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Diversification du portefeuille de crédits et rentabilité bancaire

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par André KADANDJI
Université de Douala - diplôme d'études approfondies 2008
  

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Conclusion deuxième partie

Au terme de cette étude analytique et empirique de l'implication de la diversification du portefeuille de crédits à l'explication de la rentabilité bancaire au Cameroun, force est de constater que certains résultats relatifs à cette dernière vont dans le même sens que ceux prévus par la théorie, tandis que d'autres s'opposent. Ainsi, il s'avère que nos résultats corroborent et parfois contredisent les prédictions de la théorie économique. La mise à l'épreuve de nos hypothèses nous a permis de tirer des enseignements permettant d'améliorer la rentabilité bancaire. Ainsi, il ressort donc de cette partie que la maîtrise des charges et la prise en considération de la taille des banques dans le processus de diversification améliore la rentabilité bancaire au Cameroun.

CONCLUSION GENERALE

Cette étude a permis d'estimer la relation entre la rentabilité bancaire au Cameroun (appréhendée par les rendements sur actifs) et la diversification du portefeuille de crédits. Pour cela les facteurs potentiellement explicatifs de cette rentabilité ont été classés en variables organisationnelles, macro-financières et macroéconomiques. Nous avons étudié la diversification du portefeuille de crédits comme une variable managériale de la rentabilité bancaire. De cette étude, il s'en est dégagé une série de résultats empiriques, tantôt corroborant tantôt contredisant les prédictions de la théorie économique et financière en la matière.

Du coté des variables organisationnelles, d'abord, nos résultats montrent qu'il y a une relation positive entre la diversification du portefeuille de crédits et la rentabilité des actifs bancaires. Ce qui nous amène à dire que la diversification du portefeuille de crédits contribue à la rentabilité bancaire. Mais cette relation est influencée par d'autres variables telles que le risque, les charges, la taille des banques. L'analyse du comportement d'offre de crédit des banques se fonde d'une part sur leur faculté à contrôler efficacement les projets d'investissement et d'autre part sur leur capacité à envoyer un signal crédible de leur activité auprès des déposants (Diamond, 1984). Néanmoins, si l'approche évoquée permet de souligner que la diversification représente un déterminant nécessaire de la rentabilité bancaire, elle est dans l'incapacité de nous éclairer sur la manière dont les petites et les grandes banques peuvent avoir des comportements d'offre de crédits différenciés. Ceci est appréhendé implicitement par la relation négative qui existe entre la taille des banques et la rentabilité bancaire dans notre modèle.

En ce qui concerne les autres variables managériales, nos résultats donnent un effet opposé des charges générales sur la rentabilité des actifs. Si théoriquement les frais généraux entraînent une dégradation des profits bancaires, ces dépenses de structure et d'exploitation selon notre étude empirique permettent d'améliorer la rentabilité bancaire si elles sont maîtrisées. La relation positive entre les frais généraux et la rentabilité bancaire dans notre modèle se justifie par le fait que dans notre contexte, les banques transfèrent leurs charges aux déposants et aux emprunteurs.

La politique du respect des normes internationales en matière de solvabilité et de liquidité, sous l'impulsion des autorités supranationales (confère les différents ratios COBAC), limite l'action de distribution des crédits par les banques. Ainsi, si la surcapitalisation des banques camerounaises est faite sans tenir compte de la taille des banques, elle entrainera une situation de surliquidité qui n'améliorera pas la rentabilité bancaire. Ainsi, l'impact négatif des fonds propres sur la rentabilité lorsqu'on ne tient pas compte de la taille des banques serait probablement dû à la tendance excessive des banques camerounaises à assurer leur solvabilité à long terme, reléguant ainsi au second plan la réalisation de meilleures rentabilités bancaires à court terme. Mais si les managers tiennent compte de la taille des banques et du risque, risque qui incite les déposants à demander aux intermédiaires d'engager directement leurs fonds propres dans l'activité de crédits, alors la diversification du portefeuille de crédits sera significativement rentables. Dans ce cas, puisque les banques utilisent leur capital pour financer des projets risqués, elles sont incitées à les vérifier puisqu'elles encourent les pertes liées à l'absence de contrôle et peuvent perdre l'intégralité de leurs fonds propres. Cet effet d'engagement devient alors un signal crédible vis-à-vis des investisseurs c'est-à-dire les déposants, car il prouve que les banques ne sont pas encouragées à prendre des risques inconsidérés. De ce fait, les contraintes réglementaires sur le capital semblent constituer des instruments de disciplines efficaces pour limiter le risque de portefeuille des banques car elles empêchent les comportements opportunistes. Mais celles liées à la solvabilité et la liquidité semblent freiner la distribution des crédits et implicitement la diversification du portefeuille de crédits.

L'analyse de l'impact des variables macro-financières sur la rentabilité bancaire au Cameroun suscite une observation fondamentale : l'extension de la taille du secteur bancaire et le mouvement de concentration sur le marché bancaire camerounais ont des effets opposés sur la rentabilité bancaire.

Du côté des déterminants macroéconomiques, la rentabilité des banques camerounaises, répond positivement à la croissance économique et au climat inflationniste. Le PIB affiche des effets stimulants sur la rentabilité des banques camerounaises, confirmant ainsi les éclairages théoriques et l'inflation est à l'origine de l'augmentation des dépenses de structure mais aussi de la réalisation des profits bancaires élevés.

Conformément à nos résultats, trois variables expliquent mieux la rentabilité des banques camerounaises. Il s'agit de la taille du secteur bancaire, de la croissance économique et de l'inflation. D'abord, un élargissement de la taille du secteur bancaire d'un point de pourcentage des actifs induirait une baisse de la rentabilité des banques d'environ 0,007 point de pourcentage des actifs. Ensuite, une augmentation de la croissance économique d'un point de pourcentage du total des actifs du système bancaire entraînerait une amélioration de la rentabilité des banques d'environ 0,0003 point de pourcentage des actifs. Enfin, une croissance de l'inflation de un pourcent induirait une amélioration presque nulle des profits bancaires. De plus, il ressort de nos résultats que pour que la diversification du portefeuille de crédits contribue significativement à la rentabilité, il faut ignorer les charges. Parce que les banques transfèrent les charges à leurs clientèles. Il faut aussi réduire le déficit de confiance qui limite la distribution des crédits.

Si notre étude présente des résultats empiriques agrégés et actualisés, elle explore également des pistes de recherche auparavant sous-exploitées et analyse le comportement de diversification des banques camerounaises. Cependant, l'élargissement de l'analyse, pour une période plus longue et sur des données individuelles, est très souhaitable. Une telle extension apportera plus d'éclaircissement sur les politiques bancaires et leurs interactions avec les politiques économiques globales.

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