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La prise en charge psychosociale des alcooliques à  l' Association pour la Prévention de l'Alcoolisme et des Accoutumances Chimiques (APAAC).

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par Angelo Barthold
Université d'état d'Haà¯ti (UEH) - Licence en service social 2009
  

Disponible en mode multipage

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Faculté des Sciences Humaines

Département Service Social

Sujet : La prise en charge psychosociale des alcooliques à l'Association pour la Prévention de l'Alcoolisme et des Accoutumances Chimiques (APAAC).

Directeur : Nelson SYLVESTRE

Mémoire préparé par Angelo BARTHOLHD pour l'obtention d'une licence en Service Social

Promotion Octobre 2002- Juillet 2006

INTRODUCTION

L'alcool rentre dans la fabrication de nombreuses boissons alcoolisées que l'on consomme en Haiti et que l'on sert dans presque toutes les cérémonies à caractère social. Cela fait partie de nos rituels. Sa consommation n'est pas un problème en soi, mais la difficulté survient lorsque les consommateurs en font une surconsommation sans le savoir. Partout sur la terre sa consommation est élevée, mis à part les pays islamiques où l'usage de l'alcool est interdit a-t-il dit Dollard dans son livre intitulé Toxicomanie : style de vie. L'alcoolisme s'achemine vers un fléau mondial. En Haiti il se fait remarquer au niveau de tous les groupes sociaux tant dans des familles aisées que dans des familles pauvres ; chez les gens éduqués ou peu éduqués ; il se manifeste également chez les personnes de catégories professionnelles différentes : les paysans, les ouvriers. Ce fléau touche tous les individus sans distinction de sexe et d'âge.

L'alcoolisme est très répandu dans la société haïtienne. Il touche tous les consommateurs qui font une consommation immodérée des boissons alcoolisées. Une telle consommation est la cause de nombreux décès. Ils boivent de l'alcool en toute circonstance et pour des motifs différents. Certains le consomment pour son effet euphorisant, anti-dépresseur tandisque d'autres le prennent pour un remède, un tranquilisant aux maux de l'existence humaine. Ces effets recherchés dans l'alcool poussent de nombreux consommateurs à une consommation plus fréquente et augmente à chaque fois leur dose. Il arrive un moment où les consommateurs ne peuvent plus s'abstenir des boissons alcoolisées, c'est-à-dire ils deviennent dépendants de ces boissons. Au fil du temps, ils commencent à développer des troubles comportementaux nuisibles pour leur entourage. La consommation abusive d'alcool a aussi des répercussions sur la santé de ceux qui le prennent.Tenant compte de tous ces méfaits de l'alcool, il est important de prendre en charge les alcooliques. En Haïti la seule institution qui s'occupe des toxicomanes est l'APAAC. Elle les prend en charge et favorise leur adaptation à la société. Dans cette étude les problèmes des consommateurs sont cernés dans une perspective systémique qui met l'accent sur l'environnemen du sujet. La relation qu'ils développent avec son milieu de vie, sa famille et ses amis sont indispensables pour leur aider à trouver une alternative au problème de la surdose d'alcool.

Des raisons mutilples me poussent à choisir ce sujet. L'alcool est utilisé à des fins diverses dans la société haïtienne. On offre les boissons alcoolisées dans toutes les cérémonies importantes de la vie quotidienne (baptême, mariage, communion...). Toutefois l'usage abusif de ces boissons n'est pas sans conséquence sur les consommateurs. Beaucoup d'entre eux ont ignoré les effets nocifs de l'alcool sur l'organisme humain.

La plupart des individus qui vivent dans la deuxième section communale de Torbeck, fait une consommation excessive de l'alcool plus précisément le « tafia ». Cela a retenu beaucoup l'attention des notables de la zone. A force de boire, ils perdent leur contrôle et deviennent dépendants de cette boisson. L'alcool sert de l'alimentation aux individus qui sont négligés à cause de leur ivrognerie, parfois ils ne peuvent même vaquer à leurs activités respectives. Il y a un fait qui a beaucoup retenu mon attention, à l'âge de quatorze ans, en revenant de l'école on a observé une vielle dame flottant sur la rivière dénomma l'Acul. Cette dame était morte parce qu'elle a été ivre en revenant de marché et elle tomba dans la rivière peu profonde. De plus quand j'étais en classe de seconde, le co-directeur de mon établissement était mort à cause d'une intoxication (cirrhose du foie) par suite d'une longue période de consommation excessive d'alcool.

Ce travail a une portée académique où l'on fait obligation aux étudiants ayant bouclé le cycle d'étude de remettre un mémoire pour obtenir leurs licences.

Le problème de l'alcool est passé sous silence, alors qu'il continue à tuer beaucoup de consommateurs. Un tel travail va permettre de faire une réflexion en profondeur sur la situation des alcooliques. Et cette réflexion peut contribuer à l'enrichissement du Travail Social et informe tout le monde sur les méfaits de l'alcool.

En se référant à l'objet d'étude du Travail Social qui est : les problèmes sociaux vécus prioritairement par les classes défavorisées. Les alcooliques se trouvent aux prises à des problèmes sociaux, ils sont victimes d'exclusion et de marginalisation. Travailler sur un tel thème est important parce qu'il va permettre à tous ceux qui ignorent et qui réfléchissent sur le problème des alcooliques de prendre conscience de l'existence réelle de ce problème d'une part, puis contribuer à l'enrichissement de la discipline d'autre part. Ce sont tous ces motifs qui me portent à faire choix d'un tel thème.

Ce travail se réalise sur la base des objectifs suivants :

· Faire ressorti les difficultés d'adaptation chez les alcooliques à l'APAAC.

· Expliquer les causes de l'alcoolisme chez les clients de l'APAAC

A l'heure actuelle, l'alcool est l'une des drogues dont l'usage soit licite sans condition, voire même encouragé, pour toutes les catégories. Son usage est contrôlé de quelque façon ou bien doit être fait sous ordonnance médicale selon Dollard1(*). L'alcool est connu partout dans le monde, et ses matières premières sont innombrables. En essayant de faire une historicité de ce produit, on se réfère à Jean Luc Bellanger2. Pour ce dernier il est impossible de fixer une date même approximative de l'apparition de l'alcool, une des dates les plus anciennes nous vient d'Egypte, où une bière d'orge était consommée déjà environ trois mille ans avant notre ère.

D'après Sournia3, la consommation d'alcool est donc selon toute vraisemblance antérieure à l'agriculture et à la sédentarisation des peuplades vouées à la cueillette et à la chasse.

C'est apparemment le miel qui a fourni au monde le premier éthanol buvable. La plupart des peuples du monde ont découvert l'usage des boissons alcoolisées sur tous les continents. A part de quelques exceptions près, cette alcoolisation généralisée de l'espèce humaine a suscité des conduites collectives de caractère festif.

Depuis très longtemps les individus font usage des boissons alcoolisées même avant Jésus Christ. Pour parodier Sournia l'alcool est un produit culturel, il fait parti de la vie sociale des groupes. Le groupe découvre une nouvelle solidarité en consommant de l'alcool, l'individu n'est pas seul devant ses hantises d'homme.

L'alcool a été consommé par l'homme très tôt dans son histoire. Les observations archéologiques portent à soutenir que la vigne a été utilisée à l'état sauvage dans le Sud-est asiatique, il y a environ neuf mille ans. Toutefois les aborigènes australiens, les populations de plusieurs îles du pacifique et les autochtones de l'Amérique du Nord ont ignoré les boissons fermentées. L'arrivée des colonisateurs européens les a initiés. On retrace des récits évoquant l'alcool, sous forme de bière ou de vin dans les pays du bassin de la Méditerranée, en Asie, en Inde, en Amérique centrale et en Amérique du Sud. On attribua une origine divine aux boissons fermentées. Les Veda, l'Ancien Testament, l'Iliade et l'Odyssée de même que les Chroniques des Premiers voyageurs en Amérique du Sud établissent cette association. Les boissons fermentées, le vin et le pulque mexicain sont mis en relation avec les idées de la vie, d'immortalité, de connaissance, d'alliance, d'amour, de sagesse et de vérité selon Nadeau.4(*) Le vin revêt d'un caractère religieux pour certaines Eglises du christianisme où on l'utilise comme symbole du sang de Jésus Christ.

D'après les points de vue des différents auteurs cités plus hauts, on ne peut pas dire exactement à quel moment précis l'alcool a fait son apparition dans le monde. La date de son apparition se diffère d'une société à l'autre et même aussi d'un continent à l'autre quel que soit le type de boissons alcoolisées consommées. Cependant, de façon unanime ils ont admis que l'alcool a vu le jour dans la période située avant Jésus Christ.

La consommation d'alcool en tant que telle ne pose pas de problème, celui-ci réside dans la fréquence et la quantité de boissons alcoolisées consommées. Son usage abusif engendre des souffrances physiques et morales d'après Dollard5

Cela sous tend qu'il affecte l'organisme humain et entraîne des troubles comportementaux chez l'individu alcoolique. En ce sens la consommation excessive d'alcool n'a-t-elle pas des effets néfastes sur les consommateurs ?

Dollard ajoute que l'abus d'alcool a des répercussions sur l'organisme humain. Parmi toutes les drogues, il reste celle la plus en usage, et qui engendre le plus de difficultés mentales et morales.

L'alcool tue six fois plus que les drogues illicites. Dans tous les pays occidentaux, l'alcoolisme représente la toxicomanie majeure en raison du nombre de personnes qui sont victimes par les méfaits sociaux de toutes sortes et aussi par les souffrances physiques qu'il entraîne, a-t-il dit Burhig6(*). Il veut dire par souffrances physiques que l'alcool a causé la mort à de nombreuses personnes soit à l'état d'ivrogne : accident et intoxication (foie, poumon).

Ces souffrances s'accompagnent aussi d'une dépendance physique chez les alcooliques affectant leur santé, manifestée de diverses façons soit par des tremblements, soit par des atteintes d'organes et perte d'équilibre (cirrhose du foie, cancer des poumons). Les traditions et les opinions courantes ont créé plusieurs fausses croyances sur les effets physiologiques de l'alcool. Ce produit ne rend pas plus actif, au contraire il ralentit le fonctionnement du cerveau, diminue les perceptions et les réactions. Il brûle l'estomac, ce qui provoque une crampe, donnant l'illusion d'avoir faim. Les personnes âgées qui en consomment sont plus sensibles à ses effets, car leur circulation sanguine, leurs reins, et leur foie est plus lent à éliminer l'alcool, et leur organisme contient moins d'eau pour diluer l'alcool.

Boire de l'alcool7(*) durant une longue période attaque l'appareil digestif et peut provoquer des maux comme : Le cancer de la gorge et de la bouche, les ulcères d'estomac. Toute consommation abusive des boissons alcoolisées entraîne inévitablement des conduites anormales chez le sujet qui boit.

Pour Sournia, celui qui boit trop commet une transgression, et comme l'ivrogne ébranle les hiérarchies par ses plaisanteries irrespectueuses et ses violences, il menace l'ordre et bafoue la loi, brave les interdits sexuels et méprise les contraintes familiales qui constituent le fondement de toute société. Il accumule les transgressions, dès lors il est coupable et mérite d'être puni. Cependant Sournia n'a pas mis l'accent sur les motifs poussant l'alcoolique à boire une forte dose jusqu'à arriver à transgresser les normes sociales. Pour combattre ces violations, il proposa une solution répressive, à savoir la punition (emprisonnement). Ces attitudes adoptées par l'alcoolique sont un refus de l'autorité familiale et étatique. De son point de vue on comprend que l'alcoolique est en quête de sa liberté, de son autonomie ; pour les trouver il faut qu'il se libère des contraintes familiales, des normes en vigueur dans la société en manifestant des comportements anti-sociaux. Tout ceci permet de dire que l'alcoolique est un anti-conformiste c'est-à-dire ses réactions sont tout à fait contradictoires aux normes familiales et sociales. Sournia n'a pas indiqué les moyens de prévenir les attitudes anti-sociales de l'alcoolique, ni les moyens de sa prise en charge.

Contrairement à Sournia, Gervais8 sans doute voit dans l'alcoolisme une conduite d'intégration sociale, néanmoins qui devient à la longue un facteur de marginalisation.

L'alcool est un lubrifiant social, c'est l'expression magique indispensable à l'expression de convivialité. On le sert dans toutes les grandes cérémonies de la vie quotidienne (Baptême, mariage, anniversaire de naissance, communion...). Il souligna le caractère dangereux de la consommation répétée d'alcool au sens qu'il finit par modifier le comportement du sujet alcoolique et du même coup il évoque le caractère festif de ce produit. Tous ces auteurs n'ont pas

famille). La nature des relations familiales avec les alcooliques n'est-elle pas déterminante dans leur processus de traitement ?

L'environnement familial joue un rôle important dans les habitudes de consommation d'alcool. Le comportement alcoolique n'est donc plus pensé comme une pathologie individuelle en terme intrapsychique, mais il est comme un problème d'interaction au sein du groupe. Ainsi l'alcoolique n'existe pas indépendamment du système de relation dans lequel il a vécu d'après Bernard9(*).

Pour corroborer le point de vue de ce dernier, il est intéressant de voir l'approche de Satir10 pour qui la famille est un système. De son point de vue un système qui fonctionne présente six caractéristiques :

· Une raison d'être ou but

· Des éléments essentiels (Travailleurs sociaux disposant leur savoir faire au service des clients).

· Un ordre de fonctionnement (principes, valeurs, connaissances qui comptent pour les travailleurs sociaux, mais diffèrent pour les familles).

· Un moyen pour démarrer le système

· Le pouvoir ou les moyens de maintenir le niveau d'énergie afin que les éléments fonctionnent.

· Des moyens de comparer avec les changements provenant de l'extérieur.

Le pouvoir ou les moyens de maintenir le niveau d'énergie afin que les éléments fonctionnent.

Des moyens de composer avec les changements provenant de l'extérieur.

Dans l'approche Satirienne, l'accent est mis sur la tâche, la compétence et la responsabilité du travailleur social dans les services sociaux d'une part, sur la tâche et la responsabilité des familles d'autre part. L'accomplissement de ces tâches, de ces responsabilités ne peut se réaliser sans une interaction entre les membres de la famille et les travailleurs sociaux. Enfin on peut en déduire que toute absence d'interaction débouche nécessairement sur l'exclusion de l'alcoolique. Les avis des auteurs autour du phénomène alcoolisme sont partagés. Certains courants ont considéré l'alcoolisme comme une maladie. Quel est le fondement de ce discours ?

Le terme maladie pour Suissa1(*)1 a toujours été associé à un déséquilibre de l'homéostasie de la personne et historiquement inscrit dans une vision médicale et organique du corps, Il poursuit pour dire le fait de croire que l'alcoolisme est une maladie universellement soutenue par les institutions publiques, les centres privés de traitement et les groupes Alcooliques Anonymes (AA). Ces groupes nourrissent l'idée que l'alcoolisme est une maladie irréversible.

Il situera son approche en premier lieu, dans l'évolution historique du concept de maladie ainsi que ses principaux fondements actuels dans le mouvement des AA, et en second lieu il se refera aux variables culturelles et sociales pour analyser et expliquer un contre discours de la maladie ou le changement social serait plus propre à une responsabilisation des personnes vivant des problèmes de dépendance ou d'abus d'alcool.

Le fondement de ce discours trouve son explication dans certaines théories telles que : la théorie de la personnalité héritée et celle de l'acétaldéhyde.

En ce qui concerne la première, l'hérédité en alcoolisme et dans les troubles mentaux est souvent présentée comme la dernière découverte scientifique. Des recherches effectuées prouvent que l'alcoolisme n'a rien d'héréditaire. D'autres résultats montrent que les individus développent des habitudes régulières de consommation sans avoir un parent alcoolique. Cela sous tend que l'individu ne naît pas alcoolique. Autrement dit l'alcoolisme n'a rien d'inné.

La seconde stipula que l'alcoolique ne métaboliserait pas correctement l'alcool. Cette tendance est surtout défendue par Milam et Ketchman (1981). L'alcoolisme étant complètement déterminé biologiquement.

Cette approche a été depuis mise partiellement en veilleuse, après qu'aucune recherche n'ait pu démontrer une concentration anormale d'acétaldéhyde chez les sujets ayant but l'alcool.

En analysant ces deux théories on se heurte à des difficultés de taille, la première considère l'alcoolisme comme une maladie tandis que la seconde voit en elle un déterminisme biologique. Considérer l'alcoolisme comme une maladie héréditaire et rendre l'alcoolique responsable de son mal, n'ignore-t-on pas l'influence de son environnement ?

Quelques auteurs ont considéré l'alcoolisme comme une maladie ; pour reprendre Jellineck « l'alcoolisme est une maladie progressive » et que seule l'abstinence protège l'alcoolique de la folie ou de la mort. » André Boudreau, fondateur de l'Office de Prévention et de Traitement de l'Alcoolisme et des Toxicomanes (OPTAT) soutenait l'idée de ce dernier en affirmant que : l'alcoolisme est la maladie du buveur excessif qui a définitivement perdu le contrôle de ses consommations. C'est une maladie incurable puisque le consommateur ne pourra plus jamais boire modérément et que pour lui la seule force de modération c'est désormais l'abstinence totale. On ne guérit pas l'alcoolisme, du moins de l'état actuel des connaissances, et la personne qui s'est arrêtée de boire, peut reprendre sa maladie exactement là où elle l'avait laissé quinze ou même vingt ans plus tard.

Considérer l'alcoolique comme un malade revient à nier les valeurs socio-familiales nécessaires à l'équilibre entre l'individuation et la socialisation (Lesseman : 1989). Il continue pour dire que nous assistons à une disparition des structures affectives de base. Le concept de maladie mine les standards légaux et moraux dans la mesure où il réduit considérablement des individus à contrôler leurs comportements.

Ce qui est frappant dans la théorie de maladie appliquée aux comportements déviants, c'est qu'elle milite à l'encontre des mécanismes de dysfonctionnement permanent.

L'appréhension de l'alcoolisme comme étant une maladie nous renvoie directement à une approche médicale ; le consommateur est affecté au niveau de certains organes du corps. Cette approche ne permet pas de saisir l'alcoolique dans sa globalité. Si l'on veut comprendre mieux le problème des alcooliques, l'approche humaniste ne se révèle-t-il pas indispensable ?

Un des figures de proue de cette théorie C. Rogers1(*)2 a dit tout organisme est animé d'une tendance à prendre sa vie en charge, en la conservant son enrichissement et possède en lui toute compétence pour résoudre ses problèmes et orienter ses conduites. L'idée rogérienne est renforcée par Dollard13 en suggérant la prise en charge de l'alcoolique par lui-même au lieu d'une institution. Elle constitue la caractéristique essentielle du traitement psychosocial. Selon eux, aucune transformation réelle n'est possible si l'alcoolique n'a pas la volonté de changer ses pratiques. Ils ont insisté beaucoup sur la potentialité du client comme facteur de changement. La potentialité suffit-elle pour modifier les attitudes des alcooliques ?

Ils ont pris l'individu de façon isolée dans le système qu'il évolue sans tenir compte des autres éléments du système comme la famille, les amis, le milieu... Pour avoir une idée plus précise de l'individu vivant au sein du système, la théorie des systèmes développés par Bertalanffy est incontournable. L'idéal implicite visé par le système est l'équilibre.

En parodiant Cézar 1(*)4 les relations dans un organisme psychosocial se font sous forme d'échange. Elles permettent au travailleur social d'identifier le problème des clients qui sont aux prises à des problèmes inhérents à la vie. De là le système présente un déséquilibre à cause du sujet alcoolique qui est marginalisé, inadapté par rapport au système. L'alcoolique possède-t-il toutes les compétences y compris savoir-faire et savoir être pour trouver une solution à son problème ?

Il est présenté comme un ivrogne, celui qui a perdu la liberté de s'abstenir face à l'alcool et il est dénié de bon sens ; un tel individu est incapable de prendre sa vie en charge sans une intervention au préalable. Donc l'institution n'est-elle pas indispensable dans la prise en charge des alcooliques ?

En se référant à la théorie des systèmes, la prise en charge est liée à la communication. Dans le système les éléments sont interdépendants, la modification de l'une entraîne celle de l'autre. Toute modification d'un élément entraîne un déséquilibre manifesté sous forme d'inadaptation. Le problème apparaît dans la relation entre l'individu et son environnement. L'individu inadapté se heurte à de nombreuses difficultés. Ce qui amène à poser la question centrale : Quels sont les facteurs qui expliquent les difficultés d'adaptation des alcooliques de l'APAAC ?

Pour répondre à cette question, deux hypothèses sont formulées :

1) Les lieux fréquentés par l'alcoolique rendent difficile sa prise en charge psychosociale.

2) La nature des relations sociales entre l'alcoolique et ses proches empêche le processus de traitement.

Dans la première hypothèse, lieux fréquentés est la variable indépendante. Le choix de cette variable dérive de l'observation faite sur les alcooliques. La prise en charge psychosociale est la variable dépendante, ce concept est cité par Dollard dans le travail comme caractéristique essentiel du traitement psychosocial, de plus c'est le thème du mémoire.

En ce qui concerne la seconde la nature des relations sociales est la variable indépendante. Le vocable relation est utilisé par Satir, Bertalanffy comme fondamental pour le fonctionnement du système. Selon la nature des relations existant entre l'alcoolique et son environnement le processus de traitement peut-être avancé ou bloqué. La variable dépendante est le processus de traitement.

Dans cette étude, on s'intéresse surtout à la prise en charge psychosociale des alcooliques. Ils sont saisis dans une double dimension : psychologique et sociale. Il est divisé en cinq chapitres :

- Au premier chapitre, on présente la centration de l'intervention sur les clients et les autres sous-systèmes. La théorie humaniste, la théorie des systèmes et l'approche psychosociale servant de référence théorique pour la prise en charge psychosociale des alcooliques. La première théorie est insuffisante parce qu'elle ne tient pas compte de l'environnement du client. Pour ce on utilise la seconde qui permet de voir le client en relation avec les différents sous-systèmes. Enfin l'approche psychosociale permet de faire une comparaison entre son modèle de traitement et celui qu'on fait à l'APAAC.

- Dans le second chapitre on présente l'abus d'alcool : ses causes essentielles et ses effets sur les consommateurs.

- Le troisième chapitre traite de la conduite a risque et la quantité d'alcool consommé.

- On présente dans le quatrième chapitre, le lien existant entre la consommation d'alcool et la violence domestique. Les recherches montrent que l'alcoolisme ne peut en aucun cas une excuse à la violence domestique.

- Le cinquième chapitre, on fait la présentation de l'institution, la sélection des unités statistiques, l'analyse et l'interprétation des données recueillies pendant l'enquête réalisée sur les alcooliques de l'APAAC.

Opérationnalisation des variables de l'hypothèse

1) Les lieux fréquentés par l'alcoolique rendent difficile sa prise en charge psychosociale.

Variable indépendante

Variable dépendante

Lieux fréquentés

Prise en charge psychosociale

Dimension

· Groupe d'amis alcooliques

· Night club

Dimension

· Encadrement de l'alcoolique à l'intérieur de l'APAAC

· Encadrement de l'alcoolique à l'extérieur de l'APAAC

Indicateurs

· Types de boissons consommées

· Quantité d'alcool bu

· Fréquence des visites

Indicateurs

· Counselling

· Rendez-vous

· visite domiciliaire

2) La nature des relations sociales entre l'alcoolique et ses proches empêche le processus de traitement

Variable indépendante

Variable dépendante

Nature des relations sociales

Processus de traitement des alcooliques

Dimension

· Relation conflictuelle avec sa famille

· Relation harmonieuse avec les pairs

Dimension

· Thérapie familiale

· Psychothérapie individuelle

Indicateurs

· Autoritariste des parents

· Tolérance des pairs

Indicateurs

· Rencontre avec la famille

· Histoire sociale de l'alcoolique

METHODOLOGIE

C'est l'ensemble des démarches poursuivies par le chercheur pour obtenir les données qu'il fournit. M. Grawitz : p.564

Le propre de la méthode, dit A. Kaplan (1964), est d'aider à comprendre au sens le plus large, non des résultats de la recherche scientifique, mais le processus de la recherche lui même. M. Grawitz : p.15

METHODOLOGIE

La partie méthodologique concerne l'ensemble des procédés utilisés pour faire ce travail de recherche. D'abord on formule le sujet, puis on passe à l'élaboration de la problématique, la question de départ à partir de la révision de littérature.

Révision de littérature

La littérature c'est l'ensemble des documents écrits tels que : Les livres, les revues scientifiques, les articles, les sites web. Pour faire ce travail on puise dans ces sources les informations pertinentes concernant le phénomène alcoolisme. On prend en compte le point de vue des auteurs sur le problème posé par la consommation immodérée des boissons alcoolisées, puis l'approche concernant la prise en charge psychosociale et les concepts utilisés. Elle nous a permis d'élaborer la problématique et le cadre théorique de la recherche.

Entrevues

L'entrevue porte sur les résultats qualitatifs, l'interrogé n'est pas forcément un spécialiste dans le domaine. Dans l'entrevue le vis-à-vis est celui qui vit dans le domaine.

On fait des entrevues avec des personnes ressources pour recueillir des informations pertinentes sur la question de départ et les hypothèses de ce travail. En premier lieu on fait une entrevue avec la coordonnatrice de l'APAAC portant sur les causes de la surconsommation d'alcool, les ressources, le traitement des clients à l'association. Ensuite on interroge les alcooliques qui se trouvent au Centre Hospitalier Universitaire Psychiatrie Mars and Kline

Echantillon par quotas

Notre choix s'est porté sur l'échantillon par quotas ; les personnes sont au nombre de huit. On a opérationnalisé les principales variables considérées dans la formulation des hypothèses.

Questionnaire

C'est un instrument de registre des données par lequel on mesure les variables. Dans un questionnaire ce sont les répondants qui impriment les réponses.

Dans le cadre de ce travail, on utilise le questionnaire pour compléter la partie théorique du travail en allant sur le terrain pour rencontrer les personnes ressources. Il permet aussi de trouver les premiers éléments de réponse à la question de départ, de motiver, d'inciter les alcooliques à parler et du même coup de recueillir des informations pertinentes pour le mémoire. Ce questionnaire comprend trente deux questions et il est divisé en trois parties : La première partie titrée «  Profil sociodémographique du client » contenant des questions portant sur l'âge, le sexe, le statut matrimonial, la religion des clients ou alcooliques. La deuxième partie concerne la situation des clients par rapport à l'alcoolisme et la troisième porte sur les services offerts par l'APAAC.

CHAPITRE I : CENTRATION DE L'INTERVENTION SUR LE CLIENT ET LES AUTRES SOUS-SYSTEMES

Dans ce chapitre, on développe les théories et l'approche utilisée dans le cadre de ce travail. Elles constituent la base et serviront d'orientation à cette recherche. La partie théorique comprend deux grandes théories : la théorie humaniste et la théorie des systèmes et l'approche développée est la psychosociale.

1.1- Théorie Humaniste

La théorie humaniste a été élaborée par A. Maslow (1950) et C. Rogers (1951), ces derniers proposèrent une image stimulante de la personne et confiance dans sa capacité de vivre la vie pleine et entière, même au prix du changement d'attitude et de comportements bien ancrés.

Maslow a élaboré une pyramide des besoins humains. D'après lui « il existe une hiérarchisation des besoins.» La satisfaction des besoins se fait selon un ordre assez rigoureux (Fèvre : 1993, p.19)

Il naît autant de la nécessité de posséder ou de consommer certains objets pour vivre (besoins organiques) que des expériences sociales de l'enfant et de l'univers culturel de l'adulte. Pour lui il faut satisfaire un besoin inférieur avant de s'occuper de celui qui est supérieur.

La pyramide est faite suivant cet ordre : besoins organiques, de sécurité, sociaux, d'estime, de réalisation de soi.

Pyramide de Maslow

Besoin

D'accomplissement

De réalisation de soi

Besoin d'estime

Statut respect

Besoins sociaux

Appartenance, acceptation

Besoin de sécurité

Besoins physiologiques : faim, soif

Source : mémoire d'Eddy SAINT PAUL sur la prise en charge institutionnelle des personnes âgées en Haïti, 1999.

Selon Maslow, le comportement dépend des besoins de l'individu ayant pour principal objectif la satisfaction.

Carl Rogers est un psychologue américain (1902 -1987) ; il est l'un des représentants les plus célèbres du courant humaniste. La thérapie centrée sur le client constitue le fondement de sa théorie. Elle vise à permettre au client de prendre conscience de ses sentiments véritables afin de progresser vers son épanouissement.

En reprenant Mucheilli, dans l'Entretien de face a face sur la relation d'aide, il donne des principes pour comprendre le problème du client.

Pour lui l'entretien centré sur le client ou la centration sur le client (R. Mucheilli : pp. 8-11) permet de comprendre le problème tel que le client l'éprouve, et suppose logiquement les principes suivants qui sont formulés ainsi :

1) Une attitude d'intérêt ouvert, c'est-à-dire une disponibilité intégrale, sans préjugé ni apriori d'aucune sorte, une manière d'être et de faire qui sont un encouragement à l'expression spontanée d'autrui.

2) Une attitude de non jugement qui permet de tout recevoir, de tout accueillir, sans critique, ni culpabilisation, ni conseil.

3) Une attitude de non directivité, c'est-à-dire il n'y a pas quelque chose de présupposé à chercher ou à vérifier, et que le client a l'initiative complète dans sa présentation du problème et dans son itinéraire.

4) Une intention authentique de comprendre autrui dans sa propre langue de penser dans ses termes, de découvrir son univers subjectif c'est-à-dire de saisir les significations que la situation a pour le client.

5) Un effort continu pour rester objectif et pour contrôler tout au long de l'entretien ce qui se passe (Roger Muchielli : pp. 8-11).

L'approche rogérienne appelée thérapie centrée sur le client, se fonde sur la conviction que nous avons tous en nous de vaste moyen pour nous comprendre et de modifier nos idées sur nous même, nos attitudes essentielles et notre comportement. Cette thérapie est non directive. Le client dirige l'action nommant et explorant lui-même ses problèmes. Elle permet à ce dernier de prendre conscience de ses sentiments véritables afin de progresser par lui-même vers son épanouissement.

C'est après un long « counselling » (assistance psychologique au sein d'une institution sociale) et des milliers d'heures passées à travailler dans l'intimité individu en détresse qu'il élabore un certain nombre de convictions personnelles à partir des principes de base de sa théorie (F. Cézar : 2002, p. 26).

Quant au thérapeute, il reflète ou paraphrase les émotions et les idées importantes formulées par le client. Il aide ce dernier à ressentir les émotions impliquées et à s'arrêter aux directions les plus puissantes dans sa recherche de connaissance de soi. Cette thérapie permet de familiariser avec l'alcoolique considéré comme client, de le faire prendre conscience de sa situation et de le montrer que son état mérite d'être changé. Elle permet aussi de voir l'affectivité, la tristesse du client au niveau du «counselling.»  Cependant l'accent n'a pas été mis sur l'environnement du client qui est un facteur non négligeable dans sa prise en charge dans le développement de cette théorie. Pour cela il faut faire appel à la théorie des systèmes pour comprendre la relation existant entre les divers éléments du système y compris l'environnement.

1.2-Théorie des systèmes

La Théorie des systèmes selon Hearn1(*)5, se fonde sur l'hypothèse que la matière, dans toutes ses formes, vivantes ou non vivantes, peut-être considérée comme des systèmes et que les systèmes en tant que tels ont certaines propriétés discrètes qui sont capable d'être étudiées. Les individus, les petits groupes y compris les familles et les organisations complexes comme les quartiers et les communautés, les entités avec lesquelles traite généralement le travail social peuvent être considérés comme des systèmes avec certaines propriétés communes. Pour lui toutes ces entités forment le système social qu'il a défini comme la disposition des personnes selon un certain ordre. La façon dont cette disposition se présente est la structure sociale. Le lien entre le processus social et la structure sociale, est constitué par la fonction. En d'autres termes l'activité générale du système, est le produit du fonctionnement des personnes dans une structure ordonnée. Il considère la famille comme un système social de base.1(*)6

Hearn a insisté sur la disposition des personnes dans la structure sociale et leur fonction, c'est-à-dire la place qu'elles occupent dans cette structure sans pour autant mettre l'accent sur l'interaction entre les personnes constituant cette structure.

Un système social est pour Anderson et Carter (1990), un tout organisé, formé d'éléments qui interagissent de façon distincte à partir de leur interaction avec d'autres entités et qui dure pendant une certaine période de temps1(*)7.

La théorie des systèmes a été élaborée par Ludwig V. Bertalanffy1(*)8 qui est un biologiste, fondateur de la théorie générale des systèmes à travers son oeuvre « général system theory ». Dès 1937, il a présenté le concept de « système ouvert » qui évoluera petit à petit vers la théorie générale des systèmes. Le but de cette théorie était de dégager les principes explicatifs de l'univers considéré comme système, à l'aide desquels on pourrait modéliser la réalité. « Il y a des systèmes partout. » Cela revient à dire que l'on peut observer et reconnaître partout des objets possédant des caractéristiques des systèmes, c'est-à-dire des totalités dont les éléments en interaction dynamique, constituent des ensembles ne pouvant être réduit à la somme de leurs parties.

Le concept de système ouvert, c'est-à-dire le non-déterminisme est indispensable à la compréhension de cette approche. Les systèmes ouverts ont quatre propriétés :

1) Totalité, l'interaction des éléments du système est très forte et une modification de l'un de ses éléments influe sur les autres éléments. Le fameux « Toutes choses égales par ailleurs » est exclu.

2) La non sommativité : Un système n'est pas la somme de ses éléments. Il faut négliger les éléments et s'intéresser à la « gestalt » du système.

3) La rétroaction : Les réactions sont plus complexe que le causalisme positiviste plus réducteur. Rétroaction et circularité seront retenues comme critère d'observation au détriment de la cause de la finalité.

4) Equifinalité : La forme active d'un système sur son environnement est déterminée par la nature même de la recherche et de son équilibre ici et maintenant.

En reprenant Cézar dans son mémoire, Bertalanffy a distingué deux types de systèmes : Les systèmes ouverts et les systèmes fermés : la famille par exemple est un système ouvert et le moteur d'une voiture est un système fermé. La différence entre les deux apparaît dans la réaction spécifique au changement, un système ouvert se prépare au changement.

Tout système ouvert présente trois caractéristiques : structure, fonctionnement et évolution.

- La structure se réfère à l'organisation spatiale des éléments du système. Elle se caractérise par : 1) des frontières qui délimitent le système et le sépare du monde extérieur ; 2) des éléments, qui peuvent être dénombrés, rassemblés par espèces, et dont les interrelations définissent ce système ; 3) des moyens rendant le système apte à recevoir, conserver, traiter l'information ; parmi ces éléments figurent le réseau de communication.

- Le fonctionnement renvoie à la réponse du système grâce aux informations recueillies et traitées par des sorties ou « out put » de conduites à des entrées ou « input » sensoriels. Un de ses traits distinctifs est la nature des relations qui existent entre les différents éléments ainsi que le processus de transaction. Un système ouvert présente toujours un échange cyclique à deux phases qui se règle et se corrige de lui-même. Alors que l'interaction comprend uniquement l'action d'une personne et la réponse d'une autre, le feed-back ou rétroaction renvoie à l'entrée dans le système des informations sur les résultats de l'action.

La transaction consiste en un échange continu de communication entre les individus dans un champ donné. Elle comprend l'action d'une personne, la réponse d'une autre, les réactions que cette réponse induit. Le travailleur social dans son intervention doit prendre conscience des différents systèmes et sous systèmes, des éléments en interactions et leurs caractéristiques. Chaque activité est une « entrée » dans le système qui sera utilisé, intégrée ou rejetée, elle donnera lieu à des « sorties » permettant de voir si cette sortie est conforme au résultat escompté, à l'objectif poursuivi.

- L'évolution est caractérisée par l'intégration, la tension et la stabilité dynamique. L'intégration par opposition à l'addition ; puisqu'il ne s'agit pas de sommation mais de constitution, implique que tout changement dans l'une des relations, des composantes du système provoque un changement dans le système total et dans les composantes eux-mêmes.

La tension ne survient que de façon occasionnelle et résiduelle en tant que facteur de perturbation. La source de tension est multiple : elle peut résider dans la composition de la matière, de l'énergie ou dans les changements d'incompatibilité de structures ; elle peut aussi provenir du fait que des perturbations externes obligent le système à trouver un moyen de traiter ces perturbations. Pour les praticiens du service social, la réduction de la tension constitue souvent un objectif de travail, mais de l'intérêt est accordé à la possibilité de respecter tension et conflit pour faciliter créativité, innovation et changement social.

La stabilité dynamique, c'est-à-dire l'équilibre dans le mouvement, résulte de la combinaison et du réajustement de nombreux équilibres successifs. Cela signifie que les structures et les fonctions d'un système ouvert persistent malgré le changement des éléments du système. Pour se maintenir, le système réagit à tout changement provenant de l'environnement ou de ses éléments par une série de modification d'importance égale et de sens opposé à ce changement ; c'est ce qui est appelé homéostasie ou résistance au changement. Mais pour vivre, le système doit évoluer afin de s'adapter aux modifications internes et externes.

Pour Bertalanffy, l'organisme vivant maintient un déséquilibre appelé l'état stable d'un système ouvert et de se trouver ainsi capable de distribuer des potentiels existants ou « tension » grâce à une activité spontanée ou en réponse à une émission de stimulus ; il avance vers plus d'ordre et d'organisation.

La stabilité dynamique se caractérise par l'équifinalité. Si l'équifinalité du comportement des systèmes ouverts est fondée sur leur indépendance à l'égard des conditions initiales, non seulement des conditions initiales différentes peuvent produire le même résultat final mais les effets peuvent avoir les mêmes causes.

Il parait évident que la théorie humaniste élaboré par A. Maslow et C. Rogers ne permet pas de comprendre le problème de la surconsommation d'alcool dans toute sa globalité. Autrement dit, elle donne qu'une explication fragmentée de ce problème. Pour avoir une compréhension complète de l'alcoolisme la théorie des systèmes est incontournable, celle-ci tient compte de l'apport de chaque élément et leur interaction au sein du système.

La théorie humaniste ne permet pas de comprendre le problème de la surconsommation d'alcool dans sa globalité. Autrement dit elle donne qu'une explication incomplète, fragmentée de l'alcoolisme. La théorie des systèmes donne une explication plus complète en tenant compte des différents éléments ainsi que le type de relation développée au sein du système.

En faisant allusion à l'alcoolique il est un élément du système composé de la famille, l'institution et ses amis. Pour assurer sa prise en charge on doit tenir compte de ces trois sous-systèmes et les types d'interaction développés entre les éléments.

1.3- Approche psychosociale

L'approche psychosociale2(*)0 se réclame de la théorie des systèmes que ce soit pour la collecte des données, la formulation du diagnostic et l'élaboration du plan d'action.

Elle s'adresse à la personne en situation : Celle qui demande de l'aide est perçue dans le contexte de ses interactions et transactions avec son environnement. Celui-ci peut devenir la cible des efforts du travailleur social. Elle est historiquement la première forme du « case work » social et se caractérisa par deux éléments principaux :

a) La prise en compte de l'aspect psychologique et social que comporte chaque cas, c'est-à-dire la personne dans sa situation.

b) L'importance donnée à un diagnostic évaluation à la fois sur les problèmes et les ressources, les points forts et faibles de la personne et de la situation.

Cette approche propose un ensemble de procédés à suivre pour arriver au traitement du client :

- Comprendre le problème du client

- Etablir un diagnostic psychosocial des forces et des faiblesses du client et de sa situation

- Engager le client dans le traitement en structurant un plan d'action (le travailleur social va agir sur la motivation et la résistance du client.)

- Etablir des relations de travail entre le client et le travailleur social (la relation se base surtout sur les attitudes personnelles et les techniques apprises par le travailleur social.)

Etude psychosociale

Recueillir les données nécessaires et les ordonner de façon à ce que s'engage un sens. C'est d'établir l'étude psychosociale du cas, premier objectif de la phase initiale.

La collecte des données reçoit son élan et sa direction de deux sources : le désir du client de parler de ses difficultés, le désir du travailleur social de comprendre comment elles sont produites et quelles sont les capacités disposées pour leur faire face. Cette approche a suggéré de voir au-delà de ce que le client présente comme problème et a mis l'accent sur la compréhension des causes du problème.

Diagnostic évaluation

Le diagnostic évaluation s'appuie sur l'observation, sur la compréhension du problème en situation. Il s'appuie aussi sur les connaissances théoriques, médicales, psychologiques, sociales du travailleur social, sur son expérience personnelle et professionnelle qui lui permettent de donner leur signification aux données recueillies.

Techniques de traitement

a) Traitement direct

Le traitement direct appelé encore psychothérapie, dans celle-ci on agit sur l'individu considéré comme client.

b) Traitement indirect

Dans le traitement indirect ou sociothérapie, le travailleur social intervient sur l'environnement dans lequel se trouve le client.

Deux modèles de traitement sont adoptés à l'APAAC :

Ambulatoire, le patient reçoit les soins en dehors d'un centre hospitalier et est convoqué sur rendez-vous par deux conseillers thérapeutes.

Résidentiel : le traitement est fait dans un centre hospitalier spécialisé où le patient reçoit à domicile de soins au traitement approprié sous la supervision de toute une équipe de spécialistes de différents disciplines.

Contrairement au traitement indirect, à l'APAAC l'accent est mis sur l'aspect psychologique, considérant l'individu comme isolé du reste de la société, L'aspect social est ignoré c'est-à-dire l'environnement immédiat du client ne participe pas dans le processus de traitement. Pour cela l'APAAC suit les étapes suivantes dans ce processus:

Ce processus passe par quatre étapes : Thérapie individuelle, thérapie de groupe, réinsertion et suivi.

- Thérapie individuelle : un conseiller reçoit le client en moyenne une fois par semaine pour l'aider à comprendre le programme des douze (12) étapes, qui constitue la base de traitement, et à sortir de son isolement.

- Thérapie de groupe : Le client apprend, au sein du groupe, à se sentir de plus en plus comme faisant parti intégrante de la société dans laquelle il vit. Il apprend à renforcer sa capacité, à faire face à l'angoisse de l'existence, à se connaître et à s'accepter tel qu'il est vraiment et à développer un sens de responsabilité.

- Réinsertion

Le client est reçu par un thérapeute qui prend le temps de regarder les différents aspects de sa vie, en vue de le réinsérer dans sa famille et dans la société.

- Suivi

Après le traitement, il y a une phase de suivi au cours de la quelle, le client est reçu par son thérapeute pour une évaluation, et si c'est nécessaire, une révision de certains aspects du traitement.

Le programme de réhabilitation utilise d'autres supports pour aider le client dans le processus de traitement tels que :

Les réunions de groupe entre A.A basé sur le programme des douze étapes.

Le parrainage, un ancien alcoolique aide un autre membre à ne pas consommer de l'alcool, à se libérer du besoin de contrôler le comportement de son entourage et à reprendre le contrôle de sa propre vie.

Durée du Traitement

La durée du traitement est de douze mois : thérapie de groupe (30 sessions d'une heure pendant six mois), thérapie individuelle (environ 46 sessions d'une heure pendant six semaines) réinsertion sociale (12 sessions d'une heure pendant six semaines).

Au cours du traitement sont prévus des rencontres ave les proches des clients ; une fois le traitement est terminé, le suivi est assuré par l'assistance continuelle et régulière aux réunions des groupes d'entraide (A.A, parents, amis des dépendants, codépendants anonymes).

On adopte deux modèles de traitement à l'APAAC :

Ambulatoire, le patient reçoit les soins en dehors d'un centre hospitalier et est convoqué sur rendez-vous par deux conseillers thérapeutes.

Résidentiel : le traitement est fait dans un centre hospitalier spécialisé où le patient reçoit à domicile de soins au traitement approprié sous la supervision de toute une équipe de spécialistes de différentes disciplines.

Depuis l'existence de l'association en 1986 jusqu'aujourd'hui, elle reçoit mille clients dont seulement 6% sont traités. Donc le résultat montre que le modèle de traitement indirect utilisé par l'association se révèle inefficace parce qu'il prend en compte uniquement l'aspect psychologique de l'alcoolique. Le modèle adopté par l'institution ne permettent pas l'adaptation des clients parce qu'il concerne uniquement le modèle médical qui se relève insuffisant pour apporter une solution véritable aux problèmes des alcooliques. L'accompagnement à domicile par les travailleurs sociaux n'est pas fait, l'échange avec les membres de la famille du client est manqué. Tous ces manques expliquent le faible pourcentage de clients traités.

Technique de soutien et d'orientation

Les techniques se proposent de soutenir le client et d'orienter son action, tirent leur force et leur importance dans la relation établie entre le client et le travailleur social.

Le travailleur social exprime son intérêt, sa sympathie, sa compréhension, sa confiance dans les capacités du client.

Techniques de réflexion et de compréhension

L'approche psychosociale accorde une grande importance à la prise de conscience par le client, des éléments importants concernant sa situation, sa propre personne et l'histoire de ses conditionnements extérieurs. Les deux techniques peuvent avoir comme résultat la diminution de l'anxiété ou l'accroissement de la confiance en soi.

Le but de cette approche est d'alléger la souffrance et d'améliorer le fonctionnement du système que constitue la personne en situation.

Enfin l'approche psychosociale permet :

- D'établir une bonne relation entre le client et le travailleur social.

- D'identifier les difficultés confrontées par le client.

- D'échanger les informations avec le client.

- De motiver, de conscientiser le client sur son problème.

- De le faire sentir l'importance de changer son état.

Dans cette approche on ne conçoit pas la personne qui reçoit de l'aide en dehors de ses interactions avec l'environnement. Cela est ignoré dans le processus de traitement à l'APAAC. Elle tient compte des ressources du client tandis que les intervenants de l'association les ont niés.

PRECISON CONCEPTUELLE

Le concept est une abstraction, ce n'est pas le phénomène lui-même et il prend sa signification du contexte d'où il est tiré. Il peut changer de sens suivant la façon dont il est considéré. M. Grawitz : p.385.

La conceptualisation est plus qu'une simple définition ou convention terminologique, elle constitue une construction abstraite qui vise à rendre compte du réel. A cet effet, elle ne retient pas tous les aspects de la réalité seulement ce qui exprime l'essentiel du point de vue du chercheur. R. Quivy : p.120

1.4- Précision conceptuelle

Il est important de préciser le sens de quelques concepts utilisés tout au long du travail.

A première vue dans l'expression « prise en charge », on voit le substantif prise qui dérive du verbe prendre.

Selon le Dictionnaire Le Nouveau Petit Robert, cette expression a le sens de prendre quelqu'un sous sa responsabilité, d'assurer son entretien, ses dépenses. Dans ce contexte elle a une connotation financière.

Au sens strict la prise en charge est l'ensemble des procédés des stratégies qu'utilise une personne, une institution pour satisfaire les besoins de quelqu'un ou d'un groupe.

Contrairement à cette définition ; la « prise en charge psychosociale », a-t-il écrit Cézar, c'est le soutient porté au client sur le plan psychosocial dans son processus de traitement, l'adjectif psychosocial est défini dans le Dictionnaire Universel Francophone (Hachette, 1997) comme ce qui est relatif à l'étude des interactions de l'individu dans ses rapports avec la vie sociale. C'est cette définition qui est retenue pour ce travail.

Dans la pratique la prise en charge psychosociale a lieu dans deux domaines d'activités pouvant s'entrelacer : interpréter et intervenir. Interpréter signifie, définir et expliquer les faits sociaux. Dans le détail, il peut s'agir de décrire des activités, d'analyser des réalisations, de caractériser des situations, d'interpréter des opinions, de décrire périodiquement des solutions, de faire des investigations, de représenter les responsables...

Intervenir recouvre toutes les conduites psychologiques : informer, motiver, conseiller, rééquilibrer (fonction du Service Social d'après la méthode unique, modifier, élaborer, orienter, établir des liaisons (fonction de planification sociale et d'investigation sociale d'après la méthode unique), assister, aider (fonction d'assistance du Service Sociale).

La prise en charge psychosociale implique une action guidée par la connaissance des valeurs et les habiletés en vue de l'atteinte des buts spécifiques ; elle rend compte des concepts d'intervention sociale et de potentialisation.

L'intervention sociale est définie par Jules Perron comme une action organisée par des méthodes et des approches développées par le Service Social et qui vise le changement dans la nature des interactions personnes environnements. La focalisation étant pointée sur la relation humaine, personnelle et collective.

La potentialisation, d'après Guitirez (1994) est le processus visant à accroître la capacité personnelle, interpersonnelle ou politique de façon à ce que les individus, les familles et les communautés puissent mener des actions pour améliorer leurs situations.

Etant donné la prise en charge porte sur les alcooliques, il est nécessaire de faire le point sur ce concept. L'alcoolique est une personne qui boit beaucoup d'alcool (Dictionnaire Le Robert, 1998).

Le terme alcoolique désigne un type de personnalité marqué par une faille psychique précoce telle que entraîne à plus ou moins long terme la nécessité impérieuse et irrépréhensible de boire l'alcool, ou la contrainte d'exercer vis-à-vis de la consommation d'alcool une exclusion radicale. (Michèle Monjauze :1999)

Plus loin il est défini par Bailly et Venisse (1994) comme celui qui a perdu la liberté de s'abstenir de l'alcool.

Pour l'OMS, l'alcoolique est un buveur excessif dont la dépendance à l'alcool est telle qu'il présente soit un trouble mental décelable, soit des manifestations affectant la santé mentale, physique, les relations avec autrui et le bon comportement social et économique (Boudeau : 1973). La notion de buveur excessif parait un peu ambiguë parce qu'il y a une différence entre alcoolique et buveur excessif. Ce dernier utilise l'alcool comme : rituel d'intégration, anxiolytique et s'arrête quand il atteint sa dose efficace (Bailly et Venisse : 1994). L'alcoolique ne vit pas seul le plus souvent, d'où l'importance de parler de coalcoolique. Il fait face au problème de tolérance.

Le coalcoolique2(*)1 est celui ou celle qui permet, le plus souvent tout à fait involontairement, que l'alcoolique continue à vivre sa vie personnelle, conjugale et professionnelle sur le même mode : la plupart du temps le coalcoolique est le conjoint, un ascendant ou un descendant, parfois un supérieur hiérarchique ou un collègue. Il soigne l'alcoolique et prend peu à peu à son compte les tâches que l'alcoolique n'est plus en état d'assurer.

On appelle tolérance l'adaptation de l'organisme à une substance et la nécessité pour l'alcoolisque d'augmenter les doses pour obtenir le même effet (Maya Chami : p. 45).

Certaines approches ont considéré l'alcoolisme comme une maladie. Elle se rapporte à toute perturbation survenue dans une ou plusieurs parties du corps, qui se manifeste par le trouble des actes d'un ou plusieurs appareils en entier. 2(*)2

Pour le « Taber's Cyclopedic Medical Dictionary », par maladie il faut entendre un état pathologique du corps qui présente un groupe de signes cliniques, de symptômes et de découverte de laboratoire propre au dit état, conférant aussi à cette partie de l'organisme un caractère unique permettant de différencier d'un autre état normal pathologique.2(*)3

L'individu alcoolique en milieu institutionnel est appelé client en Travail Social. Le client2(*)4 est un individu qui fait face à un problème et qui pour des raisons physiques, psychiques ou sociales ne peut vivre sans aide permanente ou temporaire, dans la société ou la communauté à laquelle il appartient.

L'adaptation est définie par Monique Tremblay comme l'équilibre ou la recherche d'équilibre entre le bien-être interne et externe dans certaines situations données. L'adaptation psychosociale implique donc la présence de l'adaptation à la fois à la réalité interne et à la réalité externe. Il s'agit d'une recherche d'équilibre entre les pulsions, les désirs, les exigences socio-morales et les attentes environnementales. En tant que système elle est une réalité totale qui engage et influence la personnalité individuelle et le tissu social.

Pour qu'il y ait adaptation à un milieu social, il faut que toutes les personnes formant ce milieu aient entre eux un certain dénominateur commun, c'est-à-dire les normes, les modèles, les valeurs et les symboles qui sont partagés par tous, leur permettant de participer aux mêmes identités collectives. En d'autres termes, l'adaptation c'est la standardisation et l'uniformisation des conduites.2(*)5

Enfin il y a le concept de traitement qui est un terme polysémique. Alors Dollard a donné les différentes acceptions de ce terme dans son livre intitulé Toxicomanies : Styles de vie. Pour lui le terme  «t raitement » prend dans son acception propre des sens divers de sorte qu'il est faux de penser, comme le veut la croyance habituelle qui l'associe traditionnellement avec la médecine, qu'il ne se rapporte qu'a cette discipline. Sa valeur sémantique doit etre élargie pour répondre au sens exact du terme. Par référence au Petit Robert, la définition précise du terme désigne « tout comportement a l'égard de quelqu'un et tout acte traduit ce comportement ». Cela peut s'étendre au soin prodigué par quelqu'un (médecine), aux procédés permettant de modifier une matière (industrie), au déroulement systématique des opérations appliquées a de données (informatique), a la rémunération accordée a des employés.

En toxicomanie le terme « traitement » parait être défini comme l'ensemble des comportements effectués a l'égard du toxicomane, ou comme le déroulement des interventions par laquelle on tente de l'aider, eu égard a son problème de psychotrope. C'est cette définition qui est retenue pour ce travail.

CHAPITRE II : ABUS D'ALCOOL: SES CAUSES ESSENTIELLES ET SES EFFETS SUR LES CONSOMMATEURS

La détermination des causes de la toxicomanie représente une question très complexe. Les spécialistes en ont une opinion très divergente.

La plupart des spécialistes affirment que l'alcool représente un moyen pour s'évader ou s'échapper momentanément au stress, quand la tension est devenue trop forte (intervention : 1980, p. 55).

Certains alcooliques boivent de l'alcool pour rechercher un état de bien-être, pour oublier leurs problèmes. D'autres associent leur consommation à des faits magiques. Elle déclenche parfois avec un événement tragique comme la mort de l'un des parents. Ils consomment des boissons alcoolisées pour avoir du sommeil et éprouve du même coup un sentiment intense de plaisir.

L'alcoolisme en tant que phénomène regroupe tous les individus qui font une consommation abusive des boissons alcoolisées. Les causes de leur consommation sont multiples. Il est important de chercher les diverses causes de leur alcoolisme pour pouvoir mieux intervenir sur leur problème et aussi dans le souci d'apporter une meilleure solution en les aidant à sortir de la situation de dépendances physiques et psychiques.

Inévitablement la conduite alcoolique est la conséquence plus ou moins tardive d'une cause profonde. Nombreux sont les facteurs qui sont à l'origine de l'étiologie de l'alcoolisme :

2.1- Facteurs environnementaux

Ces facteurs sont de deux ordres : les facteurs de l'environnement immédiat (la famille d'origine, les amis) et ceux de l'environnement social.

Environnement immédiat

Certains individus qui deviennent alcooliques sont issus des familles alcooliques, cela sous-tend que l'un d'entre eux est un consommateur d'alcool. Donc les individus ont subi l'influence de sa famille.

Environnement social

D'autres deviennent alcooliques selon les personnes qu'ils fréquentent. Fort souvent ceux qui fréquentent les groupes de buveurs des boissons alcoolisées

2.2- Facteurs d'ordre personnel

Les individus ayant une pauvre estime d'eux-mêmes, ont tendance à consommer de l'alcool. Il est similaire pour ceux qui sont aux prises à des problèmes émotionnels comme : la peur, l'anxiété qui ont été associé avec les débuts d'une consommation excessive (Suissa : 1992).

Nombreux sont les personnes qui ont bu d'alcool dans le but de trouver une certaine satisfaction dans l'exécution des travaux exigeant beaucoup d'énergie physique, d'autres pour soulager les maux de l'existence humaine : la douleur, la souffrance et aussi pour transgresser les normes en vigueur dans la société en bravant les interdits sociaux (inceste, viol) ont-t-ils dit Venisse et Bailly (Dépendance et conduite de dépendance).

2.3- Facteurs culturels

Le fait de boire des boissons alcoolisées est lié à la culture des peuples. Il y a des cultures qui encouragent la consommation d'alcool (sociétés viticoles, notamment la France).

L'alcoolisation fait partie en France d'un code de politesse, contraignant pour l'abstinent et d'un rite social global : relations familiales, amicales et professionnelles.

Roland Barthes a écrit à ce sujet : « Le vin est pour la nature française comme un bien qui lui est propre, savoir boire est une technique nationale qui sert à qualifier les français ».

Plus loin dans la revue d'intervention Bibeau et Corin corroborent le point de vue de Suissa en expliquant que les rituels, les lois, les valeurs de certains groupes culturels peuvent encourager un mauvais usage des psychotropes. Pour eux, les usagers peuvent avoir les expériences les plus diverses face à la même substance. Room (1984) a constaté que le taux d'alcoolisme est plus élevé dans le groupe social ou le fait de boire est évalué par la société comme un acte marginal ou asocial.

En jetant un regard sur la société haïtienne, on voit que la consommation d'alcool est enracinée dans notre culture. Les associations traditionnelles (escouade, combite, corvée) qui travaillent la terre ont utilisé le « tafia » et ses produits dérivés (asosi, lanni dous, bwa kochon). L'alcool se sert dans toutes les cérémonies de la vie quotidienne (mariage, funérailles, baptême).

2.4- Poids des publicités

Les publicités faites pour les boissons alcoolisées : «  Rhum barbancourt, kleren lakay, guiness, prestige, wisky wattson » encouragent la consommation d'alcool en faisant savoir que ces boissons peuvent chasser la fatigue et elles sont bonnes pour les personnes déprimées. En Haïti la publicité pour les psychotropes à travers les mass médias n'est pas régentée par une loi. Les publicités donnent une image très attrayante de la consommation d'alcool en général et un caractère hédoniste irrésistible à la vie. En ce sens boire de l'alcool en toute circonstance devenait un leitmotiv. Ces publicités ne soulignent pas les effets néfastes des boissons alcoolisées sur la vie des consommateurs. Dans la lutte contre l'abus d'alcool, l'APAAC offre plusieurs services aux consommateurs qui visent a les sensibiliser contre la surdose d'alcool et sa nocivité. En ce sens l'association offre des services diversifiés à son public cible :

a) Prévention

Elle consiste à informer, faire de la sensibilisation pour les toxicomanes à travers des activités multiples : La publication du livret « Réflexions sur l'alcool et les autres drogues » et de sa version créole « yon ti koze sou alkòl ak dwòg.» Des causeries-débats adressées aux écoles, aux entreprises commerciales et industrielles et à tous les groupements et associations intéressés, des publicités passent sur les ondes de certaines stations de radios. Recueil de poèmes, conception et distribution des matériels de sensibilisation sur la problématique de la drogue.

b) Education

Eduquer et former des groupes spécifiques plus restreints (écoles, parents, pairs), la formation des agents formateurs en prévention et séminaire de formation sur la drogue.

c) Intervention

Intervention communautaire et création de réseaux visant à améliorer le développement d'alternatives pour une amélioration du milieu de vie dans la perspective de limiter le recours aux substances psychotropes

d) Réhabilitation

Elle consiste à aider le client à se réintégrer dans la société, à retrouver considération, l'estime de soi et des autres.

En plus de ces services, l'association dispose d'un centre de documentation et d'une vidéothèque spécialisée sur la problématique de la drogue, où l'on peut consulter des ouvrages, brochures, revues ou visionner des cassettes sur les divers aspects du problème de la toxicomanie. En dépit de la sensibilisation faite par l'association très peu de consommateurs sont touchés par les messages contre l'abus des boissons alcoolisées.

2.5- Lieu de travail

Les facteurs physiques et psychologiques se trouvant dans le milieu de travail peuvent être à l'origine de l'alcoolisme des employés : le bruit, la chaleur, les émanations des substances toxiques incitent à boire des boissons alcoolisées afin de suppléer à la déshydratation et de permettre à l'organisme de se récupérer. La fatigue, la monotonie des taches routinières et l'horaire du travail créent un stress tel que la détente n'est atteinte que par la consommation (Cormier Dollard : p. 57).

Certains individus ont utilisé l'alcool comme remède, anesthésie pour alléger la souffrance et soulager la douleur (Hillemand : 1993).

Freud abonde dans le même sens en écrivant dans son livre Malaise à la culture : « La vie telle nous est imposée est trop dure pour nous, elle nous apporte trop de douleurs, de déceptions, de taches insolubles. Pour la supporter nous ne pouvons pas nous passer des remèdes sédatifs.» En ce sens l'alcool aide les individus à s'en passer de quelques difficultés rencontrées dans leur vie quotidienne qu'ils sont incapables de surmonter seul.

Les recherches étiologiques sur l'alcoolisme2(*)6 ont établi sur les facteurs psychodynamiques et socio-culturels pouvant mener à l'abus d'alcool. Au nombre de ces facteurs, on cite en particulier les expériences infantiles, le sentiment d'infériorité, ainsi que la misère et les échecs d'ordre professionnels. Dans tous ces cas la déviation en l'occurrence l'abus d'alcool apparaît comme la réaction normale du sujet. Même si ce dernier est conscient de ces responsabilités sociales, il peut sous la pression du groupe se livrer à la consommation immodérée d'alcool.

La consommation des boissons alcoolisées surtout par les adolescents s'explique par la liberté des choix des individus, qui s'est accrue de façon extraordinaire en occident a-t-il dit Michel Crozier. Divers mouvements sociaux, tels la liberté sexuelle, la remise en cause du droit des femmes dans la société, le renversement des rapports d'autorité entre les jeunes et les adultes, ont contribué à l'effondrement du mythe de l'autorité traditionnelle. Les valeurs morales et religieuses n'assument pas leur fonction contraignante2(*)7. On assiste à une fuite des valeurs traditionnelles où les enfants acquièrent une grande autonomie trop tôt. Les parents n'ont pratiquement pas de temps pour communiquer avec les enfants, ils sont préoccupés par les activités de la vie quotidienne.

Les facteurs évoqués plus hauts ne sont pas exhaustifs, mais elles sont les causes majeures qui sont à l'origine de l'alcoolisation des personnes. Toutefois on reconnaît que : l'influence du milieu familial, du milieu de travail, la recherche d'une certaine satisfaction, le caractère médicamenteux de l'alcool, la dislocation des familles, la situation de solitude, l'isolement, la frustration et l'insatisfaction personnelle sont les causes essentielles qui sont à l'origine de surconsommation des boissons alcoolisées chez les clients. Quel que soit la cause de leur alcoolisation, l'alcool n'est pas sans effet sur les alcooliques.

La consommation abusive des boissons alcoolisées développe chez les consommateurs des complications de santé au niveau physique, psychique et sociale. Toute affectation de santé d'un être humain nécessite des soins. Pour apporter une solution aux effets néfastes de l'alcool sur la vie des consommateurs, on doit connaître les difficultés de santé qu'il engendre sur le plan bio-psychosociale.

Les alcooliques présentent, beaucoup plus fréquemment que les non alcooliques, des pathologies de l'appareil digestif (du foie, du pancréas surtout, puis de l'estomac et de l'intestin), des troubles cardiovasculaires, des cancers de foie, de l'oesophage et du larynx, des troubles des fonctions reproductrices et endocrines, enfin atteintes du système nerveux. L'alcool peut entraîner la mort du consommateur, Chez l'homme normal à jeun, l'ivresse apparaît au plus tard autour de 100 centimètres cubes d'alcool (1 litre de vin à 10 degrés ou l'équivalent sous quelque forme que ce soit : Apéritif, alcool de fruit etc....). Le consommateur atteint le « coma » à partir de 270 centimètres cubes. Le risque mortel débute avec une prise d'alcool, en une fois, de 350 centimètres cubes correspondant à trois litre et demie de vin à dix degrés (La stupéfiante histoire des drogues : p. 167). Tout cela c'est pour montrer les effets dommageables de l'alcool sur les organes du corps. Une fois les organes sont affectés, le consommateur doit être pris en charge. La prise en charge ne suffit pas ; puisque après avoir traité il continuer à boire de l'alcool parce qu'il fait face souvent au problème de dépendance (L. Nadeau : p. 121).

2.6- Dépendance des alcooliques

Les alcooliques deviennent dépendants de l'alcool ; cette dépendance s'exerce à trois niveaux :

Au niveau psychologique

L'alcool est un produit psychotrope avec des propriétés anxiolytiques, de desinhibition, d'antidépression et d'euphorisant. Il est utilisé comme un liant social par notre société. Cependant certains alcooliques vont s'installer dans une dépendance psychologique de par la fonction alcool-médicament.

Il est possible que la consommation quotidienne d'alcool débouche inévitablement sur le développement d'une dépendance psychologique par rapport à l'alcool. Elle crée l'habitude d'avoir recours aux propriétés euphorisantes et relaxantes du produit a-t-il écrit Nadeau.

Au niveau physique

Le consommateur dans cette phase toxicomaniaque de la maladie commence à connaître des troubles de caractère suscitant des réactions de son entourage ; et il soigne sa dépression nerveuse par l'alcool. Se battant avec lui-même, il développe un mécanisme psychique inconscient : le déni qui devient avec le temps une véritable prison pour lui. A ce stade il est considéré comme un malade. Il vit dans une situation conflictuelle : conflit avec lui-même et son entourage et il a perdu toute son autonomie.

La dépendance physique est définie par Nadeau comme le besoin plus ou moins impérieux de consommer une certaine quantité d'alcool pour assurer l'équilibre de l'organisme, c'est-à-dire pour maintenir le nouvel équilibre biologique que la dépendance physique à engendrer.

Au niveau social

Le malade entre dans une lutte ouverte avec son entourage et les instances sociales vont le rejeter progressivement. Il se sent persécuter par son entourage et devient une menace permanente pour ses familiers, il connaît l'agressivité mutuelle qui engendre la violence.

2.7 - Transgression des lois

Boire une trop grande quantité d'alcool entraîne la perte d'équilibre du consommateur et est à l'origine de nombreuses infractions. Lorsqu'il conduit un véhicule en état d'ébriété ou d'ivresse, il fait des excès de vitesse, brûle des feux rouges. Ce qui pourra entraîner des accidents et coûte la vie non seulement à l'alcoolique mais aussi aux personnes qui l'accompagnent.

2.8- Alcoolisation des femmes enceintes et ses retombées

Les femmes enceintes qui font usage des boissons alcoolisées exposent leur progéniture à des déficiences. L'alcool est un agent tératogène pouvant entraîner des malformations chez les foetus. A un extrême l'observation faite sur les enfants des femmes consommant de l'alcool lors de la grossesse nous montre : un retard mental, un retard dans leur croissance ou une combinaison de ces manifestations.

L'alcool est un produit dangereux pour les individus qui en consomment à l'excès. Cette substance libère ou augmente les appétits, les passions et les désirs, tout en réduisant la sensibilité morale. Le consommateur en état d'ivresse risque de contracter les maladies sexuellement transmissibles parce qu'il ne peut contrôler ses désirs sexuels. L'alcool est à l'origine d'un grand nombre de problèmes sociaux tels que : le crime, le viol, les foyers brisés, la violence domestique. Il enlève à l'usager sa discipline personnelle et sa force (Nadeau : p. 112).

Il est nécessaire pour que tous les buveurs sachent les effets de l'alcool sur leur organisme, leur psychique et sur leur relation avec leur entourage afin qu'ils puissent faire un usage modéré des boissons alcoolisées. Ces effets sont parfois observables, manifesté à travers des conduites anti-sociales, des gestes, atteinte d'un ou des organes du corps.

En plus de ces effets à trois niveaux précités ; l'alcool aurait aussi l'effet psychique d'empêcher les alcooliques de se percevoir tels qu'ils sont, dans ce cas on parle d'apsychognosie. Ils se font remarquer dans leur discours caractérisant par la confusion et par l'absence de cohérence. Cette confusion s'observe dans les générations différentes, ils n'arrivent pas à dissocier leur parenté des autres personnes en développant des relations sexuelles. Elle peut amener à l'inceste.

Les consommateurs abandonnèrent les activités socio-familiales. Ils passèrent plus de temps à boire avec ses amis qu'à vacuer à leurs activités respectives. La surconsommation des boissons alcoolisées entraîne la détérioration de leur vie. Ils négligent fort souvent leur corps et n'accordent pas une trop grande importance à la façon de se vêtir (ibid: p. 169). Les effets de l'alcool sont inhérents à la quantité de boissons consommées et le volume d'eau corporelle ; ils peuvent être doubles :

Aigu : Au point que l'alcool peut provoquer une attitude légère de l'excitation, la perte de la timidité, un ralentissement des réflexes et une dépression à court terme. Ce sont les effets à court terme de l'alcool.

Chronique : l'alcool peut causer des dommages au foie (cirrhose, hépatite et même le cancer du foie). Il est la cause des maladies cardiaques ou la vasodilatation des vaisseaux sanguins, de la peau et des dommages au cerveau tels que la détérioration des tissus du cerveau : perte de mémoire, des réactions dépressives ou des hallucinations jusqu'au delirium tremens. Il affecte aussi les organes sexuels et il diminue la performance sexuelle. Ces dommages sont le fruit d'une longue durée de consommation.

La surdose d'alcool modifie indubitablement le comportement des consommateurs en affectant leur organisme et provoque une maladie parfois incurable. Elle change la nature des relations qu'ils entretiennent avec ses proches. A l'état d'ivresse leur relation avec son entourage est parfois des relations conflictuelles ou une attitude de laisser faire de l'alcoolique qui peuvent déboucher sur son exclusion.

La détermination des causes essentielles de l'alcoolisme ainsi que les effets de l'alcool sur les consommateurs ont une importance majeure dans une prise en charge psychosociale. Ils permettent aux clients de débarrasser des fausses croyances qu'ils ont eu sur les boissons alcoolisées et montrer l'influence des publicités faites pour ces boisons sur les consommateurs. De plus, expliquer aux clients les complications de santé, les troubles comportementaux engendrés par l'abus d'alcool. Par la suite il faut les aider à prendre conscience de leur situation, et l'intérêt de changer leur comportement.

CHAPITRE III : CARACTERISTIQUES ET CLASSIFICATION DES ALCOOLIQUES SELON LEUR CONSOMMATION

Tous les consommateurs d'alcool ne présentent pas les mêmes caractéristiques après avoir pris une dose. Ils se diffèrent quant aux symptômes physiologiques et psychologiques observés. Chacun à sa façon de réagir face à la surdose. Les alcooliques présentent les caractéristiques2(*)8 suivantes :

- Négligence de son apparence c'est-à-dire il ne se baigne pas, son linge est sale

- Changement dans ses fréquentations

- Baisse de ses notes à l'école

- Disparition d'argent et d'autres objets à la maison (radio, bijoux ou autres choses)

- Disparition de son linge et de ses souliers

- Emportement, colère facile et nécessite toujours de se défendre.

- Dissimulation dans ses paroles et dans ses actes.

- Rentrées tardives le soir ou nuits passées hors de la maison.

- Perte d'appétit ou de poids.

- Appétit démesuré, Insomnie

- Réveil tardif aux environs de midi

- Une soif constante l'oblige à ingurgiter des boissons rafraîchissantes en abondance.

- Rougeur des yeux.

Il y a beaucoup d'autres signes, mais ceux qui caractérisent le plus les alcooliques.

Selon Dollard, à côté de ces signes, nombreux sont les critères particuliers permettant de faire une taxonomie des alcooliques : la quantité d'alcool absorbée, la durée de consommation, les symptômes de dépendance physiologiques ou psychologiques, les éléments de la biographie et de leur l'environnement. On distingue plusieurs typologies d'alcooliques à partir de ses critères mentionnés. Pour ce travail on a retenu la classification de Fouquet et celle de Fox et Lyon.

3.1- Classification de Fouquet

Cette classification s'appuie sur les conditions d'apparition et d'expression de l'imprégnation alcoolique. Il distingue trois catégories ainsi nommées et définies :

Alcoolite : Début précoce de la consommation, vers l'âge de dix huit ans, d'où l'établissement d'une tolérance progressive sur une longue période sans intoxication facilement observable. Vers l'âge de 40 à 45 ans, arrivent les premiers signes de décomposition physique et psychologique.

Alcoolose : Alternance de périodes de consommation et d'abstinence accompagnée de troubles psychologiques d'ordre névrotique. Ce sont surtout des buveurs solitaires de spiritueux.

Somalcoolose : Consommation clandestine de tout type d'alcool disponible, faites de périodes d'avidité intempestive qui rapidement le physique par l'instauration d'une dépendance physiologique définitive.

Les suffixes « ite » et « ose » sont ajoutés au mot « alcool » pour en faire une maladie, ou comme il peut y avoir inflammation des bronches.

Pour faire cette classification Fouquet a tenu compte de l'âge, de la durée de consommation, des périodes de rupture et de continuité et la prise de surdose d'alcool.

3.2- Classification de Fox et de Lyon

Ils ont classé également les alcooliques en trois catégories :

Alcooliques primaires : Sujets qui utilisent l'alcool comme un agent pharmacologique magique leur permettant de mieux se conformer à la société.

Alcooliques secondaires : Sujets présentant après une longue période de consommation excessive, une symptomatologie de dépendance physique accompagnée de complications médicales au niveau de divers organes et systèmes. Ils se caractérisent par une vulnérabilité psychologique.

Alcooliques symptomatiques : Individus dont la dépendance à l'égard de l'alcool prend son origine dans une mésadaptation sociale névrotique ou dans une maladie mentale plus sérieuse que le fait de boire cherche à masquer.

L'alcool est un moyen d'intégration selon ces derniers ; il permet aux individus de s'intégrer à un groupe dans la société. La pérennité d'une surconsommation de boissons alcoolisées entraîne la dépendance physique et affecte plusieurs organes du corps.

Dans les deux types de classifications l'accent a été mis sur la durée de consommation qui débouche sur la tolérance ou la dépendance. Les auteurs ont utilisé des appellations différentes pour classifier les alcooliques, mais tous les deux types de classifications comprennent trois catégories chacune.

De plus il y a des niveaux de risque lié à la consommation des boisons alcoolisées. Les types d'alcooliques donnent lieu à des niveaux de risque. C'est un problème majeur que de trancher sur le concept de risque2(*)9 en toxicomanie. Il n'y a pas de définition claire faisant l'unanimité sur cette question, ni d'outils parfaitement sensibles, spécifiques pour le mesurer. Les mesures donnent des indications sur les niveaux de risque et sont des indices servant à évaluer une apparition plus probable de troubles liés aux substances psychoactives, mais ne représentent pas le problème nécessairement existant.

Le niveau de risque réfère à la place où se situe un consommateur sur un continuum allant d'un risque nul à un risque élevé. Les personnes présentant un risque nul sont généralement celles qui ne consomment pas. Un risque faible est habituellement attribué à celles qui consomment socialement, occasionnellement ou selon la posologie prescrite par un médecin quand il s'agit des médicaments psychotropes. Les personnes à risque modéré ou élevé sont celles dont la consommation entraîne des conséquences, correspond à des pratiques particulières ou à une ingestion d'alcool important. Ce sont là des niveaux de risque généraux et il convient d'ajouter le bagage génétique, les facteurs physiologiques ou des contextes sociaux pouvant exacerber ces niveaux de risque associés à la toxicomanie.

Dans cette perspective, l'alcoolisme et la dépendance aux psychotropes représentent une situation extrême dans le continuum de comportement.

On établit des échelles à partir du nombre de verres standard bus par semaine, présentées dans le tableau ci-dessous :

Tableau

GRADATION DU RISQUE,

USAGE D'ALCOOL

Verres standard* par semaine

0

Aucun risque

1-14

Faible risque

15-34

Risque modéré

35 +

Risque élevé

*Verre Standard : Une bouteille de bière de 12 oz (13 g d'alcool) ou un verre de vin de 5 oz (13 g d'alcool)

Il n'est pas toujours facile d'identifier les buveurs à risque, pour cela les instruments de mesure se révèlent d'une importance majeure. Les buveurs à risque sont souvent identifiés grâce à des instruments standardisés en particulier « Le CAGE ». Il comprend quatre questions se rapportant aux comportements, aux sentiments et aux problèmes causés par l'alcool. Les personnes sont identifiées à risque élevé d'avoir des problèmes liés à l'alcool quand elles répondent par l'affirmation à au moins deux questions.

La conduite a risque est lié a la quantité d'alcool bu par la personne et sa fréquence de consommation. Plus elle augmente la quantité de verres, plus le risque est élevé.

Le «CAGE »

C (CUT DOWN) - Avez-vous déjà pensé à diminuer votre consommation ?

A (ANNOYED) - Etes-vous agacé(e) quand quelqu'un critique votre consommation ?

G (GUILTY) - Vous êtes-vous déjà senti(e) mal ou coupable en raison de votre consommation ?

E (EYE-OPENER) - Vous est-il déjà arrivé de boire en vous levant pour calmer vos nerfs ?

CHAPITRE IV : CONSOMMATION D'ALCOOL ET VIOLENCE

DOMESTIQUE

La consommation immodérée des boissons alcoolisées par un membre de la famille est à l'origine de nombreuses violences observées dans le sous système familial. Ces violences sont le lot quotidien des foyers haïtiens. L'alcoolisation d'un membre du foyer le plus souvent le père qui après avoir pris une forte dose, frappe ou gifle sa conjointe, ses enfants. Ces derniers subissent de la violence domestique3(*)0.

La violence domestique désigne toute atteinte à l'intégrité corporelle ou morale d'une personne infligée par une autre personne exploitant sa position dominante dans un rapport de force (Büchner 1998). Elle englobe toute une gamme de comportements violents (violence physique, sexuelle ou psychologique) exercés par un partenaire à l'encontre de l'autre pour le contrôler et maintenir cette emprise. Cette violence s'exerce au sein du foyer familial, les enfants et d'autres membres de la famille sont parfois également concernés.

La violence domestique engendre la violence conjugale qui elle-même revêt plusieurs formes de violences :

4.1- Violence physique au foyer familial

La violence physique est la plus visible, car elle laisse souvent des traces. Le conjoint bat, donne des coups, gifle, étrangle, se sert d'objets, d'armes (couteaux, armes à feu et haches) pour assouvir sa violence. Ces actions peuvent souvent conduire au meurtre et provoquant souvent de graves lésions. Elle peut également s'exercer à l'égard des enfants du couple. En effet le conjoint violent peut faire subir des sévices aux enfants.

4.2- Alcool un corollaire à la violence sexuelle

La violence physique exercée par un partenaire inclut la violence sexuelle.

Les agressions sexuelles : Tout acte de nature sexuelle subit sous la contrainte est une violence. Les attouchements ou autres approches devraient être considérés comme des délits si la personne n'est pas consentante.

L'inceste : Le conjoint ou tout autre membre de la famille peut imposer des relations sexuelles aux enfants de la famille.

4.3- Violence psychologique

Cette violence au sein d'un couple est également intolérable pour la femme qui la subit. Malheureusement, c'est ce genre de violence qui est la plus occultée et, par conséquent la plus difficile à déceler. Les attaques verbales, les humiliations, les menaces, les harcèlements répétés, l'enfermement peut être plus douloureux que les atteintes physiques en ce sens qu'ils perturbent gravement l'équilibre psychologique.

4.4- Violence verbale

Elle consiste à humilier la femme par des messages de mépris, d'intimidation et des propos racistes.

En ce qui concerne les différentes formes de violences évoquées plus haut, le comportement violent affiché par le conjoint alcoolique entraîne souvent le dysfonctionnement familial. Il est relativement facile de déceler les problèmes liés à l'alcoolisme : la séparation, le divorce, la dispute, mauvais traitements des enfants etc. Les femmes sont les principales victimes de ces violences faites par leur conjoint alcoolique, ensuite viennent les enfants.

Il y a un rapport étroit entre la consommation d'alcool et la violence conjugale. Les conséquences psychologiques de ce type de violence sont aussi très nombreuses. Plusieurs recherchent incluent entre autres la dépression, l'anxiété, la perte de l'estime de soi et la confiance en soi. Certaines femmes violentées en viennent à consommer de l'alcool, alors que d'autres ont des idées suicidaires.

La violence est le principe originel de la société a-t-il dit Edgard Morin dans son livre « la Méthode, la vie de la vie. » Pour ce dernier il est impossible d'imaginer une société sans violence. Celle-ci est située au coeur même de la vie sociale, elle est « fondatrice », ce qui veut dire qu'elle n'est pas un aspect contingent de la société, un accident qui rendait la société mauvaise et dont pourrait la débarrasser dans un avenir indéterminé. Elle est inhérente de sorte qu'il n'y a de société que parce qu'il y a de violence. Elle préexiste à la surconsommation d'alcool.

Si la consommation d'alcool est un facteur qui peut avoir une certaine influence sur le comportement violent des hommes, elle ne peut pas être considérée comme une cause majeure de la violence domestique. L'alcoolisme n'est jamais une excuse à la violence et de nombreux hommes qui boivent ne sont pas violents avec leur partenaire.

En Haïti il est difficile de connaître l'ampleur du phénomène de la violence domestique en raison de la nature cachée du problème et de la proportion importante des cas non signalés.

CHAPITRE V : PRESENTATION DE L'INSTITUTION

L'Association pour la Prévention et autres Accoutumances Chimiques est située à Delmas 60 au numéro 9, Musseau. Elle est fondée le 3 novembre 1986 par un groupe de neuf membres parmi lesquels se détache la figure du Père belge Jan Berghamans. Il arriva en Haïti en 1964 et fut l'un des initiateurs du mouvement des alcooliques anonymes. Le centre d'information a été inauguré le 15 du même mois et de la même année. Elle a obtenu le statut d'ONG en septembre 1989. C'est une organisation à but non lucratif qui offre ses services quotidiennement à un nombre croissant d'haïtiens.

Son objectif est de prévenir l'alcoolisme et autres accoutumances chimiques à travers tout le pays.

Au début l'association fonctionna avec un personnel composé de deux membres : un (1) salarié et un (1) volontaire à plein temps. Par la suite avec l'aide de quelques volontaires elle a mis sur pied un service de prévention.

En 2007, l'association compte un effectif de seize (16) employés répartis dans les secteurs suivants :

Réhabilitation : 6 employés

Prévention : 2 agents

Centre de documentation : 8 employés

Parmi les employés il y a (2) deux travailleurs sociaux, (5) cinq psychologues dans l'institution.

Depuis son existence pour arriver aujourd'hui l'APAAC a pu continuer son action dans la communauté avec le concours de ces sections et le même nombre d'employés en dépit des difficultés économiques confrontées.

L'association a eu un centre d'hébergement nommé Jan Berghamans SA dans sa croisade contre la toxicomanie, a pu fournir du premier Juin au 8 décembre 2000 et du 2 mars au 22 juin 2001 plus de 110 séjours grâce à une équipe technique rodée dans l'application d'outils psychologiques et spirituels visant à faire découvrir au patient son potentiel et ses valeurs intrinsèques. Compte tenu des facteurs externes, notamment l'insécurité et le marasme économique, les résultats ont été insuffisants, fragilisant financièrement le centre, le conseil d'administration a mis un terme le 22 juin 2001, le centre est fermé.

Ce centre avait pour mission d'aider la personne atteinte d'alcoolisme ou de toxicomane a découvrir son potentiel et se valeurs intrinseques de facon a redevenir productive au sein de sa famille et dans son milieu environnant grace a l'application d'outils psychologiques et spirituels et reconnus internationalement dans le domaine.

Vu l'affluence des demandes de services et de soins causant une augmentation de son personnel. L'augmentation a été facilitée par le financement de l'USAID en octobre 1988 dans le cadre de son programme de santé.

5.1- Sélection des unités statistiques

Huit alcooliques qui fréquentent l'APAAC servant comme unités statistiques pour ce travail. Ce quota de huit est composé de personnes de deux sexes. Les critères choisis sont l'âge, le sexe, les boissons consommées, les religions des alcooliques. Les individus choisis sont des alcooliques se trouvant à l'APAAC.

Pour trouver ces unités statistiques, on passe un questionnaire contenant trente deux (32) questions, divisé en trois partis :

a) Profil socio-démographique du client

b) Situation des clients par rapport à l'alcoolisme

c) Services offerts

En dernier lieu, les clients sont interrogés sur l'ensemble des questions du questionnaire.

5.2- Pratiques des clients : une résistance à leur traitement

Tableau 1 : Répartition des alcooliques selon le sexe

Sexe

Nombre de répondants

Proportion en pourcentage

Garçons

5

62,5

Filles

3

37,5

Total

8

100

Source : opération de collecte de données dans le cadre du mémoire

A la lumière du tableau 1, les 62,5% représentent les garçons qui sont alcooliques ; les 37,5% représentent les filles alcooliques à l'APAAC. Le pourcentage des garçons est supérieur à celui des filles. La surconsommation d'alcool entre les deux sexes est disproportionnée, les garçons boivent plus de boissons alcoolisées que les filles. Cela s'explique par la disparité entre les deux sexes dans notre société et la perception sociale vis-à-vis des filles qui boivent de l'alcool.

L'explication de l'usage abusif d'alcool par ces individus peut se trouver dans l'étiologie de l'alcoolisme tels que : les expériences de l'enfance comprenant l'autoritarisme des parents et enfants élevés par les parents buveurs, enfants battus, l'échec d'ordre professionnel, l'influence des amis. A ceux-ci peuvent s'ajouter la recherche d'une certaine satisfaction par ces clients en chassant le stress, la timidité, la peur et pour retrouver l'estime de soi. Au cours de cette enquête six (6) d'entre eux ont répondu qu'ils vivent avec des buveurs d'alcool, cinq (5) ont des amis consommant de boissons alcoolisées. Ces données sur les causes évoquées sont exactes. Toutefois le chômage n'est pas une cause évidente parce qu'il y a six (6) d'entre eux qui font une activité qui rapporte de l'argent et ils sont alcooliques. Rechercher les causes s'inscrit dans le cadre d'un diagnostic en Travail social et permet d'avoir une première idée sur le problème du client.

Tableau 2 : Répartition des alcooliques selon l'âge

Groupe d'âge

Nombre de répondants

Proportion en pourcentage

15 - 25 ans

2

25

25 - 35 ans

2

25

35 - 45 ans

2

25

45 ans et +

2

25

total

8

100

Source : opération de collecte de données dans le cadre du mémoire

Pour ce tableau, les 25% représentent l'âge de chacun des groupes soit deux (2) alcooliques ou clients par groupe. C'est un partage équitable des huit (8) clients. On peut déduire qu'il n'y a pas un groupe d'âge pour lequel le risque de faire une consommation excessive des boissons alcoolisées est plus élevé. L'individu peut être alcoolique à n'importe quel âge. L'alcoolisme est un phénomène qui touche simultanément les adolescents et les adultes. Ces données recueillies sur l'âge des clients renforcent la classification de Fouquet qui montre que le début précoce de la consommation commence vers l'âge de dix huit ans. Cet âge se trouve dans la première tranche d'âge de ce tableau. Les consommateurs de tranche d'âges différents ont le même risque d'être alcoolique. Cela signifie qu'il n'y a pas un groupe où la consommation est plus élevée. Contrairement au tableau précédent où le nombre de garçons alcooliques est légèrement supérieur à celui des filles. Les données de ce tableau montrent une équité en nombre des alcooliques suivant des tranches d'âges différents. Cela signifie qu'il n'y a pas un groupe d'âge qui est moins touché par rapport à un autre. Toutes les catégories doivent être senssibilisées par les méfaits de l'alcool.

Graphe 3 : Répartition des alcooliques selon le statut matrimonial

Source : opération de collecte de données dans le cadre du mémoire

A la lumière du graphe 3, les 25% représentent les alcooliques qui sont célibataires, les 37,5% représentent ceux qui sont mariés, les 12,5% représentent un alcoolique placé, les 12,5% représentent un alcoolique divorcé et les 12,5% représentent un alcoolique veuf.

L'écart n'est pas trop grand entre les différents statuts matrimoniaux des clients à l'APAAC. Toutefois les mariés sont plus à consommer de boissons alcoolisées. Donc la consommation ne se fait pas en fonction du statut matrimonial des individus. Elle est plutôt liée aux difficultés de la vie quotidienne, des types de relations développées avec l'environnement et la famille.

Le pourcentage des personnes mariées qui fait une surconsommation d'alcool est plus élevée que les autres statuts matrimoniaux. Cela s'explique par le fait que les couples ayant des enfants ont des responsabilités envers ces derniers et doivent être capables de répondre aux besoins de leur famille ; dans le cas contraire ils peuvent s'adonner à l'alcool pour oublier leur problème. Il est important de voir leur niveau d'étude.

Graphe 4 : Répartition des alcooliques selon le niveau d'étude

Source : opération de collecte de données dans le cadre du mémoire

Selon ce graphe, les 12,5% représentent seulement un (1) alcoolique qui fait son étude primaire, 25% représentent les alcooliques qui font leur étude secondaire et 25% représentent ceux qui font leur étude universitaire. Il y a trois alcooliques parmi les huit qui n'ont aucun niveau d'étude, cependant ils sont des professionnels. Les alcooliques se répartissent de façon inéquitable en ce qui concerne leur niveau d'étude. Il y a égalité entre ceux qui ont le niveau secondaire et universitaire. Il y a plus de clients alcooliques qui ont ces deux niveaux. On peut déduire que le niveau d'étude n'est pas un facteur pouvant diminuer et empêche le risque d'être alcoolique. Malgré il y a d'entre eux qui sont universitaires, ils ne peuvent pas contrôler face à l'alcool. D'après ces données, les individus qui ne font aucune étude sont plus faciles à consommer de l'alcool en excès que ceux qui ont au moins un niveau primaire.

Tableau 5 : Les professions et activités des alcooliques

Profession et activités

Nombre de répondants

Proportion en pourcentage

Comptable

2

25

Commerçante

1

12,5

Gestionnaire

1

12,5

Total

4

50

Source : opération de collecte de données dans le cadre du mémoire

D'après ce tableau, les 25% représentent les comptables qui sont alcooliques, les 12,5% représentent une commerçante qui est alcoolique et l'autre 12,5% représente un gestionnaire qui est alcoolique. Les 50% des alcooliques ont une profession et mènent une activité. L'autre moitié n'a pas de profession. Ceux qui ont une profession, un emploi ou qui font du commerce, boivent de l'alcool en excès pour des raisons divers : pour chasser le stress, pour se détendre, pour combattre la fatigue, le stress et pour avoir plus d'énergie pour faire leur travail. Parmi les huit (8) alcooliques il y a quatre (4) d'entre eux qui n'ont ni aucune profession ni aucune activité rapportant de l'argent. Autrement dit, ils ne travaillent pas. La consommation d'alcool en excès est un remède aux problèmes de la vie quotidienne. En comparant les données de ces deux derniers tableaux, il y a trois clients qui sont illettrés et quatre qui font partie de la population inactive. Un support financier se révèle indispensable dans l'encadrement de ces clients. Il faut les aider à répondre à certains besoins élémentaires pour qu'ils puissent sortir de leur situation d'alcoolisme.

Graphe 6 : Répartition des alcooliques selon la religion

Source : opération de collecte de données dans le cadre du mémoire

En observant ce graphe, les 62,5% représentent les alcooliques qui sont de religion catholique, les 37,5% représentent ceux qui sont de religion protestant. Sur le plan religieux les alcooliques se répartissent en deux : catholiques et protestants. Toutefois le pourcentage d'alcooliques de religion protestant est inférieur à ceux qui sont catholiques. Parmi ces derniers certains ne vont jamais à l'église, d'autres rarement. Le faible pourcentage des protestants s'explique par le fait que cette religion est plus contraignante que la religion catholique. Pour celle-ci la consommation de l'alcool en excès n'est pas un péché tandis que dans l'autre il est interdit aux fidèles de faire l'usage de l'alcool. Donc les 37,5% commettent une désobéissance par rapport aux principes du protestantisme. Les individus, qu'ils soient catholiques ou protestants, peuvent devenir alcooliques. Les protestants qui font une surconsommation d'alcool sont en dissonance sociale. Pour Festinger il y a « dissonance sociale » quand les attitudes et les croyances ne correspondent pas aux comportements exprimés. La personne éprouve de la dysharmonie intérieure qu'elle cherche habituellement à éliminer (Cormier Dollard : p. 126). La religion des personnes est importante pour le diagnostic, pour l'histoire de vie en travail Social qui sont des techniques utilisées pour résoudre un problème. En plus de la religion, la zone de provenance des alcooliques n'est-il pas nécessaire pour les prendre en charge ?

Tableau 7 : Répartition des alcooliques selon la zone de provenance

Zone de provenance

Nombre de répondants

Proportion en pourcentage

Delmas

2

25

Pétion-ville

2

25

Lalue

1

12,5

Nazon

1

12,5

Martissant

1

12,5

Carrefour

1

12,5

Total

8

100

Source : opération de collecte de données dans le cadre du mémoire

A La lumière du septième tableau, le premier 25% représente les alcooliques qui viennent de Delmas, le second 25% représente les clients qui sont originaires de Pétion-Ville, les 12,5% désignent un alcoolique natif de Lalue, les 12,5% représentent un autre qui est originaire de Nazon, les 12,5% représentent un client natif de Martissant, les 12,5 représentent un alcoolique qui est originaire de Carrefour. Les alcooliques proviennent des zones différentes, mais toutes ces zones font partie de la région métropolitaine. La plupart d'entre eux viennent de Delmas et de Pétion-Ville, ces zones ont le même pourcentage. Cela peut s'expliquer par la proximité de ces communes avec l'APAAC qui situait à Delmas 60. Il est plus facile pour les alcooliques qui habitent dans ces zones de fréquenter cette association. Parmi ces alcooliques il n'y a pas un seul individu qui est originaire d'une zone rurale. Donc les personnes originaires du milieu urbain ont plus de chance à devenir alcoolique que celles qui viennent d'un milieu rural. L'environnement du premier milieu exerce une influence considérable sur les individus. Généralement les night club, les discothèques sont situées dans les villes. Pour les autres zones, les individus sont plus éloignés de l'APAAC c'est ce qui fait qu'il y a un plus faible pourcentage par rapport aux zones proches.

Les zones de provenance des alcooliques sont très importantes dans le modèle d'intervention en Travail Social, l'individu n'est pas considéré comme un être isolé, on doit tenir compte de son environnement qui peut être son milieu de vie, sa famille si l'on veut apporter un changement réel. Dans ce modèle on agit à la fois sur le client et sur son environnement. Si on ne tient pas compte de l'environnement du client il est difficile de l'aider à trouver une alternative à son problème. Le lieu d'origine ne constitue pas tout son environnement, il faut voir les lieux fréquentés par les alcooliques.

Tableau 8 : Répartition des alcooliques selon les différents lieux de fréquentation

Lieu de fréquentation

Nombre de répondants

Bal

7

Disco

1

Veille funéraire

2

Communion

3

Mariage

6

Restaurant

1

Source : opération de collecte de données dans le cadre du mémoire

Selon les données de ce tableau, sept (7) alcooliques ont l'habitude d'aller au bal et dans d'autres endroits, un (1) allait au disco, deux (2) ont des pratiques d'aller dans les veilles funéraires, trois (3) clients ont l'habitude d'aller dans les communions, six (6) dans les mariages et un (1) seul au restaurant. Un seul client fréquente plusieurs lieux. Ces différents lieux incitent l'alcoolique à boire. Sept (7) alcooliques sur huit (8) aiment aller au bal, six (6) vont dans les mariages. On peut dire que le bal et le mariage sont les lieux les plus fréquentés par la majorité de ces clients. Ces derniers vont à ces endroits pour se détendre, oublier leurs problèmes. Le fait d'aller dans les communions, les mariages et les veilles funéraires sont culturel dans notre société. Connaître ces informations sur le client se révèle utile pour faire son traitement dans le sens qu'on doit prohiber les clients de fréquenter ces lieux pour qu'ils ne continuent pas à faire un usage abusif des boissons alcoolisées.

Tableau 9 : Encadrement des clients à l'intérieur de l'institution

Encadrement à l'intérieur de l'APAAC

Nombre de répondants

Conseil des intervenants

8

Rendez-vous

8

Rencontre avec la famille du client

2

Source : opération de collecte de données dans le cadre du mémoire

D'après les données du tableau au numéro 9, huit (8) clients reçoivent des conseils de la part des intervenants, tous les huit (8) ont des rendez-vous, deux (2) parmi les huit (8) ont répondu que les intervenants ont des rencontres avec leurs familles.

On donne à tous les clients des rendez-vous, ils ont reçu des conseils de la part des intervenants mais ces derniers ont des rencontres avec la famille de deux d'entre eux seulement. Les intervenants ont ignoré l'environnement immédiat de la plupart des clients ; ils ne considèrent pas l'alcoolique comme un élément faisant parti du sous-système familial. Pour eux l'alcoolisme est considéré comme problème individuel centré sur l'individu.

Les conseils font parti du counselling comme champs d'intervention en Travail social. Le

Counselling consiste à donner des conseils aux individus, groupes et communautés qui sont en difficultés.

Les intervenants ne font pas de rencontre avec la famille de la plupart des clients. Il n'y a pas de communication, d'interaction entre les intervenants et les parents ou famille des alcooliques. La famille est mieux placée pour donner des informations qui peuvent être utiles dans le processus de traitement. L'environnement immédiat des clients doit impliquer dans la prise en charge si les intervenants voulaient apporter de véritables changements au problème de la surconsommation d'alcool.

Tableau 10 : Répartition des alcooliques selon la nature des relations sociales

Nature des relations sociales

Nombre de répondants

Fouettage

5

Parents autoritaires

6

Soumission parentale

6

Source : opération de collecte de données dans le cadre du mémoire

A la lumière du tableau dix, parmi les huit (8) alcooliques il y a cinq (5) qui ont été fouetté par leur parent dès leur enfance, puis il y a six (6) d'entre eux qui ont des parents autoritaires et six (6) qui soumettent à leur parent. Parmi ces derniers trois (3) obéissent quelque fois et les autres soumettent toujours. Certains clients ont des parents autoritaires, ils sont obéissants.

D'autres sont battus et ont des parents autoritaires et ne soumettent pas toujours à ces derniers.

Le fouettage des enfants, l'autoritarisme parental peut être à l'origine de la surconsommation d'alcool chez les clients. Ils entraînent des relations disharmonieuses, conflictuelles entre les clients et les parents ou amis. Le niveau de relation entre eux est très faible et il n'y a presque pas d'interaction au sein de leur famille, les parents ne prennent pas du temps pour parler avec les enfants et les donner des conseils.

L'autoritarisme des parents empêche une relation harmonieuse entre parents et enfants. Cette relation repose sur des rapports de force en battant les enfants et en les exigeant une obéissance aveugle. Une telle relation entraîne tôt ou tard des réactions diverses de la part des enfants parmi lesquelles la prise de surdose d'alcool. Ils boivent pour se libérer du joug des parents inflexibles.

Tableau 11 : Encadrement extra-institutionnel des alcooliques

Encadrement de l'alcoolique à l'extérieur de l'APAAC

Nombre de répondants

Proportion en

Pourcentage

Conseil des parents

3

37,5

Visite à domicile

2

25

Total

5

62,5

Source : opération de collecte de données dans le cadre du mémoire

Il se révèle utile de tenir compte de l'encadrement reçu par les clients dans leur prise en charge. Les 37,5% représentent les clients qui reçoivent des conseils de la part des parents, les 25% représentent ceux que les intervenants ont visité. Il n'y a plus de clients qui ne trouvent pas de conseils et qui ne sont pas visités. Le pourcentage de clients qui est encadré est inférieur à la moitié de ce qui se trouve à l'APAAC. La visite à domicile est très importante en Travail Social, elle fait parti de l'accompagnement social qui se situe dans une approche holistique de la personne.

Malgré l'encadrement des clients par les intervenants sociaux, certains comportements restent inchangés. Ils continuent à fréquenter les lieux où la consommation d'alcool se révèle importante pour la réalisation de la cérémonie. Ces lieux les donnent envie de boire.

Les relations qui existent entre les clients et ses proches se trouvent à l'origine de leur alcoolisation. La plupart d'entre eux ont battu par leurs parents durant leur enfance. A cela s'ajoute l'inflexibilité, l'autoritarisme à outrance de certains parents. Pour libérer de ces contraintes familiales, ils s'adonnent à l'alcool. D'où l'absence d'interaction au sein de la famille.

Certains clients subissent l'influence des parents, amis qui sont de grands consommateurs de boissons alcoolisées. L'influence des proches, la fréquentation des lieux de consommation d'alcool, les relations disharmonieuses développées avec leur entourage constituent une résistance au traitement des clients. En dépit de nombreux efforts consentis par les intervenants de l'APAAC pour aider les clients à sortir de leur situation d'alcoolique, la majorité d'entre eux n'arrive pas à s'abstenir ou boire plus modérément l'alcool.

CONCLUSION

Ce travail permet de saisir l'ampleur du phénomène d'alcoolisme dans la société haïtienne. Ce phénomène touche un grand nombre d'individus et est à la base de certains déséquilibres sociaux. Quant aux causes générant une consommation abusive des boissons alcoolisées, elles sont nombreuses. On peut affirmer à la lumière des données recueillies lors de l'enquête sur les alcooliques, que la surdose de ces boissons est aussi dangereuse que l'usage des drogues dures même si elles se diffèrent par leur effet. Les effets de l'alcool sont plus lents que ceux des drogues comme la marijuana, la cocaïne. Cependant on ne met pas beaucoup d'accent sur la surconsommation d'alcool dans notre société alors que celle-ci continue à faire de nombreuses victimes parmi les consommateurs.

Cette étude a permis de déceler les fausses croyances créées par les traditions et les opinions courantes à propos des effets physiologiques de l'alcool. Contrairement à ce que l'on croit, l'alcool ne rend pas plus actif, il ralentit le fonctionnement du cerveau, diminue les perceptions et les réactions. Il ne réchauffe pas, ce qu'on ressent c'est une sensation de chaleur due à une vasodilatation des vaisseaux de la peau, responsable du rougissement de la figure (APAAC : 1997).

C'est une illusion de croire que la consommation d'alcool est une solution aux problèmes de l'existence humaine. La dépendance de l'alcool est toujours le signe d'un mal être. Il y a toujours une cause à l'origine de la consommation. L'usage immodéré d'alcool a des conséquences néfastes sur la santé physique et mentale des consommateurs et provoque des dommages sur certains organes du corps qui au fil du temps peut entraîner la mort. Il est à l'origine de certains déséquilibres dans la famille. Les alcooliques se focalisent sur l'alcool pendant que leur santé se détériore. En aucun cas, la consommation excessive des boissons alcoolisées ne peut servir de médicament.

Comme toute prise en charge, la prise en charge psychosociale des alcooliques à l'APAAC se fait dans l'objectif de prévenir l'alcoolisme dans tout notre pays, d'encadrer tous les clients qui boivent de l'alcool en excès et de les adapter aux différents milieux de vie (famille, école, travail...) Toutefois la plupart des clients après la prise en charge, n'arrivent ni à s'abstenir de l'alcool ni à s'adapter à la société. Cela peut s'expliquer par l'insuffisance des ressources matérielles : il n'y a pas d'hébergement pour les clients, l'absence de visites domiciliaires qui est très important dans une prise en charge psychosociale et le manque d'assistance financière pour que les clients puissent satisfaire les besoins fondamentaux comme a indiqué Maslow.

Le Travail Social est défini selon l'Université du Québec à Montréal comme une discipline pratique ayant pour objet les problèmes sociaux vécus prioritairement par la classe populaire. Ici la pratique se réfère à l'action, donc il faut intervenir à différents niveaux pour résoudre le problème des clients. Le modèle d'intervention3(*)1se révèle utile pour trouver une solution aux problèmes posés par la consommation d'alcool. Dans ce modèle, on tient compte de l'histoire sociale, de l'environnement et de la famille du client. Tous les sous-systèmes sont concernés parce que le client n'est pas un être isolé, il vit au sein d'une famille ou évolue dans un milieu pour cela on doit agir sur son environnement immédiat. La thérapie familiale peut aider à l'adaptation du client, elle permet non seulement d'identifier les symptômes mais aussi d'établir une relation cordiale entre lui-même et son environnement. Dans ce type d'intervention le thérapeute va modifier le système d'interaction au sein de la famille. L'individu porteur de symptômes ou de comportements indésirables n'est pas considéré comme une victime innocente de la famille, mais comme un membre participant au maintient de la pathologie et du dysfonctionnement du système familial.3(*)2 Pour arriver à l'adaptation des clients il faut une équipe pluridisciplinaire dans l'institution : Médecins, psychologues, psychiatres, sociologues, travailleurs sociaux qui interviennent auprès des clients.

Il ressort des études et travaux effectués durant ces dernières années que la toxicomanie plus spécifiquement l'alcoolisme est un problème de société qui ne va pas disparaître du jour au lendemain comme par enchantement, car les causes du « mal » sont multifactorielles comme n'avons cessé de le dire, et de ce fait trouvent leur origine dans l'environnement social des usagers des drogues comme dans leur développement psychosocial. C'est donc un problème social que nous devons affronter : celui du développement de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte ou du jeune en difficulté dans la société1(*)

Pour prévenir la surconsommation des boissons alcoolisées et réduire et le nombre d'alcooliques, la socialisation des enfants par les agents socialisateurs se révèlent indispensable. On doit aussi améliorer les conditions de vie des individus pour éviter l'usage immodéré d'alcool comme une alternative pour résoudre les problèmes de l'existence humaine.

A côté des interventions faites, des techniques utilisées ; il revient au client de prendre conscience de son état et de manifester le désir de changer son comportement. Aucune transformation n'est possible s'il n'a pas la volonté d'adopter un nouveau comportement.

Malgré les campagnes de sensibilisation sur l'usage abusif des boissons alcoolisées et les conséquences qu'il engendre, la prise en charge faite à l'APAAC, l'alcoolisme reste et demeure un véritable problème dans notre société. Le MSSP qui est responsable de fournir des soins de santé à tous les individus qui ont une pathologie. Quelle est sa contribution dans la lutte contre l'alcoolisme ? Vu le faible pourcentage de clients traités par l'APAAC, ne doit-elle pas réadapter son modèle d'intervention ?

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http://fr.wikipedia.org.wiki/TH%c3%A9orie_dessyst%c3%A8mes_sociaux, 7 juin 2006

* 1-CORMIER Dollard, Toxicomanie : Style de vie, Ed. du Méridien, 1993, pp. 18-22.

2- BELLANGER Jean Luc, la Stupéfiante, Histoire de la drogue, Ed. Mondiales, 1970, pp. 16-19.

3- SOURNIA Jean Charles, Histoire de l'alcoolisme, Ed. Flammarion,1986, pp. 16-22.

* 4- NADEAU Louise, Vivre avec l'alcool, les Editions de l'homme, 1990, pp. 15, 16.

* 5- CORMIER Dollard et al, Prévention primaire et secondaire de la toxicomanie, Edition Méridien 1991, p. 25.

6- BURHIG Martin : Réussir l'insetion, accompagner la reconnaissance sociale, Chronique sociale, 1996, pp. 102-105.

* 7- APAAC, Reflexion sur l'alcool et les autres drogues, Ed. APAAC, 1997, p. 9.

* 8- GERVAIS Yves, la Prévention des toxicomanes chez les adolescents, Ed. l'Harmattant, pp. 38-40.

9- BERNARD Hillemand, l'Alcoolisme, Que sais-je ? 1999.

10- CEZAR Frantz, La prise en charge psychosociale des malades à l'HUEH : limites et enjeux, 2003.

* 11- SUISSA Jacob Amon, Intervention, revue de la cooporation professionnelle des travailleurs sociaux du Québec, conséquences psychosociales de l'Alcoolisme et des Toxicomanes, No 93, Octobre 92, pp. 18-26.

* 12.GODERFROID Joe, Psychologie science humaine et science cognitive, De Boeck Université, 2001, p.594.

13- CORMIER Dollard, op. cit. pp. 48-52.

* 14- CEZAR Frantz , op. cit. p. 16

* 15- PAPALIA, Roland et al, Introduction à la psychologie, Ed. Mc Graw Hill, Québec 1988, p. 593.

* 16- SHULMAN Lawrence, Une technique de Travail Social avec des groupes, Ed. ESF, 197, p. 23.

* 17- DUBOIS, Brenda et al. (cité dans F. Cézar), Social Work : an enpowering profession, Allyn and Bacon, Boston 1996, p. 61.

* 18- http: //fr.wikipedia.org.wiki/TH%c3%A9orie_dessyst%c3%8mes_sociaux, 07/06/2006

* 20- DURANQUET Mathilde, les Approches en Service Social, Edisem, 1991, pp. 38-59.

* 21- Intervention, Revue de la cooperation des travailleurs sociaux au Québec, Santé Mentale un dossier fou, No 80, juin 1998

* 22- MORTIER Raoul, Dictionnaire encyclopédique universel, Grolier, Ltd, Canada 1967, p. 3548

* 23- DAVIS, FA. Taber's cyclopedic (cité par F. Cézar), Medical Dictionnary, F.A, Davis company, USA, 1997, p. 552

* 24- CASTELLANOS Maria. C (cité par F. Cézar). Manual de Trabajo Social, La Pensa Medica Mexicana, Mexico 1962, p. 39

* 25- ROCHER Guy, Introduction à la sociologie générale, l'Action sociale, Tome I, Ed. Hurtubise HMH, Ltée, 1969, p. 130.

* 26- BLUM Rudoff, Dimension sociologique du Travail Social, Edition Centurion, 1970, p.140

* 27- CHAMI Maya, Toxicomanies et intervention sociales, les Edtions ESF, Paris 1987, pp. 78, 79.

* 28- APAAC, op.cit. p.29

* 29- MORISSETTE Pauline, Intervention, Conséquences psychosociales de l'alcoolisme et de la toxicomanie, No 93, Octobre 1992, pp. 57-60.

* 30- Commission saisie du rapport : commission sur l'égalité des chances des hommes et des femmes. Renvoi en commission : Doc 9081 et renvoi no 2608 du 22 mai 2001

* 31- DE ROBERTIS Christina, Méthodologie de l'intervention en Travail social, Ed. bayard, 1995, pp. 83-87.

* 32- ROBERT Bélanger, Leopoldo chagoya, Techniques de thérapie familiale, PUF, 1979, p.8.

33- CHAMI Maya, op. cit. p. 95.






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