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Variabilité climatique et gestion des ressources naturelles. Cas de la forêt classée et réserve partielle de faune de Gonse au Burkina Faso

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par T. Bakari SANKARA
Université de Ouagadougou - Maà®trise en géographie (master ) 2010
  

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Conclusion partielle

La variation du climat, couplée aux actions humaines, contribuent à dégrader la forêt. L'implication de la population riveraine à la gestion a été de courte durée. Six ans après le projet, les structures villageoises peinent à se crédibiliser sur le terrain. Le plan d'aménagement élaboré lors de la gestion intégrée tarde à être appliqué. De ce fait, les populations ont une faible capacité de gestion de la forêt car n'ayant pas pu pérenniser les acquis du PGFIG. De plus, leur méconnaissance des textes et leur faible implication constitue un vrai handicap pour une gestion durable des ressources forestières de Gonsé.

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CONCLUSION GENERALE

La variabilité climatique est un phénomène d'envergure mondiale. Bien qu'elle soit naturelle, l'évolution du climat est de nos jours sujet à polémique. La concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère accentue actuellement les effets du climat mondial d'où le changement climatique. L'observation et l'analyse de ce phénomène sont beaucoup plus pertinentes durant une longue période et sur une échelle plus grande. Néanmoins les effets de la variabilité climatique sont perceptibles dans la vie des êtres vivants.

L'analyse des éléments climatiques dans la station de Ouagadougou, couvrant la zone d'étude a permis d'apprécier l'évolution des paramètres climatiques durant une période de trente ans. L'irrégularité des éléments du climat (les plus perceptibles) entre 1980 et 2009 est une réalité. L'observation et l'interprétation des images Landsat TM 1986 et Landsat ETM+ 2006, ont permis de soutenir que l'évolution des paramètres climatiques a eu un impact sur l'évolution du couvert végétal de la forêt de Gonsé durant cette période. Cependant on ne peut exclure la pression anthropique et animale sur les ressources.

Malgré une légère amélioration, la dégradation de la forêt reste importante. Elle a été plus perceptible dans les années 1986 où les zones nues ont été importantes. La mise en place de la gestion concertée en 1994 a été une stratégie pour stopper ou amoindrir la progression de la dégradation. La reprise pluviométrique dans les années 90, couplées aux séries de reboisement entre 1989-1993, a occasionné le reverdissement de certaines parties de la forêt. Les zones nues ont connu également une diminution. Cette gestion concertée a eu des résultats satisfaisants même si cela n'a été que d'une courte durée. La réussite éphémère de la gestion a occasionné la frustration des populations riveraines. Celles-ci ont cru à une amélioration continue de leurs conditions de vie à travers les retombées salariales des travaux d'exploitation des ressources forestières. Et cela a davantage compliqué la gestion durable de la forêt.

De ce fait, les trois hypothèses secondaires formulées au départ peuvent être analysées au regard des résultats atteints.

La première hypothèse qui affirme que la variation des paramètres climatiques (la pluie et les températures) s'est accrue occasionnant des incidences sur la gestion des ressources naturelles de la forêt de Gonsé s'avère partiellement confirmée. Les paramètres climatiques ont connu une évolution en dents de scie notamment la pluviométrie et la température. La baisse de la pluviométrie

dans les années 80 a entrainé la réduction de la végétation mais sa reprise à partir des années 90 accompagnées des actions de reboisement ont permis le reverdissement de la forêt.

Le manque de gain salarial n'encourage plus les populations à s'engager pleinement dans la gestion. La baisse des rendements agricoles due à la mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l'espace complique davantage la gestion de la forêt.

De ce fait, la deuxième hypothèse qui spécifie qu'en dépit de la mise en place d'approches participatives aux fins de rétrocession de la gestion aux structures locales, la population confrontée à l'absence de sources de revenus voit dans l'exploitation de la forêt un moyen de survie est confirmée. En effet la population est de nos jours confrontée à une baisse continue des rendements due aux aléas climatiques et à l'infertilité des sols. Cette situation plonge ces populations dans une paupérisation accrue. Par manque ou insuffisance d'autres alternatives pour faire face aux contraintes, elles s'investissent dans l'exploitation frauduleuse des ressources forestières.

Enfin, la troisième hypothèse qui présume que les effets de la variabilité climatique et le faible engagement de la population riveraine à la gestion compliquent davantage la gestion de la forêt classée de Gonsé est partiellement confirmée. Les impacts de la variabilité du climat sur l'évolution de la végétation sont perceptibles par les populations à travers la dégradation continue de leur environnement et la réduction des rendements agricoles. L'interprétation des images des deux dates (1986 et 2006) a permis de faire une comparaison de l'état du couvert végétal. Cette interprétation, combinée avec l'analyse des paramètres climatiques entre ces deux périodes, montre une différence dans l'occupation des terres de la forêt. Les zones nues ont régressé mais restent importantes dans la forêt.

Cependant la dégradation de la forêt ne saurait être seulement due à la variation du climat. Le manque d'implication et le désintérêt de la population est également perçu. Ceci contribue en grande partie à l'échec de la mise en place de l'approche participative. Certaines populations considèrent la forêt comme leur patrimoine confisqué par l'État. Elles affirment que les retombées économiques de la gestion sont partagées entre les services forestiers. Ainsi leur exploitation anarchique des ressources forestières est la réparation de cette présumée injustice.

En effet, la dégradation de la forêt de Gonsé reste importante et elle prend des proportions inquiétantes surtout avec les effets de la variabilité climatique qui ne cessent de s'accentuer. La nouvelle approche de gestion consistant à aménager la forêt à vocation touristique qui intègre l'ensemble des acteurs peut être une solution si elle est bien comprise et acceptée par tous.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci