WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'action des collectivités territoriales décentralisées dans le développement du sport au Cameroun. Le cas de la commune de Yaoundé 4ème

( Télécharger le fichier original )
par André NGONG
Institut national de la jeunesse et des sports de Yaoundé - Certificat d'aptitude au professorat d'éducation physique et sportive (Bac + 5 ) 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

V.1.3 Résultat issus de la recherche documentaire

La loi n°74/22 du 05 décembre 1974 sur les équipements sportifs et socio-éducatifs laisse entrevoir en son article premier que les établissements scolaires, secondaires et universitaires ainsi que plusieurs autres structures doivent être dotées d'infrastructures sportives et ou de loisir. Il apparaît que cette loi n'est pas respectée sur le terrain. Lorsqu'on observe le seul arrondissement de Yaoundé 4ème, nous ne constatons qu'une présence insuffisante de ces infrastructures dans les établissements secondaires d'enseignement public et la quasi absence de celles-ci dans les établissements privés. Les mesures énoncées par cette loi ne sont pas contrôlées

dans cette municipalité par les autorités locales malgré le fait que ladite loi prévoit des amandes pour les structures qui ne respectent pas ces conditions. Cela est peut être dû au fait que jusqu'à présent cette loi ne connaît pas de texte d'application et cette absence de texte rend difficile la mission de contrôle du respect de ces conditions par les communes.

A ce qui précède, nous ajoutons le non respect par la commune, des règles de création d'infrastructures sportives en fonction du nombre d'habitants telles que prévues dans le Plan directeur de l'urbanisme de la ville de Yaoundé. En effet, il prévoit qu'il y ait pour 20000 hts un stade de football ; pour 250000 hts un complexe sportif doté d'une piste d'athlétisme, d'un gymnase et des terrains polyvalents ; pour 400 000 hts un stade omnisport. Si l'on s'en tient à ces données et au nombre d'habitants de Yaoundé 4ème pour l'année 2005 (477350), sachant que la commune ne dispose que de deux stades de football, nous constatons qu'il en manque environ 23 stades, 02 complexes sportifs et un stade omnisports. Ceci montre une insuffisance accrue d'infrastructures sportives locales et par conséquent une absence de planification du développement de celles-ci.

L'observation des budgets de la commune de Yaoundé 4ème pour les cinq dernières années laisse imaginer le manque d'attention envers des actions réelles de développement du sport. La part du budget réservé au sport dans cette localité est présentée dans le tableau ci-après.

Tableau 5.8 : la part du budget affectée aux associations sportives par an

Année d'exercices

 
 
 
 
 

Budget annuel

Part des APS

pourcentage

2011

878

000

000

3

000

000

0,34%

2010

660

000

000

3

000

000

0,46%

2009

978

000

000

4

250

000

0,44%

2007

800

000

000

3

000

000

0,38%

Source : Secrétariat général de la commune

La lecture de ce tableau nous montre que 0,38% du budget ont été consacrés à l'aide aux associations au sport en 2007, 0,44% en 2009, 0,46% en 2010 et 0,34% en 2011. Ces taux sont très insignifiants lorsqu'on considère la multitude d'associations à assister aussi bien pendant les classes que les vacances. Nous constatons aussi que ce taux annuel d'aide aux associations sportives n'est pas fixe et n'atteint non plus une valeur de 1% que nous jugeons minimum.

Dans la multitude des métiers du sport tels que énumérés par Sophie LOMBARD53, en ce qui concerne ceux de la fonction territoriale (conseillers territoriaux des APS, directeur des sports d'une commune, conseiller technique municipal, inspecteur de jeunesse sport et loisir, etc.), il

53 S. LOMBARD, les métiers du sport, dossier thématique élaboré par le SUIO de l'Université d'Orléans, 2009

n'existe à Yaoundé 4ème qu'un seul et que nous pouvons assimiler au directeur des sports de la commune. Ceci montre un sous emploi dans le domaine du sport au niveau de cette municipalité.

Si on se penche du côté des recettes municipales, l'on se rend vite compte que le sport n'a rien fourni à la commune ces dernières années contrairement aux autres domaines. En effet la principale source de recette du sport dans les communes provient de la répartition des recettes des stades de 200254. Cette répartition prévoit en général un taux de 1 à 3% des recettes soient reversés à la commune en fonction des compétitions. La commune ne perçoit pas ces recettes depuis plusieurs années comme l'affirme le responsable des sports.

En jetant un regard plus loin du côté de la France, nous constatons la forte propension du partenariat entre les entreprises et les autorités locales en matière de développement du sport. En effet, un montant total de quatre milliards d'euros à été investi par les partenaires pour sponsoriser le sport français en 2006 ; ce montant a atteint environ quarante milliards d'euros pour le monde entier pour la même année55. Cet intérêt du sponsoring dans le sport vient sans doute du fait qu'aujourd'hui, dans les villes, d'après Michel Pautot (2003), « le stade n'est pas seulement le lieu du spectacle sportif auquel on assiste, il est également un espace de rencontres avec aménagement des loges, restaurants, salles de conférences, commercialisation, vente des maillots...en quelque sorte, un centre de relations sociales, commerciales et économiques organisées autour du spectacle sportif. »56

L'arrêté du 24 août 200957 du Ministre de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation en son annexe n°2 illustre l'organigramme des communes d'arrondissement. Dans ce document, nous faisons le malheureux constat que c'est une unité (unité animation jeunesse et sport), équivalent de bureau, qui a la charge de gérer le sport dans la municipalité. En considérant tout ce qu'il y a comme travail à faire pour développer le sport dans la collectivité, ce n'est pas un bureau des sports tel que ceux des lycées et collèges qui pourra parvenir à le faire. La conséquence directe de cette situation est le faible niveau de développement du sport tant au niveau des emplois que des activités sportives proprement dites.

Les actions en faveur du développement sportif municipal sont très infimes d'après l'observation de ces documents et cela est inquiétant pour nous, personnel des sports et de l'éducation physique en particulier et pour la population en général lorsqu'on sait ce qu'est le sport pour le Cameroun.

54 Décision n°023/D/MJS/CNS portant grille de répartition des recettes des stades à l'occasion des compétitions sportives nationales et internationales organisées dans les structures d'Etat.

55 http://www.sponsorshop.fr/sponsoring/dossier-sponsoring.htm

56 Michel Pautot, le sport spectacle, les coulisses du sport business, L'Harmattan, Paris, 2003, p.206

57 L'ARRETE N°00136/A/MINATD/DCTD DU 24 AOUT 2009 rendant exécutoires les tableaux-types des emplois communaux

73

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery