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La gestion des risques bancaires à  l'échelle internationale : la règlementation de BàĒle II, impact stratégique et organisationnel

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par Abdoul Razakou HAMADOU OUMAROU
Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou - MaàŪtrise en sciences économiques 2010
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI-OUZOU

    Faculté des Sciences Economiques, Commerciales et de Gestion
    Départements des Sciences Economiques

    Spécialité : Economie Internationale

    Module de Séminaire d'économie internationale (4ème année)

    (Dr. OUALIKÈNE Selim)

    DOCUMENT DE SYNTHESE

    LA GESTION DES RISQUES BANCAIRES À L'ÉCHELLE INTERNATIONALE : LA
    REGLEMENTATION PRUDENTIELLE DE BALE II, IMPACT STRATEGIQUE ET
    ORGANISATIONNEL

    Réalisé par :

    HAMADOU OUMAROU Abdoul Razakou

    Juin 2010

    Table des matières :

    Acronymes et abréviations Introduction

    I. Les principaux objectifs de la règlementation prudentielle

    II. Les principes d'évaluation des risques bancaires

    1. Pilier 1 : l'exigence de fonds propres

    2. Pilier 2 : la procédure de surveillance de la gestion des fonds propres

    3. Pilier 3 : la discipline de marchéIII. Etude de cas : l'expérience algérienne de mise en application des

    dispositifs de la règlementation prudentielle par le système bancaire et financier interne

    Conclusion

    Webographie

    Acronymes et abréviation

    BCA : Banque d'Algérie

    CTRF : Cellule de traitement du renseignement financier

    DTA : Département du Trésor américain

    EAD : Exposition au moment du défaut

    LGD : Taux de perte en cas de défaut sur la ligne de crédit

    OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques PD : Probabilité de défaut de la contrepartie

    RWA : Encours pondérés

    Introduction

    Le 26 juin 2004, des accords dits de « Bâle II » ont été adoptés et devaient être appliqués au plus tard le 31 décembre 2006 par les banques des pays membres du Comité de Bâle1 afin de les aider à mieux appréhender les risques qu'elles encourent. Ces accords sont en effet un nouvel ensemble de dispositifs prudentiels - après l'échec des premiers accords ou Bâle I2 - en matière de gestion des risques bancaires. Ils influencent ainsi les décisions stratégiques et l'organisation des banques non seulement parce qu'ils affectent leurs méthodes d'évaluation du risque de crédit, mais également parce qu'ils entraînent la prise en compte des risques opérationnels dans l'évaluation de leurs fonds propres règlementaires. Aussi, le suivi du risque et les systèmes de communication et d'information financière vont devoir évoluer et s'adapter aux nouvelles exigences au-delà de l'évaluation financière.

    Dans la première partie de ce travail, nous verrons plus explicitement les principaux objectifs de la règlementation prudentielle de Bâle II avant de présenter, dans la seconde partie, ses principes d'évaluation des risques bancaires.

    La troisième et dernière partie sera consacrée à une étude de cas. Nous verrons comment l'Algérie3 va-t-elle transposer les recommandations de Bâle II dans son droit national afin de procéder à l'application des présents dispositifs prudentiels.

    I. Les principaux objectifs de la règlementation prudentielle

    La règlementation prudentielle de Bâle II permet aux banques d'atteindre simultanément trois (3) principaux objectifs qui sont les suivants :

    · assurer le fonctionnement efficace des systèmes de paiements et de règlementlivraison de titres qui constituent le système nerveux des économies monétaires contemporaines. Et ce, dans la mesure où toute rupture du système de paiement a le potentiel de dégénérer en crise systémique ;

    · concourir à l'efficacité de la politique monétaire car, lorsque les banques privées fonctionnent correctement et dans la transparence, les orientations de la banque centrale sont transmises efficacement à la sphère économique réelle, c'est-à-dire l'économie fondée sur l'investissement productif créateur d'emplois ;

    · protéger les déposants : pour la plupart, les clients d'un établissement de crédit sont des créanciers sans pouvoir, incapables d'évaluer les prises de risques des dirigeants. La règlementation prudentielle contribue alors à concilier les intérêts des dirigeants, des clients et des actionnaires.

    1 Le Comité de Bâle est composé des gouverneurs de 13 pays membres de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).

    2 Ces accords ont mis en place un ratio de solvabilité (le ratio Cooke) qui s'est révélé inefficace du point de vue de la théorie financière moderne qui commande de prendre en compte pas que le montant du crédit distribué, mais surtout la qualité de l'emprunteur, c'est-à-dire le risque de crédit qu'il représente réellement.

    3 Au-delà des pays cités ci-dessus, chaque Etat tiers qui le désire peut conformer sa règlementation bancaire et financière aux nouvelles normes de Bâle II.

    La règlementation prudentielle permet ainsi de limiter la probabilité de défaillance d'une banque, car cela constitue un événement fortement déstabilisant pour l'ensemble de l'économie.

    Comment alors compte-t-on évaluer les risques bancaires dans le but d'atteindre les trois objectifs présentés ci-dessus ?

    I. Les principes d'évaluation des risques bancaires

    L'évaluation des risques bancaires de Bâle II s'articule autour de trois piliers fondateurs : le pilier 1, le pilier 2 et le pilier 3.

    1. Pilier 1 : l'exigence de fonds propres

    Ce pilier, de loin le plus important, cherche à rendre les fonds propres cohérents avec les risques réellement encourus par les établissements financiers. Il prend en compte les risques opérationnels (fraudes et pannes de système) et les risques de marché en complément des risques de crédit (insolvabilité du client emprunteur). La prise en compte de l'ensemble de ces trois divers risques se résume dans le calcul du ratio McDonough4. C'est un ratio de solvabilité qui détermine un minimum de fonds propres exigé des banques dans la mesure où ces derniers soient le seul moyen d'absorber les pertes d'exploitation financière. Il est donné par le rapport suivant :

    Ratio McDonough = Fonds propres de la banque / [Risques de crédit (75 %) + Risques opérationnels (20 %) + Risques de Marché (5 %)] ? 8 %.

    Suivant ce rapport, le ratio McDonough est donc un minimum de fonds propres d'un montant strictement supérieur à huit pourcent du montant total estimé des risques de crédit, opérationnels et de marché. La pondération en valeur de chaque type de risque dans leur montant total est donnée par les chiffres entre parenthèses.

    De plus, le calcul des risques de crédit se précise par une pondération plus fine des encours (RWA) avec une prise en compte :

    · du risque de défaut de la contrepartie (le client emprunteur) ;

    · du risque sur la ligne de crédit (type de crédit, durée, garantie) ;

    · de l'encours.

    Les risques de crédit s'expriment également par des probabilités :

    · PD = Probabilité de défaut de la contrepartie ;

    · LGD = Taux de perte applicable, en cas de défaut sur la ligne de crédit, sur l'encours à un an du client : l'EAD (exposition au moment du défaut).

    Le calcul des risques de crédit se ramène alors à :

    4 Du nom du président du Comité de Bâle de l'époque, l'américain William J. McDonough.

    RWA = f (PD ; LGD) x EAD où f suit une loi normale.

    2. Pilier 2 : la procédure de surveillance de la gestion des fonds propres

    Il est donné à la banque centrale plus de liberté dans l'établissement de normes face aux différentes banques commerciales (privées ou publiques) dont les stratégies peuvent varier quant à la composition de l'actif et la prise de risques. Selon cette mesure, la banque centrale peut exiger d'une banque de rehausser son capital si elle le juge nécessaire.

    Cette nécessité s'appliquera de deux façons :

    · validation des méthodes statistiques employées au pilier 1 : c'est-à-dire que la banque devra prouver a posteriori la validité de ses méthodes définies a priori en fonction de ses données statistiques et cela sur des périodes assez longues (5 à 7 ans). Elle devra également être capable de tracer l'origine de ses données ;

    · test de validité des fonds propres en cas de crise économique : il s'agira pour la banque de prouver que sur ses segments de clientèle, ses fonds propres sont suffisants pour supporter une crise économique touchant l'un ou tous de ces secteurs.

    L'objectif est donc de renforcer la surveillance prudentielle (gestion du risque) et le contrôle des banques par les autorités de supervision.

    3. Pilier 3 : la discipline de marché

    La discipline de marché suppose d'établir des règles de transparence quant à l'information mise à la disposition du public sur l'actif, les risques et leur gestion.

    Les conséquences en seraient de trois ordres :

    · uniformisation des bonnes pratiques bancaires : quelles que soient la banque et la
    règlementation qui la régit, les pratiques doivent être transparentes et uniformisées ;

    · les bases mises en place pour ce calcul seraient une source puissante de données de gestion et réconcilient les vues risques, comptables et financières.

    · et enfin, la transparence financière.

    Ces trois conséquences bénéfiques auront pour finalité d'améliorer l'égalité concurrentielle en créant un marché cohérent et accessible à tous en matière de règles bancaires internationales et de transparences des risques au niveau des banques.

    Les trois piliers se complètent ainsi dans l'amélioration de la capacité des banques à se couvrir de façon efficace contre les risques et à mieux s'organiser pour éviter la faillite en cas de dérégulation de l'économie, tant dans sa sphère financière qu'économique. Mais il appartient à chaque Etat signataire des accords de Bâle II de définir les modalités de leur mise en application.

    Nous verrons ce qu'il en sera dans le cas de l'Algérie.

    II. Etude de cas : l'expérience algérienne de mise en application des dispositifs de

    la règlementation prudentielle par le système bancaire et financier interne

    Mr. Larry McDonald, sous-secrétaire adjoint chargé de la politique d'assistance technique du Département du Trésor américain (DTA), et Mr. Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie (BCA)5, ont signé le 26 février 2008 les termes de référence d'un accord d'assistance portant sur l'installation d'un conseiller résident du DTA à la BCA qui fournira une assistance technique au secteur bancaire algérien en mettant l'accent sur la supervision des banques.

    Selon Mr. Robert Daimler - le conseiller résident -, cet accord d'assistance porte sur cinq (5) domaines importants :

    · (1) les préparatifs pour l'éventuelle application des dispositions pertinentes de Bâle II ;

    · (2) la comptabilité financière des banques ;

    · (3) l'amélioration de l'inspection sur site et sur documentation ;

    · (4) améliorer la communication interbancaire et entre les banques et les régulateurs ;

    · (5) et enfin, la formation, le perfectionnement et le recyclage des professionnels du secteur bancaire algérien sur les meilleures pratiques internationales de gestion des risques bancaires.

    Par ailleurs, Mr. Larri McDonald, tout en insistant sur le fait que sa visite s'inscrit dans l'objectif de faire valoir l'engagement du DTA à soutenir le programme de modernisation du système financier et bancaire algérien, a engagé de grands axes de réflexions avec les responsables du Ministère des Finances sur les points suivants :

    · la gestion de la stratégie des dettes bancaires ;

    · la création d'un système moderne, sécurisé et efficace de dépôt et de règlement des fonds publics ;

    · le financement et le développement d'un système de marché financier diversifié reposant sur le prix du marché et sur les pratiques internationales de gestion de risques ;

    · l'établissement d'un marché secondaire pour les fonds publics ;

    · le développement d'une infrastructure moderne des technologies de l'information pour le secteur des finances qui répondent aux standards internationaux ;

    · la construction d'un marché hypothécaire. Pour les experts américains, il s'agira de développer le marché hypothécaire et celui des titres souverains de l'Etat en vue de multiplier le nombre et la nature des titres pour assurer le bon fonctionnement du marché hypothécaire et rendre les titres plus accessibles aux investisseurs.

    Pour ces experts (dont James French), les marchés obligataires et hypothécaires sont les véritables assises de la bourse. Malheureusement ces marchés ne fonctionnent pas en Algérie. Néanmoins, Mr. French se dit optimiste car le potentiel en Algérie est énorme eu égard à la disponibilité des liquidités.

    5 Nous entendons par là Banque centrale d'Algérie.

    Les experts américains ont également insisté sur la nécessité d'associer à leur programme de réflexions et de travail, le directeur général des impôts et le responsable principal de la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) avec lesquels ils ont évoqué la possibilité d'une coopération dans le moyen et le long terme.

    L'Algérie n'est donc pas prête pour l'application des accords de Bâle II. Pour l'instant, il s'agira pour elle d'assainir au préalable son environnement financier par les mesures visant le développement de ses marchés obligataires et hypothécaires et par le recyclage des professionnels de banque en vue de leur donner les outils des meilleures pratiques internationales en matière de gestion des risques bancaires.

    Conclusion

    La règlementation prudentielle est le fait du Comité de Bâle qui propose ainsi aux banques des mesures visant à limiter leur défaillance car, cela constitue un événement fortement déstabilisant pour l'ensemble de l'économie.

    Cette règlementation prudentielle repose sur trois piliers : le premier est relatif à l'exigence de fonds propres, le second à la procédure de surveillance de la gestion des fonds propres et le troisième à la discipline de marché. Mais ces trois piliers se complètent entre eux dans l'amélioration de la capacité des banques à se couvrir de façon efficace contre les risques et à mieux s'organiser pour éviter la faillite en cas de dérégulation de l'économie, tant dans sa sphère financière qu'économique.

    Cependant, l'adoption de cette règlementation prudentielle est laissée à l'appréciation des Etats même si le FMI soutient son application générale. Par ailleurs, c'est à chaque Etat signataire qu'il appartient de la transposer dans son droit propre. Dans le cas de l'Algérie, nous avons vu qu'il va falloir d'abord assainir l'environnement bancaire et financier avant de passer à la mise en application des dispositifs prudentiels de Bâle II présentés par ses initiateurs comme le bouclier anti-crise des institutions de crédit. Mais il y a lieu de nuancer un paradoxe : la crise financière récente (consécutive à la crise des subprimes) n'est pas antérieure à la règlementation prudentielle et pourtant...

    Webographie :

    1' El Watan Economie du lundi 03 au dimanche 09 mars 2008 1' wikipedia.com

    1' Encarta 2010

    1' Quelques références du cours






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo