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Gorbatchev et la politique soviétique 1985-1991

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par Kouassi Roger DJANGO
Université de Bouaké - Master I histoire 2010
  

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CHAPITRE I : L'ORGANISATION POLITIQUE ET

ADMINISTRATIVE DE L'URSS

Après la seconde guerre mondiale, le système soviétique connut une évolution très rapide. Ce système qui était basé sur une doctrine politique communiste fondé sur la dictature du prolétariat, la domination d'un parti le PCUS et une économie planifiée a séduit bons nombres de pays. Mais au fil des années ce modèle connaitra des difficultés dans sa mise en oeuvre. L'analyse de la politique et de l'organisation de son administration nous permettra de mieux cerner les problèmes rencontrés.

I-LA SITUATION POLITIQUE DE L'URSS

Le blocage de la politique soviétique peut se percevoir aussi bien sur le plan national qu'international.

1- Au plan intérieur

Pendant les années de gestion du pouvoir de Khrouchtchev (1953-1964), Brejnev avait approuvé la dénonciation de la dictature de Staline, la réhabilitation des victimes des purges10(*)et la libéralisation limitée de la vie politique et intellectuelle soviétique. Mais dès que Brejnev accède au pouvoir, il fait arrêter les reformes entamées par Khrouchtchev et reprend la réhabilitation insidieuse de Staline. Il va étouffer progressivement la liberté d'expression des intellectuels. La police politique (le KGB) se voit octroyer des pouvoirs de contrôles et de répression accrus et perfectionnés contre toutes formes de dissidences. Brejnev s'entoure de membres permanents (apparatchiks) du PCUS et son pouvoir devient une véritable gérontocratie. Il maintient les privilèges de ces membres permanents qui forment son appui politique. Ce gouvernement d'hommes âgés entraîne toute la politique soviétique sur une pente conservatrice.

Durant les années 1970, Brejnev consolida sa position dominante au sein des instances dirigeantes. Pendant ces années passées à la tête de l'URSS, toute sa politique intérieure sera axée sur sa personne. Il cumule les fonctions de chef de l'Etat, de chef de gouvernement, des armées et de Secrétaire Général du PCUS. Brejnev finit par être l'homme le plus décoré de l'URSS, son oeuvre écrite était éditée plusieurs fois et son nom auréolé de louanges. Il revient donc au bon vieux temps du stalinisme. En 1977, Brejnev et son équipe adoptent une conception du pouvoir, dans laquelle le PCUS joue le « rôle dirigeant»11(*). Le PCUS est donc le moteur du fonctionnement de la vie politique soviétique. C'est le PCUS qui prend à toutes les échelles les décisions du pays. Toute cette situation intérieure reflète bien l'image du système soviétique à l'extérieure.

2- Au plan international

Lorsque Brejnev arrive au pouvoir, la puissance soviétique semblait moins solide dans l'arène internationale. L'URSS était confrontée par une crise interne et externe. L'Union Soviétique était très en retard sur les Etats -Unis. Elle ne pouvait plus se lancer dans une course à la conquête de l'espace. Les succès initiaux de la course à l'espace furent éclipsés car l'URSS est dans l'incapacité d'envoyer un cosmonaute sur la lune comme les Etats -Unis.

Ainsi envers les satellites Est-européens, la position adoptée par les dirigeants soviétiques est marquée par la doctrine Brejnev ou la doctrine de la souveraineté limitée qui veut que Moscou se mêle des affaires intérieures des pays membres du bloc socialiste lorsque les intérêts de l'URSS sont menacés. C'est dans cette perspective que les troupes du Pacte de Varsovie interviennent en 1968 en Tchécoslovaquie contre le printemps de Prague pour rétablir un ordre favorable aux soviétiques, lorsque le tchécoslovaque Alexandre Dubcek a tenté de procéder à une libéralisation de son pays qui aurait pu gagner les autres Etats du bloc communiste. C'est ainsi qu'ils remplacèrent le gouvernement par des hommes dévoués à l'Union Soviétique. Cette intervention brutale marqua pour deux décennies les limites de l'autonomie que Moscou laissait à ses satellites. Brejnev est par ailleurs soucieux de défendre et même d'étendre le bloc socialiste comme c'est le cas dans les années 1970 notamment en Afrique, en Asie et en Amérique Latine.

En effet, dans les années 1970 on assiste à un repli américain après la guerre du Vietnam. Battus et traumatisés au Vietnam, les Etats-Unis traversent donc une crise de confiance et limitent leurs interventions à l'extérieur. Cette crise de confiance intervient pendant la présidence du démocrate Jimmy Carter élu en 1976. A cette période s'ouvre une période d'hésitation pour la diplomatie Américaine. D'abord le scandale Watergate qui avait obligé le président Nixon à démissionner en 1974. A cela s'ajoute le retrait sans victoire, ni gloire au Vietnam. Toute l'Amérique souffre de cette défaite du Vietnam. Les vétérans de la guerre sont mal accueillis par la population. Ce sont des soldats de l'échec et de la défaite. Ils sont rejetés de partout et par tous les Américains. Le doute de l'Administration Américaine va encore s'accentuer avec la prise d'otages des membres de l'ambassade américaine à Téhéran en 1979. Pendant cette période leur allié, le Shah est renversé par une révolution islamique menée par l'ayatollah Khomeiny.

Tous ces faits mettront les Etats-Unis dans le doute et la voie sera libre pour l'expansion du communisme dans le monde. C'est ainsi que Brejnev va en profiter pour étendre et défendre le bloc communiste partout. Cette expansion se fera soit directement soit par pays interposés. L'URSS appuie donc tous les pays qui sont proches d'elle idéologiquement.

En Afrique, la décolonisation profite à l'instauration du communisme car elle est constituée d'Etats économiquement faibles et politiquement instables. L'indépendance de ces pays est récente et les pouvoirs sont fragiles.

En Amérique Latine, le désengagement américain laisse le champ libre aux forces révolutionnaires qui parviennent parfois à prendre le pouvoir. C'est le cas en 1979 dans l'île de la Grenade, mais aussi au Nicaragua où le dictateur Somoza, abandonné par les Etats-Unis, est renversé par une révolution de type marxiste menée par les Sandinistes de Daniel Ortega.

En Asie, l'URSS porte son soutien au Vietnam communiste réunifié depuis 1975. Les soviétiques envahissent l'Afghanistan en 1979 pour soutenir le Parti Communiste Afghan.

Mais il faut noter que Brejnev n'a pas eu une politique agressive seulement. Il a opté aussi pour la détente des relations Est-ouest dans le but de refaire le retard de l'URSS sur les Etats Unis. C'est ainsi qu'il signe en 1968 le traité de non prolifération des armes nucléaires. On entend par la non prolifération des armes nucléaires l'augmentation du nombre d'Etats possédant ces armes. « Le but des deux superpuissances est de préserver au maximum leur monopole sur cette arme (et donc leur supériorité). Mais cette politique sera inaugurée par la visite du président américain Richard Nixon à Moscou en mai 1972 et la signature à cette occasion de l'accord SALT I sur la limitation des armes stratégiques. Ils se mettent d'accord pour limiter leur production de certains types d'armes (missiles intercontinentaux à longue portée pouvant atteindre leurs territoires, les ICBM). Ce traité SALT I est suivi en 1979 d'un second accord SALT II visant à poursuivre ces limitations. Le point culminant de la détente fut la signature de l'acte final d'Helsinki en 1975 entre l'URSS et l'ensemble des européens et Nord américains qui consacrent quelques principes. »12(*)

Le premier principe donne satisfaction aux Soviétiques en garantissant l'inviolabilité des frontières européennes. Les frontières issues de 1945 sont donc acceptées, en contrepartie les Soviétiques acceptent que les Etats participant respectent les droits de l'homme et les libertés fondamentales y compris de conscience et religieuses.

Le second principe devait favoriser la coopération entre Etats sur l'économie, la science, la technique. Malgré les différents traités, la période correspond à une augmentation considérable des armements, en particulier pour l'URSS avec une volonté de rattraper son retard. On assiste donc à une course aux armements non plus sur les quantités d'armements parfois limités, mais sur leurs capacités. Par exemple, si le nombre de missiles est désormais limité, on construit des missiles à tête multiples c'est-à-dire contenant plusieurs nucléaires. L'URSS à partir de 1980 commence à tester de nouveaux missiles de moyenne portée qu'elle veut installer en Europe : les SS 20.

La réplique américaine avec le président Ronald Reagan est immédiate. « Il décide alors une forte augmentation des dépenses militaires et prend des mesures pour contrer les Soviétiques notamment avec l'installation en Europe de l'Ouest de fusées Pershing II missiles de croisière susceptible d'atteindre le territoire soviétique en 1981.A cette situation de bataille des euromissiles en Europe, il faut mentionner l'envahissement de l'Afghanistan par les soviétiques en 1979 ce qui fait que le sénat américain ne ratifie pas les SALT II. »13(*) L'invasion de l'Afghanistan marque le retour des tensions entre les deux superpuissances. La situation reste tendue entre les deux jusqu'en 1983 où le président américain Ronald Reagan annonce l'Initiative de Défense Stratégique (IDS). Il s'agit en effet d'installer des satellites visant à réaliser un bouclier spatial destiné à protéger le territoire américain en détruisant en vol, grâce à un réseau de canons à lasers placés sur orbites tous les missiles provenant des bases de l'adversaire. Toute cette volonté de l'URSS de se hisser au même niveau que les Occidentaux n'a pu se réaliser à cause de son système administratif lourd.

* 10 Les purges consistaient à une élimination drastique des personnes qui ont trahi .Ceux-ci ne méritaient plus leur appartenance au parti, la perte de l'affiliation dans l'élite faisait non seulement perdre des avantages sociaux essentiels, par exemple pour les fonctionnaires tout espoir d'avancement, mais souvent la liberté ou la vie.

* 11 F, benoît, 1977, L'URSS et la cei depuis 1945, seuil, p.47

* 12 M. malia, 1995, L tragédie soviétique : Histoire du socialisme en Russie 1917- 1991, Edition Seuil, p.473-475

* 13 M. malia, 1995, op cit. p.500

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams