WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le droit international de l'environnement face aux enjeux liés à  la conservation de la biodiversité

( Télécharger le fichier original )
par Yannick Alain TROUPAH
Université de Limoges - Master II Droit International de l'Environnement 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section II : Les rapports entre la Convention sur la Diversité Biologique et l'Accord de l'OMC sur les Aspects des Droits de Propriété Intellectuelle lié au Commerce (ADPIC)

Les interactions entre l'Accord sur l'APDIC géré par l'OMC et la CDB gérée par le PNUE se traduisent par des conflits entre pays à haute technologie et pays en développement. Au centre des conflits, la question des DPI et de la brevetabilité du vivant, de transfert de technologie, de reconnaissance du savoir ancestral et du choix des mécanismes de protection25. Nous aborderons dans un premier temps, les points de conflits entre la CDB et l'Accord sur les APDIC, puis dans un deuxième temps nous examinerons les éventualités d'une adaptation des dispositions de la CDB et de l'Accord sur les APDIC.

Paragraphe 1. Les points de conflits entre la CDB et l'Accord sur les APDIC A. La violation du principe de souveraineté des Etats

L'un des principes de la CDB est celui du droit souverain que les Etats ont d'exploiter
leurs propres ressources selon leurs politiques d'environnement, conformément à la

25 La Convention sur la Diversité Biologique et Les Accords de Droit de Propriété Intellectuelle : enjeux et perspectives, Solagral 2001, Hélène IIbert.

Charte des Nations Unies et aux principes de droit international tel que défini en son article 3.

La consécration d'un tel principe est un acquis majeur, une victoire des pays en développement sur les pays du Nord. Elle permet de satisfaire à une des revendications clefs soulevée pendant les négociations, notamment la remise en question du concept de patrimoine commun de l'humanité qui bien avant la CDB, régissait le statut des ressources biologiques. Le motif de cette revendication était le constat que les ressortissants des pays développés réclamaient de plus en plus de DPI sur les innovations effectuées sur la base de ressources originaires des ays en développement26. Cette situation était de nature à limiter l'accès aux résultats des innovations, alors même que l'accès aux ressources sur lesquelles elles sont fondées, était libre en vertu du concept de patrimoine commun de l'humanité.

Il s'agissait alors pour les pays en développement de lutter contre toutes les manifestations et formes de bio piraterie. Ainsi, en vertu de ce principe les pays riches en biodiversité mais pauvres en ressources financières et en technologie peuvent limiter l'utilisation commerciale de leurs ressources en mettant l'accent sur leurs droits de souveraineté. Partant les firmes internationales et les centres de recherche en biotechnologies des pays développés ne pourront plus exploiter librement à des fins commerciales les ressources génétiques de ces pays, avant ils devront déclarer les modalités de leurs travaux de prospection et surtout faire partager leurs bénéfices avec les pays d'origine des ressources à exploiter27. En effet, tandis que la CDB opte pour un droit souverain public du pays d'origine sur ses ressources biologiques, l'Accord sur les APDIC propose un droit privé de propriété intellectuelle.

La protection des formes de vie soulève ainsi des interrogations sur le rapport entre l'Accord sur l'ADPIC et la CDB. L'Accord sur l'ADPIC s'applique à tous les domaines de la technologie. Il ne prend pas non plus en considération le fait que l'accès aux ressources génétiques est régi par des conditions convenues d'un commun accord et qu'il est soumis selon le paragraphe 5 de l'article15 de la CDB « au consentement

26 Il s'agit toujours de la manifestation conflictuelle des rapports entre Pays Développés et Pays en Développement présent dans la Convention sur la Diversité Biologique et même dans les Accords relatifs à l'OMC.

27 Cette idée relève un peu de l'utopie, car la Convention sur la Diversité Biologique en consacrant les DPI, s'est engluée dans le cercle très vicieux des très puissants enjeux commerciaux.

30

préalable donné en connaissance de cause par les communautés locales et par l'Etat détenteur de ces ressources ».

L'amer constat est que le contenu de l'Accord sur les ADPIC est un obstacle incontestable aux idéaux défendus par les pays en développement concernant la reconnaissance de leur droit souverain de disposer de leurs ressources génétiques comme ils l'entendent, dans la mesure où il prône expressément la vulgarisation des droits privés sur les ressources. Du coup, il se heurte au principe de la souveraineté.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams