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Nomadisme: avantages et inconvénients

( Télécharger le fichier original )
par Kouamé Stéphane Alexis Koffi
Institut national Félix Houphouët Boigny de Yamoussoukro (école supérieure d'agronomie ) - Ingénieur des techniques agricoles 2008
  

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INTRODUCTION

Le système d'élevage est l'ensemble des techniques et des pratiques mises en oeuvre par une communauté pour faire exploiter dans un espace donné des ressources végétales par les animaux, en tenant compte de ses objectifs et de ses contraintes. Ces multiples techniques et pratiques sont fonction de la disponibilité de l'espace et des organisations sociales. Parmi ceux-ci nous comptons des déplacements d'éleveurs désignés sous le nom de nomadisme.

Dans cette optique, ce thème nous interpelle à savoir :<< Le nomadisme : avantages et inconvénients>>.

Notre travail consistera à mettre en exergue les généralités sur le nomadisme, les causes et les conséquences puis d'éventuelles solutions.

I. GENERALITES

1-1 Définitions

Les définitions données aux termes "pastoralisme", "transhumance" ou "agro-pastoralisme" "nomadisme", sont très variables et renvoient, selon les cas, à des systèmes ou des pratiques d'élevage. La présentation des différentes définitions relatives au fonctionnement des systèmes de production, et a fortiori des systèmes d'exploitation des ressources permet de comprendre ce qu'est le nomadisme. Nous avons donc proposé les définitions suivantes :

Ø Pastoralisme

Le terme "pastoralisme" fait référence aux modes de conduite des troupeaux sur pâturage naturel, et donc aux systèmes où l'élevage est pratiqué de manière extensive avec peu de matériel, sans pratiques de cultures fourragères. Il s'agit d'une forme d'élevage en troupeaux, composés de différentes espèces (bovins, ovins, caprins, camelins, ânes, chevaux), mélangées ou non. Le mode d'alimentation constitue la référence principale : le pastoralisme correspond à une exploitation extensive des pâturages naturels entraînant des déplacements d'ampleur variable. Il n'exclut pas la mise en place de cultures fourragères comme appoint pour l'alimentation du troupeau. Les différents types de pastoralisme sont décrits en fonction de la mobilité de l'habitat, de la présence ou non d'activités agricoles et, bien sûr, des systèmes d'élevage pratiqués :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Tableau1 : Les différents types de nomadisme

 

Nomades

Semi-sédentaires

sédentaires

Mobilité de l'habitat

Pas d'habitat fixe permanent

Habitat fixe occupé une partie de l'année

Habitat fixe pour la majeure partie de la famille

Mobilité de la famille

Toute la famille suit le troupeau

Toute la famille suit le troupeau

Une partie de la famille suit le troupeau, voire le bouvier

Activité agricole

Marginale

Oui

oui

Intégration Agri/élevage

 

Si oui, Agro-pastoralisme

Si oui, Agro-pastoralisme

Déplacement du troupeau

Rotation de pâturage à l'intérieur d'un terroir (ou petite transhumance)- Trois grands types de transhumance ; cf. ci-dessous

* : Une zone "agro-pastorale" est une région où les deux activités existent sans préciser si elles sont pratiquées au sein des mêmes unités de production.

La sédentarisation : Ce terme est parfois utilisé pour décrire un processus d'évolution et d'adaptation des populations nomades qui réduisent l'amplitude de leurs déplacements et incluent des pratiques agricoles dans leurs activités.

Ø Agro-pastoralisme

La coexistence entre activités agricoles et activités pastorales peut avoir lieu à différentes échelles : pays, région, "village", unité de production. A chacune de ces échelles, différents niveaux d'intégration de ces activités existent avec des incidences foncières spécifiques.

Ø Transhumance

La transhumance fait référence à une pratique de "déplacement des troupeaux, saisonnier, pendulaire, selon des parcours bien précis, répétés chaque année". Elle existe sous diverses modalités et au sein de différents types de systèmes d'élevage pastoral. En fonction des objectifs donnés par les éleveurs, trois types de transhumance sont identifiés :

 La transhumance saisonnière dont l'objectif principal réside dans la recherche de pâturages et d'eau ;

 La transhumance laitière qui vise des objectifs commerciaux (recherche des marchés pour l'écoulement du lait) ;

 La transhumance de métissage, moins répandue, qui permet le croisement du cheptel zébu avec du bétail trypanotolérant et une migration des troupeaux vers des zones infestées de glossines.

Ø Nomadisme

Déplacement acyclique des troupeaux et des campements au hasard des orages et des jonchées de verdure qui les suivent (Capot Rey) dans les territoires très vastes dont l'usage est réglé par la coutume ou par la force. C'est le déplacement de tout un groupe avec bétail et personne.

Les animaux sont choisis en fonction de leur résistance à la privation de l'eau, de leur rusticité et leur aptitude au déplacement.

Les pasteurs nomades n'ont pas d'habitats fixes permanant et toute la famille suit les déplacements du troupeau, parfois sur de longues distances (des centaines de kilomètre). Ils se déplacent à la tête de troupeau, considérables pour certains, dont ils ne sont pas toujours propriétaire mais gardien. Ils mènent une existence apparemment instables : Ils se déplacent en permanence et les déplacements se font traditionnellement à dos d'âne et de plus en plus avec des petites charrettes. Le bétail se déplace d'un point d'eau à l'autre, utilisant les marigots, les rivières, les fleuves et les puits. Du fait de cette mobilité, les nomades pratiques peu d'activité agricole voire aucune.

Ils avaient dans le passé une réputation de guerriers ou de pillards ; ils sont eux-mêmes sous la perpétuelle menace de sécheresse ou d'épidémie qui peuvent à tout moment décimés des troupeaux entiers. L'habitat des nomades est généralement fait de huttes à armature souple de bois, couverte de natte tressée à base de tige de mil et d'herbe de brousse. C'est le « gallé », nom qui désigne à la fois habitation et à la famille qui y habite.

Malgré d'importants déplacements, et parfois des changements de milieu, les nomades ont toujours conservé le même mode de vie, et vécu de production de leur troupeau ; les pasteurs forcés de changer de mode de vie après disparition de leur troupeau tentent de reprendre leur vie nomade après avoir reconstituer leur cheptel.

II. CAUSES DU NOMADISME

Les causes du nomadisme sont multiples dont certaines sont liées au milieu physique (climat et types de végétation) et d'autres aux structures et organisations sociales.

-La zone exploitée par un troupeau ne peut continuer à servir à son entretien et que l'éleveur ne peut sur place palier cette détérioration, les animaux doivent être déplacés ;

-L'insuffisance du disponible fourrager et celle des ressources en eau (sont les causes les plus fréquentes) ;

-Occupation temporaire du domaine pâturable par les cultures ou les crues des fleuves ;

-Pullulation d'insectes et de parasites : glossine, vectrices trypanosomes par exemple;

-La sécheresse grave

III. DIFFERENTS TYPES DE NOMADISME

Malgré leur apparence désordonnée, les déplacements des éleveurs répondent à une logique fondamentale : gérer au mieux les ressources alimentaires des régions complémentaires.

On distingue alors le nomadisme apériodique, le nomadisme à déplacement périodique et les semi-nomades.

3.1. Nomadisme apériodique

Les déplacements semblent être effectués au hasard, sans que l'on ne puisse discerner de circuit particulier. C'est le cas des nomades en zone désertique. Un cas particulier de nomadisme apériodique est celui de l'émigration qui désigne le déplacement souvent définitif (l'exode) de tout un groupe d'une région vers une autre.

Ce déplacement peut être lointain, et durer plusieurs siècles : les Mbororo ont migré vers le sud, colonisant le plateau de l'Adamaoua au Cameroun au siècle dernier, fuyant la peste bovine et la répression coloniale, dans un vaste mouvement qui peut les mener du Niger jusqu'en République centrafricaine.

3.2. Nomadisme à déplacement périodique

Ils se déplacent d'une zone à une autre, sans conserver les mêmes campements d'une année à l'autre. Les Saït Arba par exemple, passent la saison des pluies à Ghardaïa, dans le Sahara, et l'été à Oran, sur la côte méditerranéenne. Certains parcourent près de 2400Km par an.

3.3. Semi-nomadisme

Les semi-nomades se déplacent à une habitation fixe ou temporaire. Les Mbororo du plateau de l'Adamaoua(Cameroun), par exemple descendent dans la plaine d'inondation de la Ndop en saison sèche abandonnant leurs cases d'hivernage sur le plateau.

IV. CONSEQUENCES DU NOMADISME

4-1. Avantages

L'animal représente un facteur de production, car il permet de valoriser les ressources végétales inutiles par l'homme et de tirer profit de parcours ayant une faible valeur agricole. Il permet aussi d'améliorer des systèmes de cultures par ses déjections et de son travail. Outre ce rôle général qui est le fondement de l'élevage dans les régions chaudes, l'élevage permet d'intensifier l'Agriculture :

-C'est une source de fumier ;

-L'énergie animale (port, transport, traction...) rend de multiples services à l'agriculteur nomade ;

-Il valorise les résidus agricoles en les consommant

-Il permet d'éviter les surcharges et surpâturages qui conduisent à une détérioration progressive des pâturages et finalement à sa disparition et à la désertification ;

-Le nomadisme permet la mise en repos de certaines zones, favorise la constitution de réserve de pâturage utilisable pendant les périodes les plus sévères et qu'on laisse se reformer pendant la saison des pluies suivantes ;

-Les modes d'exploitation des ressources permet le maintien des activités de l'élevage dans ces milieux difficiles ;

-Les animaux nomades sont responsables de la désertification et disparition des arbres du fait de leur goût prononcé par les fourrages ligneux ;

-Les nomades ou semi-nomades sont contraints à se sédentariser : la sécheresse décimant leurs troupeaux, ne leur permet plus de vivre de l'élevage seul. Ils sont obligés de cultiver des céréales pour pouvoir se nourrir. Leur troupeau devient un outil de défrichement et de fertilisation. Cela permet des rendements élevés sans provoquer l'épuisement du sol ;

4-2. Inconvénients

-Agents de propagation de maladies : Introduction et réintroduction de maladies n'ayant jamais été signalées ou déjà éradiquer dans une région par les mouvements du bétail ;

-Source de conflits souvent violents entre éleveurs et agriculteurs, ou entre grands propriétaires et paysans sans terre ;  

-Le déplacement des animaux entraine une baisse de la productivité en viande, en lait etc. ;

-Les traces des animaux occasionnés par leur passage favorise l'érosion des sols ;

-Baisse de la mortalité du bétail ;

-Les animaux errant provoquent des dégâts aux cultures que le propriétaire de l'animal doit indemniser.

-Les droits de divagation et de vaines pâtures perturbent les calendriers culturaux ;

-Les agriculteurs ne peuvent pas établir de rotation de parcelles qui représentent au mieux leur état de fertilité, car ils sont contraints à cultiver dans des blocs ;

-Le développement des cultures de contre saison est gêné.

V. SOLUTIONS AUX BESOINS DES NOMADES

· Organiser l'espace pastoral :

-négocier et réglementer les droits d'utilisation des pâturages par les éleveurs et les agriculteurs ;

-les forages de faible débit sont préférables aux gros, qui entrainent des concentrations de bétail excessives ;

-mieux valoriser les forages, en développant les productions fourragères à proximité ;

-aménager les zones pastorales permettant une exploitation rationnelle des pâturages.

· Organiser les voies de la commercialisation des produits de l'élevage par l'aménagement des pistes à bétail avec points d'eau et pâturages de secours dans les zones agricoles.

· Mieux gérer les résidus de récolte souvent sous-exploités en zones agricoles.

· Fournir une assistance technique aux pasteurs qui se sédentarisent, et ne disposent pas des moyens et de connaissances nécessaires pour devenir agriculteurs. Les pouvoirs publics ont longtemps cherché à inciter les nomades à se sédentariser.

Tous ces points constituent les éléments d'une politique de l'élevage qui, pour être cohérente, doit tenir compte notamment de la diversité des systèmes d'élevage en zone pastorale, et de leurs particularités.

CONCLUSION

A la fin de notre analyse, nous pouvons retenir que les techniques pratiquées dans les systèmes d'élevage qui ont plusieurs causes. Cela entrainera des conséquences aussi bien positives que négatives. Pour ce qui concerne le nomadisme, l'organisation sociale régie par la coutume des communautés, l'environnement physique, sont les facteurs les plus importants de ce phénomène.

Au vue de tout ce qui précède, nous pensons qu'il est important pour l'éleveur de gérer de manière rationnelle tous les éléments intervenant dans le nomadisme afin d'en tirer profit.

BIBLIOGRAPHIE

Ø J .PAGOT ; 1985. l'élevage en pays tropicaux, ministère de la coopération. Édition G P Maisonneuve & Larose, P 451

Ø Mémento de l'agronome, Ministère de la coopération

Ø Philippe LHOSTE, Vincent DOLLE, Jacques ROUSSEAU, Dominique SOLTNER, 1993.Manuel de zootechnie des régions chaudes, les systèmes d'élevage. Collection précis d'élevage Ministère de la coopération.

P288

Ø R. RIVIERE ,1977. Manuel d'alimentation des ruminants domestiques en milieu tropical 520






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