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L'Opus Déi et l'éducation au Chili

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par Mathilde Nicolai
Institut d'études politiques Aix en Provence - Diplôme de sciences politiques 2010
  

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Conclusion

Après avoir détaillé les différents aspects que prend l'activité éducative de l'Îuvre au Chili, nous sommes en mesure d'expliquer en partie le succès rencontré par l'organisation religieuse. Effectivement, l'Opus Dei a rencontré, dès le début de son entreprise éducative au Chili, en 1953, un accueil extrêmement favorable, auprès des différents milieux sociaux d'abord de la capitale, puis des régions.

Depuis lors, l'organisation n'a cessé de diversifier ses activités éducatives et de les étendre dans le pays, créant de nouvelles structures d'abord dans les grandes villes du Sud et du Nord, points de départ pour s'insérer ensuite dans le monde rural.

Il est certain que l'éducation offerte, autant dans les écoles qu'à l'université ou que dans les différentes associations ou résidences étudiantes, est d'un très bon niveau, certifié par les résultats aux examens nationaux d'une part, et par la facilité de l'insertion dans le monde du travail pour les élèves, d'autre part. En effet, l'Îuvre fait beaucoup d'efforts pour entretenir des liens étroits avec les milieux entrepreneuriaux, ce qui fournit de très bons débouchés aux élèves. Par ailleurs, ses propres établissements éducatifs représentent une très bonne option pour les futurs professeurs, massivement formés à l'université Los Andes.

D'autre part, l'Opus Dei bénéficie, gr%oce aux dons de ses membres, de fonds suffisants pour construire et faire fonctionner des établissements éducatifs bien au-dessus de la moyenne chilienne, et ne lésinent pas sur le matériel informatique, les salles de sport ou encore les équipements audiovisuels pour donner aux élèves un environnement idéal pour étudier. Les valeurs de l'Îuvre, travail acharné, application, perfectionnisme, obéissance, sont bien évidemment une autre raison de la réussite de cette mission d'éducation, à tous les étages de la pyramide.

De plus, l'Opus Dei représente une possibilité, pour les parents, de confier leurs enfants à des éducateurs qui les maintiendront dans ce qu'ils estiment le droit chemin, gr%oce à une discipline stricte et un encadrement soigneux de chaque élève. Pour ceux qui n'auraient pas eu la chance d'étudier sans l'Îuvre, les femmes au foyer par exemple, ou ceux qui n'auraient pas pu suivre leur scolarité dans de bonnes conditions, comme les enfants des quartiers pauvres, l'Opus Dei représente une solution à très bas coüt et néanmoins très enrichissante.

Par le biais de toutes ces activités, l'organisation réussit à diffuser son système de valeurs, celui de Monseigneur Escriva de Balaguer, dans toute la société. Par ailleurs, l'Opus Dei cherche, comme tout mouvement religieux minoritaire, à faire Ïuvre

d'apostolat et à convaincre de nouveaux membres. Ses activités d'éducation doivent donc servir ce but, en formant des individus aux valeurs de San Josemar'a, leur permettre de les diffuser à leur tour dans la société, voire, d'intégrer l'organisation en tant que numéraires ou surnuméraires.

Pourtant, même quand le public concerné par l'Ïuvre éducative de l'organisation n'adhére pas ensuite, ce qui est le cas de la majorité des anciens éléves, l'Opus Dei provoque une grande sympathie, du moins pour ses méthodes d'éducation, considérées comme une barriére contre les possibles dérives de l'enfant et de l'adolescent, et également comme une possibilité d'accéder à une bonne situation sociale et économique gr%oce au bon niveau d'études.

Dans le cas précis du Chili, cette évaluation semble pertinente car de grands pans de la population ne pourraient pas, si ces établissements de tous types n'existaient pas, profiter d'une offre éducative similaire. En effet, que ce soit à cause du coüt des études, de la généralisation de l'école pour tous encore trés récente, ou encore du milieu social auquel ces groupes appartiennent, recevoir une bonne éducation n'est pas encore donné à tous au Chili.

On peut d'ailleurs souvent sentir, dans les propos tenus par les éléves de ces établissements, tout comme par les jeunes ou moins jeunes qui fréquentent les structures éducatives de l'Opus Dei, une sorte de gratitude envers l'organisation, qui leur a, bien souvent, ouvert des possibilités de futur.

Pourtant, nous avons vu que l'action de l'Opus Dei ne se limite jamais à permettre une éducation académiquement impeccable, et qu'elle s'accompagne au contraire de tout un corpus de valeurs inséparables de l'organisation. Le Chili était seulement un pays stratégique pour développer l'organisation à l'étranger dans les années 1950, étant un pays à écrasante majorité catholique. Par la suite, la Dictature et ses normes strictes et conservatrices ont installé un climat favorable à la diffusion de ses activités éducatives. L'Îuvre répond, il est vrai, à une demande précise, qui n'est pas satisfaite par l'offre traditionnelle dans le secteur de l'éducation, autant en ce qui concerne les clubs pour enfants, par exemple, que les formations pour adultes.

On peut toutefois se demander si cette demande n'est pas proprement chilienne, et si la politique de l'Opus Dei peut fonctionner dans d'autres pays, par exemple en Europe, ou les structures éducatives sont trés différentes, tout comme la société elle- mê m e , plus éduquée, avec un niveau de vie globalement plus élevé.

Il est alors surprenant de constater qu'en France, l'Opus Dei conna»t un essor tout aussi surprenant. Il serait intéressant de mener plus loin les recherches, alors qu'on

peut constater qu'il y a déjà plusieurs écoles, collèges et lycées qui sont des Ïuvres corporatives de l'Opus Dei, comme le collège de garcons Hautefeuille, à Courbevole, inauguré en 1985, ou l'école hôtelière féminine de Dosnon, à Courvelles. L'organisation utilise en effet exactement le même schéma de développement de ses activités éducatives qu'au Chili et, probablement, le même que dans le reste des pays oü elle est implantée. En France, on trouve donc également des clubs de jeunesse, comme Fontneuve, pour garcons, et également des résidences universitaires, comme Les écoles, à Paris, pour filles.

Dans tous ces établissements, les valeurs transmises sont identiques, les normes de comportement sont les mêmes. Bien qu'au Chili, l'uniforme soit de rigueur dans toutes les écoles, ce n'est pas le cas en France. Pourtant, dans les écoles de l'Opus Dei, tous les élèves sont habillés à l'identique, et tous les établissements pratiquent également la séparation des sexes. On peut donc en conclure qu'il existe un public réceptif à ce genre de valeurs en France, un public dont seulement une infime partie est membre de l'Îuvre, car on sait que la France compte moins de 1 000 membres de l'organisation. C'est donc des raisons autres que l'affinité religieuse qui pousse les parents à faire confiance à l'Îuvre pour éduquer leurs enfants. Ces raisons sont donc à chercher du côté des valeurs de travail transmises, ainsi que de l'enseignement lui-même, tout comme au Chili.

En définitive, au Chili comme en France, c'est donc moins la religion que l'ascétisme qui l'accompagne qui convainc et permet un développement de ces activités éducatives particulières.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon