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Les effets de la disparition des organismes publics d'appui financier et de la libéralisation des filières sur le monde agricole dans la région de l'ouest Cameroun

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par Innocent MANFOUO FOUNTONG NAMEKONG
Université de Dschang (faculté d'agronomie et des sciences agricoles ) - Master of science en agribusiness management 2012
  

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ABSTRACT

The main objective of this work is to see how far the disengagement of support government bodies and the liberalization of some sectors have had an impact on the agricultural world in the West region of Cameroon. More precisely, this thesis aims at analyzing the performance of agricultural activities in the region from 1980 to 2000; determine the contribution of cooperatives to the supervision of producers; lastly the behavior of farmers before and after the liberalization. To attain these goals, 30 coffee farmers were interviewed based on their seniority and experiences as farmers. The data collected were statistically analyzed with Excel and SPSS software, and the student test for paired samples was used. What emerges from this work is that the liberalization has had a major impact on the averages of quantities produced and the quantities of inputs used by farmers. Hence the need for an increased competitiveness of our crops by improving access to inputs and an organization of markets.

CHAPITRE 1
INTRODUCTION GENERALE

1.1. CONTEXTE DE L'ETUDE

L'agriculture domine la plupart des économies dans l'Afrique subsaharienne, représentant 30 à 50% du produit intérieur brut (PIB), et des gains dus aux échanges avec l'étranger. Le secteur est également la plus grande source d'emploi et représente un gagne- pain pour plus de deux tiers de la population. Par conséquent, un secteur agricole fort et en évolution est indispensable pour le développement économique, et aussi pour stimuler et soutenir la croissance des industries qui lui sont associées (FAO, 2005)

Ces vingt dernières années, la plupart des pays de l'Afrique sub-saharienne ont assisté à des restructurations fondamentales de leurs économies, subissant une transformation dynamique du fait qu'elles sont passées d'une économie centralisée à une économie tournée vers les marchés. Des marchés, des taux de change, et des taux d'intérêt ont été libéralisés. Les restrictions commerciales ont été supprimées. Le monopole de l'Etat en ce qui concerne l'exportation et l'importation ont été démantelés. De nombreuses industries d'Etat ont été privatisées. Les services du gouvernement ont été décentralisés et réduits. Des investissements dans le secteur privé ont été encouragés (FAO ; 2006)

Grâce à ces reformes politiques et économiques, beaucoup d'économies dans les années 90 ont assisté à une croissance annuelle de trois pour cent et plus. Cependant, dans de nombreux pays, cette croissance n'a pas été suivie par une augmentation du revenu per capita. La pauvreté est toujours très répandue et plus des deux tiers de la population des pays de l'Afrique sub-saharienne survivent avec moins d'un dollar par jour.

Ainsi, d'après le rapport sur le développement dans le monde 2008, le taux de pauvreté dans les zones rurales de l'Afrique Subsaharienne s'établissait à 82% en 2001.L'Afrique est à la traîne pour la plupart des objectifs de développement pour le millénaire(ODM)1. C'est pourquoi la région et son développement sont une priorité pour la

1 Réduire l'extrême pauvreté ; Assurer l'éducation primaire pour tous ; Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes ; Réduire la mortalité infantile ; Améliorer la santé maternelle ; Combattre le VIH/Sida, le paludisme et d'autres maladies ; Assurer un environnement durable ; Mettre en place un partenariat mondial pour le développement.

communauté internationale. L'une des principales raisons qui explique le retard pris par l'Afrique par rapport aux autres régions est la sous-performance de son agriculture, qui représente 30% du produit intérieur brut(PIB) et emploie 75% de la population (Commission Pour l'Afrique 2005). Notons à cet effet que pour que l'Afrique puisse atteindre les ODM, il faut développer son agriculture car, la situation de celle-ci est souvent considérée comme peu performante [Banque mondiale (2007), Inter Academy Council (2004)].Vu donc le poids qu'occupe l'agriculture dans les pays africains, toute politique de développement visant à l'amélioration des conditions de vie des pauvres passe par des efforts pour améliorer la productivité agricole .Ces efforts doivent être concentrés en priorité vers le monde rural. En effet, le rôle de l'agriculture en matière de réduction de la pauvreté est lié au poids important qu'a ce secteur aussi bien sur la consommation que sur la production et les revenus (Mellor, 2000).

En Afrique, le secteur des cultures d'exportation a connu d'importantes mutations ces dernières années. Au milieu des années 80, l'achat, la transformation et l'exportation de produits de base étaient presque exclusivement contrôlés par des offices de commercialisation. Nombre d'entre eux jouaient également un rôle important dans la fourniture souvent à crédit d'intrants aux agriculteurs. Aujourd'hui, à l'approche du prochain millénaire, les offices à caractère monopolistique sont davantage l'exception que la règle. Certains d'entre eux ont été supprimés, d'autres continuent de fonctionner mais ne résistent généralement pas à la concurrence du secteur privé tandis que d'autres ont été transformés en associations sectorielles à vocation non commerciale servant à des fins de promotion et de régulation.

La libéralisation du secteur des cultures d'exportation est un important volet de la plupart des programmes d'ajustement structurel en Afrique sub-saharienne. Sa mise en oeuvre et le rythme auquel elle a été menée ont beaucoup varié d'un pays à l'autre mais aucun système public de commercialisation des exportations n'a sans doute échappé au phénomène

Il y est indiqué que, dans le cadre de l'ajustement structurel, la commercialisation des cultures de rentes s'est déroulée selon l'un des quatre schémas suivants: désengagement rapide de l'Etat sans véritable planification; désengagement progressif de l'Etat du secteur des achats, de l'exportation et de la transformation des produits agricoles; libéralisation des achats mais maintien d'un contrôle de l'Etat sur les exportations; et réforme relativement limitée, les

cultures de rentes restant soumises à un système de commercialisation unique (Shepherd et Stefano, 1999).

La crise économique qui a frappé le continent africain à partir de la fin des années 80 n'a pas épargné le Cameroun. Les performances économiques de la décennie précédente 1975-1985 ne laissaient pourtant rien augurer de tel. Le Produit Intérieur Brut (PIB) évoluait vers une tendance haussière de façon à atteindre 15% de croissance annuelle en 1981. La hausse des exportations du fait du boom pétrolier avait maintenu la balance commerciale en excédent jusqu'en 1985 ; toutefois à la suite de plusieurs facteurs endogènes et exogènes le Cameroun va rentrer dans une phase de turbulence économique.

Cette période de crise a été marquée par trois faits majeurs : la chute des prix aux producteurs, la libéralisation de la filière et l'arrêt des subventions par l'État et les coopératives. Ainsi, la libéralisation a supprimé le monopole exercé jusque là par les coopératives sur la production caféière. Les effets pervers de la dévaluation ont induit un abandon progressif des cultures du fait de la cherté des intrants (Kamga, 2001).

Les systèmes de cultures de la province Ouest-Cameroun ont alors connu une évolution assez rapide. Plusieurs personnes ayant perdu leur emploi, auxquelles se sont ajoutés des jeunes déscolarisés, sont rentrées au village à cause des difficultés rencontrées en ville. Face aux aléas des cultures d'exportation, chacun a cherché à devenir maraîcher pour survivre.

Les producteurs privés d'encadrement et encore insuffisamment organisés pouvaient difficilement défendre leurs intérêts. En contribuant à la baisse de la rémunération des planteurs suite à l'arrêt des subventions étatiques, la détérioration de la qualité des produits et la décote qui en résulte sur le marché mondial, la libéralisation a également pénalisé la professionnalisation de l'agriculture (Hatcheu, 2006)

Au-delà de toutes ces difficultés, c'est le démantèlement des structures locales d'encadrement des paysans qui constitue l'obstacle majeur à la professionnalisation de l'agriculture camerounaise. La libéralisation totale des filières exportatrices s'est traduite par une certaine tentative pernicieuse de couper le cordon ombilical liant les principales coopératives agricoles et les producteurs. Avec l'arrivée des acheteurs privés et des courtiers en développement plus soucieux de faire fortune et assurer leur leadership que de garantir la rémunération des producteurs, les coopératives ont perdu leur capacité d'encadrement des producteurs et de soutien du développement régional. On sait en effet que l'UCCAO par

exemple doit sa puissance et sa performance d'antan à la force de quelques une de ses coopératives membre.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci