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Problématique du coà»t des services dans les microfinances au Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Achille Landry WOMEGNE POKAHA
Institut de recherche et d'enseignement en relation internationale et européeene (IRERIE LLC) - Master II en gestion et finance 2011
  

Disponible en mode multipage

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United States oF America

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In God, We Trust

REPUBLIQUE DU
CAMEROUN
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PAIX -TRAVAIL-PATRIE
**************

IRERIE LLC

THEME : De l'historique des Coûts à la Tarification des
Services dans les Etablissements de Microfinance au
Cameroun ; cas de GrOwfin S.A.

Mémoire de fin de formation de Master 2 en Gestion et Finance,
Mention Contrôle de Gestion

Rédigé et soutenu Par :

M. WOMEGNE POKAHA Achille Landry
ENCADREMENT

PROFESSIONNEL :

ACADEMIQUE:

Mme DJOUKAM Laure

CEO GrOwfin S.A.

MBA, Kellogg School of Management

M. Alassé TOGOLA

Expert Comptable, Commissaire aux Comptes

ANNEE ACADEMIQUE 2010-2011

SOMMAIRE

TITRES Pages

Dédicaces : 3

Liste des Abréviations : 4

Avant propos : 5

Introduction : 7

Première Partie : Origine et Evolution de la Microfinance 11

I. La Microfinance dans le Monde 12

II. La Microfinance au Cameroun 14

III. Clientèle de la Microfinance 21

Deuxième Partie : CAS DE GrOwfin S.A. 25

I. La Naissance 26

II. Le Fonctionnement 27

III. Tarification des services prévue 29

IV. Difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre 32

V. Tarification finale 36

Troisième Partie : Quelques Pistes de Solution 39

Quatrième Partie : Conclusion 44

ANNEXES 47

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Réalisé et soutenu par WOMEGNE POKAHA Achille Landry

DEDICACES

A vous, les enfants WOMEGNE (Auriol Ritchel ; Aurel Wilfried ; Aurore Patricia), pour votre compréhension et le sacrifice dont vous avez supporté la peine durant ces études.

LISTE DES ABREVIATIONS

- EMF : Etablissement de Micro Finance

- IMF : Institution de Micro Finance

- GCAP : Groupe Consultatif pour l'Assistance aux
Pauvres

- GIC-COOP : Groupe d'Intérit Commun Coopérative

- FCFA : Franc de la Coopération Financière en Afrique

- COBAC : Commission Bancaire d'Afrique Centrale

- PPMF : Programme de Renforcement des Capacités des
Structures de Micro Finances

- CEMAC : Communauté Economique et Monétaire
d'Afrique Centrale

- ONU : Organisation des Nations Unies

- ONG : Organisations Non Gouvernementales

- ANEM-CAM : Association Nationale des Etablissements de
Microfinance du Cameroun

- PME : Petites et Moyennes Entreprises

- PMI : Petites Moyennes Industries

- BAD : Banque Africaine de Développement

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Réalisé et soutenu par WOMEGNE POKAHA Achille Landry

AVANT PROPOS

Problématique d'une étude en micro finance sous le th~me : «DE L'HISTORIQUE DES
COUTS A LA TARIFICATION DES SERVICES EN MICROFINANCE AU CAMEROUN »

A l'origine, le microcredit moderne (devenue entretemps microfinance) a pour objectif d'aider les personnes démunies à sortir de la pauvreté, en développant une activité. Il s'agissait de permettre aux couches défavorisées et exclues du système bancaire classique d'accéder aux services bancaires et obtenir des financements dans le but de booster leurs activites et mener des activites generatrices de revenues. Ceci ayant montre ses preuves dans certaines parties du Monde, (Asie et Amerique Latine), l'Afrique et plus particulière le Cameroun s'est approprié aussi ce concept afin de faire face à la pauvreté de plus en plus criante à laquelle sa population fait face. Nous notons qu'il n'est nullement question pour ces structures de faire un quelconque benefice

Mais force est de constater à nos jours que quoique ces E.M.F. aient permis l'accès du plus grand nombre aux services bancaires, de plus en plus des clients bénéficiaires se plaignent des taux (qu'ils jugent très eleves) d'intér~ts appliqués, au point que certains en sont venus à dire que la microfinance à cause de ses taux eleves loin de sortir les couches defavorisees de la pauvrete les y enfoncent plus tôt et les precipitent même vers la tombe.

Nous nous donnons pour mission à travers le present essai, d'expliquer la tarification des services dans les etablissements de micro finance en partant non seulement de notre connaissance du secteur d'activité, mais surtout de l'expérience que nous avons personnellement vécu lorsqu'il nous fut donne d'établir le tarifaire de la microfinance «GrOwfin » à partir de janvier 2011.

Il s'agira pour nous de démontrer qu'en tant qu'entité économique à but mercantile, les E.M.F. ne sauraient pratiquer des tarifs qui ne leur permettront pas de faire face à leurs charges et rentabiliser par consequence leur exploitation.

Aussi, nous proposerons nous à la fin de cet essai, de suggerer quelques voies et moyens par lesquels, l'accès des couches défavorisées aux crédits (et autres financements) pourra se faire à moindres coûts.

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Realise et soutenu par WOMEGNE POKAHA Achille Landry

INTRODUCTION

Bien que la majorité de personne ait tendance à limiter l'activité de la microfinance au microcrédit, nous devons avouer qu'il est tout de mrme assez difficile de donner une explication précise de la microfinance sans nous référer à ce que d'autres en ont pensé.

Marc Labie, définit la microfinance comme « l'octroi de services financiers (généralement du crédit et /ou de l'épargne), à des personnes développant une activité productive, le plus souvent de l'artisanat ou du commerce et n'ayant pas accès aux institutions financières commerciales en raison de leur profil socio-économique (il s'agit des pauvres, sans revenus fixes, qui n'offrent aucune des garanties demandées par les institutions bancaires commerciales) ».

Le CGAP (Groupe consultatif pour l'assistance aux pauvres) définit la microfinance comme un « ensemble de services financiers et bancaires à destination des populations les plus pauvres ».

La synthèse de ces définitions nous permet de définir la microfinance comme un moyen de développement économique permettant aux personnes à faibles revenus exclues du système bancaire formel, d'améliorer leur mode de vie, d'augmenter leurs revenus, en leur offrant un ensemble de services financiers

Avec le temps, et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la micro finance s'est élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurances, transfert d'argent, etc. ). Dans ce sens, la microfinance ne se limite plus aujourd'hui à l'octroi de microcrédit aux pauvres, mais plus tôt à la fourniture d'un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel.

En termes simples, nous pouvons définir, une Institution ou Etablissement de microfinance (IMF ou EMF) comme une organisation qui offre des services

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financiers à des personnes à faibles revenus et qui ont difficilement accès au secteur financier formel.

Telle que pratiquée aujourd'hui, la microfinance a été pendant longtemps, l'apanage des pays d'Asie et d'Amérique Latine et ne s'est développée en Afrique noire et particulièrement au Cameroun qu'en début des années 1990.

En effet, la grave crise économique qui a frappé l'Afrique en général et le Cameroun en particulier au milieu des années quatre vingt a eu pour conséquence sur le système financier, la restructuration voire la fermeture de nombreuses banques (S.C.B ; CAMBANK ; BIAO ; MERIDIEN BIAO ; BICIC ; etc.). C'est ainsi que de nombreuses localités se sont retrouvées sans aucune structure financière dans laquelle effectuer leurs opérations. Dans les localités où les guichets de banque ont été maintenus, les conditions d'entrée en relation ont été rendues tellement rudes que plusieurs personnes se sont retrouvées contraints de clôturer leur compte dans ces établissements. Dans le but de ne marginaliser aucune frange de la population et permettre aux couches défavorisées et éloignées des grandes métropoles (oil sont concentrées les établissements financiers restants) d'accéder aux services financiers, le gouvernement du Cameroun a décidé de promouvoir l'activité de micro finance qui jusqu'ici était l'apanage des seules provinces « dites anglophone » par la loi dite « des GIC-COOP » dans le but de stimuler et encourager la création des sociétés coopératives d'épargne et de crédit avec l'appui des bailleurs de fonds avec pour objectif à terme d'en faire un instrument privilégié de lutte contre la pauvreté.

Quoique le nombre de bénéficiaires des services de la micro finance ait été multiplié par 6 en moins d'une décennie et que l'action de ce secteur d'activité se fasse de plus en plus sentir dans les couches aussi bien défavorisées qu'auparavant abandonnées, force est de constater que de nombreuses voix ne cessent de s'élever pour décrier le coIt des services appliqués par la micro finance dès lors qu'il faut les comparer à ceux offerts par les banques classiques.

Cette comparaison devient de plus en plus récurrente surtout que la micro finance compte désormais dans son portefeuille une clientèle assez nantie qui aimerait bien se voir appliquer les mêmes conditions que celles ayant cours dans les banques ayant pignon sur rue.

Hors ces réclamations sont faites sans tenir compte du mode de fonctionnement des EMF ainsi que de l'environnement hautement sensible qui est leurs.

Notre étude après avoir présenté l'origine et l'évolution de la microfinance dans le monde et au Cameroun, situera le lecteur sur l'environnement (cadre juridique et concurrentiel) dans lequel fonctionnent les EMF (et qui est le plus déterminant dans la taxation de leur service) avant d'expliquer comment la tarification des services est déterminée dans ces EMF. Nous confluerons le présent essai en faisant quelques propositions grâce à notre expérience dans le secteur dont nous estimons que la prise en compte améliorera jà coups srs l'amélioration des conditions de vie des plus pauvres qui est et devrait rester la préoccupation majeure des EMF.

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PREMIERE PARTIE :

ORIGINE ET EVOLUTION

DE LA MICRO FINANCE

AU CAMEROUN

S'il est admis que les structures de microfinance ont actuellement le vent en pourpre dans les pays de la zone CFA, il faut reconnaitre que ce dynamisme découle directement de la grave crise bancaire qui a frappé les pays de la zone dans les années 80 et des restructurations qui ont été engagées dès les années 90.

En effet, cette crise ayant entrainé une perte de confiance de la population vis-à-vis des structures financières, les EMF grâce à leur proximité avec la clientèle et l'assouplissement de leur condition d'entrée en relation ont su en tirer le meilleur parti de cette situation.

Avant d'aborder l'installation des premiers EMF au Cameroun, il nous semble important de présenter au niveau mondial le développement de ce secteur d'activité.

I- MICRO FINANCE DANS LE MONDE

Si le crédit coopératif et populaire fait son apparition au 19ème siècle en Europe et en Amérique, il faut retenir que les premières caisses rurales sont créées par le maire (Friedrich Wilhem Raiffeisen) d'une petite commune du Sud de l'Allemagne dans le but de faire jouer la « garantie collective » afin de permettre l'obtention des crédits auprès des banques par les membres de la caisse. Dès 1900, Alphonse Desjardins l'introduit au Québec avant que les Etats Unis ne suivent en 1909 sous le nom d'Unions de Crédit (Crédit Unions).

La micro finance sous sa forme actuelle telle que préconisée par les bailleurs de fonds et qui tient lieu d'outil de développement et d'intégration économique et sociale des couches défavorisées est l'oeuvre du Docteur MUHAMMAD YUNUS qui à la faveur des travaux avec ses étudiants sur les théories de l'investissement découvre l'extr~me indigence de ses concitoyens Bangladais. En effet, ayant remarqué le manque de moyens pour ses concitoyens fabricants de tabourets en bambou de se procurer des matières premières, il prête de ses poches 27 dollars à 42 paysans et découvre combien leur activité gagne

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en plus-value tout en générant de nouveaux emplois lorsqu'ils peuvent acheter d'avance la matière première. Dès 1976, il va formaliser cette expérience en créant la Gramen Bank qui propose des prêts aux populations pauvres du Bangladesh et dont le succès va inspirer de nombreuses autres expériences à travers le monde.

 

MODELE DE MICRO CREDIT DE LA GRAMEN BANK

Créée en 1976, l'objectif de la Gramen Bank est de remédier au refus des banques d'octroyer des crédits aux pauvres réputés insolvables et non rentables. C'est ainsi que le Dr YUNUS instaure un système de prt basé sur la solidarité des emprunteurs à travers les groupes de caution mutuelle. Les membres du groupe (généralement 5 personnes) se soutiennent grâce à un système de parrainage, de conseils et d'entraide, évaluant ensemble la viabilité des projets et veillant mutuellement au remboursement. Les prêts étant accordés à tour de rôle après remboursement par les précédents bénéficiaires suivant le principe d'incrémentation, c'est-à-dire que le montant octroyé croît au fur et à mesure de la régularité du remboursement. Les femmes jugées plus solvables et plus responsables sont préférées dans l'octroi des prfts. Les groupes bénéficient de l'appui technique (encadrement de la production) et social (encouragement de l'épargne, conseils sur l'hygiène, l'éducation, l'apprentissage de la vie en communauté, ) de la part des équipes de la Gramen. L'excellent taux de recouvrement (98%) est la preuve du génie du système qui bénéficie d'un large consensus au plan local et international.

Ainsi donc, sous l'impulsion de la Banque Mondiale, s'est' il étendu non seulement à de nombreux Pays en Voie de Développement mais aussi à certains pays développés comme la France ou les Etats Unis qui en font une arme de réduction de la fracture urbaine.

II- MICRO FINANCE AU CAMEROUN

A. LA NAISSANCE ( 7 / I( 9 2 / 8 7, 2 1

Il faut remonter à plus d'un siècle pour voir apparaitre au Cameroun, les premiers signes de la micro finance sous forme des tontines regroupant très

souvent, les ressortissants des régions de l'ouest Cameroun. Ce n'est qu'en

1963, sous l'impulsion des missionnaires catholiques hollandais que les premiers établissements s'ouvrent dans les zones anglophones sous la forme des « Crédits Unions a» afin de sécuriser l'épargne des paysans et faciliter l'accès de ceux-ci aux crédits en l'absence des banques dans ces zones. Pendant longtemps, cette activité a été l'apanage des zones anglophones avant de s'étendre à l'ensemble du territoire national après la grave crise bancaire des années 1990 et la restructuration qui en a suivi mettant ainsi au chômage de nombreux cadres de banque en manque de reconversion qui ont trouvé en la micro finance le tremplin idéal.

La microfinance telle que pratiquée au Cameroun actuellement s'est faite on peut le dire en trois grands étapes :

La première comme nous l'annoncions ci-dessus a été la restructuration bancaire des années 1990 qui a eu pour conséquence non seulement la faillite de nombreuses structures ainsi que la mise au chômage des cadres de banques, mais aussi qui a accentué la mise à l'écart d'une bonne couche de la population jà l'accès aux services bancaires, créant par là une clientèle potentielle pour la micro finance qui a su les séduire grâce à sa proximité, et la simplification de son approche commerciale.

Cet afflux de nouveaux acteurs provoque une croissance exponentielle de l'activité qui s'étends également dans tout le pays mais ceci dans un environnement malheureusement non sécurisé et non encadré, ce qui va provoquer au cours des années 1990 de nombreux incidents tels que la

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disparition des gérants avec la caisse, la multiplication des contentieux et des fermetures intempestives ; ce qui constitue la deuxième étape de l'évolution de la micro finance au Cameroun.

Ne pouvant rester insensible devant tous ces mésaventures, l'Etat (garant de l'épargne publique) par le truchement du gendarme sous ~ régional (COBAC) va entamer dès les années 2000, la restructuration (troisième étape de l'évolution) du secteur à travers trois grandes mesures : L'assainissement du fichier pollué par de nombreux EMF n'ayant jamais existé ou ayant fermé les portes depuis longtemps

Le renforcement du cadre institutionnel du secteur par la mise en place des textes réglementaires régissant le secteur de la micro finance

La mise en place des mécanismes d'appui en faveur des EMF par la création d'un organisme de renforcement des capacités aussi bien techniques, humaines que financières : le PPMF

Cette implication des hautes autorités étatiques matérialisée par l'institutionnalisation du secteur ainsi que la mise en place des mécanismes d'appui et de financement permet au secteur de la micro finance de revendiquer la qualité d'intermédiaire financier officiel au mrme titre que les banques commerciales mrme si l'accès à certaines opérations leur demeure interdit (cautions, endos des chèques, transferts internationaux, etc.). Elle témoigne aussi l'adhésion des pays de la CEMAC à l'engouement mondial en faveur de la micro finance qui se voit promue au rang d'instrument privilégié de lutte contre la pauvreté. D'ailleurs, l'ONU avait fait de l'année 2005, l'année mondiale de la micro finance.

B. APPROCHE PRATIQUE DES EMF

La croissance et le dynamisme de la micro finance trouvent leur explications dans son mode opératoire qui se distingue de celui des banques commerciales par leur souplesse, leur proximité et toute absence de discrimination dans les entrées en relation. En effet, alors que les clients sont souvent

marginalisés selon qu'ils n'ont pas une capacité de dépôt assez développés ou selon qu'ils ne réalisent pas un chiffre d'affaire attrayant, dans les EMF par contre, la proximité est la règle de travail au point qu'il se crée très souvent entre la clientèle et le personnel des liens aussi étroits qui vont au delà des relations professionnelles. Dans le suivi de sa clientèle, les EMF développent une politique de porte à porte qui se caractérise par les visites permanentes à ses clients sur le terrain en leur domicile voire aux paysans isolés dans les campagnes et prêtent une oreille attentive à leurs besoins. Toute chose qui a pour avantage de nouer des liens solides avec cette clientèle et anticiper sur les éventuelles difficultés que ceux-ci pourront rencontrer dans le remboursement des crédits mis à leur disposition.

En prêtant une oreille attentive aux besoins de sa clientèle, ça permets à l'EMF de concevoir des programmes (ou produits) spécifiques pour chaque couche de la population et à chaque lieux d'implantation sans oublier les jeunes et les femmes dont l'importance dans le développement social et économique des pays en voie de développement n'est plus à démontrer.

L'osmose ainsi créée entre l'activité de la microfinance et les aspirations de la population apparait comme la technologie financière la mieux appropriée aux besoins de la majorité de la population Camerounaise.

Cette démarche des EMF fait dire à certains que la micro finance joue non seulement un rôle d'intermédiation financière, mais aussi d'intermédiation sociale en développant des produits adaptés aux besoins de sa clientèle et en assistant ceux-ci dans tous les actes et évènements de la vie. La banque

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mondiale (2001) déclarait : « la microfinance est autant offre d'argent que livre des services intégrés d'aide, d'information, d'éducation, de conseils et de formations ». En plus, les EMF favorisent la constitution des groupes de solidarités en exigeant des emprunteurs le regroupement en association afin de faire jouer la caution mutuelle des membres comme garantie du crédit. Une fois le crédit remboursé, de telles associations perdurent et constitue de véritable vecteurs de cohésion sociales et pouvant se muer en groupe de pression sur un pan de l'activité économique (exemple : une association des producteurs d'ananas qui en contrôlant le marché pourra obtenir une meilleure valorisation des prix de leurs produits).

C. ORGANISATION DE LA MICRO FINANCE

S'il est généralement admis qu'un Etablissement de Microfinance (ou Institution de Microfinance, IMF dans d'autres pays) est une organisation qui offre des services financiers à des personnes à faibles revenus qui n'ont pas accès ou difficilement au secteur financier formel, de nos jour, ce terme renvoie jà une grande variété d'organisations aussi bien diverses que par leur taille, leur degré de structuration et leur statut juridique.

Très souvent l'image que les uns et les autres se font des EMF est celle d'ONG financières exclusivement dédiées à l'offre de service financiers de proximité qui vise à assurer l'autopromotion économique et sociales des populations à faibles revenues, ce qui explique les difficultés pour beaucoup d'accepter ces structures comme des opérateurs économiques à parts entières ayant un but mercantile.

La réglementation du secteur dépend du pays et des lois sous-régionales (COBAC pour le Cameroun et l'Afrique centrale) ainsi que leur supervision sans oublier le type d'opérations et de clientèles auquel ils ont accès.

A l'origine placée sous tutelle du Ministère de l'agriculture, la micro finance a depuis la réforme du secteur par la COBAC été placée sous l'autorité du Ministère des finances plus amène à y diligenter les contrôles et suivis nécessaires.

a) Catégorisation du secteur

Au Cameroun et en Afrique Centrale, les EMF se repartissent en trois catégories qui ont chacune ses modalités de fonctionnement et des obligations bien particulières telles qu'il ressort du tableau ci-dessous :

Catégories

Types activité

Capital
minimum

Forme juridique

1ère Catégorie

Epargne et Crédit uniquement avec les membres

Non déterminé

Coopérative ou

Mutuelle

d'épargne et de

Crédit

2ème Catégorie

Epargne et Crédit avec membres et avec les tiers

Cinquante millions

Société Anonyme

3ème Catégorie

Crédit aux tiers

sans collecte de
l'épargne

Vingt cinq

millions (sauf

pour les projets)

Diverses (projets, sociétés,

Entreprises individuelles, etc.)

Le rattachement à une catégorie se fait dès la création et le changement d'une catégorie à l'autre ne peut se faire sans l'accord de la COBAC. Si la première catégorie fonctionne suivant le modèle et la compréhension originelle des sociétés coopératives (opérations uniquement avec membres), il en est autrement des structures de troisième catégorie (de plus en plus rare sur le

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terrain) et surtout de celles de deuxième catégorie qui fonctionnent pratiquement comme des banques en miniatures.

b) Le contrôle du secteur :

Le contrôle des EMF est effectué à plusieurs niveaux et par des intervenants divers. La COBAC a prescrit un premier niveau de contrôle à l'interne effectué par les propres employés de l'EMF, ensuite un contrôle effectué par le commissaire aux comptes, et enfin un troisième niveau de contrôle effectué par la COBAC elle-même de façon périodique.

Ce contrôle de la COBAC est très redouté par les promoteurs d'EMF, ceci pouvant aboutir jusqu'au retrait de l'agrément en cas de défaillances graves constatées par les émissaires lors de leurs travaux.

c) L'association professionnelle : ANEMCAM

Bien qu'il existe une association des établissements de Micro finance au Cameroun (ANEM-CAM), nous notons que l'égoïsme et l'individualisme qui caractérisent les prometteurs du secteur ne permettent pas à cette association de jouer pleinement son rôle d'où le non prise en compte au niveau politique de la majorité des doléances des acteurs de la microfinance au Cameroun.

C'est ainsi que bon nombres d'EMF n'adhère à l'ANEMCAM qu'en respect de la prescription légale.

Au fil des années, l'ANEMCAM est ainsi devenue nous pouvons le dire une « coquille vide a», n'ayant ni locaux, ni de représentants crédibles ; pourtant la nécessité de regrouper les EMF dans une association oil leurs difficultés seront analysées et solutionnées est plus que jamais d'actualité, car ceci permettra aussi de mettre fin à la concurrence barbare que se livrent les EMF fonctionnant dans une même localité.

En dehors des EMF fonctionnant en réseau (au sein duquel des concertations sont fréquemment organisées), aucun cadre consultatif réel n'est observé entre les nombreux EMF fonctionnant au Cameroun.

Nous dénombrons fin 2010, 440 EMF agréés repartis en 186 EMF indépendants et 254 affiliés à un réseau. On entend par réseau d'EMF, un regroupement de plusieurs établissements (1ère catégorie) placé sous un organe faitier qui y joue un rôle de régulateur et de supervision de ces établissements afin d'assurer leur pérennité. Il existe cinq (05) réseau agréés au Cameroun et une ayant eu l'avis conforme de la COBAC :

Le réseau CAMCCUL (177 établissements)

Le réseau CVECA Centre (33 établissements)

Le réseau CVECA Grand Nord (8 établissements)

Le réseau CMEC Ouest (19 établissements)

Le réseau CMEC Nord Ouest (8 établissements)

Le réseau CMEC Grand Nord (9 établissements) non encore agréé par le ministère des finances bien qu'ayant déjà reçu l'avis conforme de la COBAC.

D. POIDS DU SECTEUR ' $ 16 z I(&2 12 0 , (

Malgré une apparition dans sa forme actuelle tardive au Cameroun (1990- 1996), le secteur a connu une croissance exponentielle au point qu'au 31 décembre 2008, les ressources disponibles dans les EMF du Cameroun s'élèvent à près de 258 milliard de FCFA contre 41 milliards au 31 décembre 2003.

Avec le début des contrôles COBAC et l'application lors de ces contrôles des normes prudentiels, les capitaux propres (14 milliards au 31 décembre 2008) ont été obérés par les déficits cumulés au 31 décembre 2007 (6 milliards) et le nombre de guichet est passé de 1 111 en fin septembre 2007 à 998 guichets au 31 décembre 2010 installés aussi bien en zones urbaines (525) qu'en zones rurales (473) et offrant des emplois directs à plus de 6.000 salariés dont près de 750 étant des cadres.

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Si les EMF de 1ère catégorie dominent sans partage le secteur en nombre 0101NEliBAFP 1Qts TIRQFtiRQQe13 T(94T171T01f( D ) TaiLipV TIITEQTQRP ELITHTDiFKetT (72%), en répartition de la clientèle (57% des 1.073.621 clients au 31 décembre 2008) par contre, cette domination du marché est modérée. Notons ici fuIaFtM-121P IQN Tun seul EMF (CAMEROON GATSBY FOUNDATION) de 3ème catégorie fonctionne au Cameroun, les deux autres (ACEP Cameroun S.A. et ADVANS Cameroun S.A.) ayant mutés pour la 2ème catégorie.

/ 1s TFLXits T TlaTFliIQtPTNOlèYeQtTfuEQtT TM T T1IL TP illiaLds TEKT31 T décembre 2008 contre 30 milliards au 3E Td0FeP ELiT711171717n TD aiI TilTsTIYèLeT nécessaire de nuancer cette valeur des crédits étant donné que plus du quart de ceux-ci sont compromis et sous-provisionnés, toutes choses qui masquent la réalité du secteur, rendant ces établissements instables et pas vraiment rentables.

En effet, si à quelques exceptions près certains EMF présentent des résultats excédentaires (réseau CAMCCUL et autres grands EMF de 2ème catégorie), le secteur présentait un déficit de plus de cinq (5) milliards au 31 COFeP EL1T7111717178, Td'RùTl'iQfuiétudETTFNIelTEes TSRNLYRiLTSuEIifNs TYil-à-vis de la pérennité de ces structures en particulier, mais surtout vis-à-Yis TdITlVSELgQIT collecté par les EMF quant on sait que leur clientèle est en majeur partie constituée des couches défavorisées.

Le poia TdeI TstLuFtuLIN TdeTP iFLRIiQaQFeT11Qs TlVFRQRP ieTILaP ILRuQEis1T 1stTIKOTFLHFIQ3RT1MTfDqilTLFMRLtTGTtaElDDTFi-dessous au 31 décembre 2008:

ELEMENTS

2002

2007

2008

Nombre de guichets

695

1 111

983

Membres/Clients

331.006

909.848

1.073.621

Capital social (en milliard)

6,78

25

22,23

Fonds Propres

9,72

20,13

14,02

Encours dépôts

41,6

188

258

Encours Crédits

29,7

113

138

Avec la restructuration du secteur engagée par la COBAC en 2002, un regain de confiance et une crédibilisation des EMF a été observée, ce qui s'est matérialisée par une croissance tout azimut du secteur jusqu'aux premiers contrôles entamés dès 2007.

En effet, les contrôles opérés ont permis un deuxième assainissement du secteur qui a eu pour conséquence non seulement la réduction du nombre de guichets (par la fermeture des guichets non rentables), mais aussi et surtout la baisse des capitaux sociaux et par conséquence des fonds propres (rendue nécessaire par la dégradation de la situation financière de certains EMF et principalement quatre d'entre eux qui présentaient des fonds propres négatifs de 13,382 milliards en 2008).

Néanmoins, nous constatons que cette baisse du nombre de guichet et des fonds propres n'a pas altéré la croissance de la confiance avec la clientèle (augmentation du nombre de 18%), ainsi que la croissance des dépôts (augmentation de 37%) et des financements (augmentation de 22%).

III- CLIENTELE DE LA MICRO FINANCE

Si à l'origine la microfinance était vraiment une banque pour pauvre et exclus du système bancaire classique, force est de constater que de nos jours, la clientèle de la micro finance se recrute aussi bien chez les couches défavorisées que dans les PME et PMI de la place. Ceci s'illustre par la clientèle qui a été multipliée par 05 en sept ans (200.000 bénéficiaires des services de la micro finance en 2001 contre 1.073.621 en 2008 selon les chiffres du ministère des finance). En plus, l'implantation des établissements étrangers à capitaux privés est une illustration parfaite de l'élargissement de l'assiette de cette clientèle. C'est ainsi qu'on retrouve dans la clientèle, aussi bien le petit débrouillard que les promoteurs des PME et PMI.

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a) Clientèle originelle de la micro finance

En Afrique en général et au Cameroun en particulier, les premiers EMF ont commencé à fonctionner selon le modèle de la Gramen Bank et avaient pour clientèle, mais ont très vite déchantés au vu de la réalité locale :

- Dislocation des groupes solidaires après décaissement

- Individualisme à outrance des bénéficiaires

- Difficultés pour les femmes à gérer les fonds sans implication de leurs époux

Ce qui a eu pour conséquence l'abandon et le non remboursement de la majorité des créances octroyées suivant le modèle de la Gramen Bank. Face à cela, les opérateurs de la micro finance ont du élargir leur portefeuille clientèle à d'autres couches de la société en développant des produits attrayants.

b) Clientèle actuelle de la micro finance

e nos jours, grkce à l'éventail de produits offerts par les EMF au Cameroun, il devient de plus en plus difficile de distinguer une clientèle propre à la micro finance car le plus souvent, les clients que l'on retrouve dans les banques classiques sont les même qui côtoient les guichets des divers établissements de micro finances.

La majorité des clients dits des banques classiques découvrent les EMF à travers des produits pas toujours proposés par ces banques tels que le transfert rapide d'argent, les financements rapides de leurs opérations ainsi que la flexibilité et la proximité dont font preuves ces EMF dans leurs gestions quotidiennes.

Grâce à sa grande capacité à gérer au cas par cas les problèmes multiples de sa clientèle, les EMF parviennent ainsi conserver dans leurs portefeuilles ces clients occasionnels qui n'hésitent pas à revenir vers eux chaque fois et à

conseiller aussi à leurs connaissances, ce qui attire progressivement vers les guichets des EMF les opérateurs économiques tout aussi formel qu'informel qui ne font recours aux banques désormais que pour les opérations complexes généralement interdits à la micro finance.

C'est ainsi qu'à coté du petit commerçant exerçant dans l'informel total venu solliciter un micro crédit pour lui permettre de régler sa facture d'électricité, ne sera t'on plus surpris de retrouver le promoteur d'une PME sollicitant le financement d'une importation ou d'un marché à grosse valeur.

Or si le petit commerçant ne trouve aucune anomalie à payer un taux de près de 2,5% hors taxe mensuel (soit 30% annuel), le promoteur de la PME jugera par contre ce taux très élevé car il aura tendance à comparer avec les taux des banques classiques.

Vu sous cet angle, on pourra taxer (comme le font beaucoup d'ailleurs) les taux de la micro finance de trop élevés, pourtant en tenant compte des contraintes (charges, réglementations) auxquelles ils font face ainsi que de l'environnement dans lequel ces établissements exercent leurs activités, l'on comprendrait mieux les conditions de banque appliquées à leurs opérations.

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DEUXIEME PARTIE :

LA MICROFINANCE

« GROWFIN S.A. »

Bien que beaucoup soient tentés de dire qu'il existe déjà trop d'établissement de microfinance au Cameroun, force est de constater que malgré cette floraison, une grande partie de la population (pourtant la clientèle idéalement visée par la microfinance) continue à être tenue en dehors du système bancaire. Une récente étude menée par le Ministère des Finances estimait à moins de (huit) 8% le taux de bancarisation au Cameroun. C'est dire que toutes les structures existantes (y compris les banques) ne prennent pas la peine de se rapprocher de cette couche défavorisée qui est pourtant celle exclues des services bancaires, dont cible numéro un des EMF. C'est pour tenter de combler ce manque qu'a été prise l'idée de créer « GrOwfin microfinance ».

I- LA NAISSANCE DE GROWFIN S.A.

Après une longue et brillante carrière effectuée à la Banque Mondiale et à la Banque Africaine de Développement et principalement dans l'encadrement des couches défavorisées en général et des femmes en particulier, la promotrice principale de GrOwfin S.A. a dès 2003 ouvert au Cameroun un Cabinet conseil (AGA : Africa Growth Action) spécialisé dans le conseil en finance aux pme qui a implémenté en 2007, un projet financé par la BAD visant à améliorer le financement des femmes chefs d'entreprises au Cameroun. C'est ainsi que gr~ce jà ce projet, plus de 400 femmes chefs d'entreprises et leaders d'associations ont reçu des formations diverses et ont bénéficié des crédits d'un total de 1,4 millions de dollar US.

En 2010, dans le but de capitaliser les expériences passées et les leçons apprises pendant la mise en place du projet de financement des femmes chefs d'entreprises, des opérateurs économiques Camerounais regroupés autour du gérant du cabinet AGA ont créé GrOwfin S.A. sous la forme juridique d'une Société Anonyme avec Conseil d'Administration ayant un capital initial et

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variable de FCFA 50.000.000 réparti en 5.000 actions de FCFA 10.000 chacune détenues par les 30 actionnaires.

Bien que le capital social ait déjà été réuni et les diverses formalités fiscales (carte de contribuable, registre de commerce, patente, etc..), juridiques (actes notariés) et commerciales (partenariats, publicités, etc ) déjà accomplies, GrOwfin S.A. n'a toujours pas encore ouvert son volet microfinance au public ceci en raison de l'absence de l'arrffté ministériel autorisant le fonctionnement tel qu'exigé par les règlements COBAC.

II- FONCTIONNEMENT DES ACTIVITES

En tant que structure de microfinance intégré, GrOwfin entends capitaliser l'expérience engrangée en recherche de financement et montage de projet, par la mis sur pieds d'un segment d'activité dédié à ce secteur ainsi que la vente des billets d'avion et organisation des voyages d'affaire.

A. BILLET D'AVION ET VOYAGES D'AFFAIRES

Il s'agit de l'une des activités d'accompagnement des clients de la microfinance mis en place par GrOwfin S.A. En effet, il s'est avéré que la clientèle de la microfinance, en raison de leur situation dans l'informel a très souvent de la difficulté à entrer en contact avec les partenaires extérieurs et décroché des contrats bénéfiques pour l'expansion de leurs activités. Grâce à la connaissance et les contacts des promoteurs de GrOwfin, la clientèle est régulièrement tenue informée de toutes les foires et conférences organisés dans la majorité des pays d'affaire et des facilités d'obtention des visas ainsi que de paiement des billets d'avion leur sont fournies afin de leur garantir une participation optimale à ces évènements. Ce volet de l'activité permets ainsi à GrOwfin de s'attacher une clientèle qui n'est pas forcement celle de la

microfinance mais qui n'en constitue pas moins une part considérable de la structure.

B. MONTAGE DES PLANS D'AFFAIRE ET RECHERCHE DE

FINANCEMENT

De par l'expérience du principal promoteur de GrOwfin dans la mobilisation des moyens de financement ainsi qu'à la participation dans le processus du financement et du remboursement des crédits octroyés, le montage des plans d'affaire et la recherche de financement à l'international ne pouvaient être ignorés dans les activités de GrOwfin.

Il s'agit pour la structure d'accompagner des porteurs de projet dont le besoin en financement va au delà des montants pouvant être octroyés par la microfinance en raison de ses ressources limitées. Cette activité nous permettra ainsi, de soutenir la croissance de la clientèle qui à un moment donné sollicitera des financements de plus en plus élevés.

C. LA MICROFINANCE

Activité principale de GrOwfin, la microfinance a pour objectif de permettre aux couches défavorisées et moins nanties d'accéder de façon optimale aux activités de banque sans exclusion. En effet, comme nous l'annoncions plus haut, force est de constater que de nos jours, malgré la prolifération des structures de microfinance dans le paysage économique camerounais, beaucoup de personnes continuent à être ignorants des activités financières.

Lors de son enquête de terrain (annexe) préalable à la création de GrOwfin, il a été donné de constater que beaucoup de personne ne vont pas vers les structures financières (Banques, EMF, etc.) pour plusieurs raisons : absence

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de revenus conséquents, manque de confiance, conditions d'entrée en relation rigoureuse, non octrois des financements, coût des services très élevé, etc.

Dans sa qu~te d'améliorer le bien ~tre des populations défavorisées et participer à sa façon à accroitre le taux de bancarisation au Cameroun, GrOwfin a ainsi décidé d'offrir à sa clientèle et à la population camerounaise (dans un premier temps), un service financier personnalisé, de qualité et surtout à moindre coût.

Il s'agit ainsi pour GrOwfin, de bousculer les habitudes en cours dans le milieu de la microfinance oil très souvent la clientèle trouve excessivement élevé le coût des services.

III- POLITIQUE DE LA TARIFICATION DES SERVICES A

GrOwfin

Conçu pour être la microfinance qui permettra à tous (nantis et non nantis) d'accéder à des services financiers de qualité à un coEt relativement bas, GrOwfin décide d'arrimer autant que faire se peut, le cot de ses services à ceux des banques classiques et dans certains cas, à aller en dessous des prix proposés par ces banques tout en maintenant les facilités d'accès généralement offertes par la microfinance. En effet, s'il est généralement admis que l'accès au financement est plus souple et rapide en microfinance qu'en banque, la majorité des bénéficiaires desdits financements se plaignent régulièrement de la tarification appliquée par les EMF qui ne leur permet pas de dégager une marge conséquente sur leurs opérations financées.

Pour répondre à cela, GrOwfin a conçu un tarifaire (voir ci-dessous) destiné à satisfaire sa clientèle cible (les plus démunis) et leur permettre de mieux bénéficier du prix de leurs efforts quotidiens dans d'amélioration de leur conditions de vie.

Ce tarifaire conçu à partir de l'expérience en pays pauvre du principal promoteur de GrOwfin devrait offrir les services financiers aux populations pauvres à un moindre coût et leur permettre ainsi une bancarisation de leurs activités aux conditions proches (voire moins) que celles dont bénéficient les clients nantis évoluant dans le secteur formel.

Après étude de terrain et analyse des attentes de la clientèle sans oublier la prise en compte de ses sources de fonds destinés au financement, les dirigeants de GrOwfin lors de sa constitution entendaient offrir leurs services à la clientèle ainsi qu'il suit :

SERVICES*

Taux pratiqués
par les
Banques

Taux pratiqués
par les EMF
existants

Taux envisagés
par GrOwfin

Découverts et

facilités de caisses
ponctuels

18%, soit 1,5% par mois

36%, soit 3% par mois

24%, soit 2% par mois

Crédits remboursables en
plusieurs échéances

18%, soit 1,5% par mois

30%, soit 2,5%

par mois

20%, 1,66% par

mois

Escomptes factures et effets de commerces

18%, soit 1,5% par mois

36%, soit 3% par mois

24%, soit 2% par mois

Frais de tenue de compte

11.925 FCFA

par mois

4.174 FCFA par mois

2.500 FCFA par mois

Encaissement chèques de la
clientèle

Franco

Entre FCFA 1.789 et 5.963 par chèque

1.193 FCFA par chèque

30

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Virements reçus et
encaissements effets

FCFA 2.981 par opérations

11.925 FCFA par opérations

5.000 FCFA par opérations

Cautions émises au bénéfice des clients

FCFA 11.925

par trimestre

FCFA 23.850 par trimestre

12.000 FCFA par trimestre

Frais étude dossier crédits des clients

1% du montant demandé

2,5% du montant demandé

1,5% du montant octroyé

Minimum à

l'ouverture du

compte

100.000 FCFA

25.000 FCFA

Négociable

Frais mis en place concours

1% du montant octroyé

2% du montant octroyé

Franco

Taux d'intér~ts

créditeurs

3% annuel

4% annuel

5% annuel

(*) Il s'agit ici des services classiques non exhaustifs à offrir à la clientèle, d'autres services pouvant s'ajouter en fonction des sollicitations des clients et des opportunités offertes par le marché.

Nous constatons à travers ce tableau que GrOwfin entendait bien se rapprocher véritablement des populations pauvres et moins nanties par la mise à leur disposition des services financiers à meilleurs coûts et dans de bonnes conditions.

Malheureusement pour les bénéficiaires ainsi que pour les partenaires de GrOwfin, le respect de cette tarification s'est avéré impossible en raison de certaines difficultés et des multiples obstacles qui surviennent dans la vie quotidienne des EMF au Cameroun.

IV- DIFFICULTES DANS LA TARIFICATION DES SERVICES A

GrOwfin

Bien que lors de la rédaction du présent mémoire (juin-juillet 2011), GrOwfin n'ait pas encore ouvert ses portes à la clientèle pour ce qui concerne pourtant le pan essentiel de son existence (activités de microfinance), la révision à la hausse des prix des services à offrir à la clientèle fût engagée afin de prendre en charge les contraintes et autres difficultés pratiques rencontrées pour la fourniture de ces services.

Ces contraintes qui proviennent pour l'essentiel de la réglementation ainsi que du comportement de la clientèle ont ainsi contraints les promoteurs de GrOwfin à adapter leurs tarifs afin de pouvoir (comme toutes structures mercantiles) assurer sa pérennité.

A. DIFFICULTES DUES A LA REGLEMENTATION

Constituant l'essentiel des difficultés qui poussent les structures de microfinance à adopter un tarifaire jugé asphyxiant par l'opinion publique, ces difficultés vont de l'obtention de l'agrément d'ouverture en passant par les contraintes d'aménagement jusqu'aux opérations non accessibles par les EMF.

1- OBTENTION DE L'AGREMENT

Pour un EMF de 2ème catégorie comme désire être GrOwfin S.A., le dossier d'agrément est introduit en mrme temps que celui de ses dirigeants et commissaires aux comptes auprès de l'autorité monétaire (Ministère des Finances) qui le soumet à l'avis conforme de la COBAC. Si la constitution du dossier est clairement donnée par les autorités (voir ci-dessous), aucune

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indication n'est par contre donnée sur le délai de traitement du dossier ainsi que sur les voies de suivi de ce dossier.

Dossier d'agrément d'un EMF indépendant :

- une demande timbrée signée par le PCA précisant la catégorie sollicitée sur lettre à en-tête ;

- un certificat d'enregistrement ou d'inscription (publicité ou l'acte consultatif)

- le procès-verbal de l'Assemblée Générale constitutive ;

- le statut de l'établissement

- la liste des membres fondateurs ou actionnaires ;

- la liste des membres du conseil d'administration ou de l'organe en tenant lieu, le cas échéant

- les pièces attestant des versements au titre de la libération des parts sociales ou actions souscrites, accompagnées des relevés bancaires ou de tout autre document en tenant lieu ;

- les prévisions d'activité d'implantation et d'organisation sur trois (03) ans ;

- le détail des moyens techniques et financiers dont la mise en oeuvre est prévu, ainsi que tout autre élément susceptible d'éclairer les autorités compétentes..

Comme nous le voyons dans le dossier, il est demandé aux EMF de mobiliser les moyens financiers et techniques (tous ayant un coEt) sans qu'un délai d'obtention de l'agrément leur soit donné si ces moyens et autres conditions sont remplis.

C'est ainsi qu'une structure voulant exercer peut se retrouver avec un dossier pourtant complet plus d'un an après le dépôt sans agrément et ne pas savoir ce qui lui est reproché. Hors le coût des ressources ainsi mobilisées ne fait que s'accroître au fur et à mesure que l'exploitation ne débute pas, et tous ces coûts devront être imputé au prix des services à facturer à la clientèle.

2- CONTRAINTES D'AMENAGEMENT

Il y'a un adage qui dit : « on ne pr3te qu'aux riches ». Ainsi, pour avoir une part de marché et pouvoir se faire une clientèle dans la collecte des dépôts qui seront utilisés pour l'octroi des crédits et autres services à fournir à la clientèle, l'EMF se doit de refléter une bonne santé financière vis-à-vis du public. Et l'élément le plus important qui permet au public cible de juger de l'aisance d'une structure n'est rien d'autre que la qualité de ses locaux et de ses équipements. Cette recherche de reconnaissance pousse ainsi les EMF à mettre un point d'honneur dans la qualité de leurs aménagements et installations, toutes choses qui demandent des dépenses énormes qui ne pourront être rentabilisées que par la facturation des services à offrir aux clients.

3- OPERATIONS NON ACCESSIBLES

Considérée comme une structure d'intermédiation financière au mrme titre que les banques classiques, les EMF ne sont pourtant pas habilités à traiter directement avec sa clientèle certains types de service. C'est ainsi que pour offrir à sa clientèle ces services (encaissements chèques et effets, cautions, devises, comptes à la BEAC, transferts internationaux, etc.), les EMF sont obligés de passer par les banques classiques qui prélèvent à leur niveau des frais pour chacun de ces services. Etant une entreprise à but lucratif dans laquelle chaque service offerte doit générer un produit, l'EMF se retrouve ainsi contraint

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d'ajouter au prix du service prévu, les frais prélevés par les banques inter médiatrices. Toute chose qui contribue à accroitre le prix du service et à paraître très élevé pour le client bénéficiaire du service. A titre d'exemple, lors des appels d'offre, les maîtres d'ouvrage n'acceptent que les cautions émises par les banques classiques, pourtant tous les participants aux appels d'offre ne sont pas des clients de ces banques. Les clients des EMF sont ainsi contraints de payer plus cher pour obtenir leur caution car devant payer et les frais supportés par l'EMF dans sa banque, et les commissions prélevées par l'EMF.

B. DIFFICULTES LIEES A LA CLIENTELE

Ces difficultés qui contrairement à celles citées plus haut sont maîtrisables voire contrôlables par les EMF n'en demeurent pas moins l'une des facteurs qui contraient les promoteurs d'EMF à revoir à la hausse le coût de leur service une fois l'exploitation entamée ou en voie de l'ttre. Nous pouvons regrouper ces difficultés en deux catégories : les attentes des clients, et le comportement de ceux-ci.

1- LES ATTENTES DES CLIENTS

Cette difficulté beaucoup plus ressentie par les structures en création ou nouvellement arrivées sur le marché s'observe surtout dans la recherche des ressources (dépôts) oil les épargnants exigent des taux de rémunération assez élevés pour leurs dépôts dans ces structures.

Très souvent, n'étant pas encore assez bien connu sur le marché, l'EMF est obligé d'utiliser des taux de rémunération des dépôts très élevés comme argument commercial afin de s'attirer une clientèle. En effet, quoique méfiant vis-à-vis des nouvelles structures, l'applt du gain est un argument qui ne laisse

pas les épargnants indifférents. Cependant, le coEt d'acquisition de ces dépô sera imputé au prix du service à la clientèle bien entendu.

2- LES COMPORTEMENTS DES CLIENTS

Il s'agit ici beaucoup plus en ce qui concerne la tarification des opérations de crédit et autres découverts. En effet, la clientèle des EMF étant essentiellement instable car évoluant dans le secteur informel, la localisation et le suivi effectif de ceux-ci s'avèrent très difficile voire extr~mement dispendieux.

C'est ainsi que lorsqu'un client a obtenu un financement, il devient très difficile de le revoir (pas parce que celui-ci ne veux pas rembourser, mais parce que son activité l'amène à se déplacer très souvent) sauf à faire plusieurs appels téléphoniques ainsi que de multiples descentes dans les lieux de localisation de celui-ci. Les frais occasionnés par ces appels et déplacements doivent être pris en compte lorsqu'il faut facturer le financement au client. C'est qu'il constitue une des raisons d'une tarification assez élevée des services de crédit en faveur de la clientèle.

Face à toutes ces contraintes, GrOwfin a dû adapter sa tarification afin de pouvoir pérenniser son exploitation et fructifier aussi les investissements aussi bien financiers qu'humains consentis par les promoteurs.

V- TARIFICATION ACTUELLE DE GrOwfin S.A.

Comme nous l'évoquions déjà ci-dessus, la prise en compte des contraintes pratiques rencontrées autant le processus d'obtention de l'agrément qu'en prévisions des réalités d'exploitation future nous a conduit à revoir la hausse la tarification de nos services vis-à-vis de la clientèle, ceci en espérant que de

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nouvelles contraintes ne surviendront plus pour nous pousser à accroitre une fois de plus ces taux qui sont pourtant déjà assez élevés par rapport aux prévisions des promoteurs de GrOwfin.

En attente de l'ouverture à la clientèle, les nouvelles tarifications qui seront appliquées aux mêmes opérations citées plus haut seront les suivantes :

SERVICES

Taux pratiqués
par les EMF
existants

Taux envisagés
par GrOwfin

Taux réels actuel

Découverts et

facilités de caisses
ponctuels

36%, soit 3% par mois

24%, soit 2%

par mois

30%, soit 2,5%

par mois

Crédits remboursables en
plusieurs échéances

30%, soit 2,5%

par mois

20%, 1,66% par mois

24%, 2% par mois

Escomptes factures et effets de commerces

36%, soit 3% par mois

24%, soit 2%

par mois

30%, soit 2,5%

par mois

Frais de tenue de compte

4.174 FCFA par mois

2.500 FCFA par mois

2.500 FCFA par mois

Encaissement chèques de la
clientèle

Entre FCFA

1.789 et 5.963 par chèque

1.193 FCFA par chèque

1.500 FCFA par chèque

Virements reçus et
encaissements effets

11.925 FCFA par opérations

5.000 FCFA par opérations

7.500 FCFA par opérations

Cautions émises au bénéfice des clients

FCFA 23.850 par trimestre

12.000 FCFA

par trimestre

15.000 FCFA par trimestre

Frais étude dossier crédits des clients

2,5% du montant demandé

1,5% du

montant octroyé

2% du montant octroyé

Minimum à

l'ouverture du

compte

25.000 FCFA

Négociable

Négociable

Frais mis en place concours

2% du montant octroyé

Franco

Franco

Taux d'intériJts

créditeurs

4% annuel

5% annuel

4,5% annuel

Comme nous le constatons à travers le tableau ci-dessus, bien que les prix soient toujours inférieurs à la moyenne pratiquée par les EMF existants, un aménagement à la hausse (au grand dam des bénéficiaires du service) a été opéré sur les prix de GrOwfin et cet aménagement peut encore être plus perceptible au fur et à mesure que l'agrément d'ouverture ne sera pas obtenu. Ceci dans un souci de rentabiliser les ressources (matérielles, financières et humaines) ainsi immobilisées et improductives. Toute chose à terme qui aura pour conséquence de confirmer dans leurs assertions, ceux là qui trouvent que la microfinance loin d'aider les pauvres et les couches défavorisées, les asphyxie plus tôt.

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TROISIEME PARTIE :

QUELQUES PISTES

DE SOLUTIONS

S'il est clair au vu de notre recherche et de l'expérience ci-dessus que la microfinance dans sa forme actuelle ne parvient pas à fournir à sa clientèle pauvre et défavorisée les opérations d'intermédiations financières à moindre coEts, il n'en demeure pas moins que seule la microfinance pourrait permettre à ceux-ci d'avoir accès aux services financiers.

Aussi, estimons-nous qu'avec des améliorations du cadre juridique et opérationnel, ainsi qu'un renforcement et un meilleur suivi des capacités des structures, la qualité des offres de services s'en trouvera améliorée aussi bien en valeur qu'en efficacité.

Dans cette partie de notre exposé, nous essayerons de présenter quelques améliorations que nous pensons qu'il faille entreprendre aussi bien par les pouvoirs publiques que les autorités de régulation du secteur.

Nos propositions porteront sur plusieurs points :

 

La fixation d'un délai de réponse pour l'agrément La mise sur pied d'une fiscalité propre

L'ouverture à tous types de produits

Le renforcement des capacités des structures

La dynamisation de l'association professionnelle

I- FIXATION DU DELAI POUR L'AGREMENT

Nous estimons que toute personne qui se lance dans un projet de création d'EMF après un dépôt de dossier complet devrait savoir avec certitude au bout de combien de temps au plus il pourra obtenir ou non son agrément d'ouverture.

Ceci permettrait ainsi de mieux planifier la mobilisation des ressources indispensables au fonctionnement de sa structure et l'évitera d'immobiliser inutilement pendant de très longues périodes des ressources aussi bien

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humaines, financières que matérielles ; surtout quant on sait les charges qu'une telle mobilisation entraine.

II- FISCALITE SPECIFIQUE

Si en tant qu'entité économique, les activités de la microfinance doit ~tre soumise aux impôts et taxes en vigueur, il n'en demeure pas moins que pour une meilleur profitabilité de la part des bénéficiaires, nous estimons que les opérations de crédit (et tout autre d'intermédiation financière) en faveur des pauvres devraient être dispensées de certaines taxes.

En effet, lorsqu'au prix fixé par la structure de microfinance il faut y greffer la Taxe sur la Valeur Ajoutée (qui est la principale et nous pouvons dire l'unique taxe que nous souhaitons voir suspendue sur les activités de la microfinance), ceci a pour conséquence de faire croître le coût de revient du service de 1,1925 (étant entendu que le taux de la Taxe sur la Valeur Ajoutée au Cameroun est de 19,25%) aux bénéficiaires. Pourtant, l'Etat dans ses mesures sociales de lutte contre la pauvreté et d'assistance aux couches démunies et défavorisées aurait pu tout simplement suspendre cette taxe sur toutes les activités de la microfinance comme elle le fit il y'a de cela trois (03) ans pour tous les intrants dans l'élevage afin de stimuler le secteur. Or l'un des intrants de l'élevage est bien le crédit que le promoteur (client de l'EMF) pourra obtenir de son EMF afin de booster son activité.

III- L'OUVERTURE A TOUS TYPES DE PRODUITS

Par soucis dit' on à la COBAC de protéger (contre quoi nous ne savons) les EMF, certaines opérations (cautions et aval, transferts à l'extérieur, achat des devises à l'extérieur, etc.) les sont proscrites. Ce qui oblige ainsi ces structures à

transiter par les banques de premier ordre pour offrir ces opérations à leur clientèle avec les conséquences que l'on peut imaginer.

A titre d'exemple, lorsqu'une PME (Petite et Moyenne Entreprise) pourtant refoulée à la banque de premier ordre a besoin d'une caution, son partenaire financier qui est l'EMF est incapable de le lui fournir (le maître d'oeuvre exigeant une caution émanant d'une banque de premier ordre), et est obligée de transiter par la banque qui non seulement lui impute des frais propres, mais en plus, débite le compte de l'EMF (qui le répercute sur le client bénéficiaire), du montant total de la caution à délivrer.

Pourtant, ces même banques très souvent pour leur client propres ne débitent pas le compte client du montant de la caution, mais juste des intérêts.

C'est ainsi que pour le client d'EMF, la simple caution se transforme en un crédit qui entraine les intérêts, tout en supportant les frais liés à la caution. Or si l'EMF pouvait délivrer des cautions acceptées par les maitres d'oeuvre, la trésorerie des PME s'en trouvera soulagée, et les charges moindres.

IV- LE RENFORCEMENT DES CAPACITES DES STRUCTURES

De par son activité essentiellement tournée vers les « gagne-petit » et les couches défavorisées, les EMF jouent un rôle d'émulation sociale dans l'économie Camerounaise et devrait bénéficier de la part des autorités de certaines facilités, voire de subvention nécessaires pour la bonne marche de leurs opérations.

En effet, s'il est aisé pour une banque ou une grande entreprise de dégager les liquidités nécessaires pour l'aménagement et la sécurisation de leurs activités, ces tches s'avèrent très pénibles et énormément éprouvantes pour les finances des EMF. C'est ainsi que bon nombre de structure fonctionne dans des locaux totalement délabrés et sans les mesures de sécurité adéquates (informatisation, garde armée, vidéo-surveilla nce, etc.)

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Nous estimons que le gouvernement à travers le ministère des finances et le programme de renforcement des capacités des structures de microfinance (PPMF) devrait plus s'impliquer dans la qualité des infrastructures et des hommes appelés à gérer les structures de microfinance ; il en va de leur pérennité et de la qualité du service offert.

V- I $ ITI <1 $ 0 , 6$ 7 , 2 1 ITI ( II I$ 662 &, $ 7 , 2 1 IP5 2 ) ESSIONNELLE

Si la plus part des mesures citées ci-dessus devrait être le fait des autorités de tutelle et de contrôle, la dynamisation de l'association professionnelle incombe par contre en premier lieu aux promoteurs d'EMF qui en seront également les véritables bénéficiaires.

En effet, à l'état actuel des choses, il est difficile pour les EMF opérants de faire entendre leur voix en cas d'incident, ceci parce qu'ils évoluent en rang dispersé bien qu'une association professionnelle (ANEMCAM) existe pour défendre leur droit. Bien qu'obligatoire pour tout EMF, l'adhésion ne constitue pour ceux-ci qu'une formalité à remplir pour pouvoir exercer leurs activités, et les concours de leadership pour le contrôle de la structure n'est pas pour arranger les choses.

Pourtant, cette structure en cas de fonctionnement normal deviendra en dehors d'une sorte de syndicat, un cadre de concertation et de réflexion sur les maux qui minent le secteur d'activité et pourra devenir le laboratoire ou la chambre de compensation des chèques des EMF qui faut t'il le rappeler ne sont pas compensables entre les structures fonctionnels.

En plus, cette association pourra tenir une sorte de centrale des risques où seront répertoriés tous les mauvais clients repérés dans chaque structure. En l'absence d'une telle centrale, le phénomène actuel où un mrme client est en impayé dans plusieurs structures ne pourra pas cesser.

QUATRIEME PARTIE :

CONCLUSION

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Notre objectif, lorsque nous nous sommes décidés à faire cette étude sur la tarification des services dans les EMF au Cameroun était de voir par quels voies et moyens, la microfinance pouvait efficacement jouer le rôle qui doit être le sien auprès des couches défavorisées et exclues du système financier classique.

Bien que l'accès aux informations ainsi que leur diffusion auprès du grand public ne soit pas la chose la mieux partagée de la part des EMF, nous avons néanmoins grâce à notre connaissance approfondie du terrain ainsi que notre passage dans plusieurs EMF ayant pignon sur rue au Cameroun, pu récolter des informations pertinentes qui nous ont permis de rédiger le présent mémoire.

Il ressort au terme de nos recherches et investigations que quoique la majorité de promoteurs d'EMF ait un but mercantile (recherche de bénéfices) lors de la création et de la mise en place des structures existantes, il n'en demeure pas moins que les prix ainsi décriés dans le secteur d'activité est d non pas à leur volonté d'asphyxier la clientèle (tel qu'il est compris par la majorité des clients et critiques), mais beaucoup plus imposé par sa recherche de survie et de pérennisation sur un marché oil la concurrence est trop dense et la réglementation ainsi que la régulation pratiquement incohérente pour ne pas dire inefficace dans la pratique.

En partant du cas spécifique de GrOwfin que nous avons particulièrement étudié et qui peut s'appliquer à la majorité des structures existantes ou en voie de création au Cameroun (exclusion faite des structures de microfinance dépendant ou découlant des banques de premier ordre telles que : ACEP Cameroun ; Advans Cameroun; Accion Cameroun), nous comprenons aisément comment la structuration des prix est imposée aux acteurs du secteur par les contraintes et autres obstacles qui jonchent la vie de ces EMF dès la conception de l'idée de création jusqu'au cours du fonctionnement effectif de l'établissement.

Aussi, préconisons nous pour la pérennité des EMF et l'atteinte des objectifs (pourtant louables) attendus du secteur, une meilleur réorganisation de

la réglementation (des conditions d'ouverture jusqu'à la fiscalisation en passant par les opérations interdites aux EMF), sans oublier une organisation adéquate du secteur et plus de solidarité de la part des entreprises existantes et évoluant dans la microfinance.

Nous restons convaincus qu'avec la prise en compte des résultats de notre étude, la microfinance reste et demeure la meilleure approche pour booster l'activité des couches défavorisées et améliorer par conséquence le taux de bancarisation déplorable du Cameroun et de l'Afrique Centrale en général.

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ANNEXE

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BIBLIOGRAPHIE

Joseph Mbouombouo Ndam (2006) : Banque contre microfinance, l'ITnjITu LdITLl'intITrmédiation financière dans la zone CEMAC ; édition clé Ydé-Cameroun

Nzémen Moïse (1988) : Théorie de la pratique des tontines au Cameroun ; SOPECAM

Site internet de la Direction Générale du Trésor, de la Coopération Financière et Monétaire : www.dgtcfm.net.

Site internet du portail de la microfinance : www.lamicrofinance.org

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984