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La formation réticulée médiane : un substrat pour la sélection de l'action ? modélisation via réseaux de neurones et algorithmes évolutionnistes.

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par Franck Dernoncourt
ENS Ulm  - Master Recherche en Sciences Cognitives 2011
  

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Chapitre 5

Discussions et perspectives

La nature de ce travail de modélisation de la mRF était avant tout exploratoire. Seuls deux modèles existaient et le nombre d'articles portant sur cette zone du cerveau est assez faible. Nous avons donc forcément dàu faire un certain nombre de choix et focaliser nos recherches sur certains points qui nous semblaient les plus essentiels pour initier un tel travail de modélisation. Cependant de nombreux axes d'études restent a` être explorés, nous allons les évoquer brièvement dans ce chapitre.

Pour commencer, nous n'avons pas approfondi les paramètres P(p) et P(l) du r'eseau : nous avons vu dans la première partie de ce rapport que la litt'erature laissait supposer que ces valeurs sont inf'erieures a` 0.1. Au cours de nos exp'eriences, nous n'avons mis ni P(p) ni P(l) dans les contraintes anatomiques, n'eanmoins les structures des meilleurs individus que nous avons obtenus montrent qu'en moyenne les valeurs de P(p) et P(l) tournent toutes les deux autour de 0.09. Cela est en coh'erence avec les donn'ees anatomiques connues de la mRF, cependant nous avons d'emontr'e a` partir des donn'ees anatomiques connues que P(l) > 45 × P(p), relation que nous ne retrouvons pas dans nos r'esultats. Par cons'equent, il serait int'eressant de rajouter cette contrainte afin de voir les performances des mRF ainsi 'evolu'ees.

Nous avons 'egalement laiss'e de côt'e l'analyse et l'impact du modèle de population de neurones choisi, le lPDS, que nous avons d'ecrit dans le chapitre 2.1 : en premier lieu, nous pourrions rendre libres les paramètres que nous avons fix'es (ô a` 5ms et threshold a` 0). En second lieu, il existe d'autres modèles de population de neurones dont nous pourrions comparer l'efficacit'e dans notre modèle de la mRF par rapport aux lPDS. Enfin, les r'eseaux que nous avons fait 'evoluer sont de taille assez importante pour une mod'elisation, d'autant plus que nous les faisons 'evoluer par algorithmes 'evolutionnistes, avec lesquels il est pr'ef'erable de manipuler des r'eseaux de

faible taille pour des raisons de vitesse de calcul ainsi que d'aisance d'interpr'etation : par cons'equent, il serait int'eressant de quantifier l'impact du nombre maximum de neurones que peut contenir un cluster.

Concernant la tàache incarn'ee, nous avons compar'e indirectement nos r'esultats avec ceux de Humphries via la comparaison avec les performances de contrôleurs WTA et al'eatoires. Il serait int'eressant de comparer directement nos r'esultats avec ceux de Humphries en impl'ementant le modèle de ce dernier dans notre programme.

En outre, la tàache incarn'ee comporte un certain niveau d'abstraction : une 'evaluation encore plus pouss'ee de la mRF serait par exemple de l'incorporer en tant que contrôleur d'une activit'e de m'etabolisme connue d'un animal, tels les comportements alimentaires et dipsiques de la souris [Guillot, 1988], et comparer les s'elections op'er'ees par la mRF avec le comportement r'eel de l'animal.

Autre voie d'exploration, il serait int'eressant d'analyser les r'eseaux de neurones obtenus suite a` l''evolution afin d'une part de mieux comprendre comment ils r'eussissent a` r'esoudre une tàache de s'election, et d'autre part d'essayer d'extraire les similarit'es entre les r'eseaux obtenus. Dans ce même esprit, nous pourrions 'etudier les propri'et'es de ces r'eseaux, comme par exemple la pr'esence de structures de type small-world, scale-free ou autre.

Du côt'e neuro-'evolution, nous avons fait un usage intensif des algorithmes 'evolutionnistes sans 'evaluer l'utilit'e de ces derniers ainsi que leur impact sur les r'eseaux obtenus après 'evolution. Parmi les diff'erents aspects qu'il serait utile d'approfondir, essayer d'introduire de nouveaux objectifs pourrait donner des r'esultats int'eressants, en particulier :

1. un objectif de generalisation, permettant de s'assurer que les d'ecisions prises par la mRF dans le cadre des tàaches originales peuvent se g'en'eraliser a` d'autres tàaches semblables. Plus pr'ecis'ement, dans la tàache d'esincarn'ee, cela consisterait a` s'assurer que si nous donnons en entr'ee de la mRF un vecteur non pr'esent dans l'ensemble de vecteurs d'entr'ee que nous avons utilis'e, par exemple (0.3, 0.5, 0.68), la mRF donne 'egalement la bonne sortie (0, 0, 1). Dans la tàache d'esincarn'ee, la g'en'eralisation pourrait se traduire par 'evaluer la mRF dans des cartes dont la disposition est diff'erente que celle que nous avons utilis'ee [Pinville et al., 2011].

2. un objectif de diversite, gràace auquel l''evolution v'erifierait si au sein de chaque population les individus (i.e. les mRF) ne sont pas tous semblables. Cet objectif permettrait de faire face au genetic drift (convergence vers un optimum local) souvent constat'e, a` l'instar de la s'election naturelle qui a vu se former des sous-groupes gràace aux contraintes g'eographiques. On

peut ainsi trouver autant d'optima locaux que de sous-groupes, permettant ainsi d'obtenir de meilleurs r'esultats en se rapprochant ainsi de l'optimum global [Mouret and Doncieux, 2009a, Mouret and Doncieux, 2009b, Doncieux and Mouret, 2009].

Une autre technique que nous pourrions utiliser pour essayer d'am'eliorer les r'esultats obtenus par algorithmes 'evolutionnistes serait d'effectuer l''evolution en plusieurs 'etapes. En effet, lorsque nous essayons de faire r'ealiser au r'eseau une tàache difficile, l'espace de recherche 'etant très important l''evolution peut rencontrer des difficult'es a` franchir certains seuils. Par exemple, nous avons vu que la variante de la tàache incarn'ee o`u nous nous donnions a` la mRF directement les variables internes et externes sans calculer de salience donnait des r'eseaux dont le contraste des vecteurs de sortie 'etait très faible, même après plus de 1000 g'en'erations. Une possibilit'e pour aider l''evolution a` optimiser davantage le contraste aurait pu être dans un premier temps de faire apprendre le calcul des saliences au r'eseau, et dans un second temps r'esoudre la tàache de survie. 'Etant donn'e que nous avons montr'e dans la tàache d'esincarn'ee que des r'eseaux de type mRF pouvaient agir comme un WTA, et qu'un contrôleur WTA peut effectuer la tàache de survie a` partir du calcul des saliences de façon moyennement efficace (environ 1500 unit'es de temps de survie sur un maximum de 3000) mais avec un contraste maximum, il est possible que cette introduction d'un objectif temporaire (apprentissage le calcul des saliences) dans l''evolution permette de franchir plus facilement des seuils dans l'optimisation des objectifs de dur'ee de vie et de contraste.

Du côt'e neurophysiologique, la litt'erature donne un certain nombre de pistes pour 'elaborer des modèles plus fins de la mRF, en particulier pour mieux prendre en compte la diversit'e des noyaux et des neurones, diviser la mRF selon ses 3 r'egions (m'esenc'ephalique, pontique, bulbaire) et consid'erer davantage les fonctions de la mRF. Pour cela, les diff'erentes 'etudes de l'activit'e neurophysiologique de la formation r'eticul'ee (RF) repr'esentent une source d'inspiration utile, en particulier la s'erie d''etudes physiologiques sur la RF r'ealis'ees par JM. Siegel dans les ann'ees 1970 et 1980. Ainsi,

- [Siegel and McGinty, 1977] a trouv'e que les neurones de la formation r'eticul'ee pontine (PRF) avaient un taux d'activit'e important en phase de forte activit'e oculaire constat'ee par 'electro-oculographie, ce qui est coh'erent avec les 'etudes ant'erieures. Les auteurs montrent 'egalement l'existence d'un lien entre les d'echarges des neurones de la PRF et l'activit'e motrice. Les donn'ees trouv'ees suggère un rôle majeur des neurones de la PRF dans la r'egulation des activit'es motrices. L''etude donne 'egalement une indication très int'eressante concernant les projections 'emanant de la PRF : «The PRF's medial zone [...] is the principal source of pontine reticular projections to the spinal cord; more than half of its neurons send their axons

directly into the ventral, motor areas of the cord.».

- [Siegel, 1979] montre l'existence chez les chats de trois classes de cellules dans la RF bulbaire (medullary reticular formation cells), classification basée sur la corrélation entre leur décharge et le type de mouvements effectués : une classe décharge lorsque le mouvement est latéralement asymétrique (54% des cellules), l'autre décharge lorsque le mouvement est latéralement symétrique (38% des cellules). Les 8% de cellules restantes correspondent a` la troisième classe et ne sont pas liés a` un comportement moteur. Il n'existe pas de corrélation entre la RF bulbaire et le mouvement oculaire, contrairement a` la RF pontine.

- [Siegel et al., 1979] signale la présence chez les chats d'une corrélation entre les décharges des neurones de la mRF au niveau moelle allongée (appelée medial medullary reticular formation, en français mRF bulbaire) et de certaines activités motrices durant les phases d'activitéainsi que pendant le sommeil paradoxal (REM sleep). L'étude remarque que les 3 types de cellules précédemment évoquées peuvent également être retrouvés dans le pont de Varole. Elle donne également une estimation de leurs proportions ainsi que leur localisation.

A` plus long terme, un de nos objectifs est de connecter notre modèle de la mRF avec les modèles de ganglions de la base existants, connexion qui soulèvera a` son tour un nombre important de problématiques : comment interagissent les réseaux, quel est le role précis de chacun, etc. Pour anecdote historique, l'article original présentant le premier modèle de la mRF s'achevait sur un dernier chapitre de considérations cybernétiques évoquant précisément ce genre de connexions entre zones du cerveau et en imaginant leurs équivalents dans un controleur robotique [Kilmer et al., 1969].

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault