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à‰valuation socio économique de la démarche de Conseil aux Exploitations Familiales Agricoles mise en Å“uvre par l'Association pour le Développement des Exploitations du Centre Cameroun

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par Nestor NGOUAMBE
Université de Dschang - Ingénieur agronome (économie et sociologie rurales) 2008
  

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2.2.8. Mesure des effets et d'impact du conseil

Les effets du conseil permettent d'apprécier les premiers changements (court et moyen termes) chez les bénéficiaires, par exemple l'amélioration de la gestion des facteurs (optimisation des ressources) de production et la prise de décision, l'augmentation du revenu (Miste, 2008). L'impact du conseil quant à lui permet d'apprécier les conséquences à long terme de la mise en oeuvre du CEF. Misté (2008), souligne que ces changements de long terme se traduisent par une croissance pro-pauvre.

Havard précise six critères de mesure d'effet et d'impact du CEF :

1. Prise de décision (Niveau de centralisation, Niveau de contrôle, Capacité de réaction)

2. Gestion (Niveau d'enregistrement, Niveau de prévision, Niveau d'analyse par rapport à la gestion du stock vivrier, la gestion de la trésorerie, le plan de campagne/déroulement des opérations, l'organisation du travail sur l'exploitation, les résultats technico-économiques..)

3. Capacité d'innovation (innovation technique) tel que amélioration des pratiques

4. Performances technico-économiques qui permettent évaluer critères 1, 2 et 3 notamment les rendements, les recettes, les dépenses, les résultats par rapport aux coûts

- en rapport à une année de référence

- en rapport à une innovation technique

- en rapport à une prise de décision liée à un changement de structure : investissement, capitalisation élevage, accroissement des superficies...

5. Diffusion du conseil (circulation de l'information, transfert de connaissances, transfert de pratiques en matière de gestion ou d'innovations techniques)

6. Capacités d'appropriation de la démarche (expression des besoins et évolution, évolution du type de conseil, capacités d'innovation, de diffusion)

2.2.9. Les conseillers au coeur du Conseil

Pour Faure et al. (2004), et Legile et al. (2004), le conseiller est considéré comme la pierre angulaire du dispositif du CEF car c'est sur lui que repose la qualité et la réussite de la démarche. Selon Faure et al. (2004), un conseiller ou animateur est toute personne ayant un certain niveau scolaire et ayant des connaissances en agronomie générale. Djonnéwa et al. (2001) pensent que les conseillers sont les personnes chargées de la mise en oeuvre du CEF ayant un bon niveau scolaire et un contact facile avec les paysans. Pour Djomo (2007), le conseiller agricole est un spécialiste du secteur agricole qui doit assister les agriculteurs à la maîtrise du fonctionnement global de leur exploitation. Djamen et al. (2003 b) précisent que les programmes des trois années du CEF sont maîtrisés par les conseillers en fonction de leur niveau scolaire.

Suite aux études menées au Nord Cameroun, Daouda et Havard (2002), Djamen et al. (2003 b), mentionnent que les conseillers sont assistés dans leurs tâches par les animateurs qui sont généralement des personnes instruites, ouvertes, ayant des potentialités d'organiser et de regrouper les paysans et d'apporter des orientations à leurs problèmes. Violas et Gouton (2005) précisent que certains animateurs se considèrent comme des conseillers à part entière dû au fait que leur rôle n'est pas clairement spécifié.

La formation des conseillers et leurs reconnaissances professionnelles sont des conditions indispensables à la maîtrise et la diffusion de la démarche du CEF (Legile, 2004, et Briffaud et al., 2004). L'un des facteurs majeurs relatifs au succès du CEF est la nature des relations qui existent entre les conseillers et les paysans (Legile, 2006). D'autant plus qu'avec le CEF, les conseillers doivent renforcer les capacités des paysans dans le processus de décision, les amener à progresser d'eux-mêmes dans la résolution de leurs problèmes, d'organiser les échanges entre les paysans (Boissier, 2007), un accent particulier doit être mis sur les compétences fondamentales (ou profil) des conseillers (Legile, 2006).

Pour Mana (2007), un bon conseiller ou animateur est celui là qui est disponible à s'adapter au calendrier des paysans, avoir un sens de l'organisation des groupes de production, avoir une capacité d'écoute, de diagnostic et de dialogue pour comprendre les points de vue des producteurs, savoir valoriser les savoirs faire locaux. Etant donné la complexité de la démarche du conseil (bilan, trésorerie, comptabilité-gestion, calcul, élaboration et analyse des micro-projets), Faure et al. (2004), pensent que les performances qu'un conseiller doit avoir sont :

- connaissance sur le fonctionnement des exploitations agricoles et sur l'agriculture de sa zone

d'intervention ;

- maîtrise de la langue nationale (écrit et oral) ;

- maîtrise des principales techniques de production de sa zone d'intervention (conduite des cultures

et des troupeaux, gestion de la fertilité des terres, etc.) ;

- maîtrise de certaines méthodes d'analyse économique et financière des résultats obtenus par les exploitations (analyse des marges, compte d'exploitation, etc.) ;

- maîtrise des méthodologies d'intervention (du diagnostic à l'évaluation) ;

- aptitude pour l'animation (conduite de réunion, travail en groupe, etc.) ;

- utilisation dans certains cas de l'informatique.

Legile (2006) souligne que les compétences des conseillers sur le terrain ne reflètent pas toujours leurs spécialisations. Cette remarque de Legile fait penser que la perception du profil du conseiller peut varier en fonction des acteurs impliqués dans la démarche du CEF (tableau 3). Havard (2002), pense que la compétence des conseillers varie en fonction des tâches qui lui sont assignées ou en fonction du stade de la démarche (encadré ci-après)

Djamen et al. (2002) montrent que les conseillers du PRASAC au Nord- Cameroun sont des techniciens agricoles ayant de bonnes connaissances du terrain, disponibles et capables de réaliser un travail d'écoute et de diagnostic avec les producteurs. Selon Havard (2002) et Legile (2006), certains spécialistes en comptabilité générale et en gestion des exploitations (entreprise) ont des difficultés de s'approprier du CEF. Malgré cette variabilité du profil des conseillers, Daouda (2002) et Havard (2003) pensent qu'un bon conseiller doit être capable de remplir les fonctions de formateur, animateur, vulgarisateur et conseiller proprement dit (tableau 3)

L'animateur Un rôle clé dans le dispositif conseil de gestion

Un homme (une femme) polyvalente (au moins BEPC)

- connaissances en agronomie, élevage

- aptitudes pédagogiques

- maîtrise des approches participatives et techniques d'animation

- diplomate pour mettre les paysans en confiance afin qu'ils s'expriment

Un profil variable selon le niveau de conseil

- année 1 et année 2 : animateur niveau scolaire BEPC

- année 3 : conseil individuel demande bonnes capacités de synthèse et d'analyse (Bac au moins)

Organisation de son travail

- 4 à 6 groupes par animateur à temps plein - appui par un animateur villageois

Source :Havard et al. (2002 :2)

Tableau 2. Profil du conseiller en fonction des parties impliquées.

 

Le point de vue des producteurs

le point de vue des opérateurs de développement

Les fonctions

Sensibilisation au CEF.

Formation des producteurs.

Animation de groupe.

Analyse des données et restitution. Conseil individuel.

Accompagnement d'initiatives du groupe.

Idem producteurs

Plus fonction de facilitateur.

Les qualités et le profil requis

Personne connue des paysans,

Ayant des attaches et des pratiques paysannes.

Capable de travailler sur le terrain.

Niveau d'études supérieur à la quatrième mais pas au-delà du niveau Bac.

Aptitude à l'animation rurale. Capacité d'écoute et d'analyse. Capacité à travailler en équipe. BEPC + 3 ans d'études agricoles ou Bac + formation agricole
complémentaire.

Le statut et la

rémunération

L'OP participe au recrutement et au suivi-commun évaluation du conseiller.

L'OP contrôle les dépenses salariales.

Le salaire est fonction des revenus des paysans et de l'OP.

Salaire mensuel négocié d'un

accord mais prenant en compte la grille salariale du pays. Respect du code du travail.

Primes et avantages en fonction de la charge de travail et des résultats.

Source : Faure et al. (2004).

Tableau 3. Les principales tâches et activités d'un animateur/Conseiller

Animation

Formation

Vulgarisation

Conseil

 
 
 

- Diagnostic

- Aide à la

- Formation des

- Explication fiches techniques

d'exploitation

constitution des

groupes de

- Aide à la mise en place et/ou

- Aide à la gestion des

groupes

paysans aux bases

suivi des actions techniques

activités de

- Animation des

de la gestion et

- Démonstration et tests

l'exploitation (Conseil

groupes de

aux analyses

d'équipements de traction

tactique)

paysans

technico-

animale

- Aide à l'élaboration et

- Organisation des

économiques

- Diffusion des innovations

à la mise en oeuvre

sessions

- Formation des

- Organisation des visites

des projets (Conseil

Thématiques

paysans relais.

d'échanges

stratégique)

Source : Havard, (2003 )

La démarche du conseil aux exploitations familiales

Les fonctions du conseiller ci-dessus mentionnées sont donc au centre du CEF. Raison pour laquelle Wey et al. (2007) pensent qu'un accent doit être mis sur la formation des conseillers en ce qui concerne le diagnostic global de l'exploitation sur les thèmes suivants qui forment la démarche du CEF :

- La sécurité alimentaire dont le but est d'aborder avec les paysans l'évaluation des besoins alimentaires de la famille et de confronter ces données avec le disponible à la récolte (Quels sont mes besoins ? Quelles sont les quantités dont je dispose ? Est-ce que j'aurai assez de nourriture pour ma famille jusqu'à la prochaine récolte ?);

- Le plan prévisionnel de campagne dont l'objectif est d'amener le producteur à prévoir les activités de production de la prochaine campagne agricole et de vérifier s'il a les moyens nécessaires (main d'oeuvre, finances, etc...) pour réaliser ses objectifs de production (Qu'ai je l'intention de faire lors de la prochaine campagne ? Quels sont mes besoins (intrants, argent, main d'oeuvre) pour l'assolement retenu ? Quelles sont mes ressources (intrants, surface, argent, crédits, main d'oeuvre, autres) mobilisables ? Mes ressources me permettent-elles de réaliser mes objectifs ? Comparaison entre besoins et ressources, recherche de solutions) ;

- La trésorerie dont l'objectif est de faire en sorte que le chef d'exploitation dispose de suffisamment d'argent pour couvrir ses dépenses et réaliser ses projets (Quelles sont mes besoins en argent (dépenses) ? Quelles sont mes ressources (ventes cultures et animaux, travaux) ? Aurai-je assez d'argent pour couvrir les dépenses prévues ?) ;

L'analyse technico-économique qui va permettre d'améliorer les capacités de diagnostic de chaque activité rémunératrice pour pouvoir prendre les décisions les plus appropriées (Sensibiliser les paysans à la saisie détaillée de données relatives aux suivis techniques et économiques des toutes activités de production, Déterminer les contraintes techniques, économiques, sociales à la production agricole des producteurs, Evaluer les conditions économiques de production des principales cultures).

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand