WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Relations entre OPJ et APJ (Officier de Police judiciaire et Agent de Police Judiciaire ): analyse criminologique de la pratique de l' OPJ debout

( Télécharger le fichier original )
par Albert MUTOMBO NGOY BANZE
Université de Lubumbashi école de criminologie - Diplôme d'études approfondies en criminologie 0000
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

IV. LES « ATOUTS ET LES BOULES » MOBILISES PAR LES POLICIERS « APJ - OPJ »

Les atouts constituent les manoeuvres ou les ressources tandis que les « Boules » traduisent les stratégies.

4.1. LES « ATOUTS »

L' « OPJ » dans le cadre de son travail judiciaire, mobilise d'abord le cadre juridique c'est-à-dire, la loi et la procédure pénales. C'est la loi des « autres » qui lui permet de qualifier les faits en vue d'incriminer les impliqués. Ce cadre juridique est un atout persuasif par son caractère répressif. La menace de la peine pèse sur les impliqués et les amènent à la négociation pour que le dossier se clôture à la police.

Mobilisant ce cadre, il recourt aux normes sociales voire aussi religieuses pour réguler les conflits. L' « OPJ » comme « APJ » se substituent en « pasteur » pour prodiguer des conseils, amener la partie plaignante à accorder le pardon au concerné. Enfin, une fois la réconciliation terminée, il se déshabille de la soutane pastorale pour porter la toge du juge en sanctionnant les impliqués par l'amende transactionnelle. C'est ainsi qu'à défaut de l'amende, l'OPJ sollicite les biens à gager, sinon, il recourt à l' « amigo » cachot qui est un instrument de « treizabilité ».

Mobilisant ces deux cadres (normes juridiques et sociales), il a la manoeuvre selon les enjeux en présence, de transformer le « un-quatre » en pénal et vice versa.

Quant à l' « APJ », c'est celui qui arrête les impliqués et les achemine à l' « OPJ » pour l'audition. Il participe à toute la scène de traitement de dossier. Il arrive aussi que l' « OPJ » lui demande conseil. Lorsqu'il ne trouve pas son compte, il applique dans l'ombre la fonction de l' « OPJ » parce qu'il en a l'expérience. C'est dans ce cadre qu'il est appelé « OPJ debout ». Il s'investit non pas seulement en « OPJ » mais aussi selon les circonstances en « magistrat » parce qu'il s'estime maître du terrain et de l'action publique, en « juge de paix » par son caractère conciliatif ou de médiateur, en « législateur » parce qu'il invente aussi ses propres lois, en « Etat » puisqu'il s'institue à la police qui est le miroir de l'Etat, aussi, il se paie lui-même à partir des différentes perceptions découlant de sa pratique.

Les deux acteurs font la campagne contre les instances judiciaires, à l'occurrence le Parquet et le Tribunal en présentant leur faille et le risque de perte d'argent et de temps pour les deux parties. Pour l'auteur, il a le risque d'être étiqueté « délinquant » et d'être condamné. Pour le requérant de la justice, l' « OPJ » comme l' « APJ » évoque les dépenses en argent et en temps, ainsi que les pesants ou les méandres de la justice.

A propos des méandres de la justice VINKE Pierre indique ce qui suit :

« la justice est pauvre, la population est pauvre. Le coût de la justice pour un citoyen est inabordable et la pauvreté du système lui-même est abyssale » (2006 : 21)

Pour renchérir cette réflexion, la pensée de Jean Didier KALOMBO tombe à point en stigmatisant ce qui suit :

« la justice, principe qui exige le respect du Droit et de l'équité n'est qu'un vain mot pour la population démunie et affamée » (2006 : 28)

Profitant de l'ignorance et de la pauvreté de la population, les deux acteurs utilisent l'art de persuasion afin d'amener les deux parties en conflit sur un terrain d'entente derrière lequel se trouve implanté le décor de « treizalité ».

Ainsi, la « treizalité » appelée aussi « treize », « treizage » ou « treizalisation », est une finalité et l'arrangement à l'amiable ou la négociation ou encore plus la médiation sont des moyens ou des ressources pour mieux « treizer » puisque les acteurs se trouvent dans un contexte de précarité qui guide leur pratique.

La majorité de la population vit grâce à l'économie de la débrouille. Elle est appelée à exercer ces activités chaque jour puisque vivant au taux du jour comme les policiers. C'est pourquoi, dans ce contexte, la justice est appliquée et adaptée à chaque circonstance. C'est ainsi qu'au problème courant, il arrive aussi que les populations proposent des solutions se substituant à la loi. Il en est de même concernant la pratique judiciaire par la police.

Au regard de la justice populaire, Jean Didier KALOMBO illustre ce qui suit :

«  Lors du décès d'un conjoint, l'épouse est toujours traitée de sorcière et perd tous ses droits. Un voleur une fois arrêté, n'est jamais présenté devant la justice. C'est la population qui tranche et il arrive qu'il soit brûlé vif.

Par manque de confiance en la justice et par ignorance, la population recourt à la justice populaire. La pauvreté favorise le non respect de la loi « ventre affamé n'a point d'oreille ». Conclut l'auteur. » (2006 : 29)

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille