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L'action des collectivités territoriales décentralisées dans le développement du sport au Cameroun. Le cas de la commune de Yaoundé 4ème

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par André NGONG
Institut national de la jeunesse et des sports de Yaoundé - Certificat d'aptitude au professorat d'éducation physique et sportive (Bac + 5 ) 2011
  

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I.2 REVUE DE LA LITTERATURE

Au Cameroun, la question de développement du sport est d'actualité. Cette question est à la recherche des solutions pour sortir de la situation précaire dans laquelle se trouve le pays en matière de sport. Cette situation fait l'objet de multiples commentaires et analyses tant sur le plan

16 http://www.toupie.org/Dictionnaire/Developpement.htm

17 G. Blanchet, Réflexion sur les élites et le développement économique en Afrique noir, paris, Orstom, 1969, p.27

18 Hubscher Ronald (s.d.), L'histoire en mouvements, Paris, Armand Colin, 1992, p.58 (chapitre « le sport : un objet mal identifié »)

national qu'international et est décriée, comme le montre Brice MBEZE de Cameroon Tribune en affirmant que : « Le mouvement sportif ne va pas bien. La santé déclinante se traduit par les résultats mitigés des équipes nationales, le déficit de gouvernance au sein des fédérations, la crise d'infrastructures, l'obsolescence des textes, l'insuffisance des offres de formation, le manque de moyens, des conflits à répétition entre la tutelle et les fédérations sportives nationales etc. »19.

Le problème de développement du sport au Cameroun est plus aigu en ce qui concerne certaines disciplines telles que le cricket, le tir, le badminton bref les sports dits nouveaux. En ce qui concerne le badminton par exemple, il connaît actuellement son niveau le plus bas comme l'indique Jacques OWONO lorsqu'il dit dans sa monographie que « il n'existe que trois ligues régionales au Cameroun sur les dix régions : la ligue du centre, de l'Est et celle du littoral. Ce chiffre correspond également au nombre d'entraîneurs régionaux et les joueurs déplorent par la même occasion le manque d'officiels. »20. Nous n'allons même pas imaginer le nombre de départements et d'arrondissements où cette discipline n'est pas pratiquée.

Cette situation générale du sous-développement du sport dure depuis des décennies déjà et lorsque le chef de l'Etat camerounais déclarait dans son discours de la journée des sportifs qu'au Cameroun il n'y a pas de sports majeurs, de sports mineurs ou de sports réservés et toutes les disciplines méritent la même considération, c'est pour montrer la volonté manifeste des pouvoirs publics à développer le secteur sportif. Nous reconnaissons ces efforts à travers des initiatives actuelles telles que le Programme National de Développements des Infrastructures Sportives proposé par le ministère en charge des sports. Ce programme a d'ailleurs connu en 2008 un souffle nouveau avec la formation d'un comité interministériel chargé de sa mise en application. L'arrêté portant création de ce comité stipule en son article 2 que : « le comité a pour mission de contribuer à l'amélioration des infrastructures et à la fourniture des équipements sportifs. A ce titre, il est notamment chargé :

· D'approuver le montage institutionnel, technique et financier des projets inscrits dans le programme ;

· D'approuver le projet de budget de fonctionnement du programme ;

· De superviser le contrôle de l'exécution du programme ;

· De rechercher des financements pour l'exécution du programme ;

19 B. MBEZE, Après les états généraux du sport, au boulot ; Cameroon Tribune du 22 novembre 2010, source Internet

20 Jacques OWONO, Problématique du développement du Badminton au Cameroun : réalités et perspectives, monographie en vue de l'obtention du certificat d'aptitude au professorat d'éduction physique et sportive 1ère partie (C.A.P.E.P.S.1), INJS, juillet 2009 p. xi

16


· D'assurer la coordination des activités des sous-comités locaux et des interventions

diverses concourant à la bonne exécution du programme. »21.

L'organisation récente des états généraux du sport du 18 au 20 novembre 2010 est venue en quelque sorte donner la sonnette d'alarme pour montrer au public camerounais et étranger la décision ferme de développer le sport au Cameroun. L'atelier n°6 de ces travaux concernait la finance et le partenariat pour le développement du sport. Dans le rapport général de ces travaux, cet atelier a fait certaines des recommandations aux décideurs parmi lesquelles : « -l'activation du lobbying auprès des partenaires afin de susciter et d'impulser la mise en place des infrastructures sportives ;

-la revalorisation des infrastructures de proximité en collaboration avec les collectivités locales décentralisées. »22. Il y a lieu de constater dans tous ces actes des pouvoirs publics que le développement du sport commence par celui des infrastructures.

Face à ce besoin flagrant de développement du sport et compte tenu des certaines limites auxquelles font face les pouvoirs publics, des pistes de solutions peuvent être observées. L'une d'entre elles est la décentralisation qui accorde une autonomie aux collectivités territoriales. Parmi les multiples lois de décentralisations, l'une des plus récentes est la loi N° 2004/017 qui indique en son Article 15 : « (1) L'Etat transfère aux collectivités territoriales, dans les conditions fixées par la loi, des compétences dans les matières nécessaires à leur développement économique, social, sanitaire, éducatif culturel et sportif. »23. Ces collectivités doivent désormais créer, gérer, organiser leurs propres activités de développement. En ce qui concerne le développement dans le secteur du sport, les compétences transférées aux communes dans le cadre de la décentralisation, à travers la loi N° 2004/01824 sont énumérées comme suit dans l'Article 21 : « les compétences suivantes sont transférées aux communes :

- La promotion et l'animation des activités sportives de jeunesse ;

- L'appui aux associations sportives ;

- La création et la gestion des stades municipaux, centres et parcours sportifs,

piscines, aires de jeux et arènes ;

- Le recensement et la participation à l'équipement des associations sportives

- La participation à l'organisation des compétitions. »

21 Arrêté N°048/PM/CAB du 19 mars 2008 portant création, organisation et fonctionnement du comité
interministériel de supervision du programme national de développement des infrastructures sportives.

22 Etats Généraux du Sport au Cameroun, Rapport Général, MINSEP, 2010, p. 59

23 Loi N°2004/017 du 22 juillet 2004 portant orientation de la décentralisation TITRE II, Chapitre 1 Art. 15

24 Loi N°2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes, TITRE III, Chapitre III, Section II, Art. 21

18

L'organisation du mouvement sportif municipal par la promotion, l'animation, la création et gestion des aires de jeux et autres activités, étant désormais à la charge de la commune au Cameroun, cette dernière possède des forces très limitées pour y parvenir.

L'information qui se dégage de cette situation est que la commune a besoin d'aides multiples venant de toute part pour assurer le développement du sport dans sa localité. Cette aide ne tombera pas du ciel bien évidemment, mais elle proviendra plutôt de la capacité de chaque commune à nouer des partenariats de développement avec, d'une part les fédérations sportives nationales qui peuvent bénéficier des financements des instances internationales en matière de fourniture des structures et d'équipements sportifs comme le soutient Jean Loup Chappelet en affirmant que : « Depuis une vingtaine d'années, les fédérations sportives internationales comme la FIBA ( Basket-ball), la FIFA ( football) et la FIVB (Volley-ball) ont financé l'aménagement des terrains de jeux et donner des équipements pour pratiquer leurs sports. Bien que l'objectif premier soit la promotion de leur discipline, ces projets ont eu aussi des retombées économiques intéressantes pour les villes qui en ont bénéficié. »25. Et d'autre part avec les entreprises de toutes formes auxquelles il va falloir montrer le bien fondé du sport dans leurs activités principales respectives. En effet, aussi bien dans le fonctionnement des collectivités territoriales représentant l'Etat, que celui des entreprises, la pratique du sport procure une valeur ajoutée dans la productivité des employés et agents de ces structures. Les dirigeants d'entreprises gagneraient donc à faire pratiquer si non à obliger la pratique de sport à leurs employés. Des études multiples expliquent cette assertion ; pour Amina Chaoudri , « Il est clair que le sport a autant de bienfaits pour la santé de l'employé, son bien-être au travail, sa résistance au stress et son hygiène de vie en général. Les entreprises ont beaucoup à gagner à motiver la pratique du sport et à voir leurs employés en pleine forme. Des études québécoises ont montré que chaque montant investi dans des programmes destinés à améliorer les habitudes saines et l'environnement du salarié rapporte 2 à 3 fois sa valeur en gain de productivité sur les 5 années suivantes, sans compter les coûts de santé publique épargnés. »26. Elle ajoute que « d'après Santé Canada, un employé qui est actif physiquement sera 12% plus productif qu'un employé sédentaire. »27. Alain TCHAKOUNTE dans le quotidien Cameroon Tribune pour sa part affirme que « A la Société anonyme des Brasseries du Cameroun, une journée sportive est organisée tous les ans. Il s'agit d'une marche sur 10 à 11 kilomètres dans les artères de la ville de Douala, et dans les autres agences de la SABC du pays. L'objectif est de sensibiliser le personnel sur les bienfaits du sport, partager avec

25 J. L. Chappelet, sport et développement économique, institut des hautes études en administration publique, Lausanne, suisse 2005

26 Amina CHAOUDRI, Le Sport, a-t-il une influence sur la productivité des entreprises (2010) ? Dans http://portaildes-pme.fr/rh/875-le-sport-a-t-il-une-influence-sur-la-productivite-des-entreprises-

27ibid

le public les valeurs de l'entreprise, créer une cohésion entre le personnel, renforcer les liens de solidarité. »28. Ces différentes formes de partenariats sont là des moyens directs dont disposent les C.T.D en matière de sport et développement.

Par ailleurs La commercialisation et la promotion des produits provenant des entreprises sont une chose pas facile d'autant plus que ces dernières fonctionnent dans un système de pleine concurrence. Il revient aux différents responsables de ces structures d'élaborer des stratégies leur permettant d'écouler leurs produits. Ces stratégies sont entre autres le marketing, la communication événementielle, l'utilisation des média. À travers son grand nombre de spectateurs et téléspectateurs, le secteur du sport est le lieu où l'on observe le plus de clients potentiels ; les entreprises ont nécessairement besoin de sensibiliser le plus grand nombre de clients possibles et pouvoir par la suite gagner des parts de marchés dans leurs secteurs respectifs. C'est dans cette optique que TEJI Justin affirme que « l'entreprise camerounaise utilise le loisir en général et le sport en particulier, comme moyen pour assurer sa propre promotion commerciale. Ce n'est donc pas un hasard que les entreprises situées dans les premières loges de la promotion du sport se recrutent surtout parmi celles qui produisent les biens très sensibles à la publicité. »29.

Tous ces exemples montrent quelle est l'importance des activités sportives dans les entreprises ; et pour cette raison, elles devraient s'engager dans de partenariats gagnant-gagnant avec les communes pour assurer la promotion et l'écoulement de leurs produits tant sur le plan local, national qu'international ; et en retour procéder à l'aide au financement des activités sportives locales. En outre, le secteur sportif en lui-même est un secteur économique comme tout autre, et de ce fait, sa contribution dans le développement économique d'un pays n'est plus à ignorer comme l'indique Jean Loup Chappelet en disant que : « D'un passe temps réservé à quelques amateurs éclairés, le sport est devenu au vingtième siècle un phénomène social de masse concernant des milliards de personnes dans le monde entier. Dans les pays développés, le sport est désormais un secteur économique à part entière représentant environ 2% du PIB. Le défit est aujourd'hui de faire du sport un facteur de développement économique des pays moins développés. » 30. Il ajoute par la suite que « le sous développement sportif des pays du Sud est à la fois un aspect et une conséquence de leur sous-développement économique. En promouvant de façon durable et saine le sport dans ces pays, on peut espérer briser cette spirale négative et faire

28 Alain TCHAKOUNTE, Le sport au secours de la productivité (2009) http://www.bonaberi.com/ar,le_sport_au_secours_de_la_productivite,6897.html

29 Dr. Justin TEJI, pour une gestion endogène des activités sportives au Cameroun, sciences et techniques des activités physiques et sportives Tome 1,1989, chap. XV

30 Jean Loup Chappelet, sport et développement économique,Institut de hautes études en administration publique, Lausanne Suisse (2005)

démarrer des activités porteuses de croissance économique et sociale, sans mettre en danger l'environnement naturel. »31

Nous allons donc passer en revue dans le cadre de ce travail de recherche, toutes les possibilités de développement du sport au niveau des C.T.D et fournir aux décideurs municipaux un outil leur permettant de mettre en oeuvre les moyens mis à leur disposition par le processus de décentralisation et dont certains en ignorent encore.

Il était question dans ce chapitre de donner la définition des concepts relatifs à l'action des collectivités territoriales décentralisées dans le développement du sport. La revue de la littérature a donné la lecture qui nous a conduit à l'étude de cette action. Nous allons dans le prochain chapitre faire un ancrage sur la théorie explicative de notre travail en expliquant le concept de la décentralisation et son lien avec le développement du sport.

31 Ibid

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