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Variabilité climatique et gestion des ressources naturelles. Cas de la forêt classée et réserve partielle de faune de Gonse au Burkina Faso

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par T. Bakari SANKARA
Université de Ouagadougou - Maà®trise en géographie (master ) 2010
  

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BURKINA FASO

Unité - Progrès - Justice

MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS
SECONDAIRE ET SUPERIEUR
(MESS)

UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
(UO)

UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE
EN SCIENCES HUMAINES
(UFR/SH)

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

Dr Lassane YAMEOGO
Maître assistant

Pr Tanga Pierre ZOUNGRANA
Maître de conférences

MEMOIRE DE MAITRISE

Option : Géographie Rurale
Thème :

VARIABILITE CLIMATIQUE ET GESTION DES RESSOURCES
NATURELLES: CAS DE LA FORET CLASSEE ET RESERVE PARTIELLE
DE FAUNE DE GONSE

PRESENTE ET SOUTENU PAR:

SANKARA Tanguessingnon Bakari

SOUS LA CO-DIRECTION DE :

ANNEE ACADEMIQUE 2010-2011

49049.70Age

A gilon père SAXIAWA Wañoko Womain Sa~am ;

A ma mere D~IGVEgilDE Ouagabamba ;

A mes reres, swurs, parents et amis ;

A tous ceuc qui m'ont soutenu !

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail, j'ai le devoir et le plaisir de remercier tous ceux ou celles qui m'ont permis de le réaliser. Je dis vivement merci à tout le corps Professoral du Département de Géographie pour la formation reçue. Un hommage particulier au Professeur ZOUNGRANA Tanga Pierre pour son encadrement.

Merci au Docteur YAMEOGO Lassane pour m'avoir guidé, prodigué des conseils et fait des suggestions.

Je remercie tous mes collaborateurs du LABO Géo-CFID, ensemble nous avons su développer l'entraide.

Une mention spéciale est faite à Monsieur KOGO L. Maurice et à sa famille. Il a cru en moi, supporté mes caprices et a toujours été à mes cotés.

Merci aux sieurs SAWADOGO Edmond et OUEDRAOGO Théophile et leurs familles pour leur soutien inestimable.

Une reconnaissance particulière à mon frère SANKARA K. Alexis, pour ses soutiens multiformes.

Mes sincères reconnaissances à Monsieur KOGO S. Elie pour son appui multiforme et à mon fidèle ami et frère BAYALA Rega Eric Christophe pour sa constante disponibilité.

Merci aux agents des eaux et forêt de L'UPC de Gonsé, aux différents responsables des GGF et à toute la population de Saaba pour leur disponibilité.

Que tous ceux qui m'ont apporté un soutien quelque soit sa dimension et sa nature, trouvent en ce travail ma reconnaissance.

1

SOMMAIRE

.

D~~74ASS i

REMERCIEMENTS ii

SOMMAIRE 1

AVANT-PROPOS 2

LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS 3

RESUME 5

INTRODUCTION GENERALE 6

PREMIERE PARTIE: RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET GENERALITE SUR

L'ENVIRONNEMENT PHYSIQUE ET HUMAIN DE LA FORET CLASSEE DE GONSE 17

CHAPITRE I : CHANGEMENT CLIMATIQUE ET RECHAUFFEMENT DE LA PLANETE 18

CHAPITRE II : LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN 42

DEUXIEME PARTIE: LA VARIABILITE CLIMATIQUE ET LES EXPERIENCES DE

GESTION PARTICIPATIVE DES RESSOURCES NATURELLES 59

CHAPITRE III : L'EVOLUTION DES RESSOURCES VEGETALES 60

CHAPITRE IV: LA STRATEGIE LOCALE D'ADAPTION AUX VARIABILITES

CLIMATIQUES 69

CONCLUSION GENERALE 86

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 88

ANNEXES 94

TABLE DES MATIERES 106

AVANT-PROPOS

Ce travail a été réalisé dans le cadre du programme de recherche PaRCo sur la coopération décentralisée et la protection de la nature entre les parcs piémontais et les parcs des pays en voie de développement. Il a bénéficié du financement de la fondation Alfieri. Le Dipartimento interateneo territorio de l'Université de Turin et le Laboratoire Géo-CFID (Département de géographie) de l'Université de Ouagadougou ont été associés dans le volet du programme de recherche concernant les aires protégées au Burkina Faso.

A cet effet nous avons effectué courant l'année 2008, un stage au sein du Laboratoire Géo-CFID. A la suite de ce stage un projet de recherche sur la forêt classée de Bangre-Wéoogo a été élaboré pour confiner les attentes du Projet Italien. Cependant ce site faisant déjà l'objet de plusieurs études ne permettait pas une analyse plus appropriée de notre thème de recherche. Ce qui nous a conduit à réaliser un autre projet de recherche sur la forêt classée de Gonsé.

Nous nous sommes intéressés dans cette recherche aux problèmes environnementaux notamment la gestion des forêts face aux changements climatiques.

A travers la méthodologie de recherche en sciences humaines nous avons pu réaliser une étude diachronique sur l'évolution de la biodiversité de la forêt classée entre 1980 à 2006. Pour ce faire, des entretiens et des enquêtes auprès des populations ont été conduits. Des images sattelitales ont fait l'objet d'interprétation.

Les résultats de cette étude sur la variabilité climatique et la gestion des ressources naturelles : cas de la forêt classée et réserve partielle de faune de Gonsé viennent enrichir les recherches sur le domaine de la gestion des ressources naturelles. Ils pourront ainsi servir à tous ceux qui s'intéressent à l'amélioration des conditions de vie des populations riveraines des aires protégées par leur meilleure gestion, mais aussi de bases aux projets entrant dans le cadre de la gestion de celles-ci.

3

LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS

AOF : Afrique Occidentale Française

BDOT : Base de Données sur l'Occupation des Terres

BNDT : Base Nationale de Données Topographiques

BUC : Bibliothèque Centrale de l'Université

CEN-SAD : Communauté des États Sahélo-Sahariens

CCNUCC : Convention- Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques

CH4 : Méthane

CILSS : Conseil Inter-états de lutte contre la Sécheresse dans le Sahel

CIT : Convergence Inter Tropicale

CIRD : Centre d'Information, de Recherche et de Développement

CO2 : Dioxyde de carbone

CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté

CTA : Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale

DGM : Direction Générale de la Météorologie

DGPER : Direction Générale de la Promotion de l'Économie Rurale

ENEC-II : Enquête Nationale sur les Effectifs du Cheptel Deuxième phase

DGUTF : Direction Générale de l'Urbanisme et des Travaux Fonciers

ETP : Evapo Transpiration Potentielle

FCRPFG : Forêt Classée et Réserve Partielle de Faune de Gonsé

Géo-CFID : Centre de Formation et d'investigations Géographiques pour le Développement

GES : Gaz à Effet de Serre

GIEC: Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Évolution du Climat

GPS: Global Positioning System

GGF : Groupement de Gestion Forestière

GTZ: Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit /Coopération technique

Allemande /Coopération technique Allemande

IGB: Institut Géographique du Burkina

INSD: Institut National de la Statistique et de la Démographie

IPCC: Intergovernmental Panel on Climate Change

LIPDHD: Lettre d'Intention de Politique de Développement Humain Durable

MEE: Ministère de l'Environnement et de l'Eau

MECV: Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie

4

NOAA-AVHRR: National Oceanic Aeronauttic Administration Adventanced Very High Résolution Radiometer

NO2: Oxyde nitreux

ONG : Organisation Non Gouvermentale

PAGIRE : Plan d'Action Régional de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau

PANE : Plan d'Action National pour l'Environnement

PCD : Plan Communal de Développement

PGFIG : Projet de Gestion Forestière Intégrée de GonséPNAF : Programme National d'Aménagement des Forêts

PNGT : Programme National de Gestion des Terroirs

PNLD : Programme National de Lutte contre la Désertification

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

RAF : Réorganisation Agraire et Foncière

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitation

SP/CNGE : Secrétariat Permanent du Conseil National pour la Gestion de l'Environnement

SP/CONEDD : Secrétariat Permanent du Conseil National pour l'Environnement et le

Développement Durable

UGGF : Union des Groupements de Gestion Forestière

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RESUME

Depuis la sécheresse des années 70, les problèmes environnementaux se posent avec acuité dans le monde en termes de dégradation et de surexploitation des ressources naturelles. Les variabilités climatiques combinées à l'action anthropique mettent en péril le fonctionnement des écosystèmes et des aires protégées en particulier.

Au Burkina Faso, la forêt classée de Gonsé, malgré la mise en place de projets d'aménagement et de développement dans les années 70, est confrontée à une dégradation progressive. Pour y remédier, une des solutions a consisté dans les années 90 à impliquer les populations riveraines dans la gestion de cette forêt, notamment dans la perspective d'un retrait des bailleurs de fonds.

Cependant les populations riveraines ont-elles les moyens et les aptitudes nécessaires pour garantir une meilleur gestion de la forêt ; de surcroit dans un contexte de changement climatique ? Cette problématique a justifié la réalisation de cette étude dont l'objectif est de mesurer l'ampleur de la dégradation de la forêt.

De ce fait dans le but d'apprécier les aptitudes locales de gestion des ressources naturelles après la phase projet et notamment dans un contexte de changement climatique, des entretiens auprès des riverains et l'analyse des paramètres climatiques on été conduits. Des images satelitales (Landsat TM 1986, ETM+ 2006) ont été également interprétées.

Il ressort des analyses que les riverains de la réserve n'arrivent pas à pérenniser les bonnes pratiques de gestion de la phase projet. La récurrence des sécheresses et les problèmes d'organisation et de motivation des acteurs sont les causes de cette situation.

La gestion intégrée constitue cependant une alternative pour une gestion rationnelle et durable des ressources de la forêt de Gonsé. Ainsi elle se veut être comprise et adoptée par tous les acteurs intervenant dans l'aménagement et l'exploitation de la forêt. La nouvelle forme de cogestion en partenariat avec le privé, donnant une nouvelle orientation à but touristique pourrait être une des solutions.

Mots clés : Burkina Faso, forêt classée de Gonsé, gestion participative, variabilitéclimatique

INTRODUCTION GENERALE

Depuis quelques décennies, les pays sahéliens sont confrontés à un problème de péjoration climatique entrainant de graves crises environnementales. La période humide de 1930 à 1960, les sécheresses de 1970 à 1980 et la reprise de la pluviométrie dans les années 1990 et 2000 ont montré à quel point le climat est une donnée dynamique.

Le climat de la terre a déjà subit plusieurs modifications et autres évolutions cycliques au cours des âges géologiques comme l'attestent de nombreuses études paléo climatiques (IPCC, 2007). Par ailleurs, le climat est animé par des cycles de durée variable, alternant entre périodes froides et périodes chaudes. Selon les analyses du Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Évolution du Climat (GIEC, 2007), les mesures terrestres de températures réalisées entre 1906 et 2005 montrent une élévation générale de 0,74°C. Ce réchauffement a été plus important ces cinquante dernières années ; la hausse ayant atteint 0,13°C par décennie. Les années 1998 et 2005 enregistrent les températures de surface les plus élevées depuis 1850. Cette tendance semble de plus corrélée à l'augmentation dans l'atmosphère de la concentration de gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et l'oxyde nitreux (N2O). Ces gaz seraient les principaux responsables du réchauffement global.

L'augmentation future de ces émissions de gaz à effet de serre accroîtra le réchauffement global et induira de multiples effets sur le système climatique mondial. Selon les scénarios développés, la température moyenne mondiale augmentera de 1, 8°C à 4°C (de 1,1 à 2,9°C pour le scénario minimum ; de 2,4 à 6,4°C pour le scénario le plus élevé) et le niveau des océans montera de 18-38 cm à 26-59 cm d'ici à la fin du siècle, avec une généralisation de vagues de chaleur et épisodes de fortes précipitations (GIEC, 2007). De ce fait, les continents subiront les effets de ce changement climatique à des degrés divers.

Selon les scientifiques, le continent africain est le plus vulnérable car n'ayant pas suffisamment de moyens pour s'adapter. Dans son dernier rapport, le GIEC confirme qu'au cours du XXIème siècle, le réchauffement climatique en Afrique serait plus important qu'au niveau mondial. Ce constat semble se confirmer au regard de l'intensification des cycles de sécheresses depuis les années 1970, en particulier au niveau des régions tropicales et subtropicales. Ces crises climatiques ont des répercutions graves sur l'environnement déjà sous l'emprise des mauvaises actions de l'homme. En effet, les changements climatiques tels qu'analysés par les scientifiques, indiquent des tendances futures susceptibles d'engendrer de nouveaux enjeux et risques pour la

gestion des ressources naturelles. Déjà, l'accélération des variabilités climatiques a des influences sur les surfaces agricoles exploitables et sur la sécurité alimentaire des populations entrainant donc une fragilisation des écosystèmes. Selon le Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale (CTA., 2008), la pression démographique, conjuguée aux effets de la variabilité climatique, a contribué à saper la capacité régénératrice des zones forestières dans de nombreux pays. Les terres cultivables dégradées sont souvent abandonnées au profit de nouvelles terres plus fertiles. Ainsi, les principales activités des zones sahéliennes que sont l'agriculture et l'élevage supportent difficilement ces variabilités climatiques. Les phénomènes extrêmes, favorables ou non, modifient la quantité et la qualité des pâturages naturels et donnent lieu à de nouvelles formes de parcours d'élevage dans certains milieux qui sont sources de conflits. Les travaux du GIEC démontrent avec une quasi-certitude une tendance de réchauffement global accéléré par les activités humaines.

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Le Burkina Faso, pays sahélien, a enregistré également des sécheresses récurrentes qui sont sans doute consécutives aux changements climatiques (SP/CNGE., 2001). La pluviométrie annuelle a connu une baisse sensible avec un déplacement latitudinal des isohyètes moyennes vers le sud en l'espace de trois normales (période de 30 années consécutives) 1951-1980 ; 1961- 1990 et 1971-2000 OUEDRAOGO L. (2009). GROUZIZ M. (1986), a noté également des fluctuations importantes des isohyètes 500 et 900 mm au cours de la période 1970-1984, ce qui a entraîné en 1984 un déficit pluviométrique dans le pays tout entier. Le SP/CONEDD (2007), ajoute que les effets les plus néfastes de la variabilité climatique au Burkina Faso se manifestent par une baisse tendancielle de la pluviométrie et l'accroissement de sa variabilité, l'élévation de la température, la violence des vents et la pollution atmosphérique. Par conséquent, les secteurs d'activités les plus vulnérables sont la gestion des ressources en eau, l'agriculture, l'élevage et la foresterie car dépendant directement de la pluviométrie et de la température. Le pays enregistre une dégradation accélérée de ses ressources naturelles par l'effet de la variabilité climatique et de la pression humaine. D'après le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD., 1998), au Burkina Faso, entre 1980 et 1993, environ 1,26 millions d'hectares de forêt ont disparu, soit un taux de régression de 8%. De nos jours, même si les causes naturelles de la dégradation des ressources naturelles ne peuvent pas être totalement écartées, il n'en demeure pas moins qu'elles soient insignifiantes, comparées à l'action anthropique. Alors, arriver à maintenir une forêt dans les environs d'une ville n'a pas toujours été évident au regard de la forte pression.

I. LA PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE

Les aires protégées dans les colonies françaises ont été créées par la loi de 1935. Et cela s'est matérialisée par des classements tout azimut de forêts en Afrique. Au Burkina Faso, les marges territoriales et la périphérie des centres urbains ont été identifiés comme des sites de prédilection pour certains classements. Les forêts classées de Bangre-weogo et de Gonsé, de Kuina et de Dinderesso ont été délimitées respectivement à la périphérie de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso.

De nos jours, la variation des températures annuelles moyennes, l'altération des régimes des précipitations et la multiplicité des phénomènes météorologiques extrêmes ont des incidences sur les aires protégées.

Devant la pression anthropique et animale exercées sur ces formations boisées, une des solutions a consisté à transférer progressivement la gestion à la population riveraine. A partir des années 70, les politiques forestières africaines ont amorcé mais sortent difficilement, du cadre autoritaire, répressif et exclusif hérité des administrations forestières coloniales (Alain B. et al., 2006).

La forêt classée de Gonsé a bénéficié de plusieurs financements pour assurer sa protection et sa gestion. Créée par l'Arrêté n°1530/SE/F du 28 février 1953, cette forêt de 6.500 hectares a été gérée par l'administration coloniale avant de passer à la gestion étatique après les indépendances. De 1994 à 2004, la forêt a fait l'objet d'un aménagement participatif grâce au projet « Gestion Forestière Intégrée). Ce projet inspiré des objectifs de la Politique Forestière Nationale (PFN) et du Programme National d'Aménagement des Forêt (PNAF) fait suite à une mission initiée par la Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit /Coopération technique Allemande (GTZ) après la fin du Programme National de Lutte contre la Désertification (PNLD). L'objectif étant de garantir la pérennité des ressources naturelles forestières en réorganisant les différents acteurs.

Six ans après la fin du projet, la dégradation continue cependant, tandis que les résultats de la gestion participative se font toujours attendre. Selon le Ministère de l'Eau et de l'Environnement, la péjoration climatique et la pression humaine contribuent à saper la régénération de la végétation de la forêt (M EE.1999). Cette situation complique davantage la gestion des ressources naturelles. Pour ce faire, il est nécessaire d'investiguer sur le mode de

9

gestion durable de cette ressource naturelle, principale base de subsistance et de survie des populations environnantes. Cela suscite des interrogations;

- La dégradation est-elle imputable à l'action humaine ?

-Pourquoi malgré l'application de l'approche participative la population n'arrive toujours pas à s'approprier la gestion de la forêt?

-Quelles sont les stratégies locales mises en place pour limiter la dégradation des ressources de l'aire protégée face à la pression humaine et aux variabilités climatiques de plus en

plus préoccupantes? Au regard de ce questionnement, cette étude dont le thème : « VariabilitéClimatique et Gestion des Ressources Naturelles : cas de la Forêt Classée et Réserve Partielle de faune de Gonsé» est nécessaire pour une gestion rationnelle et durable de la forêt.

II. LES HYPOTHESES DE LA RECHERCHE

II.1 L'hypothèse principale

Nous présumons que la survie de la forêt classée de Gonsé est menacée par les changements climatiques et par une mauvaise gestion des ressources.

De cette hypothèse principale, il découle les hypothèses secondaires suivantes

II .2 . Les hypothèses secondaires

1 La variation des paramètres climatiques (la pluie et les températures) s'est accrue
occasionnant des incidences sur la gestion des ressources naturelles de la forêt de Gonsé.

1 En dépit de la mise en place d'approches participatives aux fins de rétrocession de la gestion aux structures locales, la population confrontée à l'absence de sources de revenus voient dans l'exploitation de la forêt un moyen de survie.

1 Les effets de la variabilité climatique et le faible engagement de la population riveraine à la gestion compliquent davantage la gestion de la forêt classée de Gonsé.

III. LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

L'objectif général de l'étude est de mesurer l'ampleur de la dégradation de la forêt. De manière spécifique, il s'agit de:

1 apprécier l'évolution des variables climatiques durant les trente dernières années; 1 mesurer le degré d'implication de la population dans la gestion de la forêt.

1' appréhender l'impact qu'engendre l'évolution des paramètres climatiques sur l'évolution des ressources forestières et les stratégies locales d'adaptation.

IV. L'APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE

Pour atteindre les résultats, l'analyse des facteurs de la nouvelle dynamique que connait la forêt a nécessité que l'on procède par un échantillonnage des sites potentiels d'études. Des variables ont été choisis. L'approche méthodologique comporte ainsi l'échantillonnage, le choix des variables et les étapes de la recherche.

IV.1. L'échantillonnage

Répartie sur une superficie de 6.500 ha la forêt de Gonsé est le patrimoine de 13 villages riverains (Gonsé, Manegsombo, Badnogo, Kouidi, Komkaga, Koala, Tensobtenga, Tanguin, Zakin, Gampéla, Kouanda, Seuloghin et Saaba). Par conséquent il a été nécessaire de définir un échantillon de population en tenant compte de ces différentes localités. Les dynamiques qui s'y déroulent sont plus situées dans l'interface Homme-forêt, l'interface riverains-agent forestier. Afin de mesurer les effets de la variabilité climatique, l'analyse a porté sur les paramètres climatiques dont les données ont été recueillies à la Direction Nationale de la Météorologie du Burkina Faso. Les résultats de l'analyse des paramètres climatiques de la zone ont été confrontés avec les affirmations de l'échantillon de la population.

IV.1.1. Le cadre spatial

L'étude s'est déroulée dans une zone à climat soudanien où la station synoptique de Ouagadougou est représentative. De ce fait l'analyse des variables climatiques a concerné les données de cette station. Mais pour les besoins de l'enquête ménage, c'est l'espace contigüe à la forêt de Gonsé regroupant les 13 villages qui a été pris en compte.

IV.1.2. L'échantillonnage démographique

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Afin de recueillir des renseignements nécessaires et de mieux diversifier les informations pour une bonne analyse du thème, les 13 villages riverains de la forêt ayant participés à la mise en place de la « Gestion Forestière Intégrée » ont été retenus. Et le nombre des ménages enquêtés diffère des villages selon leur proximité avec la forêt. Cela a permis d'avoir un certain nombre de données. Au total 217 ménages d'agriculteurs et 50 ménages d'éleveurs ont été interrogés. Des

« focus groups » ont été organisés pour le compte des différents Groupements Villageois de Gestion Forestière (GVGF) des treize villages. On a également rencontré les différents chefs de service et ONG, oeuvrant dans la localité.

IV.1.3. Les variables de l'étude

Des variables d'études ont été nécessaires pour tester les hypothèses.

- La vérification de la première hypothèse « la variation des paramètres climatiques (la pluie et les températures) se sont accrues occasionnant des incidences sur la gestion des ressources naturelles de la forêt de Gonsé » a été possible grâce à l'analyse des paramètres climatiques de 1980 à 2009 et l'interprétation des images Landsat.

- L'analyse des activités socio-économiques et le degré d'implication des populations a permis de tester l'hypothèse deux qui affirme que « en dépit de la mise en place d'approches participatives aux fins de rétrocession de la gestion aux structures locales, la population confrontée à l'absence de sources de revenus voient dans l'exploitation de la forêt un moyen de survie ».

- La troisième hypothèse « les effets de la variabilité climatique et le faible engagement de la population riveraine à la gestion complique davantage la gestion de la forêt classée de Gonsé » a été vérifiée par l'analyse de l'impact de la variabilité climatique et des activités humaines sur l'évolution des ressources végétales.

IV.2. Les étapes de la recherche

IV.2.1. La revue de la littérature

Le thème du changement climatique et ses conséquences sont d'une actualité depuis le trou observé dans la couche d'ozone et la fonte des glaciers. Les scientifiques ont découvert que le « trou» situé au-dessus des régions antarctiques s'aggrave d'année en année (GENY P. et al., 1992). Selon certains scientifiques la destruction de l'ozone est accélérée, au-delà de son rythme naturel de renouvellement à cause des réactions avec diverses substances chimiques dont la production est amplifiée par l'industrialisation. Cela a occasionné une prise de conscience générale à l'échelle mondiale d'où le Protocole de Kyoto ratifié par 172 pays. De nombreux accords internationaux (protocole de Montréal, 1997) ont recommandé la suppression de l'emploi des fréons dont la production doit être progressivement stoppée. Ainsi, depuis Copenhague et

12

Dublin, respectivement en 1991 et 1992, une synergie d'actions au niveau mondial (Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le développement de Rio de Janeiro en 1992) s'est accrue sur la nécessité de préserver les ressources naturelles dont les forêts. Dans les pays africains, bien qu'on reconnaisse l'aspect cyclique des sécheresses RAYNAUT, (1997), on ne savait pas qu'elles pouvaient être aussi virulentes à l'image de la sécheresse de 1984 où pour la première fois certaines parties du fleuve Niger se sont asséchées ou lorsqu'elle s'est étendue jusqu'aux pays côtiers depuis lors épargnés (DUMONT et al., 1986).

Les centres de documentation (MEE, MECV, CIRD, BUC, CILSS, PUBW, CONEDD) ont permis de consulter certains ouvrages. Les documents étudiés, pour la plupart traitent des thèmes tels que la conservation des ressources naturelles, la gestion du foncier et des changements climatiques de façon générale. Mais vu le caractère spécifique de l'étude qui fait cas de la variabilité climatique et de la gestion des ressources naturelles, cela a conduit à élargir le champ de lecture. En outre, les documents consultés ont également permis de renforcer nos connaissances en matière de gestion des ressources naturelles notamment dans un contexte général de changement climatique et surtout en ce qui concerne les stratégies d'adaptation à ces changements climatiques dans l'aménagement et la gestion des forêts. Aussi, la revue de littérature a-t-elle révélé les politiques mises en oeuvre au Burkina Faso pour la conservation de la biodiversité et le niveau de compréhension du pays des changements climatiques.

Cette revue de littérature a permis également d'appréhender les objectifs premiers qui ont motivés les autorités à classer et à aménager la forêt de Gonsé. Alors on a été enrichi des études menées précédemment dans cette forêt mais cela nous a montré aussi leurs limites et insuffisances. La plupart des études se sont orientées vers l'aménagement et l'exploitation des produits forestiers et non vers comment responsabiliser les populations locales à la gestion.

Notamment dans un contexte de variabilité continue des paramètres climatiques, les populations manquent de stratégies pour s'adapter et mieux gérer les ressources naturelles. La situation actuelle montre que la gestion intégrée n'a pas pu éviter la dégradation continue de la forêt. YAMEOGO L. (2010) a ainsi évoqué l'échec de cette expérience de gestion participative dans la forêt de Gonsé.

Des sites Internet consultés ont renforcé notre compréhension sur le phénomène du changement climatique.

IV.2.2. La définition des termes et des concepts

Climat : ensemble des phénomènes météorologiques qui se produisent au-dessus d'un lieu dans leur succession habituelle (Encarta, 2009). Cette définition s'apparente à celle du climatologue Max Sorre qui le définit comme étant l'ambiance atmosphérique constituée par la série des états de l'atmosphère au-dessus d'un lieu dans leur succession habituelle. Le climat se distingue également selon les régions (équatoriale, tropicale, tempérée, etc).

Changement climatique : Le mot changement renvoie au processus de modification par évolution. Ainsi, l'expression « changement climatique » peut être comprise comme la modification du climat pendant une période longue d'évolution. La CCNUCC (article 1), définit « le changement climatique » comme étant des changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat.

Variabilité climatique : La variabilité d'un phénomène désigne le changement de celui-ci. Cette variabilité est souvent prévisible ou connu à l'avance. La variabilité climatique se définit comme étant la variation de l'état moyen du climat à des échelles temporelles et spatiales. Autrement dit, c'est la variation naturelle intra et interannuelle du climat. Elle est une caractéristique inhérente du climat qui se manifeste par les différences entre les statistiques de long terme des éléments climatiques (pluie, température, humidité, durée des saisons) calculées pour des périodes différentes. La variabilité du climat est souvent perçue à travers l'irrégularité des paramètres climatiques dans leur évolution.

Effet de serre : C'est un processus naturel permettant d'isoler certains gaz atmosphériques (vapeur d'eau, dioxyde de carbone, méthane, etc.). Ce processus maintient la température de la planète à un niveau supérieur à ce qu'elle serait sans cet effet de serre, d'environ 60°F (15,5°c).

Gaz à effet de serre : Ce sont des composants gazeux de l'atmosphère qui contribuent à l'effet de serre. Ces gaz ont pour caractéristique commune d'absorber une partie des infrarouges émis par la surface de la Terre. Les principaux gaz à effet de serre sont la vapeur d'eau (H2O), le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), l'oxyde nitreux ou protoxyde d'azote (N2O) et l'ozone (O3). Les gaz à effet de serre industriels incluent les halocarbones lourds (fluorocarbures incluant les

CFC, les molécules de HCFC-22 comme le fréon et le perfluorométhane) et l'hexafluorure de soufre (SF6).

Gestion durable des ressources naturelles : Elle vise le maintien ou une gestion restauratrice de la biodiversité pour une viabilité ou une meilleure résilience de l'ensemble des écosystèmes tout en répondant aux besoins socioéconomiques d'utilisation des ressources. Cette notion de gestion durable appliquée dans le domaine des forêts est définie comme étant la gestion et l'utilisation des forêts et des terrains boisés d'une manière et à une intensité telle qu'elles maintiennent leur diversité biologique, leur productivité, leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire, actuellement et pour le futur, les fonctions écologiques, économiques et sociales pertinentes aux niveaux local, national et mondial, et qu'elles ne causent pas de préjudices à d'autres écosystèmes (FAO, 1995).

Gestion intégrée : La gestion qui implique à l'échelle d'une unité « géographique », d'une part une concertation et une organisation de l'ensemble des acteurs ainsi qu'une coordination des actes d'aménagement et de gestion (politiques sectorielles, programmation, ...), d'autre part de favoriser une synergie entre le bon fonctionnement des écosystèmes et la satisfaction des usagers. La gestion intégrée vise à optimiser les actions pour atteindre une gestion équilibrée.

Gestion participative : Selon FEYERABEND G.B. et al. (2000), la gestion participative (ou encore cogestion, gestion collaborative, gestion commune, gestion mixte, accord conjoint de gestion) est une situation dans laquelle au moins deux acteurs sociaux négocient, définissent et garantissent entre eux un partage équitable des fonctions, droits et responsabilités de gestion d'un territoire, d'une zone ou d'un ensemble donné de ressources naturelles. L'approche participative, est un outil privilégié permettant l'association active et responsable des populations (FAO., 1995). Elle est un processus dynamique en ce sens qu'elle évolue dans le temps en fonction des spécificités et des conditions locales. Cette approche s'appuie sur la connaissance et la perception qu'ont les populations de leur milieu et de l'interaction des différents éléments qui entrent en jeu dans la gestion du terroir. Elle devrait permettre aux acteurs à la base de prendre part beaucoup plus active dans la conception, l'exécution, le suivi et l'évaluation des projets.

14

Perception : C'est l'action de saisir, de comprendre, de représenter ou d'interpréter des
phénomènes par l'esprit ou par le sens. La perception paysanne des phénomènes climatiques peut

être définie donc comme la façon des paysans de comprendre, de représenter ou d'interpréter les changements du climat qu'ils observent.

Ressource naturelle : Production d'un lieu ou d'un biotope par le seul jeu des facteurs naturels et au premier chef par activité des biocénoses animales et végétales qui le peuplent et composent l'écosystème (MECV., 2007).

Stratégie : Ensemble d'actions menées habilement pour atteindre un but, art de coordonner des actions menées pour atteindre un but.

Stratégies d'adaptations : les stratégies d'adaptation représentent l'ensemble des actions qu'un individu ou qu'un groupe mettent en oeuvre afin de résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés. Dans le domaine des variabilités climatiques, les stratégies d'adaptations se réfèrent à tout ajustement dans les systèmes naturels ou dans les activités humaines, en réponse aux impacts du changement opéré ou prévu. Ce processus permet de réduire la vulnérabilité des populations aux phénomènes météorologiques extrêmes.

Politique : Ensemble des options prises collectivement ou individuellement par le gouvernement d'un État ou d'une Société dans les domaines relevant de son autorité, manière d'exercer l'autorité dans un État ou une Société. (MECV., 2007).

IV.2.3. La méthode de collecte et traitement des données

Cela a consisté à l'entretien par focus group (6 à 12 personnes), les interviews, les enquêtes ménages, la recherche de données cartographiques (support, images, fond de carte). L'ensemble de ces données ont été dépouillées et traitées.

IV.2.3.1. Les outils de collecte des données

Les questionnaires ont été administrés aux ménages. Des « focus group » de 6 à 12 personnes ont permis de recueillir les informations auprès des membres des GGF et de l'UGGF. Certaines données d'ordre général (responsables administratifs, religieux, ONG) ont été recueillies à l'aide des guides d'entretien. Le GPS de type Géo Explorateur (Garmin etrex) a permis de positionner les zones nues dégradées et les autres unités d'occupation des terres dans la forêt. Ce support de collecte associé à la BNDT et la BDOT 2002 et des images Landsat TM et

ETM+, ont permis de ressortir les cartes d'occupation des terres de la forêt. C'est ce qui a permis d'analyser l'évolution du couvert végétal de la forêt de 1986 à 2006.

IV.2.3.2. Le traitement et analyse des données

Il a consisté au dépouillement des questionnaires adressés aux ménages et des guides d'entretien administrés. Le dépouillement s'est fait manuellement et par l'utilisation du logiciel Sphinx Plus2 pour les analyses statistiques. Le croisement des données sous Excel a permis de comprendre les interrelations entre de nombreuses variables, qui à l'origine ne présageaient pas de lien. Les données GPS ont été transférées à l'aide du logiciel DNR Garmin. L'analyse de l'évolution du couvert végétal de la forêt a nécessité l'interprétation des images Landsat TM de 1986 et Landsat ETM+ de 2006 par le logiciel ERDAS Imagine 8.3. Le choix des images a été guidé par leur accessibilité sur le site internet (Glovis USGS.gov) et leur qualité. La période 1986-2006 détermine l'intervalle décennal de temps minimum pour caractériser l'évolution du couvert végétal. La cartographie s'est faite selon la méthodologie suivante :

- Réalisation de la composition colorée proche infrarouge / rouge / vert ;

- Correction géométrique et géo référencement des images dans le système de projection WGS 1984 UTM zone 30;

- Rehaussement des images ; classification dirigée à l'aide de l'algorithme « maximum de vraisemblance » du logiciel ERDAS Imagine 8.3 et l'élaboration des cartes d'occupation des terres de 1986 et 2006 de la forêt.

IV.3. Les difficultés rencontrées

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Les difficultés rencontrées sont relatives à l'éloignement des villages cibles et le refus de certaines personnes de se prononcer sur la gestion de la forêt. La méfiance larvée entre agents des eaux et forêts et les populations n'a pas non plus favorisé la communication avec les seconds qui nous prenaient pour un collaborateur des premiers. Par ailleurs l'inactivité des structures locales de gestion (GGF et UGGF) pendant le déroulement des travaux de terrain a été un blocage pour l'accessibilité et l'acquisition de certaines données (fonctionnement et capacité organisationnelle de GGF après le projet). Néanmoins les données collectées ont permis de réaliser ce document de quatre (4) chapitres répartis en deux parties. La première donne un aperçu sur le réchauffement climatique de la planète et présente les généralités de la zone d'étude. La deuxième partie traite des impacts de la variabilité climatique sur l'évolution des ressources naturelles et aborde le volet expériences de la gestion participative des ressources de la forêt de Gonsé.

PREMIERE PARTIE:

RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET GENERALITE SUR
L'ENVIRONNEMENT PHYSIQUE ET HUMAIN DE LA FORET
CLASSEE DE GONSE

Cette partie donne un aperçu sur le réchauffement climatique de la planète et présente les généralités de la zone d'étude qui sont le milieu physique et humain.

CHAPITRE I :
CHANGEMENT CLIMATIQUE ET RECHAUFFEMENT DE LA
PLANETE

Ce chapitre traite des causes de la variabilité naturelle et anthropique du climat. L'analyse des paramètres climatiques et la perception paysanne de leur changement y sont également abordées.

I. LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE NATUREL ET ANTHROPIQUE

Le réchauffement climatique correspond à une augmentation globale des températures moyennes des océans et de l'atmosphère. C'est un phénomène qui s'observe sur une longue période et sur une vaste étendue de territoire pour être perceptible. Le réchauffement est généralement naturel et cyclique mais de nos jours, il est accentué par les activités humaines.

Le changement du climat se perçois à travers l'irrégularité des paramètres climatiques jalonnés par des risques beaucoup plus élevés et potentiellement catastrophiques. L'impact du changement est beaucoup plus perceptible notamment sur certains éléments du climat dont la température et les précipitations (GIEC., 2002). Cette variabilité entraine à son tour des variations dans la disponibilité des ressources naturelles.

I.1. L'aperçu de quelques éléments naturels du réchauffement climatique

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Le climat de la terre connaît des modifications plus ou moins cycliques de réchauffements alternant avec des refroidissements qui diffèrent par leur durée (de quelques milliers à plusieurs millions d'années) et par leur amplitude. Depuis 800.000 ans, le climat terrestre a connu certains de ces cycles. Plusieurs cycles de 100.000 ans environ se sont répétés au cours de cette période. Chaque cycle commence par un réchauffement brutal suivi d'une période chaude de 10.000 à 20.000 ans environ, appelée période interglaciaire. Cette période est ponctuée par un refroidissement progressif et l'installation d'une ère glaciaire (Atlas de l'intégration Régionale/ Afrique de l'Ouest, 2008). Il est admis par les travaux scientifiques qu'à la fin de chaque cycle de glaciation, un réchauffement brutal amorce un nouveau cycle. Et selon leurs estimations, nous vivons actuellement depuis plus de 10.000 ans dans une période interglaciaire ( http:// www.wikipedia.org / wiki/réchauffement climatique). Ainsi il est acquis que le climat mondial

résulte des cycles de glaciations et de périodes interglaciaires. C'est-à-dire qu'après une période froide, s'en est ensuivi une autre beaucoup plus chaude. Cette thèse est soutenue par des scientifiques réunis dans le GIEC. Le réchauffement climatique actuel est ainsi un processus naturel influencé par les paramètres orbitaux terrestres et les variations de l'activité solaire. Selon LEROUX M., (1996), les variations de l'activité solaire et les modifications des paramètres orbitaux sont susceptibles de bouleverser l'intensité du rayonnement émis en direction de la terre. Les éléments les plus pertinents dans la modification du climat sont donc étroitement liés à la position de la terre par rapport au rayonnement solaire et à des phénomènes purement terrestres.

I.1.1. Les paramètres orbitaux

Parmi les facteurs de variabilité naturelle du climat qui ont été étudiés, les paramètres orbitaux de la terre sont sans conteste les plus importants, et leur rôle est désormais bien connu grâce à la théorie de l'astronome yougoslave Milutin Milankovic et au météorologiste belge André Berger.

Cette théorie soutient que le climat est directement lié à trois phénomènes terrestres à savoir l'excentricité de la terre, son obliquité et la pression des équinoxes. Pour LEROUX M. (1996), les conditions actuelles de la variation saisonnière du rayonnement résultent de la position de la terre par rapport au soleil. De ce fait, la terre en décrivant en un an une orbite autour du soleil crée un mouvement qui rythme les saisons. Avec des périodicités de l'ordre de 100.000 et 400.000 ans, l'orbite terrestre passe d'un tracé quasi circulaire à celui d'une ellipse plus ou moins allongée dont le soleil constitue l'un des foyers.

Mais de nos jours, les paramètres orbitaux du rayonnement sont en perpétuelles mutations. En effet, la distance Soleil-Terre varie, ainsi que l'inclinaison par rapport au plan écliptique et l'orientation dans l'espace de l'axe des pôles. Ces trois paramètres obéissent à des cycles emboîtés de longueurs différentes et modifient lentement les conditions dans lesquelles le rayonnement solaire parvient sur la terre.

I.1.2. Les variations de l'activité solaire

Les variations de l'activité solaire contribuent au réchauffement actuel du climat. La circulation de l'atmosphère et les temps qui en découlent sont la conséquence du rayonnement solaire, LEROUX M. (1996). De ce fait, les causes originelles de la variabilité climatique

résident dans les modifications de l'activité solaire. L'augmentation sans cesse de la température et des effets collatéraux (sécheresses accentuées, phénomènes météorologiques extrêmes) qui s'y rattachent sont également imputables aux variations de l'activité solaire. Cependant, certains éléments beaucoup plus précis dans cette variation de l'activité solaire sont à observer.

Selon l'analyse des scientifiques, la quantité d'énergie fournie par le soleil a longtemps été considérée comme invariable. Cette hypothèse est soutenue par ce qu'on qualifie de constante solaire. Elle exprime la quantité d'énergie solaire que recevrait une surface de 1 m2 située à une distance d'une unité astronomique (1ua.) exposée perpendiculairement aux rayons du soleil si l'atmosphère terrestre n'existait pas. Les travaux des différents scientifiques ont montré qu'il est difficile de se fier à cette notion de constante solaire car en fonction du temps, l'énergie diffusée par le soleil est en changement perpétuel. Ainsi, il est admis que depuis la formation du système solaire il ya 4,7 milliards d'années, l'intensité du rayonnement solaire a augmenté ( www.technoscience.net). Et le mouvement de notre système solaire autour de la galaxie en serait la cause principale. En oscillant, le système solaire tourne dans le plan de la galaxie en 250 millions d'années. Aussi tous les 33 millions d'années, nous traversons le plan de la galaxie. Cette phase provoquerait les changements climatiques importants et est à l'origine de la disparition des espèces vivantes. Selon les études scientifiques, les irrégularités dans l'activité solaire se traduisent par l'apparition de taches sur la photosphère (partie lumineuse du soleil) liées au champ magnétique solaire.

Ces éléments appelés taches solaires conditionnent la constante solaire. L'observation de ces taches depuis le XVIIe siècle (soit 385 ans) montre que leur nombre varie entre une valeur minimale et une valeur maximale qui suit un cycle moyen de 11 ans, variant autour de cette valeur en moyenne entre 9, 9 et 11, 2 ans (LEROUX M.,1992). Du point de vue du même auteur, il existe bien une relation étroite entre le nombre de taches et l'intensité solaire. Ainsi, le maximum de rayonnement (soleil actif) se produit en même temps que le maximum de taches (les zones libres de taches étant alors plus brillantes et rayonnantes davantage).

20

De ce fait, on peut observer des cycles enregistrant de fortes valeurs d'intensité solaire (cycles sans taches) et d'autres de faibles valeurs d'intensités (cycles avec taches). Cependant la variation de l'intensité du rayonnement n'est pas très grande au cours d'un cycle FOUKAL P. (1994). Elle n'est que de 0,1 % au cours d'un cycle de 11 ans. Mais il est également admis que

lorsque le cycle est court, l'activité solaire est forte et elle est faible quand celui-ci est long. Pour LEROUX M.(1992), les cycles longs (supérieurs à 11 ans) à la fin du siècle dernier et au début de ce siècle (associés à de bases températures), sont devenus plus courts (de l'ordre de 10 ans) jusque vers 1940-1960 (période de l'optimum climatique), puis ils se sont rallongés faiblement jusqu'en 1970 (et alors accompagnés d'un léger refroidissement ) pour raccourcir ensuite à nouveau ( inférieur à 10 ans) avec une hausse récente de la température. Cela traduit une corrélation entre l'amplitude thermique et la longueur des cycles solaires. Il est aussi difficile selon cet auteur de trancher sur une étroite relation entre activité solaire et température d'autant plus que l'ozone est un modulateur de l'énergie solaire. Pour celui-ci, le facteur soleil ne peut à lui seul expliquer les variations interannuelles, ni les tendances observées depuis 30 ans, ni les fluctuations décennales. D'autres paramètres pourront mieux expliquer ce réchauffement. A court terme (une année) une éruption volcanique comme celle de 1991 (le Pinatubo) ou un évènement ENSO (El Nino/ la Nina) peut contribuer en grande partie à un éventuel réchauffement de la planète.

I.1.3. Le volcanisme

Le rôle que l'on attribue au volcan dans le réchauffement climatique apparaît incontestable selon les scientifiques. Des mesures récentes ont permis de comprendre que le refroidissement, de l'ordre de 0,1 à 0,2°C à l'échelle des températures globales, et de 0,4°C dans l'hémisphère nord, est rapide mais de durée relativement courte se produisant quelques mois après l'éruption volcanique et décroissant ensuite pendant 1 à 3 ans après l'activité éruptive. L'activité volcanique est ainsi une cause de variation climatique, acyclique et de courte durée venant après les deux précédentes.

I.1.4. Les phénomènes El Nino / La Nina

Le phénomène « El Nino » est de nos jours considéré comme étant l'élément majeur des crises climatiques. Il se manifeste surtout dans le centre et l'est de l'océan pacifique autour de l'équateur. Depuis l'épisode de 1972-1973 et surtout celui de 1982-1983 considéré comme ayant été « le El Nino du siècle », les évènements « El Nino » sont jugés responsables des désordres climatiques, pas seulement dans le Pacifique Sud ; mais par « les modifications de la circulation générale sur l'ensemble des tropiques, et même sur le climat des latitudes tempérés » DESBOIS M. (1983 cité par LEROUX M., 1992).

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Dans ce sens, ses effets, liés à son oscillation pluriannuelle et à des périodes variables agissent en créant des perturbations météorologiques et océaniques. Selon les analyses scientifiques, des observations de hausse et de baisse de température ont été souvent enregistrées dans l'espace du pacifique Nord, de l'Asie jusqu'à la côte occidentale de l'Amérique du Nord au pied des Rocheuses. Cela traduit une manifestation entre deux périodes du phénomène. L'enregistrement de températures de surface anormalement chaudes traduit la période « El Nino » et l'inverse du phénomène est appelé « La Nina ». El Nino et La Nina constituent les deux états extrêmes de ce que l'on appelle l'oscillation australe. Le fort couplage entre océan et atmosphère; traduit dans l'atmosphère une variation à intervalles irréguliers (3 à 7 ans) du champ de pression moyenne entre l'ouest et le sud-est du Pacifique tropical. On appelle souvent ENSO (El Nino-Southern Oscillation) l'ensemble de ces phénomènes atmosphériques et océaniques. En période El Nino, la configuration du champ de pression dans le Pacifique équatorial se traduit par un déplacement vers l'est des zones de fortes pluies qui se produisent normalement dans les régions voisines de l'Indonésie. La zone dépressionnaire localisée dans l'ouest du Pacifique se déplace vers l'est et est remplacée par une zone de hautes pressions à la suite de la disparition des alizés dans cette zone. Les températures de la surface de la mer, plus élevées qu'à l'ordinaire, renforcent l'activité convective et génèrent donc des précipitations intenses sur les côtes de l'Équateur et au nord du Pérou. Il en résulte également en général des conditions de sécheresse anormale en Indonésie, aux Philippines et dans le nord de l'Australie.

Les deux phénomènes ont des effets sur la quasi-totalité du globe, mais de façon très régionalisée. Leurs effets se font sentir essentiellement dans la ceinture intertropicale mais aussi aux latitudes plus tempérées. Bien que la responsabilité de ce phénomène dans le dérèglement climatique soit un sujet à discussion, des phénomènes climatiques extrêmes sont souvent enregistrés à la même période que ces manifestations. Des pluies diluviennes et souvent de fortes sécheresses sont observables dans les régions tropicales (Pérou, Équateur) et dans les régions de moyennes latitudes (Chili, Paraguay, Argentine, Philippine) marqués par les manifestations de l'ENSO.

Du point de vue des scientifiques, le climat de la terre a toujours connu des perturbations naturelles. Mais depuis l'ère industrielle, un constat est fait dans l'accentuation des phénomènes

climatiques extrêmes. Cependant, on ne peut marginaliser les hypothèses attribuant à l'homme la responsabilité des crises climatiques aiguës.

I. 2. Le réchauffement climatique lié aux activités anthropiques

L'augmentation des températures mondiales moyennes (augmentation de 0,74°C) observée depuis la moitié du vingtième siècle est un phénomène connu sous le nom de réchauffement de la planète (GIEC., 2001). Selon les analyses scientifiques, ce réchauffement planétaire est dû en grande partie aux activités humaines notamment le rejet des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. De ce fait, les activités humaines (le brûlage de combustibles fossiles, la déforestation) contribuent à accroître des quantités de ces gaz contenus dans l'atmosphère. Ce réchauffement à son tour provoque le dérèglement climatique auquel toute l'humanité est confrontée de nos jours.

L'ensemble des climatologues réunis dans le GIEC affirment que le réchauffement actuel du globe est en majorité dû aux activités humaines par le rejet des gaz. Bien que la plupart des gaz à effet de serre (GES) soit d'origine naturelle, certains sont principalement dus à l'activité humaine et leur concentration dans l'atmosphère est en perpétuelle augmentation. C'est le cas spécifique de l'ozone (O3), du dioxyde de carbone (CO2), et du méthane (CH4). Ainsi, les climatologues du GIEC ont pu faire une étroite liaison entre le réchauffement de la planète et l'augmentation des GES dans l'atmosphère. Depuis des milliers d'années, l'effet de serre, phénomène naturel, est amplifié par les activités humaines émettrices de gaz absorbant les rayonnements dans l'infrarouge thermique. Leur ampleur a varié au cours du temps et notamment durant les périodes glacières des dernières 160.000 années, la dernière glaciation ayant eu lieu il y a environ 18.000 ans.

Cependant, à partir de l'ère industrielle, les teneurs de certains gaz à effet de serre, augmentent régulièrement, entrainant ainsi une élévation progressive de la température de la terre GUYOT G. (1999). Il en résulte un effet de serre "additionnel", qui s'est traduit par un réchauffement global, et au-delà par une modification du système climatique de la planète ( www.inra.fr / ; la science et vous).

De ce fait, l'émission des GES est un processus naturel à travers le rayonnement solaire. Le soleil envoie ses rayons lumineux sur la surface de la terre. Les recherches scientifiques (GIEC., 2007) et certains climatologues admettent que lorsque le rayonnement solaire atteint

24

l'atmosphère terrestre, une partie (28 %) est réfléchie (renvoyée vers l'espace) par l'air, les nuages blancs et la surface claire de la terre (généralement les régions couvertes de glace). Ce processus est appelé l'albédo. Les rayons incidents qui n'ont pas été réfléchis vers l'espace sont absorbés par l'atmosphère (21 %) et par la surface terrestre (51 %). La partie des émissions absorbées par la terre crée de la chaleur (énergie); celle-ci est restituée à son tour, en direction de l'atmosphère sous forme de rayons infrarouges qui est en partie absorbée par les GES, puis réémis sous forme de chaleur vers la terre: c'est l'effet de serre, phénomène sans lequel la température de la terre pourrait chuter à -18°c. Cela transformerait la terre en une boule de glace car l'albédo terrestre augmenterait suite à une forte glaciation du globe et maintiendrait la température à moins de 100 celsius (-100c). LEROUX M. (1992) ajoute qu'en raison de l'effet de serre naturel, c'est-à-dire la réabsorption de l'énergie du contre-rayonnement terrestre dans l'infrarouge, le gain thermique de l'ensemble terre-atmosphère est de 33°c. Et l'ampleur de ce gain justifie l'intérêt accordé à la moindre modification de la concentration des gaz à effet de serre (GES).

Ainsi, le principe de l'effet de serre permet de réguler le rayonnement solaire qui admet une stabilisation de la température terrestre d'où la possibilité de la vie sur terre. Il est clairement démontré que les activités humaines contribuent à modifier le bilan radiatif par l'augmentation de la concentration des GES dans l'atmosphère. Selon certains climatologues, cela a été démontré depuis les années 1827 par les travaux de FOURIER J.B. Les principaux gaz à effet de serre issus des activités humaines sont entre autres : le dioxyde de carbone (CO2), qui représente près de 95 % des gaz; soit près de six milliards de tonnes provenant de la combustion des énergies fossiles, essentiellement le pétrole, dans l'industrie et le transport.

D'autres secteurs dans les pays du Sud libèrent également une quantité de CO2. La combustion fossile comme le charbon, le lignite, le pétrole ou le gaz naturel (méthane) rejette du CO2 en grande quantité dans l'atmosphère.

La déforestation libère aussi des quantités (1,6 milliard de tonnes) de CO2. Selon les estimations scientifiques, une forêt qui brûle dégage du carbone, de même que le labour libère le stock de ce gaz contenu dans le sol. Ainsi, la concentration des gaz carboniques a légèrement augmenté, passant de 0,030 % à 0,038 % en 50 ans. De ces quantités, seule la moitié serait recyclée par la nature, et l'autre moitié resterait dans l'atmosphère, ce qui augmenterait l'effet de serre. Les activités agro-pastorales contribuent aussi à l'accroissement des gaz à effet de serre. Ces activités

libèrent plus le méthane (CH4) et d'oxyde d'azote (N2O) issus de la fermentation anaérobique (sans air). L'élevage bovin produit selon les estimations scientifiques près de 100 millions de tonnes de méthane. L'ozone par contre est produit en grande quantité par l'activité industrielle. De tous ces GES humains, l'Agence International de l'Énergie (AIE) considère le CO2 (près de 95 % des émissions), comme le plus rejeté.

Mais le plus alarmant des sujets du réchauffement selon certains scientifiques est la fonte du permafrost. Le permafrost (sol gelé en permanence) particulièrement présent en Alaska et en Sibérie mis en place depuis près de 11.000 ans serait en train de fondre pour la première fois. Des chercheurs russes et américains ont ainsi mis en évidence que sur une zone plus étendue que la France et l'Allemagne réunies, la superficie de ce sol déjà fondu s'estime à plus d'un million de kilomètres carré. Le permafrost piégeant près de 70 milliards de tonnes de méthane, sa fonte inquiète les scientifiques qui craignent que ce dégel du sol sibérien ne contribue de façon exponentielle au réchauffement de la planète.

L'analyse des scientifiques réunis au sein du GIEC indique que la terre aurait traversé plusieurs phases de réchauffement et de glaciation durant les 700.000 dernières années en intervalle de 100.000 ans. Ces différentes phases sont ponctuées par des cycles.

Un cycle se traduit par une augmentation de la température suivie d'une période chaude de 10.000 à 20.000 ans environ, appelée période glacière. A la suite de cette période s'enclenchent un refroidissement progressif et l'installation d'une ère glacière. A la fin de la glaciation, un réchauffement brutal amorce un nouveau cycle. A l'intérieur de ces longs cycles, des variations plus fréquentes et moins intenses sont mesurables, à l'exemple des Xème et XIème siècles qui ont permis l'installation d'une phase chaude et moins humide, c'est la période médiévale (période où les températures furent très favorables à la culture des céréales) moins chaude que le XXIème siècle.

La petite glaciation à la fin du moyen âge encore appelée petit âge glaciaire correspondrait à une faible activité solaire, Atlas de l'Intégration Régionale, (2008).

De ce fait, la terre traverserait actuellement une période interglaciaire qui se poursuit depuis plus de 10.000 ans. De nombreux scientifiques soutiendraient que c'est cette période de réchauffement de la planète qui a permis le développement de l'agriculture et de l'élevage sédentaire au Néolithique.

De toutes ces thèses, la responsabilité des activités humaines dans le réchauffement de la planète est partagée. Il est clairement démontré que le rejet des GES dans l'atmosphère contribue à augmenter leur concentration d'où le réchauffement accéléré. Mais beaucoup de scientifiques restent sceptiques vis-à-vis de cette hypothèse. Pour LEROUX M. (1992), le réchauffement actuel de la planète n'est pas forcement la cause des GES car la plus forte hausse de température du siècle s'est produite malgré une faible augmentation du taux de CO2.

Ainsi, les avis sont partagés sur le sujet du réchauffement actuel de la planète. Mais la théorie la plus admise par tous est que le climat de la terre est en perpétuel mutation et ces changements ne seront pas sans conséquences. Beaucoup de régions, surtout en Afrique, vivent déjà sous la menace de cet éventuel changement du climat.

L'observation ou le constat des manifestations de certains phénomènes climatiques (sécheresses des années 70, les pluies diluviennes, etc.) ces dernières années est inquiétant. Ainsi la variabilité naturelle du climat s'est vue accentuée, compliquant davantage la vie des populations surtout celles des zones rurales qui sont plus vulnérables.

II. LES PARAMETRES CLIMATIQUES ET LA PERCEPTION PAYSANNE DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

La compréhension de la variabilité climatique au niveau local nécessite une analyse des paramètres du climat. Et cela permet de confronter ces analyses à la perception paysanne des changements des paramètres du climat.

II.1. L'analyse des variables climatiques des trente (30) dernières années

II.1.1. Les caractéristiques climatiques du Burkina

26

Le climat du Burkina Faso s'intègre dans le domaine climatique ouest-africain. De ce fait, l'évolution du temps du pays est étroitement liée à la dynamique des centres d'actions anticycloniques qui balaient toute cette partie de l'Afrique. On rencontre dans l'hémisphère nord les anticyclones (centres de hautes pressions) des Açores et de Libye et l'anticyclone de Saint Hélène dans l'hémisphère sud. Et entre ces deux centres d'actions, la dépression équatoriale constitue une convergence (Zone de Convergence Inter Tropicale, la ZCIT) des vents du nord-est dans l'hémisphère nord et ceux du sud-est dans l'hémisphère sud (Atlas du Burkina, 2006). Sous l'influence de ces centres d'actions, le pays connaît un climat tropical sec du type soudanien à deux saisons bien marquées et deux autres saisons de transitions:

- une saison humide de juin à septembre dominée par les vents humides ou « pseudosoudanien » en provenance du golfe de Guinée.

- une saison sèche s'étendant de mi-novembre à avril. Au fur et à mesure que l'on s'éloigne

vers le nord du pays, la saison sèche devient de plus en plus longue; notamment caractérisée par les vents de secteur nord-est (harmattan) chargés de poussière.

Les mois de mai et octobre constituent cependant les mois de transition. L'alternance de ces deux types de saison est ainsi liée à la fluctuation de la Convergence Inter Tropicale (CIT).

Cette convergence atteint sa position méridionale en janvier et septentrionale en août (mois de grandes pluies au Burkina).

II. 1. 3. Les zones climatiques

Le Burkina Faso bénéficie d'un climat tropical sec du type soudanien dans son ensemble, divisé en trois zones climatiques qui sont: la zone sahélienne, la zone soudano-sahélienne et la zone soudanienne.

La zone sahélienne est située au nord du 13e parallèle. Elle représente environ 25 % de la superficie du pays avec une limite inférieure marquée par l'isohyète 600 mm. Caractérisée par un manque prolongé de pluies, cette zone enregistre une saison sèche allant de huit à neuf mois avec les amplitudes thermiques (journalières et annuelles) les plus élevées. Cela entraine une forte déperdition de l'humidité atmosphérique.

La zone soudano-sahélienne, comprise entre les isohyètes 900 et 600 mm, s'étend sur toute la partie centrale et l'est du pays entre le 13e et 11e parallèle. C'est la zone climatique la plus vaste (plus de la moitié de la superficie). On note également une saison pluvieuse d'une durée de quatre à cinq mois et six à huit mois de saison sèche.

La zone Soudanienne occupe la partie sud et sud-ouest du pays, entre le 11e et 10e parallèle avec une saison des pluies qui dure six mois. On enregistre dans cette zone des hauteurs d'eau allant de 900 mm à 1200 mm par an et des nombres de jours de pluies de 60 à 90 jours. La description de ces domaines climatiques donne une appréciation générale du climat de l'ensemble du pays permettant une circonscription de la zone d'étude qui appartient à la zone climatique soudano-sahélienne ci-dessus décrite.

L'analyse des paramètres climatiques sera ainsi basée sur cette zone climatique pour mieux
comprendre la dynamique qui s'y déroule depuis les trente dernières années (de 1980 à 2009).

28

Les données météorologiques sont fournies par la station de Ouagadougou couvrant la zone d'étude (la commune de Saaba).

II.1.3. Les paramètres climatiques

L'analyse des paramètres climatiques permet de caractériser leurs variabilités dans le temps. II.1.3.1. La pluviométrie

La pluviométrie, mesure de la pluie, représente les hauteurs d'eau tombées dans un intervalle de temps. C'est l'une des données climatiques les plus essentielles dans l'appréciation de l'évolution des ressources forestières principalement au Burkina Faso. « Pour la plus grande partie du monde, les précipitations représentent la source principale d'eau pour la production agricole; ce sont également des données climatiques très variables dans le temps et dans l'espace » (GUYOT G., 1999).

Pour le Burkina, pays essentiellement agricole, la maîtrise de cette donnée climatique est très capitale. En effet, marquée par une variabilité spatiale et temporelle très forte, l'installation de la pluie est tributaire de la position du FIT (MEF, 2006). Pendant sa remontée vers le nord, les régions traversées par le front sont arrosées par la pluie. Le centre du pays reçoit ainsi ses premières pluies au mois de mai.

Graphique n° 1: Le diagramme ombro-thermique de Ouagadougou ( 1980-2009)

220,00

200,00
180,00
160,00

140,00
120,00
100,00

80,00
60,00
40,00

20,00

Mois

Pluviométrie (Pmm) Température ( T°c)

pluviometrie(pmm)

50,00 45,00 40,00 35,00 30,00 25,00 20,00

Temperatures(°c)

Source : D'après les données de la Direction de la Météorologie Nationale du Burkina Faso

Le site d'étude, situé dans la zone soudano-sahélienne, est couvert par la station météorologique de Ouagadougou. Le diagramme ombro-thermique laisse percevoir 4 mois humides (juin, juillet, août et septembre). Le cumul des moyennes pluviométriques diffère d'un mois à l'autre. Le mois d'avril enregistre les faibles quantités (en moyenne 30 mm de pluie), par contre le mois d'août enregistre près de 210 mm soit une différence de 190 mm.

L'analyse du graphique confirme l'appartenance de cette localité à la zone climatique soudanosahélienne où l'installation de la saison pluvieuse est effective entre mai et septembre. La variabilité pluviométrique est ainsi perceptible et susceptible d'influencer l'évolution des ressources naturelles.

Graphique n° 2: L'évolution interannuelle des précipitations moyennes de Ouagadougou (1980-2009)

1000

900

800

700

600

500

400

Evolution des quantités annuelles des pluies Moyenne pluviométrique

Droite de tendance

Pluviometrie(pmm)

Années

Source : D'après les données de la Direction de la Météorologie Nationale du Burkina Faso

Le graphique n°3 montre l'évolution interannuelle des précipitations durant les trente dernières années. L'observation permet de distinguer plusieurs séquences. Les périodes 1980- 1985, 1995-2002 sont considérées comme sèches car les totaux pluviométriques sont largement inférieurs à la moyenne de la série établie à 716,33 mm. Dans la séquence 1995-2002, on constate une hausse des valeurs au cours de l'année 1999 avec 800 mm de précipitation. En outre, des périodes humides sont constatées entre 1986-1994 et 2003-2009.

30

Les moyennes pluviométriques de ces deux séquences sont supérieures à la moyenne de la série, variant entre 900,70 et 923,60 mm, mais souvent interrompues par des années déficitaires, 1990 (675,90 mm), 1992 (698,70 mm) et, 2006 (596,80 mm.).

Le constat général de la série 1980-1989 montre un déficit accru de la pluviométrie. Ces poches de sécheresse ne favorisent pas la régénération naturelle des plantes. Selon BANDRE E. et al., (2002) les espèces hygrophiles et semi-hygrophiles ont tendance à disparaître (Mimosa pigra, Mitragyna intermis) avec telle situation. Cela engendre un apprivoisement de la flore entrainant une dégradation des formations végétales.

Cependant la légère reprise de la pluviométrie qui succède aux périodes sèches des années 70 permet une régénération des ressources végétales.

`Graphique n° 3: Les variations interannuelles des précipitations de Ouagadougou (1980-2009)

Pluviometrie (Pmm)

1000

800

400

600

200

0

Précipitation(mm) Droite de tendance Moyenne mobile

Années

Source : D'après les données de la Direction de la Météorologie Nationale du Burkina Faso

Les graphiques n°4 et n°5 montrent également une irrégularité des précipitations. La combinaison de la moyenne mobile de la série à la droite de tendance montre une évolution pluviométrique en deux cycles (graphique n°4).

Le premier cycle correspondant à la période des années 1980-1985 marque la période des pluies qui sont en dessous du seuil (graphique n°5). Cette période qui marque le prolongement et la fin des sécheresses des années 70 sur la bande sahélienne.

Le second cycle commence en 1986 avec une légère reprise de la pluviométrie qui atteint son maximum en 1991 et se stabilise en 1994. Cette tendance va se poursuivre avec une évolution en dents de scie de la pluviométrie entre 1995 à 2003 et une nette hausse de 2004 à 2009.

L'observation des graphiques 4 et 5 fait ressortir une légère évolution de la pluviométrie juste après les années 80 jusqu'en 2009 avec des poches de sécheresse en 1980-1985, 1995-1997, et 2000-2002. L'analyse confirme la variabilité pluviométrique de la localité.

Les écarts des moyennes pluviométriques de la série 1980-2009 (graphique 5) permettent d'évaluer la dispersion pluviométrique autour de la moyenne en fonction des seuils. Le calcul de l'écart à la moyenne se fait à partir de cette formule : ((Qa-Mp)/Mp)* 100. Les seuils sont également obtenus par : (Ep / Mp)*100

Qa : total de pluie de l'année

Mp : la moyenne des quantités de pluie de la série (1980-2009) Ep : écartype des quantités de pluie de la série (1980-2009)

Graphique n° 4: L'écart à la moyenne de la pluviométrie annuelle de Ouagadougou (1980-2009)

-

4cart moyenne (%)

-20

-30

30

20

40

10

10

0

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

ecartype
moyenne

seuil positif

seuil négatif

Source : D'après les données de la Direction de la Météorologie Nationale du Burkina Faso

Au regard de ces deux graphiques, l'évolution de la pluviométrie de ces trente dernières années est effective. La période déficitaire des pluies (1980-1986) coïncide avec celle marquant la dégradation significative de la forêt. La reprise des précipitations dans les années 90 a eu un impact positif sur la régénération de la végétation de Gonsé.

II.1.3.2. La température

Graphique n° 5: L'évolution des moyennes mensuelles de températures de Ouagadougou (1980 -2009)

Temperature(°c)

Mois

34,00

32,00

30,00

28,00

26,00

24,00

22,00

20,00

Moyenne mensuelle de température Droite de tendance

Source : D'après les données de la Direction de la Météorologie Nationale du Burkina Faso

Le graphique n°6 présente la variation des températures de la station de Ouagadougou qui correspond à quatre périodes. Les fortes températures sont observées en saison sèche et les faibles valeurs thermiques en saison hivernale. On enregistre également des températures à faible valeur entre les deux périodes de transition.

Les variations maximales sont enregistrées dans les mois de mars, avril, mai et juin avec un maximum de 33,33°c en moyenne en avril. Ce sont par conséquent les mois les plus chauds de l'année. La moyenne mensuelle se situe autour de 28,69°c. Les mois de janvier (24,9°c), février (27,92°c), juillet (27,65°c), août (26,67°c), septembre (27,51°c), novembre (28,08°c) et décembre (25,41°c) enregistrent les faibles températures.

32

A partir de juin, les températures diminuent progressivement pour atteindre une valeur faible en août (26,67°c), mois le plus pluvieux. Le mois d'octobre marque une nouvelle hausse des températures maximales qui atteint 29,34°c. Cette hausse se justifie par l'arrêt des pluies. Une autre baisse de la température s'observe à partir du mois de novembre pour atteindre 24,9°c en janvier, le mois le plus frais de l'année. Cette période coïncide avec l'action de l'harmattan sur la zone occidentale de l'Afrique. L'observation du graphique n°6 permet de conclure que les températures au cours de l'année varient continuellement entre périodes de forte chaleur et faible chaleur. Les fortes températures sont observables en saison sèche. L'amplitude de la série 1980 à 2009 se situe à 8,43°c. On remarque également une variation considérable des températures

maximales et minimales au cours de l'année. Les maxima oscillent entre 31°c et 33°c. Par contre les minima sont entre 24°c et 26°c. La variation de ce paramètre climatique caractérise la zone climatique soudano- sahélienne.

Le graphique n°7 permet de déterminer les années les plus chaudes et les années les plus froides des trente dernières années de la station de Ouagadougou. Les températures au Burkina Faso se particularisent par leur forte variabilité . L'amplitude thermique de la série de 1980 à 2009 est de 3,49°c. La juxtaposition de la droite de tendance et la courbe d'évolution de la série traduit -2005, enregistrent une augmentation significative (0,40°c). Mais pendant celle allant de 1987 à 2005, les valeurs thermiques ont connu une variation de 0,055°c.

une augmentation générale de

la température de 1980 à 2006. La période 2002

A travers l'analyse du graphique 7, on remarque que les variations interannuelles des

températures se stabilisent autour de 28°c qui traduit une lég ère hausse. Cette variation de la température plus remarquable pour les extrêmes s'inscrit dans la tendance générale des différentes opinions soutenant le réchauffement de la planète ces dernières décennies. Ce changement anormal pourrait être imputable aux activités humaines qui libèrent des gaz à effet de serre (GES).

Graphique n° 6:

L'évolution interannuelle des températures moyennes de Ouagadougou (1980 à 2009)

Temperature(°c)

30,00

29,50

29,00

28,50

28,00

27,50

27,00

26,50

26,00

25,50

Evolution annuelle des températures Droite de tendance

Années

Source : D'après les données de la Direction de la Météorologie Nationale du Burkina Faso

II.1.3.3. L'évapotranspiration

Les graphiques n°8 et n°9 présentent l'évapotranspiration qui constitue la quantité d'eau totale transférée du sol vers l'atmosphère. Ce processus se fait par évaporation au niveau du sol et

34

par la transpiration des plantes. Il permet, en combinaison avec la pluviométrie, de déterminer la période végétative favorable.

Dans la station de Ouagadougou, la moyenne annuelle de l'évapotranspiration de la série 1980- 2009 est de 1858,1667 mm. L'ETP varie au cours de l'année suivant l'évolution de la pluviométrie (graphique 8) et de la température (graphique n°9). Ainsi, les valeurs extrêmes de cet élément sont observées pendant la saison de transition (sèche et humide) avec un record mensuel élevé dans le mois de mars (197,85 mm). Du mois de janvier à juin, on enregistre une forte évapotranspiration. Elle diminue à partir du mois de juillet et se maintient faiblement en août (136,33 mm) et septembre (143,52 mm).

A partir du mois d'octobre, on remarque à nouveau une augmentation progressive de l'évapotranspiration. La hausse de l'ETP observée à travers la courbe coïncide avec les mois de l'année enregistrant de faibles précipitations (graphique n°8) et les mois de fortes chaleurs (graphique n°9). Le début du mois de juillet jusqu'en fin septembre marque la période de forte pluviométrie et de faible température.

En conséquence, l'ETP varie par rapport aux moyennes mensuelles des pluviométries et des températures.

Les variations des maxima et des minima de l'évapotranspiration de la station indiquent de façon générale que les valeurs peuvent passer du simple (en saison pluvieuse) au double (en saison sèche). La forte variabilité de ce paramètre est très perceptible au cours de l'année. L'analyse s'appuie sur les travaux de certains auteurs. Le modèle de Franquin du bilan hydrique prend en compte la pluviométrie et l'évapotranspiration (ETP). Ce modèle détermine 4 saisons ; une saison sèche (P< ETP/2) ; une saison pré-humide (ETP/2< P< ETP) ; une saison humide (P> ETP) et la période post-humide (P< ETP).

Le graphique n°8 permet de voir véritablement 3 saisons avec une courte période posthumide. L'on considère les deux périodes et celle humide comme les périodes favorables à la croissance végétative. Les fortes variabilités des moyennes mensuelles et saisonnières de l'ETP de la série (1980-2009) influencées par la température et l'harmattan dans cette zone ont eu des conséquences sur la disponibilité des quantités d'eau et la mise en place effective des activités agricoles surtout maraîchères.

Graphique n° 7: Les moyennes mensuelles d'ETP- ETP/2 et la pluviométrie de Ouagadougou (1980-2009)

ETP-ETP/2(mm)

250,00

200,00

150,00

100,00

50,00

0,00

Moyenne mensuelle de ETP ETP/2 Pmm( moyenne mensuelle )

Mois

Source : D'après les données de la Direction de la Météorologie Nationale du Burkina Faso

Graphique n° 8: Les moyennes mensuelles d'ETP-ETP/2 et la température de Ouagadougou (1980-2009)

ETP-EP/2(mm)

250,00

200,00

150,00

100,00

50,00

0,00

Moyenne mensuelle de ETP ETP/2 Moyenne mensuelle des températures

Mois

34,00

32,00

30,00

28,00

26,00

24,00

22,00

20,00

Temperature(°c)

Source : D'après les données de la Direction de la Météorologie Nationale du Burkina Faso

II.1.3.4. L'insolation et l'humidité

II.1.3.4.1. L'insolation

La durée moyenne de l'ensoleillement (insolation) a connu beaucoup de variation au cours des trente dernières années. Cela est perceptible à travers le graphique qui indique un ensoleillement moyen de près de 256 heures par an. La moyenne mensuelle d'insolation de la série (1980-2009) est de 8 heures par jour. La tendance générale montre une légère baisse de l'insolation durant les trente dernières années. De près de 271,45 heures comme ensoleillement

moyen en 1980, il est passé à 241,94 heures soit une baisse de 0,39%. L'observation du graphique montre une discordance avec la tendance générale à une hausse de la température due à l'ensoleillement. D'autres paramètres pourraient mieux expliquer cette situation.

Graphique n° 9: Les variations interannuelles de l'insolation moyenne de Ouagadougou (1980 -2009)

Insolation(bJj)

280,00

270,00

260,00

250,00

240,00

230,00

220,00

Insolation moyenne Droite de tendance

Années

Source : D'après les données de la Direction de la Météorologie Nationale du Burkina Faso

II1342 L'hidié

Les trente dernières années ont enregistré une variation interannuelle en dents de scie de l'humidité, en donnant une tendance générale à la hausse (graphique n°11). La moyenne annuelle de la valeur de l'humidité se situe à 50,43 %. Entre 1980 et 2008, des valeurs sensiblement en hausse ont été enregistrées mais sont en deçà de la moyenne. L'année 2003 est celle qui a enregistré la forte valeur d'humidité (52 %) et la plus faible valeur a été enregistrée en 1985 (46,25 %).

Graphique n° 10: Les variations interannuelles de l'humidité moyenne relative de Ouagadougou (1980-2009)

Années

53,00

Humidite(%)

52,00

51,00

50,00

49,00

48,00

47,00

46,00

45,00

44,00

43,00

Moyenne annuelle de l'humidité Droite de tendance

36

Source : D'après les données de la Direction de la Météorologie Nationale du Burkina Faso

37

II.1.3.5. Le vent

La vitesse du vent au cours des trente dernières années a connu une variation à la hausse. L'observation de la droite de tendance sur la période traduit cette augmentation de la vitesse du vent. Mais dans le détail, l'analyse de la courbe révèle deux principales phases.

De 1982 à 1998, on constate une légère hausse de la vitesse du vent avec des valeurs en deçà de la moyenne annuelle. Elle se situe à 2,26 m / s. La plus faible valeur enregistrée en cette période est de 1, 48 m / s (1993). Entre 1999 à 2009, la tendance évolutive est nettement supérieure à la période précédente. La faible valeur de cette période s'établit à 1,84 m / s et la plus grande valeur enregistrée en 2008 est de 2,69 m / s.

L'observation du graphique n°12 montre une vitesse moyenne de vent très élevée. Cependant les vents de fortes pressions ont des impacts sur les ressources naturelles et influent sur les activités agricoles. L'influence de l'harmattan sur l'évaporation est significative. L'évaporation est en hausse pendant les mois enregistrant le passage de l'harmattan (janvier, février et mi-mars).

Graphique n° 11: Les moyennes annuelles de la vitesse du vent de Ouagadougou (1980-2009)

Vitesse(m/s)

2,80

2,60

2,40

2,20

2,00

1,80

1,60

1,40

1,20

1,00

Moyenne annuelle de la vitesse du vent Droite de tendance

Années

Source : D'après les données de la Direction de la Météorologie Nationale du Burkina Faso

II.1.3.6. La synthèse de l'évolution des paramètres climatiques

L'analyse a révélé une légère évolution des différents paramètres climatiques qui certainement a eu des impacts sur l'évolution de la biodiversité de la forêt et sur les activités agricoles.

Tableau n° 1: La synthèse de l'analyse des paramètres climatiques de Ouagadougou (1980 à 2009)

Paramètres
climatiques

Synthèse des paramètres (1980-2009)

Observations

Baisse

Stable

Hausse

L'analyse des paramètres selon la série des trente (30) ans montre une légère hausse de la pluviométrie, de la température et du vent. L'insolation par contre est en baisse.

L'humidité et l'ETP sont constamment stables. La variation de ces paramètres a fortement conditionné l'évolution des ressources forestières de Gonsé.

Précipitations

 
 

+

Températures

 
 

+

ETP

 

+

 

Insolation

-

 
 

Humidité

 

+

 

Vent

 
 

+

LEGENDE

- : Paramètres climatiques en baisse ;

+ : Paramètres climatiques en stabilité ; + : Paramètres climatiques en hausse.

II.2. La perception paysanne de la variabilité climatique

Hormis les analyses scientifiques précédemment faites, le monde paysan a également sa compréhension de l'évolution du climat. La variabilité climatique concerne toute la planète et ses effets menacent de façon générale la survie de l'humanité. Ce qui explique par ailleurs les actions que Al Gore mène pour la sensibilisation des terriens. Bien que des incertitudes demeurent sur l'impact réel des changements climatiques sur les activités humaines, les populations font un lien entre leurs activités et la manifestation de certains paramètres climatiques. Les revers des activités agricoles ont un moindre impact sur la modification du climat. « L'activité agricole est intrinsèquement tributaire du temps et du climat qui affectent directement ou indirectement le niveau de la production végétale ou animale » ESTIENNE P et al. (1998). Les aléas climatiques peuvent avoir, au niveau de l'agriculteur, un impact soit négatif (perte d'une partie ou la totalité de la production de l'année), soit positif (année particulièrement favorable). Le paysan, bien qu'il

ait des notions « empiriques » du climat, sa compréhension de la manifestation des paramètres climatiques s'avère souvent concordante avec les analyses scientifiques.

Sur l'échantillon de la population enquêtée, 71,23 % affirment que les paramètres climatiques ont beaucoup évolué. Le seul paramètre d'analyse paysanne est la pluviométrie. Ils associent souvent l'état de dégradation de la végétation à sa baisse. Ainsi, 64,2 % de la population enquêtée disent qu'ils n'arrivent plus à suivre correctement le calendrier cultural depuis plus d'une dizaine d'années. De ce fait, les populations se basent souvent sur le comportement de certains éléments naturels pour apprécier la pluviométrie.

II. 2.1. Les éléments d'analyse paysanne de la variabilité climatique

Les populations perçoivent les variabilités climatiques à travers le changement de comportement de quelques éléments de la nature. Les analyses sont plus orientées vers le calendrier cultural, les quantités pluviométriques, les mauvais rendements des cultures, etc. Aussi, certains végétaux, les astres (étoiles) en passant par les animaux ont longtemps constitué des repères d'analyse de la bonne ou mauvaise saison pluvieuse.

II.2.1.1. Les espèces locales de référence

Les paysans (44,5 %) se focalisaient sur la physionomie des arbres pour commencer leur saison ou pour mettre fin aux semis. Les arbres qui ont toujours servi de repère aux populations sont : le néré (Parkia biglobosa); le tamarinier (Tamarindus indica); le karité (Vitelaria paradoxa) et le baobab (Adansonia digitata). La floraison ou l'apparition des fruits de ces arbres annonce le début de la saison selon la population. Certains, par contre, ont recours au mouvement ou comportement des animaux pour préparer leurs champs. Le mouvement des oiseaux migrateurs (le calao, l'hirondelle, l'épervier) vers le sud ou vers l'ouest annonce le début de la saison pluvieuse. Leur retour marque la fin de la saison. D'autres éléments du cosmos sont utilisés pour apprécier la pluviométrie. L'apparition de certaines étoiles sert de repère à la décision. Généralement, les agriculteurs commencent leur semis lorsqu'ils voient apparaître au sud ou à l'est, certaines étoiles communément appelées soucis ou nagtètba1. De nos jours, les populations ne s'appuient plus sur ces éléments pour commencer leurs activités de saison hivernale. Ces repères ont soit disparus, soit leurs manifestations ne coïncident plus avec les supputations des paysans. Les changements climatiques peuvent être évoqués pour expliquer le

39

1 Constellation d'étoiles

décalage de la période de floraison de ces espèces et le changement de comportement de ces animaux.

II.2.1.2. La baisse des rendements

Le démarrage tardif, l'interruption des précipitations pendant la phase végétative ou l'arrêt brusque en fin d'hivernage contribuent à retarder la maturité des plantes. Les populations (78.3 % de l'échantillon) imputent la baisse des rendements au changement du climat. Elles perçoivent la dégradation de leurs terres à travers l'apparition de Striga hermonthica (wango en mooré) dans les champs. En dehors de la pauvreté des sols, la mauvaise répartition des pluies est également considérée comme la cause des faibles rendements. Les populations (84,3 %) affirment que les productions céréalières ne font que baisser chaque année depuis plus de dix ans. La saison pluvieuse commence tardivement. Elle s'installe effectivement dans le mois de juin et finit brusquement au mois de septembre. Cette situation est anormale car dans le temps, le mois de mai était le début effectif de la saison pluvieuse. En plus du fait que la saison s'installe tardivement, les pluies sont malheureusement mal réparties dans le temps et dans l'espace et finissent précocement. Cette situation ne favorise pas la bonne production céréalière.

Les superficies cultivées sont très faibles. 55,3 % des populations exploitent 1 à 5 hectares tandis que seulement 3,7 % cultivent plus de 5 hectares. Une partie des enquêtées (41 %) n'arrivent pas à estimer leurs superficies cultivées. Le manque de nouvelles terres explique en majorité le faible taux d'exploitation. La pauvreté des sols, accentuée par la désertification, combinée aux mauvaises pratiques culturales et à la forte croissance démographique réduisent la productivité des sols. Les productions céréalières sont en baisse dans la région du centre (la province du Kadiogo). Les estimations faites par les populations rejoignent les analyses que donne la Direction Générale de la Promotion de l'Economie Rurale (DGPER). Le Kadiogo fait partie des provinces ayant enregistré un déficit céréalier inférieur à 90 % durant la campagne 2008-2009 (DGPER, 2009).

II.3. Les causes des changements selon la population

Quelles explications la population donne à ces différents changements ?

Selon le témoignage paysan, ces changements ont des causes anthropiques, naturelles et divines.
37,6 % pensent que l'homme est au centre de ces différents changements car ses activités

41

contribuent à dégrader l'environnement (déforestation, pollution, etc). Certains (30,6 %) affirment que ces phénomènes sont inhérents à l'ordre de la nature (changements naturels).

Le dernier groupe attribue le changement des paramètres du climat à la volonté divine. En effet, pour ces derniers, les dieux semblent ne pas apprécier la mauvaise pratique religieuse et l'abandon des valeurs ancestrales (les cérémonies coutumières, les interdits, etc.), de ce fait, ils font descendre ces cataclysmes pour punir l'humanité. Pour eux, ceci semble expliquer les mauvaises calamités naturelles (insuffisance de pluies, pluies torrentielles, sécheresses,...).

Un sexagénaire dans le village de Gonsé confie « Il y a plus de 30 ans que dans notre localité la cérémonie qui marque le début de la saison pluvieuse n'est plus organisée; pourtant jadis ; celle-ci organisée vers la mi-mai était suivie le lendemain d'une grande pluie qui marquait le début de la campagne hivernale ; nous reconnaissions l'installation effective de la saison hivernale le lendemain de cette commémoration, mais aujourd'hui tout a changé ».

Cela traduit une certaine nostalgie des populations des temps passés. De ce fait, pour le paysan, le climat a beaucoup changé.

CHAPITRE II :
LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN

Ce chapitre présente les données physiques et les éléments de l'organisation sociodémographique, socio-économique et politique du milieu.

I. LE CADRE PHYSIQUE DU MILIEU

L'environnement physique est la base de toute activité humaine. L'analyse et la compréhension de la dynamique spatiale du milieu sont le socle de toute approche visant à l'amélioration des conditions d'existence de ceux qui l'occupent. La connaissance et la compréhension de ce milieu permettent de savoir comment ceux-ci s'organisent, y vivent et comment ils s'adaptent aux différentes mutations des conditions naturelles. La particularité de la zone d'étude est l'existence du massif forestier. La présentation et la description des éléments caractéristiques de cet environnement et leur rapport avec l'organisation de la population s'avèrent nécessaires.

I.1. La situation géographique du milieu d'étude

La forêt classée de Gonsé est située dans la commune de Saaba, province du Kadiogo, à 25 km de la ville de Ouagadougou sur la route nationale N° 4 reliant Ouagadougou à Koupéla. Elle se localise entre les parallèles 12°19' et 12°27' de latitude nord et les méridiens 1°16' et 1°21' de longitude ouest. Saaba fait partie des six communes rurales de la Région du Centre depuis 2006. D'une superficie de 520 km2, la commune compte 23 villages administratifs. Elle est limitée à l'ouest par la commune de Ouagadougou, au sud et au sud-est par la commune rurale de Koubri, à l'est par la commune rurale de Nagréongo et au nord par celles de Loumbila et Ziniaré. Située dans la zone phytogéographique soudanienne, la localité regorge de quelques formations végétales composées de plantations individuelles et de réserves naturelles. On peut citer la forêt communale de Barogho, réalisée en 1996 et la forêt de Gonsé d'une superficie de 6.500 ha, située dans la partie est de la commune. Classée en 1953, par l'arrêté N° 153/SE/F du 28 février 1953 conformément à l'esprit du 4 juillet portant régime forestier en AOF, la forêt a été d'abord gérée par l'administration coloniale et par la suite par l'Etat après les indépendances. Elle a fait l'objet d'interventions de nombreux projets de gestion depuis les années 1950.

43

Carte n° 1°: Situation de la forêt de Gonsé et les sites d'enquêtes

Source : BNDT 31 / 08 / 2010 SANKARA T. Bakari

44

I.2. La morphologie du milieu d'étude I.2.1. Le relief et la géologie

L'analyse des éléments du relief et de la géologie s'appuie sur les travaux déjà réalisés dans la province du Kadiogo. Les unités topographiques et géologiques de la commune de Saaba sont à l'image de celles de la province. L'ensemble est caractérisé par une pénéplaine. Celle-ci a été façonnée dans le massif précambrien et s'étend sur trois quart du pays. Ainsi le relief de la province est dans son ensemble monotone et peu élevé par rapport au niveau de la mer.

De façon spécifique, la province du Kadiogo est composée de deux (2) entités topographiques qui sont la plaine et les bas-fonds. La plaine d'une altitude moyenne de 300 m couvre une superficie de 1903 km2, soit 66 % du territoire provinciale. On note dans la zone la présence de quelques bas-fonds couvrant environ 96 km2 soit 33 % du territoire. De ce fait le relief de la commune correspond à une plaine d'une altitude moyenne comprise entre 260 et 300 m, caractérisé par une platitude et une monotonie d'ensemble avec des pentes de l'ordre de 1 à 2% aboutissant à des talwegs dont les remblais sont le plus souvent repris par l'érosion.

Du point de vue géologique ; la commune de Saaba est constituée d'une part par des magnétites et des granites indifférenciés qui datent de l'époque anté-birrimienne et qui couvrent environ 99 % du territoire provincial. Et d'autre part des méta-volcanites neutres à basiques mises en place pendant le birrimien et qui couvrent moins de 1 % de l'ensemble du territoire de la province du Kadiogo.

Dans l'ensemble, la commune à l'image de la province dispose d'une faible potentialité de ressources hydrogéologiques en raison de la structure géologique et du sous-sol dominé par les roches plutoniques et métamorphiques.

I.2.3. L'hydrographie

Les principaux cours d'eaux de la province et leurs ramifications se rattachent au bassin versant du Nakambé. Ils sont temporaires, d'où leur tarissement rapide en saison sèche. Le Massili, affluent du Nakambé, est le plus important cours d'eau de la commune de Saaba. La forêt classée de Gonsé dans son ensemble est drainée par ce cours d'eau saisonnier. Pour faire face à la temporalité des régimes des cours d'eau, quelques aménagements ont été réalisés en vue d'améliorer la disponibilité de l'eau. Cette option permet à certaines populations riveraines d'y mener des activités

de contre-saison. Il s'agit des barrages et retenues d'eau de Tensobtenga, Tanghin (digue actuellement endommagée (cf. photo n°1), de Kaongo, de Koala, de Komkaga et de Gonsé. De nos jours ces réserves d'eau de surface sont très polluées par les effluents industriels de Kossodo (PCD Saaba, 2008). Ainsi ces cours d'eau, loin de constituer des réserves d'eau pour les ressources naturelles, agissent négativement sur la biodiversité. Cette situation de pollution constitue une menace grave pour la biodiversité de l'ensemble de la forêt classée. Pour 22,2 % de la population de l'échantillon, la disparition de certaines espèces fauniques est à mettre en relation avec cette pollution des cours d'eau. Egalement les phénomènes de réchauffement climatique occasionnent le tarissement rapide de ces points d'eau, limitant ainsi la rentabilité des cultures de contre saison.

Photo n° 1: Digue du barrage de Tanghin endommagée en 2009

Digue

Digue endommagée

Plan d'eau d'

Cliché : SANKARA T. Bakari, novembre 2009

I.2.2. La pédologie

Dans la commune de Saaba, on rencontre des sols ferrugineux tropicaux à faciès variables, généralement de type sablo-argileux ou gravillonnaires pauvres à potentiel agronomique faible et très vulnérable à l'érosion hydrique et éolienne. Ces sols présentent une teneur plus élevée en limon et en argile dans les dépressions. Dans certains endroits, ces sols sont totalement nus et sont sous forme de glacis ou « zipélé2 » (cf. photo n°2).

2 Zone nue en langue vernaculaire mooré

Photo n° 2: sol nu ou « zipélé » à l'intérieur de la forêt

Sol nu

Végétation

Végé

Cliché : SANKARA T. Bakari, novembre 2009

Le substrat de la forêt classée faisant partie de cet ensemble pédologique est essentiellement constitué de sols tropicaux ferrugineux lessivés. L'étude des sols, réalisée par le Bureau National des Sols (BUNASOLS) en 1990, fait ressortir 13 qualités de sols regroupées en 5 unités équipotentielles ou classes.

Tableau n° 2: Classe et types de sols identifiés dans la forêt

Classes

Types de sols

C1

-Lithosol

-Ferrugineux Tropical Lessivé Induré Superficiel -Ferrugineux Tropical Lessivé Induré Profond

 

-Ferrugineux Tropical Lessivé Induré Moyennement Profond -Ferrugineux Tropical Lessivé Induré Profond

C3

-Ferrugineux Tropical Lessivé à concrétion -Peu Evolué Colluvial Modal

C4

-Ferrugineux Tropical Lessivé à tâche et concrétions -Ferrugineux Tropical Lessivé Induré Modal

-Brun Eutrope Tropical Ferrugineux

C5

-Ferrugineux Tropical Lessivé Hydromorphe

-Peu Evolué d'Alluvial Hydromorphe

-Hydromorphe peu Humiphère à Pseudogley d'ensemble

46

Source : Plan d'Aménagement et de Gestion de la Forêt Classée de Gonsé 2004

Ces divers types de sol rencontrés dans la commune de Saaba en général et dans la forêt en particulier sont soumis à une forte dégradation sous l'effet des facteurs divers (naturels et anthropiques). Soumis aux aléas climatiques (température, vent, pluviométrie, etc.) et à un système de production de type extensif, sans aucune possibilité de mise en jachère, ces sols cultivés à la périphérie de la réserve se dégradent continuellement. Cela entraîne une dégradation continue du couvert végétal. Ainsi les formations géologiques décrites, le faible réseau hydrographique du milieu et la présence de différents types de sol vont conditionner le développement d'une mosaïque de formation végétale et faunique.

I.2.4. La végétation

La végétation de l'ensemble de la province du Kadiogo est de type savane à dominance arbustive et arborée. Elle correspond au domaine phytogéographique nord-soudanien (GUINKO S. et FONTES J., 1995). Celle que l'on rencontre dans la commune de Saaba s'inscrit dans le type savanicole à densité variable. De façon générale, on y rencontre une formation plutôt clairsemée, subdivisée en plusieurs secteurs végétatifs.

De ces formations s'ajoutent les îlots de forêt claire et des galeries de forêt qui constituent des formations ripicoles le long du Massili, principal cours d'eau. Enfin, on note la présence d'importants contingents de strates graminéennes annuelles constituant le spectre fourrager. C'est dans cet ensemble phytogéographique que la forêt classée de Gonsé (l'unique réserve naturelle dense de la commune) est située. Mais confrontée aux contraintes climatiques et à une pression humaine énorme, elle est menacée de disparition.

Selon DAFOR (2002), l'inventaire forestier réalisé en 2002, précise que la forêt de Gonsé est composée de petites unités végétatives qui sont; la savane arbustive claire (3343, 215 ha), la savane arbustive dense (1030, 602 ha), la forêt galerie (729, 498 ha), la savane arborée claire (516, 650 ha) et la savane arborée dense (111, 637 ha). A ces formations s'ajoutent les sols nus, dégradés et érodés (465, 916 ha). De nos jours, ces formations végétales évoluent beaucoup plus vers des formations steppiques.

I.2.5. Les ressources fauniques de la forêt

Le domaine phytogéographique confère un type de faune bien déterminé. Selon les recherches de la direction du suivi écologique, l'ensemble de la faune de Gonsé comprend trois catégories : les mammifères, l'avifaune et les reptiles.

48

La première catégorie concerne les mammifères. Selon la population riveraine, ce type de faune était abondant dans la forêt; mais elle a disparu depuis la grande sécheresse des années 70. On y trouvait des grands mammifères comme Syncerus caffer caffer (le buffle), Strutio camelus (l'Autruche), Kobus kob kob (le cob de buffon), Alcelaphus buselaphus (le bubale), Damaliscus korrigum (le damalisque), Acinonyx jubatus (la panthère) etc. De nos jours presque la totalité de ces animaux a disparu. On ne retrouve que des petits mammifères tels que Canis aureus (le chacal commun), Felis libyca (le chat sauvage), Viverra civetta (la civette), Lepus crowshayi (le lièvre), etc.

La deuxième catégorie concerne l'avifaune. Selon COMPAORE E., (1997) et HEYMANS J.C., (2002), un grand nombre d'espèces d'oiseaux ont été observés dans la forêt. La liste de ces oiseaux n'est pas exhaustive. On rencontre cependant Terathopius ecaudatus (l'aigle bateleur), Centropus senegalensis (le coucal gris), Numida meleagris (la pintade commune), Francolimus bicalcaratus (Francolin). La forêt constitue un refuge de ces espèces mais certains facteurs comme les feux de brousse, la déforestation et le braconnage perturbent le biotope de ces oiseaux.

La troisième catégorie d'espèces est constituée de reptiles et d'insectes. D'après l'inventaire de HEYMANS et SAWADOGO en 2002, on dénombre quelques espèces dont le varan du Nil (Varanus niloticus), le python de Sebba (Python sebae). D'autres espèces de reptiles comme les lézards, les serpents, les tortues terrestres (Kinixys, Testudo sp) sont également cités (enquêtes de terrain, 2009). La péjoration climatique et les pollutions de la ville de Ouagadougou sont les causes premières de la disparition de certaines espèces (SAWADOGO, 2002). Pour (54,4 %) de la population de l'échantillon, la forte pression démographique et les sécheresses répétitives constituent les raisons de cette disparition de la faune (annexe 2).

De nos jours, ce milieu physique est le théâtre d'une dynamique liée plus ou moins aux variabilités climatiques et à l'occupation de l'espace.

La commune de Saaba est un pôle d'attraction des citadins nantis (opérateurs économiques, responsables politiques...) pour la réalisation des activités commerciales (hôtellerie, installation industrielle, institutions) et agro-pastorales (vergers, fermes). Cela donne lieu à un phénomène de transaction foncière. L'ensemble des éléments physiques favorables ou non a permis l'installation d'une population hétérogène. Ce milieu constitue également le support des activités généralement agricoles de cette population.

II. LE MILIEU HUMAIN

L'étude des caractéristiques démographiques permet une meilleure appréciation de l'organisation sociopolitique, culturelle, économique de la commune. Cela souscrit à une bonne compréhension des modes de mise en valeur des potentialités du milieu.

II.1. La structure sociodémographique de la commune de Saaba

II.1.1. Les données démographiques

La commune de Saaba est composée en majorité des ethnies mossi et peul. Selon le Recensement Général de la Population et de l'Habitation (RGPH, 2006), elle comptait 50.885 habitants qui sont caractérisés par leur extrême jeunesse. En 1996, environ 49, 84 % de la population avait moins de vingt ans et 3,57 % étaient âgées de 55 ans et plus. La population adulte représentait environ 32 % de la population et celle active estimée à environ 44,6%. Le rapport de masculinité est de 98,02 (98 hommes pour 100 femmes), soit 50,5 % de femmes contre 49,5 % d'hommes. Cette population est inégalement répartie dans la commune.

II.1.2. La répartition de la population de Saaba

D'une superficie de 446 km2, Saaba a une densité de 114,09 hab. / km2 (RGPH. 2006) contre une moyenne nationale de 49 hab. /km2. Selon les estimations, ces chiffres devraient atteindre 162,46 hab. / Km2 en 2013 et environ 180,08 hab. / Km2 à l'horizon 2015. La répartition de la population est inégale à Saaba. Cette inégalité se traduit par la position géographique de chaque village par rapport à la ville. Les villages les plus éloignés se vident au profit des plus proches de la capitale.

Selon le tableau (annexe1), Saaba est le village le plus peuplé de la commune avec plus de 14,28 % de la population totale. Le moins peuplé des villages (Nakomstenga) abrite 0,19 % de la population.

II.1.3. La dynamique de la population

De 1996 à 2006, la population de Saaba est passée de 30.198 habitants à 50.885 environ. Cette poussée démographique conjuguée avec la paupérisation de la population a entraîné des profonds changements dans la conservation des ressources naturelles. En 10 ans, elle a connu une augmentation de 20.687 habitants, soit un accroissement global de 67,34 %, avec un taux

50

d'accroissement moyen annuel (TAMA) de 5,28 %. Ce taux est nettement supérieur aux taux national et provincial qui sont respectivement de 2,9 % et de 4,93 % au cours de la même période.

L'évolution rapide de la population peut s'expliquer par le taux d'accroissement élevé. Mais d'autres facteurs comme les mouvements de population ne sont pas à négliger. De par sa proximité géographique, Saaba subit des pressions de populations venant de la ville de Ouagadougou, soit pour s'installer en vue d'y exploiter les ressources naturelles ou soit pour se procurer des parcelles d'habitation. Le phénomène prend de l'ampleur. Cette situation se répercute sur la gestion des ressources naturelles dans la commune.

Une croissance aussi exponentielle de la population pose irrémédiablement des problèmes d'emploi. Bien que le secteur agricole soit dominant, il n'arrive pas à satisfaire la demande d'emploi des jeunes. L'exode rural entraîne une dévitalisation des villages au profit d'une urbanisation accélérée non liée à un développement adéquat. L'afflux important de la population rurale et des citadins de Ouagadougou vers Saaba a des répercussions graves sur la survie de la forêt quand on sait que la principale source d'énergie des ménages demeure le bois de feux.

II.1.4. L'évolution de la population autour de la forêt

L'évolution croissante de la population autour de la forêt est importante. Les riverains sont passés de 23.680 habitants en 1996 à 25.680 habitants en 2006, soit une augmentation de 4,47 %. Selon le (RGPH, 2006), ils représentent 50,47% de la population totale de la commune. La population dans son ensemble est inégalement répartie mais avec une concentration à Saaba (30 % des riverains y habitent). C'est également la localité qui a connu durant ces dix dernières années une augmentation considérable de sa population.

Les autres villages, à l'exception de Gampéla, Gonsé- Kouidi et Seloghin, ont vu leurs populations régresser (graphique n°1). Cela peut s'expliquer par l'exode des jeunes ruraux vers Ouagadougou notamment pour y chercher du travail. D'autres se déplacent temporairement dans les villages offrant des possibilités de maraîchage. En effet, les villages lointains se vident au profit du chef lieu de la commune ou de la ville de Ouagadougou. La faible rentabilité de l'investissement agricole pousse même les plus téméraires à migrer vers des horizons aux conditions climatiques moins hostiles.

De ce fait, cette forte croissance de la population autour de l'aire protégée contribue beaucoup à la dégradation des ressources forestières.

Graphique n° 12 : La répartition de la population a utour de la forêt entre 1996 et 2006

Populations(en millers)

40,05

35,05

30,05

25,05

20,05

15,05

10,05

0,05

5,05

Population en 1996 (%) Population en 2006 (%)

Source : D'après les données de l'INSD (RGPH de 1996 et 2006)

II.1.3. L'a perçu historique de la mise en place et l' organisation de la population

Analyser l'histoire du peuplement d'un terroir permet d'appréhender l'organisation de sa population. Cela amène à s'imprégner de la dynamique de l'occupation de l'espace et de l'exploitation des éléments qui s'y trouvent.

II.1.3.1. L'aperçu historique de la mise en place de la population

La commune de Saaba fait partie de l'ancien terri toire de l'empire Mossi. Il appartenait au royaume de l' Oubritenga. Cet ancien royaume Mossi situé au nord- est de Ouagadougou, a été fondé par le Mogho-Naba Oubri, fils de Zoungrana. Cet ensemble historique est majoritairement peuplé par des Mossi et quelques P eul nomades. L'organisation sociale est de type moaga.

II.1.3.2. L'organisation sociopolitique

L'organisation sociale M ossi repose sur une organisation de type clanique (OUATTARA S. 2000). Ainsi, deux cantons ont partagé

le département de Saaba. Ces zones sont respectivement Rèma tenga (Saaba, Tanghin, seloghin, Tensobtenga, Tanlarghin et Badnogo2) et Wedbèl tenga (Nioko1, Barogho, Gampèla, Boudnenga, Kuidi, Komkaga, et Koala). Chaque entité représentait les descendants de

s différents Mogho Naba qui se sont succédés

dans le temps. Etymologiquement,

Saaba, tire son nom du mot « forgeron

». Il a été fondé par un cousin du Mogho Naba Oubri. Du reste, un des quartiers de Saaba, celui de la caste des forgerons porte précisément le nom « Saabin ».

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L'espace coutumier Mossi, bien structuré et très hiérarchisé comprend le canton (regroupement de villages), le village composé de quartiers et à la base les concessions qui composent les quartiers. Les vingt trois villages de la commune sont dirigés par des chefs. Chaque quartier dans le village a un responsable coutumier nommé par le chef de village. Il existe une hiérarchie au sein des chefs des différents villages. Des chefs coutumiers de certains villages (Badnogo1, Boudtenga, Gampèla, Gonsé, Koala, Komkaga, Nioko1, Niong-warbin, Saaba, Samandin-bilbalogo, Tensobtenga, Seloghin, Tanlarghin) sont intronisés directement par le MoghoNaba, et d'autres (Godin, Nakomestinga Peulh, Tanghin, Manegsombo, Kouanda, Barogo, Kuidi) par certains des chefs intronisés par le pouvoir central de Ouagadougou. Connue pour leur réputation guerrière, cette population a toujours joué sa partition dans la bonne marche de l'empire mossi.

Sur le plan religieux, plusieurs cérémonies coutumières ponctuent la vie de la société, les plus importantes étant le tinsé, le yangré, le basga, le siguiri-mongho, le tougma. Toutes ces cérémonies culturelles sont organisées pour la bonne ambiance de la société. Mais de nos jours ces pratiques ancestrales sont en recul au profit des religions « importées ». Ainsi la vie spirituelle s'anime autour de l'islam, du catholicisme et du protestantisme.

Depuis la réorganisation du territoire intervenue en 1996, le département de Saaba est rattaché à la province du Kadiogo, formant ainsi l'ensemble administratif du « Grand Ouaga ». Cet ensemble comprend la commune de Ouagadougou, dix sept villages environnants et cinq autres communes rurales (Komsilga, Komki-Ipala, Koubri, Pabré, Tanghin-Dassouri).

L'organisation sociale, bien hiérarchisée, va servir de canal pour une mise en place des structures associatives intervenant dans divers domaines notamment dans la foresterie. Cette cohésion va permettre également à certaines populations de s'organiser autour d'autres activités socioéconomiques.

II.2. Les caractéristiques socio-économiques

Les caractéristiques socio-économiques révèlent souvent la structuration de la population. A l'instar des milieux ruraux du pays, les activités phares de la commune, sont l'agriculture et l'élevage soutenus à certains endroits par le maraîchage. Des activités informelles se développent par ailleurs compte tenu des problèmes d'accès au foncier dû à l'influence urbaine.

II.2.1. Le régime foncier : l'accès à la terre et la problématique urbaine

II.2.1.1. L'accessibiité à la terre

L'accessibilité à la terre à Saaba est régie par des droits fonciers coutumiers, même si l'autorité communale donne son aval pour l'acquisition des permis d'exploitation. Ce droit foncier coutumier ne permet pas à un individu de s'approprier définitivement la terre. Selon la population (27,1 %), les chefs de terre sont les garants du droit foncier coutumier. Ils assurent les fonctions religieuses, juridiques et sont chargés de veiller au respect des règles d'exploitation foncière établies par la société.

La distribution de la terre se fait par le lignage. C'est-à-dire que la gestion se fait par « peendé 3» et le privilégié est le plus âgé (peendkasma)4. Mais il existe également des possibilités pour les métayers de bénéficier de parcelles d'exploitation suivant des règles socio-ethniques édictées par le prêteur. Le genre est également un facteur dans l'accès à la terre. La femme n'est pas propriétaire de terre. Elle ne peut bénéficier des droits d'exploitation que par le biais de son mari, ou par emprunt de terres à d'autres hommes. De nos jours, avec l'influence urbaine, la transaction foncière est devenue monnaie courante. Les propriétaires terriens sont les seuls décideurs de l'exploitation foncière. A travers l'enquête terrain, 71,03 % de la population affirment être les seuls propriétaires à décider de la distribution de leurs terres.

II.2.1.2. La problématique urbaine

La maîtrise de la croissance urbaine constitue aujourd'hui un des enjeux majeurs de développement de Saaba (PCD., 2008). Le département de Saaba fait partie du « Gand Ouaga ». Ce projet Grand Ouaga est fondé sur une meilleure organisation et un aménagement économique rentable de la zone périurbaine de Ouagadougou sur un rayon de 25 km. L'objectif est de freiner l'exode des populations rurales vers la capitale en aménageant et en dotant l'espace périurbain d'infrastructures et de services. Le démarrage de ces travaux a suscité un afflux de population dans les communes rurales périphériques. La volonté d'être propriétaire immobilier amène de nombreux ménages citadins à migrer vers les communes périphériques dont Saaba. Ainsi, la trame de contact avec la ville de Ouagadougou est bien réelle et se trouve déjà dans un processus quasi irréversible de mutation obligeant les autochtones à modifier leur stratégie de production de l'espace. Tandis que certains se reconvertissent dans le petit commerce, d'autres tentent de s'investir dans les

3 Groupe des descendants directs d'un même ancêtre (en langue mooré)

4 Le plus âgé des descendants (en langue mooré)

transactions foncières. Ce phénomène est beaucoup plus perceptible dans les villages (Nioko I, Gampéla, Barogho, Gonsé) contigus à la capitale. La forte pression foncière des terrains à usage d'habitation est à l'origine de la création d'un noyau dans les quartiers de Barogo et Nioko1 entamant fortement les parcelles de cultures des villageois. Ces derniers sont obligés de se déplacer vers d'autres localités pour disposer de terrains de cultures.

II.2.2. L'exploitation agricole

Les principales activités économiques se répartissent entre l'agriculture et l'élevage. Elles sont de type extensif et le système d'exploitation reste majoritairement traditionnel. Le maraîchage est également une activité qui se développe autour de quelques points d'eau de la localité. Mais de nos jours, le secteur informel connaît un véritable essor. Toutes ces activités sont censées contribuer à l'augmentation des revenus des populations et partant l'amélioration de leur niveau de vie.

II.2 .2.1. L'agriculture

Ce secteur d'activité occupe plus de 85 % de la population (PCD., 2008) et constitue dès lors le principal pourvoyeur de main d'oeuvre dans la périphérie de la réserve. L'activité agricole est composée de culture vivrière, de rente et maraîchère. Tributaire des conditions climatiques (baisse de la pluviométrie, érosion hydrique et éolienne, pauvreté des sols), l'agriculture vivrière est essentiellement orientée vers la production céréalière (le sorgho rouge et blanc, le mil et le maïs). On retrouve également des légumineuses telles que le niébé, le voandzou, l'arachide, principaux produits de rente. Le sésame et le riz sont aussi produits.

54

L'agriculture vivrière est majoritairement une production de subsistance, mais les surplus sont parfois vendus. Les superficies cultivées sont faibles et se situent entre 2 et 3 hectares. Selon l'enquête ménage (2009), près de 84,3 % affirment ne pas être satisfaits des rendements de production contre 13,8 % satisfaits. Ainsi, la non-satisfaction des besoins alimentaires est de plus en plus significative dans la commune. La province du Kadiogo a enregistré une couverture céréalière faible de 11 % lors de la campagne 2008-2009 (DGPER., 2009). Les rendements baissent continuellement. Cela devient de plus en plus perceptible par les paysans à travers la diminution du nombre et du niveau de remplissage des greniers. Le grenier est par excellence l'élément de mesure selon les paysans pour définir une bonne ou mauvaise campagne agricole. Il a pour fonction première de nourrir dans le temps le groupe familial. Les producteurs se basent sur son niveau de remplissage et le temps de consommation pour apprécier la disponibilité céréalière du ménage.

Selon OUEDRAOGO F.C., (2002), des greniers vides quelques mois après la récolte peuvent témoigner d'une mauvaise saison agricole tandis que des greniers vides en fin d'hivernage s'expliquent par le cours normal de la soudure alimentaire. Ainsi, de deux à trois greniers bien remplis, certains ménages sont passés à un sur les même superficies de production. Aussi, les récoltes finissent avant que la nouvelle saison ne commence. Cela montre que les paysans n'arrivent pas à couvrir leur besoins alimentaires. L'irrégularité des pluies est le facteur déterminant de cette situation selon les agriculteurs.

A cela s'ajoute le manque de terres cultivables lié à une forte concurrence avec les parcelles à usage d'habitation. Les transactions (vente de terre) foncières dans le département de Saaba sont de plus en plus importantes. La forte pression foncière a fait disparaître les friches, ce qui occasionne leur dégradation progressive et continue. Les techniques culturales traditionnelles telles que la jachère, jadis fréquente et longue dans le temps est de nos jours quasi impossible. Les techniques les plus utilisées sont l'association des cultures et l'assolement. Pour améliorer les rendements de production céréalière, certains paysans pratiquent le compostage.

Les incertitudes liées à l'installation effective des saisons deviennent de plus en plus nombreuses, décourageant les populations à s'adonner pleinement à l'agriculture pluviale. La fréquence de récoltes vivrières médiocres, pour une population dont l'alimentation de base s'appuie sur la consommation de ladite récolte, amène celle-ci à opérer autrement pour assurer la couverture des besoins LOMBARD J. (1993). En dehors de la production pluviale, les principales sources de revenus qui favorisent l'accès des ménages à l'alimentation sont entre autres la vente des produits maraîchers et celle des produits forestiers ligneux et non ligneux.

L'horticulture est également une activité qui occupe la majorité de la population. Les principaux produits maraîchers sont le chou, le piment, la tomate, le concombre, l'oignon et le poivron. La culture maraîchère se localise dans certains villages riverains qui sont: Tanghin, Tensobtenga, Koala, Saaba, Gonsé et Koanda. Les productions sur ces sites ravitaillent la ville de Ouagadougou et une partie est exportée vers certains pays voisins surtout le Ghana.

Le renforcement de ces sites de production maraîchère par l'aménagement d'autres points d'eau et un soutien en matériel aux producteurs envisagés dans le plan d'aménagement adopté lors de l'atelier de planification de la 3e phase du PGFIG en novembre 2001 est resté sans suite. Le manque de suivi et de possibilités d'écoulement des productions, la cherté des intrants et les conditions climatiques défavorables ne favorisent pas l'essor de cette activité.

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II.2.2.2. L'élevage

L'élevage comme l'agriculture occupe la majorité des habitants. Composé principalement de bovins, de caprins, de porcins, d'équins, de porcins et d'ovins, l'élevage est diversifié et procure des ressources aux ménages. Selon KAGONE H., (2003), on rencontre dans la zone de Saaba deux types d'élevage. Le type extensif et sédentaire, basé essentiellement sur l'élevage des troupeaux et des animaux de trait. Ce système d'élevage est pratiqué également par des agriculteurs. Des éleveurs peuls installés dans la zone font l'élevage pastoral et agro-pastoral. C'est un système d'élevage extensif transhumant. La plupart de ces troupeaux sont issus de la relation entre les peuls et certains citadins vivant à Ouagadougou.

Des personnes riches de ville de Ouagadougou tiennent des fermes dans la zone de Saaba. Ceux-ci acquièrent auprès des autochtones, des terrains qu'ils transforment en ferme dont ils confient la gestion aux peuls résidents. Cette nouvelle forme d'élevage qui est en croissance dans la localité contribue beaucoup à la dégradation des ressources naturelles (cf. photo 4). L'embouche est de plus en plus accrue. Mais par manque de moyens et d'encadrement, ce système d'élevage n'est pas très développé. En outre, on enregistre dans la périphérie de la forêt, quelques installations de fermes à système d'élevage semi-intensif orienté vers la production laitière.

Elle reçoit également la transhumance du nord et du Sahel en passage vers le sud du pays à la recherche de pâturage. En saison pluvieuse, les éleveurs conduisent leurs troupeaux dans la forêt pour éviter les dégâts dans les champs. Cette pratique contribue en partie à dégrader les ressources forestières. L'activité pastorale dans la commune de Saaba est importante malgré les contraintes d'ordre naturel et structurel.

Confronté aux aléas climatiques, le développement de l'élevage se heurte à la forte dégradation du potentiel de production sous l'effet conjugué de l'accroissement de la pression démographique et foncière.

A cela s'ajoute la persistance de la pratique du mode traditionnel à cause d'une absence ou insuffisance de moyens pour une modernisation de l'activité. En dépit des contraintes, le secteur agropastoral dispose de potentialités à côté des autres activités socio-économiques pouvant permettre d'asseoir une base solide de développement de la commune.

Photo n° 3: Des animaux traversant la forêt

Cliché: SANKARA T. Bakari, Décembre 2009

II. 3. Les autres activités socio-économiques

En dehors des activités agropastorales, les populations diversifient leurs sources de revenu à travers d'autres activités informelles. Ces activités se développent autour de l'artisanat, la pêche, le ramassage des agrégats, l'exploitation des produits forestiers (ligneux et non ligneux), l'écotourisme, le petit commerce (vente des étalages, boucherie, etc ).

Le secteur de l'artisanat est constitué de travaux de forge (Saaba), de la poterie, la teinture (Manegsombo) et la vannerie (Seuloghin). Les produits issus de cette activité sont difficilement vendus par manque de débouchées.

L'exploitation des produits forestiers est pratiquée clandestinement par une partie de la population. 44,7 % de la population de l'échantillon affirment satisfaire leurs besoins par cette

activité. L'écotourisme est une activité encore embryonnaire. Elle pourrait être mieux organisée sil'aménagement de la forêt à but touristique devenait effectif.

L'exploitation et le ramassage des agrégats selon OUEDRAOGO G. et al., (2001), proviennent de l'intérieur et des alentours de la forêt classée. Cette activité est rémunératrice mais elle dégrade l'environnement. Certaines activités comme la pépinière et le petit commerce constituent également des sources de revenus pour les riverains.

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Le milieu physique et humain comporte des contraintes et des potentialités. Les sols sont en majorité peu propices à l'activité agricole. Le manque de terre dû à la forte croissance démographique combinée à la transaction foncière s'oppose à l'essor des activités agropastorales. Pour réduire l'effet de ces contraintes, certaines populations trouvent la solution en exploitant la réserve forestière ou en migrant.

Des activités spontanées se développent mais le manque de débouchés et de moyens de production sont de véritables difficultés auxquelles elles sont confrontées. Cette situation contribue en grande partie à la paupérisation croissante des populations constituant un enjeu énorme pour la protection des ressources naturelles.

Cependant, des efforts sont consentis par les autorités gouvernementales et leurs partenaires à travers les ONG, dans la préservation de la forêt tout en permettant à la population de trouver son compte dans son aménagement. Cet aménagement selon l'approche participative devrait permettre la rentabilisation des activités rémunératrices. De nos jours, les résultats mitigés de cette approche participative et la forte péjoration climatique compromettent davantage la gestion forestière.

Conclusion partielle

Le milieu physique regorge de potentialités mais connaît une dégradation très poussée. La forêt subit une forte pression humaine et animale. Le système de culture et d'élevage est généralement intensif. La pauvreté des sols et la variabilité du climat constituent une difficulté pour les populations. L'analyse des graphiques a montré une fluctuation des paramètres climatiques tels que la pluviométrie, la température et le vent durant la période 1980-2009. Ce qui est également perçu et vécu par les populations.

La pression démographique croissante et le développement de la transaction foncière compliquent davantage la situation. Pour faire face aux contraintes du milieu, les populations développent d'autres activités dans le secteur informel. Ces contraintes entrainent également une grande mobilité des populations vers les centres urbains. L'exploitation des ressources forestières constitue pour certains riverains une alternative pour faire face à ces graves crises climatiques.

DEUXIEME PARTIE:

LA VARIABILITE CLIMATIQUE ET LES EXPERIENCES DE GESTION PARTICIPATIVE DES RESSOURCES NATURELLES

L'importance que l'on accorde de nos jours à l'ensemble des questions relatives à la protection de l'environnement et à la gestion des ressources naturelles est une raison majeure pour comprendre l'impact de la variabilité climatique sur l'évolution de la biodiversité. Dans cette deuxième partie, l'impact de la variabilité climatique sur l'évolution de la végétation et les stratégies locales d'adaptation aux contraintes climatiques sont abordés.

CHAPITRE III :
L'EVOLUTION DES RESSOURCES VEGETALES

Les analyses précédentes ont montré qu'au delà de la variabilité naturelle du climat, il y a un nouveau phénomène de changement du climat car des variables standards depuis des milliers d'années sont en cours de modification. Aussi s'inquiète-t-on des conséquences de cette variabilité sur les ressources naturelles.

Les écosystèmes sahéliens reconnus pour leur forte capacité de résilience sauront-ils s'adapter à cette nouvelle exigence du climat ?

Les variabilités climatiques observées ces dernières décennies, combinées aux actions anthropiques ont eu des effets tant négatifs que positifs sur l'évolution des ressources de la forêt de Gonsé. Ce chapitre aborde deux points à savoir l'évolution de la végétation et l'influence des activités humaines sur l'état des ressources forestières.

I. L'EVOLUTION DE LA VEGETATION

L'analyse diachronique, à travers l'interprétation des scènes Landsat TM 1986 et Landsat ETM+ 2006, a permis de suivre la dynamique du couvert végétal. Contrairement aux analyses des populations (dégradation continuelle du couvert végétal), les images donnent une tendance légèrement différente.

I. 1. L'état et l'évolution du couvert végétal

A travers la carte n°2, on constate une légère évolution du couvert végétal de la forêt de Gonsé. Ainsi, il y a une petite différence des unités d'occupation des terres entre 1986 et 2006. Certains districts de la forêt ont connu une évolution positive (1 ; 2 et 7) et d'autres (3 ; 4 ; 5 et 6) négatives. Les forêts galeries (situées uniquement dans le lit des cours d'eau) et les savanes boisées sont plus importantes sur l'image de 2006 que sur celle de 1986.

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Les districts 1 ; 2 ; 4 et 7 présentent un aspect plus verdâtre en 2006 qu'en 1986, cependant sur les districts 3 ; 5 et 6 c'est le contraire. Les zones nues (grisées) entre ces deux dates ont beaucoup évolué. Cette disparité du couvert végétal peut s'expliquer soit par l'action humaine, soit par l'irrégularité des paramètres climatiques (surtout la péjoration pluviométrique).

Carte n° 2: Occupation des terres de la forêt classée de Gonsé de 1986 à 2006

Source : Landsat TM 1986 et Landsat ETM+ 2006 28 / 08 / 2010 SANKARA T. Bakari

I.1.1. L'état de la végétation

Selon l'inventaire du DAFOR en 2002, la forêt de Gonsé est constituée de plusieurs unités de formations végétales, mais pour cette étude, ces différentes unités ont été regroupées en trois. Et cela permet de retenir quatre grands types de formation végétale: la savane arbustive, la savane arborée, la forêt galerie et les zones nues, dégradées, érodées. L'observation des différentes superficies (annexe n°4) révèle un couvert végétal nettement différent entre ces deux dates.

L'analyse montre qu'en 1986 la savane arbustive et la savane arborée, combinées avec la forêt galerie, occupaient respectivement 3.084,65 ha et 977,43 ha. Les zones nues, dégradées, érodées étaient de 2.157,97 ha. En 2006, on constate que les zones nues ont diminué en passant de 34,69 % à 29,21 % soit une superficie de 1.816,61 ha en deçà de la situation de 1986. Les formations de savanes ont par contre augmenté. Dans l'ensemble, la savane arbustive a beaucoup évolué. De 49, 59 % elle est passée à 53,41 %. La tendance générale montre une légère évolution positive du couvert végétal entre 1986 et 2006. Mais à certains endroits de la forêt, on enregistre des

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dégradations très significatives. En référence aux analyses climatiques faites plus haut, nous pouvons donner une explication à cette évolution des ressources forestières. La péjoration climatique des années 80 et la reprise pluviométrique combinée aux actions anthropiques en sont les causes principales.

I.1.2. Les causes de l'évolution du couvert végétal de la forêt entre (1986-2006)

La forêt classée de Gonsé est l'une des forêts bénéficiant de nombreuses actions pour la conservation de sa biodiversité. A travers le traitement des images satellitaires, la dégradation du couvert végétal est plus perceptible en 1986 qu'en 2006. La superficie des zones nues a diminué, du fait d'un reverdissement de certains districts de la forêt. Comment peut-on expliquer ce phénomène?

La confrontation de l'évolution des paramètres climatiques avec celle de la végétation est concordante. La pluviométrie et l'évapotranspiration sont les paramètres qui sont les plus examinés. Les années 80 marquent également la période des grandes sécheresses qu'a connu la zone sahélienne après la crise climatique des années 70. Selon TINYAR S., (2004), au cours de la période 1980-1989 la pluviométrie dans la station de Ouagadougou (couvrant la zone d'étude) a été déficitaire. Le déficit fut plus long (neuf années successives) et plus marquée que la décennie précédente avec une baisse de 11,2 % (graphique n°3). Cette situation d'insuffisance pluviométrique a contribué à fragiliser la régénération de la végétation. A partir de l'étude de l'évolution du couvert végétal du Burkina Faso à l'aide d'images NOAA (PNGT2., 2004: 29), la partie centrale du pays a enregistré une tendance plus ou moins négative de son couvert végétal à la période 1982-1991 par rapport aux autres parties du pays. La dégradation de la forêt pourrait s'expliquer par cette évolution des paramètres climatiques. Cependant, un autre élément doit être pris en compte : l'exploitation en régie du bois pendant cette même période. Entre 1982 et 1993, la forêt a été sous la gestion du PNLD, financé par la GTZ. Le but de cette gestion a été principalement l'exploitation et la commercialisation du bois. A cette même période, sur autorisation du préfet de Saaba, par arrêté n°93-08/ ME-MAT/POTG/DS, 15 éleveurs de la localité ont eu la permission de faire paître leur bétail dans la forêt. Ainsi combinées aux effets néfastes des paramètres climatiques, ces actions justifient la dégradation très poussée des ressources de la forêt à cette époque.

Par rapport à la période précédente, la situation que présente l'image Landsat ETM+ 2006, coïncide avec la mise en place des actions dans le sens de reverdir la forêt. De 1994 à 2005, Gonsé a bénéficié d'une approche de gestion intégrée. Tous les acteurs riverains de la forêt ont été organisés pour une meilleure gestion des ressources. Entre 1999 et 2001, la conduite des activités de restauration du couvert végétal en forêt et dans les terroirs environnants a été menée avec une production annuelle d'environ 45.000 plants dans 14 villages (MECV., 2004). La production des ces plants a servi à reboiser dans la forêt et a contribué à améliorer les conditions financières des producteurs. En dehors des reboisements, cette période correspond à la reprise pluviométrique des années 90. L'observation de l'évolution des paramètres climatiques (pluviométriques, évapotranspiration, humidité, insolation,...) à travers les graphiques montre une tendance de bonnes conditions climatiques à cette période pour une régénération végétale.

I.1.3. Les sols nus, dégradés, érodés

La réduction des sols nus est le résultat des actions de récupération menées lors de la gestion intégrée dans les années 1994. Des séances de construction de diguettes, de plantation d'arbres dans les zones nues ont été organisées. En dépit de ces actions de récupération des zones dénudées, l'ampleur de la dégradation reste énorme. Les investigations ont permis de constater une accélération de l'érosion hydrique.

Les ravinements sont importants dans la forêt. Cette situation est observable tout le long des cours d'eau, notamment sur les berges du Massili. Les fortes précipitations enregistrées ces dernières années contribuent à éroder les sols déjà dénudés. Dans certains districts de la forêt, on observe l'apparition d'affleurements rocheux. Les tentatives de récupération des zones nues dans la forêt pendant la phase projet ont contribué à leur réduction, mais elles restent importantes dans certaines zones. Les actions nocives des populations compromettent également les initiatives de protection de la forêt.

II. LE ROLE DU FACTEUR ANTHROPIQUE SUR LA FORET

II.1. Les activités dégradant les ressources forestières

Les activités humaines contribuent largement à la dégradation des ressources naturelles. La forêt classée de Gonsé a été longtemps pourvoyeuse de divers produits forestiers ligneux et non ligneux à la population locale et à la ville de Ouagadougou. Sa proximité avec la capitale serait une

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entrave pour la réussite des différents programmes et projets mis en place pour sa surveillance. Le service forestier rencontre d'énormes difficultés pour empêcher les nombreuses agressions que la forêt subit chaque jour. Les travaux de terrain ont permis de recenser certaines activités illégales pratiquées dans la forêt au nombre desquelles : la coupe abusive du bois, le ramassage des agrégats, les feux de brousse, etc. De nos jours les populations privilégient la recherche de gain pour la satisfaction de leur besoin à la protection de la forêt. Les agressions sur les ressources forestières justifient le manque de collaboration entre les populations et le service forestier.

Planche de Photos n° 4: Illustrations diverses de la dégradation de la forêt de Gonsé

Ph 3 :Arbre fraîchement abattu

Ph 5 : Trous de fabrication de charbon

Ph 1 : Transport du bois par portage

Modes de transport du bois

Pratiques néfastes dans la forêt

Ph 2 : Transport du bois à vélo

Ph 6 : Bois de jeunes arbres abattus

Ph 4 : Transport du bois en charrette

Clichés : SANKARA T. Bakari, novembre 2009

II.1 .1. La coupe frauduleuse du bois

Les chapitres précédents ont montré l'ampleur des crises climatiques qui affectent la région du Centre en général et les riverains de la forêt de Gonsé en particulier. Pour ces populations désoeuvrées en saison sèche et qui peinent à couvrir leur besoins alimentaires, il n'existe aucun moyen de se procurer des ressources financières. La seule source potentielle est l'exploitation des ressources de la forêt. La coupe du bois (frais) est très fréquente et prend des proportions inquiétantes. D'énormes quantités de bois frauduleusement coupées sont acheminées vers Ouagadougou. Selon les estimations faites sur le terrain, 30 à 50 vélos et 10 à 15 charrettes chargés de bois frauduleusement acquis partent de la forêt chaque jour (planche de photos). Ces coupes anarchiques sont organisées par les artisans et les charbonniers.

II.1.1.1. L'exploitation de bois de service

Dans ce groupe d'exploitants anarchiques, on retrouve les femmes cherchant le bois de feu, les exploitants de bois de construction, les traditherapeutes etc. Un grand nombre de personnes parcourent la forêt à la recherche de leur « pitance quotidienne ». La dégradation des conditions de vie des populations contribue à l'exploitation exagérée des ressources forestières.

En dépit des contrôles inopinés du service forestier pour décourager la coupe frauduleuse, l'exploitation du bois dans la forêt est importante et très fréquente. Les populations riveraines qui ont eu l'habitude d'exploiter les produits forestiers pendant les phases de projets continuent cette pratique malgré l'interdiction stricte. Les ligneux sont utilisés comme source d'énergie. Les artisans utilisent également le bois pour la fabrication des chaises, les manches des outils. La destruction de la forêt est ainsi énorme et nécessite une prise de décision immédiate.

II.1.1.1. La fabrication du charbon

Ce groupe d'exploitants est beaucoup plus discret. Le plus souvent, leurs activités s'effectuent la nuit (généralement à partir de 19 heures et même parfois à 4 heures du matin). Ils sont très bien organisés de sorte qu'il est difficile pour le service de surveillance de les appréhender. L'exploitation du charbon est un procédé qui consiste à détruire une importante quantité de bois. Elle consomme d'énormes quantités de troncs d'arbre dans la forêt. Selon les exploitants, un four de charbon (plein) peut contenir 4 pieds d'arbres et produire en moyenne sept sacs de 50 kg. L'entretien avec certains producteurs a révélé que chaque exploitant produit le charbon en moyenne 4 fois par semaine. Selon l'estimation, la production varie entre 21 et 28 sacs par exploitant par

semaine soit entre 84 et 112 sacs par mois. Sur la base de cette estimation, la quantité de bois qu'un exploitant peut consumer s'élève approximativement à 112 pieds d'arbre par mois soit 1.344 pieds d'arbres par an pour un revenu annuel de 772.800 FCFA. Pour une production simultanée de 10 exploitants, on estime à peu près 13.440 pieds d'arbre détruits par an. Au regard de la faible capacité de régénération de la forêt, cette pratique contribue en grande partie à sa destruction même si elle est une source de revenu pour la population.

La forêt classée de Gonsé regorge d'énormes potentialités. En dehors des produits forestiers ligneux et non ligneux, on trouve une quantité importante de matériaux de construction. Ces produits sont collectés pour approvisionner la ville de Ouagadougou et Saaba qui connait un boom immobilier. Le développement des périphéries occasionne une forte demande de ces produits.

Pour cette raison, des exploitants frauduleux s'acharnent sur les matériaux de construction que sont les agrégats, le sable, etc., vendus sur place aux camionneurs. Cette pratique contribue à dégrader la forêt. Généralement, le sable est ramassé dans le lit des cours d'eaux ; le gravillon et les cailloux sauvages sur les flancs des collines. Pour OUEDRAOGO G. et al., (2001), l'exploitation minière des sols (le gravillon, le sable, et les cailloux sauvages) représente 13% des flux sortant de cette forêt. L'activité est génératrice de revenus pour la population mais présente un danger de dégradation et de déséquilibre des écosystèmes de la forêt. Le récurage des sols déjà dénudés accélère l'action des eaux de ruissellement.

II.1.3. Le braconnage

Le braconnage n'est pas très développé dans la forêt. Le faible potentiel en produits fauniques (MECV, 2004), de la forêt n'encourage plus les populations à la chasse. Les grands mammifères ont disparu (tableau n°3), laissant la place aux petits gibiers. Néanmoins, on rencontre par moment quelques amateurs de petite chasse.

Tableau n° 3: Espèces animales disparues de la forêt de Gonsé

Espèce (français)

Noms scientifiques

Noms (mooré)

Observation ou cause

Autruche

Strutio camelus

nanéongo

Sécheresses des années 70

Buffle

Syncerus caffer caffer

wénaafo

Sécheresses des années 70

Cob de buffon

Kobus kob kob

walga

Pollution du Massili

Lycaon

Lycaon pictus

bade-bado

Pollution du Massili

Panthère

Acinonyx jubatus

anbga

Pollution du Massili

Ourebi

Ourebia ourebi

gnismoodé

Pollution du Massili

Bubale

Alcelaphus buselaphus

sibga

Pollution du Massili

Damalisque

Damaliscus korrigum

yanka

Pollution du Massili

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Source : SANKARA T. Bakari (enquête de terrain, 2009)

II.1.4. Le activités agropastorales

La dégradation des sols conduit souvent les populations à rechercher de nouvelles friches. Dans cette recherche de meilleures conditions de production, les réserves forestières sont parfois exposées. Cette situation de dégradation est beaucoup perceptible dans l'est du Burkina. Selon

LOMPO O., (2008), « La recherche de nouvelles terres agricoles est le principal moteur quialimente les dynamiques environnementales dans les villages ». L'agrandissement des champs et la

recherche des zones de pâture contribuent en grande partie à la destruction des forêts. Mais la dynamique qui prévaut dans la zone de la forêt de Gonsé est bien différente. En raison de son statut de réserve classée depuis les années 50, l'exploitation agricole est quasi inexistante. Avec la longue période de classement et la mise en place de programme de gestion, les riverains ont intériorisé l'idée de l'impossibilité d'exploiter la réserve à des fins agricoles. Selon les observations de terrain, les champs sont situés autour de la forêt loin des limites.

La seule activité qui agresse beaucoup la forêt est la pratique de l'élevage. Des éleveurs sont installés autour de la forêt. Les effectifs du bétail augmentent presque chaque année (graphique n° 13). La charge animale sur la forêt reste importante. Selon les estimations du service d'élevage de la commune, chaque année, entre 9.000 et 11.000 têtes de bétail parcourent la forêt de Gonsé. La précarité des conditions climatiques dans le Sahel et le nord du pays accélèrent la descente massive des éleveurs vers le sud.

La forêt de Gonsé constitue un site de transition par excellence. Plus d'une dizaine de campements d'éleveurs ont été identifiés sur le terrain. Ces derniers convoient leur troupeau dans la forêt à la recherche de bons pâturages et de points d'eau.

En dépit de l'interdiction formelle de parcours par le bétail, on rencontre quotidiennement des animaux dans la forêt. Des informations recueillies, il apparaît que la colonisation des aires de pâture par l'ouverture de nouveaux champs contraint les éleveurs à faire paître leur troupeau dans la forêt. Les grandes mutations foncières très croissantes dans la zone compliquent davantage la situation des éleveurs.

Certains d'entre eux installés depuis 20 à 30 ans n'ont plus d'aires de pâturage. Les pistes à bétail sont colonisées soit par des champs soit par des haies délimitant l'espace des « nouveaux propriétaires terriens ». Les éleveurs sont souvent contraints de migrer plus au sud du pays pour éviter les conflits fonciers.

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Néanmoins, l'agression de la forêt par les animaux est croissante et leur action nocive est plus perceptible à travers la destruction des jeunes plantes. Par leur piétinement du sol, les animaux contribuent à accélérer l'érosion hydrique. En effet, le piétinement ameublit le sol et rend les particules plus faciles à mobiliser par l'eau et le vent (Robert E., 2006). L'analyse des diagrammes (figure n°13) révèle que les caprins sont les plus nombreux et augmentent davantage. Cela peut s'expliquer par leur grande capacité de résilience à la variabilité climatique mais aussi par leur capacité à grimper les arbustes pour les brouter.

Graphique n°13: Evolution du bétail de 2004 à 2009

Bovins Ovins caprins Porcin Asins Equins

Effectit du bétail en 2004 Effectif du betail en 2009

effectifs( en millier)

30

20

40

10

0

Source : D'après les données de l'ENEC-II, 2003

II.1.5. Les feux de brousse

Parmi les effets les plus dévastateurs des ressources forestières, on note les feux de brousse. Selon le rapport du MECV (PAFCG. 1999), en moyenne 26 % de la superficie de la forêt serait annuellement victime de feux de brousse.

L'action des feux sur les jeunes pousses ou sur les zones nouvellement coupées compromet la régénération végétale. Les paysans attribuent souvent les causes de ces feux de brousse aux producteurs de charbon.

D'autres vont plus loin en disant que ces feux sont délibérément occasionnés pour décourager le service forestier. Elles utilisent les feux de brousse pour « saboter » les initiatives mises en place pour lutter contre l'utilisation frauduleuse des ressources forestières.

CHAPITRE IV:
LA STRATEGIE LOCALE D'ADAPTION AUX VARIABILITES
CLIMATIQUES

Ce chapitre évoque la genèse des différents modes de gestion de la forêt de Gonsé de 1953 à 2005 et les stratégies locales d'adaptation aux variabilités climatiques.

I. LA GESTION PARTICIPATIVE : UNE STRATEGIE ETATIQUE

Aux lendemains des indépendances, le Burkina Faso a connu un certain nombre de projets productivistes ; ils avaient tous un caractère sectoriel et n'ont pu engendrer le développement. Ces différents types de projets se sont succédés jusqu'à la veille du processus de décentralisation.

La gestion durable des ressources naturelles a toujours été au coeur des projets de développement. Les politiques de gestion centralisée des ressources ont montré leurs limites car la dégradation des écosystèmes n'a jamais connu un recul sensible. La gestion participative a été adoptée par l'État dans les années 70 (périodes des grandes sécheresses) comme une solution palliative aux problèmes de dégradation.

I. 1. La genèse des modes de gestion de la forêt de Gonsé de 1953 à 2005

Depuis son classement par le gouverneur colonial de l'AOF en 1953, la forêt de Gonsé a bénéficié de nombreux projets à travers l'État et ses partenaires dans le seul but de préserver la biodiversité (MEE., 1999). Au départ, l'objectif premier a été d'assurer l'approvisionnement de la ville de Ouagadougou en bois de feux. Après quelques années de gestion, la dégradation des ressources de la forêt est restée croissante et pour cause, leur exploitation. L'utilisation des ressources forestières par les différents projets et par les riverains a été excessive. Pour une exploitation rationnelle et durable de la forêt, l'État et les partenaires au développement ont cherché à impliquer la population à la gestion. Cette initiative s'est soldée par la mise en place du projet «Gestion Forestière Intégré de Gonsé en février 1994». Ce projet qui a vu la participation de la population riveraine s'est achevé en 2004. La philosophie de ce projet qui s'est inspirée des options de la Politique Forestière Nationale (PFN) et des objectifs du Programme National d'Aménagement des Forêts (PNAF) (en annexe3) devrait fournir des résultats beaucoup plus probants à long terme.

Au regard de la situation actuelle de dégradation que connaît la forêt de Gonsé, on peut se demander quelle a été réellement la place de la population dans la gestion antérieure de la forêt.

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Cela nous amène à ressortir l'historique des différentes phases de gestion qu'a connu le massif forestier.

I.1.1. L'aménagement de la forêt classée de 1953 à 2005

De 1953 à 1974

La forêt classée de Gonsé a été successivement sous la gestion de l'autorité coloniale française, puis de l'État de Haute-Volta (actuel Burkina Faso). La gestion durant ces époques étaient de type centralisé d'où une exploitation en régie. La population n'avait pour droit d'usage que le ramassage de bois mort, la cueillette des fruits et feuilles, l'exploitation des plantes médicinales pour la pharmacopée, les pratiques coutumières (cérémonies etc.) (MECV., 2004). La phase projet proprement dite commence de 1974 à 2005 avec une plantation d'essences exotiques pour l'industrie.

De 1974 à 1982

Cette phase qui précède celle de la gestion coloniale a vu la participation de la « mission forestière allemande ». L'État, en partenariat avec la coopération allemande, a décidé d'une exploitation « rationnelle » à travers la commercialisation des produits forestiers en vue d'un autofinancement des activités. A cette période, des plantations industrielles sur une superficie d'environ 3000 ha (soit près de 50 % de la superficie de la forêt) ont été réalisées (MEE., 1999). Les espèces locales ont été détruites au profit des nouvelles plantes dites à croissance rapide telles que Eucalyptus camaldulensis, Azadirachta indica, Gmelina arborea, Cassia siamea, Acacia nilotica, Albizia lebbeck, Parkia biglobosa et Khaya senegalensis.

Le Programme National de Lutte contre la Désertification (PNLD) a géré la forêt sous l'administration de l'Etat de 1982 à 1993. Lors de cette gestion, le but a été l'exploitation et la commercialisation du bois des plantations et le regarnissage. Mais de nombreuses lacunes ont été enregistrées. STIEGLITZ F. et al. (2000) affirment que l'exploitation et la commercialisation ont été assurées par le service forestier, et que la production escomptée des surfaces reboisées n'a jamais été atteinte. La population restée en marge de cette gestion va entreprendre d'autres activités qui entravent la gestion durable de la forêt. De ce fait, son désintérêt d'une exploitation réglementée où elle ne trouve pas son compte va se manifester par les coupes frauduleuses et le surpâturage.

Au regard de l'échec de l'exploitation en régie, la solution a été recherchée dans une gestion impliquant tous les acteurs.

Tableau n°1: Superficie reboisée entre 1989-1993

Espèces reboisées

Superficie (ha)

Superficie (%)

Noms Scientifiques

Noms usuels

Eucalyptus camaldulensis

Eucalyptus

1373

48, 12

Azadirachta indica

Neem

938, 3

32,89

Cassia siamea

Cassia

398,16

13,96

Gmelina arborea

Alimèti yiri (dioula)

120

4,20

Acacia nilotica

-

1,28

0, 04

Albizzia lebbeck

-

11,7

0,41

Parkia biglobosa

Néré, roanga (mooré)

5,58

0,20

Khaya senegalensis

Caïlcédra, kouka (mooré)

5,12

0, 18

Source : MEE. 1999(Plan d'aménagement de la forêt classée de Gonsé)

I. 2. La genèse de l'adoption de la gestion participative

Le développement de l'approche participative en tant que méthodologie d'intervention en milieu rural est relativement récent. Il répond au souci de divers gouvernements de la sous-région d'associer étroitement les populations à la restauration du milieu et à la gestion des ressources naturelles et forestières.

L'approche participative est un mode de gestion prôné par beaucoup d'intervenants en milieu rural sahélien, mais n'a pas toujours tenu compte de la capacité d'implication des populations aux programmes proposés par les partenaires au développement.

La responsabilisation des acteurs à la base est encouragée au Burkina Faso depuis quelques années à la faveur du processus de décentralisation qui s'est concrétisé sur le terrain par la communalisation intégrale en 2006.

L'émergence des approches participatives au milieu des années 1980 au Burkina Faso s'est effectuée à travers deux systèmes : institutionnel et méthodologique (LOMPO O., 2004). Cette approche donne plus de responsabilité aux collectivités locales dans la gestion des ressources naturelles. Le système institutionnel a été fourni par les programmes et projets forestiers de gestion des ressources naturelles qui s'est soldé par un échec. L'approche Gestion des Terroirs initiée lors de la conférence du Conseil Inter-états de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) de Nouakchott en 1984 et mise en oeuvre par le Burkina sous l'appellation Programme National de Gestion des Terroirs (PNGT) a ouvert la porte au système méthodologique. Pour certains, tous ces différents programmes ont été conçus sans considérer les besoins des populations riveraines des entités forestières.

Pourtant, selon COLCHESTER M. (1995), « Tout effort de conservation doit impliquer la participation de la population locale et prendre pour base ses intérêts, ses compétences, sa confiance en elle-même, ses traditions. Il doit enfin promouvoir des programmes qui lui offrent des bénéfices spirituels aussi bien qu'économiques ». Dans cette perspective de conciliation, de nombreux concepts furent adoptés comme celui de « Gestion Forestière Intégrée de Gonsé ». Quelle appréciation peut-on faire de cette participation ? Cela a-t-il permis aux populations de prendre réellement leur autonomie dans la gestion des ressources de la forêt?

Adoptée en 1994, le PGFIG a fonctionné pendant dix ans et a été divisé en phases comme suit:

- 1994-1997, première phase qui a vu la mise en place de l'approche participative à travers l'aménagement et la gestion de la forêt. Les institutions villageoises (GVGF) ont bénéficié de plusieurs formations (reboisement, pépinière, la coupe et la vente de bois par stères) (MECV. 2005).

- La deuxième phase de 1998 à 2000 a été orientée vers la consolidation d'une cogestion à travers les trois acteurs, c'est-à-dire le MEE (Ministère de l'Environnement et de l'Eau), la GTZ (coopération allemande) et l'organisation villageoise (le Groupement Namalgzanga). Cette cogestion a été beaucoup plus orientée vers la production et la commercialisation de bois de feu, la conduite d'études spécifiques, le suivi écologique par le système des planchettes permanentes, la surveillance des pare-feux, etc.

Des acquis ont été enregistrés à la fin de ces deux phases, mais d'énormes faiblesses ont été également notées (MECV. 2005). Cette phase de gestion des ressources de la forêt est restée gravée dans la mémoire des populations riveraines. La majorité (75 %) des populations interrogées dénoncent toujours la mauvaise gestion de la forêt à cette période par les responsables du groupement « Namalgzanga », qui abusaient de leur pouvoir. Cela a créé des mécontentements, suscité de la méfiance et plus de désintérêt qui ont porté un coup au système de gestion concertée des ressources forestières. Il a fallu alors repenser une autre méthodologie de gestion participative qui verra la collaboration de tous les acteurs.

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Ainsi, la troisième et la dernière phase du PGFIG de 2001 à 2004 a été un peu plus pratique dans sa démarche de gestion participative. Près de 85 % de la population interrogée affirment être satisfaits de cette dernière phase de gestion. Un paysan disait « Nous avons beaucoup travaillé dans la forêt lors du projet passé et cela nous procurait de l'argent. Mais maintenant que la forêt appartient aux forestiers nous ne pouvons plus qu'encourager la coupe frauduleuse car c'est de

cette pratique que nous vivons ». Cette opinion est largement partagée par de nombreuses personnes parmi nos interlocuteurs. La dernière phase a permis, en un temps record, la consolidation des différents acteurs organisés autour de leur centre d'intérêt.

I.2.1. Les différents utilisateurs des produits forestiers

Autour de la forêt de Gonsé, il existe une diversité d'acteurs (utilisateurs des ressources forestières). Ils se distinguent par leur mode d'exploitation et les produits forestiers utilisés. Ces différents acteurs ont toujours exploité les ressources forestières de façon frauduleuse. Mais pendant la phase PGFIG, une tentative est faite en vue de les organiser et de les orienter en fonction de leur rôle dans la gestion.

On distingue les principaux utilisateurs que sont : les artisans, les charbonniers, les vendeurs de bois vert, les éleveurs pour la plupart sédentaires, les braconniers, les « tradithérapeutes ». L'option retenue lors de l'adoption du plan d'aménagement de la forêt a été l'entière responsabilisation des populations locales riveraines. Aussi, en collaboration avec le Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie (MECV), les populations des villages riverains (14 villages) ont été organisées par Groupement en fonction des filières d'exploitation. Mais de nos jours, ces comités de gestion sont dans un oubli total.

I.2.2. Les produits forestiers

La forêt de Gonsé regorge toujours d'une importante gamme de produits qui intéressent les populations. C'est la seule réserve de végétation dense qui permet aux populations riveraines et celles de Ouagadougou de se ravitailler en produits forestiers. Le dernier inventaire forestier effectué par le DAFOR, en 2002 estime important le pourcentage de bois de la forêt. Mais la forêt subit d'importantes charges (humaine et animale) qui contribuent à la fragiliser.

En rappel, les produits issus de la forêt sont : ceux non forestiers (PNF) composés de sable, gravillon, cailloux, etc. ; les non ligneux (la paille, fruits, feuilles alimentaires et médicinales ...), le bois d'énergie et autres ligneux (fourches, chaises, mortiers, bois de construction...). De tous ces éléments, le bois d'énergie est le plus demandé par les populations (graphique n°14). Son exploitation est estimée à peu près à 63 %. Le bois d'énergie intéresse plus les populations riveraines et celles de la ville de Ouagadougou. Le graphique n°14 montre en pourcentage par ordre d'importance l'exploitation des produits forestiers. Compte tenu de la faible régénération de la forêt, la tendance que présente ce graphique est inquiétante.

Graphique n°14: Les différents produits sortant de la forêt

quantite exploit& (°A ,)

71,50

61,50

51,50

41,50

31,50

21,50

11,50

1,50

PNF PFNL APFL Bois-énergie

Source : SANKARA T. Bakari (enquête de terrain, 2009)

I.2.3. La mise en place des structures communautaires de gestion

La dernière phase de la PGFIG s'est soldée par la mise en place des comités de gestion des ressources forestières. La gestion de la forêt s'est organisée autour des Groupements de Gestion des Filières (GGF) installés dans les villages riverains. Ce mode d'organisation est conforme aux dispositions de la loi 014/99/AN du 15 Avril 1999 portant sur le règlement des sociétés coopératives et groupements au Burkina Faso. Ces GGF sont également sous la direction de l'Union des Groupements de Gestion des Filières (UGGF) qui, constitue l'organisation faîtière villageoise, principal acteur de la gestion participative.

Selon le MECV, le service forestier qui représente l'acteur clé de l'aménagement, assure les tâches administratives, techniques et de surveillance. Ce volet est mis en oeuvre par le poste de service forestier de Gonsé et le service départemental de l'environnement et du cadre de vie. A travers le document du plan d'aménagement de la forêt, il est clairement défini un réel transfert de compétence entre le MECV et l'UGGF. Comment s'est fait ce transfert ?

I.2.4. La capacité de gestion des structures associatives et institutionnelles

74

Comme défini dans le plan d'aménagement de la forêt, chaque village riverain se reconnaissait dans la gestion à travers un comité. Au moins un groupement de gestion forestière était issu de chaque village. Pour la réussite des activités, chaque acteur devrait faire valoir son savoir faire. Pour ce faire, le renforcement des compétences est une activité continue qui s'intègre dans la dynamique globale de toute activité qui se veut durable.

Durant la première phase de la mise en place de la gestion participative, les membres des différents groupements de gestion ont bénéficié de formations entrant dans le cadre de leurs activités. Mais ces formations ont été de très courtes durées, en témoigne la réaction de certains membres des GGF lors des focus group.

A cela s'ajoute la mauvaise utilisation du matériel octroyé aux différentes structures de gestion. Le constat actuel sur le terrain est la vétusté du matériel de travail et l'inactivité des différentes structures mises en place pour servir de relais dans la continuité de la gestion de la forêt. Trois personnes sur quatre enquêtées affirment avoir reçu de la part des autorités du ministère en charge de l'environnement l'arrêt de toute activité dans la forêt depuis 2007.

Durant dix ans de fonctionnement, le Projet Gestion Forestière Intégrée, a laissé sur le terrain des mécontents et surtout un programme de gestion non achevé. Les membres des différentes structures locales peinent à se rencontrer faute de moyens tant structurels que matériels. La consolidation du tissu social (entre les différents acteurs de gestion) qui est un gage de réussite de la gestion participative est restée inachevée. Cela a occasionné l'installation d'une méfiance entre les différents utilisateurs des produits forestiers. Néanmoins, la gestion phase projet a eu des retombées positives que la population apprécie.

I.3. L'impact socio-économique de la gestion intégrée

Les changements socioéconomiques des populations riveraines par la mise en place de la gestion participative de 1974 à 2004 est perceptible à travers l'analyse que ceux-ci font lors de l'étude. Selon les enquêtes près de (55 %) de la population affirment préférer que l'on confie la gestion de la forêt à un projet.

Pendant la phase projet, la population a été considérée comme pourvoyeuse de main d'oeuvre. Et cette situation a été l'option des différents modes de gestion appliqués à la forêt depuis l'ère coloniale jusqu'à la période des indépendances. Selon le MEE. (1999), les populations riveraines ont une longue expérience du travail en forêt (25 ans) ; il s'est développé en elles une mentalité d'ouvriers agricoles salariés, payés en numéraire, en vivres, etc. Les riverains ont été organisés dans la surveillance et dans la vente du bois de feu par stère. D'autres activités rémunératrices ont été également développées dans le but de dispenser la dépendance totale des structures de gestion aux retombées économiques issues de la vente des produits forestiers.

76

Dans les objectifs assignés à l'aménagement de la forêt, il est prévu que cette nouvelle forme de gestion devrait contribuer au développement durable et à lutter contre la pauvreté des ménages. Les recettes générées par les activités selon le plan d'aménagement se répartiraient entre les partenaires impliqués dans la gestion. Le tableau n°6 montre la répartition annuelle des recettes prévisionnelles qu'engendrerait l'exploitation des ressources forestières entre les différents acteurs par an. « Si les travaux d'aménagement ont pu se réaliser, c'est grâce aux retombées financières que chacun percevait pour une journée ou deux jours de travail dans la forêt », nous confie un notable. Cette analyse confirme la préférence des acteurs locaux d'avoir un gain salarial que d'être les vrais acteurs de la gestion durable de la forêt. De ce fait, le développement d'un esprit de salariat chez la population a constitué une entrave pour l'assimilation de l'approche participative.

Tableau n°2: Répartition par an des recettes prévisionnelles (FCFA) de la vente de bois

Années

Volume de

stère exploité

Membres du

groupement (1000F/ stère)

Fond d'aménagement (700fr/ stère)

villages (500fr/ stère)

Trésor public (300fr/ stère)

2000

4551

4551000

3185700

2275500

1365300

2001

3343

3343000

2340100

1671500

1002900

2002

3991

3991000

2793700

1995500

1197300

2003

4316

4316000

3021200

2158000

1294800

2004

4342

4342000

3039400

2171000

1302600

Total

20543

20543000

14380100

10271500

6162900

Source : MEE. 1999 (Plan d'aménagement de la forêt classée de Gonsé)

L'observation du tableau n°6 permet de comprendre que la forêt offre une opportunité de création d'emplois. Plusieurs ménages enquêtés reconnaissent l'apport que l'exploitation de la forêt fournissait pour l'amélioration de leurs conditions de vie.

Les activités menées par les GGF (pépinière, apiculture, teinture, etc.), offraient des revenus aux populations. Mais le manque de débouchés et le renouvellement du matériel de travail constituent une entrave à l'essor des ces micro projets villageois.

I.2.2. L'aperçu des institutions locales de gestion

Depuis l'arrêt du projet en fin 2004 début 2005, la population est restée en marge de tout travail d'aménagement dans la forêt. Cette situation justifie en partie le manque d'information sur la réalisation des travaux des GGF dans la forêt après le projet. L'ouverture des pare-feux était réalisée en début de chaque saison sèche pour éviter les feux de brousse mais depuis près de cinq ans, cette

activité n'est plus réalisée. L'inactivité des structures locales de gestion montre le désengagement ou le désintérêt des populations riveraines à la gestion.

Nombreuses (78,93 %) sont celles qui disent ne plus s'intéresser à la protection de la forêt. Néanmoins l'optimisme existe au sujet de la venue d'un nouveau concessionnaire pour la gestion. Un concessionnaire dont le démarrage des travaux prévu pour janvier 2009 n'est pas encore effectif. Mais la majorité de la population attend de voir comment cette cogestion pourra être une opportunité d'emplois pour l'amélioration de leurs conditions de vie.

Tableau n°3: Situation des Groupements de Gestion Forestière en 2003 et en 2009

Village

GGF en 2003

GGF actif en 2009

GGF non actif en 2009

Badnogo

2

0

2

Gampela

2

0

2

Gonse

3

0

3

Koala

2

0

2

Koanda

1

0

1

Komkaga

2

1

1

Manegsombo

2

2

0

Seuloghin

3

0

3

Tensobtenga

2

0

2

Tanghin

3

0

3

Zakin

4

1

3

Total

26

4

22

Source : SANKARA T. Bakari (enquête de terrain, 2009)

A travers le tableau n°7, on constate une diminution du nombre des GGF fonctionnels. De vingt six en 2003 lors de la mise en place, de nos jours, il ne reste que quatre groupements qui continuent de fonctionner mais difficilement. La disparition des groupements est généralement justifiée par le manque de moyens (financier, matériel, etc.). La fragilisation de la cohésion sociale autour de la gestion de la forêt est de plus en plus perceptible. Les villages situés entre 15 et 25 kilomètres de la forêt rejettent catégoriquement leur appartenance à la gestion de la forêt. D'après un paysan de Manegsombo (village situé à 15km environ): « Nous ne sommes plus associés à la gestion de la forêt il ya près de 5 ans. La forêt appartient actuellement à ceux de Gonsé, de Gampéla et de Godin ». Cette affirmation montre que la proximité des villages joue un rôle important dans l'attribution de l'appartenance de la forêt par les populations. Les villages proches sont considérés les plus utilisateurs des ressources et par ricochet les plus destructeurs. Cependant, la gestion concertée est capitale, voire nécessaire dans la gestion durable des ressources naturelles. La complexité de ce mode de gestion des ressources dans le contexte des variabilités climatiques, nécessite une synergie d'actions de tous les acteurs. La variabilité et le changement climatique

78

compliquent de nos jours la gestion des ressources naturelles. Les méthodes de gestion communautaires mal assimilées par les populations ont contribué à dégrader davantage les ressources malgré l'engouement que ces stratégies ont suscité.

Les conséquences négatives les plus graves de ces stratégies d'intervention ont été notamment l'absence de prise en charge par les populations riveraines du suivi et de la gestion des réalisations. En définitive, malgré le coût élevé des ouvrages, ceux-ci n'ont permis ni d'inverser, ni de stopper le processus de dégradation des ressources forestières. La pauvreté et la précarité des conditions de vie ont eu tendance à se maintenir. Alors, les défis sont énormes à relever pour une gestion durable des ressources de la forêt de Gonsé.

II. LES STRATEGIES LOCALES D'ADAPTATION AUX VARIABILITES CLIMATIQUES

Les populations burkinabè en général et en particulier les riverains de la forêt de Gonsé font difficilement face aux variabilités climatiques.

La prise de conscience de la dégradation des ressources est significative. Cependant, les populations adoptent des comportements face à ces changements de l'environnement. La mauvaise pluviométrie est perçue comme la cause principale de la dégradation du milieu. Le secteur d'activité le plus touché par cette situation est l'agriculture. Face à cette situation les producteurs développent des stratégies locales (traditionnelles) pour supporter la précarité pluviométrique. Ils modifient leurs techniques de culture pour s'adapter. De ce fait, l'utilisation de la fumure est la méthode la plus pratiquée. Certains riverains qui ont bénéficié de formations à travers les projets de gestion forestière entreprennent la sylviculture.

II.1. Les système de culture

Les systèmes de culture constituent les procédés par lesquels le paysan exploite ses terres. Dans la zone de Saaba, il est principalement basé sur la rotation de cultures, l'assolement, l'association de cultures et la culture en ligne (disposition des semis en lignes), etc.

La rotation de cultures est plus pratiquée. C'est un système de culture qui consiste à alterner

périodiquement les cultures sur une même parcelle.

L'association, quant à elle, permet de cultiver sur une même parcelle, différentes cultures. Il est plus fréquent de voir sur une même parcelle, le sorgho associé au niébé.

Ce procédé permet de réduire le risque climatique sur les cultures. Ainsi, lorsque la rigueur climatique empêche le sorgho ou toute autre céréale d'atteindre la maturité, on peut avoir la possibilité de faire des récoltes sur le niébé dont le cycle est plus court.

La monoculture prend également des proportions dues à l'inadaptation des cultures et la qualité médiocre des sols. De ce fait, le sorgho, le mil, le niébé sont plus cultivés. Le maïs est généralement cultivé dans les jardins de case. Les populations pratiquent aussi la culture en lignes. La plupart des paysans construisent des diguettes pour limiter l'action des eaux de ruissellement sur le sol. La contribution des animaux à la fertilisation des sols est également connue et pratiquée par les populations. L'amendement, est le procédé consistant à apporter des éléments nutritifs aux sols lessivés et improductifs est pratiqué.

II.1.2. L'agroforesterie

Associer les cultures et les arbres, est une pratique que la plupart des paysans pratiquent depuis des temps immémoriaux. C'est un système dynamique de gestion des ressources naturelles basé sur des fondements écologiques qui intègrent des arbres dans les exploitations agricoles. Il permet ainsi de diversifier et de maintenir la production afin d'améliorer les conditions sociales, économiques et environnementales. Cette pratique séculaire répondait au souci de préserver les essences utiles (Butyrospermum parvitelaria paradoxa, Parkia biglobosa, Bombax costatum) pour les besoins de la famille. Cette technique évolue maintenant vers la culture d'autres espèces importées. Ainsi les zones totalement dénudées « zipélcés 5» sont souvent colonisées par des plantes exotiques. L'espèce la plus utilisée est Eucalyptus camaldulensis. Ce processus de régénération du couvert végétal par les populations permet à certains riverains d'éviter l'exploitation des ressources de la forêt. Selon un groupe de paysans dans le village de Tensobtenga, la forêt n'est plus favorable pour la recherche de bois. D'après les enquêtes, 65,78 % de la population affirment s'investir dans la création des bosquets personnels car cela les dispense de l'exploitation de la forêt. Certains paysans, conscients de la disparition de nombreuses espèces, ont choisi de les cultiver. Il est alors très fréquent de voir dans les champs l'Andropogon gayanus. Cette espèce est utilisée par les populations dans l'alimentation des animaux et pour la confection des nattes (secco). Généralement associé aux cultures, elle sert de haie vive dans les champs. Toutes ces pratiques sont des stratégies locales d'adaptation aux variabilités climatiques. Mais les populations manquent souvent

5 Nom usuel des zones nues en langue mooré

80

d'encadrement et de moyen pour mieux les mettre en pratique. La péjoration climatique accrue, couplées aux mauvaises pratiques humaines ont contribué à accélérer la dégradation des ressources naturelles, notamment forestières. Cependant les populations ont su développer des stratégies locales pour faire face à ces changements. Mais leur faible implication et la mauvaise compréhension de la gestion concertée rendent inefficaces les politiques de gestion des ressources naturelles. Ainsi, la vulnérabilité des populations face aux crises climatiques ne fait que s'accentuer. Le schéma n°1 donne une explication de l'accélération de la dégradation des ressources naturelles dans le contexte des variabilités climatiques.

Schéma n°1: Processus de dégradation des ressources forestières

Modifient

FAIBLE IMPLICATION DES POPULATIONS RIVERAINES

(Absence décisionnelle)

VARIABILITES
CLIMATIQUES
(Variabilites des
pluviometrie-instabilite
temperatures extremes-
vents violents)

DEFICIT DES POLITIQUES DE GESTION DES RESSOURCES MISES EN PLACE (incohérence entre les politiques et la réalité du terrain, manque de concertation locale entre les différents ministères en charges de l'aménagement et de la gestion des forêts)

Accélère

Accél

Incide

FRAGILITE DES RESSOURCES NATURELLES (pauvreté des sols, pertes de la biodiversité, etc. )

CONCENTRATION DES GAZ A EFFET DE SERRES DANS L'ATMOSPHÈRE

Baisse des rendements de production (Faibles économies des populations)

Recherches de meilleures conditions de vie

MANQUE OU INSUFFISANCE D'ENCADREMENT DES ACTEURS A LA BASE (méconnaissances des textes)

Entraine

FORTES DEMANDES EN RESSOURCES NATURELLES

Provoque

FAIBLESSE DES STRATEGIES LOCALES D'ADAPTATION (méthodes

traditionnelles)

Accelerent

Entraine

EXPLOITATION

EXCESSIVES DES

RESERVES (mauvaises

pratiques culturales, deforestation)

Source: SANKARA T. Bakari, 2009

II.2. Les défis et les perspectives de la gestion durable des ressources forestières dans le contexte de la variabilité et du changement climatique

En dépit de l'intervention de l'Etat et des partenaires à travers les politiques de développement en milieu rural, le problème de dégradation des ressources naturelles demeure important. Pour LOMPO O. (2004) « La politique de conservation exclusive a été conduite au Burkina Faso et en particulier au parc W, jusqu'au lendemain des années 80. Mais l'échec de cette politique « conservationniste » trouve son fondement dans des facteurs tant exogènes qu'endogènes ». Les populations riveraines de la forêt de Gonsé ont régulièrement participé aux travaux d'aménagements et de réaménagement avec le colonisateur et l'État après les indépendances. Toutefois ces acteurs locaux n'arrivent pas à se responsabiliser effectivement après la fin des projets. Les effets des variabilités climatiques compliquent davantage la gestion des ressources naturelles.

Les politiques de gestion durable des ressources doivent tenir compte de ces changements et mieux intégrer les savoirs locaux de gestion car le paysan maîtrise mieux son milieu d'existence que quiconque. Pour cela, de nombreux défis sont à relever pour une gestion durable des ressources forestières.

II.2.1. Les défis de la gestion concertée des ressources naturelles

La gestion concertée s'inscrit dans le contexte de la gestion durable des ressources naturelles entreprise par les différents Etats sahéliens en réponse à la crise climatique des années 70. Le manque de prise en charge réelle des besoins des populations a quelque peu entravé la réussite de ces initiatives mises en place par les autorités.

II .2.1.1. Les politiques environnementales

Après les indépendances, le Burkina Faso, à l'instar des pays de l'Afrique subsaharienne, a mis en place des politiques visant à résoudre les problèmes environnementaux. Ces politiques environnementales ont été renforcées par de nombreux textes pour permettre une gestion rationnelle et durable des ressources naturelles. La sécheresse des années 70 a vu la création du CILSS, permettant aux Etats signataires de s'intéresser à la dégradation continue des ressources naturelles. Des axes de développement intégrant l'environnement comme maillon clé ont ainsi été tracés avec un ensemble de textes et de lois. C'est ainsi que le Burkina a adopté en 1991, un Plan d'Action National pour l'environnement(PANE). Ce plan a été relu en 1994 suite à la conférence des Nations

82

Unies sur l'Environnement à Rio de Janeiro en 1992. A ce plan se greffent d'autres politiques jugées plus pertinentes et mieux orientées comme la Lettre d'Intention de Politique de Développement Humain Durable (LIPDHD) en 1995, le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) en 2000. Le pays siège également dans plusieurs institutions régionales et internationales oeuvrant dans la conservation et la protection des ressources naturelles pour un développement durable.

Des politiques communes ont ainsi été élaborées. Entre autres il y a le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD), le Plan d'Action Régional de la Gestion Intégrée de Ressources en Eau (PAGIRE), la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD), etc. Également, sur le plan juridique, la constitution (article 14) certifie que les richesses et les ressources naturelles appartiennent au peuple et elles sont utilisées pour l'amélioration de ses conditions de vie (...).

Des textes législatifs existent sur la gestion de l'environnement; à cet effet, la loi n°006-97/ADP du 31 janvier 1997 portant code forestier au Burkina Faso, est l'une des lois permettant une réglementation de l'exploitation des ressources naturelles notamment celles forestières. Chaque secteur de l'environnement physique, politique, social, économique et culturel dispose de textes et lois réglementant sa gestion. De ce fait, le Burkina Faso est « riche » en matière de texte et lois dans le domaine de l'environnement. Cependant, la dégradation des ressources naturelles restent croissantes et les populations à la base peinent toujours à chercher une conciliation entre gestion de leur patrimoine et amélioration de leurs conditions de vie. Les textes réglementaires sont souvent conçus sans un diagnostic préalable des besoins des populations.

Certaines lois sur le domaine foncier non comprises par les populations sont ainsi perçues comme une expropriation de leur patrimoine. Face à ces situations, elles développent des stratégies de sabotage et un esprit d'ensemble de désintérêt.

Le déclassement de la forêt de Gonsé par décret ministériel le mercredi 4 juillet 2007, a été mal interprété par les populations riveraines. Elles pensent à une confiscation de leur patrimoine à des fins touristiques par l'Etat. Mais ce décret précise que la forêt classée de Gonsé change de destination et de statut de forêt classée en devenant forêt classée et réserve partielle de faune. Ce nouveau statut qui veut faire de la forêt un site touristique vise les objectifs ci-après;


· conserver la diversité biologique en permettant une gestion rationnelle et une utilisation durable des ressources naturelles;


· promouvoir l'éducation environnementale, la recherche et la surveillance continue de l'environnement ; préserver les pratiques traditionnelles compatibles avec les objectifs de la zone et soutenir le développement local.

Pourtant, la population mal informée reste réticente à tout aménagement dans la forêt. Aussi toute activité qui se mènera dans la forêt sans une prise en compte de sa préoccupation est vouée à l'échec.

De ce fait, les politiques environnementales doivent être élaborées de concert avec les acteurs à la base. Ils sont les mieux indiqués pour organiser leur cadre de vie. La prise en compte totale et non partielle de tous les secteurs de développement est nécessaire dans les périphéries de la forêt de Gonsé. La dégradation ou la non-productivité des autres secteurs de développement peut entrainer un recours aux produits forestiers pour la satisfaction des besoins.

Parmi les personnes interrogées, 75,41 % affirment qu'il y a 50 ans, la recherche des ressources ne nécessitait pas de rentrer dans la forêt. Cela veut dire que la disponibilité des ressources était évidente. Si les populations riveraines arrivent à satisfaire leurs besoins vitaux sans avoir recours aux produits de la forêt, cela constituerait une voie de réussite des politiques environnementales mises en place.

Les observations de terrain, montrent que tous les investissements tels que la récupération des zones
nus dégradées, les reboisements et la protection des espèces végétales, sont exécutés principalement

dans la forêt. Mais les terres aux alentours se dégradent et deviennent impropres aux cultures d'oàle recours aux zones plus propices (forêt) pour la satisfaction des moindres besoins. Les zones nues

prennent de l'ampleur aux alentours de la forêt.

En effet, les politiques de gestion antérieures n'ont pas tenu compte de l'environnement immédiat de la forêt. Ce volet bien intégré pourrait permettre un développement de l'ensemble de la localité et partant un début de résolution des problèmes de dégradation des ressources forestières. La protection de la forêt doit passer d'abord par la satisfaction des besoins primordiaux des acteurs locaux.

II.1.1.2. Les acteurs à la base

Les acteurs locaux ont toujours été sollicités par les autorités pour l'exécution des politiques de développement. Leur compréhension des politiques gouvernementales sont divergentes. Les populations riveraines de la forêt de Gonsé ont été employées comme manoeuvre ou ouvrier par les projets de gestion. Depuis la période coloniale jusqu'à nos jours, les populations ont régulièrement

84

participé à l'exécution des travaux d'aménagement de la forêt. L'engouement et le dévouement à la gestion que celles-ci ont constamment manifesté ne sont plus les mêmes à la fin des projets. Cela peut s'expliquer par l'intérêt que les populations accordent aux gains procurés qu'à la protection de leur environnement. La préservation des ressources forestières n'est pas considérée comme une priorité par les populations. Mais cette attitude des populations est due à la mauvaise façon qu'adoptent les autorités pour les faire accepter leurs politiques. De nos jours aucun paysan ne veut s'engager dans les travaux de la forêt sans être payé.

Avant tout projet de développement, il est nécessaire de le faire adopter par les bénéficiaires. Ils doivent décider en collaboration avec l'administration en place de sa mise en oeuvre. Les actions de sensibilisation doivent être menées en vue d'amener les populations à faire face à la fatalité et à s'investir dans la restauration du potentiel naturel de production. Cela constituerait à l'heure actuelle une stratégie d'adaptation aux conditions climatiques précaires.

II. 2.2. Les perspectives de gestion durable des ressources forestières de Gonsé

La dégradation de la forêt prend des proportions inquiétantes. Elle subit une importante

charge humaine et animale. En plus de ces actions s'ajoutent les variabilités climatiques. Le Burkina Faso vit les réalités des changements climatiques qui trouvent leur expression dans les tendances d'évolution des variables climatiques que sont notamment la température, les précipitations, etc. Ainsi, des actions urgentes doivent être envisagées pour sauvegarder ce massif forestier qui constitue la seule réserve de la localité. Pour cette raison, la gestion participative s'avère incontournable. Il est aujourd'hui établi, dans la plupart des pays africains, que la gestion durable des ressources forestières ne se conçoit pas sans la complicité des acteurs à la base et il n'y a pas de participation populaire sans dialogue, sans partage d'informations et d'expériences, sans échange des savoirs et des techniques. Pour réussir cette approche certaines actions sont nécessaires:

- sensibiliser les populations sur la portée des projets de développement;

- intégrer tous les aspects du développement : tenir compte de tout l'environnement des
populations; les préoccupations de tous les utilisateurs des ressources doivent être prises en compte.
Les limites de la gestion concertée des ressources résident dans le fait que l'adhésion de
certains groupes sociaux et d'organisations locales mises en place est motivée par des
préoccupations divergentes à celles des autres acteurs. Alors il est primordial que l'on favorise tout

à la fois la responsabilité de la population et de valoriser les savoirs faire locaux en les intégrant dans les programmes d'aménagement.

Il conviendrait dans ce cas de veiller à:

- former les acteurs locaux pour un transfert réel des compétences;

- créer des micro-projets villageois et travailler à ouvrir des débouchés pour la viabilité de ces activités;

- encourager l'agroforesterie, une option utile pour l'amélioration de la fertilité des sols ; la récupération des zones nues.

L'irrigation qui est actuellement une activité marginale pourrait connaître un développement avec la création de points d'eau. Des possibilités existent car les périphéries de la forêt disposent de nombreuses potentialités hydriques. Des actions visant leur aménagement pourrait être une solution à l'adaptation aux aléas climatiques. Les populations pourraient pratiquer les cultures de contresaison pour renforcer la sécurité alimentaire et améliorer leurs conditions de vie.

La redéfinition d'un statut clair de la forêt, en collaboration avec l'ensemble des acteurs à la base s'avère nécessaire. La population méconnaissant les textes ne reconnait pas le nouveau statut de la forêt adopté en 2007 qui d'ailleurs n'est jamais appliqué. En effet, il faut une répartition claire des rôles et des responsabilités à affecter d'une part à l'État et d'autre part aux communautés de base chargées de la gestion de la forêt.

De toutes ces mesures, se pose l'exigence d'un dialogue large et approfondi avec l'ensemble des acteurs (institutionnels et locaux) de gestion. A cet effet, la création d'un cadre local de concertation entre les ministères intervenant dans l'aménagement des forêts et la population à la base est nécessaire. Cela leur permettra d'harmoniser leurs points de vue et leurs activités pour une gestion durable et rationnelle des ressources forestières.

Conclusion partielle

La variation du climat, couplée aux actions humaines, contribuent à dégrader la forêt. L'implication de la population riveraine à la gestion a été de courte durée. Six ans après le projet, les structures villageoises peinent à se crédibiliser sur le terrain. Le plan d'aménagement élaboré lors de la gestion intégrée tarde à être appliqué. De ce fait, les populations ont une faible capacité de gestion de la forêt car n'ayant pas pu pérenniser les acquis du PGFIG. De plus, leur méconnaissance des textes et leur faible implication constitue un vrai handicap pour une gestion durable des ressources forestières de Gonsé.

86

CONCLUSION GENERALE

La variabilité climatique est un phénomène d'envergure mondiale. Bien qu'elle soit naturelle, l'évolution du climat est de nos jours sujet à polémique. La concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère accentue actuellement les effets du climat mondial d'où le changement climatique. L'observation et l'analyse de ce phénomène sont beaucoup plus pertinentes durant une longue période et sur une échelle plus grande. Néanmoins les effets de la variabilité climatique sont perceptibles dans la vie des êtres vivants.

L'analyse des éléments climatiques dans la station de Ouagadougou, couvrant la zone d'étude a permis d'apprécier l'évolution des paramètres climatiques durant une période de trente ans. L'irrégularité des éléments du climat (les plus perceptibles) entre 1980 et 2009 est une réalité. L'observation et l'interprétation des images Landsat TM 1986 et Landsat ETM+ 2006, ont permis de soutenir que l'évolution des paramètres climatiques a eu un impact sur l'évolution du couvert végétal de la forêt de Gonsé durant cette période. Cependant on ne peut exclure la pression anthropique et animale sur les ressources.

Malgré une légère amélioration, la dégradation de la forêt reste importante. Elle a été plus perceptible dans les années 1986 où les zones nues ont été importantes. La mise en place de la gestion concertée en 1994 a été une stratégie pour stopper ou amoindrir la progression de la dégradation. La reprise pluviométrique dans les années 90, couplées aux séries de reboisement entre 1989-1993, a occasionné le reverdissement de certaines parties de la forêt. Les zones nues ont connu également une diminution. Cette gestion concertée a eu des résultats satisfaisants même si cela n'a été que d'une courte durée. La réussite éphémère de la gestion a occasionné la frustration des populations riveraines. Celles-ci ont cru à une amélioration continue de leurs conditions de vie à travers les retombées salariales des travaux d'exploitation des ressources forestières. Et cela a davantage compliqué la gestion durable de la forêt.

De ce fait, les trois hypothèses secondaires formulées au départ peuvent être analysées au regard des résultats atteints.

La première hypothèse qui affirme que la variation des paramètres climatiques (la pluie et les températures) s'est accrue occasionnant des incidences sur la gestion des ressources naturelles de la forêt de Gonsé s'avère partiellement confirmée. Les paramètres climatiques ont connu une évolution en dents de scie notamment la pluviométrie et la température. La baisse de la pluviométrie

dans les années 80 a entrainé la réduction de la végétation mais sa reprise à partir des années 90 accompagnées des actions de reboisement ont permis le reverdissement de la forêt.

Le manque de gain salarial n'encourage plus les populations à s'engager pleinement dans la gestion. La baisse des rendements agricoles due à la mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l'espace complique davantage la gestion de la forêt.

De ce fait, la deuxième hypothèse qui spécifie qu'en dépit de la mise en place d'approches participatives aux fins de rétrocession de la gestion aux structures locales, la population confrontée à l'absence de sources de revenus voit dans l'exploitation de la forêt un moyen de survie est confirmée. En effet la population est de nos jours confrontée à une baisse continue des rendements due aux aléas climatiques et à l'infertilité des sols. Cette situation plonge ces populations dans une paupérisation accrue. Par manque ou insuffisance d'autres alternatives pour faire face aux contraintes, elles s'investissent dans l'exploitation frauduleuse des ressources forestières.

Enfin, la troisième hypothèse qui présume que les effets de la variabilité climatique et le faible engagement de la population riveraine à la gestion compliquent davantage la gestion de la forêt classée de Gonsé est partiellement confirmée. Les impacts de la variabilité du climat sur l'évolution de la végétation sont perceptibles par les populations à travers la dégradation continue de leur environnement et la réduction des rendements agricoles. L'interprétation des images des deux dates (1986 et 2006) a permis de faire une comparaison de l'état du couvert végétal. Cette interprétation, combinée avec l'analyse des paramètres climatiques entre ces deux périodes, montre une différence dans l'occupation des terres de la forêt. Les zones nues ont régressé mais restent importantes dans la forêt.

Cependant la dégradation de la forêt ne saurait être seulement due à la variation du climat. Le manque d'implication et le désintérêt de la population est également perçu. Ceci contribue en grande partie à l'échec de la mise en place de l'approche participative. Certaines populations considèrent la forêt comme leur patrimoine confisqué par l'État. Elles affirment que les retombées économiques de la gestion sont partagées entre les services forestiers. Ainsi leur exploitation anarchique des ressources forestières est la réparation de cette présumée injustice.

En effet, la dégradation de la forêt de Gonsé reste importante et elle prend des proportions inquiétantes surtout avec les effets de la variabilité climatique qui ne cessent de s'accentuer. La nouvelle approche de gestion consistant à aménager la forêt à vocation touristique qui intègre l'ensemble des acteurs peut être une solution si elle est bien comprise et acceptée par tous.

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94

ANNEXES

Annexe n°1: Répartition de la population résidente de la commune de Saaba en 2006

VILLAGES

H+F

0-14 ans

15-64 ans

65 ans +

Age N.D.

Badnogo 1

683

332

319

32

0

Badnogo 2

1039

488

474

73

4

Barogo

1615

610

916

52

37

Boassome

203

91

95

16

1

Boutenga

1069

508

515

41

5

Boutenga peulh

583

253

295

29

6

Gampela

2176

945

1114

113

4

Godin

715

333

324

56

2

Gonse

995

439

506

44

6

Kaola

2577

1239

1221

108

9

Komkaga

1403

651

696

52

4

Kouanda

531

230

268

31

2

Kouidi

498

221

242

31

4

Manegsombo

365

153

186

25

1

Nakomestenga Peulh

116

44

54

13

5

Nioko1

16427

6561

9470

294

102

Nong-Warbin

1357

576

722

59

0

Saaba

9700

3755

5420

457

68

Samandin-Bilbalgo

311

143

147

21

0

Seloghin

1313

630

588

90

5

Tanghin

1993

850

1043

95

5

Tanlarghin

2485

1041

1257

183

4

Tansobtenga

2731

1227

1372

116

16

Population totale

50885

21320

27244

2031

290

Population %

100

41,90

53,54

3,99

0,57

Source : INSD. (RGPH. 2006)

Annexe n°3: Objectifs globaux et spécifiques du PNAF

Option de la politique forestière nationale

Objectifs du PNAF

Valorisation des ressources forestières par

exploitation rationnelle

-Meilleure connaissance de l'état de distribution des ressources forestières

-Exploitation rationnelle du bois de feu, du bois de service et du bois d'oeuvre pour satisfaire au mieux les besoins nationaux ; -Organisation de la distribution et de la répartition des bénéfices privilégiant les populations ;

Réhabilitation des ressources forestières

dégradées

-Conservation et restauration des terres et des forêts dégradées ;

Conservation de la diversité biologique

-Élaboration d'une stratégie nationale de conservation de la diversité biologique basée sur une meilleure connaissance de la problématique ;

Génération d'emplois et de revenus stables en milieu rural

-Promotion de l'aménagement participatif des forêts ; -Renforcement de la participation du privé et des ONG dans la gestion des ressources forestières ;

Contribution à l'organisation et à l'exploitation de l'espace rural

-Délimitation et aménagement d'espaces sylvo-pastoraux au niveau des terroirs ;

-Création des forêts des collectivités territoriales

Source : MEE. PNAF. 1996

Annexe n°4: Les superficies des unités d'occupation des terres 1986 et 2006

Unités d'occupation des terres

1986

2006

Superficie (ha)

Superficie(%)

Superficie (ha)

Superficie(%)

zone nue, dégradée, érodée

2.157,97

34,69

1.816,61

29,21

savane arbustive

3.084,65

49,59

3.321,86

53,41

savane arborée et forêt galerie

977,43

15,71

1.081,58

17,39

Total

6.220,06

100

6.220,06

100

Source : image Landsat TM. 1986 et ETM+ 2006

Annexe n°5 : Guide d'entretien adresse aux ménages i. identification

Age :

II. Activité socio-économique

1. Quelle est votre activité principale ?

Agriculture : Élevage : Autre (pciser) :

A. Agriculture

2. A quelle distance se situe vos champs ?

A 1 km de la forêt : A moins d'1 km : Autre :

3. Que cultivé vous ?

4. Quelles sont vos superficies,

2 ha : plus de 2 ha : moins de 2 ha : Ne sait pas : Autre :

5. Comment préparez-vous vos champs ?

Défrichage sur brulis : Autres (préciser):

6.

Êtes-vous satisfaites du rendement de vos activités ?

Oui : non :

7. Si non pourquoi ? Et quelle amélioration aimeriez-vous apporter ?

8.

Et si vos récoltes ne vous permettent pas de couvrir vos besoins quelle activité menez vous pour compenser le manque à gagner ?

Coupe le bois de la forêt : commerce : Maraîchage : Autre :

9.

Y a-t-il toujours de l'espace pour ouvrir de nouveaux champs ?

Quelle est sa superficie ?

Grande : Petite : Inexistante :

10. Quelles sont les modalités pour l'acquisition d'une terre à cultiver ?

11. Selon vous quel est l'état des sols de culture ?

Non dégradé : peu dégradés : très dégradés :

12.

Quels problèmes rencontrez-vous dans votre activité ?

13. Constatez-vous une modification des saisons ?

Oui : Non :

Si oui depuis quand constatez vous cela ?

96

10 ans : 20 ans : 30 ans :

14. Quelles en sont les causes selon vous ?

Naturelles : Anthropiques : Divines : Ne sais pas :

B. Élevages

15. Quelles types d'élevage pratiquez-vous ?

16. Combien de têtes d'animaux avez-vous ?

17. Quelles sont vos difficultés ?

18. Avez-vous suffisamment d'espace pastoral ?

Oui : Non :

19. Si non pourquoi ?

20. Quelles appréciations faites-vous du couvert végétal de façon générale ?

21. Quelles relations entretenez-vous avec les autres utilisateurs des ressources naturelles ? II. Évolution des variables climatiques selon la population

A. La pluviométrie

22. Quelle appréciation faites-vous de la pluviométrie ?

Bonne : Satisfaisante Mauvaise :

23. Par quel indice savez-vous que la saison s'est installée ?

24. Et sur quoi appuyez-vous pour marquer la fin de saison ?

25. Ces éléments de repère sont toujours valables de nos jours ?

26. Constatez-vous une modification des pluies ? :

La quantité : La répartition spatiale : répartition temporelle :

27. Depuis quand observez vous cette situation ?

7 ans : 20 ans : 30 ans :

28. Dans quel mois précisément observez-vous vos premières gouttes de pluie ?

29. Pensez vous qu'il peut y avoir une conséquence sur les ressources naturelles ?

30. Avez-vous observez un autre changement ? Quoi par exemple ?

31. Quelle explication pouvez-vous donner à ce phénomène ?

B. Température

32. Avez-vous constatez une hausse de la température ? Oui : Non :

33.

Si oui, à quel mois précisément observez vous cette hausse ?

34. Il ya trente à dix ans cette situation était -elle ainsi ?

Oui : Non :

35. Si oui comment pouvez-vous expliquer cette situation ?

Divin : Naturel Anthropique : Autres (préciser)

III. Potentialité des ressources forestières

36. Quelles sont les essences végétales que l'on peut trouver dans cette forêt ?

37. Accédez-vous facilement à ces ressources ?

38.

98

Si oui comment y accédez-vous ?

De façon clandestine : organisé :

39. Si c'est de façon organisé qui sont ceux qui s'en chargent ?

40.

Trouvez vous que les ressources de la forêt exploitées sont inépuisables ? Oui : Non :
Si Non quelles solutions proposez-vous pour les préserver ?

41. Quelle projection de l'évolution en cours des ressources naturelles forestières faites-vous ?

IV. Impact de la variabiité cimatique sur l'évolution des ressources de la forêt

42 Que pensez-vous de l'état actuel des ressources de la forêt des décennies antérieures ? Inchangées : Changées :

43 Sur quoi ont porté les changements ?

44. y a t- il des essences végétales qui ont disparues ?

Si oui lesquelles ?

45. Expliquez pourquoi ?

46. Utilisez-vous parfois les produits de la forêt ?

47. Si oui lesquels et à quel fin ?

48. quels types d'animaux pouvait-on rencontrer dans cette forêt ?

49.

Existent-ils toujours ?

50. Si non pourquoi ?

51. Constatez-vous une dégradation de votre milieu ? Oui : Non :
Si oui quelles formes de dégradations a t- on ?

Érosion hydrique : Érosion éolienne : Les deux : Autres :

52.

Par quel indicateur reconnaissez-vous ces formes de dégradations ?

53. Quelle est l'évolution de la dégradation ?

Croissante : continue : stable :

54.

Quelles sont vos moyens de lutte ?

Traditionnel : Moderne :

V. Stratégies mise en place pour une gestion rationnelle et durable de la forêt

55.

Quelles sont les méthodes d'agroforesteries que vous mettez en place pour lutter contre la dégradation de l'environnement ?

56. Pouviez-vous nous les décrire ?

57. Qui vous les a appris ?

58. Quels sont les moyens mis en place pour supporter les déficits céréaliers ?

-exploitation du bois de la forêt : le maraîchage : le commerce : autre :

59. Que utilisez vous pour améliorer vos productions afin d'éviter d'exploiter les ressources de la forêt ?

VI. Implication de la population à la gestion de la forêt

60. Comment appréciez-vous la gestion actuelle de la forêt ?

61. Êtes-vous d'accord avec cette gestion ?

Oui : Non :

62. Si non pourquoi ? Et que proposez-vous ?

63. Quelle structure a été créée pour réguler la gestion des ressources naturelles ?

64. Êtes-vous membre de cette structure ? Oui : Non :

65. Qui d'autre est membre ? Citer quelques-uns

66. Avez-vous fois en cette structure ? Oui : Non :

67. Y a-t-il un groupement d'éleveurs dans la zone ? Oui : Non :
Si oui :

1.

Est -il légalement reconnu ? Oui : Non :

2. Est-il actif ? Oui : Non :

3. Est -il représentatif ? Oui : Non :

4.

Travail -t-il avec les autres groupements socio-économiques ? Oui : non :

68. De façon concrète comment êtes vous associez à la gestion ?

69. Sentez vous vraiment impliquez dans la gestion ?

Oui : Non :

70. Si oui expliquez nous comment

71. Y a t- il une structure chargée de la vente des produits (bois) de la forêt ? Oui : Non :

72. De façon sincère êtes vous vraiment satisfait de cette gestion ?

73. Qu'est ce qui vous est autorisé dans la forêt ?

- le ramassage du bois mort : les rituels : autres :

74. Avant cette gestion rigoureuse la population trouvait leur pitance quotidienne dans l'exploitation anarchique des produits de la forêt ; comment et dans quelle activité celle-ci pourrait s'investir pour combler le manque à gagner surtout dans ce contexte de variabilité climatique de plus en plus capricieuse ?

Annexe n°6: Guide d'entretien adresse aux responsables forestiers

I. IdentitéNom :

1. Combien d'agents sont dans ce poste ?

1. Combien de personne compte cette localité ?

2. Quelle est la superficie du département

3. Combien de village forme cette localité ?

II. Degrés d'implication de la population à la gestion de la forêt

4. Combien de village participe à la gestion de cette forêt ?

5. Quelles sont les potentialités de la forêt ?

6. Quels sont les enjeux de la gestion locale de la forêt ?

7.

Quels sont les ONG et associations intervenant dans la gestion de la forêt ? Précisez leur date d'implication et leur mission dans la gestion des ressources naturelles de la forêt.

8.

Y a-t-il un cadre de concertation entre vous et les autres acteurs intervenant dans la gestion de la forêt ? Oui :
Non : Si oui comment cela se fait t-il ? Expliquez nous un peu

9. Quelle sanction est réservée à un individu qui serait pris en flagrant délit dans la destruction de la forêt ?

10. Qui inflige la sanction ?

11. Quels sont vos rapports avec les responsables villageois ?

Bons Mauvais : souvent difficile : Ne sait pas :

12. pensez vous que la population est vraiment impliqué dans la gestion de la forêt ?

Oui : Non : pourquoi ?

13. Comment apprécier vous la gestion actuelle de la forêt par rapport aux années de non récession ?

14.

De façon sincère êtes vous vraiment satisfait de cette gestion ?

15. Qu'est ce qui vous est autorisé à la population dans la forêt ?

- le ramassage du bois mort : les rituels : autres :

16. Avant cette gestion rigoureuse la population trouvait leur pitance quotidienne dans l'exploitation anarchique des produits de la forêt ; comment et dans quelle activité celle-ci pourrait s'investir pour combler le manque à gagner surtout dans ce contexte de variabilité climatique de plus en plus capricieuse ?

17.

La population respecte- t-elle les règles établies pour le maintien de la forêt

Oui Non : Pourquoi ?

18. Quel est l'état du renforcement des capacités locales ?

III. Évolution des variables cimatiques selon la population

19 Comment percevez-vous l'état de la végétation de la forêt ?

20. Les pluies sont-elles suffisante pour la restauration des espèces ?

21. Que savez-vous des changements climatiques ?

22. Connaissez dans les forêts des problèmes liés au changement du climat ?

23. Quelles sont ses conséquences sur l'évolution de diversité biologique de cette forêt ?

24. Quelles mesures avez-vous mises en place pour s'adapter à ce phénomène ?

25. quel est le rôle de l'homme dans la dégradation de cette forêt ?

Coupe clandestine : les feux de brousse : Autres :

26. Quels sont les moyens mis à votre disposition dans le maintien du massif forestier face aux agresseurs ?

27.

D'après vous quels sont les espèces qui y étaient et sont en voie de disparition ?

28. Quelle projection de l'état de la forêt pouviez vous faire dans :

10 ans : 20 ans : 30 ans :

Plus :

29. Quand a eu lieu le dernier inventaire floristique et faunique de la forêt ?

30. A travers l'inventaire que pouvez-vous dire de l'évolution des ressources forestières ?

31.

100

Que proposez-vous en tant que agent technique forestier ?

Annexe n°7 : Guide d'entretien adresse aux responsables administratifs

I. Degrés d'implication de la population à la gestion de la forêt

8. Avez-vous un programme établi pour une gestion rationnelle et durable de la forêt ?

7. Dites nous brièvement ce que vous projetez faire pour un aménagement adéquate de la forêt ?

4. Depuis quand la forêt a été déclassée et pourquoi ?

5. Qui est actuellement le responsable de la gestion ?

6. Êtes-vous associé à la gestion ?

Oui : non :

7.

Connaissez vous des ONG et Association qui interviennent ou ayant travaillé dans cette forêt ? Oui Non :

Si oui citez-les

8. Donnez votre appréciation de leur gestion :

9.

Quelles appréciations faites-vous de la gestion actuelle de la forêt ?

10. Après la rétrocession pensez-vous que la population à les capacités nécessaire de gérer cette forêt ?

11. Quels sont les moyens mis à leur disposition ?

Formations : Sensibilisation : moyens matériels (récisez), Logistique :

Financiers

12. Qui donne ces mesures d'accompagnement ?

13. Quel es votre rôle principal dans la gestion de la forêt ?

14. Quelles ont été les mesures qui ont accompagnées le transfert de la gestion centralisée à celle locale ?

15.

De façon sincère êtes vous vraiment satisfait de cette gestion ?

16. Qu'est ce qui vous est à la autorisé dans la forêt ?

- le ramassage du bois mort : les rituels : autres :

17. Avant cette gestion rigoureuse la population trouvait leur pitance quotidienne dans l'exploitation anarchique des produits de la forêt ; comment et dans quelle activité celle-ci pourrait s'investir pour combler le manque à gagner surtout dans ce contexte de variabilité climatique de plus en plus capricieuse ?

18. La population respecte elle les règles établie pour le maintien de la forêt ?

Oui Non : Pourquoi ?

19. Quel est l'état du renforcement des capacités locales ?

II. Impact de la variabilité climatique sur l'évolution sur les ressources de la forêt

20.

Quelles appréciations faites-vous de l'évolution de la biodiversité de la forêt ? Dégradée : Non dégradation : Ne sais pas :

21.

Il ya 10 à 20 ans comment était la forêt ?

22. Qu'est ce qui explique cette situation ?

L'action de l'homme (précisez) Naturel : Ne sais pas :

23. Quels sont les espèces qui existaient dans la forêt et qui sont disparues ?

24.

Connaissez-vous les causes ? Non : Oui :

25.

Si oui lesquelles ?

26. Donnez votre projection de l'évolution de la biodiversité dans 10 à 20 ans

Annexe n°8 : Guide d'entretien adresse aux responsables des GGF

I. Identité

Age : Sexe :

II. Activité socio-économique

1. À quel moment pratiquez-vous votre activité ? Pourquoi ?

2. Quels sont vos rendements ?

3. Combien de fois récolté vous le miel dans l'année ?

4. Que faites vous du miel récolté ?

Vendre : Consommation personnel :

5. Si vous vendez ; avec qui vendez vous vos produits ?

6. Êtes vous organisez en association ?

III. Dégrée d'implication de la population à la gestion de la forêt

7. Comment accédez-vous à la forêt ?

Avec une autorisation : Clandestinement :

8. Êtes-vous satisfaits de la gestion actuelle de la forêt ?

Oui : Non : pourquoi ?

9.

Êtes vous associez à la gestion ?

Oui : Non :

10 De façon sincère êtes vous vraiment satisfait de cette gestion ?

11. Qu'est ce qui vous est à la autorisé dans la forêt ?

- le ramassage du bois mort : les rituels : autres :

12. Avant cette gestion rigoureuse la population trouvait leur pitance quotidienne dans l'exploitation anarchique des produits de la forêt ; comment et dans quelle activité celle-ci pourrait s'investir pour combler le manque à gagner surtout dans ce contexte de variabilité climatique de plus en plus capricieuse ?

13. La population respecte elle les règles établie pour le maintien de la forêt ?

Oui Non : Pourquoi ?

14. Quel est l'état du renforcement des capacités locales ?

15. Si on vous confiait la gestion qu'aimeriez-vous améliorer ?

III. Impact de la variabilité climatique sur l'évolution sur les ressources de la forêt

16 Quelles appréciations faites-vous de l'évolution de la biodiversité de la forêt ?

Dégradée : Non dégradation : Ne sais pas

17.

Il ya 10 à 20 ans comment était la forêt ?

18. Qu'est ce qui explique cette situation ?

L'action de l'homme (précisez) Naturel : Ne sais pas :

19. Quels sont les espèces qui existaient dans la forêt et qui sont disparues ?

20.

102

Connaissez-vous les causes ? Non : Oui :

21.

Si oui lesquelles ?

22. Qu'est ce qui a changé dans l'exploitation du miel ?

23. Avez-vous toujours les espèces qu'il faut pour assurer la pérennité de votre activité ? Oui : Non : Pourquoi ?

24. Par quel indice basez-vous autrefois pour commencer votre activité ?

25. Ces repères tiennent toujours de nos jours ?

26. Donnez votre projection de l'évolution de la biodiversité dans 10 à 20 ans Annexe n°9 : Guide d'entretien adresse aux éleveurs

I. Identification

Age : Sexe : Village :

II. Perception et cause de dégradation des ressources naturelles

1. Depuis quand êtes vous installé dans ce village ?

2. Comment était le couvert végétal ici ?

5. Comment le trouvez-vous de nos jours

-Dégradé : -Non dégradé

6. Depuis quand avez-vous constaté cet état ?

5 ans : 10 ans : plus de 10 ans :

7. Citez nous des espèces ligneuses et herbacées qui étaient utilisées pour alimenter vos animaux autrefois et qui se raréfient ou n'existent plus de nos jours.

8. Selon vous qu'est ce qui provoque la mort et la diminution des arbres et les herbacés de la forêt ?

- le défrichement : -la pâture : - le manque de pluie : Autre : Avez-vous des éléments pour apprécier le début de la saison ? du pâturage ? Oui : Non :

9.

Si oui quoi par exemple ?

10. Et comment apprécier vous le début du pâturage ?

III. Degré d'implication de la population à la gestion de la forêt

11. Qui a la responsabilité de la gestion de la forêt selon vous ?

12. Telle que la forêt est gérée vous permet de mener à bien votre activité ?

Oui : non : pourquoi ?

13. Parlez nous un peu de la composition de votre troupeau de bétail

14. Dans quel endroit menez-vous le troupeau ?

15. Utilisez-vous convenablement les ressources naturelles de la forêt pour votre activité ? Oui : Non : pourquoi ?

16. Êtes vous satisfait de la gestion actuelle appliquée à la forêt ?

Oui : Non :

16.

104

Quelle amélioration voulez apporter ?

17. Êtes vous organisez dans une structure ? Oui : Non :

18.

Comment conduisez-vous votre bétail au pâturage ?

- piste : En désordre : Divagation :

19. Arrive -t- il que le bétail débordent la limite de la forêt ?

Oui : Non :

20. Si oui que faites vous pour vous faire excuser ?

21. Quelles sont les dispositions que vous prenez pour limiter l'utilisation excessive des ressources naturelles ? IV. Évolution des paramètres cimatiques et leur impact dans la dégradation des ressources naturelles

22.

Comment appréciez-vous l'évolution de la pluviométrie actuellement ? Bonne : insuffisante : mal répartie :

23.

Avez-vous assez de points d'eau pour abreuver vos animaux à toutes les saisons ? Oui : Non

24. Si non que faites vous pour compenser le manque ?

25. Quels sont vos indices autrefois pour apprécier une bonne saison ?

26. Pouviez vous de nos jours vous fiez à ces indices ?

Oui : Non : Pourquoi ?

LISTES DES CARTES

Carte n° 1°: Situation de la zone d'étude 43

Carte n° 2: Occupation des terres de la forêt classée de Gonsé de 1986 à 2006 61

LISTES DES GRAPHIQUES

Graphique n°1: La répartition de la population autour de la forêt entre 1996 et 2006 51

Graphique n°2: Le diagramme ombro-thermique de Ouagadougou ( 1980-2009) 28

Graphique n°3: L'évolution interannuelle des précipitations moyennes de Ouagadougou (1980-2009) 29

Graphique n°4: Les variations interannuelles des précipitations de Ouagadougou (1980-2009) 30

Graphique n°5: L'écart à la moyenne de la pluviométrie annuelle de Ouagadougou (1980-2009) 31

Graphique n° 6: L'évolution des moyennes mensuelles de températures de Ouagadougou (1980 -2009) 32

Graphique n°7: L'évolution interannuelle des températures moyennes de Ouagadougou (1980 à 2009) 33

Graphique n°8: Les moyennes mensuelles d'ETP- ETP/2 et la pluviométrie de Ouagadougou (1980-2009) 35

Graphique n°9: Les moyennes mensuelles d'ETP-ETP/2 et la température de Ouagadougou (1980-2009) 35

Graphique n°10: Les variations interannuelles de l'insolation moyenne de Ouagadougou (1980 -2009) 36

Graphique n°11: Les variations interannuelles de l'humidité moyenne relative de Ouagadougou (1980-2009) 36

Graphique n°12: Les moyennes annuelles de la vitesse du vent de Ouagadougou (1980-2009) 37

LISTES DES PHOTOS

Photo n° 1: Digue du barrage de Tanghin endommagée en 2009 45

Photo n° 2: sol nu ou « zipélé » à l'intérieur de la forêt 46

Photo n° 3: Des animaux traversant la forêt 57

Planche de Photos n° 4: Les actions anthropiques contribuant à la dégradation de la forêt 64

LISTES DES SCHEMAS

Schéma n°1: Processus de dégradation des ressources forestières 80

LISTES DES TABLEAUX

Tableau n°1: Classe et types de sols identifiés dans la forêt 46

Tableau n°2: La synthèse de l'analyse des paramètres climatiques de Ouagadougou (1980 à 2009) 38

Tableau n°5: Superficie reboisée entre 1989-1993 71

Tableau n°6: Répartition par an des recettes prévisionnelles (FCFA) de la vente de bois 76

Tableau n°7: Situation des Groupements de Gestion Forestière en 2003 et en 2009 77

TABLE DES MATIERES

DdVJ&44S i

REMERCIEMENTS iiSOMMAIRE 1

AVANT-PROPOS 2

LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS 3

RESUME 5

INTRODUCTION GENERALE 6

I. LA PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE 8

II. LES HYPOTHESES DE LA RECHERCHE 9

II .2 . Les hypothèses secondaires 9

III. LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 9

IV. L'APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE 10

IV.1. L'échantillonnage 10

IV.1.1. Le cadre spatial 10

IV.1.2. L'échantillonnage démographique 10

IV.1.3. Les variables de l'étude 11

IV.2. Les étapes de la recherche 11

IV.2.1. La revue de la littérature 11

IV.2.2. La définition des termes et des concepts 13

IV.2.3. La méthode de collecte et traitement des données 15

PREMIERE PARTIE: 17

RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET GENERALITE SUR L'ENVIRONNEMENT

PHYSIQUE ET HUMAIN DE LA FORET CLASSEE DE GONSE 17

CHAPITRE I : 18

CHANGEMENT CLIMATIQUE ET RECHAUFFEMENT DE LA PLANETE 18

I. LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE NATUREL ET ANTHROPIQUE 18

106

I.1. L'aperçu de quelques éléments naturels du réchauffement climatique 18

108

I.1.1. Les paramètres orbitaux 19

I.1.2. Les variations de l'activité solaire 19

I.1.3. Le volcanisme 21

I.1.4. Les phénomènes El Nino / La Nina 21

I. 2. Le réchauffement climatique lié aux activités anthropiques 23

II. LES PARAMETRES CLIMATIQUES ET LA PERCEPTION PAYSANNE DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES 26

II.1. L'analyse des variables climatiques des trente (30) dernières années 26

II.1.1. Les caractéristiques climatiques du Burkina 26

II. 1. 3. Les zones climatiques 27

II.1.3. Les paramètres climatiques 28

II.1.3.6. La synthèse de l'évolution des paramètres climatiques 37

II.2. La perception paysanne de la variabilité climatique 38

II. 2.1. Les éléments d'analyse paysanne de la variabilité climatique 39

II.3. Les causes des changements selon la population 40

CHAPITRE II : 42

LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN 42

I. LE CADRE PHYSIQUE DU MILIEU 42

I.1. La situation géographique du milieu d'étude 42

I.2. La morphologie du milieu d'étude 44

I.2.1. Le relief et la géologie 44

I.2.3. L'hydrographie 44

I.2.2. La pédologie 45

I.2.4. La végétation 47

I.2.5. Les ressources fauniques de la forêt 47

II. LE MILIEU HUMAIN 49

II.1. La structure sociodémographique de la commune de Saaba 49

II.1.1. Les données démographiques 49

II.1.2. La répartition de la population de Saaba 49

II.1.3. La dynamique de la population 49

II.1.4. L'évolution de la population autour de la forêt 50

II.1.3. L'aperçu historique de la mise en place et l'organisation de la population

51

II.2. Les caractéristiques socio-économiques 52

II.2.1. Le régime foncier : l'accès à la terre et la problématique urbaine 53

II.2.2. L'exploitation agricole 54

II. 3. Les autres activités socio-économiques 57

Conclusion partielle 58

DEUXIEME PARTIE: 59

LA VARIABILITE CLIMATIQUE ET LES EXPERIENCES DE GESTION PARTICIPATIVE DES RESSOURCES NATURELLES 59

CHAPITRE III : 60

L'EVOLUTION DES RESSOURCES VEGETALES 60

I. L'EVOLUTION DE LA VEGETATION 60

I. 1. L'état et l'évolution du couvert végétal 60

I.1.1. L'état de la végétation 61

I.1.3. Les sols nus, dégradés, érodés 63

II.1. Les activités dégradant les ressources forestières 63

II.1 .1. La coupe frauduleuse du bois 65

II.1.3. Le braconnage 66

II.1.4. Le activités agropastorales 67

II.1.5. Les feux de brousse 68

CHAPITRE IV: 69

LA STRATEGIE LOCALE D'ADAPTION AUX VARIABILITES CLIMATIQUES 69

I. LA GESTION PARTICIPATIVE : UNE STRATEGIE ETATIQUE 69

I. 1. La genèse des modes de gestion de la forêt de Gonsé de 1953 à 2005 69

I.1.1. L'aménagement de la forêt classée de 1953 à 2005 70

I. 2. La genèse de l'adoption de la gestion participative 71

I.2.1. Les différents utilisateurs des produits forestiers 73

I.2.2. Les produits forestiers 73

I.2.3. La mise en place des structures communautaires de gestion 74

I.2.4. La capacité de gestion des structures associatives et institutionnelles 74

I.3. L'impact socio-économique de la gestion intégrée 75

I.2.2. L'aperçu des institutions locales de gestion 76

II. LES STRATEGIES LOCALES D'ADAPTATION AUX VARIABILITES CLIMATIQUES 78

II.1. Les système de culture 78

II.1.2. L'agroforesterie 79

II.2. Les défis et les perspectives de la gestion durable des ressources forestières

dans le contexte de la variabilité et du changement climatique 81

II.2.1. Les défis de la gestion concertée des ressources naturelles 81

II. 2.2. Les perspectives de gestion durable des ressources forestières de Gonsé

84

Conclusion partielle 85

CONCLUSION GENERALE 86

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 88

ANNEXES 94

LISTES DES PHOTOS 105

LISTES DES SCHEMAS 105

LISTES DES TABLEAUX 105

TABLE DES MATIERES 106






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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera