WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Importance de la couverture au sol dans la restauration des écosystèmes forestiers: cas de la réserve de biosphère de Luki au bas Congo

( Télécharger le fichier original )
par Patrick MUDERHWA MUTABESHA
Université de Kinshasa RDC - Ingénieur en Eaux et Forêts 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE I. REVUE DE LA LITTERATURE

I.1. Définition de la couverture au sol

Selon Plamondon (2009), la couverture au sol est l'ensemble de débris ligneux ou bois morts, de litières, de la végétation basse constituée des espèces des sous-bois excepté les espèces de la strate arborescente se trouvant à la surface du sol.

Signalons que la couverture au sol est différente de la couverture du sol du fait que cette dernière inclue les espèces de la strate supérieure.

I.2. Différents types des couvertures au sol

a. Litière

La litière est un sentier pour la restitution des éléments absorbés par la végétation au sol.

Les additions annuelles de feuillage et des branches sont incorporées à l'humus forestier et éventuellement une portion s'incorpore à la matière organique du sol.

La litière est un important input puisqu'il contient évidemment tous les éléments (Ca, K, P, Fe, N, C, Mg, etc.) nécessaires à la croissance des arbres.La matière organique fournit au sol permet d'entretenir une flore microscopique très diversifiée dont l'action facilite aux arbres l'assimilation de minéraux.

En pédologie, la litière est la couche superficielle qui couvre le sol en regroupant les horizons dits « Holorganiques ».

b. Débris végétaux

Au sens large, c'est l'ensemble de tout ce qui est du matériel végétal rencontré au sol mais au sens strict c'est l'ensemble de branches (se distinguant des brindilles par leurs dimensions plus grandes), bois morts trouvés à la surface du sol.

Ils peuvent être de dimensions variables selon les espèces et le stade de développement et ils se retrouvent au sol soit à cause des facteurs intrinsèques (vieillissement, ...) soit des facteurs extrinsèques (vents violents).

Ces débris végétaux interviennent dans le maintien de la fertilité du sol une fois décomposée par la microflore du sol.

c. Végétation basse ou sous-bois

C'est une végétation constituant la strate arbustive et celle herbacée. C'est-à-dire au sens large c'est tout ce qui est en dessous de la strate arborescente.

Les composantes de la strate arbustive ont de dimensions variables (Hauteur, DHP) dépendant des facteurs extrinsèques (conditions du milieu) et intrinsèques (liés aux espèces mêmes).

Cette végétation basse intervient dans le maintien de la fertilité du sol du fait qu'elle absorbe l'impact de gouttes de pluie au sol et favorise l'infiltration en lieu et place du ruissellement de surface.

I.3. Cycles des éléments et nutrition des essences forestières

Selon Anonyme (2009) la circulation des nutriments -intrants et extrants et flux entre les différents réservoirs d'un écosystème est un processus continu qui peut être mesuré sur une base journalière, saisonnière, annuelle ou même sur une révolution complète du peuplement.

On reconnait trois cycles majeurs ayant cours dans les écosystèmes forestiers :

· Le cycle géochimique pour désigner les intrants et les extrants en éléments nutritifs ;

· Le cycle biogéochimique pour désigner les transferts entre le sol et la biomasse végétale ;

· Le cycle biochimique pour désigner les transferts d'éléments à l'intérieur de l'arbre.

A. Cycles des éléments

a. Cycle géochimique des nutriments

Les intrants désignent les gains réalisés par l'écosystème alors que les extrants identifient les pertes qu'il subit. Les quantités de nutriments gagnées ou perdues annuellement par un écosystème sont influencées par des facteurs tels que les propriétés édaphiques, les conditions climatiques, le type de végétation, les sources de polluants naturels ou anthropiques, etc.

L'écoulement hypodermique sur les pentes peut aussi constituer un transfert interne important. Les flux tendent vers un équilibre dans les forêts matures lorsqu'il n'y a pas de perturbation majeure tant humaine que naturelle.

Les principaux gains de nutriments sont attribuables aux apports atmosphériques liquides, gazeux et particulaires (surtout N et S), à la fixation biologique de N2, à l'altération des minéraux (surtout P, K, Ca, Mg, Si et Al) et à la fertilisation.

Les pertes de nutriments résultent du lessivage en profondeur, du ruissellement de surface et de l'érosion, de l'exploitation forestière, des incendies forestiers et de la volatilisation. Les pertes et les gains géochimiques représentent généralement des quantités de nutriments relativement plus faibles que celles qui circulent à l'intérieur de l'écosystème, entre les arbres et le sol. Les pertes peuvent augmenter grandement à la suite d'une perturbation (voir Lamontagne et al., 2000 pour le Boucher laurentien).

b. Cycle biochimique

Les variations saisonnières dans la composition minérale des composantes de l'arbre sont bien connues. Il se produit une translocation de certains nutriments des organes matures ou sénescents vers les régions à croissance active de l'arbre et vers les tissus de Réserve.

Ainsi, les concentrations en N, P et K sont toujours plus élevées chez les jeunes feuilles que chez les feuilles matures ; puis elles diminuent constamment durant la croissance active des feuilles, demeurent constantes au cours de la période d'expansion complète des feuilles et déclinent lors de la sénescence.

Par contre, Ca est un élément non mobile et sa croissance dans les tissus augmente tout au long de la saison de croissance.

Pour le feuillage, les exigences en N, P et K peuvent être satisfaites de par la translocation de nutriments en provenance du bois ou des branches (Côté et al., 2002). Ce processus de transfert est toutefois beaucoup moins important pour le Ca et le Mg (Myre et Camiré, 1994). Les réponses de croissance à long terme fréquemment obtenues après fertilisation, spécialement avec P et K, sont souvent expliquées par les transferts internes.

L'oubli de reconnaître ou de considérer le transfert interne des nutriments peut conduire à des conclusions erronées sur le fonctionnement des écosystèmes forestiers.

En dépit de grandes variations entre différents écosystèmes dans les quantités de nutriments en circulation, il n'y a pas de doute que ces transferts cycliques jouent un rôle majeur dans la productivité continue des sols forestiers.

c. Cycle biogéochimique

Les étapes successives du cycle biogéochimique sont les suivantes : le prélèvement des nutriments du sol par les arbres, leur rétention et leur distribution dans les arbres, leur retour au sol par la litière, leur décomposition et leur minéralisation.

· Le prélèvement des nutriments du sol par les arbres

Le prélèvement annuel de nutriments exercé par la plupart des espèces forestières est du même ordre de grandeur que celui effectué par plusieurs cultures agricoles ; mais comme en forêt la majeure partie de nutriments est retournée au sol par les litières, seules de faibles quantités sont retenues chaque année dans l'augmentation annuelle de la biomasse.

Le prélèvement des nutriments par les arbres forestiers est influencé par les conditions climatiques, le type et l'âge du peuplement et le sol.

Les principales régions forestières du globe sont soumises à des conditions climatiques différentes qui influencent le statut nutritif de leurs peuplements respectifs.

En général, le prélèvement de Ca est plus élevé que celui de N chez les espèces feuillues, mais il est plus faible chez les espèces résineuses. Le prélèvement de Mg est du même ordre de grandeur que celui de P chez les conifères, alors qu'il en est le double chez les feuillus.

Le stade de développement du peuplement affecte aussi le prélèvement annuel de nutriments. Dans la phase juvénile du développement, le taux de prélèvement augmente annuellement. Puis à l'approche de la maturité il y a diminution de ce taux qui peut être accompagnée d'une réduction de la chute de litière.

Lorsque le peuplement se ferme, le prélèvement devient relativement constant. Enfin, il diminue fortement dans la forêt surannée.

Tableau 1 : Comparaison des espèces arborescentes décidues et conifériennes relativement au prélèvement, aux besoins et à la restitution en nutriments (Kg.ha-1.an-1)

Éléments

Prélèvement

Besoins

Restitutions

 

Conifères

Feuillues

Conifères

Feuillues

Conifères

N

P

K

Ca

Mg

70

6

48

84

13

39

5

25

35

6

94

7

46

54

10

39

4

22

16

4

57

4

40

67

11

30

4

20

29

4

 

Source : Cole et Rapp, 1981.

· Rétention et la distribution des nutriments dans les arbres

La rétention ou l'accumulation nette annuelle de nutriments dans les arbres d'un peuplement peut être considérée comme étant la différence entre, d'une part le prélèvement total et, d'autre part, la quantité retournée au sol par les exsudats et la mortalité radicalaire, la litière aérienne et les pluviolessivats.

.

Cette rétention annuelle est ordinairement calculée à partir des données obtenues des mesures périodiques de la biomasse et de la composition chimique des tissus. Etant donné que l'accumulation des nutriments suit l'accroissement de la biomasse, il existe une phase linéaire ou exponentielle d'accumulation durant la croissance juvénile rapide et une réduction subséquente du taux d'accroissement à l'approche de la maturité.

Dans le stade initial de développement d'un peuplement, la majeure partie des nutriments est contenue dans le feuillage.

B. Nutrition des essences forestières

B.1. Production de litière en milieu forestier

La litière représente un des sentiers majeurs du flux nutritionnel. Une large proportion de la production primaire nette des écosystèmes forestiers retourne au sol annuellement. Dans le cas de forêts matures, c'est même la presque totalité de cette production.

La production de litière est contrôlée par des facteurs climatiques et édaphiques, les premiers contrôlant la production au niveau régional et les seconds au niveau local.

La litière ne comprend généralement pas que de feuilles, les données compilées par Bray et Gorham (1964) indiquent que les autres constituants (fruits, branches, écorces, etc.) comptent en moyenne pour 28% de la masse totale des litières aériennes.

La contribution de la végétation de sous-bois à la production de litière est variable selon les milieux s'élevant de 3 à 20%.

Toutefois, pour autant que le peuplement soit fermé, la production de litière est assez indépendante du nombre de tiges à l'unité de surface puis la biomasse du feuillage tend à se stabiliser après la fermeture du couvert forestier.

B.2. Restitution des nutriments au sol

La composition des litières est complexe et évolue rapidement après la chute des feuilles et des autres débris végétaux.

Au moment de leur chute les feuilles, qui comptent pour #177;70% de la masse des litières épigées, apportent au sol des constituants cellulaires (sucres, protéines, acides nucléiques, phospholipides), des constituants structuraux des parois cellulaires (cellulose, hémicellulose, lignine) et des constituants de Réserve (amidon, lipides, protéines). Ces divers constituants varient dans les proportions suivantes :

1) 60 à 70% de glucides (cellulose, hémicellulose, amidon, oligosaccharides, monosaccharides) ;

2) 10 à 15% de protéines et substances associées (peptides, acides aminés) ;

3) 10 à 30% de lignines, polyphénols et tannins ;

4) #177;5% de lipides, graisses, cires, huiles et résines.

L'analyse élémentaire des tissus foliaires relève une teneur en cendres de l'ordre de 5 à 10% de la masse anhydre, ce qui fait des litières forestières un important réservoir de nutriments.

Le principal facteur de variation de la composition élémentaire des litières est l'espèce d'origine.

La restitution de nutriments varie selon la qualité de station, les espèces et l'âge du peuplement. Ainsi, la proportion de nutriments prélevés retournée au sol est plus forte sur sols riches que sur sols déficients.

La quantité de litière produite par la végétation du sous-bois est ordinairement faible, mais sa contribution au cycle des nutriments peut être significative étant donné la forte concentration des nutriments et la rapidité de décomposition de la litière de ces espèces.

B.3. Minéralisation des litières

La litière doit être décomposée et transformée sous forme minérale (anions ou cations). Sous cette forme, les nutriments sont alors disponibles pour le prélèvement par les arbres.

Cette décomposition est effectuée par la faune du sol et par la microflore (bactéries, champignons). Elle est conditionnée par trois facteurs importants :

Ø Facteurs intrinsèques à la litière ou à la nature même de la litière ;

Ø Facteurs extrinsèques à la litière ou les conditions microclimatiques et chimiques de l'environnement ;

Ø La composition des populations microbiennes et fauniques.

Nature de la litière

Les facteurs intrinsèques à la litière sont des propriétés physiques (épaisseur de la cuticule, dureté, taille), ses propriétés nutritives (teneur en nutriments, qualité énergétique) et la présence de composés non nutritifs qui influencent l'attaque par les organismes du sol (tannins, résines, composés allélopatiques) (Swift et al., 1979). En règle générale, les litières riches en protéines (C/N bas) et bien pourvues en cations basiques (Ca, Mg, K) ont tendance à se minéraliser rapidement.

Ce facteur n'est toutefois pas entièrement indépendant des conditions du milieu. Les substances hydrosolubles et directement fermentescibles (sucres et acides aminés) des litières représentent une source d'énergie immédiatement utilisable et stimulent les populations microbiennes.

Par contre, les tannins sont susceptibles de freiner l'attaque des protéines en formant des complexes polyphénolsprotéines alors que la lignine est un des composés résistant le plus à la décomposition. Plusieurs indices, tels que le rapport lignine/N (Melillo et al., 1982), le rapport C/N (Taylor et al., 1989) ou encore les rapports cutine/N et cutine/P (Gallardo et Merino, 1993) reflètent la qualité de la litière au regard de sa vitesse de décomposition (Trofymow et al., 2002).

Conditions microclimatiques et chimiques de l'environnement

Les conditions ambiantes exercent une influence décisive sur la décomposition de la litière qui sera rapide sous des conditions de température élevée, d'humidité et d'aération optimales et de pH du sol faiblement acide à neutre. Les basses températures des sols des forêts boréales expliquent en bonne partie la lenteur de décomposition des litières.

Composition des populations fauniques et microbiennes

La présence et l'activité des populations fauniques et microbiennes sont la réalité conditionnée par les facteurs qui précèdent. L'action de la microfaune s'exerce à trois niveaux : il y a d'abord fragmentation des débris végétaux conduisant à une attaque enzymatique accélérée, tant dans le tube digestif que dans le milieu environnant, suivie de l'incorporation de ces débris au sol minéral à des profondeurs plus ou moins grandes, selon l'habilité au fouissage et de la formation de complexes organo-minéraux.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite