaune en particulier, basé sur la collecte des données pour évaluer les débarquements annuels (DEME, 2007).

Nous avons utilisé les logiciels : R pour les analyses statistiques et FISATII pour calculer les paramètres biologiques notamment la fréquence des tailles et poids, la relation taille-poids, la croissance, la mortalité, le taux d'exploitation entre autres. Nous nous sommes intéressés aussi aux engins de pêche et à l'habitat.

L'intérêt pratique de l'étude est d'apporter des éléments de réponse sur la dynamique d'exploitation du mulet jaune dans la Langue de Barbarie.

Afin d'explorer toute la problématique du sujet, le plan suivant est adopté : 

ü Première partie : problématique, justificatifs, objectifs et généralités sur l'espèce Mugil cephalus ;

ü Deuxième partie : présentation de la zone d'étude, matériel et méthode ;

ü Troisième partie : résultats et discussions

I. 1. PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATIFS

Depuis de nombreuses années les stocks de Mugil cephalus de la zone ont fait l'objet d'une surpêche. Les exploitations artisanales se font à partir de grands points de débarquement (dans les quartiers de Guet Ndar et Goxu mbathie). Quatre grands types d'engins sont utilisés pour l'exploitation des Mugilidés. Les filets maillants dérivant de surface et la senne tournante sont les principaux, tandis que les filets dormants et la senne de plage ont une importance moindre. La palangre et la ligne sont aussi utilisées dans la localité pour capturer les mulets.
En effet, la surpêche, les captures illégales et la destruction des zones de reproduction ont largement détruit les ressources halieutiques de l'estuaire du fleuve Sénégal particulièrement le mulet jaune. Ainsi, la quantité de poissons à valeur commerciale pêchée dans les eaux territoriales sénégalaises a diminué de plus de 80% pour cette espèce depuis les années cinquante (CAMARA, 2008). Pourtant, la pêche est vitale pour le pays. Elle produit l'équivalent d'un quart du budget national, crée de nombreux emplois et constitue une importante source de protéines pour les populations côtières et les régions intérieures.

Selon OULD MOHAMED VALL (2004) au stade actuel des connaissances, la recherche sur les Mugilidés, le mulet jaune en particulier, soulève un ensemble de problèmes en matière d'écobiologie et de dynamique des populations. Ces problématiques liées à la migration, et même l'identification de stocks sont autant de zones d'ombre pour une étude d'ensemble et une utilisation fiable des connaissances déjà acquises vers le niveau appliqué (gestion et aménagement).

La création de l'aire marine protégée de Saint Louis et du Parc National de la Langue de Barbarie, pourrait beaucoup contribuer à l'aménagement de la pêche artisanale dans cette localité. Dans ce contexte et compte tenu du manque d'informations précises surtout, sur l'aire de distribution de ces ressources, la problématique centrale concerne essentiellement l'étude de la dynamique d'exploitation du mulet jaune dans l'estuaire du fleuve Sénégal.

Les tendances actuelles de l'évolution des stocks de l'espèce Mugil cephalus montrent des signes inquiétants : diminution de la taille moyenne des poissons capturés, réduction des Prises par Unité d'Effort de pêche. Il apparaît donc indispensable de réactualiser les tailles de première maturité indiquées dans le code de la pêche et d'accroître les moyens de contrôle pour le respect de la réglementation. Il urge aussi d'observer un repos biologique pour permettre aux juvéniles d'atteindre l'âge de la maturité sexuelle avant d'être capturées.

Le problème central de la dynamique d'exploitation du mulet jaune dans la localité est la diminution des stocks.

Les principales causes du problème sont :

· Augmentation de l'effort de pêche : exploitation intensive de l'espèce par la pêche artisanale et industrielle par l'utilisation d'engins et techniques de pêches à performance croissante (sennes tournantes et coulissantes, filets maillant dérivants mono filaments, sennes de plage) ;

· Absence d'un plan de gestion et d'aménagement : la réglementation sur les types de filets et les mailles autorisés n'est pas appliquée et en plus il n'y a pas de repos biologique dans la localité à l'instar de la Mauritanie.

· Modification des facteurs climatiques, hydrologiques et destructions des habitats : la construction du barrage de Diama, les pollutions urbaines, le développement de l'agro-business et les variations sur le climat et les températures ;

· Forte demande extérieure : ciblage des femelles gravides pour la production de poutargue, sachant que c'est le potentiel reproducteur de ces espèces qui est gravement menacé.

Les conséquences sont :

· Réduction des capacités des prises par unités d'effort de pêche

· Intensification de la pauvreté chez les pêcheurs et les jeunes empruntent le chemin de l'émigration clandestine ;

· La diminution des tailles des captures

· La rareté de l'espèce dans la localité pousse certains à aller vers les îles Bidjagos (Guinée Bissau) et Nouadhibou (Mauritanie) pour la recherche de produits halieutiques avec comme conséquence des conflits avec les populations autochtones et les gardes côtes de ces pays.

* 1 Sous-région : Sénégal, Gambie, Guinée Bissau, Guinée Conakry, Cap Vert, Mali et Mauritanie.

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