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Production de saccharum officinarum (canne à  sucre) dans la commune de Sèmè-Podji: impacts socio-économique et environnemental

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par Parfait C. Alexis AHOHOUNDO
Université d'Abomey-Calavi - Maitrise 2009
  

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    UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI

    ????????????????

    FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES

    (FLASH)

    ????????????????

    DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT DU
    TERRITOIRE
    (DGAT)

    ????????????????

    MEMOIRE DE MAITRISE DE GEOGRAPHIE

    OPTION : Am€nagement du territoire

    Production de Saccharum officinarum
    (canne € sucre) dans la commune de Sèmè-Podji :
    impacts socio-conomique et environnemental

    Présenté par: Sous la Direction de :

    Parfait C. Alexis AHOHOUNDO Dr Marcel A. da MATHA SANT'ANNA

    Maître-Assistant a l'UAC

    Soutenu le 24 Mars 2009

    1

    SOMMAIRE

    Dédicaces 2

    Remerciements .3

    Sigles & Acronymes .4

    Résumé / Abstract 6

    Introduction 7

    Chapitre 1 : Fondements géographiques de la production de canne à

    sucre dans la commune de Sèmè-Podji .10

    1.1- Facteurs naturels de la production 10

    1.2- Les facteurs humains............. 16

    Chapitre 2 : Problématique et démarche méthodologique ....27

    2.1- Problématique - Objectifs- Hypotheses .28

    2.2- Revue de littérature 31

    2.3- Approche méthodologique .36

    Chapitre 3 : La production de la canne à sucre.......... .41

    3.1- Superficies emblavées et production....... 42

    3.2- Commercialisation de la canne a sucre .46

    3.3- Les modes de consommation 52

    Chapitre 4 : Avantages de la culture de canne à sucre ..55

    4.1- Avantages sociaux 56

    4.2- Avantages économiques ............................ 59

    4.3- Avantages environnementaux 62

    Chapitre 5 : Problèmes et perspectives 66

    5.1- Problèmes .67

    5.2- Perspectives ..74

    Conclusion 81

    Références bibliographiques 83

    DEDICACES

    A

    + mon feu Père : André AHOHOUNDO,

    + ma Mere : Hélène VEHOUNKPE AHOHOUNDO, Qu'ils reçoivent a travers les résultats de ce travail, les marques

    d'AMOUR, de GRATITUDE et de SINCERITE que je leur exprime.

    REMERCIEMENTS

    Ce travail a été concrétisé grace a la contribution de plusieurs âmes généreuses.

    J'ai été ému :

    > Par la disponibilité de mon Directeur de Mémoire, Monsieur Marcel Antonin da MATHA SANT'ANNA, qui très tot a porte un intérêt particulier a mon sujet.

    > Par les conseils, critiques et remarques que m'ont suggérés les Professeurs : Edouard KOUTINHOUIN, Etienne DOMINGO, Antoine Yves TOHOZIN, Joseph AKPAKI et IbouraIma YABI.

    > Par le dévouement, l'amabilité et l'affection de mes frères et soeurs : Jean-Paul, Angèle, Bienvenu, Alice et Abel.

    Qu'ils recoivent ma profonde gratitude.

    Qu'il me soit permis d'exprimer ma reconnaissance

    · . A Messieurs SOUDO Adélabou, GOUNONGBE Laurent, Hubert DEDEGBE, Germain AHISSOU et Gustave AHOLOUKPE.
    ·
    · A tous mes amis.

    · . A tous les paysans et vendeuses de canne a sucre qui ont répondu a mes questionnaires.

    · . A tous ceux, qui directement ou indirectement m'ont aide a réunir les informations utiles pour ce travail.

    SIGLES & ABREVIATIONS

    ABE : Agence Béninoise pour l'Environnement.

    APV : Agents Polyvalents de Vulgarisation

    CAEB : Conseil des Activités Educatives du Bénin.

    CARDER : Centre d'Action Régionale pour le Développement Rural.

    CBRST : Centre Béninois de Recherche Scientifique et Technique.

    CCIB : Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin

    CeCPA : Centre Communal pour la Promotion Agricole

    CeRPA : Centre Regional pour la Promotion Agricole.

    CIRAD : Centre de cooperation Internationale en Recherche Agronomique

    pour le Développement.

    CPOP : Cellule de Promotion des Organisations Paysannes.

    CSC : Centre de Sante Communal.

    CTA : Centre Technique de cooperation Agricole et rurale.

    DANA : Direction de l'Alimentation et de la Nutrition Appliquée.

    DDS-O/P : Direction Départementale de la Sante Ouémé / Plateau DPRPIB : Direction de la Planification Régionale et de la Promotion
    des Initiatives de Base.

    FAO : Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et

    l'Agriculture.

    FLASH : Faculté des Lettes, Arts et Sciences Humaines.

    FSA : Faculté des Sciences Agronomiques.

    GTZ : Deutsche Gesellschaft fOEr Technische Zusannenardeit.

    IGN : Institut Géographique National.

    INJEPS : Institut National de la Jeunesse de l'Education physique et du sport.

    INRAB : Institut National pour la Recherche Agronomique du Bénin.

    INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

    MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche.

    MEPN : Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature.

    MPREPE : Ministère du Plan, de la Restructuration Economique et de la Promotion de l'Emploi.

    OMS : Organisation Mondiale de la Sante

    ONG : Organisation Non Gouvernementale.

    PADRO : Projet d'Appui au Développement Rural de l'Ouémé

    PAZH : Programme d'Aménagement des Zones Humides.

    PDC : Plan de Développement Communal.

    RCPA : Responsable Communal pour la Promotion Agricole.

    RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitation.

    SAJUTRO : Sacrés Jus des Tropiques

    SUCOBE : Sucrerie de Complant du Bénin

    UAC : Université d'Abomey-Calavi

    UCP : Union Commerciale des Producteurs

    UGPCS : Union des Groupements des Producteurs de canne a sucre.

    Résumé

    La présente étude aborde un aspect du développement agricole dans le Sud-Bénin et plus précisément dans la commune de Sèmè-Podji a travers la production du Saccharum officinarum. Elle se propose donc d'évaluer les impacts socioéconomiques et environnementaux lies a cette culture. La méthodologie allie revue de littérature et enquêtes de terrain et s'appuie sur les questionnaires et les entrevues. L'enquête révèle que la saccharumculture procure des revenus supplémentaires aux populations paysannes et contribue de ce fait a l'amelioration de leurs conditions socio-économiques. Toutefois, l'environnement de travail constitué essentiellement de bas-fonds marécageux est propice au développement des germes pathogènes ; et l'utilisation des produits chimiques (engrais, pesticides) entraIne des effets certains sur le milieu et la sante des populations. Ce qui explique la presence de certaines affections liées a l'eau (le paludisme, les dermatoses, les gastro-entérites) et surtout lombaires courants chez ces populations rurales. Les centres de sante ne disposent pas de matériels adéquats. Par ailleurs, presque aucun moyen spécifique de protection n'est utilisé. Des actions d'éducation ou de sensibilisation basées sur l'alphabétisation s'imposent.

    Mots cles: Canne a sucre, Production, Incidences, Suggestions.

    Abstract

    This study deals with an aspect of agricultural development in southern Benin and specifically in the town of Sèmè-Podji through the production of Saccharum officinarum. It therefore proposes to assessing the socio-economic and environmental issues related to this cultivation. The methodology combines literature review and investigations and is based on questionnaires and interviews. The investigation revealed that the saccharumculture provides additional income for peasant populations and contributes to the improvement of their socio-economic conditions. However, the working environment, consisting mainly of swampy lowlands is conducive to the development of pathogens and the use of chemicals (fertilizers, pesticides) leads to some effects on the environment and people's health. This explains the presence of certain diseases linked to water (malaria, skin diseases, gastroenteritis) and lumbar especially common among these rural populations. Health centres do not have adequate equipment. Furthermore, almost no specific means of protection is used. Actions educational or awareness-based literacy required.

    Keywords: Seme-Podji, Sugarcane, Production, Implications, Ideas.

    INTRODUCTION

    Au Bénin, comme dans la plupart des Etats Africains, la majeure partie des habitants vit de l'agriculture alors que les productions sont toujours très dépendantes des conditions du sol et du climat. La pression démographique surtout dans le sud du pays, combinée a la non maltrise des feux de végétation et des systèmes culturaux expliquent la forte degradation des ressources naturelles (eau, sol et végétation), hypothéquant ainsi le développement agricole et par consequent la sécurité alimentaire (Houndagba et al, 1998).

    Faisant partie intégrante de la plaine marécageuse du Bas-Bénin, la commune de Sèmè-Podji se caractérise par l'abondance de terres humides, estimées a près de la moitié de sa superficie, d'environ 250 km2 (PDC, 2001). Lieux de production majeure de Saccharum officinarum, ces bas-fonds marécageux sont très convoités pour leurs immenses potentialités agricoles. L'examen des produits agricoles cultivés dans cette localité, fait ressortir une predominance de la canne a sucre sur toutes les autres cultures. En effet, on ne peut parcourir un espace quelconque sans découvrir dans le paysage un champ de canne a sucre ou son empreinte. Produit du commerce local et activité purement informelle dans un contexte oü la juridiction foncière reste encore fortement marquee par le droit coutumier, la canne a sucre ou "canne de bouche" constitue une importante source de revenus pour les populations locales. Elle fait partie des nombreuses activités génératrices de revenus dont les tâches liées a la production (défrichement, labours) sont surtout masculines. Il en est de même

    pour l'installation des boutures, le sarclage et l'entretien alors que la collecte et la vente sont l'affaire des femmes.

    L'exploitation abusive des ressources, associée au système de production itinerant sur briulis affecte la couverture végétale et pose le problème de la disparition progressive de la végétation herbacée. La pollution organique est actuellement manifeste. Elle est due aux déversements des déchets domestiques et communaux, aux effluents, véritables causes de propagation des perils fécaux sur ces sites sans qu'aucune precaution soit prise pour éviter qu'ils contaminent les sources d'eau potable, peu existantes par ailleurs. Il en résulte des maladies d'origine hydrique, liées a la consommation d'eau impure, aux travaux dans l'eau sale, aux baignades. Les centres de sante restent mal équipés et souvent éloignés des petites localités (Domingo et al, 1999).

    Le mémoire est structure en cinq chapitres. Le premier présente les fondements géographiques de la production de canne a sucre dans la commune de Sèmè-Podji. Le deuxième traite de la problématique et de la démarche méthodologique. Le troisième aborde la production et la commercialisation de la canne a sucre a Sèmè-Podji. Les avantages lies a cette culture sont traités dans le quatrième chapitre. Les problèmes et suggestions font l'objet du cinquième chapitre.

    CHAPITRE I

    FONDEMENTS GEOGRAPHIQUES DE LA PRODUCTION DE LA CANNE A SUCRE DANS LA COMMUNE DE SEME-PODJI

    CHAPITRE 1 : Fondements géographiques de la production de la canne àsucre dans la commune de Sèmè-Podji

    Ce premier chapitre présente les facteurs naturel et humain lies a la production de la canne a sucre dans la commune de Sèmè-Podji.

    1.1- Les facteurs naturels de la production

    1.1.1- Généralités sur la canne a sucre

    1.1.1.1- Les conditions écologiques

    De son nom scientifique Saccharum officinarum, la canne sucre ou `'LEKE»(en langue locale) est cultivée pour ses tiges qui contiennent un jus sucré. Dans le cadre de cette étude, elle est utilisée en consommation directe comme canne de bouche. D'après Fauconnier (1991), la canne a sucre est une poacée, sous famille des PanicoIdés. Les normes écologiques de la plante sont présentées dans le tableau I.

    Tableau I : Les normes écologiques de la canne a sucre

    Spéculation

    Caractéristiques écologiques

    Saccharum officinarum

    -La canne a sucre se développe bien dans les regions dont la pluviométrie varie entre 1000 et 1500 mm annuels suivant deux saisons bien marquees : une saison chaude et pluvieuse de 8 a 9mois et une saison fraiche et sèche de courte durée de 3 a 4mois.

    -La temperature minimale de croissance varie entre 15ê et 18ê C avec un pH de l'ordre de 7 a 7,5.

    -Sa culture se fait de préférence sur des sols provenant de la degradation des basaltes et les alluvions profonds. Elle pousse également sur des terrains meubles, riches en humus et en éléments fertilisants et suffisamment humides.

    La canne a sucre est donc une plante tropicale, poussant sur tous les types de sols et exigent une légère alcalinité. Ses talles ont besoin de beaucoup d'eau et de chaleur pour leurs phases végétatives de croissance.

    1.1.1.2- Les caractéristiques botaniques

    La tige de canne, a maturité, atteint 1,5 a 2,5 m de hauteur pour un diamètre de 1,5 cm (variétés fines) 6 cm. Son poids varie de 300 g au minimum jusqu'â 6 kg, sa couleur diffère selon les variétés. Les couleurs vertjaune et violettes sont les seules produites a Sèmè-Podji.

    Suivant les conditions de culture propre a la commune, le choix des plants se fait de différentes manières.

    - Les `'boutures de tête» qui sont les bouts blancs ne donnent généralement pas de bons rendements, mais ils ont une très bonne reprise grace au grand nombre d'yeux (bourgeons) qui s'y trouvent. Ces bouts blancs ne doivent pas être prélevés sur des cannes ayant fléché.

    - Les `'boutures de corps» sont des portions de canne vierges de 10 a 12

    mois. Chaque portion portera 2 3 yeux pour une longueur de 20 30 cm. - Les `'rejetons» sont de jeunes tiges qui poussent a la base des touffes de

    canne a sucre. Ils servent surtout aux remplacements, lorsqu'ils ont 5 ou

    6 mois. Ils sont aussi appelés `'ratoones».

    Le cycle végétatif de production se fait sur deux ans avec trois coupes. La premiere commence a partir de dix mois, les autres se font tous les sept mois.

    Dans l'ensemble de la commune, les champs doivent généralement être replantés avec de nouvelles boutures après trois récoltes successives.

    1.1.2- Le cadre d'étude

    1.1.2.1- Localisation

    Située dans le département de l'Ouémé, entre les parallèles 6°22' et 6°28' de latitude Nord et les méridiens 2°28' et 2°43' de longitude Est, la commune de Sèmè-Podji partage ses limites sur 10 km a l'est avec la République Fédérale du Nigeria, la commune Urbaine de Cotonou a l'ouest, les communes de Porto-Novo et des Aguégués au nord alors que le sud baigne dans l'océan Atlantique (Carte n°1). C'est une portion du littoral béninois encastrée dans un complexe de plans d'eau. Le relief très bas varie par endroit entre 0 et 6m d'altitude et est majoritairement compose de marécages.

    De par sa position géographique, entre Cotonou et de Porto-Novo SèmèPodji constitue donc, au carrefour des départements du Littoral et de l'Ouémé, un important poste d'entrée sur la République Fédérale du Nigeria (Gtz, 1999). 1.1.2.2- Le Climat

    La commune de Sèmè-Podji bénéficie d'un climat subéquatorial de type

    maritime, caractérisé par quatre (4) saisons plus ou moins contrastées. La moyenne pluviométrique de 1200 mm par an, avec une temperature moyenne annuelle de 27° C sont favorables a la bonne croissance de la canne a sucre.

    1.1.2.3 - Les sols

    L'espace étudié abrite trois grandes familles de sols (Carte n02) :

    - Les sables grossiers du cordon actuel

    - Les matériaux fluvio-lacustres des cordons anciens

    - Les sols hydromorphes.

    ·

    Les sables marins littoraux du cordon actuel forment un sol peu évolué oü la predominance de matériaux grossiers confère a l'ensemble un caractère filtrant très marqué. Ce sont généralement des terres chimiquement pauvres en potasse et en matières organiques avec un pH de l'ordre de 5 a 6. Toutefois, parce que bien drainés, ces sols conviennent le mieux a l'arboriculture de plantes telles : le filao (Casuarina equisetifolia), le teck (Tectona grandis) et l'acacia (Acacia auriculiformis).

    · Les cordons anciens sont constitués de matériaux quaternaires légèrement argileux, déposés a la suite de la grande regression ogolienne. Ce type de sols, frequents sur les sommets des cordons anciens intérieurs, eux-mêmes situés au voisinage du complexe lagune-marais, au sud des sols du Continental Terminal est reconnaissable a sa coloration qui varie du jaune-sableux au rouge-ocre en passant par le gris-brun clair (Yaya, 1980). Bien que pauvres, cette classe offre des possibilités agricoles a la promotion des cultures susceptibles de subvenir aux besoins alimentaires des populations: cas du manioc, du manioc, du maIs, du haricot, de la patate douce...

    16


    · Les sols hydromorphes sont essentiellement caractérisés par `'l'effet d'un excès d'eau par engorgement temporaire ou de surface, ou par la presence ou la remontée d'une nappe». uls se rencontrent sur l'ensemble des cordons et au voisinage des plans d'eau. Du point de vue chimique, leur composition en matières organiques et en bases échangeables est très faible avec des teneurs en phosphore faibles également. Mieux que les autres sols, ils offrent d'importantes possibilités pour le développement des cultures maraIchères (tomate, piment, gombo, etc.) et de la canne a sucre.

    Au total, l'étude des sols de la commune permet d'affirmer qu'ils sont pour la plupart pauvres en éléments fertilisants, en bases et en phosphores. Des apports constants en matières organiques et minérales susceptibles de les enrichir, s'avèrent donc nécessaires. Cependant, les sols hydromorphes sont les plus convenables au niveau de la commune a la culture de la canne a sucre.

    Apres l'étude des facteurs d'ordre physique, cette section s'intéressera aux facteurs d'ordre humain de la production.

    1.2.- Les facteurs humains

    1.2.1- L'évolution de la population

    La commune de Sèmè-Podji compte six arrondissements et au total 38 villages et quartiers. Sa superficie totale de 250 km2 abritant respectivement 37.220 et 65.016 âmes aux recensements démographiques de 1979 et de 1992 (Gtz, op. cit.). La densité de population est alors passée de 149 hbts/km2 en 1979 a 260 hbts/km2 en 1992. En 2002, elle est d'environ 461 hbts/km2 pour une

    population de 115.238 hbts (INSAE, 2002). C'est donc une région assez peuplée (Carte n° 3). Cette croissance démographique s'explique par l'extension de l'agglomération de Cotonou oü la cherté et la rareté du logement demeurent cruciales, mais surtout par l'attractivité de la commune suite a l'implantation des parcs de véhicules d'Agblangandan.

    En général, il y a plus de femmes que d'hommes a Sèmè-Podji (Tableau II). Selon les statistiques du Recensement de 2002, la population de Sèmè-Podji est fortement féminine a 51,46% alors que 63% des habitants ont moins de 25 ans (PDC, 2001). La masse agricole, évaluée a 20758 personnes travaille dans le secteur primaire concerné par l'agriculture, l'élevage et la pêche auxquels s'ajoute un secteur informel en expansion constante. En effet, sur les 24620 ménages que comptait la commune en 2002, 3662 sont agricoles, soit 14,87%.

    Tableau II: Etat de la population de Sèmè-Podji en 2002

    Arrondissements

    Effectif population

    Masculin

    de la

    Ménages agricoles

    Ménages

     

    Nombre

    Actifs agricoles

    Nombre

    Taille

    1

    Agblangandan

    15246

    15470

    313

    1990

    5963

    5,2

    2

    Aholouyèmè

    4360

    4484

    637

    3241

    2058

    4,3

    3

    Djèrègbé

    5067

    5460

    432

    2729

    2202

    4,8

    4

    Ekpè

    16986

    17931

    948

    5241

    7653

    4,6

    5

    Tohouè

    8274

    9378

    542

    3028

    4022

    4,4

    6

    Sèmè-Podji

    5995

    6587

    790

    4529

    2722

    4,6

    TOTAL

    55928

    59310

    3662

    20758

    24620

    4,7

     

    Source : INSAE - 2002

    19

    L'outillage agricole, les techniques de culture et d'entretien de la canne a sucre sont présentées dans les habitudes culturales.

    1.2.2- Les habitudes culturales

    Après l'étude de l'évolution de la population, il s'agit maintenant de dégager les caractéristiques du système de production.

    1.2.2.1- L'outillage agricole

    Les diverses operations agricoles nécessitent l'usage d'outils varies. Le materiel agricole du paysan de Sèmè-Podji est essentiellement conçu pour le travail manuel (Photo 1).

    Photo 1 : Houe et machette utilisées dans la mise en valeur des champs de canne
    a sucre a sèmè-Podji.
    Ces outils traduisent le retard technique de l'agriculture béninoise et méritent
    d'être remplacés par des machines agricoles adaptées aux sols du milieu.

    CLICHE : AHOHOUNDO, Janvier 2007, Village de Podji.

    1.2.2.2- Les operations culturales

    La canne a sucre est l'une des principales cultures faites dans les bas-fonds de Sèmè-Podji. On y rencontre aussi les produits maraIchers et du maIs. Les operations culturales exécutées en vue de la saccharumculture sont de quatre types:

    - La preparation des sols ;

    - Le bouturage ;

    - Le sarclage et l'entretien ;

    - La récolte.


    ·
    · Preparation des sols

    Après le défrichement manuel ou par le feu, les paysans confectionnent de grosses planches de dimensions variables.

    Ces `'planches-billons»sont disposées en bandes parallèles d'une longueur variant entre 6 et 30 m selon les dimensions du champ. Cette operation est menée de telle sorte que des intervalles sont prévus, permettant par la suite de remblayer et de surélever les planches, les protégeant ainsi contre les inondations en période de grandes pluies (Photo 2). Outre ce mode de labour, le paysan peut remuer parfois tout simplement le sol et faire la culture a plat; une pratique qui a disparu du fait des constructions d'habitations et de la préférence pour les bas-fonds jugés plus fertiles.

    Photo 2 : Un champ de canne a sucre fraichement labouré et bouturé.

    Ce dispositif protège les cultures sur planche (canne à sucre entre autres) des
    crues.

    CLICHE : AHOHOUNDO, Janvier 2007, Village de Podji.


    ·
    · Le bouturage

    La preparation des tiges de canne a sucre a bouturer est une operation très delicate. Le paysan se sert de sa machette pour couper de facon très nette les tiges obliquement en bouture de 20 a 30 cm, puis les enfonce sous terre a près de 2/3 de leur longueur suivant deux rangées de quatre ou cinq trous par planche. Chaque trou peut éventuellement porter deux a trois boutures. De plus, le paysan planteur doit veiller a ce qu'une distance de 80 ou 90 cm environ soit respectée entre deux pieds sur une même rangée. Ceci est une spécificité de la canne a sucre dont une touffe bien ' tallée > peut comporter 10 a 15 tiges (Memento de

    l'agronome, 1984). Les cultures de canne se succèdent sur le même sol, faisant des rejets qui sont utilisés l'année suivante. La technique de mise en terre est résumée dans le tableau III.

    Tableau III : Technique de mise en terre de la canne a sucre

    Speculation

    Mode de

    reproduction

    Forme du terrain

    Nombre de

    boutures

    Pourcentage
    des citations

    Ecartement

    Canne a

    sucre

    Repousse ou

    bourgeonnement

    Plate

    2 a 3

    boutures enfoncées obliquement au 2/3 de
    leurs

    longueurs.

    Moins de 1 %

    Entre boutures : 0,80 m

     

    Planches billons

     
     

    Source : Enquêtes de terrain- Juillet 2006.

    A la lecture du Tableau II, il ressort que la forme de terrain plate a disparu du fait des constructions, de la forte pauvreté des sols sur terre ferme et une forte préférence des bas-fonds, jugés plus fertiles.


    ·
    · Sarclage et entretien

    Le sarclage est une operation très importante dans la mesure oü sa conduite conditionne en grande partie le succès des cultures (Koutinhouin, 1978). Elle consiste a débarrasser les planches des mauvaises herbes qui entravent la bonne croissance de la canne a sucre. Généralement, deux a trois sarclages sont nécessaires, a raison d'un sarclage tous les trois (3) mois. Le paysan doit également assurer le dépaillage. Ce travail pénible, généralement

    pratiqué par les hommes, consiste a éliminer les feuilles plus ou moins sèches qui entourent les bouquets de tiges.

    Outre le sarclage, la fertilisation constitue une tâche assez delicate. Selon les producteurs, deux semaines après la mise en place des boutures ou plants parents, on passe a l'épandage d'engrais c'est-â-dire juste après le premier sarclage. L'apport du fumier et d'engrais est une operation indispensable a la croissance végétative optimale et a un bon rendement. Deux types d'engrais chimiques sont utilisés : NPK (Azote, Phosphate, Chlorure de potassium) et Urée. Certains producteurs mélangent les deux. La formule d'application conseillée a l'hectare est de 100kg d'urée deux semaines après bouturage et de 200kg de NPK trois mois plus tard (CeCPA, 1996). L'urée est indiquée pour les périodes sèches car elle apporte de la fraIcheur aux plants alors que le NPK est utilisée abondamment au cours des saisons humides. Toutes ces tâches se déroulent pendant un délai de neuf (9) mois, nécessaire pour la maturité de la canne (figure 1).

    + La récolte

    La coupe de la canne a sucre intervient au stade de jaunissement des feuilles ou de l'apparition des inflorescences et reste essentiellement manuelle. Elle est effectuée soit par des tâcherons, soit par le propriétaire. Les tâcherons sont recrutés dans les villages. Ce sont généralement des paysans qui vont couper la canne pendant la durée des récoltes qui varie suivant les localités du

    fait du calendrier agricole et de la fluctuation des prix. Les cannes sont coupées au ras des souches sans les rejets avec des machettes et en haut, a la limite entre la partie déjà müre et le bout blanchâtre immature et gorgé d'eau (Photo 3).

    A la main, les tiges sont accumulées en fagots après suppression éventuelle des pailles et des racines adventives. C'est un produit agricole recherché et bien payé durant les mois de janvier-février et juin-juillet. Toutefois, plus la canne dure au champ, plus la tige se rétracte et tend a se lignifier. Dans ce cas, sa valeur commerciale baisse considérablement.

    Saisons

    Opérations culturales

    Source : Enquêtes de terrain, Janvier 2007

    Figure 1: Le calendrier de la production de canne a sucre

    Mois

    J

    B A b a

    F

    M

    A Mi

    Jn

    Jt

    At

    S

    O

    N

    D

     

    Défrichement + labours

     

    Sarclage

     

    Bouturage Récolte Epandage d'engrais

    Saisons pluvieuses : Saisons sèches :

    - A : Grande - B : Grande

    - a : Petite - b : Petite

    Photo 3 : Tiges de canne a sucre coupées et ficelées en fagots

    Ce mode de cession de la canne à sucre en « fagot » est suivi par tous les
    paysans

    CLICHE : AHOHOUNDO, Juin 2007, Village de Djèrègbé.

    1.2.2.3- Les acteurs impliqués

    uls sont de plusieurs ordres :

    - Les producteurs

    Ce sont généralement les paysans repartis dans la commune. uls n'ont pas dans leur majorité d'autres sources de revenus en dehors des activités agricoles. uls sont d'excellents cultivateurs, avec une grande experience dans le travail de la terre, surtout des bas-fonds. uls tirent le meilleur parti possible des sols peu fertiles de la commune.

    - Les fournisseurs d'intrants

    A Part l'UCP, qui n'arrive pas a satisfaire toute la demande locale des producteurs, il existe de multiples points de vente privés disséminés dans toute la commune. Le prix du sac de 50kg, de l'urée ou le NPK, est actuellement de 9.000FCFA. Le coüt du sac de 50kg de fientes oscille entre 2.000 et 2.500FCFA.

    - Les vendeuses

    Les acheteurs sont a plus de 95% des femmes venant pour la plupart des villes et hameaux environnants. Elles transportent les produits a domicile oü se fait la vente ou dans les marches urbains de Dantokpa ou de Porto-Novo (Noudaikpon, 2001).

    - Les Transformateurs

    En dehors des femmes qui vendent la canne de bouche, il existe une unite traditionnelle dénommée SAJUTRO, oü la canne jaune est utilisée comme matière premiere dans la fabrication du jus, du sirop et du rhum. C'est une activité peu connue dans la commune, menée par Wilfried SOUDO, originaire d'Ekpê et domicilié a Podji. Ce promoteur reste le seul veritable producteur de la canne jaune de la localité.

    CHAPITRE II

    PROBLEMATIQUE ET DEMARCHE

    METHODOLOGIQUE

    CHAPITRE 2 : Problématique et démarche méthodologique

    Ce second chapitre pose la problématique, les objectifs et hypotheses de

    l'étude. Il présente enfin la revue de littérature et l'approche méthodologique.

    2.1- Problématique- Objectifs- Hypothèses

    2.1.1- Problématique

    En Afrique au sud du Sahara, la croissance démographique et l'urbanisation ont engendré une forte pression sur les ressources naturelles, surtout foncières.

    Au Bénin, cette pression se traduit par un morcellement des terres, un épuisement des sols des plateaux, une reduction de la durée des jachères et enfin une exploitation beaucoup plus importante des bas-fonds jadis délaissés (Orékan, 2001). Or ces écosystèmes contribuent au minimum au tiers de la production agricole du sud-Bénin, quel que soit le produit agricole (Domingo et al. 1999).

    Dans la commune de Sèmè-Podji, il est note l'utilisation de plus en plus intense des terres marécageuses pour des activités agricoles, surtout la production de la canne a sucre et même pour la construction des habitats, du fait de l'extension de l'agglomération de Cotonou (NoudaIkpon, 2001). La canne a sucre est devenue une speculation de recours suite au déclin des activités d'exploitation de la cocoteraie et des palmiers raphia (Ahouandjinou, 2002).

    Les travaux dans les bas-fonds étant rudes, épuisants et nuisibles a la sante, ces milieux constituent "un gite écologique" pour certains vecteurs de maladies, surtout hydriques et dermatologiques (Mather, 1986). En s'attaquant a la sante des paysans, ces affections réduisent leur force de travail et compromettent aussi leur bien-être (Spore, 2002).

    Selon Dossou-Togbé et Tossou (1998), le travil dans les bas-fonds présente certaines caractéristiques qui peuvent se résumer par les traits suivants :

    > Une main d'oeuvre vulnerable faite surtout de femmes et d'enfants ; > Un faible niveau de revenus des exploitants ;

    > Des conditions d'hygiènes précaires ;

    > La pollution de l'eau et du sol par les déchets biologiques et par des produits chimiques (pesticides, engrais...) ;

    > L'insuffisance, voire l'inexistence des centres de sante dans les environs immédiats.

    Au regard de ces constats, certains questionnements se posent.

    Comment s'effectue le processus de production et de commercialisation de la canne a sucre dans la commune ? Quelle est l'importance de cette activité dans l'amélioration des conditions socio-économiques des populations paysannes ? Enfin, quels sont les impacts environnementaux lies a cette culture?

    Autant d'interrogations qui motivent le choix du present sujet intitulé :

    "Production de Saccharum officinarum dans la commune de Sèmè-Podji: impacts socio-économique et environnemental".

    Les objectifs de la recherche se résument comme ci-après. 2.1.1.1- Objectifs

    L'objectif principal de la présente étude est d'évaluer les impacts sur les plans socio-économique et environnemental de la culture de canne a sucre dans la commune de Sèmè-Podji.

    Les objectifs spécifiques s'énoncent comme suit:

    · Evaluer le potentiel écologique de la production de la canne a sucre dans la commune de Sèmè-Podji ;

    · Determiner la contribution de cette culture a l'amélioration du revenu paysan ;

    · Analyser l'impact de cette activité sur l'environnement et la sante des populations.

    Pour atteindre ces objectifs, un certain nombre d'hypothèses sont émises. 2.1.1.2- Hypotheses

    Dans le cadre de la recherche, les hypotheses formulées sont les suivantes :

    · Sèmè-Podji présente un potentiel élevé de production de la canne a sucre ;

    · La culture de Saccharum génère des revenus qui contribuent l'amélioration des conditions de vie des populations;


    · La filière "canne a sucre " engendre des répercussions a la fois sur l'environnement et la santé des populations.

    Pour mener a bien cette étude, la démarche méthodologique utilisée repose essentiellement sur la revue de littérature, les questionnaires et les entrevues.

    2.2- Revue de littérature

    Elle définit les concepts: Production-Impact-Environnement et fait le point des connaissances (analyse les travaux déjà réalisés dans le domaine, met en évidence les résultats obtenus et les lacunes a combler).

    2.2.1- Définition des concepts

    - Production

    Selon le dictionnaire Robert1, la production est l'ensemble des activités, des moyens qui permettent de créer des biens matériels et services. Elle sousentend travailler la terre pour lui faire produire des végétaux utiles aux besoins de l'homme. La production agricole est donc l'acte qui permet a l'homme de tirer de la terre les ressources dont il a besoin pour subsister.

    Dans le cadre de cette étude, il s'agit concrètement de l'exploitation des bas-fonds a des fins agricoles, notamment celles de culture de canne a sucre en veillant a les préserver pour l'avenir. Comme toute activité agricole, la Saccharumculture exige des ressources en terres et en eau, une protection contre les adventices et les animaux prédateurs.

    - Impact

    Un impact est une perturbation engendrée par une action sur les composantes d'un milieu (Poutrel et Wasserman, 1977). Il représente les effets, sur le milieu, resultant d'un niveau de pollution (de l'air, de l'eau ou du sol) dépassant le niveau admissible.

    Selon Orékan (2001), une étude d'impact concerne aussi `'l'identification, l'organisation et l'evaluation des effets physiques, écologiques, esthétiques, sociaux, culturels d'une équipe ou d'une decision (technique, économique ou politique). L'impact environnemental peut se définir comme toute alteration des conditions environnementales ou comme la creation d'un nouvel ensemble de conditions environnementales, causées ou induite par l'action ou l'ensemble d'actions que l'on considère (Scope, 1974).

    Dans le cadre de cette étude, les impacts environnementaux se définissent par les problèmes de sante lies aux activités agricoles dans les bas-fonds réputés pour leur insalubrité (boue, humidité, saletés diverses, puanteur) d'une part et les risques lies a l'usage des produits chimiques sur la sante et leurs effets sur la qualité des sols d'autre part.

    - Environnement

    Selon Commolet (1991), l'environnement est `'l'ensemble perçu comme une entité dans un espace et en un temps donnés, des facteurs physiques, chimiques, biologiques et sociaux susceptibles d'avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou a terme, sur l'espèce humaine et ses activités et sur les

    espèces animales et végétales». C'est aussi le milieu qui nous entoure et dans lequel nous vivons ou l'ensemble des systèmes naturels tels la biosphere (les êtres vivants), l'hydrosphère (les eaux), la lithosphere (le sol), l'atmosphère (l'air) ainsi que les systèmes sociaux que sont les hommes et leur production, le tout cohabitant dans une interaction permanente.

    Eu égard a la forte pression exercée sur les ressources naturelles par une population toujours croissante, du fait de l'augmentation et de la diversification des besoins essentiels, la gravité des problèmes environnementaux devient de plus en plus récurrente (Gtz, 1999).

    La culture de la canne a sucre, pratiquée de préférence dans les bas-fonds, les paysans concernés sont contraints de travailler durant de longs mois dans des conditions particulières. Dépourvus de toute protection, ces derniers s'exposent a de multiples risques sanitaires, côtoyés quotidiennement et dont les effets peuvent être immédiats ou a long terme. C'est également le cas des vendeuses s'adonnant a cette activité (vente de la canne a sucre) le long des axes routiers de la commune. Elles s'exposent de ce fait aux risques d'accidents parfois mortels et de maladies respiratoires dont les causes sont a rechercher dans l'inhalation des fumées rejettées par les véhicules en transit. Or la sante humaine constitue un capital précieux indispensable a l'accomplissement de toute tâche, surtout agricole (Orékan, op.cit.).

    2.2.2- Le point des connaissances

    Au plan mondial, de nombreuses etudes ont porte sur la filière `'canne a sucre». C'est une plante cultivée presque sur tous les continents et dont la transformation industrielle en sucre et en rhum constitue la principale utilisation.

    Selon la FAO, environ 1333,3 millions de tonnes de canne ont été produites dans le monde en 2003 sur une superficie de 20,4 millions d'hectares. Elle est la plus importante production agricole de la planète.

    Considérée comme un bon exemple de culture du riche, une plante qui apporte `'richesse et développement» aux regions qui la cultivent, la FAO (2005) oeuvre pour rendre sa culture rentable sans recourir au brillage qui pollue et fait perdre au sol, une importante partie de sa matière organique. La plante recèle bien de ressources. Aucun organisme vivant ne montre des capacités aussi grandes pour synthétiser et emmagasiner du sucre dans ses cellules (Lameca, 2005). Actuellement, de nouveaux débouchés s'offrent a cette culture et ses dérivés entrent dans la fabrication d'un nombre toujours croissant de produits (INRA & IRD, 2002). Le Brésil et les Etats-Unis sont les leaders mondiaux en matières de production de carburant ethanol et ceci grace a d'importants investissements et efforts de recherche. L'industrie brésilienne utilise la canne a sucre comme matière premiere tandis que les Etats-Unis emploient de l'amidon de mais (Wilson, 2007).

    Au Nigeria, les producteurs cultivent la canne locale en alternance avec le soja dans divers systèmes de cultures associées (CORAF, 2000).

    Au Bénin et plus précisément dans la commune de Sèmè-Podji, des travaux de recherche, portant sur les principales speculations du milieu existent. Au nombre de ces etudes, deux retiennent particulièrement l'attention.

    Yaya (1980) dans une analyse portant sur `'aspects de la civilisation agraire dans le district rural de Sèmè-Podji» a abordé le mode d'organisation de cette civilisation rurale et décrit de manière succincte la technique de production de la canne a sucre. L'auteur a par ailleurs insisté que la canne est cultivée en association assez diversifiée avec les produits maraIchers dont la plus remarquable est celle avec la tomate avant de presenter les contraintes physiques (pauvreté des sols, mauvais usage des engrais et inorganisation des masses paysannes) liées a cette activité.

    Par ailleurs, Noudaikpon (2001) dans une étude intitulée `'occupation humaine des zones humides du littoral béninois : cas de la Sous-préfecture de Sèmè-Podji» a approfondi la technique de culture de la canne a sucre, essentiellement basée sur la confection des planches de dimensions et de hauteur variables. L'auteur poursuit, en montrant que cette culture est la principale speculation de la localité et constitue de ce fait une activité peu rentable en période d'abondance. Une situation qui s'explique par l'anticipation des récoltes du fait des crues fréquentes dans la localité en hivernage.

    Enfin, Domingo et al (1999) préconisent que la canne a sucre pour qui la commune de Sèmè-Podji présente des conditions écologiques favorables de

    production, soit utilisée a d'autres fins, autre que la seule consommation de bouche.

    Au regard des connaissances identifiées sur le sujet, il semble qu'aucune étude portant sur les impacts socio-économique et environnemental de cette culture n'a été encore conduite dans la commune.

    Pour mener a bien cette étude, l'approche méthodologique ci-après a été adoptée.

    2.3- Approche méthodologique

    L'approche générale de recherche utilisée procède a une synthèse des informations recueillies sur le terrain et celles de la littérature existante. La démarche méthodologique comporte deux volets : la collecte puis le traitement et l'analyse des données.

    2.3.1- La collecte des données

    Une documentation préliminaire, l'enquête par questionnaire et les entrevues constituent les principales activités exécutées.

    2.3.1.1- La documentation

    La recherche documentaire repose fondamentalement sur la collecte des documents existants (ouvrages généraux et spécifiques), les statistiques sanitaires, épidémiologiques du milieu et enfin des documents cartographiques dans plusieurs centres de documentation et bibliothèques (tableau IV).

    Tableau IV : Repertoire de recherche documentaire.

    Structures de

    documentation

    Nature des

    documents

    Type d'informations

    recueillies

    Bibliothèque du CeRPA

    Rapports annuels de

    1992 a 2006.

    Statistiques de la

    production et des

    superficies emblavées

     

    Mairie de Sèmè-Podji

    Archives Nationales

    MEPN-DDS- FLASH

    Bureau de Zone Sanitaire

    CeCpa

    CAEB

    CBRST

    Rapport + Fiche technique de production de la canne a sucre.

    Revues `'Spore» + le livre du CTA

    PDC

    Rapport de l'année 2006-2007

    - Articles scientifiques - Mémoires

    - Articles scientifiques - Mémoires

    - Articles scientifiques - Mémoires

    - Theses

    Presentation de la filière `'canne a sucre» dans la commune.

    Presentation de la filière `'canne a sucre» dans le monde avec accent mis sur la `'canne industrielle».

    -Villages producteurs de canne.

    -Informations sur le milieu d'étude.

    Informations générales et a caractère méthodologique.

    Informations générales et a caractère méthodologique.

    Informations générales et a caractère méthodologique. - Maladies courantes dans les bas-fonds.

    Statistiques des affections
    courantes dans la
    commune de Sèmè-Podji.

    Source : Résultats d'enquête, mars 2007.

    2.3.1.2- L'échantillonnage et les enquêtes de terrain

    L'échantillonnage

    Sur les vingt huit (28) hameaux que compte la commune de Sèmè-Podji, neuf (9) ont été retenus pour les enquêtes de terrain. Le choix des dites localités tient compte des critères suivants :

    - le mode d'exploitation agricole (existence de bas-fonds);

    - l'importance de la culture de la canne a sucre ;

    - la concentration humaine.

    Ensuite, faute d'une population mere fixe disponible, un choix aléatoire de vingt cinq (25) paysans par localité remplissant ses critères a été opéré et de treize (13) dans les autres.

    Quant aux vendeuses, l'échantillon est constitué de personnes ayant au moins quatre (4) ans d'ancienneté dans l'activité et fréquentant l'un des points de vente ciblés. Au cours de l'enquête, seules les personnes remplissant ce critère ont été interrogées respectivement a Djèrègbé et Sèmè suivant la programmation de vente et ce, de façon aléatoire.

    Le tableau V présente la repartition des enquêtés par village, dans la commune.

    Tableau V: Répartition des enquêtés par village.

    Villages

    Producteurs

    Vendeuses

    Total

     
     
     
     

    Agongo

    25

    -

    25

    Agonsagbo

    25

    -

    25

    Djeffa

    25

    -

    25

    Djèrègbé

    25

    6

    31

    Ekpê

    25

    5

    30

    Kraké

    25

    -

    25

    Podji

    25

    6

    31

    Sèkandji

    13

    -

    13

    Tohouê

    25

    - 25

    Total

    213

    17 230

     
     

    Ainsi, les enquêtes de terrain ont touché un échantillon de deux cent treize (213) paysans et dix sept (17) vendeuses dans les neuf villages ciblés.

    L'enquête par questionnaire et les entrevues

    La technique de collecte repose sur les observations directes et les questionnaires dont les modèles utilisés se trouvent en annexes 1 et 2. En outre, des entrevues ont été organisées avec deux (2) techniciens du CeRPA, deux (2) agents de santé, (2) autorités municipales, tous se trouvant dans le secteur d'étude.

    Au total, l'enquête de terrain a concerné un échantillon de deux cent trente six interlocuteurs

    Les informations obtenues ont été par la suite dépouillées et ensuite traitées.

    2.3.2- Traitement et analyse des données

    Le dépouillement (manuel) des questionnaires et le traitement des informations (traduites sous forme de données tabulaires) ont permis les analyses statistiques (frequence et moyenne) et graphiques (courbe, histogramme, diagramme...), réalisés a l'aide du logiciel Excel. De même, les cartes sont établies grace au logiciel Map-Info.

    En ce qui concerne les affections courantes, des discussions respectivement avec les agents hospitaliers et autres spécialistes du domaine sanitaire ont permis de cerner les risques potentiels, lies a cette activité, aussi bien pour les paysans que les vendeuses. Ces seances ont été très utiles dans l'interprétation et l'analyse conséquente des résultats.

    Tout au long de la recherche, les difficultés rencontrées sont d'ordre : - Materiel et administratif ;

    - Reticence des populations a livrer des informations fiables, surtout sur leurs revenus ;

    - Faiblesse de nos moyens financiers.

    Ces difficultés ont été toutefois contournées et ont eu peu d'incidences sur la qualité du travail.

    CHAPITRE III

    LA PRODUCTION DE LA CANNE A SUCRE

    A SEME-PODJI

    CHAPITRE 3 : Production et commercialisation de la canne à sucre

    3.1- Superficies emblavées et production de la canne a sucre

    3.1.1- Les superficies emblavées

    Dans l'ensemble de la commune de Sèmè-Podji, la culture de la canne est la plus pratiquée. Les champs de canne a sucre restent omniprésents dans le paysage de la commune (carte n°4). Sur les 3523 ha cultivés, 1493 sont consacrés a la canne, soit 42 % (PDC, 2001). En effet, au regard du rendement et de la taille de la superficie emblavée, sa production est nettement supérieure toutes les autres cultures de la localité (tableau VI). Cet engouement pour la canne a sucre constitue une menace d'insécurité alimentaire pour la localité.

    Le rendement moyen de la culture de canne en 2006 est de 41,12 T/Ha, inférieure a la moyenne normale qui varie entre 60 et 85 T/Ha (Cecpa, 1996). Bien que les cultures maraIchères (tomate, piment, gombo, legumes) soient parfois plus abondantes que la canne sucre, cette dernière est la plus importante du point de vue de la superficie et de la production.

    De 1992 2008, l'étendue des terres cultivées est passée de 391 a 1592 ha. 3.1.2- Evolution de la production

    La culture de la canne a sucre occupe une place importante dans l'économie de la commune. D'après les statistiques et les résultats d'enquêtes, sa culture n'évolue pas de façon linéaire au cours des différentes années. Les tendances des quinze (15) dernières années (tableau VII en annexes 3) sont présentées par la figure 2.

    Tableau VI : Bilan des réalisations de la campagne 2005-2006

    Spéculations

    Superficie (Ha)

    Production (T)

    Canne à sucre

    1493

    56004

    Manioc

    996

    3860

    Tomate

    413

    1689

    Piment

    239

    780

    Maïs local

    161

    140

    Maïs amélioré

    130

    85

    Légumes feuilles

    25

    101

    Patate

    21

    49

    Niébé

    20

    8

    Riz

    15

    33

    Gombo

    10

    12

    TOTAL

    3523 17916

     

    1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

    Tonnages (T) Emblavures (Ha)

    40000

    70000

    60000

    20000

    10000

    50000

    30000

    0

    Source : Cecpa Sèmè-Podji - Mars 2006.

    400

    0

    1600

    1400

    1200

    1000

    800

    600

    200

    Superficie

    Production

    Annèes

    Figure 2 : Evolution de la production et des superficies emblavées en canne à sucre. Source: Statistiques de CeCPA-Sèmè-Podji, de 1992 à 2008.

    4545

    La figure 2 traduit l'évolution des tonnages de canne a sucre et des superficies emblavées au cours de la période allant de 1992 a 2008. Ces courbes révèlent que la production et la superficie emblavée ne sont pas homogènes. Elles varient d'une année a une autre.

    De 1992 a 2006, les superficies emblavées ont augmenté de 942 ha, de même, la production s'est accrue de 35822 tonnes. Globalement, au cours de cette période, la tendance est a la hausse (le pic est atteint en 2005 avec 67825 tonnes pour 1539 ha). Cette intensification de la production est liée aux travaux de suivi et aux formations (le contenu, les objectifs et les modes d'organisation et d'exécution se trouvent en annexes 4) initiés par la CPOP / PADRO et quelque fois par le CeCPA / Sèmè-Podji a l'endroit des paysans. L'écoulement de la canne violette, tendre a la consommation est assez rapide au niveau de la commune. C'est une culture dont la pratique s'est généralisée suite au déclin des activités de pêche et d'exploitation des palmiers raphia.

    La tendance a la baisse, observée de 2007 a 2008 s'explique par l'essoufflement des débouchés. La vente de canne se faisant, majoritairement en detail, les producteurs doivent donc garder plus longtemps la canne a sucre sur pieds dans les champs, ce qui freine la production.

    Or plus la canne dure au champ, plus elle tend a se lignifier, ce qui entralne une baisse de la valeur marchande du produit. Environ 44 % des paysans interrogés ont vécu cette situation.

    3.2- Commercialisation de la canne

    3.2.1- Les lieux d'approvisionnement

    Presque tous les arrondissements de la commune sont concernés par la culture de la canne a sucre. Si le village de Djeffa reste le principal pourvoyeur du saccharum dans la localité, la commercialisation reste permanente a Podji. Les paysans récoltant a des dates différentes, l'approvisionnement et la disponibilité du produit sont garantis toute l'année. La canne est aussi acheminée par voie lagunaire ou par la route vers les centres urbains de Cotonou (marché de Dantokpa) et Porto-Novo (Djassin-tokpa).

    3.2.2- La vente aux abords des routes

    Parmi les activités génératrices de revenus, la vente de la canne a sucre aux abords des routes est la forme la plus courante. Elle se fait en plusieurs carrefours de la route nationale Cotonou - Porto-Novo.

    Les vendeuses sont présentes a proximité des voies et accourent vers les véhicules oü elles ventent a tue-tête le produit (photo 4). Ce sont généralement des détaillantes qui expliquent leur emplacement par le souci de vite satisfaire la clientele et de bien vendre.

    Prés de 90 %, environ 15 vendeuses déclarent écouler au moins un fagot de 15 tiges de canne par jour. Le commerce de la canne est une activité populaire, car sa consommation touche un grand nombre de personnes. Sur un échantillon de 200 voitures assurant le trafic entre Cotonou et Porto-Novo, en

    moyenne 94, soit 47 % s'arrêtent au carrefour Sèmè pour acheter la canne a sucre.

    Photo 4: Les vendeuses accourent vers un véhicule au carrefour Djèrègbá

    Le constat est le même aux points de vente oil les bonnes dames courent vers
    les véhicules en stationnement pour écouler les bottes de canne à sucre.

    CLICHE : AHOHOUNDO, Janvier 2007, Carrefour Djèrègbé.

    3.2.3- Le transport et la distribution du produit

    Il est difficile de dissocier les activités de transport et de distribution dans le secteur de la canne a sucre. La plupart des acteurs du domaine combinent ces activités en même temps. La distribution est assurée par des grossistes et de multiples détaillantes.

    3.2.3.1- Les grossistes

    Clientes fidèles, commerçantes grossistes, elles assurent la collecte des

    cannes auprès des paysans, sur les lieux de production, les acheminent vers les
    marches urbains environnants (Cotonou et Porto-Novo) par le service des

    camionnettes bâchées. En général, les producteurs ne vendent leurs productions qu'aux commerçantes fidèles qui viennent jusque dans les champs. Cette modalité est suivie par la grande majorité des paysans. Le prix de cession du fagot de canne est fixé d'un commun accord avec les producteurs et est fonction du nombre et de la grosseur des cannes. Les planteurs cèdent le fagot de 10 a 15 cannes a un prix oscillant entre 800F et 2.000FCFA ; mais depuis 2006, l'UCP en collaboration avec l'UGPCS a fixé un tarif minimum de vente qui est de 1.000Fcfa.

    Il importe de signaler que toute détaillante peut devenir grossiste a condition de disposer des moyens financiers nécessaires variant de 20.000F a 30.000Fcfa et d'être capable de réunir 25 a 30 fagots de canne, soit l'équivalent de la charge d'une voiture bâchée. Le service de transport est de 200F/fagot. Les données du tableau VIII permettent d'estimer le revenu moyen journalier d'une vendeuse grossiste a 8.400 Fcfa.

    Tableau VIII : Estimation du revenu moyen d'une grossiste

    Operations

    Coût (FCFA)

     

    Prix d'achat

    1000 * 28 = 28.000

     

    -28 fagots .

     

    200 * 28 = 5.600

     
     
     

    1500 * 28 = 42.000

     

    Revenu net

    42.000 - (28.000 + 5.600)

    = 8.400

     
     

    Source : Enquête auprès des vendeuses - Décembre 2007.

    3.2.3.2- Les détaillantes

    La vente de la canne a sucre occupe un nombre impressionnant de personnes, en majorité des mères de famille et des jeunes filles aux moyens matériels limités. Leur nombre varie suivant les lieux de vente et la disponibilit de la canne (tableau IX).

    Tableau IX : Effectif journalier des vendeuses sur les lieux de vente

    Source : Enquête auprès des vendeuses + Comptage - Février 2009.

    A ces différents carrefours, la vente se fait suivant une programmation définie par la mairie pour limiter l'attroupement des vendeuses en ces lieux (tableau X). Il est important de signaler a ce niveau, que chaque nouvelle vendeuse intègre le commerce par le biais d'une ancienne qu'elle sert au moins pendant deux semaines dans le but de savoir comment couper, attacher et vendre la canne.

    Tableau X : Programme de la vente de la canne suivant les localités

    Période de soudure

    Période d'abondance

    Lieux de vente

    Carrefour Sèmè

    Environ 26

    Nombre

    80

    Carrefour Djèrègbé

    Au moins 10

    Nombre

    50

    Fonctionnement

    Carrefour Sèmè

    Carrefour Djèrègbé

    Lundi-Mercredi- Vendredi

    Village de Podji

    Village de Djèrègbé

    Mardi-Jeudi-Samedi

    Agongo

    Awanou et Ayoko

    Dimanche

    Tous villages confondus

    Idem

     

    Source : Enquête auprès des vendeuses - Juillet 2008

    Près de 14 soit 90 % sur 17 vendeuses interrogées déclarent que le pèlerinage annuel des fidèles du Christianisme Céleste, tous les 24 décembre constitue une occasion privilégiée car elle offre l'opportunité d'écouler en quelques jours un bon stock de canne a sucre et par consequent de réaliser des bénéfices conséquents. Selon elles, du 24 au 25 décembre, le revenu net est estimé entre 6.000F et 14.000FCFA, largement supérieure au bénéfice habituel qui varie entre 1.000F et 3.000FCFA. Le secteur le plus intéressant a cet effet reste le carrefour Sèmè.

    Plus de 85 % des vendeuses enquêtées au niveau de la commune, s'approvisionnent directement auprès des paysans, qui généralement consentent un prix acceptable. Le transport des fagots est majoritairement assure par les taxi-moto, communément appelés `'zémijan»(photo 5).

    Photo 5: Le transport des fagots de canne par zémijan est le plus répandu.

    Faute d'infrastructures de transport carrossables, le transport par zémijan du
    fait de son faible coat, s'offre comme la meileure alternative.

    CLICHE : AHOHOUNDO, Mai 2007, Village d'Agongo.

    Dans le cadre de cette activité, de multiples relations lient le paysan producteur aux vendeuses de la localité.

    3.2.3.3- Relations entre producteurs et vendeuses de canne a sucre

    L'écoulement du produit varie selon les liens qui existent entre producteurs et vendeuses.

    Lorsque les relations sont de bon voisinage, il arrive que le producteur cede la canne a credit a sa cliente. Cette dernière le rembourse après l'avoir revendue. Ce cas touche 24 % des enquêtés de Podji, soit 6 paysans.

    Il peut aussi arriver que la vendeuse préfinance le producteur dans ses travaux de production; se garantissant de ce fait, une part de la récolte. Ce cas a lieu lorsque le producteur se trouve en difficulté d'argent frais pour répondre aux dépenses des travaux. Il est d'ailleurs le plus défavorable au producteur car la somme versée par la vendeuse est en général inférieure a la valeur réelle de la production.

    Le deuxième cas est celui oü le paysan pour des besoins financiers, urgents, destinés a des dépenses indispensables (funérailles, soins, etc.) cede le produit a sa femme qui se charge de le revendre. Ces deux cas sont assez frequents dans la commune et représentent respectivement 24 % et 33 % des réponses obtenues.

    Certains paysans ayant acquis des moyens de transport jouent, le role de transporteurs, la veille ou très tot les jours de vente de leurs clientes.

    3.3- Les modes de consommation

    La canne a sucre est généralement consommée fraiche ou sous forme de jus, sirop ou rhum.

    3.3.1- La consommation en frais

    Découpée en portions de quelques dizaines de centimetre, la canne est vendue a plus de 70 % en bottes et est consommée, déchiquetée et sucée. Il est important de signaler ici que la canne est appréciée comme present d'accueil ou de bienvenue. Un autre mode de commercialisation, environ 12 %, vient des vendeurs `'haoussa» qui épluchent la canne avant de la servir aux consommateurs (photo 6). Ces derniers mâchent la partie tendre, la sucent, en ingèrent le jus et se débarrassent du résidu fibreux.

    Photo 6 : L'épluchage de la canne a sucre par les vendeurs haoussa.

    Cette forme de consommation de la canne a sucre est également appréciée par
    les populations. Mais les épluchures remettent en cause l'esthétique du cadre
    de vie.

    CLICHE : AHOHOUNDO, Janvier 2007, Village de Podji.

    3.3.2- La transformation de la canne : cas de la SAJUTRO

    Outre ces deux formes de consommation, il existe un mode de transformation de la canne a sucre jaune en jus, sirop et liqueurs. Cette activit est actuellement faite par un seul producteur. La technique de transformation, largement décrite par Yaya (1980) avec pour finalité la production d'alcool. Ce "rhum" traditionnel qui présente des ressemblances avec le "Sodabi" sera aromatisé a base de plantes colorantes dont le paysan a préférer garder secret, les noms.

    Ainsi, plusieurs boissons dont les qualités hygiéniques (certifiées par la DANA) sont fabriquées par la SAJUTRO (photo 7). Elles sont riches en vertus et vendues a des tarifs varies (tableau XI).

    Photo 7 : Le Pamocan et la Gani, deux boissons fabriquées par la SAJUTRO.

    Ces produits font l'objet d'une faible consommation locale du fait d'un deficit
    de marketing et de publicit.

    CLICHE : AHOHOUNDO, Juillet 2007, Sajutro (Village de Podji)

    Tableau XI : Presentation des produits de la SAJUTRO

    Boissons

    Vertus thérapeutiques

    Coût (en FCFA)

    Rhum blanc 55ê

    - Dégraissement des voies urinaires ; -Augmentation de la virilité

    chez l'homme.

    4.000F le litre

    Rhum brun 45ê

    Idem, mais a un degré moindre

    3.000F le litre

    SIROCAN

    - Guérison du paludisme ; - Fertilité des femmes.

    4.500F, le casier de 24 bouteilles de 33 cl

    PAMOCAN

    - Tonifie les muscles;

    - Recommandé aux sportifs

    -3.000F, le casier de 24 bouteilles de 33 cl. - Le jus, en petits sachets a 50F.

     

    Source : SAJUTRO - Mars 2008.

    Face aux difficultés d'approvisionnement en canne jaune, a l'insuffisance voire l'inexistence d'aide financière et au deficit promotionnel, il est urgent que des mesures adéquates soient déployées a travers :

    v' L'accord de prêts a long terme (un a deux ans minimum);

    v' L'agrandissement de l'exploitation agricole ou la multiplication des sources d'approvisionnement de la canne jaune ;

    v' L'équipement en matériels modernes pour l'épluchage, le traitement et la production du rhum ;

    v' Le renforcement et/ou la creation de petites unites locales pour la transformation du produit en rhum ;

    v' La promotion des boissons par le biais du marketing et de publicité pour une large consommation.

    CHAPITRE IV

    AVANTAGES DE LA CULTURE DE LA

    CANNE A SUCRE A SEME-PODJI

    CHAPITRE 4 : Avantages socio-économiques et environnementaux

    L'économie rurale de la localité est dominée par l'agriculture. Toutefois, il semble opportun d'apprécier ici le choix fait par les populations rurales pour la culture de la canne qui a un impact socio-économique dans la gestion de leur quotidien.

    4.1- Avantages sociaux

    4.1.1-Les privileges des producteurs

    La possession d'un champ de canne a sucre représente un investissement et entralne des dépenses auxquels seuls peuvent faire face les paysans les plus nantis. La production d'autres cultures comme la tomate, le piment, le gombo permet aux paysans de faire des recettes complémentaires qui participent a l'amélioration du revenu et par consequent a une augmentation du pouvoir d'achat, voire rendre meilleur le cadre de vie et l'état de sante des paysans.

    4.1.2- La creation d'emplois

    Les difficultés des travaux amènent les paysans a embaucher des ouvriers agricoles, facilement recrutables dans les communautés villageoises. D'après le RGPH (2002), les jeunes représentent environ 63 % da la population locale. Ils constituent un important facteur de production et une source de main-d'oeuvre dynamique et vitale, souvent payee a la tâche. Plus de 80 % des actifs agricoles de la commune s'adonnent a la culture de la canne a sucre (CARDER, 1999). Un producteur de canne a sucre emploie en moyenne sur une exploitation d'un

    hectare, sept (7) personnes pendant une durée de trois semaines pour le défrichement ou le sarclage. uls gagnent un salaire moyen de 1.700FCFA par jour. La confection des planches revient plus chère au propriétaire. Travail pénible, le coüt de ses géants billons varie selon leurs tailles : entre 25.000F et 40.000F/planche de 30m de long, 2m de large et 1.5m de hauteur. Les producteurs (73 %) se plaignent de plus en plus de leur cherté. Comme ce travail est saisonnier et disperse, il se crée des équipes mobiles, formées par affinité dont les services sont sollicités de village en village. Le chargement des sabliers constitue pour eux, un manne a nulle autre pareille. Les revenus moyens journaliers varient entre 8.000F et 27.000FCFA (Noudaikpon, 2001) et permettent a cers derniers (élèves, étudiants, paysans) de satisfaire leurs besoins fondamentaux ou de payer les intrants et la main-d'oeuvre pour les exploitations agricoles.

    4.1.3- La collaboration entre producteurs

    Face a l'inexistence de l'encadrement de la part du Cerpa et pour des raisons économiques, les producteurs ont développé une forme d'entraide appelée "gbésso" dans le cadre des activités agricoles. Environ 45 % des paysans de Kraké, soit 11 producteurs sur les 25 enquêtés ont recours a cette forme de travail. C'est une organisation collective qui par son importance numérique, permet d'éviter des dépenses numéraires en payant une main d'oeuvre salariée et crée une solidarité et une ambiance d'enthousiasme entre paysans. Elle est très

    appréciée a travers son efficacité car les producteurs concernés admettent que son rendement est supérieur a celui du travail individuel.

    Les difficultés multiples auxquelles sont quotidiennement confrontés les producteurs et qui ont pour noms : absence de credits pour le financement des activités, l'insuffisance des marches d'écoulement, la non-reconnaissance des acteurs de ce sous-secteur agricole, ont incite les producteurs a s'organiser et a mettre sur les fonds baptismaux, le 13 septembre 2006, l'Union des Groupements des Producteurs de Canne a Sucre de Sèmè-Podji (UGPCS/S-P).

    Cette forme d'association vise prioritairement les objectifs suivants :

    · Solliciter l'aide de l'Etat en vue de bénéficier de credits ruraux a taux faibles pouvant leur permettre de produire en quantité et en qualité;

    · Trouver de nouveaux marches d'écoulement pour le produit. Ils ont initié a cet effet, l'idée de produire en complement de la canne de bouche, la canne industrielle a livrer a l'usine de Save (SUCOBE). Cette alternative est en cours d'étude par les autorités compétentes du MAEP ;

    · Reconnaissance des membres de l'union en tant que producteurs ;

    · Bénéficier des seances de formations, de recyclage et d'alphabétisation ;

    · Défendre les intérêts de la corporation;

    · Uniformiser les prix de cession des fagots de canne a sucre.

    De fait, il se dégage chez les producteurs, une prise de conscience et un désir d'agir pour leur promotion. Toutefois, l'UGPCS n'a jusqu'a present connu

    un reel debut d'activités. Elle n'est pas encore reconnue par les autorités administratives.

    4.2- Avantages économiques

    4.2.1- Le revenu du paysan

    Les paysans planteurs sont unanimes que la culture de la canne a sucre rapporte des gains substantiels, car malgré une certaine baisse du prix a la vente, ils ont continue a lui consacrer d'importantes superficies.

    Pour un champ de canne a sucre d'un hectare, les dépenses engagées, selon les producteurs se décomposent de la manière suivante (tableau XII) :

    Tableau XII : Presentation du coüt moyen d'un hectare de canne a sucre

    Opérations

    Quantité

    Prix unitaire

    Montant (FCFA)

    Défrichement1

    -

    -

    60.000

    Confection des planches2

    96

    4.000

    384.000

    Fumure (sac de 50 kg)

    8
    4
    6

    23.000
    22.000
    2.000

    184.000
    88.000
    12.000

    NPK

    Urée

    Fientes

     

    96

    750

    72.000

    Total

    -

    -

    800.000

     

    Source : Résultats d'enquêtes - Février 2008.

    1 : Dans ce cadre, l'exploitation est peu couverte par les hautes herbes.

    2 : Il est dénombré environ 96 planches de 30 m sur 2m sur un hectare.

    Ainsi une superficie d'un hectare de canne a sucre revient en moyenne a :

    60.000 + 384.000 + 184.000 + 88.000 + 12.000 + 72.000 = 800.000FCFA.

    Sur un tel champ, par billon, environ 12 fagots sont récoltés. De fait, le

    revenu du paysan se présente comme suit (tableau XIII et XIV) : Tableau XIII : Rentabilité de l'exploitation

    Nombre de Fagots/Ha

    Prix de vente du fagot

    Recette annuelle

    12 * 96 =1152

    Entre 800F et 2.000F

    Entre 921.600F et 2.304.000FCFA

     

    Source : Enquêtes + estimations - Février 2008.

    Tableau XIV : Evaluation du revenu annuel du paysan

    Revenus moyens annuels

    Moyens Investis

    800.000 F

    Entre 921.000F et

    2.304.000FCFA

    Recette annuelle

    Varie de 121.000F a 1.504.000FCFGA

    Source : Estimations - Février 2008.

    La rémunération annuelle, générée par le travail de production varie de 121.600F a 1.504.000FCFA par hectare. La canne a sucre est donc une culture rentable pour le paysan de Sèmè-Podji. Ces revenus dénotent de l'importance de l'activité dans le quotidien de ces sociétés rurales. Celles-ci s'impliquent également dans les productions maraIchères par souci d'un gain financier complémentaire. Elles cultivent abondamment les produits maraIchers sollicités dans les marches locaux et urbains environnants, notamment ceux de Cotonou et de Porto-Novo.

    4.2.2- Les destinations des revenus

    La production de la canne a sucre est une importante source de revenus pour une grande partie de la population de Sèmè-Podji.

    Les sources de revenus étant diversifiées et variées, les paysans arrivent a faire de grandes réalisations (figure 3).

    Figure 3: Importance des réalisations effectuées par les paysans.

    L'analyse de cette figure permet de se rendre compte de la part importante de l'entretien de la famille, environ la moitié (50,31 %) du revenu. Dans ces dépenses, l'alimentation et la scolarité des enfants occupent une part non négligeable d'autant plus que la commune de Sèmè-Podji fait partie intégrante des localités a risque d'insécurité alimentaire identifiées par le MAEP et 72 % des enquêtés ont en moyenne six (6) enfants.

    Les 49,69 % des dépenses qui restent se répartissent d'une façon inégale.

    La construction ou la rehabilitation des habitations (le villageois nanti de ses revenus agricoles, investit dans la tôle ondulée pour couvrir ou remplacer une toiture végétale défectueuse) et l'achat des moyens de déplacement (les motos YAMAHA, SUZUKI, JINCHENG et JIANSHE) constituent la part la plus importante, soit 22,39 % de l'ensemble.

    En dehors de ces categories de réalisations qui se dégagent nettement, les cérémonies (religieuses et funéraires) et obligations sociales (epargne dans les groupes de tontine, remboursement de prêt...) touchent 13,42 % du total. L'achat des moyens de productions (houe, engrais, daba, nouvelles terres) représente environ 8,71 % des dépenses et enfin les soins de sante (surtout pour les maladies qui les conduisent dans les hôpitaux) occupent 5,71 % du revenu.

    Quant aux vendeuses, elles préfèrent investir dans les activités de tontines (29 %), l'entretien de la famille (47 %), les cérémonies diverses (15 %) et enfin les activités secondaires comme l'élevage des porcins et caprins (9 %).

    4.3- Avantages environnementaux de la canne a sucre

    La canne a sucre est une graminée dont le système racinaire vigoureux contribue a la lutte anti-erosive en retenant les particules terreuses (Courteau, 2005). La canne a sucre joue un role important dan s la lutte contre l'érosion. En effet, ses caractéristiques morphologiques lui permettent de participer a la conservation mais aussi a l'amélioration des sols. Des etudes ont montré que les racines de canne a sucre atteignent des profondeurs respectivement 3.5 et 1.4

    fois plus importantes que celles du maIs ou du sorgho, ceci pour les mêmes conditions de culture. En effet, les racines sont extrêmement développées et explorent le sol de manière très efficace. Le système racinaire améliore la structure du sol. La decomposition des racines présente dans les moindres interstices du sol, active le développement de la microfaune. La canne a sucre favorise l'enrichissement du sol en éléments minéraux grace aux exsudats des ses racines. La decomposition de l'ancien système racinaire participe a ce phénomène et contribue de plus a l'amendement humique du sol. Ces caractéristiques racinaires font de la canne, une plante fixatrice du sol.

    La couverture quasiment permanente qu'offre la plante, permet elle aussi de limiter les phénomènes d`érosion (Van Dillewijn, 1960). Des le quatrième mois de croissance, grace a un taux de couverture élevé, la canne a sucre assure une bonne protection du sol contre les impacts de la pluie. Elle est ensuite relayée lors de la coupe par le paillis constitué par les résidus de récolte laissés sur le champ. Ainsi, la couverture végétale réduit l'érosion potentielle en :

    · protégeant la surface du sol des impacts de la pluie,

    · ralentissant la vitesse des écoulements et en permettant le dépôt des sediments,

    · retenant physiquement les sols en place grace aux racines,

    · augmentant les taux d'infiltration par l'amélioration de la structure et de la porosité des sols grace aux résidus des racines (USVICD, 1995).

    Selon Paillat et al (1998), la decomposition des pailles de canne a sucre améliore la fourniture d'éléments au sol et a la canne. Cette degradation permet une augmentation de l'ordre de 0,2 % du taux de carbone organique dans les dix premiers centimetres du sol après 5 ans. Le paillis réduit l'impact direct des gouttes de pluie sur le sol, ralentit l'eau de ruissellement, agit comme un filtre qui retient les particules de sol en suspension dans l'eau, améliore l'infiltration et de ce fait, diminue l'érosion. Outre l'apport d'éléments au sol et a la plante, le paillage a une forte influence sur les équilibres biologiques : modification de la flore adventice, evolution de la biologie des sols, de la faune souterraine et aérienne. Tout comme son role dans la lutte contre l'érosion, le maintien des résidus de récolte permet de réduire la degradation des sols, voire d'améliorer leurs qualités a long terme. De même, il permet une meilleure conservation de la structure des sols grace a une stabilité accrue des agrégats et une diminution des phénomènes de croüte de battance après de fortes pluies. C'est une méthode efficace pour améliorer les qualités des sols tout en maintenant un bon rendement.

    La canne a sucre présente a part le jus , une phase solide , insoluble : la fibre, essentiellement composée de cellulose, nommée <<bagasse >>, obtenue après extraction du jus par pressage des tiges. Rondeau (2002), estime qu'une tonne de canne a sucre produit 310 kg de bagasse qui fournissent 130 kWh. Selon le même auteur, le pouvoir calorifique d'une tonne de bagasse, équivaut a celui de 260 kg de charbon ou de 180 kg de fioul ou de 210m3 de gaz naturel ou

    encore de 550 kg de bois. Ces épluchures de canne a sucre comme sources d'énergie naturelle et renouvelable, présentent un bon potentiel combustible (photo 8).

    Comme les autres plantes, lors de la photosynthèse, la canne a sucre capte du gaz carbonique (CO2) et produit de l'oxygène (O2). Elle fait partie des plantes << de type C4 >>. Ces plantes montrent une meilleure capacité a absorber le CO2. En un an, un demi-hectare de canne peut absorber plus de 30 tonnes de Co2 et produire 21 tonnes d'O2 (Memento de l'agronome, 1984).

    Photo 8 : la bagasse est utilisée comme combustible par la Sajutro

    Ces résidus agricoles peuvent être recyclés séchés et utilisés comme

    combustibles en complément du bois énergie.

    CLICHE : AHOHOUNDO, Juillet 2007, Sajutro (Village de Podji)

    CHAPITRE V

    PROBLEMES ET PERSPECTIVES

    CHAPITRE 5 : Problèmes et perspectives

    La mise en valeur de la localité de Sèmè-Podji a travers la culture de la canne a sucre est entravée par un certain nombre de problèmes. Il importe d'y faire des suggestions.

    5.1- Problèmes

    5.1.1- La degradation des sols et l'usage intense d'engrais chimiques

    L'accroissement de la population et la nécessité de produire davantage contraignent beaucoup de producteurs a abréger, voire supprimer la jachère. Or, sans période de régénération totale, la terre ne peut se reconstituer de la perte des éléments nutritifs qu'a provoquée la période de culture.

    Cabot (1965) cite par Koutinhouin (1978) considère que le feu, a l'origine, est un moyen rapide et pratique dont se sert le paysan pour débarrasser le sol a cultiver de son couvert végétal. Le résultat le plus sensible du passage du feu est la destruction de la litière qui protege le sol des intempéries et qui est destinée a lui fournir les matières humiques (Dossou, 1996). Cette pratique, courante dans la commune, prend de plus en plus d'ampleur. Dans la plupart des cas, la végétation herbacée est incinérée sur place (photo 9).

    Il est important de souligner que l'apport d'engrais chimiques permet d'accroItre la production agricole et d'obtenir de meilleurs rendements. Pour fertiliser un hectare de canne a sucre, le producteur utilise quatre (4) sacs d'engrais NPK et deux sacs d'Urée de 50 kg chacun, soit un total de six sacs (6) sacs. Les dépenses s'élèvent a 272.000FCFA. Dans le but d'obtenir de bons

    rendements, les paysans augmentent parfois les doses des intrants par hectare (tableau XV).

    Photo 9: La proliferation du défrichement par le feu est réelle dans le paysage.

    Les paysans utilisent pour la plupart, cette méthode de defrichage des champs.
    Or le brâlage réduit l'importance de la matière organique des sols.

    CLICHE : AHOHOUNDO, Janvier 2007, Village de Podji

    Tableau XV : Mode d'utilisation des intrants par les paysans

    Nature

    Dose recommandée/Ha

    Coût

    Pratique des

    paysans

    Coût

    NPK

    200 kg

    23.000F le sac de 50 kg

    400 kg

    184.000FCFA

    Urée

    100 kg

    22.000F le sac de 50 kg

    200 kg

    88.000FCFA

    Fientes

    -

    2.000F

    600 kg

    12.000FCFA

    Total

    300 kg

    -

    600 kg

    284.000FCFA

     

    Sources : Enquêtes de terrain + Cecpa - Juillet 2008

    Les données du tableau XV montrent que les paysans ne respectent pas les doses d'engrais recommandées et ceci concerne 100% des enquêtés. Il est urgent que des séances de formation soient davantage initiées a l'endroit des paysans pour un bon dosage des plants et par voie de conséquence, une préservation de la qualité agronomique des sols. Lorsque la terre est fraichement défrichée dans un bas-fond, elle ne nécessite généralement pas d'apports d'intrants, mais si elle a déjà été cultivée, il faut lui restituer des matières fertilisantes par le biais de l'enfouissement des pailles ou par l'apport de compost aux sols.

    5.1.2- Dommages subis par les producteurs

    L'inondation des champs, les feux courants, les rongeurs (rats de brousse, agoutis), les singes (surtout a Podji) causent parfois des dommages importants aux cultures et entrainent de ce fait une baisse des revenus des paysans. Les maladies et ennemis de la culture recensés a Sèmè-Podji sont : les vers blancs, les rongeurs, les cigales, les termites et parfois les singes avec des baisses considérables de rendements. Les dégâts occasionnés aux champs sont parfois économiquement très importants.

    Les difficultés d'approvisionnement en canne jaune (car peu de paysans cultivent encore cette variété de canne et les semences a bon rendement se font rares), l'insuffisance voire l'inexistence d'aide financière et le déficit promotionnel des produits sont un certain nombre de problèmes qui freinent le développement de la bonne marche des activités de la Sajutro.

    5. 1.3- L'insécurité routière et l'insalubrité des lieux de vente

    La proximité des vendeuses de canne a sucre de la Route Nationale InterEtats les expose de facon quasi-permanente aux accidents de la route. Elles s'installent aux carrefours importants de Djèrègbé, Ekpè et Sèmè-Podji pour écouler leur produit. De tels points de vente manquent forcément d'infrastructures les plus élémentaires et constituent des risques de graves dégâts en matière de sécurité routière (tableau XVI).

    Tableau XVI : Evolution des cas d'accidents avec les vendeuses Localités 2004 2005 2006 2007

    8 5 2

    -

    4 2 1 1

    Carrefour Sèmè Carrefour Djèrègbé

    Total

    12 7 3 1

    Source : Brigade routière de Porto-Novo - Février 2009

    Une constatation s'impose a la lecture de ce tableau: une diminution du nombre des cas d'accidents enregistrés aux différents carrefours, même si les chiffres sont plus élevés a Sèmè qu'a Djèrègbé. Une telle situation s'explique d'une part, par les actions de sensibilisations organisées par la mairie a l'endroit des vendeuses et la prise de conscience par elles-mêmes, d'autre part.

    L'entretien et la gestion des lieux de vente laissent a desirer. Faute d'un système de ramassage d'ordures et d'assainissement efficace et adéquat, les

    déchets jonchent la voie publique ou sont simplement déversés dans les caniveaux, bouchés en maints points (photo 10).

    Photo 10: Caniveau bouché par les debris de canne a sucre et autres déchets
    solides au carrefour Sèmè-Podji.
    De tels dépotoirs sont legions dans la commune et montrent l'inefficacité du
    système de gestion des ordures au niveau de la localit.

    CLICHE : Alexis AHOHOUNDO - Janvier 2007- Carrefour Sèmè.

    5.1.4- Les pathologies courantes

    L'enquête faite auprès du centre communal de sante et du bureau de zone sanitaire Aguégués - Porto-Novo - Sèmè-Podji a permis de réaliser la figure 4 partir des données épidémiologiques du tableau XVII (annexes 4).

    L'analyse de la figure révèle que le paludisme domine largement les autres groupes d'affections. Il représente plus de la moitié (56%) des cas enregistrés. Cette situation s'explique par l'analyse des conditions locales.

    Figure 4: Les différentes maladies contractées par les populations Aff. Derm : Affections Dermatologiques IRA: Infections Respiratoires Aigues
    Aff. Gas-Int : Affections Gastro-intestinales Aff. Art : Affections Articulaires

    En effet, Sèmè-Podji est constitué de bas-fonds marécageux a Paspalum falciparum, qui sont des gites larvaires favorables a l'éclosion en grand nombre d'anophèles.

    Les bas-fonds marécageux sont également les lieux privilégiés de multiplication de certains germes pathogènes tels les moucherons piqueurs dont le type Culicoïdes spp (Jêhli en langue locale) est assez répandu. Contrairement au moustique qui est actif la nuit (20h a 4h du matin), Culicoïdes est diurne (Rbm, 2001). D'après Rutledge (2005), ce sont des insectes ayant une taille de 2 a 5mm dont les piqüres sont irritantes et peuvent causer des lesions douloureuses durables pour certains. Des discussions avec la coordonnatrice du Programme de

    Lutte intégrée contre le Paludisme dans l'Ouémé (PROLIPO), il ressort que les piqüres de Culicoïdes ne sont pas nocives a l'Homme.

    L'emploi du NPK peut entralner, a la longue, la formation d'un tapis radiculaire pouvant créer un habitat favorable pour le développement des moustiques (Mather, 1986). Pourtant, les paysans (100%) ignorent ses dangers, ils ne reçoivent pas d'instructions claires et pratiques sure le sujet et n'ont pas d'équipements de protection appropriés.

    Des maladies dermatologiques, environ 2 % des cas cliniques sont issues du contact permanent des producteurs avec l'eau souillée a Tohouè, ce qui les expose a des infections cutanées comme la gale, les démangeaisons, le panaris, les puces, les poux....

    Les IRA (22%) et les affections gastro-intestinales (13%) sévissent également dans la localité. Les infections respiratoires aiguës (IRA) sont liées a l'utilisation des pesticides. Les vendeuses sont aussi concernées. Elles inhalent les fumées rejetées par les véhicules en transit oü le carburant utilisé incorpore du plomb, du dioxyde de souffre très nocifs a la sante. La presence de plomb dans le sang, provoque des problèmes de tension artérielle chez les adultes, ce qui accroIt le risque d'attaques cardiaques (Bsais, 1997). La canne a subi dans les champs des dépôts importants de fines poussières visibles sur son enveloppe. Elle requiert donc un lavage abondant a l'eau avant sa consommation ; une mesure qu'ignorent l'ensemble des consommateurs, s'exposant de ce fait a la typhoIde. Ces poussières peuvent également pénétrer facilement dans les

    poumons et causer la `'bagassose» c'est-à-dire une inflammation des bronchioles et des lesions pulmonaires.

    Les cas de douleurs lombaires (7 %) sont également enregistrés. Ils sont lies en grande partie a la posture adoptée par les producteurs durant les longues heures de travail (6h a 17h) avec hypersollicitation de la colonne vertébrale. Ces derniers s'exposent a la lombalgie ou "maux de reins".

    5.2- Perspectives

    Les nombreux problèmes qui handicapent la mise en valeur du milieu étant connus, il s'avère indispensable d'y trouver des solutions. Outre les besoins exprimés par les acteurs, certaines difficultés sont rencontrées par les populations.

    5.2.1- L'encadrement technique et financier

    Ils constituent l'un des aspects des maux dont souffre l'agriculture dans cette localité. La mécanisation des activités devient une nécessité impérieuse pour éviter aux paysans des travaux agricoles archaIques et déprimants. La promotion des technologies garantissant l'exploitation durable des bas-fonds a travers l'utilisation adequate des engrais minéraux et des pesticides en complement du fumier ou du compost, la formation des producteurs sur les techniques culturales qui préservent les bas-fonds et génèrent une meilleure productivité et la vulgarisation de nouvelles variétés de semences relèvent de la competence du CeCPA qui doit oeuvrer au redressement du niveau technique en aidant les producteurs a améliorer le cadre opérationnel des exploitations.

    L'appui du PADRO est garanti a travers la mise a disposition des paysans de crédits a taux d'intérêts faibles (8,5 a 10 %) pour financer leurs productions, le renforcement des capacités de services des organisations paysannes, les formations diverses, l'alphabétisation. A cet effet, les producteurs de canne a sucre ont bénéficié courant mars-avril 2007, d'un crédit dont le montant s'élève a environ 86.000.000FCFA de la part de la Banque Régionale de Solidarité (BRS). Ce prêt a été octroyé a environ 300 bénéficiaires en priorisant les villages de forte production a un taux de 10 %.

    5.2.2- L'hygiène et l'assainissement du milieu

    En milieu rural, la plupart des maladies dont souffrent les populations sont d'origine hydrique (Ela, 1983). Les effets néfastes des difficultés d'accès l'eau potable sur la santé et l'hygiène constituent un facteur prépondérant dans le cercle vicieux de la pauvreté (Houmenou, 2006).

    A Sèmè-Podji oü ces réalités sont évidentes, ce sont les puits traditionnels qui sont les plus répandus dans la plupart des ménages. Il est dénombré, 17 puits a grands diamètres et 3 forages/pompes hydrauliques (PDC, 2001). Ces points d'eau potable doivent être toujours maintenus propres par les populations. Cette potabilité de l'eau reste étroitement liée a l'existence de latrines pour réduire les risques de propagation du cholera, de la diarrhée et autres parasitoses intestinales.

    Avec l'avènement de la décentralisation, les autorités communales ont la charge d'assurer une bonne gestion des déchets (ordures ménagères et eaux

    usées) pour éloigner des habitations, les risques liés a la présence des tas d'immondices et de développer l'accès a de meilleures sources d'eau parmi les groupes << non desservis >>. A ce titre, il est suggéré que des dépotoirs d'ordures soient installés dans la commune. Ces déchets seront triés, traités et utilisés comme engrais pour régénérer les sols cultivables de la localité.

    La mise en place d'un partenariat, depuis 2006 entre la Mairie et le CREPA-Bénin a eu comme retombées :

    ·

    L'instauration d'un cadre de travail, dynamique et efficace ;

    · La mise en place de relais aux niveaux communautaire et scolaire pour assurer l'éducation a l'hygiène et a l'assainissement a travers la création de Comités d'Hygiene et d'Assainissement Environnemental Villageois (CHAEV) dont les membres au nombre de 7 (choisis en assemblée villageoise par leurs pairs de façon a respecter les approches genre) ont pour role d'assurer l'éducation a l'hygiène dans les ménages;

    · La formation des membres des comités aux techniques d'animation. Les themes abordés sont : l'hygiène du milieu et de l'eau, les maladies hydriques et les voies de transmission, la bonne gestion et utilisation des latrines << Ecosan >>. Ces ouvrages comportent deux fosses étanches munies de plaques chauffantes qui garantissent la déshydratation en vue d'une hygiénisation rapide des fècès, séparés des urines par une cuvette. Le concept "Ecosan" relève d'une approche qui consiste a considérer les excréta, non plus comme des déchets dont il faut se débarrasser, mais

    comme des ressources valorisables en agriculture a travers la fertilisation des sols (CREPA, 2007) ;

    ?La construction de 4 postes d'eau potable dans quatre écoles sélectionnées dans la commune et des latrines familiales a double fosses dans 33 ménages et une extension du réseau conventionnel sur 3200 m linéaires (CREPA, op. cit.). En effet, le réseau de la SONEB (Société Nationale des Eaux du Bénin) ne dessert que les chefs lieux d'arrondissement, marginalisant ainsi les villages reculés.

    L'équipement adéquat des centres de santé pour la prévention et le traitement des maladies courantes s'avère nécessaire. La DDS-O/P oeuvre pour la lutte contre le paludisme a travers le PROLIPO. Les actions menées en ce sens sont de plusieurs ordres :

    - Le renforcement du système sanitaire a travers la disponibilité des stocks suffisants de médicaments et de fournitures cliniques, le renforcement du plateau technique des centres de santé et la formation du personnel pour la sécurité sanitaire des populations;

    - L'éducation sanitaire organisée généralement dans les formations hospitalières porte sur la limitation des contacts entre l'homme et le moustique, l'assainissement du cadre de vie a travers la destruction des gites larvaires (jarres cassées, boites de conserve, eaux stagnantes dans des récipients usés, le sarclage des environs immédiats des concessions), l'hygiène dans les

    habitations, la sensibilisation pour prévenir la diarrhée, le cholera et la fièvre typhoIde.

    - Il est également recommandé et conseillé aux paysans ou producteurs de porter des bottes dans le cadre du travail dans les bas-fonds et la prise fréquente des antibiotiques pour lutter contre les infections cutanées.

    5.2.3- Les besoins paysans

    Unanimement, le financement (82 %) constitue le principal besoin exprimé par les paysans. Le credit rural doit être moins contraignant pour permettre l'accès de tous les acteurs a ce service de base. Pour ce faire, il faut :


    ·
    · Assouplir les types de prêts en terme de montant, d'échéance et de

    secteur d'activité des institutions de credit;


    ·
    · Réduire le taux d'intérêt des prêts consentis (taux faibles ou nuls) ;


    ·
    · Combiner le credit avec des reductions du prix des intrants dans des conditions très particulières ;


    ·
    · Mener des campagnes de sensibilisation, d'information sur les services

    offerts par les institutions de credit et les modalités d'accès au credit.

    L'utilisation des techniques agricoles modernes (machines agricoles, fumure minérale) est une nécessité vitale pour les paysans de Sèmè-Podji. Elle leur permettra non seulement d'accroitre les superficies emblavées mais également d'intensifier la production et par consequent d'améliorer leur revenu. Une telle alternative contribuera a l'augmentation des terres cultivables de la commune et

    aura des avantages sociaux certains en contribuant a la reconversion dans l'agriculture de la main-d'oeuvre locale au chômage, suite a la fermeture, le 4 mars 2009, des carrières de sable marin.

    Les producteurs, l'UCP et les autorités communales ont aussi suggéré la production de la canne industrielle a livrer a la société SUCOBE sous la supervision de l'Etat (Autorités compétentes du MAEP) ; une suggestion ingénieuse a condition que le produit soit rémunérée a sa juste valeur.

    Enfin la recherche de nouveaux marches d'écoulement est un impératif pour la durabilité de l'activité. L'existence d'une zone franche industrielle dans la commune est un atout pour l'avènement d'une industrie sucrière. L'imminence de l'implantation de complexes sucriers dans le Sud-Bénin par des promoteurs indiens constitue une opportunité pour la viabilité du produit. Ces promoteurs étrangers ont en collaboration avec l'INRAB, la CCIB, le CeRPA sond plusieurs sites d'implantation d'usines dans les communes des Aguégués, de Glazoué et de Kétou.

    Les perspectives pour l'avènement d'une filière canne a sucre sont bonnes. En effet, la commune dispose des atouts naturels que sont le climat et les bas-fonds marécageux. Par ailleurs l'appui aux planteurs est garanti par le CeCPA qui pourra assurer le conseil technique et le PADRO qui encourage par la recherche du financement, la transformation du produit. Le développement des activités de transformation des produits dérivés de la canne a sucre surtout celle

    de fabrication des boissons : liqueurs, sirop, et jus et la multiplication des unites locales de production sont a encourager.

    Le saccharum a des applications, parfois surprenantes. Le Brésil et plusieurs autres nations ont créé un `'carburant vert»a partir du bioéthanol obtenu après distillation du vésou. Ce carburant est beaucoup moins polluant que ceux fabriqués traditionnellement a partir du pétrole brut. La diversification des sources d'approvisionnement a conduit le Bénin a signer un accord de cooperation pour un transfert de cette technologie. Il reste a mener des etudes pour confirmer si la variété actuellement produite sur place est conforme et si les sols de la commune sont aptes pour la production a grande échelle de cette variété brésilienne. Les avantages du biocarburant sont :

    - La diminution de la dépendance en pétrole ;

    - La production d'une énergie saine, non-polluante;

    - La creation des emplois dans les regions productrices de canne ;

    - La bagasse servira comme combustible dans les usines ou les unites de production.

    CONCLUSION

    Au terme de cette étude, il ressort que parmi les diverses activités menées dans la commune, la plupart des populations rurales de Sèmè-Podji considèrent que la canne a sucre est la culture la mieux adaptée aux conditions géographiques particulières de leur localité et évidemment une des productions qui assurent de substantiels revenus aux populations et les met a l'abri du dénuement financier. Sèmè-Podji dispose d'un important potentiel de production du saccharum qui judicieusement exploité, pourrait dynamiser l'économie locale. Le role de la canne a sucre reste essentiel : elle fait vivre beaucoup de ménages pauvres, constitue l'un des supports de la vie rurale et sa place dans les activités économiques reste fondamentale.

    Le mode de mise en valeur des terres contribue a la dégradation et a une diminution de la fertilité des sols. De plus, les producteurs de canne a sucre sont exposés a certains maux propres a ces milieux; auxquels des mesures préventives préconisées sont essentiellement d'ordre sanitaire même si le recours a l'automédication est observé. Les terres marécageuses des localités proches de Cotonou, sont de plus en plus comblées pour la construction des habitats (Noudaikpon, 2001). La population de plus en plus nombreuse doit trouver de nouvelles ressources, surtout avec la fermeture des carrières de sable marin. L'insuffisance de la diversification agricole risque d'aggraver dans un court ou long terme, la sécurité alimentaire au niveau de la commune.

    Face a toutes ses difficultés rencontrées par les paysans, il est nécessaire d'y trouver des solutions réelles et durables.

    L'aménagement des bas-fonds de Sèmè-Podji devient donc une priorité. La participation des communautés rurales est donc indispensable a leur bonne gestion et par consequent a la pérennisation de leurs activités agricoles. Cependant, les responsables du CeRPA et du CeCPA et des structures de la place doivent reconnaltre que les populations locales n'offriront leur participation que si elles se sentent concerner et que c'est a elles que profitera leur durabilité (Noudaikpon, op.cit.).

    La canne continuera certainement a marquer le paysage de la commune et serait une aubaine pour l'agriculture béninoise, si les investissements nécessaires et conséquents suivent sa promotion.

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    ANNEXES

    Annexes 1

    1- Guide d'enquête (Producteurs)

    I- Localisation

    Département Commune

    Arrondissement .. Village .

    Nom et Prénom de l'exploitant .

    Profession . Nombre d'enfants .

    Date de l'enquête

    II - Production

    1- Avez-vous un champ de canne ? Oui Non

    2-

    Mode d'accès aux terres ? Heritage Achat Prêt Location
    Métayage.

    3- Comment se fait le choix des terres ?

    4- Comment se font les labours et le bouturage ?

    5- Quelles sont les principales cultures produites ?

    6- Comment se font les successions des cultures ?

    7- Utilisez-vous de la main d'oeuvre ? Oui Non

    Si Oui, combien / an . Coüt / jour

    8- Recevez-vous de l'aide et des conseils des agents du Cerpa ?

    9- Avez-vous d'autres activités qui vous procurent des revenus ?

    10- Quelles activités vous rapportent plus d'argent ?

    11- Qui sont vos principaux clients?

    Locaux Etrangers Autres (Préciser)

    12- Avez-vous des problèmes de commercialisation?

    Oui Non

    Si Oui, lesquels ?

    Faible demande Prix non intéressants
    Manque de débouchés

    Mauvais état et inexistence des voies de communication

    13- Estimation des ventes après chaque saison.

    Bonne Mauvaise Moyenne

    Valeur en FCFA :

    14- Quelles difficultés rencontrez vous ?

    Vols Feux de brousse Animaux dévastateurs

    Rareté de personnels qualifies Absence de

    financement Pistes impraticables.

    15- Mode de financement

    Tontine Prêts (CLCAM) Location d'une parcelle

    Autres (Specifier)

    16- Qu'avez-vous fait comme investissements depuis que vous menez cette activité ? .

    17- De quoi aurez-vous besoin pour développer votre activité et améliorer votre revenu ? .

    18-

    Erosion Faible apport de fumier

    Avez-vous des projets d'extension et d'amélioration de l'activité ?

    19- Vos enfants s'intéressent-il a l'activité ?

    20- L'activité peut-elle se pérenniser ? Oui Non Pourquoi ?

    III - Impacts sur l'environnement

    21- Utilisez-vous des engrais ? Oui Non (Citez-les) .

    Quantité/an Coüt Lieux d'obtention

    22- Mode de défrichement Manuel Par le feu

    23- Protection pour les travaux Aucune Gants et bottes

    24- Ressentez vous des douleurs lombaires ? Oui Non

    25-

    Etes vous conscients d'être exposés aux maladies liées a l'eau ? Oui Non

    26- De quelles maladies souffriez-vos en général ?
    26- Combien d'années de culture de canne est possible sur une parcelle ?

    27- Remarquez vous de plus en plus la baisse de production de vos terres ? Oui Non

    29- Selon vous quelles en sont les causes?

    Pauvreté des sols Défrichement par le feu

    Annexes 2

    2- Guide d'enquête (Yendeuses)

    I- Localisation

    Département Commune

    Arrondissement .. Village

    Nom et Prénom de la personne .

    Profession . Nombre d'enfants .

    Date de l'enquête

    II- Commercialisation

    1- Approvisionnement

    Sur place (champs) Marches

    2- Mode de transport du produit

    Portage Bicyclette Engins a deux roues Camionnettes

    bâchées

    3- Pratiquez-vous uniquement cette activité ? Oui Non

    4- Financement de l'activité Tontines Prêt

    5- Revenus tires de la vente après chaque journée?

    Montant

    6-Qu'avez-vous fait comme investissements depuis l'exercice de cette
    activité ?

    7- Difficultés rencontrées dans votre activité ?

    8-

    De quoi auriez-vous besoin pour mener a bien votre activité et améliorer vos revenus ?

    9-

    Etes vous victimes des cas d'accidents de la route? Oui Non

    10- Pourquoi vous installez vous a proximité des voies ?

    Pour vite vendre Absence de marches

    Tableau VII : Statistiques de la production et des superficies en canne

    Superficie (ha)

    1539

    1064

    1057

    1061

    1325

    1344

    1499

    1493

    1592

    915

    935

    391

    588

    612

    636

    663

    826

    Années

     

    Production (en t)

    1992

    15640

    1993

    24700

    1994

    26338

    1995

    22260

    1996

    27183

    1997

    31801

    1998

    36605

    1999

    47655

    2000

    45363

    2001

    43070

    2002

    53787

    2003

    56437

    2004

    62733

    2005

    67825

    2006

    56004

    2007

    31814

    2008

    56647

    Source : Rapports annuels CeRPA 1992-2008

    Tableau XVI : Statistiques des différentes affections

    Maladies

     

    Nombre de cas

     
     
     

    Paludisme 24031

    Proportion (%)

    56

    Affections dermatologiques

    Affections gastro-
    intestinales

    962

    5544

    2

    13

    22

    7

    IRA

    Affections traumatiques

    TOTAL

    9335

    2905

    100

    42777

    Source : Bureau de Zone Sanitaire Aguégués/ Porto-Novo/ Sèmè-Podji, Septembre 2007.

    Annexes 5

    Contenus et Objectifs des Formations

    1- Contenus

    Le contenu des formations est lie aux :

    - Itinéraires techniques des cultures (depuis la preparation du terrain a la récolte en

    passant par la fumure et l'entretien) ;

    - Normes des différentes techniques culturales ;

    - Protection des cultures;

    - Mise en marché collectif (Creation des organisations vivaces de producteurs,

    amelioration de la production et augmentation des revenus paysans).

    2- Objectifs

    Les objectifs assignés a de telles formations sont les suivants :

    - Renforcer des capacités, des compétences et des services a l'endroit des producteurs ; - Contribuer a l'amélioration des conditions socio-économiques des acteurs ;

    3- Modes d'organisation et d'exécution

    La formation est capitale dans la diffusion rapide des technologies.

    Le Cecpa a généralement recours au système de formation en cascade, qui consiste a transmettre au prime abord, les technologies aux neuf (9) agents CPV (Conseillers en Production Vegetale) du Cecpa en une formation de quinzaine en salle.

    Ces agents ont chacun a leur actif, huit (8) groupes de contact (GC) soit 15 personnes par groupe soit 120 individus (dont la liste est connue) et 120 individuels ; ce qui fait 240 personnes. Dans chaque GC, un représentant ou animateur est désigné.

    L'agent fait donc la formation (transfert des technologies1) a ses GC sur l'exploitation de l'animateur de groupe (Unite de demonstration ou UD) en presence des 14 autres membres qui iront procéder de la même manière sur leur domaine respectif, supervise par l'agent (Unite d'application ou UA, c'est-à-dire execution de l'enseignement de l'UD).

    1 La Technologie peut avoir rapport au mode de confection des planches, de choix des stolons, de bouturage, de la quantité d'entretien en engrais ou en produit phytosanitaire.

    TABLE DES MATIERES

    Pages

    Dédicaces

    2

    Remerciements

    3

    Sigles & Acronymes

    4

    Résumé

    6

    Introduction

    7

    Chapitre 1 : Fondements géographiques de la production de canne à sucre dans la commune de Sèmè-Podji

    10

    1.1- Facteurs naturels de la production

    10

    1.1.1- Généralités sur la canne a sucre

    10

    1.1.1.1- Les conditions écologiques

    10

    1.1.1.2- Les caractéristiques botaniques

    11

    1.1.2- Le cadre d'étude

    12

    1.1.2.1- Localisation

    12

    1.1.2.2- Le Climat

    12

    1.1.2.3-Les sols

    14

    1.2- Les facteurs humains

    16

    1.2.1- L'évolution de la population

    16

    1.2.2- Les habitudes culturales

    19

    1.2.2.1- L'outillage agricole

    19

    1.2.2.2- Les operations culturales

    20

    1.2.2.3- Les acteurs impliqués

    25

    Chapitre 2 : Problématique et démarche méthodologique

    28

    2.1- Problematique- Objectifs- Hypotheses

    28

    2.1.1- Problematique

    28

    2.1.1.1-Objectifs

    30

    2.1.1.2- Hypotheses

    30

    2.2- Revue de littérature

    31

    2.2.1- Definition des concepts

    31

    2.2.2- Le point des connaissances

    34

    2.3- Approche methodologique

    36

    2.3.1- Collecte des données

    36

    2.3.1.1- La documentation

    36

    2.3.1.2- L'echantillonnage et les enquêtes de terrain

    38

    2.3.2- Traitement et analyse des données

    40

    Chapitre 3 : Production et commercialisation de la canne à sucre

    42

    3.1- Superficies emblavées et production de la canne a sucre

    42

    3.1.1- Superficies emblavées

    42

    3.1.2- Evolution de la production

    42

    3.2- Commercialisation du saccharum

    46

    3.2.1- Les lieux d'approvisionnement

    46

    3.2.2- La vente aux abords des routes

    46

    3.2.3- Le transport et la distribution du produit

    47

    3.2.3.1- Les grossistes

    47

    3.2.3.2- Les détaillantes

    49

    3.2.3.3- Relations entre producteurs et vendeuses de canne

    51

    3.3- Les modes de consommation

    52

    3.3.1- La consommation en frais

    52

    3.3.2- La transformation de la canne : cas de la SAJUTRO

    53

    Chapitre 4 : Avantages socio-économiques et environnementaux

    56

    4.1- Avantages sociaux

    56

    4.1.1- Les privileges des producteurs

    56

    4.1.2- La creation d'emplois

    56

    4.1.3- La collaboration entre producteurs

    57

    4.2- Avantages économiques

    59

    4.2.1- Le revenu du paysan

    59

    4.2.2- Les destinations des revenus

    61

    4.3- Avantages environnementaux de la canne a sucre

    62

    Chapitre 5 : Problèmes et perspectives

    67

    5.1- Problèmes

    67

    5.1.1- La degradation des sols et l'usage intense d'engrais chimiques

    67

    5.1.2- Dommages subis par les producteurs

    69

    5.1.3- L'insécurité routière et l'insalubrité des lieux de vente

    70

    5.1.4- Les pathologies courantes

    71

    5.2- Perspectives

    74

    5.2.1- L'encadrement technique et financier

    74

    5.2.2- L'hygiene et l'assainissement du milieu

    75

    5.2.3- Les besoins paysans

    78

    Conclusion

    81

    Bibliographie

    83

    Table des matières

    95






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