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Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à  Yaoundé: épidémiologie et histopathologie

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par Yannick MOSSUS
Université de Yaoundé I - Docteur en médecine générale 2006
  

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    REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

     

    UNIVERSITE DE YAOUNDE I THE UNIVERSITY OF YAOUNDE I

    FACULTE DE MEDECINE ET DE SCIENCES BIOMEDICALES
    (FMSB)
    Année académique 2005-2006

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Tumeurs

    et cutanées

    pseudotumeurs

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

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    Yaoundé

     
     
     
     
     
     

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    face

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    épidémio

    logie et histopathologie

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Thèse de doctorat en médecine présentée et l'obtention du grade de Docteur

    Par:

    MOSSUS Yannick Superviseur:

    soutenue publiquement en vue de en Médecine générale

    Directeur:

    Pr NDJOLO Alexis Dr MOAMPEA Marie-Claire

     

    PRELIMINAIRES

    SOMMAIRE

    PRELIMINAIRES i

    LISTE DU PERSONNEL ADMINISTRATIF ET ENSEIGNANT DE LA FACULTE DE MEDECINE ET DES SCIENCES BIOMEDICALES

    DE L'UNIVERSITE DE YAOUNDE I iii

    SERMENT D'HIPPOCRATE x

    DEDICACES xi

    REMERCIEMENTS xii

    LISTE DES TABLEAUX xiii

    LISTE DES FIGURES xiv

    LISTE DES ABREVIATIONS xv

    RESUME xvi

    SUMMARY xx

    INTRODUCTION 1

    OBJECTIFS 4

    REVUE DE LA LITTERATURE 6

    1. Epidémiologie 7

    2. Rappels embryologiques et histophysiologiques de la peau 8

    3. Oncogenèse de la peau 15

    4. Rappels histopathologiques des tumeurs et pseudotumeurs cutanées 17

    METHODOLOGIE 32

    RESULTATS 40

    DISCUSSION 58

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 66

    REFERENCES 68

    ANNEXES 74

    Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à Yaoundé : épidémiologie et histopathologie
    Thèse de Doctorat en médecine 2005-2006 MOSSUS Yannick

    ii

    LISTE DU PERSONNEL ADMINISTRATIF ET ENSEIGNANT

    DE LA FACULTE DE MEDECINE ET DES SCIENCES

    BIOMEDICALES DE L'UNIVERSITE DE YAOUNDE I

    Année académique 2005/2006

    1. Personnel administratif

    Pr. NDUMBE Peter Martins Doyen

    Pr. BENGONO TOURE Geneviève Vice-Doyen chargé de la

    Programmation et du Suivi des Activités Académiques

    Pr. MBANYA Jean-claude Vice-Doyen chargé de la Scolarité

    et du Suivi des Etudiants

    Pr. ABENA OBAMA Marie Thérèse Vice-Doyen chargé de la Recherche et

    de la Coopération

    Pr. LEKE IVO Robert Coordonnateur Général du Cycle de

    Spécialisation

    M. ZOAH Michel Directeur des Affaires Administratives

    et Financières

    M. NDAM MEFIRE Adamou Chef de Service des Programmes

    d'Enseignement et de la Recherche

    M. BEYENE Fernand Dieudonné Chef de Service Financier

    M. ABESSOLO Dieudonné Chef de Service d'Administration

    Générale et du Personnel

    M. AKOLATOU MENYE Augustin Chef de Service du Matériel et de la

    Maintenance

    Mme ANDONG Elisabeth Bibliothécaire en chef

    Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à Yaoundé : épidémiologie et histopathologie
    Thèse de Doctorat en médecine 2005-2006 MOSSUS Yannick

    iii

    2. Personnel enseignant a) Professeurs

    1. ANGWAFO III FRU Chirurgie/Urologie

    2. ASONGANYI TAZOACHA Biochimie/Immunologie

    3. BENGONO TOURE Geneviève Oto-Rhino-Laryngologie

    4. DOH Anderson SAMA Gynécologie/Obstétrique

    5. DONGMO Louis Anatomie/Neurologie

    6. GONSU FOTSIN Joseph Radiologie/Imagerie Médicale

    7. JUIMO Alain Georges Radiologie/Imagerie Médicale

    8. KOUEKE Paul Dermatologie/Vénéréologie

    9. KUABAN Christopher Médecine Interne/ Pneumologie

    10. LEKE Robert John Ivo Gynécologie/Obstétrique

    11. LEKE Rose Parasitologie/Immunologie

    12. MOYOU SOMO Roger Parasitologie

    13. MUNA WALINJOM Médecine Interne/Cardiologie

    14. NDUMBE Peter Martins Microbiologie/Immunologie

    15. NGOGANG Jeanne Biochimie

    16. NGU BLACKETT Kathleen Médecine Interne/Cardiologie

    17. NJITOYAP NDAM Elie Claude Médecine Interne/Gastro-entérologie

    18. SAME EKOBO Albert Parasitologie

    19. SOSSO Maurice Aurélien Chirurgie Générale

    20. TETANYE EKOE Pédiatrie

    iv

    Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à Yaoundé : épidémiologie et histopathologie
    Thèse de Doctorat en médecine 2005-2006 MOSSUS Yannick

    b)

    Maîtres de Conférences

    Préliminaires

    1.

    AFANE ELA Anatole

    Anesthésie/ Réanimation

    2.

    AFANE ZE Emmanuel

    Médecine Interne/ Pneumologie

    3.

    ABENA O. Marie Thérèse

    Pédiatrie

    4.

    ABOLO MBENTI Louis

    Chirurgie Générale

    5.

    ATCHOU Guillaume

    Physiologie Humaine

    6.

    BELLA HIAG Assumpta

    Ophtalmologie

    7.

    BINAM Fidèle

    Anesthésie/Réanimation

    8.

    BIWOLE SIDA Magloire

    Médecine Interne/Gastro-entérologie

    9.

    DOUMBE Pierre

    Pédiatrie

    10.

    EBANA MVOGO Côme

    Ophtalmologie

    11.

    ESSAME OYONO Jean-Louis

    Anatomie/Pathologique

     

    12.

    ESSOMBA Arthur

    Chirurgie Générale

    13.

    KAGO Innocent

    Pédiatrie

    14.

    KASIA Jean Marie

    Gynécologie/Obstétrique

    15.

    KINGUE Samuel

    Médecine Interne/Cardiologie

    16.

    KOUAM Luc

    Gynécologie/Obstétrique

    17.

    KOULLA Sinata Shiro

    Microbiologie/Maladies Infectieuses

    18.

    LOHOUE Julienne

    Parasitologie/Mycologie

    19.

    MBANYA Dora

    Hématologie

    20.

    MBANYA Jean Claude

    Médecine Interne/ Endocrinologie

     

    Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à Yaoundé : épidémiologie et histopathologie
    Thèse de Doctorat en médecine 2005-2006 MOSSUS Yannick

    v

     
     

    Préliminaires

    21.

    MBONDA Elie

    Pédiatrie

    22.

    MOUSSALA Michel

    Ophtalmologie

    23.

    NDJOLO Alexis

    Oto-Rhino-Laryngologie

    24.

    NDOBO Pierre

    Médecine Interne/Cardiologie

    25.

    NGUIMBOUSS Jean-François

    Chirurgie Thoracique et Cardiovasculaire

     

    26.

    NJOYA OUDOU

    Médecine Interne/Gastro-entérologie

    27.

    NKAM Maurice

    Pharmacologie et Thérapeutique

    28.

    NKO'O AMVENE Samuel

    Radiologie/Imagerie Médicale

    29.

    NOUEDOUI Christophe

    Médecine Interne/ Endocrinologie

    30.

    ONDOBO ANDZE Gervais

    Chirurgie Pédiatrique

    31.

    OYONO ENGUELLE Samuel

    Physiologie Humaine

     

    32.

    SIMO MOYO Justin

    Anesthésie/Réanimation

    33.

    SOW Mamadou

    Chirurgie/Urologie

    34.

    TAGNY ZUKAM David

    Radiologie/Imagerie Médicale

    35.

    TAKONGMO Samuel

    Chirurgie Générale

    36.

    TCHOKOTEU Pierre Fernand

    Pédiatrie

     

    37.

    TIETCHE Félix

    Pédiatrie

    38.

    YOMI Jean

    Radiothérapie

     

    Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à Yaoundé : épidémiologie et histopathologie
    Thèse de Doctorat en médecine 2005-2006 MOSSUS Yannick

    vi

    c)-

    Chargés de Cours

    Préliminaires

    1.

    ADIOGO Dieudonné

    Microbiologie

    2.

    ALEMNJI Georges

    Chemical Pathology

    3.

    ASONGALEM Emmanuel ACHA

    Pharmacologie

     

    4.

    ATANGANA René

    Anesthésie/Réanimation

    5.

    BAHEBECK Jean

    Chirurgie Orthopédique

    6.

    BEFIDI MENGUE Rosa

    Parasitologie

    7.

    BELLEY PRISO Eugène

    Gynécologie/Obstétrique

    8.

    BENGONDO MESSANGA Charles

    Stomatologie

    9.

    BEYIHA Gérard

    Anesthésie/Réanimation

    10.

    BISSECK Anne Cécile

    Dermatologie/Vénérologie

    11.

    BOB'OYONO Jean Marie

    Anatomie/Chirurgie Pédiatrique

     

    12.

    DJIENTCHEU Vincent de Paul

    Neurochirurgie

    13.

    DONG A ZOCK Faustin

    Biophysique/Médecine Nucléaire

    14.

    ELLONG Augustin

    Ophtalmologie

    15.

    ELOUNDOU NGAH Joseph

    Neurochirurgie

    16.

    EYENGA Victor Claude

    Neurochirurgie

    17.

    FARIKOU Ibrahima

    Chirurgie Orthopédique

    18.

    FEWOU Amadou

    Anatomie Pathologie

    19.

    FOMULU Joseph

    Gynécologie/Obstétrique

    20.

    FOUDA ONANA Alexandre

    Oto-Rhino-Laryngologie

    21.

    KOLLO Basile

    Santé Publique

    22.

    LUMA Henry NAMME

    Bactériologie/Virologie

    23.

    MASSO MISSE Pierre

    Chirurgie Générale

    24.

    MBOPI KEOU François-Xavier

    Bactériologie/Virologie

    25.

    MBOUDOU Emile Télesphore

    Gynécologie/Obstétrique

    26.

    MBUAGBAW Joséphine

    Médecine Interne

     

    Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à Yaoundé : épidémiologie et histopathologie
    Thèse de Doctorat en médecine 2005-2006 MOSSUS Yannick

    vii

     
     

    Préliminaires

    27.

    MBU ENOW Robinson

    Gynécologie/Obstétrique

    28.

    MELI Jean

    Santé Publique

    29.

    MOAMPEA MBIO Marie Claire

    Anatomie/Pathologie

    30.

    MONEBENIMP Francisca

    Pédiatrie

    31.

    MONNY LOBE Marcel

    Hématologie

    32.

    MOUELLE SONE

    Radiothérapie

    33.

    MOUKOURI Ernest

    Ophtalmologie

    34.

    NANA Philip NJOTANG

    Gynécologie/Obstétrique

    35.

    NDOM Paul

    Oncologie Médicale

    36.

    NGABA OLIVE NICOLE

    Oto-Rhino-Laryngologie

    37.

    NGASSA CHANCHU Pius

    Gynécologie/Obstétrique

    38.

    NGOWE NGOWE Marcellin

    Chirurgie Générale

    39.

    NJAMNSHI KONGNYU Alfred

    Neurologie

    40.

    NJOCK Richard Fiacre

    Oto-Rhino-Laryngologie

    41.

    NTONE ENYIME Félicien

    Psychiatrie

    42.

    NSANGOU Inoussa

    Pédiatrie

    43.

    OKOMO ASSOUMOU Marie Claire

    Bactériologie/Virologie

     

    44.

    OMOLOKO Cécile

    Nutrition

    45.

    ONDOA MEKONGO Martin

    Pédiatrie

    46.

    ONGOLO ZOGO Pierre

    Radiologie/Imagerie Médicale

    47.

    SENDE Charlotte

    Radiologie/Imagerie Médicale

    48.

    SINGWE Madeleine épse NGANDEU

    Médecine/Rhumatologie

     

    49.

    TAKOUGANG Innocent

    Santé Publique

    50.

    TANYA née NGUTI KIEN Agatha

    Nutrition

    51.

    WANKAH Christian

    Santé Publique

    52.

    ZE MINKANDE Jacqueline

    Anesthésie/Réanimation

     

    viii

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    Thèse de Doctorat en médecine 2005-2006 MOSSUS Yannick

    d)- Assistants

    1. AHANDA ASSIGA Chirurgie Générale

    2. ASHUTANTANG Gloria Néphrologie

    3. CHIABI Andréas Pédiatrie

    4. ESIENE Agnès Anesthésie/Réanimation

    5. ESSI Josée Santé Publique

    6. ETOM EMPIME Neurochirurgie

    7. ETOUNDI MBALLA Georges A. Médecine Interne/Pneumologie

    8. FOUDA Pierre Chirurgie/Urologie

    9. KINGE NJIE Thompson Maladies Infectieuses

    10. KOBELA née MBOLLO Marie Pédiatrie

    11. MBASSA MENICK Psychiatrie

    12. NKOA Thérèse Sciences Physiologiques

    13. NGOUNOU N.S. épse DOUALLA Médecine/Rhumatologie

    14. OWONO Didier Ophtalmologie

    15. PISOH Christopher Chirurgie Générale

    16. TABI OMGBA Yves Parasitologie

    17. TOUKAM Michel Microbiologie

    e)- Cycle d'Etudes Supérieures en Soins Infirmiers (CESSI)

    1. Dr. OMOLOKO Cécile Coordonnateur du CESSI

    2. KAMTA Charles Coordonnateur CESSI II

    3. NGOUANA Elie CESSI/MINAS

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    Thèse de Doctorat en médecine 2005-2006 MOSSUS Yannick

    ix

    SERMENT D'HIPPOCRATE

    (Déclaration de Genève)

    Au moment de mon admission comme membre de la profession médicale,

    « Ye m'engage solennellement à consacrer toute ma vie au service de l'Iiumanité »

    « Ye réserverai à mes maîtres le respect et la gratitude qui leur sont dus » « Y'exercerai consciencieusement et avec dignité ma profession »

    « La santé du malade sera ma première préoccupation »

    « Ye garderai les secrets qui me seront confiés »

    « Ye sauvegarderai par tous les moyens possibles, l'Iionneur et la noble tradition de la profession médicale »

    « Ye ne permettrai pas que les considérations d'ordre religieux, national, racial, politique ou social aillent à l'encontre de mon devoir vis-à-vis du malade »

    « Mes collègues seront mes frères »

    « Ye respecterai au plus Iiaut degré la vie Iiumaine et dès la conception ; même sous les menaces, je n'utiliserai point mes connaissances médicales contre les lois de l'Iiumanité »

    « Ye m'engage solennellement sur mon Iionneur et en toute liberté à garder scrupuleusement ces promesses ».

    Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à Yaoundé : épidémiologie et histopathologie
    Thèse de Doctorat en médecine 2005-2006 MOSSUS Yannick

    x

    DEDICACES

    Cette oeuvre est dédiée :

    A tous mes grands-parents et spécialement à ma feue grand-mère Mme SOSSO née EKA MANDENGUE Hanna.

    A ma fiancée Tatiana et à mon fils Killian.

    A tous mes petits frères et petites soeurs.

    A mes parents les Docteurs Victor MANDENGUE SOSSO et Esther MPOUMPOUM.

    xi

    Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à Yaoundé : épidémiologie et histopathologie
    Thèse de Doctorat en médecine 2005-2006 MOSSUS Yannick

    REMERCIEMENTS

    Nos remerciements s'adressent :

    · Au Seigneur pour la santé et le courage d'avoir pu réaliser le présent travail.

    · Au Doyen de la Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales, M. le Professeur Peter Martins NDUMBE.

    · A M. le Professeur Alexis NDJOLO pour sa disponibilité, son encadrement et son souci permanents vis-à-vis de cette thèse ; qu'il trouve ici l'expression de ma profonde gratitude.

    · A Mme le Dr Marie-Claire MOAMPEA dont les remarques et les conseils apportés tout au long de ce travail m'ont été d'une grande utilité.

    · Aux personnels administratif et enseignant de la Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales qui ont toujours su mettre leurs connaissances, leur savoir-faire et leur temps pour notre formation.

    · Au personnel soignant des services d'Oto-Rhino-Laryngologie de l'Hôpital Général de Yaoundé, de l'Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique, du Centre Hospitalier et Universitaire, et de l'Hôpital Central de Yaoundé.

    · A M. ZAMBO BELINGA Joseph pour ses conseils et son soutien permanent.

    · Au médecin commissaire divisionnaire Pierre MALONGTE pour ses conseils d'aîné.

    · A toute la 31ième promotion de la FMSB particulièrement à Alain KENFAK, MENGU MA TOOH, Aristide MIKONE, Patrick NGUIPDOP, Sandrine MENDIBI, Dorcas NYANIT BOB, Yves MISSE MISSE, Asmaou BOUBA épouse BILOMO, Jérôme H. BOOMBHI, Etienne NDZIE, Peter GESCHIERE, Christian ANDJOCK et Stéphane EYA MVONDO.

    Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à Yaoundé : épidémiologie et histopathologie
    Thèse de Doctorat en médecine 2005-2006 MOSSUS Yannick

    xii

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau I Prévalence des tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face

    de 2000 à 2004

    Tableau II Répartition des patients selon leur profession

    Tableau III Répartition des patients selon le lieu de résidence

    Tableau IV Distribution topographique des tumeurs et pseudotumeurs

    cutanées sur la face

    Tableau V Distribution des tumeurs bénignes et pseudotumeurs

    Tableau VI Distribution des tumeurs malignes

    Tableau VII Distribution des chéloïdes en fonction de leur localisation Tableau VIII Répartition des kystes en fonction de leur localisation

    Tableau IX Répartition des hémangiomes suivant leur localisation

    Tableau X Distribution des carcinomes épidermoïdes sur la face

    xiii

    Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à Yaoundé : épidémiologie et histopathologie
    Thèse de Doctorat en médecine 2005-2006 MOSSUS Yannick

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1 Structure de la peau

    Figure 2 Distribution des patients par hôpital

    Figure 3 Evolution du nombre annuel de patients recrutés par hôpital

    Figure 4 Evolution du nombre de malades au cours de la période d'étude Figure 5 Répartition des patients en fonction des tranches d'âge

    Figure 6 Répartition des chéloïdes en fonction des tranches d'âge

    Figure 7 Distribution des chéloïdes en fonction des professions

    Figure 8 Distribution des kystes en fonction des tranches d'âge

    Figure 9 Répartition des hémangiomes en fonction des tranches d'âge Figure 10 Répartition des hémangiomes en fonction des professions Figure 11 Distribution des papillomes suivant les tranches d'âge

    Figure 12 Distribution des carcinomes épidermoïdes suivant les tranches d'âge

    Figure 13 Distribution des carcinomes épidermoïdes suivant les professions

    Figure 14 Chéloïdes cervicofaciales chez un adulte jeune de 24 ans Figure 15 Carcinome épidermoïde ulcéré chez un albinos de 24 ans Figure 16 Mélanome sous cutané sur xéroderma pigmentosum Figure 17 Vue de profil de la tête

    Figure 18 Vue de face de la tête

    xiv

    Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à Yaoundé : épidémiologie et histopathologie
    Thèse de Doctorat en médecine 2005-2006 MOSSUS Yannick

    LISTE DES ABREVIATIONS

    - ADN : Acide DesoxyriboNucléique

    - al : Collaborateurs

    - CBC : Carcinome BasoCellulaire

    - CE : Carcinome Epidermoïde

    - CESSI : Cycle d'Etudes Supérieures en Soins Infirmiers

    - CHE : Centre Hospitalier d'Essos

    - CHU : Centre Hospitalier Universitaire

    - CPC : Centre Pasteur du Cameroun

    - ENT : Ear-Nose-Throat

    - FMSB : Faculté de Médecine et Sciences Biomédicales

    - HCY : Hôpital Central de Yaoundé

    - HGOPY : Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé

    - HGY : Hôpital Général de Yaoundé

    - HPV : Human Papilloma Virus (Papilloma Virus Humain)

    - JDE : Jonction Dermo-Epidermique

    - MINAS : Ministère des Affaires Sociales

    - ORL : Oto-Rhino-Laryngologie

    - SIDA : Syndrome d'ImmunoDépression Acquis

    - UV : UltraViolets

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    Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à Yaoundé : épidémiologie et histopathologie
    Thèse de Doctorat en médecine 2005-2006 MOSSUS Yannick

    RESUME

    INTRODUCTION ET OBJECTIFS

    Les tumeurs et pseudotumeurs cutanées se définissent comme des proliférations cellulaires non physiologiques développées aux dépens de la peau ou de ses structures annexes. Au niveau de la face, elles sont situées entre les lignes passant par les sourcils et par le bord inférieur de la mandibule. Latéralement, cette limite se situe en avant de la bordure du cuir chevelu retroauriculaire. Les facteurs prédisposants vont des lésions cutanées chroniques (lésions précarcinomateuses) aux facteurs environnementaux (exposition prolongée au soleil) en passant par les facteurs génétiques (albinisme, peau peu ou non mélanisée).

    L'objectif général était de décrire au double plan épidémiologique et anatomopathologique les tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face observées dans notre échantillon. Aussi avons-nous intitulé ce travail : « Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à Yaoundé: épidémiologie et anatomopathologie ».

    METHODOLOGIE

    Il s'agissait d'une étude transversale descriptive comportant une phase rétrospective et une phase prospective. L'étude couvrait une période de six années allant de janvier 2000 à décembre 2005. La phase rétrospective couvrait une durée de cinq ans et huit mois et la phase prospective quatre mois.

    Le cadre de cette étude était constitué des services d'Oto-RhinoLaryngologie de l'Hôpital Général de Yaoundé, de l'Hôpital Central de Yaoundé, de l'Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé et du Centre Hospitalier et Universitaire.

    La population d'étude était constituée de patients de tout âge et de tout

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    sexe venus consulter pour lésion cutanée localisée dans les limites anatomiques de la face. Le diagnostic de tumeur ou de pseudotumeur cutanée était confirmé par un examen histopathologique réalisé par un médecin anatomopathologiste. L'échantillonnage était consécutif, le nombre de sujets n'ayant pas été défini à l'avance. Les données obtenues étaient analysées grâce au logiciel SPSS 11.0.1. Les tableaux et les figures ont été réalisés grâce au logiciel Microsoft Excel 2003 sous la supervision d'un informaticien-statisticien. Quand il était possible, nous avons utilisé le test sur deux proportions.

    RESULTATS

    Au cours de la période d'étude, 191 patients ont été recrutés. Cependant 40 patients avaient été exclus de notre échantillon pour dossier médical incomplet et inexploitable. Le Centre Hospitalier et Universitaire et l'Hôpital Général de Yaoundé étaient les principaux centres de recrutement avec 85,52% de notre série.

    1. Prévalence des tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face

    La prévalence des tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face en consultation d'Oto-Rhino-Laryngologie était de 0,21%. Elle a été évaluée pour le groupe de patients recrutés entre 2000 et 2004.

    2. Distribution en fonction du sexe, de l'âge, de la profession et du lieu de résidence des patients

    Le sexe féminin constituait 54,36% (81 patientes) de l'échantillon et le sexe masculin 45,65% (68 patients).

    La distribution générale en fonction des tranches d'âge était unimodale avec la tranche de 20 à 29 ans (33,78%) comme mode. Les âges extrêmes des patients étaient sept mois et 73 ans.

    Le groupe professionnel le plus atteint était celui comportant les élèves et les étudiants. Il représentait 48,92% soit 68 cas de notre série.

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    Dans 85,21% des cas (121 patients), les patients présentant les tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face provenaient de Yaoundé.

    3. Distribution en fonction de la localisation

    Dans l'ensemble, le pavillon de l'oreille constituait la localisation la plus fréquente avec 45 cas soit 29,81% des localisations. Elle représentait aussi le siège le plus fréquent (36,29%) des lésions bénignes. Les joues et la région génienne constituaient le site où nous avons rencontré le plus de tumeurs malignes (29,62%). Notre échantillon comportait 20 tumeurs à localisation multiple, il s'agissait de 14 cas de chéloïde, de 4 cas de carcinome épidermoïde, d'un cas de verrue et d'un cas de naevus.

    4. Principaux types histologiques

    Les tumeurs bénignes et les pseudotumeurs étaient les plus rencontrées avec 124 cas soit 82,12% de l'échantillon. Les tumeurs malignes étaient représentées par 27 cas soit 17,88%.

    La chéloïde était le type lésionnel le plus fréquent (41,73%). Les chéloïdes représentaient 50,80% des tumeurs bénignes et pseudotumeurs de l'échantillon. Le sexe féminin était affecté dans 65,07% des cas (41 cas), le sexe masculin dans 34,93% (21 cas). Le sex ratio était de 1,86. Les personnes âgées de 20 à 29 ans étaient les plus atteintes dans 53,38% des cas. Les chéloïdes siégeaient le plus souvent sur le pavillon de l'oreille (55,55%). Par ailleurs 14 cas (22,22%) siégeaient à cheval entre plusieurs sites anatomiques de la face. Les élèves et les étudiants constituaient le groupe le plus atteint avec 32 cas soit 50,80% des patients présentant les chéloïdes.

    Les autres affections bénignes également fréquentes étaient les kystes sébacés et épidermiques (14,51%), les hémangiomes (11,29%) et les papillomes (11,29%). Les cas de naevus, de verrue, d'histiocytofibrome, de lipome et de

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    fibrome étaient peu fréquents.

    Le carcinome épidermoïde était la tumeur maligne la plus fréquente avec 21 cas soit 77,77%. Dans 66,66% des cas, il était observé chez les sujets de sexe masculin. Les cas de carcinome épidermoïde étaient fréquents dans la tranche d'âge de 40 à 49 ans. Leur localisation préférentielle était la joue et la région génienne où ils étaient rencontrés dans 28,57% des cas.

    Les autres tumeurs malignes étaient d'une part l'angiosarcome (11,11%) et d'autre part le mélanome, le carcinome basocellulaire et le fibrosarcome (3,70% pour chacun).

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

    Au terme de notre travail, nous avons tiré trois conclusions.

    · Les tumeurs cutanées et pseudotumeurs de la face étaient rares et constituaient 0,21% des consultations d'Oto-Rhino-Laryngologie à Yaoundé.

    · La chéloïde était le type histologique le plus fréquent de ces affections et siégeait généralement sur le pavillon de l'oreille.

    · Les carcinomes épidermoïdes étaient les cancers cutanés de la face les plus fréquents dans notre échantillon.

    Aussi avons-nous recommandé :

    Aux praticiens hospitaliers

    Une prise en charge pluridisciplinaire des patients à chaque fois que cela est possible.

    Aux étudiants en médecine et médecins en cours de spécialisation

    D'effectuer des études sur des échantillons plus larges et étendus en consultation de dermatologie et de médecine générale. Cette approche permettra aussi d'aborder les aspects clinique et thérapeutique de ce groupe d'affections.

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    Aux autorités des centres hospitaliers de YaoundéD'améliorer la tenue des archives afin de permettre une exploitation objective des dossiers médicaux.

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    SUMMARY

    INTRODUCTION

    Skin tumours consist of non-physiologic random proliferation of skin cells or its nearby structures.

    Facial skin tumours are situated in between the line linking the eye brows and the line linking the inferior borders of the mandibles. The lateral limits of these tumours consist of the retroauricular hair borders.

    Pre-carcinomatous lesions, environmental factors, such as prolonged exposure to sunlight, and genetic factors (albinos) are predisposing factors for facial tumours.

    The aim of our study was to describe the epidemiologic and pathologic characteristics of facial skin tumours observed in our population.

    METHODOLOGY

    We carried out a cross sectional study in two phases:

    · A five-year and eight-month retrospective phase

    · A four-month prospective phase

    The study was carried out in ENT services of the Yaoundé Central Hospital, the Yaoundé General Hospital, the Yaoundé Gyneco-Obstetric and Paediatric Hospital and the University Teaching Hospital.

    All patients consulting for skin lesions situated within the anatomic landmarks above were recruited.

    The diagnosis of a skin tumour or pseudotumour was confirmed by histopathologic examinations by a pathologist. Data was analysed with the SPSS version 11.0.1 and Microsoft Excel software for windows.

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    RESULTS

    A total of 191 patients were recruited for the study. Forty patients were excluded because of incomplete medical records.

    The University Teaching Hospital and the Yaoundé General Hospital accounted for 85.52% of the pool of subjects recruited.

    1. Prevalence of facial skin tumours

    The prevalence of facial skin tumours at ENT department was 0.21%.

    2. Age, sex, profession and residence distribution

    Females represented 54.36% of patients while males accounted for 45.65%.

    The age ranged from 7 months to 73 years with a modal age group of 20 to 29 years (33.78%). Most of our patients were pupils and students (48.29%).

    One hundred and twenty one patients (85.21%) were residents of Yaoundé.

    3. Localisations of tumours

    Most of our tumours were auricular (29.81%). The ear also accounted for the most common site of benign tumours (36.29%).

    Malignant tumours were mostly situated at the jaws (29.62%).

    We had 20 tumours with multiple localisations; fourteen cases of keloids, four cases of squamous cell carcinoma, one case of naevus and one case of wart.

    4. Histological types

    Benign tumours were the most common type with 124 cases (82.12%). Malignant tumours were found in 27 patients (17.88%).

    Keloids were the most frequent facial skin tumours (41.73%). They also accounted for 50.80% of benign tumours. Forty one cases (65.07%) were

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    females and 34.93% were males giving a sex ratio of 1.86.

    Those within the age group of 20 to 29 years were most represented (53.38%). Keloids were chiefly situated on the auricular region (55.55%).

    In 22.22% of cases these tumours were overlapping.

    Students and pupils were the most affected group (50.80%) with keloids.

    Other benign tumors identified were cysts (14.51%), angiomas (11.29%) and papillomas (11.29%). Naevus, and wart, and histiocytofibroma, and lipoma and fibroma were not frequent.

    Squamous cell carcinoma was the most frequent malignant tumour (77.77%), affecting mostly males (66.66%) Those within 40-49 years were most represented. This tumour was found at the jaw (28.57%).

    Other malignant tumours found were angiosarcomes (11.11%), melanoma, basocellular carcinoma and fibrosarcoma constituted 3.7% for each.

    CONCLUSION AND RECOMMANDATIONS

    At the end of this study, we can therefore make following conclusions:

    1) Skin tumours of the face were rare (0.21%) at the ENT consultation in Yaoundé.

    2) Keloids were the most frequent tumours and they most often found at the ear.

    3) Squamous cell carcinoma was the most frequent malignant facial skin tumour in our sample.

    We recommend the following:

    · Management of these tumours should be multidisciplinary.

    · Studies should be carried out on intensive and larger sample sizes in dermatology and general medicine. This shall aid in better assessment of the clinical characteristics as well as treatment.

    · That filing database system in our hospital setting be reviewed for better retrival of information.

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    INTRODUCTION

    La face se définit comme la partie antérieure de la tête limitée en haut par la ligne des sourcils et en bas par le bord inférieur de la mandibule [1]. Latéralement, la bordure du cuir chevelu retroauriculaire en constitue les limites.

    La face est avant tout la physionomie, un ensemble de traits et une expression particulière conférant son individualité à une personne et permettant par conséquent son identification. C'est surtout par la vue de la face que se fait la reconnaissance entre les individus humains. Le son de la voix et la perception de l'odeur corporelle interviennent moins ou avec moins de fiabilité dans les mécanismes de l'identification. Du fait de sa localisation plus exposée qu'ailleurs, la peau de la face est sujette à plusieurs affections parmi lesquelles les tumeurs et les pseudotumeurs. Les tumeurs cutanées sont des proliférations cellulaires non physiologiques de la peau ou de ses structures annexes [1]. Elles peuvent être bénignes ou malignes et impliquer plusieurs régions de la face. Les pseudotumeurs sont des lésions qui, cliniquement, ressemblent à des tumeurs.

    Dans le monde entier, les tumeurs cutanées sont en incessante croissance. En effet, de source hospitalière l'incidence des mélanomes double tous les dix ans [2,3]. Les tumeurs cutanées siègent généralement au niveau de la face comme le constataient Amado J et al au Portugal [4]. L'étude, menée par ces derniers sur 883 cancers de la peau, avait enregistré 56,8% cancers de localisation faciale. En Corée du Sud, l'incidence annuelle des tumeurs cutanées de la face serait de 0,73% en consultation d'Oto-Rhino-Laryngologie tel que Jin HR et al le démontraient dans une étude menée en 2003 [5]. En Croatie, Sente M et al [6] avaient réalisé une étude portant sur les indications opératoires entre 1981 et 1990. Il en ressort que les tumeurs cutanées de la face et du cou constituaient 70% des indications opératoires en Oto-Rhino-Laryngologie.

    En Jordanie, Rawashdeh MA et Matalka I ont étudié la prévalence des carcinomes basocellulaires maxillo-faciaux entre 1991 et 2000 [7]. Au cours de cette étude, cette prévalence est passée de 6,3 à 8,8 pour 100 000 patients.

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    En Afrique, les données épidémiologiques sur les tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face sont peu connues. Cette situation est le fait du faible nombre de travaux menés sur ce sujet. Malgré ce manque, les constats restent identiques à ceux faits sur d'autres continents. En Afrique du Sud, Whiting DA avait réalisé en 1978 une étude portant sur la distribution topographique des tumeurs cutanées sur une population blanche de Sudafricains. Il avait remarqué que les hémangiomes, les lentigos et les naevi intradermiques et complexes siégeaient généralement au niveau de la face [8].

    Au Cameroun, seuls les travaux portant sur les tumeurs et pseudotumeurs cutanées ont été réalisés. Au rang de ces travaux, citons celui de Yankeum G en 1996 portant sur les cancers des sujets âgés de 50 ans et plus [9]. Chez ces sujets, les cancers de la peau occupaient la seconde place avec un pourcentage de 15,9%. Une autre étude avait porté sur 155 cas de cancers du massif facial entre 1992 et 2002 à Yaoundé [10]. Dans 19,5% des cas ces cancers étaient développés aux dépens de la peau. Cette étude avait noté aussi que 70% des cancers cutanés de la face étaient observés chez les sujets albinos. En 2003, Djomou F et al avaient rapporté des cas d'angiosarcome cutané jugal chez deux jeunes adolescents camerounais [11]. Ces cas, pourtant rares, avaient suscité un intérêt particulier de part leur agressivité et leur mortalité précoces.

    C'est dans le but de contribuer à la connaissance de ces pathologies dans notre environnement, que nous nous sommes proposés de mener la présente étude intitulée « Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à Yaoundé: épidémiologie et histopathologie ».

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    OBJECTIFS

    Objectif général

    L'objectif général de notre étude était de décrire au double plan épidémiologique et histopathologique les tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face observées dans notre milieu.

    Objectifs spécifiques

    Ce travail comportait cinq objectifs spécifiques.

    1. Evaluer la prévalence des tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face en consultation d'Oto-Rhino-Laryngologie à Yaoundé.

    2. Décrire la distribution générale de ces affections en fonction de l'âge, du sexe, de la profession et du lieu de résidence.

    3. Etablir leur distribution topographique au niveau de la face.

    4. Relever les différents types histologiques rencontrés.

    5. Etudier la répartition des principaux types en fonction du sexe, de l'âge, du lieu de résidence, de la profession, et de la localisation.

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    REVUE DE LA

    LITTERATURE

    1. Epidémiologie

    De source hospitalière [2, 3, 12, 13], les tumeurs et pseudotumeurs cutanées sont en nette croissance. Cette augmentation est illustrée par le fait que l'incidence des mélanomes double tous les dix ans dans les pays à population essentiellement blanche. En France, cette incidence est passée de 2,4 à 7,6 chez les hommes et de 3,9 à 9,5 pour les femmes entre 1980 et 2000 [3]. De grandes différences sont observées en fonction de la latitude et des caractéristiques ethniques des populations. Cette incidence atteint 40 nouveaux cas pour 100 000 habitants et par an chez les blancs en Australie. Elle est très faible dans les pays où les sujets sont noirs ou jaunes [12]. Chaque année, le mélanome de l'enfant représente 1% des nouveaux cas de mélanomes aux Etats-Unis [14]. La mortalité due au mélanome tend à augmenter moins que l'incidence, ce qui peut être attribué au diagnostic précoce [12]. Cette mortalité est de 1,2 à 1,5/ 100 000 en France et autour de 5 en Australie.

    Les carcinomes cutanés épithéliaux sont les plus fréquents des cancers humains en général et également des cancers cutanés. Leur incidence augmente régulièrement du fait de l'allongement de la durée de vie et des comportements notamment l'exposition solaire répétée [12]. Les carcinomes basocellulaires représentent 2/3 des carcinomes cutanés du sujet immunocompétent. Le reste soit 1/3 étant représenté par les carcinomes épidermoïdes [12].

    En Afrique et particulièrement au Cameroun, les données épidémiologiques disponibles sont partielles et anciennes. Dans les hôpitaux généraux de Yaoundé et de Douala en 2001, 299 cas de cicatrices chéloïdiennes ont été recensés. De ce groupe 40,80% siégeaient à la face [15]. La face représentait 4,12% dans la distribution topographique de 364 cas d'angiosarcomes de Kaposi [16].

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    2. Rappels embryologiques et histophysiologiques de

    la peau

    La peau recouvre la surface externe du corps. Elle mesure environ 1,6m2 de surface chez un sujet adulte de 70Kg ayant 1,70m de taille. Chez le même individu, le poids de la peau est estimé à 2100g. Au niveau des orifices du corps, elle se continue avec les muqueuses. La peau est un organe ayant de multiples rôles lui provenant de sa structure histologique complexe.

    2.1. Embryologie de la peau [17, 18]

    L'épiderme est formé par l'ectoblaste superficiel. Juste après la neurulation, l'ectoblaste est constitué d'une seule assise de cellules. Cette assise prolifère en vue de produire une couche externe d'épithélium squameux, le périderme. La couche sous-jacente de cellules prolifératives devient la couche basale. Au cours de la onzième semaine de vie intra-utérine, la couche basale donne une couche intermédiaire appelée stratum germinativum. Les cellules de cette couche sont des kératinocytes. A vingt et une semaines de vie intra-utérine, cette dernière se subdivise en trois couches externes définitives. De l'intérieur vers l'extérieur, on trouve le stratum spinosum, le stratum granulosum et le stratum corneum.

    Le derme dérive du mésoblaste, du feuillet somato-pleural de la lame latérale et en partie des dermatomes des somites. Au cours du troisième mois, la couche externe du derme en développement prolifère pour donner les papilles dermiques qui font saillie dans l'épiderme sus-jacent. Cette région superficielle du derme constitue la couche papillaire, alors que le tissu conjonctif irrégulier sous-jacent est appelé couche réticulaire.

    Le derme repose sur un tissu sous-cutané conjonctif et adipeux, l'hypoderme. Il contient les vaisseaux sanguins, les faisceaux de fibres musculaires, les formations sensitives, les papilles dermiques et des crêtes

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    épidermiques.

    Les follicules pileux grandissent dans le derme à partir du stratum germinativum, leur racine est incrustée dans la papille dermique. Les glandes épidermiques sont issues des diverticules de l'épiderme (glandes apocrines, glandes sudoripares, glandes sébacées). Le corps de l'ongle se développe à partir du stratum germinativum.

    2.2. Histologie de la peau normale [17, 18, 19, 20, 21]

    Deux sortes de tissus constituent la peau. D'une part, l'épiderme qui provient de l'ectoderme, d'où sa nature épithéliale et d'autre part, le derme auquel on rattache l'hypoderme. Ils dérivent tous deux du mésoderme et sont de nature conjonctive. La figure 1 présente la structure de la peau.

    L'épiderme et le derme s'articulent suivant une surface qui constitue la jonction dermo-épidermique. Cette dernière est traversée par les annexes de l'épiderme, en grande partie situées dans le derme.

    Figure 1 : Structure de la peau (d'après Encyclopédie Encarta 2004)

    1) L'épiderme

    C'est la couche la plus externe de la peau. Elle est composée de plusieurs assises cellulaires. De la base à la superficie, ces assises sont nettement différenciées par leur degré de kératinisation. Elles sont au nombre de quatre.

    La couche basale

    Encore appelée assise génératrice, elle est la plus profonde. Elle est formée d'une seule rangée de cellules. Ces dernières sont cylindriques, possèdent un gros noyau foncé et ont une disposition palissadique perpendiculaire à la surface dermique. Elles sont jointives, unies les unes aux autres ainsi qu'aux cellules de la couche sus-jacente par des grêles ponts appelés hémidesmosomes.

    De place en place dans cette assise, on trouve des cellules claires qui font partie du système mélanocytaire. A ce niveau elles ne contiennent qu'un propigment invisible.

    Le corps muqueux de Malpighi

    Il est aussi appelé couche filamenteuse. Les cellules sont écartées les unes des autres et ménagent entres elles un mince espace intercellulaire traversé par des filaments appelés desmosomes. Ces dernières amarrent les cellules entre elles, donnant ainsi au corps muqueux une remarquable cohésion. Les cellules sont plus ou moins polyédriques, disposées en mosaïque, qui tendent à s'aplatir et à devenir horizontales. En même temps, elles se rapprochent de la surface et leur noyau s'estompe.

    La couche granuleuse ou stratum granulosum

    Elle comprend une à quatre rangées de cellules aplaties dont le noyau est entouré de grains noirs. Ces grains de kératohyaline donnent aux cellules granuleuses leur teinte très foncée.

    Des cellules claires, remplies d'une substance nommée éléidine, sont présentes au-dessus de la couche granuleuse sur l'épiderme palmaire et

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    plantaire: c'est la classique couche claire ou stratum lucidum.

    La couche cornée ou stratum corneum

    C'est l'assise la plus externe. Son épaisseur varie suivant les parties du corps, elle est particulièrement épaisse au niveau des paumes et des plantes des pieds. Elle est formée de cellules éosinophiles et homogènes qui ont subi une maturation cornée complète, comme en témoigne la disparition de leur noyau. Ces cellules qui perdent ensuite leur cohésion et s'exfolient, sont tassées les unes sur les autres.

    Finalement de fines fibres nerveuses se terminent au niveau des disques de Merckel.

    2) La jonction dermo-épidermique

    D'aspect ondulé, elle est aussi appelée membrane basale. Elle assure l'adhérence et les échanges métaboliques dermo-épidermiques. La membrane basale est constituée de deux sortes de formations d'origine dermique: d'une part des fibres de réticuline agencées en réseau et d'autre part des mucopolysaccharides.

    3) Le derme

    Le derme est composé de tissu conjonctif. Les cellules, d'origine dermique ou sanguine, sont normalement peu nombreuses et clairsemées. Les annexes de la peau sont situées à l'intérieur du derme dans lequel cheminent également les vaisseaux et les nerfs.

    a. Le tissu conjonctif

    Il est constitué de fibres enrobées dans une substance fondamentale amorphe. Les fibres collagènes constituent 75% du poids sec du derme, les autres étant les fibres d'élastine et les fibres réticuliniques.

    Les cellules, en nombre restreint, sont disséminées dans le derme et sont

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    de deux types. Les unes se forment in situ et sont des cellules conjonctives dermiques: fibroblastes, histiocytes et de rares mastocytes. Les autres sont des cellules d'origine sanguine: lymphocytes, polynucléaires neutrophiles ou parfois éosinophiles, plasmocytes. Ces cellules, qui sont en très petit nombre à l'état normal, prolifèrent dans les inflammations chroniques ou aiguës.

    b. Les vaisseaux sanguins

    Les artères forment deux réseaux entre la peau et l'hypoderme. Un réseau qui envoie des branches descendantes vers les racines des poils et les glandes sudoripares. Un autre qui est formé de branches ascendantes vers le stratum papillaire où elles forment un plexus sous-capillaire. A partir de celui-ci, des boucles capillaires se constituent dans les papilles.

    Les veines forment des réseaux à la base des papilles, dans le derme et à la jonction dermo-épidermique. Grâce à des anastomoses artérioveineuses, la vitesse de circulation peut-être réglée.

    Le réseau lymphatique est constitué par la fusion d'innombrables fentes lymphatiques. Celles-ci se trouvent entre les cellules malpighiennes et entre les faisceaux conjonctifs dermiques. Les vaisseaux eux-mêmes sont rares et n'existent pas dans l'épiderme. Leur paroi n'est composée que d'un endothélium peu différent de celui des capillaires sanguins.

    c. Les nerfs

    L'innervation de la peau est très riche. Il existe des nerfs végétatifs qui innervent les glandes, les cellules musculaires lisses et les capillaires. Mais la majorité est représentée par des nerfs sensitifs du système cérébro-spinal. Les nerfs sont composés de plusieurs fibres nerveuses dont chacune est formée par un cylindraxe revêtu d'une gaine de Schwann. Les fibres cérébro-spinales ont en plus une gaine de myéline entre la gaine de Schwann et le cylindraxe. Les qualités des perceptions ainsi que les nerfs sont répartis de façon variable sur la peau. A plusieurs types de corpuscules nerveux terminaux, on rapproche

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    différentes qualités de perception.

    4) L'hypoderme

    L'hypoderme est un tissu graisseux situé entre le derme et le tissu cellulaire sous cutané. Il est cloisonné par des travées conjonctivo-élastiques qui délimitent des lobules remplis de cellules adipeuses. Il contient des glandes sudoripares et les racines des follicules pileux. Il est parcouru par des vaisseaux plus volumineux que ceux du derme.

    5) Les annexes épidermiques

    Elles dérivent embryologiquement de l'épiderme mais sont logées en grande partie dans le derme et l'hypoderme.

    Les glandes sudorales encore appelées glandes de la sueur, sont de deux types qui correspondent à une origine, à des localisations et à des fonctions différentes. Il s'agit des glandes apocrines et eccrines.

    Les glandes sébacées sont particulièrement abondantes au niveau du visage et siègent dans le derme moyen. Ce sont des glandes en grappes, pleines, sans lumière centrale, formées de cellules très claires centrées par un petit noyau foncé. Elles s'abouchent dans un follicule pileux contenant ou non un poil.

    Les poils sont constitués de cellules modifiées de la couche cornée provenant d'un follicule. Ce follicule est formé de cellules épidermiques situées dans le derme profond. Le follicule est une structure complexe qui s'est invaginée par une petite projection dérivée du derme appelée papille. Le poil est composé de trois couches: la cuticule, le cortex et la médullaire.

    Les ongles comprennent une racine dite zone génératrice, et un corps ou limbe corné qu'unit une zone blanchâtre, la lunule. La racine est logée dans un profond repli épidermique ou matrice. Le limbe corné est constitué par la kératine dure.

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    2.3. Fonctions physiologiques de la peau [17, 20]

    Les fonctions de la peau lui proviennent de sa structure ou de la cellule impliquée.

    - la protection contre les particules chimiques par la couche cornée;

    - la protection contre les radiations ultraviolettes par les mélanocytes;

    - la protection contre les antigènes et les haptènes par les cellules de

    Langerhans, les lymphocytes, les phagocytes mononucléés et les mastocytes;

    - la protection contre les microbes par la couche cornée, les cellules de

    Langerhans, les phagocytes mononucléés et les mastocytes;

    - la préservation de la perte d'eau, d'électrolytes et de macromolécules par

    la couche cornée;

    - l'absorption des chocs par le derme et la graisse sous-cutanée;

    - la sensibilité par les terminaisons nerveuses spécialisées;

    - la réserve calorique par la graisse sous-cutanée;

    - la synthèse de la vitamine D par les kératinocytes;

    - la régulation thermique par les vaisseaux sanguins et les glandes sudorales

    eccrines;

    - la lubrification et l'étanchéité par les glandes sébacées;

    - la protection et la prise par les ongles;

    - la synthèse de la testostérone à partir de précurseurs inactifs et sa

    conversion en d'autres stéroïdes androgéniques par les follicules pileux et les glandes sébacées;

    - l'odeur corporelle par les glandes sudorales apocrines;

    - le rôle psychosocial par les cheveux et les ongles.

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    2.4. Particularités histophysiologiques de la peau de la face [22]

    La peau de la face comporte un nombre de traits histophysiologiques propres qui lui confèrent des particularités sur le plan pathologique.

    L'exposition constante à la lumière et aux facteurs physiques climatiques explique l'apparition plus précoce de sénescence cutanée et des lésions. Les phototumeurs sont plus prépondérantes au niveau de la face.

    L'abondance des follicules pilo-sébacés et la proximité des orifices naturels supérieurs favorisent l'apparition des lésions précarcinomateuses.

    La microvascularisation cutanée de la face est sous double contrôle cholinergique et adrénergique. Cette vascularisation est assurée principalement par les branches de l'artère carotide externe et, à un moindre degré par les branches de l'artère carotide interne.

    L'origine embryologique particulière des vaisseaux et des parties molles et squelettiques de la face qui proviennent aussi du tube neural céphalique.

    La préoccupation esthétique sociale imprime à toutes les affections de la face un degré de gravité supplémentaire.

    3. Oncogenèse de la peau [23]

    Il est maintenant bien établi que la transformation des cellules humaines normales en cellules cancéreuses met en jeu plusieurs altérations géniques successives. Ces altérations géniques aboutissent à la sélection progressive de cellules qui acquièrent des capacités de prolifération, d'adaptation à l'environnement et de survie caractéristique du phénotype tumoral. Dans la très grande majorité des cas, ces altérations sont somatiques et uniquement présentes dans les cellules tumorales. Dans de rares syndromes de prédispositions héréditaires aux cancers, une première mutation est présente dans la lignée germinale et va prédisposer à la survenue de certains types de tumeurs.

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    Les avantages sélectifs, caractéristiques des cellules cancéreuses, sont : - une capacité de croissance exagérée,

    - l'insensibilité aux inhibiteurs physiologiques de la croissance cellulaire, - l'échappement à l'apoptose,

    - la capacité de se diviser de façon illimitée

    - la capacité d'induire une néo-angiogenèse.

    - les capacités d'invasion et de métastases

    Ces propriétés générales de l'oncogenèse, attribuées à toutes les cellules humaines, se complètent par des propriétés propres à chaque tissu. Plusieurs oncogènes peuvent modifier la structure génique d'une cellule. Au niveau de la peau, la majeure cause des tumeurs reste les rayonnements ultraviolets (UV) et les dérivés arsenicaux. On rencontre aussi le goudron, les radiations ionisantes et les infections virales.

    La corrélation entre le degré d'exposition solaire et la survenue de cancers cutanés spino- et basocellulaires chez l'homme est bien connue. Les rayons ultraviolets induisent des lésions spécifiques au niveau de l'ADN. Ces lésions sont la formation de liaisons covalentes entre deux molécules pyrimidiques adjacentes sous forme de dimères de pyrimidine et de 6-4 photolésions. Cette dimérisation provoque la rupture des liaisons hydrogène avec les bases opposées. De même elle entraîne l'incorporation de bases erronées lors de la réplication suivante en l'absence de réparation. La carcinogenèse induite par les ultraviolets requiert des expositions multiples. Les cancers cutanés comportent de nombreuses altérations génétiques, et là encore la succession des événements oncogéniques n'est pas connue. De plus, les ultraviolets exercent également un profond déficit immunitaire au niveau cutané. Ce déficit peut diminuer les défenses de l'hôte contre les tumeurs induites par les ultraviolets.

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    4. Rappels histopathologiques des tumeurs et pseudotumeurs cutanées [2, 13, 18, 20, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30]

    4.1. Tumeurs bénignes et pseudotumeurs

    Elles sont très nombreuses et sont classées en tumeurs ou pseudotumeurs épithéliales, conjonctives et annexielles.

    4.1.1. Les tumeurs et pseudotumeurs épithéliales

    Les verrues

    Ce sont des proliférations épidermiques bénignes dues au Papilloma Virus Humain (HPV). Très fréquentes, elles revêtent plusieurs variétés cliniques.

    - Les verrues vulgaires: ce sont des papules fermes, rugueuses au toucher, de taille variable de un cm à quelques cm, parfois végétantes, parfois ponctuées. Elles siégent au niveau du dos des mains et des doigts, parfois sur les genoux. Elles se voient chez le sujet jeune.

    - Les verrues plantaires: elles sont douloureuses et se présentent comme des lésions arrondies, grisâtres peu saillantes. Elles siègent surtout sur les points de pression du pied.

    - Les papillomes verruqueux pédiculés: ils s'observent chez l'homme au visage et au cou.

    - Les verrues planes: elles se présentent comme des papules plates, légèrement brillantes assez bien limitées, arrondies ou polygonales à surface lisse et de couleur variable. Elles se localisent sur le visage, le dos des mains et le menton.

    - Les condylomes anogénitaux acuminés ou crêtes de coq: ce sont des

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    végétations vénériennes.

    Les kératoses séborrhéiques

    Egalement appelées verrues séborrhéïques, elles sont de petites formations tumorales peu saillantes, étalées sur cinq à 2O mm. Leur surface est recouverte d'un enduit corné et gras, gris jaunâtre ou brun noir. Habituellement nombreuses, les kératoses séborrhéïques siègent sur le dos, la poitrine, le visage des sujets âgés et surtout des vieillards.

    Le kérato-acanthome

    C'est une formation tumorale en bulbe d'oignon de la taille d'un pois chiche à celle d'une noisette. Il siége surtout au visage mais aussi sur la face dorsale des mains des sujets ayant dépassé la quarantaine.

    L'acanthome à cellules claires

    Il s'agit d'un petit nodule de teinte rosée, assez souvent recouvert d'une croûte. Il s'observe chez l'adulte âgé et se localise sur la jambe. Histologiquement il s'agit d'une hyperplasie épidermique faite de grandes cellules malpighiennes non pigmentées, à cytoplasme clair chargé de glycogène et séparées par un oedème intercellulaire.

    L'hamartome épidermique

    C'est une lésion congénitale le plus souvent unilatérale, formée d'élevures ou plaques mamelonnées grises, d'aspect crasseux, hyperkératosique. Il prend une disposition figurée : linéaire, en croissant, zoniforme ou diffuse. Une prolifération sébacée peut être associée, c'est l'hamartome verruco-sébacé.

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    Le naevus

    Autrefois appelé naevus pigmentaire ou mélanocytaire, le naevus est une hyperplasie circonscrite bénigne des mélanocytes. Il est d'origine dysembryoplasique ou acquise.

    Sur le plan histologique, les naevi sont constitués de cellules naeviques isolées ou groupées en nids appelés thèques. Ces cellules peuvent être en situation intraépidermique, c'est le mode lentigineux. Ailleurs les thèques sont situées soit dans le derme, soit à la jonction dermo-épidermique, soit à la fois au niveau dermique et à la jonction dermo-épidermique. Quand il y a dégénérescence, celle-ci commence au niveau de la jonction.

    4.1.2. Les tumeurs et pseudotumeurs conjonctives L'histiocytofibrome

    C'est une petite formation intradermique, dure, en pastille de 0,5 à un cm, légèrement en relief, de couleur brun foncé, parfois pigmentée. L'histiocytofibrome se voit surtout chez la femme et se localise le plus souvent au niveau de la jambe. A l'examen histologique, la prolifération intradermique désordonnée et non encapsulée est faite de cellules fusiformes. Les études immunocytologiques considèrent ces cellules comme des fibrocytes, des dendrocytes ou des histiocytes. L'épiderme sus-jacent à la prolifération est hyperplasique.

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    Les chéloïdes

    Ce sont des formations intradermiques, saillantes de consistance très ferme, à surface lisse, parfois bosselée. Elles sont de couleur blanche, rosée ou télangiectasique et de forme allongée ou ovalaire. Elles siègent sur n'importe quelle partie des téguments et tout particulièrement sur les régions pré sternales, scapulaires et brachiales.

    Les lipomes

    Ce sont des tumeurs sous-cutanées de taille et de nombre variables. Elles sont molles, parfois polylobées, faites de cellules graisseuses "boules de graisse". Les lipomes sont des tumeurs toujours bénignes mais pouvant prendre parfois des volumes impressionnants.

    Les léiomyomes

    Ils se développent aux dépens des muscles lisses pilomoteurs et des parois artériolaires. Habituellement nombreux, ils sont groupés sur une région du corps. De petite taille, ces tumeurs sont arrondies ou allongées, elles sont douloureuses à la pression et au froid. L'angioléïomyome est une petite tumeur dermique ou hypodermique, bien encapsulée et développée à partir des muscles de la paroi d'une petite veine.

    Le botriomycome

    Il est aussi appelé granulome pyogénique. C'est une tumeur charnue, très vascularisée, saignant facilement. La surface est généralement érodée et la base pédiculée. Il se voit sur les extrémités, sur le cuir chevelu et sur la langue où il apparaît à la suite d'un traumatisme.

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    La tumeur glomique

    Elle est développée aux dépens d'un glomus et siège surtout aux mains, aux pieds et sous l'ongle. C'est une petite tumeur profonde, bleuâtre, douloureuse au moindre contact et parfois spontanément avec des élancements. Histologiquement elle est faite de trois composantes : vasculaire, myoépithéliale et nerveuse.

    Les xanthomes

    Ce sont des infiltrations cutanées de couleur jaunâtre faites de cellules histiocytaires appelées cellules de Touton. Ces dernières sont de grande taille à cytoplasme spumeux ou avec de nombreux noyaux disposés en couronne centrale. Les trois formes cliniques sont les xanthomes plans, les xanthomes tubéreux et les xanthomes éruptifs.

    Les angiomes et malformations vasculaires

    On désigne sous le nom d'angiomes, des dysplasies intéressant les vaisseaux sanguins. Il s'agit de malformations très hétérogènes qui apparaissent généralement lors des premières semaines de la vie, rarement à la naissance.

    a) Angiomes du nourrisson

    Ils se voient chez près de 10 % des nourrissons. Ils sont généralement absents à la naissance ou passent inaperçus. Ils sont sous la forme d'une petite télangiectasie ou d'une petite tache blanche ou érythémateuse en forme d'un halo.

    b) Malformations vasculaires Elles peuvent se voir à la naissance, mais peuvent apparaître aussi au

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    cours de la vie. En nous limitant dans le cadre des angiomes plans, on distingue l'angiome plan simple et les angiomes plans associés à des angiodysplasies profondes.

    c) Lymphangiomes

    Les lymphangiomes résultent d'une dilatation congénitale, dysplasique des vaisseaux lymphatiques. On distingue deux variétés : le lymphangiome superficiel et le lymphangiome profond.

    4.1.3. Les tumeurs et pseudotumeurs annexielles

    Les kystes épidermiques et sébacés

    Ces kystes se développent à partir des follicules pilosébacés. Le kyste épidermique est dit kyste épidermoïde quand il dérive de l'épithélium infundibulaire et kyste tricholemmal quand il dérive du segment tricholemmal isthmique.

    Les kystes épidermiques sont des formations bien circonscrites, remplies de kératine, de taille très variable. Très petites sur le visage et sur les cicatrices post bulleuses, on les appelle grains de milium. Sur le cuir chevelu, elles peuvent atteindre la taille d'un oeuf de poule ou d'une mandarine donnant un aspect dit loupes du cuir chevelu. Elles peuvent également infiltrer la peau du scrotum formant des kystes du scrotum. Généralement multiples, les kystes épidermiques se voient le plus souvent chez l'adulte où ils s'infectent assez fréquemment.

    Les kystes sébacés ressemblent beaucoup aux kystes épidermiques. Ils se voient surtout sur les régions préthoracique et axillaire mais aussi sur le visage, le dos et les fesses. Ils contiennent un liquide huileux ou une substance

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    compacte caséeuse et malodorante.

    Les hidradénomes ou syringomes

    Ce sont de petites papules rosées ou discrètement pigmentées de la taille d'une tête d'épingle à celle d'un petit pois. Elles sont fréquentes sur les paupières inférieures ou apparaissent par poussées sur la face antérieure du tronc. Elles se développent particulièrement chez des sujets jeunes de sexe féminin. Les syringomes se développent aux dépens des canaux sudoraux eccrines.

    Les trichoépithéliomes

    Ce sont des formations tumorales généralement multiples, de taille variable. Elles siègent électivement sur la face mais aussi sur le cuir chevelu, au cou et au dos. Ces tumeurs dysembryoplasiques et familiales sont d'origine pilaire. Histologiquement, on voit une prolifération de bandes épithéliales et des kystes de kératine prenant des aspects en queue de têtard et simulant un carcinome basocellulaire kératinisant.

    Les cylindromes

    Il s'agit de tumeurs multiples du cuir chevelu prenant parfois une disposition en turban ou en grappes de tomate. Elles prennent naissance à partir du glomérule des glandes sudorales eccrines. Sur le plan histologique le cylindrome est constitué de lobules tumoraux qui sont faits de cellules basaloïdes à disposition périphérique palissadique.

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    4.2. Tumeurs cutanées malignes

    4.2.1. Dermatoses précancéreuses : états pre-carcinomateux

    a) Lésions précarcinomateuses

    La kératose actinique ou kératose sénile

    Les kératoses actiniques ou solaires sont des lésions précarcinomateuses les plus fréquentes. Elles sont secondaires à l'exposition solaire chronique chez des sujets prédisposés à la peau claire. Elles se voient chez les sujets âgés exposés au grand air comme les paysans et les marins. Les parties découvertes en sont les plus touchées. Elles se manifestent par des petites tâches kératosiques de couleur jaunâtre. L'hyperkératose est parfois très exubérante formant une corne cutanée. Non traitées, elles se transforment au bout de quelques années d'évolution en carcinome baso- ou spino-cellulaire.

    La leucoplasie des muqueuses

    C'est une leucokératose se développant sur les muqueuses buccales, labiales ou génitales réalisant une lésion blanche porcelainée rugueuse et épaisse. Au niveau de la bouche, la leucoplasie intéresse particulièrement la zone juxta-commissurale. Il y a une tendance à la dégénérescence par ulcération et le carcinome spino-cellulaire est à redouter.

    La radiodermite

    C'est une plaque scléro-atrophique pigmentée et télangiectasique sur laquelle ne tarde pas à survenir un cancer cutané.

    b) Etats favorisant l'éclosion des carcinomes

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    Le xéroderma pigmentosum

    C'est une maladie héréditaire à transmission autosomique récessive. Elle est caractérisée par une sensibilité pathologique aux ultraviolets. Elle est liée à un déficit des systèmes enzymatiques de réparation de l'ADN altérés par les rayons ultraviolets. Elle se manifeste par la survenue précoce des lésions actiniques. Dans les premiers jours de la vie, on note un érythème de la face avec lésions vésiculo-bulleuses des parties découvertes, apparaissent ensuite des lentigines, de l'atrophie et des télangiectasies réalisant un état poïkilodermique. Sur ce fond se greffent vers l'âge de cinq à six ans des lésions kératosiques, pseudoangiomateuses et papillomateuses avec ectropion des paupières et photophobie marquée. Plus tard il apparaîtra des épithéliomas spino et basocellulaires.

    L'albinisme

    Il réalise une leucodermie généralisée se transmettant sous le mode autosomique récessif. A cette leucodermie, s'associent des manifestations oculaires : iris translucide, photophobie, nystagmus et baisse de l'acuité visuelle. Les albinos sont très sensibles à la lumière solaire, inaptes au bronzage et font de multiples cancers cutanés particulièrement les carcinomes.

    L'épidermodysplasie verruciforme

    L'épidermodysplasie verruciforme est une génodermatose à transmission autosomique récessive caractérisée par une infection cutanée au Papilloma Virus Humain chronique. L'examen retrouve une profusion de multiples lésions papuleuses à type de verrues planes dans lesquelles on a décelé des papilloma virus particulièrement les types 5 et 8. Ces lésions évoluent vers la transformation en carcinomes cutanés.

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    La naevomatose baso-cellulaire

    Il s'agit d'une maladie dysembryoplasique à transmission autosomique dominante. Elle associe: (1) des naevus baso-cellulaires, petites tumeurs intéressant particulièrement la face, (2) des lésions palmo-plantaires à type de petites dépressions ponctiformes et (3) des kystes mandibulaires. Les naevi se multiplient à partir de la puberté et se transforment à l'âge adulte en épithélioma baso-cellulaire à type d'ulcus rodens.

    Le nævus sébacé du cuir chevelu

    C'est une petite plaque alopécique présente à la naissance ou apparaissant plus tardivement. Elle devient plus tard rugueuse, mamelonnée et à l'âge adulte des tumeurs bénignes ou malignes apparaissent à sa surface dans un tiers des cas environ.

    Les lésions cicatricielles

    Ce sont des cicatrices de brûlure, de lupus érythémateux, de lupus tuberculeux, de radiations ionisantes ou de cicatrices post-traumatiques.

    Les facteurs chimiques

    L'arsénicisme d'origine médicamenteuse, professionnelle ou alimentaire ainsi que les goudrons sont à l'origine de kératoses qui se transforment après plusieurs années d'évolution en cancers cutanés surtout spinocellulaires.

    Les processus ulcéreux chroniques

    Il s'agit des ulcères de jambe, d'ostéomyélite chronique, de lichen érosif et d'herpès récidivant. Ils peuvent également être le lit du cancer.

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    4.2.2. Carcinomes BasoCellulaires (CBC)

    Ce sont les tumeurs malignes cutanées les plus fréquentes. Ils se voient à partir de l'âge de 40 ans mais on peut les rencontrer chez le sujet jeune. Ils siègent dans 8O % des cas sur le visage: angle interne de l'oeil, sillon nasogénien, nez, front et tempes. Ils n'atteignent jamais les muqueuses et ne métastasent presque jamais.

    4.2.3. Carcinomes Epidermoïdes (CE)

    Autrefois appelés carcinomes spinocellulaires, ils se voient chez les sujets âgés entre 50 et 60 ans. Les carcinomes épidermoïdes ont une évolution rapide, un pouvoir envahissant local, régional et général important. Les métastases se font par voie lymphatique ou sanguine.

    Ils se développent souvent sur des lésions précancéreuses particulièrement les kératoses séniles, la radiodermite, les cicatrices de brûlure et de lupus. Ils peuvent se localiser sur n'importe quelle zone des téguments, particulièrement sur les muqueuses, le cuir chevelu, le pavillon de l'oreille, organes génitaux, les extrémités: les mains, les pieds, les avant-bras et les poignets.

    L'aspect clinique est celui d'une tumeur plus ou moins globuleuse, régulière ou bosselée, végétante ou ulcéro-végétante. La pression des bords de l'ulcération fait apparaître des grains blanc-jaunâtres qu'on appelle les vermiottes.

    4.2.4. Maladie de paget

    Elle intéresse l'aréole mammaire mais peut se voir dans d'autres localisations telles que la vulve et la région périnéo-anale.

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    4.2.5. Maladie de Bowen

    Elle s'observe sur n'importe quel point du tégument chez l'adulte et le sujet âgé. Sur la peau, elle réalise des lésions discoïdes, lenticulaires, saillantes mais aplaties et de taille variable. Ces lésions peuvent être uniques ou multiples, groupées ou disséminées. Il s'agit d'un carcinome in situ. L'évolution de la maladie de Bowen est lente, s'étalant sur plusieurs années et la transformation se fait vers le carcinome spinocellulaire.

    4.2.6. Tumeurs mésenchymateuses malignes Le fibrosarcome vrai

    C'est une tumeur maligne rare qui se voit à tout âge. Il prend naissance dans le derme, dans les couches sous-cutanées ou même dans les aponévroses et les cloisons conjonctivo-vasculaires.

    Le dermatofibrosarcome de Darier-Ferrand

    Encore appelé dermatofibrosarcome protubérant, il se voit chez l'adulte jeune mais aussi chez l'enfant. Il siège particulièrement dans la région périombilicale et sus-pubienne, mais aussi sur les épaules, le dos, plus rarement ailleurs. La tumeur apparaît généralement sur une peau saine, parfois sur des cicatrices de traumatismes ou de brûlure. Malgré l'aspect inquiétant, le fibrosarcome de Darier-Ferrand garde une malignité locale, ne métastase qu'exceptionnellement.

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    4.2.7. Mélanomes

    Les mélanomes sont des tumeurs malignes développées à partir des mélanocytes épidermiques ou des naevocytes accumulés à la jonction dermoépidermique et dans le derme formant les naevi naevo-cellulaires. Exceptionnel chez l'enfant, les mélanomes se voient surtout chez les sujets âgés de 40 à 60 ans sans prédilection de sexe. Il en existe plusieurs formes anatomo-cliniques.

    Le mélanome nodulaire

    Il s'observe à tout âge avec une prédilection pour l'adulte d'âge mûr entre 50 et 60 ans. Il est plus fréquent chez l'homme que chez la femme. Il siège sur le tronc, la tête et le cou. Dans certaines régions, il siège plutôt sur la face et sur les pieds. Histologiquement, le mélanome nodulaire correspond à la sélection d'emblée d'un clone agressif de cellules mélanocytaires tumorales. Ces cellules prolifèrent à la jonction dermo-épidermique et envahissent le derme en profondeur.

    Le mélanome à extension superficiel

    Il affecte surtout l'adulte jeune âgé de 20 à 30 ans. Il siège volontiers sur les jambes des femmes ou sur le tronc chez l'homme. La lésion est constituée par une tache mélanique dont la couleur varie du brun au noir avec des zones plus claires et des nuances du rouge au bleu. Cette formation est plane ou légèrement surélevée parfois hyperkératosique et à bords polycycliques. Elle s'étend horizontalement jusqu'à atteindre plusieurs Cm de diamètre.

    Histologiquement, il correspond à la prolifération de cellules tumorales à cytoplasme clair et abondant rappelant la structure de la cellule de Paget. Ces cellules pagétoïdes se disposent très rapidement en nids, envahissant et

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    dissociant l'épiderme qui est le plus souvent acanthosique. Le lentigo malin

    Aussi appelé mélanome sur mélanose précancéreuse de Dubreuil, il représente 5 à 10 % des cas. C'est l'apanage des personnes âgées, il survient à partir de la cinquantaine. Il affecte le plus souvent la femme et apparaît électivement sur la région temporo-malaire où il est associé à des lésions actiniques telles que la kératose et l'élastose. Il est exceptionnel sur la face dorsale des mains, sur les avant-bras ou sur les jambes.

    Il se caractérise histologiquement par une prolifération importante de volumineux mélanocytes atypiques restant cantonnés à la base épidermique où ils se disposent de manière irrégulière.

    Le mélanome acral lentigineux

    Mélanome des extrémités, il apparaît à un âge moyen entre 50 et 60 ans. Il siège au niveau de la région palmo-plantaire, sur le lit et le pourtour de l'ongle.

    Sur le plan histologique, il présente des mélanocytes atypiques à très longues dendrites et un épiderme papillomateux, acanthosique et hyperkératosique caractéristique des extrémités.

    4.2.8. Maladie de Kaposi

    Elle a été décrite pour la première fois par Kaposi en 1872. On distingue classiquement quatre formes de la maladie.

    · la maladie de Kaposi classique (forme européenne ou méditerranéenne), qui correspond à la forme initialement décrite par M. Kaposi.

    · la maladie de Kaposi endémique, qui est la forme africaine de l'affection.

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    · la maladie de Kaposi, qui survient au cours d'une immunodépression préexistante: lymphome, cancer, traitement immunosuppresseur et greffe rénale.


    ·

    · la maladie de Kaposi du SIDA.

    Sur le plan histologique, il s'agit d'une double prolifération cellulaire fusiforme et vasculaire avec extravasation d'hématies et de dépôts d'hémosidérine. La prolifération cellulaire est d'origine endothéliale associée à des cellules inflammatoires: histiocytes et plasmocytes. Les cavités vasculaires sont de trois types: simple fente vasculaire, capillaires néoformés ou vaisseaux adultes.

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    METHODOLOGIE

    1- Type d'étude

    Il s'agissait d'une étude transversale et descriptive qui comportait une phase rétrospective et une phase prospective.

    2- Lieu d'étude

    Le recrutement des patients s'est fait à Yaoundé, dans les services d'OtoRhino-Laryngologie de l'Hôpital Général de Yaoundé (HGY), de l'Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé (HGOPY), du Centre Hospitalier et Universitaire de Yaoundé (CHU) et de l'Hôpital Central de Yaoundé (HCY).

    Les examens histopathologiques des prélèvements ont été réalisés dans les laboratoires de ces différents hôpitaux, ainsi qu'au laboratoire d'anatomopathologie du Centre Pasteur du Cameroun (CPC) à Yaoundé pour certains.

    3- Période d'étude

    Notre étude a couvert une période de six ans allant de janvier 2000 à décembre 2005. Elle comportait une phase rétrospective et une phase prospective. La phase rétrospective allait de janvier 2000 à août 2005, soit une période de cinq ans et huit mois. La phase prospective s'est déroulée de septembre à décembre 2005, soit une période de quatre mois.

    4- Population d'étude et type de l'échantillon

    La population d'étude comprenait les patients reçus en consultation pour des "lésions tumorales" localisées à la face. Nous avons considéré les limites de la face comme étant la ligne des sourcils en haut, le bord inférieur du menton en bas et le bord du cuir chevelu retroauriculaire latéralement.

    La taille de l'échantillon à étudier n'a pas été déterminée à l'avance. Elle

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    a été fonction de la fréquentation des services, il s'agissait d'un échantillonnage consécutif.

    La taille minimale de l'échantillon a été déterminée par la formule de LORENTZ, avec un facteur de correction de 1,5. Nous obtenons :

    P (1-P) Za2 f

    N=

    D2

    Avec:

    N= taille minimale de l'échantillon.

    P= prévalence de l'affection.

    D= degré de précision = 10%.

    cc= seuil de significativité = 0,05.

    Za= valeur de la distribution = 1,96 pour cc =0,05.

    f= facteur de correction = 1,5.

    Au moment où nous réalisions cette étude, nous ne disposions pas de chiffres propres au Cameroun en ce qui concerne les tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face. Aussi, comme le recommandent nos Maîtres les épidémiologistes, nous avons utilisé le taux de 50% pour la valeur de p dans la formule de LORENTZ. Nous avons donc obtenu une taille minimale de 144 patients.

    5- Critères d'inclusion

    Nous avons inclus dans notre étude les malades, quels que soient le sexe et l'âge, présentant une tumeur ou une pseudotumeur développée aux dépens du tissu cutané de la face avec arguments histologiques.

    Par ailleurs, nous avons relevé pour chaque patient les données épidémiologiques particulièrement le sexe, l'âge, la profession et le lieu de résidence. Sur le plan clinique, nous avons noté le siège et l'extension de la lésion.

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    6- Critères d'exclusion

    Nous avons exclu de notre série les patients de la phase prospective ayant refusé de participer à l'étude. Ont été aussi exclus, les patients dont le dossier médical présentait un manque d'informations à priori sur le type histologique et le siège de la lésion.

    7- Matériel d'étude

    7.1. Matériel technique

    7.1.1. Matériel d'examen d'Oto-Rhino-Laryngologie

    Le matériel d'examen Oto-Rhino-Laryngologie était utilisé pour examiner les patients afin de savoir les limites de la lésion et son extension locorégionale. Il comprenait le matériel d'examen d'Oto-Rhino-Laryngologie. Nous avons particulièrement utilisé les miroirs de Clar, le mètre ruban, les gants de soins, les abaisse-langues et les spéculums d'oreille et du nez.

    7.1.2. Matériel de biopsie

    Il a été utilisé pour effectuer le prélèvement et assurer son acheminement au laboratoire d'anatomopathologie. Il s'agissait d'un matériel de petite chirurgie classique.

    Il comportait l'alcool à 70° et du polyvidone iodé pour l'asepsie.

    Pour l'anesthésie, nous disposions de la xylocaïne à 1% adrénalinée et des seringues de 2 à 5cc.

    Concernant la biopsie proprement dite, nous avons utilisé particulièrement les pinces à biopsie, le bistouri et son manche, les compresses 40x40 cm, les pinces à dissection à petites griffes, le sparadrap et les gants stériles.

    Pour la conservation du fragment prélevé, les flacons et du formaldéhyde à 10% étaient nécessaires.

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    7.1.3. Matériel d'examen histopathologique

    Le matériel d'histopathologie devait permettre de préparer les lames, puis de les examiner en microscopie optique. Le matériel utilisé était le matériel usuel des laboratoires d'anatomopathologie. Communément ces laboratoires étaient munis d'un microscope optique, des lames et lamelles, d'un microtome, de la paraffine, de l'Eukitt, du formaldéhyde à 10% et des colorants usuels tels que l'hématoxyline éosine.

    7.2. Matériel d'exploitation

    Le matériel d'exploitation a servi à la collecte des données, à leur analyse et la rédaction du document final. Pour ce faire, nous avons disposé de papiers de format A4, des stylos à bille, de crayon ordinaire, des fiches techniques préétablies, de calculatrice et d'un ordinateur muni des logiciels Microsoft Excel 2003 et SPSS 11.0.1.

    8- Procédure

    8.1. Pendant la phase rétrospective

    Le recrutement des patients s'est fait uniquement sur la base des informations recueillies dans les dossiers disponibles dans les archives de l'hôpital. Les informations consignées dans la fiche technique étaient le sexe, l'âge, la profession, la ville de résidence, le siège et le type histologique de la tumeur prélevée. La fiche technique se trouve en Annexe II.

    8.2. Pendant la phase prospective

    Nous avons reçu les patients en consultation après que les informations d'identification et les paramètres aient été collectés par le personnel infirmier. L'examen des patients s'est fait en deux temps. Le premier temps était consacré à la lésion et le deuxième à l'examen des aires ganglionnaires satellites. Nous avons noté le siège, le grand diamètre et l'extension de la lésion. Un croquis de la lésion a été réalisé sur la fiche technique.

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    8.2.1. Protocole de prélèvement

    Les prélèvements de la tumeur à analyser étaient faits en salle de consultation ou au bloc opératoire par le consultant et moi-même. Aucun prélèvement n'a été réalisé au bloc opératoire.

    Le patient était allongé pour la réalisation de cette biopsie cutanée. Nous avons réalisé une anesthésie locale de la zone à biopser, après badigeonnage à l'alcool à 70° ou avec du polyvidone iodé. L'anesthésie locale était faite avec la xylocaïne à 1 % adrénalinée par plusieurs petites injections superficielles autour de la zone à biopser (environ un à deux cc d'anesthésique localement répartis entre deux à six petites injections superficielles).

    Pour réaliser ces biopsies, nous pincions l'extrémité du fragment à

    prélever avec des pinces à griffes. La lésion était alors prélevée avec un bistouriau niveau de la jonction peau normale et peau saine ou à l'aide d'une pince à

    biopsie dans le cas des lésions ulcérées. Tout saignement anormal était contrôlé par un tamponnement compressif. Du fait du risque majeur de formation de cicatrice hypertrophique, la zone prélevée était recouverte d'un pansement compressif.

    Dans certains cas, des biopsie-exérèses ont été réalisées.

    Les tissus prélevés étaient conservés dans des bocaux. Ces bocaux contenaient du formol suffisant pour réaliser des proportions de tissu/formol=1/8-10. Les prélèvements étaient acheminés vers les laboratoires d'anatomopathologie avec des fiches d'identification complète du patient et du tissu à analyser.

    8.2.2. Protocole d'analyse histopathologique

    Au niveau des laboratoires les prélèvements étaient analysés en deux phases successives, la macroscopie et la microscopie. Elles ont été réalisées par les médecins anatomopathologistes.

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    a. La macroscopie consistait à un examen de la pièce reçue et des différentes altérations tissulaires. Elle comportait l'étude de la taille, de la consistance et de la couleur de la pièce prélevée.

    b. La microscopie optique consistait à l'examen des lames au microscope.

    Entre les deux phases, le prélèvement était fixé au formol 10% et inclus à la paraffine. Après inclusion, les coupes de 5 à 10um étaient réalisées au microtome et déposées entre lame et lamelle. La coloration s'est faite à l'hématoxyline éosine (fiches en Annexes III et IV).

    Le diagnostic de laboratoire était consigné afin de compléter les fiches techniques.

    9- Collecte de données et analyse

    Les données ont été collectées sur les fiches techniques et transférées dans un ordinateur pour être analysées. L'analyse des données s'est faite grâce au logiciel SPSS 11.0.1. La réalisation des figures a été faite grâce au logiciel Microsoft Excel 2003. L'ensemble des activités d'analyse a été coordonné par un informaticien-statisticien. Les fonctions statistiques des programmes permettaient d'avoir les différentes fréquences.

    Nous avons utilisé le test de comparaison de deux proportions. Test de comparaison de deux proportions

    Soient deux populations P et Q dans lesquelles les fréquences du caractère A sont respectivement de Fp et Fq. On prélève des deux populations, des échantillons de tailles np et nq, dans lesquelles les fréquences de A sont respectivement de fp et fq. On voudrait faire un test de comparaison des deux fréquences dans les deux populations, et savoir si les deux fréquences sont significativement différentes.

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    Les hypothèses du test sont : Hypothèse nulle (Ho) : Fp= Fq Hypothèse alternative (H1) : Fp>Fq

    On rejette Ho si fp-fq>1,64x

     

    f (1 f ) (1 -- )

    -- f f

    +

    avec f=

    npfp

    + nqfq

     
     
     
     

    .

    np nq

     

    np

    + nq

     
     
     
     
     

    Le facteur 1,64 est le fractile de la loi normale centrée réduite au seuil (1-5%)=95%. Elle est lue sur la table de la loi normale centrée réduite.

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    RESULTATS

    Nos résultats ont été présentés en six chapitres.

    - Les caractéristiques générales de l'échantillon

    - La prévalence des tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face.

    - La distribution de ces affections selon l'âge, le sexe, la profession et le lieu de résidence des patients.

    - La distribution topographique des tumeurs et pseudotumeurs cutanées - Les différents types histologiques.

    - La distribution des principaux types histologiques en fonction du sexe, de l'âge, du lieu de résidence, de la profession et de la localisation.

    1. Caractéristiques générales de l'échantillon

    Durant la période d'étude, nous avons observé 191 dossiers de patients présentant une tumeur ou pseudotumeur cutanée de la face. Nous en avons exclu 40 dont les dossiers médicaux étaient incomplets et inexploitables. Notre échantillon de travail comptait finalement 151 patients.

    1.1. Distribution des patients par hôpital

    La figure 2 donne la distribution des patients par hôpital. Dans notre échantillon, l'Hôpital Général de Yaoundé (HGY) et le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) étaient les principaux centres de recrutement avec 130 patients soit 85,43% de notre échantillon. Le nombre moyen des patients recrutés par hôpital était de 38.

    HGY HGOPY CHU HCY

    n=52
    34,43%

    n=16
    10,60%

    n=77

    n=6

    51%

    3,97%

    Figure 2 : Distribution des patients par hôpital

    41

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    1.2. Nombre annuel de patients recrutés par hôpital

    La figure 3 indique l'évolution du nombre de patients recrutés par hôpital entre 2000 et 2005. L'année où nous avons recruté un nombre maximum de cas dans un hôpital était 2001. Le nombre minimum de cas était enregistré au cours des années 2002 et 2003.

    HGY HGOPY CHU HCY

    Effectifs

    20

    15

    10

    5

    0

    3

    15

    18

    10 10

    9

    1

    0 1

    0

    9

    8

    14

    6 5

    3 3

    12

    9

    12

    2005 Années

    2000 2001 2002 2003 2004

    Figure 3 : Evolution du nombre annuel de patients recrutés par hôpital

    1.3. Distribution des patients en fonction de l'année de recrutement

    Durant la période d'étude, le nombre de patients reçus par année variait de 21 à 30. Le nombre moyen était de 25 patients par année. La figure 4 présente l'évolution du nombre de patients reçus durant la période d'étude.

    Effectifs

    30

    20

    40

    10

    0

    21

    29

    22

    20

    30 29

    Années

    2000 2001 2002 2003 2004 2005

    Figure 4: Evolution du nombre de malades au cours de la période d'étude

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    2. Prévalence des tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face

    dans notre étude

    La prévalence des tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face a été étudiée pour le groupe de patients reçus durant les cinq premières années de l'étude, de 2000 à 2004.

    Au total, 123 patients ont présenté des tumeurs ou des pseudotumeurs cutanées de la face sur 58303 patients consultés dans les services, donnant une prévalence de 2 pour 1000 patients (0,21 %) de ces affections.

    Cette prévalence variait de 0,07 à l'HGOPY à 0,27% à l'HGY (tableau I).

    Tableau I : Prévalence des tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face en consultation d'ORL à Yaoundé

    Effectifs

     

    Hôpitaux

     

    Total

    CHU(1)

    HCY(2)

    HGOPY(3)

    HGY(4)

    Total de consultations

    Tumeurs et pseudotumeurs

    cutanées de la face

    Prévalence (%)

    33218
    69

    0,20

    6245
    11

    0,17

    4070
    3

    0,07

    14770
    40

    0,27

    58303
    123

    (1)

    CHU

    :

    Centre Hospitalier Universitaire

    (2)

    HCY

    :

    Hôpital Central de Yaoundé

    (3)

    HGOPY

    :

    Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé

     

    (4)

    HGY

    :

    Hôpital Général de Yaoundé

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    3. Distribution générale des tumeurs et pseudotumeurs cutanées

    de la face

    3.1. Répartition des patients suivant le sexe

    Le sexe des patients a été obtenu pour un sous-groupe de 149 patients. Ce sousgroupe comptait 81 patients de sexe féminin soit 54,36% de l'échantillon et 68 patients de sexe masculin soit 45,64% de l'échantillon. Le sex ratio était de 1,19 en faveur du sexe féminin.

    3.2. Répartition des patients en fonction de l'âge

    La variable âge a été étudiée pour un sous-groupe de 148 patients. La distribution était unimodale telle que présentée à la figure 5, le mode était la tranche d'âge de 20 à 29 ans. Un groupe de 82 patients avait un âge compris entre 10 et 29 ans soit 55,40% de l'échantillon.

    Les âges extrêmes étaient sept mois et 73 ans. L'âge moyen des patients était de 36,79 ans.

    Effectifs

    50

     
     
     
     

    32

     
     
     

    18

     

    18

     
     
     
     
     
     
     

    16

     
     
     
     
     
     
     

    5 5 4

     

    0-9 10-19 20-29 30-39 40-49 50-59 60-69 70-79

    60 50 40 30 20 10 0

    ranches d'âge (en années)

    Figure 5 : Répartition des patients en fonction des tranches d'âge

    44

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    3.3. Répartition des patients suivant leur profession

    La répartition des groupes professionnels les plus représentés est donnée par le tableau II. La répartition en fonction des professions a été étudiée pour 139 patients.

    Tableau II : Répartition des patients selon leur profession

    Professions Effectifs %

    Elève et étudiant 68 48,92

    Ménagère et agent d'entretien 14 10,07

    Sans profession et retraité 13 9,35

    Agronome et cultivateur 7 5,04

    Commerçant et agent commercial 7 5,04

    Secrétaire, agent de l'Etat et assistante de direction 5 3,60

    Autres professions (1) 25 17,98

    Total 139 100

    (1) Ce groupe comportait diverses professions comptant chacune moins de cinq patients.

    45

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    3.4. Distribution des patients en fonction du lieu de résidence

    Cette variable a été étudiée pour un sous-groupe de 142 patients, l'information pour les neuf autres patients de la phase rétrospective n'étant pas disponible.

    La répartition des patients suivant le lieu de résidence est donnée par le tableau III. Les métropoles de Yaoundé et Douala constituaient le lieu de résidence de 126 patients soit 88,73% de l'échantillon.

    Tableau III : Répartition des patients selon le lieu de résidence

    Lieux de résidence

     

    Effectifs

    %

    Yaoundé

     

    121

    85,21

    Douala

     

    5

    3,52

    Bafoussam

     

    3

    2,12

    Bamenda

     

    3

    2,12

    Bafia

     

    2

    1,41

    Obala

     

    2

    1,41

    N'djamena (Tchad)

     

    2

    1,41

    Autres

     

    4

    2,80

    Total

     

    142

    100

    4. Distribution topographique des tumeurs et pseudotumeurs

    Le tableau IV donne la répartition des tumeurs et pseudotumeurs cutanées en fonction de leur localisation sur la face. Dans notre échantillon, 48,35% de l'échantillon (73 cas) siégeaient sur les lèvres et sur le pavillon de l'oreille. Par ailleurs 20 tumeurs étaient étendues sur plus d'un site soit 13,24% de l'échantillon.

    Tableau IV : Distribution topographique des tumeurs et pseudotumeurs cutanées sur la face

    Effectifs

    Localisations

    Tumeurs
    bénignes et
    pseudotumeurs

    Tumeurs
    malignes

    Effectifs

    %

    Pavillon de l'oreille

    45

    0

    45

    29,81

    Lèvre

    25

    3

    28

    18,54

    Région mandibulaire

    14

    4

    18

    11,92

    Joue et région génienne

    8

    8

    16

    10,60

    Nez

    6

    2

    8

    5,30

    Tempe

    4

    3

    7

    4,64

    Paupière

    2

    2

    4

    2,65

    Menton

    3

    0

    3

    1,98

    Arcade sourcilière

    1

    1

    2

    1,32

    Localisation à cheval sur plusieurs sites

    16

    4

    20

    13,24

    Total

    124

    27

    151

    100

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    47

    5. Types histologiques des tumeurs et pseudotumeurs

    5.1. Tumeurs bénignes et pseudotumeurs

    Le tableau V donne la distribution des tumeurs bénignes et pseudotumeurs observées dans notre série. Ainsi notre échantillon comptait 124 patients présentant des tumeurs bénignes et pseudotumeurs soit 82,12%.

    Tableau V : Distribution des tumeurs bénignes et pseudotumeurs

    Tumeurs bénignes et pseudotumeurs Effectifs %

    chéloïdes 63 50,80

    kystes (1) 18 14,51

    hémangiomes 14 11,29

    papillomes 14 11,29

    verrues 4 3,22

    naevi naevocellulaires 2 1,62

    lymphangiomes kystiques 2 1,62

    autres tumeurs (2) 7 5,65

    Total 124 100

    (1) Il s'agissait de kystes sébacés et épidermiques.

    (2) Il s'agissait de tumeurs bénignes et pseudotumeurs représentées chacune par un cas soit 0,66%. Nous y comptions un pilomatrixome, un hamartome pilosébacé, un fibrome, un angioneurofibrome, un neurofibrolipome, un histiocytofibrome et un lipome.

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    48

    5.2. Tumeurs malignes

    Notre échantillon comportait 27 patients présentant une tumeur maligne soit 17,88%. Le tableau VI présente la distribution des tumeurs malignes dans notre échantillon.

    Tableau VI : Distribution des tumeurs malignes

    Tumeurs malignes Effectifs %

    carcinomes épidermoïdes(1) 21 77,77

    angiosarcomes(2) 3 11,13

    carcinome basocellulaire 1 3,70

    dermatofibrosarcome de Darier-Ferrand 1 3,70

    mélanome 1 3,70

    Total 27 100

    (1) Il s'agissait d'épithélioma spinocellulaires.

    (2) Nous comptions deux cas d'angiosarcome de Kaposi parmi ces angiosarcomes.

    49

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    6. Répartition des principaux types histologiques en fonction du
    sexe, de l'âge, du lieu de résidence, de la profession et de la

    localisation.

    Elle a été étudiée pour des types histologiques observés chez plus de 10 patients.

    6.1. Principales tumeurs bénignes et pseudotumeurs

    Elles représentaient 82,12% de l'échantillon avec 124 cas.

    6.1.1. Les chéloïdes

    Elles représentaient le type histologique le plus observé dans le groupe des lésions bénignes avec 63 patients soit 41,73% de l'échantillon.

    Distribution en fonction du sexe

    Elles touchaient 41 sujets de sexe féminin soit 65,07% et 22 de sexe masculin soit 34,93% de l'échantillon. Le sex ratio était de 1,86.

    Distribution en fonction de l'âge

    La figure 6 présente la répartition des chéloïdes en fonction des tranches d'âge. Les sujets âgés de 50 à 79 ans n'étaient pas affectés par les chéloïdes.

    Effectifs

    8 6

    0-9 10-19 20-29 30-39 40-49 50-79

    Tranches d'âge
    (en années)

    40

    30

    20

    10

    0

    2

    14

    33

    0

    Figure 6 : Répartition des chéloïdes en fonction des tranches d'âge

    Distribution en fonction du lieu de résidence

    Dans 93,65% des cas (59 cas), les patients présentant les chéloïdes de la face résidaient à Yaoundé. Les quatre autres cas provenaient des métropoles de Douala et de Bafoussam.

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    50

    Distribution en fonction des professions des patients

    Les élèves et les étudiants étaient les personnes les plus atteintes avec 32 cas soit 50,79% de l'ensemble des patients présentant des chéloïdes.

    élève et étudiant

    ménagère et agent d'entretien

    commerçant et agent commercial

    sécretaire et assistante de direction

    autres professions

    n=15
    (23,81%)

    n=3
    (4,76%)

    n=32

    (50,79%)

    n=3
    (4,76%)

    n=10

    (15,87%)

    Figure 7 : Distribution des chéloïdes en fonction des professions

    Distribution en fonction de la localisation

    Le tableau VII donne la répartition des chéloïdes suivant leur localisation sur la face. Nous n'avons observé aucune chéloïde sur les paupières et sur les tempes.

    Tableau VII : Distribution des chéloïdes en fonction de leur localisation

    Localisations Effectifs %

    Pavillon de l'oreille 35 55,55

    Région mandibulaire 6 9,52

    Menton 3 4,76

    Nez 2 3,18

    Autres localisations (1) 3 4,76

    Localisation étendue à plus d'un site 14 22,23

    Total 63 100

    (1) Il s'agissait de l'arcade sourcilière, de la joue et de la lèvre.

    51

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    6.1.2. Les kystes sébacés et épidermiques

    Les kystes sébacés et épidermiques constituaient 14,51% des tumeurs bénignes et pseudotumeurs avec 18 cas.

    Distribution en fonction du sexe

    Cette variable a été étudiée pour 17 patients. Le sexe féminin était le plus atteint avec 11 patients soit 61,11% de l'échantillon. Le sex ratio pour les patients présentant les kystes était de 1,83.

    Distribution en fonction des âges

    La variable âge a été étudiée pour un sous-groupe de 17 patients porteurs de kystes. De ce sous-groupe, 76,47% (13 cas) étaient des patients dont l'âge était inférieur à 30 ans. La figure 8 donne la répartition des kystes en fonction de l'âge des patients.

    Effectifs

    2

    1 1

    0

    0-9 10-19 20-29 30-39 40-49 50-59 60-69 70-79

    Tranches d'âge
    (en années)

    6

    4

    2

    0

    4

    5

    4

    0

    Figure 8 : Distribution des kystes en fonction des tranches d'âge

    Distribution en fonction du lieu de résidence

    La résidence des patients a été obtenue pour 16 patients présentant des kystes. Dans 93,75% des cas (15 patients), les patients résidaient à Yaoundé.

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    52

    Distribution en fonction des professions

    La variable profession a été étudiée pour un sous-groupe de 15 patients. De ce sous-groupe, neuf patients étaient des élèves et des étudiants. Par ailleurs, trois cas de kystes ont été observés chez des enfants en âge préscolaire. Un chauffeur, une secrétaire et un commerçant faisaient partie de ce sous-groupe de patients avec un cas pour chacun.

    Distribution en fonction de la localisation

    Le tableau VIII donne la distribution des kystes en fonction des localisations. Aucun kyste ne siégeait au niveau des paupières, du menton et des arcades sourcilières.

    Tableau VIII : Répartition des kystes en fonction de leur localisation

    Localisations Effectifs %

    Pavillon de l'oreille 6 33,33

    Joue et région génienne 4 22,23

    Lèvre 3 16,66

    Région mandibulaire 3 16,66

    Nez 1 5,56

    Tempe 1 5,56

    Total 18 100

    6.1.3. Les hémangiomes

    Notre série de patients comportait 14 cas d'angiomes soit 11,29% des tumeurs bénignes et pseudotumeurs.

    Répartition suivant le sexe

    Les hémangiomes étaient observés chez sept patients de sexe masculin soit 50% de l'échantillon et sept patients de sexe féminin soit 50% de l'échantillon.

    Répartition suivant l'âge

    La figure 9 présente la répartition des hémangiomes en fonction de l'âge des patients. Dans 92,30% des cas (12 cas), ces hémangiomes ont été observés chez les sujets dont l'âge était inférieur à 30 ans.

    Effectifs

    6

     
     

    4

     
     
     
     
     
     

    2

     

    1

     
     
     

    0

     

    0

     

    0-9 10-19 20-29 30-39 40-49 50-79

    8 6 4 2 0

    Tranches d'âge
    (en années)

    Figure 9 : Répartition des hémangiomes en fonction des tranches d'âge

    Répartition suivant le lieu de résidence

    Parmi les patients porteurs d'hémangiomes, huit soit 57,14% habitaient Yaoundé et deux provenaient de la banlieue de Bafia. Les villes de Maroua, Obala et Bafia étaient les lieux de résidence de trois patients.

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    54

    Répartition suivant la profession des patients

    La figure 10 donne la répartition des hémangiomes en fonction de la profession des patients.

    élève et étudiant

    sans profession et retraité couturière

    cultivateur

    employé de banque maçon

    n=1 n=1

    n=1

    n=1

    n=6

    n=3

    Figure 10 : Répartition des hémangiomes en fonction des professions

    Répartition suivant les localisations

    Le tableau IX donne la répartition des hémangiomes en fonction de leur localisation. Aucun hémangiome ne siégeait sur le menton et sur l'arcade sourcilière.

    Tableau IX : Répartition des hémangiomes suivant leur localisation

    Localisations Effectifs %

    Lèvre 6 42,86

    Nez 2 14,29

    Région mandibulaire 2 14,29

    Joue et région génienne 1 7,14

    Paupière 1 7,14

    Pavillon de l'oreille 1 7,14

    Tempe 1 7,14

    Total 14 100

    6.1.4. Les papillomes

    Nous avons observé 14 cas de papillome représentant 11,29% des tumeurs bénignes et pseudotumeurs.

    Répartition selon le sexe

    Les hommes étaient porteurs de papillome de la face dans 57,14% des cas soit huit cas, et les femmes dans 42,86% des cas soit six cas. Le sex ratio était de 1,33.

    Répartition selon les tranches d'âge

    La figure 11 montre la répartition des papillomes en fonction de l'âge des patients. Les individus dont l'âge était inférieur à 20 ans en étaient porteurs dans 78,57% des cas (11 patients).

    Effectifs

    8

     

    7

     
     
     
     
     
     
     

    4

    1

    6

    4
    2
    0

     
     
     
     
     

    2

     
     
     

    0

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    0 0 0

    0-9 10-19 20-29 30-39 40-49 50-59 60-69 70-79

    Tranches d'âge
    (en années)

    Figure 11 : Distribution des papillomes suivant les tranches d'âge

    Répartition suivant le lieu de résidence

    Tous les patients présentant des papillomes résidaient à Yaoundé.

    Répartition suivant les professions des patients

    Dix patients sur 13 recensés étaient des élèves et des étudiants. Les trois autres cas de papillomes ont été observés sur un plombier, sur un agent d'assurance et sur une personne sans emploi.

    Répartition suivant la localisation

    Du groupe des papillomes, 11 cas siégeaient sur les lèvres soit 78,57%. Les trois autres cas siégeaient sur la joue, sur l'oreille ou sur la tempe.

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    56

    6.2. Principales tumeurs malignes

    Nous avons observé 27 cas de tumeurs malignes soit 17,88% de l'échantillon.

    6.2.1. Les carcinomes épidermoïdes

    Notre échantillon comptait 21 cas de carcinomes épidermoïdes représentant 77,77% des tumeurs malignes.

    Distribution en fonction du sexe

    Le sexe masculin était atteint dans 66,66% des cas (14 cas) et le sexe féminin dans 33,34% (7 cas). Le sex ratio était de deux hommes pour une femme.

    Distribution en fonction des tranches d'âge

    La figure 12 donne la distribution des carcinomes épidermoïdes suivant l'âge des patients. Du groupe de carcinomes épidermoïdes, 71,42% soit 15 cas étaient rencontrés chez les personnes de 40 à 79 ans.

    Effectifs

    6

    3 3

     

    4

    3

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    2

    0

     
     
     
     
     
     
     

    0-19 20-29 30-39 40-49 50-59 60-69 70-79

    8 6 4 2 0

    Tranches d'âge
    (en années)

    Figure 12 : Distribution des carcinomes épidermoïdes suivant les tranches d'âge

    Distribution en fonction du lieu de résidence

    Cette variable a été étudiée pour 18 patients présentant des carcinomes épidermoïdes. Dans 66,67% des cas (12 patients) ces patients résidaient à Yaoundé et sa banlieue. Deux patients habitaient la métropole de Douala. Les quatre autres cas provenaient de Bafoussam, de Bamenda, de Mbalmayo et de N'djamena (Tchad).

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    57

    Distribution en fonction des professions des malades Cette distribution est présentée par la figure 13.

    4

    2

    0

    Agronome et
    cultivateur

    E

    6

    4

     
     
     

    3

    2 2 2

    3

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Sans
    profession et
    retraité

    Elève et
    étudiant

    Commerçant
    et agent
    commercial

    Ménagère et
    agent
    d'entretien

    professions (1)

    Autres

    Professions

    Figure 13 : Distribution des carcinomes épidermoïdes suivant les professions (1) Ce groupe était constitué de diverses professions représentées par un patient.

    Distribution en fonction de la localisation

    La répartition des carcinomes épidermoïdes en fonction de leur localisation est donnée par le tableau X. Aucun carcinome épidermoïde ne siégeait sur le menton et sur le pavillon de l'oreille.

    Tableau X : Distribution des carcinomes épidermoïdes sur la face

    Localisations Effectifs %

    Joue et région génienne 6 28,58

    Lèvre 3 14,28

    Tempe 3 14,28

    Nez 2 9,53

    Arcade sourcilière 1 4,76

    Paupière 1 4,76

    Région mandibulaire 1 4,76

    Localisation sur plus d'un site 4 19,05

    Total 21 100

    DISCUSSION

    L'objectif général de notre étude était de décrire au double plan épidémiologique et histopathologique les tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face de notre échantillon.

    Notre méthodologie a présenté des limites par rapport aux objectifs fixés. Il s'agissait d'une part de la période de l'étude et d'autre part du diagnostic histologique. La période d'étude a été courte ne nous permettant d'obtenir un effectif plus grand pour chaque type histologique. Des effectifs plus importants nous auraient permis d'observer des types histologiques variés. D'autres techniques d'examen anatomopathologique auraient pu être effectués en complétant les examens histopathologiques classiques. Il s'agit de l'usage des colorants spéciaux, de la pratique de l'immunohistochimie et de la technique de l'immunofluorescence. Ces techniques permettraient d'approfondir les diagnostics histologiques tels que la nature de kystes, des hémangiomes, des fibromes (qui sont des tumeurs à cellules fusiformes).

    Nous avons pu ainsi décrire ces affections sur le plan épidémiologique. Nous reconnaissons que la description anatomopathologique a été faite dans le sens d'identifier les différents types histologiques. La description des aspects cliniques/macroscopiques des différentes lésions n'a pas été possible compte tenu de l'absence de certaines informations dans les dossiers médicaux.

    1. Prévalence des tumeurs et pseudotumeurs cutanées

    de la face

    Au cours des cinq premières années, la prévalence des tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face était de 0,21%. En Corée du Sud, dans la province de Chungbuk, Jin HR et al avait trouvé que cette prévalence était de 0,73% dans le service d'Oto-Rhino-Laryngologie en 2005 [5].

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    60

    En général les tumeurs et les pseudotumeurs cutanées de la face, au vu des données ci-dessus, seraient rares en consultation d'Oto-Rhino-Laryngologie. Il faut reconnaître que dans notre milieu les patients présentant ces affections ne consultent pas toujours dans les services d'Oto-Rhino-Laryngologie et de chirurgie cervicofaciale. Ils sont parfois dirigés en dermatologie, en chirurgie générale, en oncologie et en médecine générale.

    Par ailleurs, le soleil étant un facteur déterminant dans la survenue des tumeurs cutanées, il était possible que nos chiffres soient plus élevés. Le degré d'ensoleillement au Cameroun (32,2°) est plus élevé qu'en Corée du Sud (24°).

    2. Distribution des tumeurs et pseudotumeurs suivant le

    sexe, l'âge, la profession et le lieu de résidence

    2.1. Distribution suivant le sexe des patients

    Les tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face affectaient plus fréquemment le sexe féminin (54,36%). Il en était de même quand nous

    considérons uniquement les tumeurs bénignes et les pseudotumeurs. En ce quiconcerne les tumeurs malignes, le rapport entre les deux sexes était en faveur
    des hommes sans grande différence notable. Les facteurs de survenue de ces
    affections ne dépendent pas du sexe des patients [13] d'où cette faible
    différence.

    Nos résultats étaient semblables à ceux de Jin HR et al obtenus en 2005 en Corée du Sud [5]. Ils avaient obtenus un sex ratio d'un homme pour 1,05 femme.

    Au total, que ce soit dans notre étude à Yaoundé ou dans les études relevées dans la littérature, les tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face ne présentent pas de prédisposition par rapport au sexe.

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    61

    2.2. Distribution suivant l'âge des patients

    L'âge moyen des patients était de 36,79 ans avec des extrêmes étant de sept mois et de 73 ans. La distribution des patients suivant leur âge était unimodale. La tranche d'âge de 20 à 29 ans était la plus représentée avec 50 individus soit 33,78%.

    Cette distribution s'explique par le fait que les tumeurs bénignes et les pseudotumeurs surviennent chez les enfants et les jeunes adultes dont l'âge est inférieur à 30 ans [3, 13]. Par ailleurs, les tumeurs bénignes et les pseudotumeurs étaient les plus fréquentes de notre échantillon. En général, l'âge de début d'apparition des tumeurs malignes est de 20 ans [3].

    2.3. Distribution en fonction de la profession

    Les élèves et les étudiants constituaient le groupe professionnel le plus fréquemment atteint avec 48,92%. Ces individus étaient surtout affectés par les tumeurs bénignes et les pseudotumeurs. En effet dans 77,86% des cas, les tumeurs bénignes et les pseudotumeurs étaient retrouvées chez des patients ayant un âge inférieur à 30 ans, intervalle d'âge correspondant aux élèves et aux étudiants. C'est ce qui expliquerait une forte concentration des effectifs pour ce groupe.

    2.4. Distribution en fonction du lieu de résidence

    La métropole de Yaoundé était le lieu où résidait le plus grand nombre des patients de notre échantillon : 85,21%. Les autres lieux de résidence étaient les diverses villes comptant chacune au plus cinq patients. Ceci serait dû d'une part au fait que la ville de Yaoundé était le lieu où notre étude s'est déroulée. D'autre part le cadre de recrutement était constitué de services de référence en chirurgie cervicofaciale.

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    62

    Dans notre échantillon, deux patients étaient d'origine tchadienne. La représentativité des sujets non camerounais dans notre étude est en rapport avec le profil des patients des services.

    3. Distribution topographique des tumeurs et

    pseudotumeurs cutanées sur la face

    Pour les différentes localisations, les effectifs des tumeurs bénignes et des pseudotumeurs étaient supérieurs à ceux des tumeurs malignes à l'exception des paupières, des joues et des arcades sourcilières. Pour ces dernières, les effectifs étaient identiques. Aucune localisation n'était le siège de plus de tumeurs malignes que de tumeurs bénignes.

    Le pavillon de l'oreille était le siège le plus fréquent des lésions avec 45 cas soit 29,81%. Pour cette localisation il s'agissait de tumeurs bénignes et de pseudotumeurs puisque aucune tumeur maligne n'y était localisée. Parmi ces atteintes bénignes, les chéloïdes constituaient 28,22% des atteintes du pavillon de l'oreille. Ceci serait l'explication à cette localisation préférentielle des tumeurs bénignes et des pseudotumeurs.

    Les lèvres, les régions mandibulaires et les joues constituaient d'autres sites de prédilection de ces tumeurs avec respectivement 18,54%, 11,92% et 10,60% des localisations. Au niveau des lèvres et des régions mandibulaires, nous avons trouvé une prédominance des tumeurs bénignes et des pseudotumeurs. Concernant les lésions localisées à la joue, huit étaient des tumeurs malignes soit 50% et de huit autres des tumeurs bénignes et pseudotumeurs soit 50%.

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    Les tumeurs malignes étaient localisées le plus fréquemment sur la joue avec huit cas soit 29,62% des localisations de tumeurs malignes. Les travaux de Jin HR et al à Chungbuk ont montré que le nez était la localisation la plus fréquente des tumeurs malignes [5].

    4. Principaux types histologiques observés

    Les tumeurs bénignes et les pseudotumeurs étaient les plus fréquentes avec 124 cas soit 82,12% de l'échantillon. Les tumeurs malignes étaient représentées par 27 cas soit 17,88%. Cette disproportion est due au fait que les tumeurs malignes sont généralement retrouvées chez les sujets à peau claire (albinos et race blanche). Ce n'était pas le cas pour les sujets de notre étude qui étaient tous de race noire. Le type bénin le plus fréquent de notre échantillon était les chéloïdes qui sont des affections fréquentes du sujet noir africain [27]. AlKhateeb T et al en Jordanie [31] avaient remarqué que 10% des tumeurs maxillofaciales de l'enfant et de l'adolescent étaient des tumeurs malignes et 90 % des tumeurs bénignes.

    4.1. Les chéloïdes

    Les chéloïdes constituaient la lésion la plus fréquente de notre série. Elles représentaient 41,73% de l'échantillon soit 63 cas. Elles touchaient les femmes dans 65,07% et les hommes dans 34,93% des cas. Ces résultats étaient proches de ceux obtenus par Bekima en 2001 dans les hôpitaux généraux de Yaoundé et de Douala [15]. Il avait remarqué que les chéloïdes de la face affectaient les femmes dans 69,68% des cas et les hommes dans 30,32%. D'après les travaux de Oluwasanmi JO en Ibadan, elles toucheraient les hommes et les femmes dans les mêmes proportions [32].

    Les chéloïdes siégeaient le plus souvent sur le pavillon de l'oreille et touchaient généralement les jeunes adultes de 20 à 29 ans. Elles sont étroitement

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    liées au phénomène de piercing de l'oreille. Lane JE et al [33] en 2005 aux Etats-Unis avaient d'ailleurs remarqué que les chéloïdes apparaissaient chez les filles avec un piercing pratiqué après l'âge de 11 ans.

    4.2. Les kystes épidermiques et sébacés

    Les kystes étaient le deuxième groupe de lésions bénignes le plus rencontré avec 14,51%. Ils affectaient plus fréquemment les femmes dans 61,11% des cas. Dans 72,22% des cas, ces kystes affectaient les enfants et adolescents dont l'âge était inférieur à 30 ans. D'après Denguezli M, les kystes cutanés sont une pathologie de l'adulte [13]. Notre étude ne prenait pas en considération le cuir chevelu et la peau du scrotum, localisations très fréquentes des kystes chez l'adulte [13].

    4.3. Les papillomes

    Les papillomes représentaient 11,29% du groupe de tumeurs bénignes et de pseudotumeurs. Ils étaient le plus souvent retrouvés chez les personnes dont l'âge était inférieur à 20 ans, probablement dû à leur caractère bénin.

    4.4. Les hémangiomes

    Ils représentaient 11,29% des tumeurs bénignes et pseudotumeurs. Ils étaient rencontrés dans les sexes dans les mêmes proportions (sept cas pour chaque sexe). Leur siège était généralement les lèvres dans 42,86%. Kaplan I et al ont observé que les hémangiomes de l'enfant siégeaient surtout sur la lèvre inférieure (70%) par rapport à la lèvre supérieure (30%) [34]. Nous ne distinguions pas ces deux localisations au cours de notre étude.

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    4.5. Les carcinomes épidermoïdes

    Les carcinomes épidermoïdes étaient les tumeurs les plus fréquentes de notre série après les chéloïdes. Ils étaient les tumeurs malignes les plus rencontrées avec 21 cas (77,77%). Ces résultats concordent avec ceux des autres études réalisées en Afrique noire notamment au Togo en 1997 [35] et au Nigeria en 1995 [36]. Napo-Koura G et al au Togo avaient remarqué que les carcinomes épidermoïdes représentaient 88,19% des tumeurs cutanées malignes.

    D'après les travaux de Jin HR et al dans la province de Chungbuk (Corée du Sud), le carcinome basocellulaire serait le type malin le plus fréquent [5]. Cette discordance serait liée au fait que le carcinome épidermoïde se développe sur des lésions précarcinomateuses chroniques fréquentes chez l'africain alors que le carcinome basocellulaire est ultraviolet dépendant.

    Dans 66,66% des cas les carcinomes épidermoïdes affectaient les patients de sexe masculin. Ceci s'apparente aux résultats de Kricker A et al obtenus en 1990 en Australie. Ils avaient observé que la prévalence des carcinomes épidermoïdes était de 1,2% chez les hommes et 0,3% chez les femmes [37].

    A Yaoundé le pic des âges des patients présentant les carcinomes épidermoïdes variait de 40 à 49 ans. Par ailleurs les carcinomes épidermoïdes à Yaoundé affectaient également les sujets moins âgés, entre 20 et 40 ans. D'après la littérature, les malades sont âgés de 40 à 64 ans [13, 37].

    La localisation des carcinomes épidermoïdes la plus fréquemment rencontrée était la joue et la région génienne: 28,57% de notre série. Parmi les tumeurs à localisation multiple, les carcinomes épidermoïdes représentaient 20%, ceci s'explique par leur pouvoir d'extension locorégionale rapide [13].

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    RECOMMANDATIONS

    CONCLUSION ET

    Au terme de notre travail, nous pouvons tirer trois conclusions. Les tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face sont rares et constituent 0,21% des consultations d'Oto-Rhino-Laryngologie à Yaoundé. Les chéloïdes sont les lésions les plus fréquentes de ces affections et siègent généralement sur l'oreille. Enfin les carcinomes épidermoïdes sont les cancers cutanés de la face les plus fréquents à Yaoundé.

    Aussi avons-nous recommandé :

    Aux praticiens hospitaliers

    Une prise en charge pluridisciplinaire des patients à chaque fois que cela est possible.

    Aux étudiants en médecine et médecins en cours de spécialisation

    D'effectuer des études sur des échantillons plus larges et étendus en consultation de dermatologie et de médecine générale. Cette approche permettra aussi d'aborder les aspects clinique et thérapeutique de ce groupe d'affections.

    Aux autorités des centres hospitaliers de YaoundéD'améliorer la tenue des archives afin de permettre une exploitation objective des dossiers médicaux.

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    ANNEXES

    Annexe I : iconographie

    Figure 14 : Chéloïdes cervicofaciales chez un adulte jeune de 24 ans

    Figure 15 : Carcinome épidermoïde ulcéré chez un albinos de 24 ans

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    Figure 16 : Mélanome sous cutané sur xéroderma pigmentosum

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    Annexe II : fiche technique

    Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à Yaoundé:

    épidémiologie et histopathologie
    Par MOSSUS Yannick

    Fiche technique N° /

    Hôpital de recrutement : HCY E HGOPY ED

    CHU E HGY ED

    I. Identification du patient:

    Nom et Prénoms : Age : Sexe : M E F ELl

    Profession :
    Lieu de résidence : .

    II. Données cliniques: siège et extension de la lésion tumorale

    Limite latérale

    Limite supérieure

    Limite inférieure

    Figure 17: vue de profil de la tête Figure 18: Vue de face de la tête

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    III. Données histopathologiques: type histologique

    Macroscopie

    Microscopie

    Conclusion

    Fiche technique remplie par :

    Yaoundé, le___/___/2005

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    Annexe III : procédure d'inclusion en paraffine

    Pièce fixée au formol 10%

    1ière étape : déshydrater la pièce, en la plongeant dans des bains successifs d'éthanol, de concentrations croissantes ; le dernier bain étant l'éthanol absolu. 2ou 3 bains.

    2ième étape : mettre la pièce dans un solvant de la paraffine : xylène 2 ou 3 bains successifs.

    3ième étape : plonger la pièce dans la paraffine fondue (T° de fusion = 56°). 4ième étape : couler le bloc et le laisser durcir.

    Le bloc est prêt pour la coupe au microtome.

    Remarques :

    Technique manuelle : en 6h ou 24h selon le cas.

    Technique par automate : en 6h ou 24h selon le cas.

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    Annexe IV : protocole de coloration

    > Hydratation

    1. Alcool 95° : 30 sec

    2. Alcool 95° : 30 sec

    3. Alcool 70° : 30 sec

    4. Alcool 50° : 30 sec

    5. Eau distillé ou courante : 1 min > Coloration nucléaire

    6. Hématoxyline de Harris : 7-10 min

    7. Eau distillée ou courante : 2 min

    8.

    HCl 1% + Alcool 70° : 30 sec différenciation

    9. Eau distillée ou courante : 2 min

    10.

    Carbonate de lithium à saturation : 30 sec Bleuissement des
    noyaux

    11. Eau distillée ou courante : 2 min Contrôle des noyaux au
    microscope

    > Coloration cytoplasmique primaire

    12. Alcool 50° : 30 sec

    13. Alcool 80° : 30 sec

    14. Alcool 95° : 30 sec

    15. OG6 : 1-3 min

    16. Eau distillée ou courante : 2 min

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    > Coloration cytoplasmique sécondaire

    17. Alcool 95° : 30 sec

    18. Alcool 95° : 30 sec

    19. EA50 : 30 sec

    20. Eau distillée ou courante : 2 min

    21. Alcool 95° : 30 sec

    22. Alcool 95° : 30 sec

    23. Alcool absolu : 30 sec

     

    Séchage à l'étuve ou la plaque chauffante au moins pendant 30 min

     

    24. Xylène : 1 min

    25. Xylène : 1 min

     

    Montage des lames

    Résultats :

    · Noyaux : bleu violet

    · Cytoplasme des cellules superficielles (acidophiles) : rose-orangé

    · Cytoplasme des cellules intermédiaires : bleu-vert

    · Cytoplasme des cellules des couches profondes (basophiles) : vert

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld