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Relations entre OPJ et APJ (Officier de Police judiciaire et Agent de Police Judiciaire ): analyse criminologique de la pratique de l' OPJ debout

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par Albert MUTOMBO NGOY BANZE
Université de Lubumbashi école de criminologie - Diplôme d'études approfondies en criminologie 0000
  

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2.3.4. Conditions de validité des actes posés par les OPJ

Les OPJ appartiennent à la famille judiciaire. Ils constituent le premier chaînon de la répression des infractions qui suppose la découverte du délinquant et de la vérité. La réussite de cette double mission repose sur la police judiciaire.

La police judiciaire est une délégation de la justice et doit présenter les garanties judiciaires. Pour cela, la première condition est la compétence. L'OPJ de la PNC qui nous concerne jouit d'une compétence matérielle générale et d'une compétence territoriale restreinte. C'est pourquoi, il doit prêter serment chaque fois qu'il change de ressort.

La deuxième manière de rendre compte de la validité des actes posés par les OPJ est le serment. C'est le serment qui impose chaque fois que toutes les opérations couchées dans un procès verbal doit obligatoirement se terminer par cette formule : « Je jure que le présent procès-verbal est sincère ».

Sur ce, les OPJ sont des auxiliaires de la justice. Le serment leur est imposé parce que les activités qu'ils exercent sont une opération administrative. De ce fait, ils sont considérés comme des agents de l'exécutif qui participent accessoirement à l'exercice du pouvoir judiciaire, c'est-à-dire à l'administration de la justice (RUBENS, T, 1965 : 67)

Le procès-verbal, sans ce serment, est nul et de nullité absolue. Or, le contenu peut servir à l'administration de la justice. Le serment a son sens certes, mais il ne doit pas être une condition sine qua non.

Signalons aussi que l'usage des violences physiques dans le but d'obtenir l'aveu s'oppose à la validité de l'acte. Cependant, il est admis que les OPJ peuvent exercer certaines activités incompatibles aux fonctions de magistrat. Ils peuvent avoir des relations avec les repris de justice, se déguiser, procéder à des filatures, à des embuscades et même adhérer à une association des malfaiteurs en vue de déjouer leurs plans. (KENGO WA DONDO, 1972 : 40 - 42)

Ces procédés font parties intégrantes de la mission générale qui incombe à la police et à laquelle aucune société ne peut être indifférente quelle que soit la structure politique, sans se vouer elle-même à l'anarchie et à la destruction (BESSON A., 1958 : 133).

Ainsi, la recherche de l'efficacité pousse les OPJ à ne pas respecter le droit fondamental de l'homme. C'est comme la pratique qui consiste à garder à vue un membre de la famille du délinquant afin que ce dernier soit obligé de se présenter. Encore une fois, la recherche de l'efficacité pousse les acteurs à ne pas respecter la dignité humaine. Un innocent est sanctionné à la place d'un sien. Tout se passe comme si la plainte est filiale. La responsabilité est mise au second plan.

Nous ne pouvons pas clôturer cette partie du travail sans parler des agents de l'ordre. Ils sont des auxiliaires de la justice. Dans le cadre de cette recherche, ce sont les Agents de Police Judiciaire qui travaillent sous le commandement de l'OPJ. Ils sont sous ordres et par conséquent, sont censés de les exécuter dans le cadre des activités judiciaires.

C'est dans ce contexte que nous présentons cette recherche qui consiste à montrer comment un APJ se substitue à l'OPJ pour poser les actes en lieu et place de ce dernier. La compétence pour lui n'est pas l'habilitation et la prestation de serment, mais son expérience sur terrain dans la manière de résoudre le conflit, c'est-à-dire de rendre justice pour créer l'harmonie sociétale qui n'est que relative et temporaire.

Quant au serment du procès-verbal, il est officier de police judiciaire debout. Il n'a ni bureau, ni papier, ni bic, il ne dresse pas le PV. , sa finalité est de résoudre le conflit entre les individus et enfin de compte, il trouve sa récompense. Il ne vise pas à obtenir l'aveu, mais la réconciliation, l'arrangement à l'amiable. C'est pourquoi, il doit avoir de l'art et de l'expérience. De cette manière, il échappe au recours à la violence physique. Son plus grand souhait est qu'il arrive à une solution. Ainsi, l'arrestation n'est-elle pas reléguée au second plan. Elle ne peut intervenir qu'en de non compromis entre les deux parties. Dès lors, l'idée de prise en « otage » d'un membre de la famille du délinquant est obnulée par la recherche de la nécessité de son action réconciliatrice.

Quelle synthèse pouvons-nous tirer de ce chapitre ?

Pour comprendre comment l' « APJ » renverse la « hiérarchie » en se substituant à l'« OPJ au regard du travail judiciaire, nous avons mobilisé la police comme « organisation » et les policiers comme « acteurs sociaux ». Sur ce, la manière la mieux indiquée pour les comprendre a été de les contextualiser, une façon pour nous de prendre la distance par rapport aux évidences.

Du point de vue historique, la Police Nationale Congolaise est une organisation fortement hiérarchisée. Elle est militarisée et répond à une logique militaire. Elle est jeune tout en étant vieille. Elle est jeune par sa création juridique et veille par sa composition qui regorge les membres de toutes les forces qu'a connues notre pays. En son sein, nous enregistrons les anciens de la Force Publique, la Gendarmerie, la Garde Civile, la Division Spéciale Présidentielle, les éléments de la Force Armée Zaïroise en général, les factions belligérantes, sans oublier les militaires. Les retraités militaires, les veuves et orphelins de la police. Elle est hybride puisque sur papier, elle tient du militaire et du civil, du professionnel et du non professionnel.

Du point de vue socio-économique, la police évolue dans un contexte guidé par la précarité dominée par le souci de « treizer » c'est-à-dire de capitaliser.

Du point de vue travail judiciaire, la police judiciaire n'est pas l'apanage du seul droit écrit puisque le Droit coutumier en disposait également et s'imposait où celui-là n'était pas d'application. Du reste, la recherche de l'efficacité est un obstacle au respect de la valeur humaine.

Ceci étant, quelles sont les perspectives méthodologiques adaptées et convenables pour recueillir et analyser les données empiriques ?

Cette question est mieux exploitée dans le chapitre qui suit.

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