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L'impact de l'exploitation artisanale de l'or : cas du site de Fofora dans la province du Poni.

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par Edith SAWADOGO
Université de Ouagadougou - Maà®trise 2011
  

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III. LES RISQUES LIES AUX CONDITIONS DE VIE

En fonction des conditions de vie, on identifie le risque d'incendie, les risques liés à l'eau et à l'alimentation et le risque lié à la consommation d'amphétamines.

III-1 Les risques d'incendie

Le caractère mobile des orpailleurs fait qu'ils se construisent des habitats de fortune leur permettant de se déplacer sans avoir à laisser de bien matériel sur le site. En effet, bien qu'étant recouvert par du plastique (photo n°16), ces habitats de Seko restent fragiles et exposent ainsi ses occupants aux vents froids. Ce type d'habitat, dans une zone où la pluviométrie est abondante, confronte ses occupants aux vents froids des périodes fraîches, à la poussière de l'harmattan ainsi qu'aux pluies accompagnées de vents violents des saisons pluvieuses. En outre, le risque d'incendies est très élevé surtout pendant la saison sèche en raison des vents et de la nature des matériaux de construction.

Photo n° 16 : l'habitat orpaileur

Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009

Le site d'orpaillage de Fofora est connu pour les incendies criminels qui font beaucoup de victimes. Dans la plupart des cas, les incendies font des victimes sur le plan vital et financier. C'est le cas de l'incendie de janvier 2006 qui à causé la perte d'environ 100 millions de francs CFA. Les incendies sont soit volontaires soit involontaires. Les incendies volontaires sont souvent dus à des règlements de compte entre hommes pour des questions de rivalité. Le

garçon malheureux avec l'aide de ses amis mettent le feu au domicile de la fille en question. Quant aux incendies involontaires, ils sont causés à des moments d'inattention des ménagères lors de la préparation des repas, ou par l'explosion de bouteilles de gaz servant à l'alimentation des congélateurs. Sous l'effet du vent, le feu non maîtrisé se propage rapidement dans les autres habitats.

III-2 Les risques liés à l'alimentation

Il s'agit du risque lié à l'utilisation de l'eau et à la consommation des aliments.

III-2.1 le risque lié à l'eau

L'eau est un élément indispensable à la vie. Par la variation de sa qualité, elle peut être un facteur de maladie. Sur les sites d'or où le problème d'eau potable est crucial, les populations sont contraintes à la consommation d'eau souillée pouvant engendrer des pathologies. A travers le mode de vie et les activités sur le site, les eaux de puits sont infectées par les organismes microbiologiques, physicochimiques et les éléments métalliques.

L'absence d'infrastructures hygiéniques, la proximité des douches publiques par rapport aux puits augmentent le risque de contamination microbiologique. Pour avoir une protection optimale des puits d'eau de boisson contre les eaux de toilettes, une distance minimale est exigée. Selon TANDIA A. et al. (1999) cités par YAMEOGO S. (2008), cette distance minimale puits/latrines est de 48 mètres. Cependant, la plupart des toilettes publiques du site sont à une moyenne de 4 mètres des puits (EPY2 photo n°17). Cette pollution s'explique aussi par la mauvaise gestion des ordures ménagères, l'état non protégé des puits et l'absence d'infrastructures d'aisance amenant les individus à se soulager non loin du site.

Photo n° 17 : puits alimentaire à
proximité des douches de fortune

Photo n° 18 : eaux de puits servant au
lavage des haldes et à la boisson

Puits

Cliché : SAWADOGO Edith, février 2010

En effet, les déchets sont transportés par le vent et les eaux de pluie dans les puits d'approvisionnement situées dans le campement et dans la zone d'extraction. La plupart des puits en zone d'extraction servent à la fois au lavage du minerai et à la boisson (photo n°18). Cela facilite le drainage d'un grand nombre de polluants microbiologiques par l'eau de lavage. La présence de plusieurs microorganismes augmente le risque d'infection d'origine hydrique. Selon PETELON J.L ZYSMAN K. (1993), la présence d'un petit nombre de coliformes (1- 10/100 ml) dans les eaux souterraines non traitées n'a une signification réduite sur le plan sanitaire, que lorsqu'elle s'accompagne de coliformes fécaux ou thermo-tolérants. Pourtant, l'analyse microbiologique révèle à la fois une présence de coliformes totaux, de coliformes thermo-tolérants et d'Escherichia coli. La présence de ces différentes bactéries est souvent indicatrice de la présence de certains virus nocif pour la santé. Une seule absorption de l'eau infectée par ces bactéries peut entraîner la contamination.

Dans leur composition physicochimique et métallique, les eaux du site sont impures à la consommation. Ces eaux contiennent des éléments chimiques issus du traitement, des différents hydrocarbures et des piles usées. Elles contiennent aussi des métaux lourds dont l'accumulation à long terme dans l'organisme peut entraîner des cancers.

Les eaux analysées sont impropres et consommées par la majeure partie des orpailleurs. A titre d'illustration, sur les 35 ouvriers enquêtés, 26 creuseurs soit 81,3% consomment l'eau de puits sur les sites d'extraction et d'habitation. Par contre, 2 préparateurs mécaniques sur 35 soit 6,7% seulement consomment ces eaux. Concernant les laveurs, environ 18 individus soit 58,1% boivent l'eau des puits. Plus de 8,6% soit 8 sur 35 personnes enquêtées hors de leur lieu de travail, consomment l'eau des puits. Quant aux acheteurs installés dans le comptoir, 6 personnes sur 10 affirment boire l'eau minérale vendue sur le site en provenance de Gaoua. Cependant la réalité est tout autre sur le terrain. Car selon les observations, excepté les raffineurs, presque 96% des orpailleurs utilisent régulièrement l'eau de puits pour la boisson, les travaux domestiques et la restauration.

En plus du risque sanitaire hydrique lié à la consommation, la stagnation des eaux de toilette (photo n°19), constitue également des comportements à risque, car elles constituent des nids de larves de moustiques, vecteurs de nombre de pathologies comme le paludisme, la dengue et la fièvre jaune. Le risque lié à la stagnation de l'eau est l'apparition et la persistance des maladies vectorielles.

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Photo n° 19: eau de toilette favorable au développement des moustiques

Cliché : SAWADOGO Edith, juillet 2009

En plus des eaux de toilette, les puits d'orpaillage abandonnés après le fonçage, constituent des nids de vecteurs pathologiques. Ces puits retiennent les eaux de pluies et de la nappe phréatique, constituant de ce fait des nids d'anophèles femelles.

La pollution des nappes souterraines en microorganismes, en éléments physicochimiques et en métaux lourds, affecte les puits des villages voisins. Cela expose aussi les autochtones d'une manière ou d'une autre aux risques sanitaires hydriques.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo