WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Pluralité des institutions internationales et droit de l'environnement du Burkina Faso

( Télécharger le fichier original )
par Rodrigue NION
Université de Limoges - Master en Droit International et Comparé de l'Environnement 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE 2 : MANQUE D'UNITÉ DES SOURCES INTERNATIONALES

Le DIE est un droit fragmentaire. Les institutions internationales le sont encore plus sur la scène internationale. Ce trait caractéristique des acteurs internationaux va les accompagner au plan national. Ce qui rend difficile la coordination de leurs activités aggravé par des crises de rivalité qui naissent entre eux.

SECTION I : MANQUE DE COORDINATION

« Trop de lois tuent la loi », déclarait Jacques CHIRAC le 19 mai 1995 à l'Assemblée Nationale française. Les institutions internationales ne semblent pas l'avoir compris puisque leurs interventions au Faso ont engendré une prolifération normative et institutionnelle, assortie d'incohérences.

§1-Inflation normative et structurelle

Le seul exemple de la lutte contre la désertification suffit à illustrer cette inflation. La CCD a engendré l'adoption du Plan d'Action National de Lutte Contre la Désertification (PAN/LCD). Agenda 21 s'est traduit au Burkina par le Programme d'Action National pour l'Environnement (PANE) qui comporte le Programme Cadre de Gestion des Terroir (PCGT). Un sous - programme d'appui est conçu : Programme National de Gestion de l'Information sur le Milieu (PNGIM). Le CILSS intervient avec son Plan Action Sous-régionale de Lutte contre la Désertification en Afrique de l'Ouest et au Tchad (PASR-AO), l'UA avec son initiative environnement du NEPAD, la CEDEAO et l'UEMOA proclament chacune leur politique commune de l'environnement. Le Japon brandit son « Guide Technique pour l'Établissement de Projet des Mesures de Lutte contre la Désertification ». Le Mali et la Cote d'Ivoire revendiquent respectivement le Projet de Gestion Participative des Ressources Naturelles et de la Faune (GEPRENAF) et le Partenariat pour l'Amélioration de la Gestion des Écosystèmes Nationaux (PAGEN)...

Sur le plan national, diverses autres institutions internationales ont appuyé l'adoption de la Politique Forestière, les Textes d'Orientation de la Décentralisation (TOD), la Lettre de Politique de Développement Rural Décentralisé, le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP), le Plan National d'Aménagement des Forêts (PNAF), le Plan National de Foresterie Villageoise (PNFV)... À tous ceux-ci, il faut ajouter les Codes Forestier, Minier, Pastoral, de l'Environnement, de Santé, les lois diverses sur la gestion de l'eau, des ressources naturelles, de la faune, de la biodiversité...

Pour un maire d'une commune rurale quelconque, qui doit décider de la classification d'une forêt ou qui veut élaborer son plan de lutte contre la désertification, il lui est quasiment impossible de remonter tous ces instruments juridiques, dont il pourrait ignorer l'existence de certains, qui se recoupent et se contredisent par endroit. Il sera plutôt tenté de décider sur avis simple de ses

collaborateurs, rendant caduc ce labyrinthe normatif qui a vocation à s'appliquer à lui. Et ce à juste titre, car « quand la loi bavarde, le citoyen ne lui prête plus qu'une oreille distraite » [45].

La situation n'est pas non plus meilleure au plan institutionnel. En effet, chacun de ces instruments cités plus haut a engendré un remaniement institutionnel qui s'est soldé par des extensions de compétences ou de nouvelles apparitions. Les conflits de compétences et la lourdeur administrative s'en suivent. Il suffit d'examiner la législation portant création de la Commission Nationale d'Aménagement du Territoire (CNAT) [46] et du Comité National d'Aménagement des Foret (CNAF) pour s'en convaincre. La composition de ces deux institutions est pratiquement identique et les attributions du CNAF sont inclues dans celles de la CNAT. Il n'est alors pas étonnant que des incohérences tachent la lutte environnementale.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon