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De l'inefficacité des missions des organisations internationales dans la résolution de conflit de Darfour

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par Israël NDUWAYEZU KABIONA
Université Libre de Kigali  - Licence en droit 2010
  

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CHAP. II L'ANALYSE DE L'INEFFICACITE DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES DANS LA RESOLUTION DES CONFLIT DU DARFOUR

Depuis le début du conflit, les organisations internationales et non gouvernementales(ONG) participent à apaiser la souffrance humaine et oeuvrent pour la résolution pacifique du conflit. Parmi ces organisations, les actions de certaines organisations telles que l'Union Africaine et L'Organisation des Nations-Unies méritent une attention particulière. A coté de ces deux organisations traditionnelles, d'autres Etats individuellement comme les Etats-Unis d'Amérique ou collectivement comme l'Union Européenne ont manifesté leur préoccupation par des pressions sur le gouvernement soudanais et par le financement des troupes de maintien de paix de l'Union Africaine qui joue le rôle de contrôle du cessez-le-feu signé le 8 Avril 2004 et la protection des observateurs internationaux sur le terrain.

Malgré un tel investissement de la communauté internationale la situation au Darfour persiste. C'est ainsi que M. Lavergne60(*) estime que  Le large écho qui a été fait à cette crise, du fait de son internationalisation et de l'intérêt manifesté par l'ONU, les Etats-Unis et l'Union Européenne à partir de l'été 2004, n'a pas contribué à dissiper la complexité du problème. On peut constater également que l'approche humanitaire de la résolution du conflit a été favorisée au détriment d'un engagement politique et diplomatique. Ce désengagement diplomatique explique en grande partie la lenteur du processus de paix.

Cependant, il convient de souligner qu'une solution durable au conflit ne peut être envisagée en l'absence d'une volonté de parties impliquées. Le rôle de la communauté internationale est certes incontournable. Nous allons dans les pages qui suivent parler du rôle que joue l'Union Africaine pour qui ce conflit présente une chance de crédibiliser sa capacité de prendre en charges les conflits qui secouent quotidiennement le continent africain, UE et celui de L'Onu.

II.1. ORGANISATIONS INTERNATIONALES

II.1.1 L'UNION AFRICAINE

Le passage de l'Organisation de l'Unité Africaine à l'Union Africaine est une manifestation de la volonté de redynamiser sa mission d'intégration des pays Africaines dans la société internationale contemporaine. Cette action de dynamisation serait également une traduction de la volonté des Etats membres de mieux prendre en charge les conflits régionaux qui touchent constamment les pays africains et donc par la création un mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits. Il convient toutefois de préciser que ce mécanisme ne date pas de juillet 2001 (l'année de ratification de l'acte constitutif de l'Union Africaine), car il s'agit d'un mécanisme adopté sous l'égide de l'Organisation de l'Unité Africaine (O.U.A) au Caire lors d'une séance de travail à huis clos le 30 juin 1993 et donc celui-ci n'a connu qu'un simple remodelage.

L'OUA va depuis le début des années 1990 essayer de mieux se préoccuper de défense et de sécurité. Cependant, ces progrès avaient été largement gênés par les principes de souveraineté et de non -immixtion dans les affaires intérieures de chaque Etat. Ceci explique pourquoi, certains gouvernements ont entrepris de promouvoir une réforme de cette organisation. L'OUA est ainsi devenue l'Union Africaine (UA). Cette nouvelle appellation dévoile aussi une nouvelle ambition, notamment en matière de sécurité et de défense. Créé en 2003, le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine est composé de 15 États : Afrique du Sud, Algérie, Cameroun, République du Congo, Éthiopie, Gabon, Ghana, Kenya, Lesotho, Libye, Mozambique, Nigeria, Sénégal, Soudan et Togo. Son premier sommet a eu lieu les 10 et 11 janvier 2005 à Libreville, au Gabon. Il était consacré à la situation en Côte d'Ivoire, en République démocratique du Congo et au Darfour.

La résolution tant sur le plan politique que sécuritaire du conflit au Darfour constitue un véritable galop à essai pour l'Union Africaine qui entreprend pour la première fois depuis sa création, une intervention en Afrique. « African solutions for African problems » semble être le nouveau mot d'ordre de la communauté internationale pour tenter de résoudre d'une part le problème politique entre le pouvoir centrale et les rebelles, et d'autre part pour apporter des solutions durables et efficaces au drame humanitaire provoqué par le conflit. Descendant d'une organisation qui n'a jamais brillé par son efficacité, l'enjeu s'annonce donc de taille pour l'Union Africain.

Six ans après l'éclatement du conflit, le bilan du rôle joué par l'Union Africaine est mitigé. C'est sous son égide qu'un cessez-le-feu de 45 jours a été signé le 8 avril 2004. Pour supervisé ce fragile accord et assurer le maintien de paix, elle a envoyé 133observateurs aidés par une force de protection composée d'environ 300 Rwandais et Nigérians sur le terrain. Le 5 Mai 2006, ce cessez-le-feu a été suivi par un accord de paix signé à Abuja (Nigéria). Cet accord de paix, plus connu sous le vocable « l'accord d'Abuja » prévoit le déploiement d'une force strictement Africaine au Darfour pour y assurer un mandat de maintien de paix et de sécurité. Composée d'une dizaine des contingents issus de pays africains, la force compte environ sept mille cinq cents hommes61(*).

Force est cependant de constater, l'action de l'Union Africaine n'est toute fois pas sans incidence. Déjà, il s'est avéré très rapidement que les effectifs de la force est trop faible pour couvrir l'ensemble d'un territoire aussi grand que la France. En outre, la force de maintien de paix ne dispose que d'un mandat « ridiculement » restrictif. La force n'a pas le droit d'effectuer des patrouilles offensives. La force « Mission de l'Union africaine au Soudan (MUAS), en anglais African Union Mission in Sudan ou (AMIS) » est aussi confronté des problèmes financiers. Elle demeure une mission qui est entièrement financée par des entités occidentales telles que l'Union Européenne et les Etats-Unis d'Amérique62(*).

Ces forces vont connaître des retards très significatifs dans leur déploiement au Darfour à cause du manque des moyens nécessaires pour l'accomplissement de leur mission. Le premier et le plus grand défi auquel va se confronter l'UA et le financement de cette opération. Comme l'avait bien dit Jean Guéhenno, responsable du département des opérations de maintien de la paix des Nations unies, l'Union africaine fournit des contingents qui n'ont pratiquement à offrir que le « haut -niveau de motivation de ses hommes »63(*). Mais l'opération sera financée par les pays donateurs qui vont couvrir à 100% cette dépense de l'Organisation.

Des soldats pris entre deux feux, car aussi bien le gouvernement que les rebelles se permettent régulièrement de violer le cessez-le-feu qu'ils ont signé, elles sont prises elles mêmes pour cible " les troupes de maintien de la paix sont en train de perdre le contrôle... parce qu'elles ne possèdent pas les équipements nécessaires et que leurs effectifs restent insuffisants pourrait-on lire dans le journal Le Monde.64(*)

Pour Khartoum c'était une satisfaction car il obtint exactement ce qu'il souhaitait, c'est-à-dire des troupes purement africaines, dont en outre le mandat restrictif les obligerait de se cantonner dans le rôle de spectateurs de ce qui se passait. Encore mieux pour le gouvernement, la présence de ces soldats de la paix aida beaucoup Khartoum car leur interposition entre l'armée soudanaise et la rébellion empêcha cette dernière d'attaquer. Comme elle n'avait guère de soutien extérieur, les rebelles perdirent un des avantages classiques des rebelles, s'approvisionner aux dépens de l'armée régulière que l'on pille.

Les forces de l'UA contribuèrent donc à étrangler la rébellion qui se sentait tenue de ne pas tirer sur les troupes africaines alors que ces mêmes troupes n'avaient qu'un faible effet dissuasif face aux janjawids,dont les attaques visaient les civiles et pas les rebelles armées.65(*)

Pour l'U.A., toutes les accusations d'impuissance ou de moyens insuffisants pouvaient être renvoyées aux donateurs. D'une certaine manière à ce qui était arrivé aux Nations Unies, l'UA s'était vue affublée d'une mission impossible qui permettait à ses généreux donateurs de se défausser sur elle du problème.66(*)

Face à l'impuissance de l'Union africaine de gérer cette crise, le Secrétaire de général de l'O.N.U. en appela à l'O.T.A.N. et à l'Union européenne à s'impliquer davantage. Une idée qui n'a pas enchanté guère Paris, pour qui c'est aux Africains de gérer cette crise.

La résolution du conflit au Darfour a été et est considérée comme un test primordial pour l'Union africaine, qui s'est engagée à résoudre elle-même les problèmes sur le Continent.

* 60 LAVERGNE Marc Darfour : éléments pour l'analyse d'une guerre civile en milieu sahélien. Disponible sur http://www.mar-clavergne.com/travaux/caf/darfour%20Afrique%20contemporaine.pdf. Consulté le 24/05/2010

* 61 RWIGAMBA B., Le rôle de l'OUA dans la lutte pour le maintien de la paix en cas de conflit, Mémoire, UNR, 2001, P.55

* 62 Voir DIKA Pierre-Paul. La crise du Darfour ou la faillite de l'Etat post-colonial soudanais. Disponible sur < http://www.institutidrp.org> consulté le 24/05/2010

* 63 http://www.sauverledarfour.org/articles_analyse_lire.php

* 64In http://www.sauverledarfour.org/articles_analyse_lire/la force africaine au darfour.htm consulté le 10 octobre 2010

* 65 PRUNIER G., op.cit., P.241.

* 66 Idem. P.245.

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