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Environnement socioculturel et réflexion éthique en médecine néonatale

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par Mourad Ouchtati
Faculté de Médecine de Marseille - DIU Ethique et pratiques médicales 2008
  

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Relation parent/enfant/soignant

A cette phase, les parents n'ont pas beaucoup de questions étant encore sidérés par la naissance prématurée ou par l'annonce de la pathologie justifiant une réanimation.

Ce n'est qu'au cours des visites suivantes avec cette fois ci les deux parents, que l'on devra répondre à des questions de plus en plus précises sur la nature de la pathologie de l'enfant, les types de soins réalisés, le pronostic ultérieur.

On peut à ce stade découvrir l'existence d'un sentiment de culpabilité de la mère de n'avoir pas pu mener la grossesse à son terme ou de n'avoir pas pu accoucher d'un enfant en bonne santé.

On trouve également la recherche d'une responsabilité extérieure. Le médecin qui a suivi la grossesse ou la sage femme peuvent être mis en cause.

Il est rarement fait mention spontanément de causes
surnaturelles telle la sorcellerie, mais les notions de volonté
divine, hasard, angoisse ou problèmes familiaux peuvent

êtres invoquées.

Le discours sur la sorcellerie est très difficile à obtenir car il revient pour le parent à admettre son implication dans un processus de persécution, en tant que victime ou pire en tant qu'agresseur.

Si le diagnostic est certain avec une évolution favorable, l'enfant sera rapidement transféré en unité de soins intensifs puis en unité de néonatalogie.

Dans les situations où le diagnostic tarde à être confirmé ou que l'évolution est défavorable, les parents peuvent avoir des doutes sur la capacité de l'équipe à prendre en charge leur enfant. Cette situation peut survenir également si l'information n'a pas été bien transmise.

Dans les situations de pronostic défavorable avec un risque neurologique à long terme la question de la poursuite d'une réanimation peut se poser. Une discussion est alors entamée entre les soignants puis avec les parents afin de se prononcer sur la démarche à prendre.

Questionnement éthique

Ces situations très éprouvantes pour les soignants et les parents se présentent régulièrement dans le service et nous ont amené à faire un travail de réflexion au sein de l'équipe.

Ce travail a commencé par la réunion d'un petit groupe de
personnes, médecins infirmières, psychologue, qui nous a
permis de faire le point sur ce qu'il y avait déjà en place

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comme moyen pour aider les soignants et les parents dans ces situations.

A partir de cas réels, nous avons repris la démarche ayant abouti à une décision médicale et pointé à chaque fois les insuffisances et les points forts.

Nous avons pu constater alors que les décisions qui avaient été prises pour certains patients étaient basées sur des faits scientifiques avérés mais que la dimension émotionnelle était toujours présente sans qu'une analyse avec hiérarchisation des principes n'ait été faite de façon consciente.

Nous avons alors, lors des staffs, essayé de nous astreindre à ce travail d'analyse et justifier à chaque fois notre décision par le choix d'un principe qui nous paraissait le plus important. Nous nous sommes inspirés du livre de Pierre Le Coz « Petit traité de la décision médicale » (14).

Tous les soignants ont été également conviés à s'exprimer à chaque fois et nous nous sommes aperçu que chacun avait une vision du problème légèrement différente. Ceci était lié au type de relation qu'ils avaient pu nouer avec les parents et l'enfant malade mais aussi à leur vécu personnel, leur croyance, leur religion et leur conviction intime.

Le fait d'en parler librement a permis aux soignants de confronter leurs analyses et faire entrevoir à chacun des points qui ne leur étaient pas d'emblée apparus.

Une meilleure compréhension des mécanismes de défense

et des recours thérapeutiques parentaux, a permis de diminuer la tension liée aux décisions difficiles.

La nécessité de l'élargissement du groupe de réflexion à d'autres services s'est vite fait sentir et nous avons alors invités à nos réunions des soignants d'autres services dans le but de partager notre expérience et d'avoir un regard extérieur sur notre travail.

Il ne s'agissait pas de créer un comité d'éthique qui prendrait des décisions pour des patients encore hospitalisés mais d'élargir la discussion à d'autres pathologies et d'autres groupes de patients.

Nous avons pu alors discuter de problèmes éthiques posés par les examens de dépistage (surdité, mucoviscidose etc.), la procréation médicalement assistée, la chirurgie infantile, les soins palliatifs etc.

Par la suite des intervenants extérieurs à l'hôpital, non soignants ont également pu participer à ce groupe. Ils nous ont apportés leur vision de la médecine et les éléments socioculturels liés à la pratique médicale qui nous manquaient.

L'apport de l'anthropologue, de l'ethnologue, de l'historien, du sociologue était très bénéfique dans ce contexte.

Après cette approche de l'éthique dans nos pratiques médicales au sein du groupe le besoin de structurer et de pérenniser ce travail s'est fait sentir. Nous avons alors entamé des démarches pour créer une association dans ce but.

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Les statuts sont actuellement déposés et le cadre pour un travail plus large et plus élaboré est actuellement disponible.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"