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L'expression de la Liberté dans "sous le jasmin la nuit " de Maà¯ssa Bey

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par Abdelkader Belkhiter
Université de Saida Algérie - Magister 2009
  

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Les lieux de la réception :

Toute création littéraire est destinée à la consommation du public. Le premier souci d'un auteur est celui d'être lu et reconnu. Il cherche à séduire le lecteur est l'incite à l'achat du produit dit « livre », par l'emploi d'un bon titre qui facilite sa compréhension. G. Genette le souligne quand il dit : « A la fois évidente et trop insaisissable, la fonction de séduction, incitatrice à l'achat et/ou à la lecture, ne m'inspire guère de commentaire [...] un bon titre est le vrai proxénète d'un livre »43(*)

Ainsi l'activité de production et l'activité de l'édition sont intimement liées. Le livre ne prend réellement vie et de dimension qu'une fois lu. Les jugements esthétiques des lecteurs lui procurent cette existence. Il n'existe qu'avec la complicité active de ses lecteurs et la réception de l'oeuvre constitue une expérience esthétique au même titre que sa production. Le lecteur lorsqu'il entre en contact avec le monde du texte, est en quête de sens.

Une oeuvre est une création littéraire accompagnée par des messages d'accompagnement qui contribuent à la vêtir. Ces messages disposent de lieux spécifiques, couvertures, dos de livres, pages intérieurs d'avant ou après le texte.

« Il existe [...] autour du texte du roman, des lieux marqués, des balises, qui sollicitent immédiatement le lecteur, l'aident à se repérer, et orientent, presque malgré lui, son activité de décodage. Ce sont, au premier rang, tous les segments de texte qui présentent le roman au lecteur, le présentent, le dénomment, le commentent, le relient au monde : la première page de couverture, qui porte le titre, le nom de l'auteur et de l'éditeur, la bande-annonce ; la dernière page de couverture, où l'on trouve parfois le prière d'insérer ; la deuxième page de couverture, ou le dos de la page du titre, qui énumère les autres oeuvres du même auteur ; bref, tout ce qui désigne le livre comme produit à acheter, à consommer, à se conserver en bibliothèque, tout ce qui le situe comme une sous-classe de la production imprimée, à savoir le livre, et, plus particulièrement le roman. Ces éléments [...] forment un discours sur le texte et un discours sur le monde » 44(*) 

Mais ils peuvent aussi occuper un support étranger au livre lui-même qu'il s'agisse de commentaires éditoriaux ou auctoriaux livrés à la presse, d'entretiens avec l'auteur lors d'une émission radiophonique ou télévisée. Cet écart spatial et temporel par rapport au texte est dit « épitexte » définit par G. Genette comme « est épitexte tout élément paratextuel qui ne se trouve pas annexé au texte dans le même volume, mais qui circule en quelque sorte à l'air libre, dans un espace physique et social virtuellement illimité ». 45(*)

Aussi la première de couverture est d'une importance majeure. C'est le biais par lequel s'effectue le premier contact entre le lecteur et le livre. Le lecteur doit apprendre à manipuler l'objet-livre en connaissance de cause pour savoir ce qu'il achète, pour faire ses commandes et ses choix. Il doit repérer par une pratique suffisante le type d'ouvrage qu'il consulte en fonction de son apparence. Il doit aussi savoir observer le contenu de la première de couverture, sa mise en forme.

Les indications génériques, annexes des titres, ont aussi pour rôle d'attirer le lecteur, de capter son attention et de susciter son intérêt, de situer l'oeuvre et de classer. Elles sont reçues par le public comme une information sur une intention ou sur une décision :

« L'indication générique est une annexe du titre [...] puisque destinée à faire connaitre le statut générique de l'oeuvre. Ce statut est officiel, en ce sens qu'il est celui que l'auteur et l'éditeur veulent attribuer au texte et qu'aucun lecteur ne peut légitimement ignorer ou négliger cette attribution ».46(*)

Comme le rappelle G. Genette, ces indications doivent figurer sur la première de couverture pour faire connaitre le statut générique de l'oeuvre. En somme le contenu est du ressort de l'écrivain et la présentation du livre reste réservée généralement à l'éditeur.

Le livre qui fait l'objet de notre étude « Sous le jasmin la nuit », présente d'emblée quelques aspects paradoxaux donnant forme à une certaine mouvance et instabilité. Ainsi la première question qui se pose et s'impose est celle de savoir à quel genre littéraire appartient cette oeuvre ? Le lecteur est d'emblée troublé : aucune indication générique mentionnée sur la première de couverture. Cette indication n'apparait que dans la page de titre et dans le commentaire figurant sur la quatrième de couverture qui annonce qu'il s'agit d'un recueil de nouvelles et donne une vague idée sur les thèmes abordés : « Les nouvelles de ce recueil ont toutes pour héroïne une femme qui se bat pour son identité, sa vie et sa liberté... »

Le livre est composé de onze nouvelles où chacune d'entre elles est indépendante, s'autosuffisante et cohérente. Les récits fonctionnent comme un ensemble, comme un tout du fait que le recueil de nouvelles, pour René Audet, est considérer non plus comme un corpus de textes autonomes à analyser individuellement, mais comme totalité signifiante, oeuvre certes composite mais unifiée par des effets de lecture qui transgressent les frontières entre les nouvelles »47(*)

Dans chacune de ces nouvelles est racontée une femme rêveuse, une femme tourmentée. Cette souffrance, elle la vit seule dans le silence.

* 43 - Gérard Genette. Seuils, Paris , Edi. Seuil, 2002, page 95.

* 44 - Henri Mitterrand, 1979 cité par Kristian Achour In Clefs pour la lecture des récits. Convergence critique II, Alger, Edi. Tell, Décembre 2002

* 45 - Gérard Genette. Seuils, Paris, édit. Seuil, 2002, page 346

* 46 - Gérard Genette. Seuils, Paris, édit. Seuil, 2002, page 99

* 47- René Audet, des textes à l'oeuvre, cité par Cécile Alduy in http://www.fabula.org/revue/cr/84.php

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