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Relations entre OPJ et APJ (Officier de Police judiciaire et Agent de Police Judiciaire ): analyse criminologique de la pratique de l' OPJ debout

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par Albert MUTOMBO NGOY BANZE
Université de Lubumbashi école de criminologie - Diplôme d'études approfondies en criminologie 0000
  

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1.2. Justification methodologique

Avant de justifier le choix qui a dicté de mobiliser la méthode ethnographique du type qualitatif et de dégager sa pertinence, il nous parait impérieux de préciser la notion de méthodologie. Celle-ci est un substantif féminin qui désigne une partie de la logique qui étudie les méthodes de divers ordre de connaissances. La méthode, quant à elle, est un substantif féminin étymologiquement construit du grec « methodos » tiré de méta et d'odas qui signifie avec voie. Elle désigne une marche raisonnée, qui l'on suit pour arriver à un but. (AKOUN A., 1974 : 644)

Très large et imprécise, il sera question ici de stigmatiser la méthode de recherche scientifique. MUCCHIELLI distingue à ses propos la méthode et la technique. Il précise que celle-là se veut large et globalisante. Elle est un agencement spécifique de techniques de traitement, appropriées à la résolution d'une problématique de recherche. (2004 : 213)

KIENGEKIENGE R. fait remarquer que l'explication par le chercheur de sa démarche méthodologique rend intelligible les choix qu'il fait dans la construction de l'objet et permet en même temps de soumettre la recherche à la critique scientifique rigoureuse sur la portée et la validité du savoir qu'il construit sur l'objet. (2005 : 17)

Pour nous, la méthode consiste à répondre à la question : « comment concevoir l'objet dont on se livre à l'étude » et les techniques sont les réponses à celle de savoir « comment l'atteindre ».

Les opérations et manipulation techniques nous aident dans la volonté de faire surgir le sens. C'est à ce moment qu'apparaît la spécificité fondamentale des méthodes qualitatives qui s'inscrivent dans le paradigme compréhensif, c'est-à-dire subjectiviste ou interprétatif. (KAUFMAN J.C., 1996 : 23)

Le chercheur doit être capable d'interpréter et d'expliquer les phénomènes à partir des données recueillies. La compréhension n'est qu'un instrument, le but c'est l'explication du social. (1996 : 23)

La méthode qualitative repose sur l'herméneutique. Son fondement épistémologique considère les phénomènes humains comme des phénomènes de sens qui peuvent être compris par un effort spécifique tenant à la fois à la nature humaine de ces phénomènes de sens. Cet effort, MUCCHIELLI A., l'a appelé l' « empathie » (2004 : 213).

Le même auteur conçoit, définitif et précise la visée de la méthode qualitative en ces termes : « elle est une succession d'opération et de manipulation techniques et intellectuelles qu'un chercheur fait subir à un objet ou phénomène humain pour en faire surgir les significations pour lui-même et les autres hommes. (2004 : 212)

Comme nous venons de le démontrer dans le tracé de la recherche, la démarche inductive dicte le choix de la posture méthodologique du type qualitatif et subjectif. A cet effet, agir autrement serait pêché à la règle de contre nature. La recherche qualitative est une forme d'investigation visant l'avancement des connaissances théoriques ou pratiques au sujet d'un phénomène (MUCHIELLI A., 2004 : 193)

Il s'agit d'une approche méthodologique susceptible de produire un savoir criminologique pertinent par l'échange de connaissances entre le chercheur et les acteurs qui vivent la réalité à étudier.

Sa pertinence est justifiée par la logique de la découverte, de l'exploration et de la construction émergente. Pour elle, la conceptualisation de l'objet est toujours, en partie, une affaire de terrain, d'examen in situ, du matériau empirique. (2004 : 196)

Elle permet au chercheur d'aborder le terrain avec des questions volontairement encombrantes, avec des hypothèses formelles, avec des prioris théoriques, auxquels ils n'accordent, toutefois qu'une valeur instrumentale.

En tant que chercheur à la fois observant et observé, elle permet de découvrir les connaissances nouvelles échappant à notre horizon de savoir. Elle permet de rendre compte que les individus participent en permanence à l'édification de la réalité par leurs actions et réactions réciproques, leur manière de voir les choses, leur représentation sociale et interprétation de la vie.

Le choix de la méthode qualitative du type ethnographique a été dicté à la fois par notre formation de base anthropologique et notre profession ainsi que sa pertinence. Cette méthode tire sa source de l'ethnographie. Celle-ci est l'enquête sur le terrain pour l'établissement de monographie. C'est l'étude la plus exhaustive possible d'un groupe social pris comme une totalité. L'ethnographe se veut en quelque sorte le « biographe d'une seule société de petite dimension, ce qui lui permet la construction d'une étude exhaustive (AKOUN A., 1974 : 172 - 173)

Cette méthode présente deux alternatives diamétralement opposées. La première posture est celle où le chercheur mène une recherche dans une communauté qui est différente de la sienne. L'impératif de cette méthode l'oblige à demeurer pendant longtemps dans la communauté pour apprendre la langue de ses membres et avoir l'opportunité de recueillir les données fiables et pertinentes. L'exigence linguistique est un préalable parce que la langue n'est pas seulement un instrument de communication, il est aussi un véhicule du vécu quotidien d'une communauté. La connaissance de la langue du milieu évite le recours à l'informateur avec tout ce qu'il comporte comme danger de déformation et surtout s'il est lié au secret, il ne saura pas se dévoiler. Il s'agit ici d'une enquête menée de l'extérieur par un chercheur étranger que la communauté considère comme « outsider ». Il faut qu'il s'intègre pour qu'il soit « insider ».

La seconde posture est celle où le chercheur mène une étude de l'intérieur, c'est-à-dire il est membre de la communauté dont il étudie. Précisions que le chercheur est un autobiographe, non pas de sa vie, mais plutôt de sa communauté.

La présente recherche épouse cette dernière posture qui pourrait être la mieux indiquée et adaptée ; Le chercheur analyse sa propre communauté. Celle-ci n'est pas à entendre comme une communauté ethnique ou linguistique, mais plutôt comme une communauté professionnelle. Ici, c'est la police qui est prise comme une communauté d'étude avec une organisation particulière qu'il faudra décortiquer.

La première pertinence de cette méthode est qu'elle offre au chercheur les atouts privilégiés de part sa position d'appartenance à la communauté, d'analyser scientifiquement certains faits auxquels un chercheur de l'intérieur ne saura pas facilement approcher, comme ceux liés aux « tabous », «interdits » ou « secret ».

Toute communauté linguistique ou professionnelle a des sujets « interdits » ou « secrets » auxquels on ne touche pas impunément, que l'on soit scientifique ou non. Le chercheur est buté au dilemme de rechercher la réalité à tout prix ou de l'abandonner. C'est le hic ou le noeud de cette recherche. C'est la question de la légitimité même de la recherche sociale appliquée à certains objets.

La police est une organisation liée au principe du secret et dispose d'une déontologie professionnelle. La grille de lecture criminologique mobilisée dans cette recherche de l'acteur social et l'organisation nous a éclairé sur les deux sphères de l'organisation policière. L'une est le cadre de pratiques prescrites ou réglementaires et l'autre de celles dites non prescrites ou non réglementaires. Pour légitimer cette recherche au regard du secret professionnel, l'opportunité nous est offerte de pénétrer le « secret » des pratiques non prescrites pour en décortiquer les intérêts ou avantages à élever aux valeurs de la société. C'est le point focal de cette recherche dont la visée essentielle ne pourra être atteinte que grâce à la position du chercheur et à la pertinence de cette méthode menée de l'intérieur.

Par ailleurs, la censure de la recherche libre ne s'exerce plus au nom de la religion, ou d'une idéologie politique, mais plutôt au nom de l'éthique considérée comme l'ensemble des valeurs d'une société.

C'est ici que nous rejoignons l'idée de SHAKESPIRE qui indique que : « le chercheur est donc appelé sinon à choisir, du moins à composer avec les valeurs de la société qui tendent au maintien du statuquo et celles de la science qui invitent au savoir, à la remise en question des idées reçues ». (1987 : 2007)

Manifestement, cette méthode nous a permis de cerner en tant que chercheur acteur professionnel, les représentations, les logiques, les contradictions et la nature des relations entre « OPJ assis et debout ». Elle rend compte des pratiques observables qui rentrent dans la prescription du champ pénal et celles qui évoluent dans l'ombre comme soutien invisible de celles-là. C'est le champ non réglementaire de régulation des conflits dans le contrôle policier qui est plus intéressant et dont nous avons l'opportunité d'analyser.

Son utilité est la construction d'un savoir scientifique par l'interaction du chercheur avec les participants grâce à l'observation et l'entretien. Elle exige l'adaptation de la recherche aux participants et impose la prise de distance avec l'objet de recherche. Elle exige l'acquisition d' « attitude neuve ». Il s'en faut toutefois, pour qu'un chercheur puisse faire « tabula rasa » de ses connaissances, et se présente à l'écoute de la réalité (MUCCHIELLI A., 2004 : 197) C'est une des manières pour cette méthode de valider la connaissance.

Cette méthode a aussi l'avantage de mettre à notre portée les informations originales très variées et diversifiées. Il faut pour cela, acquérir le « réflexe de la source originale » précise ALBARELLO L., (2004 : 59)

Elle permet non seulement de dégager la pertinence de recueillir des données originales auprès des « OPJ et APJ » dont il s'agit précisément d'épingler les motivations, les représentations mentales qui les animent et le sens qu'ils donnent à leurs pratiques, mais aussi la voie de matérialiser les données et de les manipuler. Cela est réalisé grâce à l'enquête par entretien.

Dans une méthode qualitative, on distingue classiquement la phase de recueil et celle de traitement données. Elles sont développées dans la phase qui suit.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway