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Relations entre OPJ et APJ (Officier de Police judiciaire et Agent de Police Judiciaire ): analyse criminologique de la pratique de l' OPJ debout

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par Albert MUTOMBO NGOY BANZE
Université de Lubumbashi école de criminologie - Diplôme d'études approfondies en criminologie 0000
  

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1.3.2. L'entretien semi-directif

L'opportunité du recours à l'enquête par entretien répond à la logique de la démarche méthodologique du type ethnographique. L'entretien est une communication verbale entre le chercheur et l'acteur participant en vue de récolter les données. Dans le cas d'espèce, il permet de rendre compte du sens et de représentation des pratiques policières échappés à l'observation directe par la participation observation.

L'enquête par entretien permet de recueillir les discours non provoqués ni fabriqués par la question, mais bien construits par le processus interlocutoire, le prolongement d'une expérience concrète ou imaginaire. Il révèle la logique d'une action, son principe de fonctionnement. Il déroule le cours de chose, propose les éléments contenus dans les phénomènes étudiés, leurs composants et non leur contenant, ni leur enveloppe, les rationalités propres aux acteurs, celles à partir desquelles ils se meuvent dans un espace social, et non pas ce qui les détermine à se mouvoir dans cet espace social. Quant aux résultats visés, il ne prend pas en charge le pourquoi, mais fait apparaître le processus et le « comment ». (BLANCHET A. et GOTMAN A., 1992 : 40 - 41)

Ainsi, l'entretien peut aussi consister en la méthode centrale d'une recherche criminologique dans la mesure où l'objet même de la recherche est constitué par les représentations sociales du champ pénal. (KAMINSKI D., 2005 : 64) Il se prête particulièrement à l'analyse du fonctionnement de la police. Il permet de dégager les contradictions fonctionnelles de la police comme organisation.

L'entretien peut être administré à un individu. Il est dans ce cas individuel. Il peut être aussi administré directement à un groupe d'acteurs participants bien sélectionnés. C'est l'entretien collectif.

Par ailleurs, l'entretien peut être directif, non directif ou semi - directif. L'entretien est dit « directif lorsque le participant de la recherche réagit d'une manière dirigée. Il est limité dans un cadre bien déterminé qui l'oriente. Ce type d'entretien restreint la marque de liberté de l'acteur et son point de vue. Il réagit au questionnement du chercheur selon un cadre bien tracé. Il implique une grille des questions bien établies. A l'antipode de cette limite, il a l'avantage de produire les données précises et voulues. Dans les entrevues, l'acteur est guidé. Il est « non directif » lorsque le chercheur laisse une grande marge de liberté aux acteurs de produire un discours au regard du questionnement. Le chercheur peut poser une seule question qui concerne l'objet de recherche pour que le participant y réagisse. A titre, illustratif, l'on demandera au participant d'expliquer la pratique d'OPJ debout. L'auteur n'est limité que par l'objet de recherche. Il peut même aller au-delà pour livrer des connaissances pertinentes auxquelles le chercheur ne s'attendait pas. L'avantage c'est la découverte. La non directivité ne signifie pas le dialogue à sens unique. Le chercheur intervient toujours, mais le moins possible, pour raison de précision et d'éclaircissement. Selon notre avis, nous pensons qu'il est convenant à la recherche qui approche l'objet par la grille de l'acteur social.

L'entretien est semi-directif lorsqu'elle est une juste moyenne entre les deux précédents. Il est directif puisqu'il impose une grille d'entretien qui fixe le cadre. Mais, il présente comme avantage la construction des stéréotypes d'ancrage qui se dégagent dans le corpus du travail. C'est la grille thématique d'entretien façonnée par le chercheur qui préside à la construction du corpus. L'avantage est dans le chef du chercheur de viser les données bien cadrées et bien précises. Sous cet angle, cette grille limite la marge de liberté et y enferme les acteurs. Il est aussi non directif puisque les acteurs ont cette marge de liberté de réagir à travers la grille. Il ne s'agit pas de questions fermées, mais ouvertes pour solliciter les points de vue, les avis et les opinions sur leurs pratiques.

La prédilection de cette recherche a comme inclinaison, l'entretien semi directif que nous trouvons le mieux indiqué au regard de l'objet sous-étude. Non seulement ce type d'entretien nous fournit des données bien cadrées, mais aussi, il fixe les limites de l'acteur et les contourne. A ce sujet, le chercheur demande à l'acteur à la fin de l'entretien s'il y a les points qui restent obscurs ou qui n'ont pas été développés.

Sur terrain, il nous est arrivé que certains acteurs nous fixaient eux-mêmes un rendez-vous pour approfondir l'entretien. Dans ce cas, ils ont la grande manoeuvre de liberté et d'expression. L'entretien suivant est un atout pour enrichir le précédent. D'autres acteurs par contre, s'estimaient satisfaits du contenu de l'entretien puisque l'objet était censé bien épuiser.

La pertinence de cette technique est qu'elle se veut une enquête de terrain qui vient en complément à l'observation directe. Il enrichit les données de l'observation et ouvre au chercheur une piste de découverte de nouvelles connaissances. Il permet de dénicher et de décortiquer certains faits ayant échappé à l'observation directe ou « pure » ou encore « in situ ».

Cette observation est limitée au champ visuel du chercheur qui ne peut être que partiel. C'est pourquoi, la construction scientifique est partielle. Elle est limitée à la vision du chercheur.

Il est important de rappeler que cette limite, de l'observation directe est corrigée par l'entretien qui l'enrichit. L'observation implique deux stratégies. Elle peut être utilisée par un chercheur de l'extérieur tout comme de l'intérieur. De l'extérieur, le chercheur est un « outsider ». Il vise l'observation et la participation devient une stratégie et un moyen d'acquisition de connaissance. C'est l'observation participante. L'inverse se produit lorsqu'on est chercheur acteur professionnel. Il analyse sa communauté de l'intérieur. C'est la participation observation. Il est participant, l'observation est suscitée par l'intérêt de recherche. Il entre sur le terrain par le camouflage qui offre une position privilégie pour récolter les données.

Le participant -observant est un dilemme. Comment prendre la distance entre la participation et l'observation ? Cette question sera analysée dans la phase portant l'éthique de cette recherche. Néanmoins, le recours à l'observation « indirecte » est une manière de prendre distance.

Il sied de retenir que les deux observations se soutiennent. L'observation directe est la voie directe d'entrée de connaissance tandis que celle dite indirecte la précise, l'enrichit et lui donne le sens. L'observation « pure » ou « directe » complétée par l'entretien semi-directif et la documentation qui sont les observations indirectes. Ainsi, parait-il évident que la recherche sous-étude a mobilisé l'observation « directe » et « indirecte » sous leurs formes particulières à savoir : la participation observation, l'entretien semi-directif et la documentation. Comment avons-nous exploité cette dernière technique ?

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery