WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Participation des populations au développement local: cas de la commune rurale de Koumban, préfecture de Kankan (Guinée)

( Télécharger le fichier original )
par Ahmadou Lamarana DIALLO
Université Julius N'yéréré de Kankan - Master 1- Sociologie 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section II : Présentation de la commune rurale de Koumban

La commune rurale de Koumban est l'une des 12 communes rurales de la préfecture de Kankan; elle est située à 35 Km à l'Ouest du chef lieu de la préfecture et est limitée à l'Est par la commune urbaine de Kankan, à l'Ouest par la Sous Préfecture de Kiniéro, au Nord par la Sous Préfecture de Gbéredou-Baranama au Sud par celle de Moribaya. Située entre 10°13' de latitude Nord et 9°28' de longitude Ouest (Archives CR, 2010). Elle est située sur la route nationale N°6 Kissidougou-Kankan. La sous préfecture a été crée par le décret No 517/ PRG du 4 novembre 1976, sous la première république (TRAORE, 1987).

La CR couvre une superficie d'environ 600 Km² (3,03%, de Kankan) et compte une population estimée à 16 614 habitants (6,33%, de la population totale de la préfecture de Kankan) dont 10.267 femmes, repartie dans 24 secteurs groupés en cinq (5) districts qui sont : Koumban I, Koumban II, Kandaya, Lani-ninki et Makonon., érigé en CRD en 1992 (PACV-2009). Et depuis 2010, à l'instar des autres CRD du pays, elle est devenue commune rurale avec l'adoption, pendant la transition, de la nouvelle constitution et le nouveau code des collectivités décentralisées. Le premier responsable élu à la tête de la CRD qui portait jadis le titre de président est désormais le maire de la commune rurale.

Le relief de Koumban se présente sous forme d'un ensemble de plateaux et de plaine dont l'altitude moyenne est de 400m, le mont Koumban-Kourou est le point culminant de la localité, situé à l'ouest du village de Koumban. Le paysage est monotone avec quelques collines éparses. On distingue une basse terrasse rarement atteinte par les eaux d'inondation. Le climat est de type tropical sec ou continental tropical. Les précipitations sont inférieures à celles des localités du sud, diminuées par les actions anthropiques de la destruction de la couverture végétale. Les températures sont élevées et fort changeantes au cours de l'année. L'année se divise en deux saisons d'inégale durée : une saison sèche qui s'étend de Novembre à Avril et une saison pluvieuse couvrant tout le reste de l'année. Il faut signaler que la saison sèche devient de plus en plus longue, qui est le résultat de la perturbation climatique (DOUKOURE, 1990).

La CR de Koumban est l'une des plus arrosées de la préfecture. En plus des fleuves Milo et Niandan qui la ceinturent elle compte près d'une vingtaine de rivière à l'intérieur. Parmi lesquelles on peut citer : Dyèdè, Sédékou, Sombi et Ninki... L'hydrographie de Koumban est constituée de cours d'eau dont l'alimentation est en partie assurée par les précipitations qui sont saisonnières, connaissant leurs crues en hivernage précisément en Août-Septembre et leurs basse eaux et étiage en saison sèche de Janvier à Avril. Le réseau hydrologique est composé de deux (2) principaux cours d'eau, tous affluents du Milo : le Sombi et le Dyèdè, qui reçoivent à leur tour des sous affluents qui augmentent le débit vers l'aval. Ils prennent tous deux leurs sources au pied du mont Koumban-Kourou, au nord-ouest du village. Le premier passant par l'Ouest rejoint le Milo aux environ du village de Kassa ; le second se jette dans le Milo autour de Sakorola à l'Est. Il coule du Nord-Ouest vers le Nord, reçoit le Yarakörö à gauche et le Sédékoun à droite (DOUKOURE, 1990).

Les sols de Koumban est en deux groupes : les sols ferralitiques peu fertiles et rencontrés sur des surfaces planes et des plateaux ; et les sols alluvionnaires caractérisés par les sols hydro-morphes rencontrés le long des fleuves qui sont relativement plus riches que les premiers. La couverture végétale présente les vestiges d'une forêt dégradée, mais elle se range dans la savane herbacée où les reliques des grands arbres montrent l'action de l'homme sur le couvert végétal. Les essences végétales s'adaptent à la longue sécheresse ; pour puiser de l'eau en profondeur du sol, les troncs sont recouverts d'une écorce épaisse, les feuilles sont étroites et caduques : ce qui entraine la diminution de la perte d'eau par évaporation physiologique. Il faut signaler également l'existence des forêts galeries le long des cours d'eau et un développement du couvert végétal sur les flancs de montagnes, ces forêts sont généralement verdoyantes en hivernage et desséchantes particulièrement en saison sèche. Les principaux arbres sont : le Karité, le Néré, le Baobab, le Tali, le Kobi....

La faune était très riche et variée dans le Koumban traditionnel, mais de nos jours elle devient de moins en moins riche par la suite de la chasse incontrôlée et les feux de brousse. Cependant on rencontre des gros gibiers (buffles ; lions ; hippopotames...), les petits gibiers (biches ; phacochères ; porcs-épics ; écureuils ;...) les reptiles et les Oiseaux.

A l'image de la préfecture de Kankan, la population de Koumban s'est elle aussi installée suite aux pérégrinations successives des populations que l'Afrique occidentale a connu au cours du Moyen Age.

Les Korogba furent les premiers à occuper cette zone vers le Xème siècle, cette population primitive n'existe plus dans le Koumban actuel elle a été soit assimilée ou repoussée par les nouveaux venus. Seul les couteaux appelés `'Korogba-muru'' attestent leur passage par là.

Les Bamanan venus probablement entre le Xème et XIIème siècle du Ghana sous la direction de Djigbrisara et Aridyiama fuyant le prosélytisme islamique et la sécheresse, trouvant là une terre propice à l'agriculture ils s'y sont installés mais ils n'ont jamais édifié un pouvoir centralisé. Eux aussi ne se rencontrent plus de nos jours.

Les Maninka : venus au XVème siècle du vieux Manding. Ils y constituent le substratum ethnique. Ils ont pour activité principale l'agriculture. A sein de cette population, les familles rencontrées sont : les Condé, les Camara, les Kourouma et les Traoré tous venus de par petites vagues de peuplement de Toron (Faraban) et de Ségou (République du Mali). Les raisons de l'immigration Maninka dans la localité seraient liées à l'instabilité que connaissait l'empire Manding, les populations ont cherché asile dans le Sud, certains ont occupé le Nord-est du pays dont Koumban ; donc l'occupation de Koumban est l'une des séquences de migration mandingue en direction du Sud.

· Les Condé : fondateurs du village, originaires de Ségou (République du Mali) d'où ils sont partis suite à la mort de Fininkrimba Condé. Ses fils se sont exilé dans le Batè, ils se sont installés d'abord à Sanankoroni situé entre l'actuel Sèkoro et Dalala ; puis à Béréla-Dana ensuite Sakorola et plus tard ils finiront par occuper temporairement Solitu avant que Soma, l'ainé, et ses frères découvrent la terre de Koumban jugée plus propice à l'agriculture et la chasse.

· Les Camara : venus de Faraban (Toron) sous la direction de Faraban Camara et de Bandyan Camara au début du XVIIIème siècle attirés par les terres agricoles.

· Les Traoré : qui s'y installeront vers la seconde moitié du XVIIIème siècle, eux aussi sont agriculteurs originaires de Faraban.

· Les Kourouma : ces talentueux forgerons quittèrent Solitu à la seconde moitié du XVIIIème siècle. Ils furent les dernières populations à habiter Solitu. Ce sont les ancêtres des forgerons de Koumban.

Les peulhs : arrivés vers la première moitié du XXème siècle, ces peulhs éleveurs seraient venus du Fouta Djallon et du Macina. En effet, menacés par les voisins cultivateurs dont les champs étaient fréquemment dévastés par les troupeaux, ces hommes ont été repoussés en direction du Nord Est. Un autre contingent est venu du Fouta Djallon s'installer à Koumban à un moment relativement récent dont la principale activité est le commerce, (Traoré, 1987).

Nous retiendrons que l'occupation de Koumban par ces différentes populations s'est faite par vagues successives de peuplement et qu'il est fort probable qu'elle ait débuté au Xè siècle pour se poursuivre jusqu'au XVIIème siècle (date de l'installation des Maninka) et prit fin au XXème siècle, avec l'arrivé des Peulhs. (DOUKOURE, 1990).

L'activité principale de la CR est l'agriculture caractérisée par le nomadisme agricole. La terre est une propriété collective. Les instruments de production sont assez rudimentaires. Deux types de cultures y sont adoptés : la culture extensive et la culture intensive. Les principales cultures sont les céréales (riz, fonio, maïs...), les tubercules comme le manioc et l'igname qui sont les habitudes alimentaires de la population, et la patate ; les oléagineux (arachides), les cultures potagères (oignons). (PACV, 2009).

Après l'agriculture l'élevage est la seconde activité qui occupe la population et chaque famille dispose d'un moyen de bovins, de caprins, d'ovins et de volailles Il se pratique traditionnellement et la production est essentiellement destinée à la consommation et à la commercialisation. Les boeufs sont utilisés pour le labour. L'élevage est une activité très importante à Koumban, l'élevage du petit bétail est l'affaire de toute la population. Par contre le gros bétail revient surtout aux Peulhs du Fouta qui sont numériquement très faibles. Toutefois il faut signaler que l'élevage a un caractère extensif et caractérisé par le nomadisme pastoral. Les problèmes rencontrés dans ce secteur sont, les maladies animales et les conflits récurrents entre les éleveurs et les agriculteurs de la localité. La chasse est pratiquée de façon traditionnelle à Koumban et on note l'existence des confréries de chasseurs qui veillent sur l'organisation des Battues. Cependant les techniques et les méthodes de chasse pratiquée sont néfastes pour la faune et l'environnement (DOUKOURE, 1990).

Chaque district dispose des artisans (forgerons, potiers, tisserands etc....) et fabriquent couramment la houe, la hache, la charrue, les mortiers, les vans les lits en raphia et sont parfois érigés en groupement. L'augmentation du rendement agricole, les besoins en matière d'infrastructures de base reste un problème majeur pour la CR de Koumban (PACV, 2009).

Aujourd'hui, bien qu'étant une activité récente dans la CR, la mine devient de plus en plus importante car elle est devenue de nos jours la seconde activité des populations après l'agriculture. Elle est basée sur l'extraction artisanale de l'or des mines qui se trouvent dans la vallée Ouest de la chaine du mont Koumban Kourou. La population et particulièrement les femmes, s'adonne à l'exploitation artisanale de l'or. Cette recherche de l'or est pratiquée essentiellement en saison sèche ; d'après les informations recueillies sur place, cette exploitation a commencé à l'époque Samoryenne. Et après une longue interruption de plusieurs générations et après avoir tombée dans l'oublie, elle a repris vers le milieu des années 80' par les femmes le long des ruisseaux qui coulent du mont Koumban Kourou. Cette situation a continué jusqu'en 2009, l'année à laquelle les hommes se sont intéressés à cette activité. Les sondages se sont élargis dans toute la vallée située sur la partie ouest de la montagne, dans une mine au milieu d'une forêt anthropique très dégradée et peu sécurisée. La mine a attiré des orpailleurs des autres contrés comme Mandiana, Kérouané, Siguiri et de Kankan ville.

Dans la société traditionnelle de Koumban, la gérontocratie reste la forme du pouvoir. Un ensemble de vieux sages dirigeaient toutes les activités politiques. Ces vieux forment ce qu'ont appelle «  le conseil du village » avec à sa tête le SOTI KEMO. Toutes les décisions provenaient d'eux concernant la bonne marche de la communauté. Ils détenaient le pouvoir politique et même juridique. Le `' Kabila'' ou tribu et la famille sont les principaux recours du Koumban-Ka. (DOUKOURE, 1990).

La participation de l'ensemble de la population aux prises de décision, à l'élaboration et au suivi-évaluation des projets de développement n'est pas effective. Mais de nos jours ce pouvoir traditionnel côtoie avec ceux de la décentralisation et de l'administration déconcentrée dans une harmonie quasi parfaite.

La toponymie de Koumban est sujette de controverse, plusieurs thèses sont avancées pour expliquer la source du mot « KOUMBAN », mais nous retiendrons celles qui affirment : que le village tire son nom de la montagne qui surplombe le village appelée Koumban-Kourou suite à l'altération du mot `'Kourouba-Körö `'qui signifie sous « la grande grotte » ; ou une espèce d'oiseaux `'Kouman-Könö'' qui abondait sur la montagne qui fut appelée «Kuman-Kuru » qui veut dire la colline des Kuman. Cette dernière est soutenue par DOUKOURE (1990) et TRAORE (1987). Mais celle qui semble être la plus plausible est celle qui est avancée par le doyen Fadouba CONDE (81 ans), qui conteste les premières assertions et affirme que: le nom de Koumban vient de deux mots Mandingue, KOUN= résider et BEN= seoir ou convenance ; c'est-à-dire lieu de résidence convenable pour une vie humaine providentielle par sa richesse naturelle et la compatibilité avec le monde invisible; et le mot KOUNBEN, devint plus tard Koumban par altération pour le nom la localité.

Tableau 3.1

Division Politico-Administrative de la CR de Koumban

DISTRICTS

SECTEURS

Koumban I

Koumban I, Yarakörö, Gbéléma.

Koumban II

Koumban II, Koumban Koura.

Makonon

Djomakaba, Dalala, Sakoröla, Sanankorö, Sèkorö, Kassa, Kökoudouma, Morigbèdou, Sonnadamang, et Talikourani.

Kandaya

Kandaya Centre, Maramoriah, Yarakorö, Laninkorö, Soumairy.

Lani-Ninki

Lani-Ninki, Folon, Férédou, Brassa.

Source : Enquête de terrain, 2011

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway