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Les incidences du commerce exterieur sur la croissance economique au togo

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par Anaa AZOTE
Ecole Nationale d'Administration (ENA) de Loné - Togo - Diplôme de l'ENA, Cycle III, Economie et Finances (Inspecteur Central du Trésor) 2010
  

Disponible en mode multipage

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PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE

REPUBLIQUE TOGOLAISE

Travail - Liberté - Patrie

MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DE LA REFORME ADMINISTRATIVE

 

ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION BP. 64 -- LOME (TOGO)

Email: enatogo@ids.tg

MEMOIRE

POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DE L'ENA CYCLE III
SECTION: ECONOMIE ET FINANCES
OPTION: FINANCES ET TRESOR

THEME

LES INCIDENCES DU COMMERCE EXTERIEUR SUR
LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU TOGO

Préparé et Soutenu par : Sous la direction de :

M. AZOTE Anaa M. SAMBO A. Outouloum

Docteur ès Sciences Economiques Directeur National de l'ONUDI

Promotion: 2008- 2010

LISTES DES SIGLES ET ACCRONYMES

AGOA : African Growth Opportunity Act

ANSAT : Agence Nationale de Sécurité Alimentaire du Togo BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest CAF/FAB : Coût Assurance Fret / Franco à Bord

CCFCC : Comité de Coordination de la Filière Café-Cacao

CCI : Centre de Commerce International

CCIT : Chambre de Commerce et d'Industrie du Togo

CCJA : Cour Commune de Justice et d'Arbitrage

CEE : Communauté Economique Européenne

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale

CFE : Centre des Formalités des Entreprises

CNN-APE : Comité National de Négociation des Accords de Partenariats Economiques CNUCED : Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement STABEX : Fonds de Stabilisation des recettes d'Exportations

FCFA : Franc de la Communauté Financière d'Afrique

FMI : Fonds Monétaire International

FSPE : Fonds Spécial de Promotion des Exportations

INN : Institut National de Normalisation

INQM : Institut National de la Qualité et de la Métrologie

MCIA : Ministère du Commerce, de l'Industrie et de l'Artisanat

MCPSP : Ministère du Commerce et de la Promotion du Secteur Privé

MIZFIT : Ministère de l'Industrie de la Zone Franche et des Innovations Technologiques OCDE : Organisation pour la Coopération et le Développement Economique

OHADA : Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires

OMC : Organisation Mondiale du Commerce

PAL : Port Autonome de Lomé

PIB : Produit Intérieur brut

PMA : Pays Moins Avancés

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

SADEC : South African Economic Development Community

SLE : Schéma de Libéralisation des Echanges

SIM : Systèmes d'Information des Marchés

TEC : Tarif Extérieur Commun

TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée

UE : Union Européenne

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

INTRODUCTION

L'économie togolaise est une économie libérale. Elle subit de ce fait l'influence aussi bien positive que négative de son commerce extérieur. L'analyse de la balance des paiements du Togo montre que cette balance est caractérisée par un déficit structurel de la balance des transactions courantes, induit surtout par un déficit permanent de la balance commerciale.

La balance des paiements est un document statistique qui retrace pour une période et un territoire économique donnés, l'ensemble des transactions économiques du pays avec le reste du monde. Ces transactions qui peuvent porter aussi bien sur des échanges de biens, de services et revenus que sur des créances et engagements financiers définissent ainsi le cadre global du commerce extérieur togolais.

Entre 1980 - 1990, les exportations togolaises, portant principalement sur les phosphates, le ciment, le café, le cacao et le coton représentaient en moyenne annuelle 45% du Produit Intérieur Brut (PIB). Cependant, pour ces dix dernières années, cette part des exportations a considérablement baissé. Elle se situe largement en dessous de cette moyenne et ne représente que 28% du PIB1. L'histoire économique du Togo retiendra la période des années 70 et 80 comme une période de croissance soutenue avec un taux annuel moyen de 7%. Cette croissance a été possible grâce essentiellement aux exportations et aux activités industrielles d'import substitution2.

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En effet, le gouvernement a profité d'importantes ressources provenant des recettes d'exportations pour engager une politique de grands travaux avec pour objectif le décollage économique à l'horizon 1990. Malheureusement, ce développement planifié de l'économie togolaise sera mis à rude épreuve par de nombreux chocs tant internes qu'externes :

1 Sources : Séminaire national sur la relance de l'économie togolaise, Décembre 2005.

2 Marchés nouveaux, le guide économique des pays en expansion ; page 188. Edition GIDEPE, Janvier 1998.

- la chute brutale des cours des produits de base, notamment les phosphates, - le renchérissement du prix du pétrole (le Togo étant un pays importateur), - la crise sociopolitique des années 1990.

Alors que les besoins en importation des produits pétroliers allaient grandissant, malgré le renchérissement du baril de pétrole, les recettes d'exportation n'ont cessé de s'amenuiser à cause de la baisse continue des cours des produits togolais à l'exportation. De plus, La crise sociopolitique des années 90 va causer la rupture de la coopération entre le Togo et la CEE3 (Communauté Economique Européenne), de même que des autres partenaires en développement entraînant la ruine de l'économie togolaise et réduisant de manière drastique la base de ses produits à l'exportation.

Ainsi, la volatilité de la production et des cours mondiaux rendent les recettes d'exportation extrêmement fluctuantes et exposent le pays, notamment la masse paysanne à une insécurité financière. Cette volatilité peut avoir un grand impact sur la pauvreté, étant donné que plus de 70% de la main d'auvre au Togo est agricole. En 2004, les taxes douanières seules représentaient 43% des recettes fiscales. Ainsi, la volatilité des échanges extérieurs se traduit par un manque à gagner au niveau des recettes publiques.

De plus, au regard de l'évolution des termes de l'échange, les fluctuations sont très amples et rapides et l'on conçoit, pour un pays comme le Togo qui dépend d'un nombre très limité de produits à l'exportation, qu'une telle mouvance soit de nature à perturber le développement harmonieux de l'économie.

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3 C'est le traité de Rome de 1957 qui institue la CEE qui deviendra l'UE à la suite du traité de Maastricht en 1992 et l'avènement de l'Euro plus tard le 01/01/1999.

Face à cette situation, se pose la question, quelles sont les incidences du commerce extérieur sur la croissance de l'économie togolaise ?

La réponse à cette question fondamentale explique l'intérêt de la présente étude intitulée : « les incidences du commerce extérieur sur la croissance économique au Togo » qui consiste en l'analyse des conséquences plus ou moins directes des relations d'échanges extérieurs de biens et services sur l'augmentation de la production nationale sur une longue période. Elle a pour objectif général de contribuer à accroître les retombées positives du commerce extérieur sur la croissance économique du Togo.

Toutefois, l'atteinte de cet objectif général implique la vérification d'une hypothèse centrale selon laquelle, le commerce extérieur contribue faiblement au financement de la croissance économique du Togo. La justification de cette hypothèse centrale sous-tend la vérification de deux hypothèses secondaires :

- la faible participation du Togo au commerce mondial ;

- un commerce extérieur soumis à l'instabilité des cours mondiaux.

Ainsi, en dehors de la rédaction, la réalisation de cette étude comporte la collecte et le traitement des données (primaires et secondaires), ainsi que l'analyse des résultats obtenus. Cependant, compte tenu de la diversité des sources4 consultées et l'hétérogénéité des données et informations recueillies, le traitement des données a été sélectif. L'analyse des résultats reste sectorielle mais constitue une illustration permettant de traduire une réalité plus globale.

Par ailleurs, la poursuite de cet objectif général implique l'atteinte de deux objectifs subsidiaires justifiant la présentation de ce travail en deux parties:

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4 Sources : Ministère du Commerce, la Direction de l'Economie, la BCEAO, la Direction des Statistiques, les Statistiques Douanières, les Rapports annuels de l'OMC, du PNUD, du FMI et de la Banque Mondiale sur le Commerce.

- Notre démarche dans une première partie intitulée « Le financement de la

croissance économique par le commerce extérieur au Togo» consistera à démontrer que le commerce extérieur togolais contribue faiblement au financement de la croissance économique. A travers deux chapitres nous justifierons cette hypothèse par :

if d'une part, l'analyse du commerce extérieur du Togo et les fondements

théoriques de la participation du commerce extérieur à la croissance économique (Chapitre1).

if et d'autre part, l'apport du commerce extérieur au financement de la

croissance de l'économie togolaise (Chapitre2).

- La deuxième partie tentera d'apprécier les politiques commerciales mises en

Suvre, leur pertinence (Chapitre1) en vue de proposer quelques pistes de solutions permettant d'obtenir des retombées positives du commerce extérieur sur le financement de l'économie togolaise (Chapitre2).

INTRODUCTION.............................................................................. 1

PREMIERE PARTIE : FINANCEMENT DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE PAR

LE COMMERCE EXTERIEUR AU TOGO.................................................... 5

CHAPITRE I : COMMERCE EXTERIEUR ET CROISSANCE ECONO-MIQUE :

CORRELATION ET TENDANCES........................................................ 6

Section I : Analyse du Commerce Extérieur togolais 6

Section II : Fondements théoriques de la problématique du financement de

la croissance économique par le commerce extérieur 12
CHAPITRE II : APPORT DU COMMERCE EXTERIEUR AU FINANCEMENT DE

LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU TOGO 19

Section I : Méthodologie d'analyse de cet apport.............................. 19

Section II : Contribution du commerce extérieur à la croissance économique...... 25

DEUXIEME PARTIE : CONTRIBUTION A L'ACCROISSEMENT DES RETOMBEES

POSITIVES DU COMMERCE EXTERIEUR SUR L'ECONOMIE TOGOLAISE........................ 38

CHAPITRE I: LA POLITIQUE COMMERCIALE EXTERIEURE DU TOGO..................... 39

Section I : Les effets mitigés du commerce extérieur sur l'économie togolaise.... 39

Section II : Les difficultés d'élaboration et de mise en oeuvre d'une

politique commerciale efficace............................................................... 47

CHAPITRE II: PISTES DE SOLUTIONS POUR UNE MEILLEURE CONTRIBUTION DU COMMERCE EXTERIEUR A LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU TOGO............................................................................................................ 56

Section I : Renforcement et diversification de la production d'exportation...... 56

Section II : Perspectives d'une politique commerciale efficace............................... 62

CONCLUSION... .................................................................................................... 68

CONCLUSION

Dans la recherche permanente d'une stratégie de développement, de lutte implacable contre la pauvreté et dans le but légitime de faire entrer le pays dans l'ère de la mondialisation, le Togo s'est engagé dans une politique d'ouverture économique dont l'objectif est de faire profiter à l'économie les retombées positives des échanges extérieurs.

L'analyse du commerce extérieur togolais montre que les exportations restent essentiellement basées sur les produits primaires notamment les produits agricoles (le café, le cacao et le coton), miniers (le phosphate et le clinker) et industriels (le ciment). Par contre les importations togolaises sont très diversifiées. Elles portent de manière générale sur les biens d'équipement, les produits pétroliers, les produits manufacturés ainsi que des biens de consommation (produits alimentaires). Les services faisant l'objet d'import-export concernent généralement le tourisme, les activités de manutention et de transit, les activités de réexportations, le transport de marchandises en transit et les activités connexes, les voyages, les bâtiments et travaux publics. Toutes ces activités sont en régression du fait des difficultés socioéconomiques et politiques que traverse le pays depuis 1990.

Ainsi, à l'issue de cette analyse, trois conclusions ont été tirées permettant de définir les caractéristiques essentielles du commerce extérieur togolais : la rigidité à la baisse des importations, un commerce extérieur soumis aux fluctuations des cours mondiaux, et la faible participation du Togo au commerce international. Ces trois caractéristiques expliquent l'instabilité des recettes d'exportations et rendent préjudiciable la croissance économique du Togo. En effet, compte tenu du rôle important que jouent les exportations dans l'économie togolaise, plusieurs raisons permettent de justifier que leur instabilité constitue un effet néfaste pour la croissance économique :

D'abord, elles constituent un important débouché, car la taille du marché domestique est relativement petite. En effet, la superficie du Togo est de 56.600 km2, pour une population estimée à 6,5 millions d'habitants. Le produit intérieur brut (PIB) réel par tête est d'environ 240 $ US5 ;

Ensuite, la plupart des biens d'investissement, de même que certains biens de consommation intermédiaire sont importés, ce qui nécessite des devises étrangères. La stabilité des recettes d'exportations est donc nécessaire pour assurer la stabilité des importations de ces biens indispensables dans le processus de production ;

Enfin, une part non négligeable des recettes de l'Etat provient des droits et taxes à l'importation et dans une moindre mesure des taxes à l'exportation. Une diminution des recettes d'exportations peut donc entraîner une diminution des recettes de l'Etat et compromettre la réalisation des investissements publics dans des domaines clés tels que l'éducation, la santé, les infrastructures ou favoriser l'augmentation de la dette publique.

Toutefois, malgré les mérites du Togo en matière d'harmonisation de la politique commerciale extérieure avec les dispositions des accords régionaux, sous-régionaux et des conventions internationales, ainsi qu'en matière d'adoption des mesures de libéralisation des activités commerciales, de nombreuses carences subsistent. Il s'agit d'une part, des carences liées à la dispersion et au faible rendement des organes de gestion du commerce extérieur et d'autre part celles dues aux barrières tarifaires et non tarifaires, ainsi que l'inadéquation des dispositions des accords internationaux avec la politique nationale de promotion des exportations.

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5 Source : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO, Commerce extérieur du Togo, 2007

Face à tous ces problèmes et dans une perspective de faire du commerce extérieur togolais un véritable moteur de croissance économique, nous avons suggéré des pistes de solutions qui passent notamment par :

- le renforcement et la diversification de la production d'exportation à travers la mise en place d'une structure institutionnelle de formation et d'information dont le but sera d'améliorer les capacités des entreprises tournées vers l'exportation en matière de respect des exigences du marché international (les normes et procédures d'inspection, de contrôle et de gestion de la qualité) afin d'assurer une plus grande compétitivité aux produits togolais ;

- la création d'un Fonds Spécial de Promotion des Exportations (FSPE) dont la mission sera de financer la production agricole et les entreprises tournées vers l'exportation, permettra de renforcer et de diversifier les exportations du Togo.

- enfin, afin de disposer d'une politique commerciale plus réussie et plus efficace, les priorités du Togo doivent consister à l'amélioration du dispositif institutionnel et réglementaire à travers la mise en place d'un cadre de concertation institutionnalisé entre les différents acteurs du commerce extérieur (secteur public et privé), dont la mission serait de concevoir et de mettre en ceuvre un système élaboré ou un modèle de commerce extérieur pour le Togo, ainsi que l'installation des juridictions commerciales en vue d'améliorer l'environnement des affaires. Toutefois c'est à travers l'amélioration et le renforcement des capacités d'analyse et de formulation de stratégies des cadres et acteurs du commerce extérieur, ainsi que l'élaboration des programmes en tenant compte des priorités du pays que le Togo serait mieux préparé à s'engager dans les Accords de Partenariat Economique (APE).

En définitive, dans une perspective de relance de l'activité économique et afin d'assurer une meilleure participation du Togo au système commercial multilatéral, une attention particulière doit être accordée au commerce extérieur. Cependant, si des mesures adéquates ne sont pas prises, la signature future des APE risque de fragiliser l'élan de croissance économique enregistré ces dernières années vouant ainsi à l'échec plusieurs années d'efforts de travail des togolais.






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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery