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L'afflux des organisations non gouvernementales et leur impact sur la vie sociale dans la ville de Bukavu en RDC

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par Olivier MUSHAGALUSA MUSHABISA
Université officielle de Bukavu - Graduat en relations internationales 2012
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

Université Officielle De Bukavu

BP 570

FACULTES DES SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES

ET ADMINISTRATIVES

Département de relations internationales

L'AFFLUX DES ONG ET LEUR IMPACT SUR LA

VIE SOCIALE DANS LA VILLE DE BUKAVU

Travail de fin de cycle présenté pour l'obtention du diplôme de graduat en
Relations Internationales.

Présenté par : MUSHAGALUSA MUSHABISA Olivier

Année académique 2011-2012

Olivier MUSHAGALUSA M. : « l'afflux des ONG à BUKAVU et leur impact sur la vie sociale
dans la ville de Bukavu »
Olimushagam@yahoo.fr/+243994309872 ou +2438531672

INTRODUCTION

1 .Objet et objectifs de l'étude :

Notre travail porte sur « L'afflux des Organisations Non Gouvernementales et leur impact sur la vie sociale dans la ville de Bukavu ».

Au cours de ce travail nous nous proposons d'atteindre les objectifs suivants :

1. Analyser objectivement les interventions des ONG à Bukavu,

2. Relever l'impact de l'afflux des ONG sur la vie sociale à Bukavu,

3. Identifier les différentes interventions des ONG qui affluent à Bukavu.

2. Choix, intérêt et délimitation du sujet

Le choix porté à ce sujet a été motivé par le constat que nous avons dressé dans la ville de Bukavu où les organisations non gouvernementales (ONG) se prolifèrent. Leur multiplicité a suscité en nous le choix de ce sujet en vue d'en comprendre les raisons et l'impact sur le plan social à Bukavu.

L'intérêt de ce sujet est à la fois pratique et scientifique car, d'une part il fait comprendre à l'opinion publique l'impact de l'afflux des ONG sur la vie sociale de la population de Bukavu en termes de développement socioéconomique, et d'autre part ce travail va constituer une banque de données pour d'autres chercheurs qui pourront y faire éventuellement référence à chaque fois qu'ils traiteront ou se documenterons sur une question relative aux ONG qui interviennent à Bukavu.

Il est important de signaler que sur le plan spatial, ce travail porte son attention sur un nombre des ONG qui interviennent dans la ville de Bukavu dans des domaines confondus : AFEM (Genre),OXFAM(action sociale), CICR (action humanitaire), Fondation Panzi (action juridique), Radio Maendeleo (droits de l'homme), Centre Olame (genre), Héritiers de la justice (justice) , Caritas (action humanitaire), CAB...) et dans le temps, nous restons dans les limites de l'année 1990 où la recrudescence des ONG a été signalée en RDC (Cfr Chap. II section II/2 : histoire du mouvement des ONG en RDC) jusqu'aujourd'hui (2012).

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3. Etat de la question :

La question relative aux ONG est l'une de celles qui datent de longtemps et nous ne pouvons en aucun cas affirmer que nous sommes le premier à pouvoir l'aborder. Nous avons consulté les ouvrages des nos aînés qui ont largement travaillé sur la question et dont la lecture préalable s'impose avant de dégager la spécificité de notre travail. Ainsi avons-nous parcouru les travaux suivants :

KANGA KALEMBA -VITA et LONGANGE, pensent qu'en République Démocratique du Congo, la pauvreté est devenue un phénomène de masse. Elle frappe toutes les catégories sociales tant du milieu urbain que du milieu rural1

Cette affirmation mérite une complémentarité, on ne peut pas dire qu'en RDC la pauvreté frappe toutes les catégories sociales car nous avons aujourd'hui certaines catégories d'individus qui profitent de la faiblesse et de la misère des autres pour s'enrichir au détriment de ces derniers, certaines catégories s'épargnent de la pauvreté avec un degré élevé au même moment où les autres accroupissent dans celle-ci, c'est pourquoi nous pensons que c'est un peu prétentieux de généraliser la pauvreté en RDC, mais nous devons reconnaitre qu'elle est un phénomène qui touche la majorité de la population congolaise, c'est-à-dire certains acteurs sociaux font engendrer la pauvreté par des guerres en versant le sang des nationaux et en causant l'insécurité au village où les villageois abandonnent leurs champs pour venir se concentre en ville sans emploi.

Carine CHAVAROCHETTE , affirme que, pour les actions humanitaires et philanthropiques, le volontariat, pour trouver des fonds, fait surtout appel au monde des affaires, à des fondations et à des organismes qui y sont liés, ou encore aux gouvernements. Des mesures fiscales favorables et une bonne image sociale incitent les donateurs à apporter leur soutien. Cette auteure ajoute que tous les gouvernements d'Amérique latine n'autorisent pas la présence d'O.N.G. sur leur sol.

1 KANGA KALEMBA -VITA et LONGANGE., Etude Nationale sur la situation actuelle de la coopération tripartite, du dialogue social et relation professionnelle en RDC, CNONGD, Kinshasa, Décembre 2002, pp.38.

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Et que L'Etat mexicain, nettement plus structuré que son homologue guatémaltèque, a refusé aux associations humanitaires internationales de régler seules le problème des populations guatémaltèques réfugiées dans son pays. Le domaine d'action des volontaires, individuels ou en groupe, est d'une infinie diversité. Ils agissent comme des facteurs de changement. Leurs actions vont des plus simples aux plus complexes. Toutefois, le volontaire doit répondre à un profil-type, c'est-à-dire qu'il doit faire oeuvre de justice sociale, de solidarité et d'égalité entre les personnes, de respect de la dignité humaine. Par ailleurs, le volontaire doit acquérir des connaissances pour son action, sur les réalités nationales et locales du lieu de mission, avant d'être confronté au terrain2.

Ces pensées de Carine CHAVAROCHETTE posent en nous une problématique dans le contexte de la RDC, celle de comprendre comment avec tout l'afflux des ONG qu'elle connaît aujourd'hui, peut-elle être incapable de se tirer du gouffre de la pauvreté, et pourtant cet afflux devrait contribuer au développement social et économique de la population qui reste toujours précaire. comme vient de le dire l'auteure précitée en Amérique latine, on n'autorise pas la présence des ONG sur leur sol, or, la plupart de ces pays sont des pays en voie de développement et plus en émergence que la RDC où certains habitants vivent encore avec moins de 1$ par jour.

Pour J.P.DELER et ses collaborateurs, l'intervention croissante des ONG dans le processus de développement et l'évolution des sociétés tout particulièrement dans le pays du Sud est un fait aujourd'hui. Si celles-ci ont, en effet, longtemps agi discrètement, que ce soit dans l'urgence humanitaire ou en réponse à des situations ponctuelles de détresse, elle s'implique désormais de plus en plus dans le champ des interventions sociales et économiques et revendiquent à ce titre, leur identité et leurs conceptions propres dans le monde des acteurs du développement et des bailleurs de fonds. Cette montée en puissance des ONG, leur importance institutionnelle grandissante, leur diversification organisationnelle, l'éventail de leurs activités qui cessent de s'élargir et de se modifier ne manquent pas de poser nombre

2 C. CHAVORECHETTE, « Les archives des O.N.G : une nouvelle source documentaire pour l'historien ? », p.4, 1997 disponible sur www google.com 2012.

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d'interrogations en termes d'enjeux politiques et géographiques, économiques et sociologiques, intellectuels et opérationnels3

Nous remarquons que ces auteurs ont fait leur constat, celui de reconnaître que l'intervention croissante des ONG dans le processus de développement et l'évolution des sociétés dans le pays du sud est un fait aujourd'hui mais il reste une tâche pour nous de faire entendre aux lecteurs les répercussions que peut faire engendre ce fait généralement en RDC et particulièrement à Bukavu. Il s'agit pour nous de relever les faiblesses de leur intervention à la lumière de la lecture minutieuse du contexte.

J.K LATZANN , montre que l'aide alimentaire réservée autre fois au mendiants, à la veuve ,et à l'orphelin s'est généralisée dans les pays riches ,on accorde des aides financières à ceux qui sont en situation difficile :familles nombreuses ,chômeurs ,pauvres4 .

A partir de cette opinion, nous pouvons comprendre que les occidentaux considèrent les aides qu'ils offrent aux pays pauvres comme une action de routine où le tiers monde doit rester en situation de dépendance.

La preuve en est que si les organisations humanitaires qui interviennent dans les pays du tiers monde avaient le désir de développer ceux-ci, elles devraient militer pour qu'il ait un arrêt sur l'exploitation abusive et sanglante des ressources du tiers monde dans leur pays. C'est à dire Elles doivent s'attaquer préalablement aux causes qui font engendre la pauvreté au lieu de s'attaquer aux effets collatéraux de celle-ci.

NKAFUESHEBA Guillain, Aborde la décentralisation parce qu'elle met l'accent sur les ONG de développement face à la dynamique de décentralisation au Sud-Kivu. Pour lui, il ne suffit pas de parler chaque fois de la dynamique de décentralisation sans analyser les actions et stratégies d'intervention pour une véritable dynamique. Son souci est d'approfondir ce thème en évaluant le degré d'efficacité de

3 J.P. DELLER et alii, ONG et développement : société, économie, politiques, Karthala, Paris, 1998, pp.19-26.

4 J.K. Latzan, « aide alimentaire et développement », paris, 1988, p.56.

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mécanismes définis et mis en place par les différents acteurs pour la dynamique de décentralisation au Sud-Kivu.5

Il est impérieux de faire comprendre que la décentralisation est un phénomène purement politique, c'est pourquoi NKAFUESHEBA a dirigé son étude aux ONG qui soutiennent la décentralisation au sud Kivu notamment I'IFDP et l'OGP qui sont des ONG de développement, A notre niveau nous pensons que le domaine politique doit être concilié avec d'autres domaines sociaux, il ne s'agit pas de faire une étude sur l'efficacité de la décentralisation sans faire préalablement une étude minutieuse sur les conditions de vie de la population dont il est question, car quoique la fameuse décentralisation soit adoptée, aujourd'hui le gouvernement est incapable d'assurer l'efficacité de l'intervention sociale et d'ailleurs l'afflux des ONG peut être l'une des preuves fondamentales.

FAIDA TULIZO, cherche à découvrir les fonctions manifestes et les éléments dysfonctionnels de la Caritas diocésaine dans ses domaines d'intervention, dans l'assistance aux personnes vulnérables, afin de découvrir les causes qui font que la situation de misère de tout genre continue à persister dans la ville de Bukavu, en dépit des interventions multiformes.6

Comme nous le constatons, Dans son étude il s'agit de l'intervention de la Caritas diocésaine, le constat en est que la ville de Bukavu compte déjà un nombre important des ONG, ce qui impose une étude approfondie, la vulnérabilité à Bukavu fait aujourd'hui l'objet d'une question qui appelle les chercheurs de trouver les pistes des solutions pouvant contribuer à la résolution des problèmes sociaux : violences sexuelles, précarité économique, persistance des épidémies, insécurité grandissante, justice arbitraire..., c'est ce qui nous a poussé à ne pas limiter notre étude sur une seule organisation, car pour la plupart de ces anomalies précitées, nous trouvons des organisations qui asseyent d'intervenir dans les domaines confondus pour apporter des solutions.

5 G. NKAFUESHEBA « ONG de développement face à la dynamique de décentralisation au Sud- Kivu » mémoire, SPA, inédit, UOB, 2010-2011.

6 F.TULIZO, "L'apport de la Caritas diocésaine dans l'assistance des personnes vulnérables dans la ville de Bukavu», TFC, Sociologie, UOB, 2010-2011.

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Nous constatons que toutes ces études ont été objectives mais elles méritent une complémentarité, A chaque fois qu'on fait une étude concernant une ONG ou un phénomène social, on ne doit pas se limiter à apprécier seulement son domaine d'intervention théorique mais on doit également braquer les yeux vers la société pour analyser les failles qui affaiblissent le progrès dans celle-ci afin d'apporter les pistes de solutions. C'est pourquoi nous nous sommes proposé de faire une analyse sur l'afflux des ONG à Bukavu, pour comprendre d'une part les facteurs explicatifs de cet afflux et d'autre part déceler l'impact de cet afflux sur la vie socio-économique de la population à Bukavu et en fin dégager les obstacles à surmonter par ces ONG en vu de la réalisation du bien être socio-économique à Bukavu .

4. La problématique

Le constat montre que la ville de Bukavu est l'une des villes de la RDC affluées par des ONG dont leurs objectifs définissent les progrès sociaux en vue de lutter contre la pauvreté

La pauvreté est une réalité complexe et pluridimensionnelle ; elle est, d'une part, monétaire ou financière lorsqu'on se réfère par exemple au pouvoir économique, au revenu, et d'autre part, humaine lorsqu'on envisage les secteurs comme l'éducation, la santé etc....Généralement, on considère que la pauvreté humaine est une conséquence de la pauvreté monétaire. Il faut aussi noter que ni les programmes nationaux de reconstruction de l'Etat, ni la coopération bilatérale du type classique ne sont parvenus à soulager la misère de la population. L'échec est attribué d'une part à la mauvaise gestion des ressources dans le chef des dirigeants et d'autre part à la non participation de la population à la gestion de la chose publique. C'est ainsi que l'Etat n'est plus à mesure de répondre positivement à un certain nombre de besoins de la population.

Face à ces insuffisances et à l'échec de l'Etat, la population a entrepris de développer des mécanismes de suivi qui préludent aux problèmes de développement en créant des ONGD, structures d'intervention plus proches de la population et ont pour rôle d'encadrer les actions humanitaires et de développement du pays.

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Dans le cadre du processus de développement en Afrique en général et en République Démocratique du Congo en particulier, un rôle important est dévolu à la société, principalement dans le choix et l'analyse des stratégies concrètes de lutte contre la pauvreté. L'adoption d'une démarche d'appui à son égard a pour objectif de responsabiliser les acteurs locaux composés essentiellement des ONGD et leur permet d'acquérir une véritable capacité d'intervention des pays dans le processus d'un développement autocentré et durable.

Dans la nouvelle conception de l'Etat, les ONGD jouent de plus un rôle de partenaire. Les gouvernements ont aujourd'hui pris conscience de l'importance du rôle Grandiose des ONGD dans la lutte contre la pauvreté et commencent à faire appel à leur collaboration.7

Le développement des ONG au Kivu est, contrairement aux coopératives, dû au concours de plusieurs acteurs:

L'Église Catholique a monté après la rébellion Muleliste, en 1965, le Service des oeuvres sociales pour combattre la malnutrition et apporter une assistance à la population démunie. En réalité, son action sociale est ancienne dans le Diocèse de Bukavu et remonte en 1951 au moment où le Père GEETER fut nommé curé de la paroisse de Kadutu. En 1952, il y ouvrit pour la première fois un complexe récréatif et culturel, des mutuelles chrétiennes, des syndicats chrétiens, la JOC, etc.

La redéfinition des termes de l'action sociale surtout au niveau du Diocèse de Bukavu à partir de 1965 visait à promouvoir un laïcat adulte, à réorienter la pastorale vers la prise en compte des réalités locales et à assister le chrétien dans ses problèmes quotidiens8.

A partir de ces approches nous comprenons que l'irresponsabilité de l'Etat est parmi les causes saillantes qui sont à la base de l'afflux des ONG en RDC en général et en particulier à Bukavu, car le fait pour l'Etat de fuir ses responsabilités en les laissant aux ONG peut nous amener à le croire, A cela on peut ajouter des guerres dont a été victime la RDC.

7 ANINGINA TSHUFU BIBIANE, Diagnostic des ONG en RDC, PNUD, rapport de consultant, Kinshasa, Juin, 1999, p.17.

8 NTAKOBAJIRA CIBAMBO PIERRE, L'action du Diocèse de Bukavu pour le développement. Essai d'analyse critique, Mémoire de fin d'études, POPES, UCL, janvier 1994,p.33.

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Le bouleversement des équilibres macro-économiques mondiaux a entraîné des conséquences tant au niveau des Etats qu'au niveau des individus.

Dans plusieurs pays et en République Démocratique du Congo en particulier, la population est plongée dans une pauvreté extrême. Pourtant "Plusieurs programmes visant à l'éradiquer ont été initiés dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale. Son élimination constitue l'un des objectifs centraux des politiques contemporaines du développement. La volonté de la communauté internationale de faire face efficacement à ces problèmes a été mise en relief par la récente proclamation de la première décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté"9

C'est dans cette optique que nous enregistrons aujourd'hui l'afflux des ONG à Bukavu.

Avec son siège national à Kinshasa et des bases provinciales à Bukavu, Kisangani et Kananga, International Rescue Committee (IRC) compte parmi les plus importantes agences humanitaires opérant en RDC. Il a pour mission de sauver des vies humaines, renforcer les institutions congolaises, et favoriser la cohésion sociale à travers des programmes soigneusement conçus et mis en oeuvre de façon professionnelle10.

Quand on se donne comme tâche de sauver les vies humaines, on doit être conséquent, bien sûr c'est une tâche noble mais également ardue, qui ne doit pas apparaitre comme une mascarade car aujourd'hui Bukavu est une ville où on observe les injustices sociales: certaines personnes occupent plus de deux emplois au même moment les autres subissent un chômage total et pourtant ils ont un niveau scientifique acceptable.

Cela nous amène à soutenir que l'Etat congolais doit parrainer les actions des ONG comme font les autres Etats en effectuant un audit dès la naissance jusqu'à la fin du mandat, cela permettra au gouvernement de savoir si les ONG exécutent leurs tâche dans une objectivité.

9 MBAYA KANKWENDA et alii, Lutte contre la pauvreté en Afrique Subsaharienne, Economica, Paris, 1999, p.72.

10 Www ircjobs.com, 04 Mars 2012.

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Oxfam-Québec, une ONG américaine, dans sa mission, elle s'emploie à renforcer ses partenaires et alliés des pays en développement dans la conception et la mise en oeuvre de solutions durables à la pauvreté et à l'injustice. Elle mobilise la population du Québec afin de permettre l'expression de sa solidarité. Sa vision est de voir un monde juste et sans pauvreté11.

Le CICR assure au sud Kivu, le traitement de l'eau et appui en intrants au service étatique de la Regideso ; la construction et adduction de quelques sources d'eau potable, la réunification familiale des enfants non accompagnés ; la transmission de messages qui ont permis à des familles dispersées par la guerre de se retrouver ; des distributions sporadiques de vivres et non vivres et de semences agricoles12.

L'ONG, Médecins Sans Frontières intervient en cas d'épidémies, de conflits ou d'autres situations de crise, la médecine en contexte précaire est au coeur de son activité, qui peut mettre en oeuvre un large éventail de soins : consultations, hospitalisations, interventions chirurgicales, nutrition, soins psychologiques, etc.

Les activités médicales déployées sur les terrains d'intervention dépendent de l'évaluation par les équipes des conséquences de la crise sur la population.

Du choléra à la tuberculose, en passant par la rougeole ou la méningite, les équipes de Médecins Sans Frontières soignent des patients touchés par de nombreuses pathologies.

De plus, MSF peut aussi apporter des secours matériels, nutritionnels et sanitaires pour améliorer les conditions de vie de personnes affectées par une crise : distribution d'abris et de matériel de premier secours, distributions de nourriture, ou approvisionnement en eau potable13.

A partir de ces exemples nous pouvons constater qu'en partant des objectifs de ces ONG internationales, plusieurs questions peuvent y découler, car pour ce qui est de l'Oxfam, qui soutient la mise en oeuvre des solutions

11 Www Oxfam-Québec .net, 28 Janvier 2012

12 ONG Internationales et agences de l'ONU vues au Sud-Kivu, CICR, disponible sur le www Google.com :10 Mars 2012 à 11h 45'

13 MSF Bukavu, disponible sur Www Google.com.10 mars 2012 à 10h 45'

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durables à la pauvreté et à l'injustice, cela peut apparaître pour nous, comme un élément étrange car dans la province du sud Kivu, la pauvreté et l'injustice ont un seuil très important : dans nos villages les femmes sont violées, des morts d'hommes, des champs sont abandonnés à cause de l'insécurité qui persiste, ce qui conduit à ce que la vie soit chère à Bukavu et l'accélération de la pauvreté, aussi, nous avons des prévenus qui trainent dans les prisons au même moment que des délinquants circulent librement, dans certaines organisations, l'écart du salaire entre les chefs et leurs subalternes est à critiquer.

Pour ce qui est du CICR , dont l'une de ces interventions c'est le traitement de l'eau et l'appui en intrants au service étatique de la Regideso ,le constat montre que dans le quartier Panzi qui fait partie de la commune d'Ibanda, les habitants ont réalisé quasiment une année sans que l'eau puisse couler dans leur robinet (2011-2012) , ce n'est qu'après avoir initié une pétition pour proposer le limogeage du nouveau directeur de la Regideso que la panne a été décantée et ce la pour une partie de la population, et pourtant aujourd'hui le nombre des habitants de Bukavu est sur un ascenseur montant à cause de l'exode rural qui est souvent motivé par l'insécurité dans les villages. Il en est de même pour MSF (Première organisation médicale d'aide d'urgence au monde)14 , Elle intervient en cas d'épidémies, mais nous savons comment en certaines périodes le cholera fait rage dans la ville de Bukavu bien qu'il apparait parfois sporadiquement mais il laisse quand même des victimes.

Ces exemples des quelques ONG suscitent en nous les questions suivantes :

> Qu'est-ce qui explique l'afflux des ONG à Bukavu ?

> Quel est l'impact réel de leur afflux sur la vie sociale dans la ville de Bukavu ?

> Quels sont les défis qui restent à relever pour un progrès social à Bukavu par ces ONG ?

5. Hypothèses

14 Médecins sans frontières, Microsoft Encarta, 2009

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Selon Madeleine GRAWITZ, l'hypothèse se définit comme étant une proposition des réponses à la question posée ; elle tend à formuler une relation entre les faits15.Dans ce cas nous sommes obligé de soumettre notre raisonnement à des hypothèses que nous formulons comme suit :

· La pauvreté généralisée sur le plan social, économique et culturel ainsi que la « mauvaise gouvernance politique » expliqueraient l'afflux des ONG à Bukavu.

· L'impact de l'afflux des ONG à Bukavu sur la vie sociale peut être apprécié à deux niveaux : d'une part elles diminuent la pauvreté, le chômage, et influencent peut être la justice dans le pays, d'autre part, elles interviennent souvent non pas pour mettre fin à une anomalie mais plutôt pour alléger les effets collatéraux de celle-ci au lieu d'éradiquer ses causes.

· Une intervention objective des ONG, le contrôle par l'Etat des ONG dans l'usage de leur fonds afin d'éviter le détournement dans l'exécution de leurs objectifs et le développement d'une politique sociale seraient des défis qui restent à relever pour un progrès social par les ONG à Bukavu.

6. Méthodologie du travail

6.1. Méthode

Pour la réalisation de ce travail, nous avons jugé bon de recourir à la méthode de l'anthropologie praxéologique qui est, selon le professeur KAZADI, une méthode socio-cinématique explicative qui sert à étudier le fait social tel qu'il est façonné par le contexte vital16. Etant une méthode qui place l'homme à la tête de son étude, cette méthode nous a aidé à définir les failles qui existent entre les objectifs des ONG et la réalité sur la vie sociale à Bukavu et ensuite elle nous a permis de faire l'analyse systématique des facteurs de l'afflux des ONG à Bukavu et leur impact sur la vie sociale. C'est pourquoi dans ce travail nous allons faire l'étude des domaines d'interventions des ONG et les concilier avec la réalité sur le terrain d'une

15 M. GRAWITZ, Les méthodes en sciences sociales, Dalloz, 4ème éd, Paris, 1991, p.22

16 Prof. KAZADI KIMBU, Cours de méthodes de recherche en sciences sociales, G2 RI, UOB, 2010-2011, pp.25-26.

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manière objective. Cette méthode reconnait deux principes pour son application. Il s'agit de :

a) la définition de contradiction principale de la question soulevée par le fait de l'étude. Cette méthode nous a servi pour soulever aussi quelques contradictions qui existent entre les objectifs des ONG et leurs interventions.

b) L'analyse systématique et minutieuse des conditions de Genèse et de développement de fait social entant que fait historique. Elle nous a servi pour comprendre les circonstances historiques et les facteurs qui font engendrer l'émergence des ONG à Bukavu.

6.2 Techniques :

Pour récolter les donnés sur le terrain, nous avons recouru à certaines techniques scientifiques que voici :

- La technique documentaire : comme on peut le constater dans nos références, cette technique nous a été utile notamment par la lecture des ouvrages, des articles, des travaux de fin de cycle, des rapports annuels, des documents officiels,...

- Les échanges verbaux : Ils nous ont permis de comprendre l'impact des interventions des ONG dans la vie des bénéficiaires.

-Enquête par questionnaire : selon Quivy et Campenhoudt ,elle consiste à poser à un ensemble des répondants, le plus représentatif d'une population, une série des questions à leur situation sociale, professionnelle ou familiale, à leurs opinions, à leurs altitudes, à leurs attentes, à leurs niveaux de connaissance ou de conscience d'un événement ou d'un problème, ou encore sur tout autre point qui intéresse le chercheur17. Nous l'avons choisi car elle nous a permis de recueillir les données sur le terrain où les enquêtés qui sont les intervenants au sein des ONG, les observateurs sociaux et en fin les bénéficiaires des interventions des ONG à Bukavu nous ont répondu et nous ont permis de découvrir la manière dont ils analysent les interventions des ONG dans les trois communes de la ville.

Ces enquêtés nous répondaient, à notre tour nous notions leur réponses sur nos

17 KAGANDA MULUMEODERHWA, Cours d'Initiation à la recherche scientifique, G1 RI, UOB, 2009-2010, pp35- 36.

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fiches d'enquête. Notre échantillon était de 100 enquêtés, dont 50 dans la commune d'Ibanda et 50 dans la commune de Kadutu et celle de Bagira.

7. Difficultés Rencontrées

Dans la réalisation de ce travail nous nous sommes heurtés à difficultés suivantes :

· Pendant la recherche sur le terrain, la plupart des ONG apparaissaient réticentes à nous accueillir et pour celles qui nous ont accueilli, elles n'ont pas suffisamment apporté des réponses à nos questions, il nous a fallu coopérer avec certains responsables pour accéder à des informations.

· Pour la documentation, l'université ne dispose pas une bibliothèque qui pouvait nous assurer une documentation exhaustive, il nous a fallu recourir à des bibliothèques en dehors de l'université.

8. Subdivision du Travail :

Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail est subdivisé en trois chapitres. Le chapitre premier porte sur la présentation du milieu d'étude,

le deuxième sur les considérations théoriques sur les ONG et le troisième sur les facteurs explicatifs de l'afflux des ONG et leur impact sur la vie sociale à Bukavu.

Olivier MUSHAGALUSA M. : « l'afflux des ONG à BUKAVU et leur impact sur la vie sociale

dans la ville de Bukavu » Olimushagam@yahoo.fr/+243994309872 ou +2438531672 Chapitre premier : LA PRESENTATION DE LA VILLE DE BUKAVU

SECTION I : HISTORIQUE DE LA VILLE DE BUKAVU

Etymologiquement Bukavu vient du mot shi "bwankafu" qui signifie "le lieu des vaches". L'histoire de la ville de Bukavu remonte de l'an 1900 lors de la construction des postes de Nyalukemba et de la botte par le lieutenant VAN DE GHINSTE qui entama la construction de la route Uvira-Bukavu de 160 km2 et celle de Bukavu-kabare en 1924, l'époque où les blancs étaient nombreux au Kivu. Pendant ce temps, certains fonctionnaires avaient revendiqué le transport du chef lieu du district de "Rutchuru" à uvira mais suite aux démarches de VAN DE GHINSTE, le chef lieu sera institué à Bukavu, sous l'autorisation du commissaire général de la province orientale, Mr MOELLER, dont l'inauguration de la ville avait eu lieu le 1e Juillet 1926.

Ainsi en mémoire de Paul COSTERMANS, un inspecteur d'Etat qui avait vivement défendu la frontière de l'Est pendant la guerre qui opposait les belges aux allemands. L'ordonnance du gouvernement général changera le nom de la ville de "Bukavu " en "costermansville". Mais en 1960 après le départ des colons blancs la ville reprit son nom de Bukavu et cela jusqu'aujourd'hui.18

SECTION II : SITUATION GEOGRAPHIQUE ET DEMOGRAPHIQUE DE LA VILLE
DE BUKAVU

La ville de Bukavu a une superficie de 60,10 km2.de 1958 à 1970, la population de cette ville a connu une croissance considérable sur une superficie réduite. Ce processus qui continue jusqu'à présent a conduit à une densité élevée tenant compte de leur origine, on observe que les habitants de la ville de Bukavu en majorité sont des ressortissants des territoires environnants (Kabare,Ngweshe, Idjwi, Kalehe, Mwenga). La croissance démographique de la ville de Bukavu est estimée de la manière suivante :

o En 1977 :#177; 147.000 habitants o En 1999 : #177; 220.908 Habitants o En 2003: #177; 415.000 Habitants

18 M.CHAMBA et alii "Atlas de la ville de Bukavu" Bukavu CERUKI, 1981, P.11

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o En 2007: #177; 553.871 Habitants o En 2008: #177; 619.916 Habitants o Et en décembre 2010: #177; 668.033 Habitants.

Le mouvement migratoire vers la ville engendre toute sorte des problèmes sociaux notamment : le chômage, la sécurité, le logement, la construction anarchique, la destruction des sites réservés aux loisirs et aux espaces vertes. La structure de la population de Bukavu est une réalité qu'on ne peut pas appréhender avec précision ou exactitude, cela à cause de la défaillance des

services administratifs habilités à suivre quotidiennement la mobilité de la population, il faut donc retenir ici qu'après le dernier recensement de 1999 accompagné de l'absence de l'autorité politico-administrative, aucun recensement ou contrôle du mouvement de la population n'a eu lieu.19

Les tribus de shi sont majoritaires suivi de celle de rega, l'autre partie de la population qui est majoritaire émane des autres provinces au pays pour des raisons différentes telles que l'exercice des activités commerciales, la recherche des emplois et les études,...

La ville de Bukavu est entièrement incluse dans le bassin hydrographique du lac Kivu. A une altitude de 1612 m, elle est la ville la plus élevée du Congo.

Le point le plus élevé de cette altitude est le sommet de la colline "chomuthini" haut de 2,191km. En tenant compte de l'espace occupé par la configuration urbaine, sa commune, le point le plus culminent se trouve à Cimpunda. Selon les communes, on identifie les classements des pentes suivantes :

A. Commune d'Ibanda

Elle est résidentielle à pentes douces d'un bas plateau avec une pente de l'ordre de 4% et quelques paliers correspondants aux stades basaltiques les plus résistantes comme :

> Le palier de l'EDAP à 1600 m,

> Le palier de poste et de cathédrale à 1550m,

19 P.KAMARAGI et R. SEBUYANGE, « La localisation des maisons d'habitation et ses retombées sur le plan social de Bukavu », dans UJUVI, N0 16, Bunia, I.S.P., 2005, P.39.

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> Le palier de l'Athénée à 1500m dominant directement de lac, le quartier industriel de Kawa est à moins de 1550 m d'altitude. Il reste le quartier soumis aux inondations.

B.Commune de Bagira

Elle est construite sur un plateau en tanières vers le Nord-est descendant de 1700m à Bagira, haut jusqu'à 1500m suivant une pente générale de 6%. Avec les versants du plateau de 30 à 40%.

C. Commune de Kadutu

Cette commune occupe un site particulier, elle comprend : Kadutu cité ONL, cité planifiée à l'époque coloniale sur plus grand glissement du terrain avec une pente générale de 16%. Kadutu extension, quartier Funu au pied d'une pente de 1000 ou le bloc basaltique se détache encore très fréquemment surtout les jours de pluie et provoque des éboulements. Quand il ya des épisodes pluvieux importants ils provoquent des chutes des blocs des grandes dimensions qui menacent l'avenue de Funu.

Pour ce qui est du climat, Bukavu est une ville tropicale de haute altitude et de montagnes où l'on rencontre deux saisons : la saison de pluies qui va de mi-juin pour se terminer en septembre, la ville de Bukavu avec son climat d'altitude a une température annuelle moyenne qui oscille de 20 à 24,90C.20

SECTON III : ASPECT SOCIO-CULTUREL DE LA VILLE DE BUKAVU

I.1 ECONOMIE

A. Activités industrielles

Comme la plupart des villes, les activités économiques proviennent des industries, mais à Bukavu les activités commerciales et les secteurs primaires c'està-dire l'agriculture et l'exploitation du sous-sol y sont de moindres importances si pas inexistantes. C'est pourquoi dans la ville de Bukavu nous avons quelques industries notamment : la Brasserie limonadière et malterie (BRALIMA), qui fabrique

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la bière Primus et les boissons sucrées ou gazeuses. Il ya la PHARMAKINA qui produit la quinine. A cote de ses deux grandes industries, on trouve des petites et moyennes boulangeries comme Alpha, Idéal, BDOM, super pain, pain royal,...

B.les activités commerciales

Les activités commerciales sont motivées par les entreprises de Bukavu qui en majorité sont alimentaires qui fournissent des denrées alimentaires à la population et d'autres fournissent des matelas,... En titre d'exemple nous avons : les sociétés COTECHA, DATCO, La bonté, MUGOTE, GINKI,...le transport comporte trois aspects :

· Le transport lacustre sur le lac Kivu est pratiqué par des bateaux de la SNCC, mais aussi de bateau privé vers GOMA et vice versa ;

· Le transport routier en mauvais état, la route la plus importante est celle qui quitte Bukavu pour Uvira, elle est une route nationale mais malheureusement les voyageurs préfèrent passer par la route du Rwanda qui est bien aménagée

· Le transport aérien pratiqué grâce à l'aéroport de Kavumu qui se trouve dans le territoire de Kabare à 30 km de la ville de Bukavu. Il est exploité par les compagnies telles que : bravo Air Congo, TMK, CONGOCOM, AGREFRECO,...

D. Les activités agricoles

Les activités agricoles dans la ville de Bukavu présentent un caractère informel. À Bukavu l'agriculture est pratiquée à faible intensité et cela dans les quartiers périphériques. Seules les cultures vivrières y sont pratiquées telles que les légumes, les légumineuses, et les céréales (maïs) et cela d'une façon traditionnelle et informelle. Nous devons signaler aussi la pratique de l'élevage du petit bétail comme les chèvres, les vaches, les moutons, les porcs, la volaille,... et cela pour une consommation locale et familiale, à côte de l'agriculture et de l'élevage nous avons également la pêche sur le lac Kivu.

I.2 LA CULTURE

A. Education

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En rapport avec le système éducatif congolais, Bukavu compte de nombreuses écoles primaires qui accueillent les élèves âgés de 6 à 12 ans. L'éducation primaire dure 6 ans, elle est sanctionnée par un certificat d'études primaires. La gratuite de l'école primaire fait encore aujourd'hui l'objet d'un casse tête, car l'Etat congolais ne parvient pas à la rendre effective. Les élèves sont obligés de passer des contrôles réguliers pendant l'année scolaire. Ceux qui échouent se voient obliger de reprendre l'année. Après l'école primaire, vient l'école secondaire comportant le cycle d'orientation et les humanités. Les élèves sont admis dans un cycle d'orientation de 2 ans après leur certificat. Celui-ci est un tronc commun permettant d'approfondir la formation primaire, mais aussi qui ouvre à des choix pour une option précise aux humanités.

La ville de Bukavu compte plusieurs écoles maternelles, primaires, secondaires et un certain nombre d'établissements d'enseignement supérieur et universitaire. Parmi les principaux établissements qui organisent à grande échelle l'enseignement tant primaire que secondaire, les plus importants sont :

> ECC : Ecole conventionnée catholique dont 40 écoles maternelles, 49 écoles Primaires et 34 écoles secondaires,

> ECP : Ecole conventionnée protestante qui compte 1297 écoles dans toute la république,

> ECA : Ecole conventionnée anglicane,

> ECK : Ecole conventionnée Kimbanguiste compte 19 dans la province, > EO : Ecole Officielle,

> Ecole musulmane avec 3 écoles secondaires et primaires ;

Nous profitons cette occasion pour présenter quelques écoles les plus connues à Bukavu : le collège alfajiri (ex-Collège Notre-Dame de la Victoire), le lycée Wima (ex-Pensionnat Albert 1er), le Collège Kitumaini, l'institut Namango,

l'Institut Bwindi, l'École Polytechnique ou Institut Technique Fundi Maendeleo (ITFM), l'École d'Application Pédagogique (EDAP) de l'institut supérieur pédagogique (ISP),

A part ces établissements primaires et secondaires, la ville de Bukavu compte un nombre important des institutions d'enseignement supérieur et universitaire dont voici les plus saillantes :


· Université Officielle de Bukavu : UOB ;

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· Université Evangélique en Afrique : UEA ;

· Université Catholique de Bukavu : UCB ;

· Université Simon Kimbagu : USK ;

· Université Libre de Grand Lac : ULPGL ;

· L'institut supérieur pédagogique : ISP-Bukavu ;

· L'institut supérieur des techniques Médicales : ISTM- Bukavu ;

· L'institut supérieur de développement rural : ISDR-Bukavu et d'autres institutions privées.

B .RELIGION

Comme dans toutes les villes du monde, on trouve les adeptes et diverses religions à Bukavu dont la plus importante est la religion catholique, nous avons aussi les chrétiens protestants, les kimbanguistes, les musulmans, les témoins de Jéhovah,... on trouve les paroisses catholiques dans toutes les communes, nous avons 9 paroisses dont 3 dans la commune d'ibanda, 2 dans la commune de Kadutu, et 4 dans la commune d'ibanda. Chez les catholiques l'église la plus influente est la cathédrale notre dame da la paix de Bukavu dirigée par l'archevêque François MAROYI et chez les protestants c'est l'église de la 8e CEPAC Philadelphie avec à la tête le pasteur BUJIRIRI, toutes les deux sont situées dans le centre ville.

C.LES LOISIRS

A Bukavu on développe certaines activités pour répondre aux loisirs, c'est notamment :

> Le sport : bien qu'il n'y ait pas un meilleur stade de football, or le football est parmi le sport les plus importants développés dans la ville, les équipes les plus renommées sont Bukavu Dawa et Muungano, à ceci nous pouvons ajouter le basket-ball, le volley-ball, le karaté, les jeux comme le Biard, le dame,...

> La boisson : aujourd'hui la ville de Bukavu connaît un afflux des bars qui vendent des boissons alcoolisées et pourtant la consommation de ces dernières doit être réglementée par l'Etat, certains en consomment même le jour qui n'est pas le week-end et pendant des heures du travail.

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> La télévision, la radio et l'internet : à Bukavu dans quelques ménages où nous avons la télévision, on peut capter sur le plan local les chaines comme RTNC Bukavu, Vision Shala, RTVGL (radio télévision du grand lac), Canal Congo Futur, RTNK (radio télévision ngoma ya kivu) ..., les jeunes suivent les films, les séries souvent américaines, infos internationaux et nationaux,

sur des chaines étrangères, ce qui n'ont pas des télévisions suivent les informations à partir de leurs postes de radio, la plus importante est la radio communautaire Maendeleo.

Avec la mondialisation Bukavu connaît quelques cybers dans le centre ville bien que le prix de la navigation reste encore critique, les étudiants, les élèves et d'autres chercheurs y font leurs recherches ainsi que leurs communications.

I.3 LA SANTE

A Bukavu les soins médicaux sont assurés par des institutions sanitaires dont les plus influentes sont : l'hôpital général provincial de Bukavu géré par l'église catholique et L'hôpital général de référence de Panzi de l'église 8e CEPAC et qui est le partenaire de l'UEA pour sa faculté de médicine et des nombreuses ONG dont certaines interviennent contre les violences sexuelles, nous avons aussi d'autres institutions sanitaires comme le clique médical de l'Etat congolais géré par l'UOB pour sa faculté de médicine et de pharmacie.

SECTION IV: ASPECT POLITICO-ADMNISTRATIF

La ville de Bukavu est une entité administrative décentralisée dotée de la personnalité juridique, sa superficie est 60 Km2.

Elle est placée sous la responsabilité du maire de la ville qui jusqu'en décembre 2006, était assisté par deux maires adjoints dont l'un était chargé de l'économie et des finances et l'autre des questions administratives. Mais depuis la mise en place des institutions démocratiques de la troisième république, le maire de la ville est désormais assisté par un seul adjoint et pour la bonne marche des communes nous

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avons des bourgmestres qui assurent leur gestion sous le contrôle hiérarchique du maire de la ville. Ce dernier travaille à son tour sous l'autorité hiérarchique du gouverneur de la province. Soulignons également qu'après l'avènement de la démocratie prônée par la troisième république, le maire de la ville et les bourgmestres qui étaient nommés par le président de république sont désormais élus, la loi électorale stipule que dans les communes, il doit y avoir des conseillers municipaux qui sont élus au suffrage universel dans chaque commune (article190 et 191), les bourgmestres et leurs adjoints sont élus dans les communes par les conseillers municipaux21.

Voici la liste des principaux maires qui ont dirigé la ville de Bukavu22 :

· Denis Maganga Igomokelo 1961-1964

· François Matabaro 1964-1967

· Daniel Birimwiragi 1967-1968

· Floribert Sukadi Bulayi 1968-1970

· Grégoire Sedei Sekimonyo 1970-1971

· Gilbert Kibibi wa Lukinda Umo 1971-1974

· Mosha Kayembe Dibwa 1974

· André Lokomba Kumuadeboni 1974-1979

· M'lemvo wa Maduda Yeka 1979-1981

· André Lokomba Kumuadeboni 1981-1982

· Me Nyaloka zizi Mata-Ebongo 1982-1984

· Ndala wa Ndala 1984-1986

· Shango Okitedinga Lumbahe 1986-1988

· Shemisi Betitwa 1988-1991

· Migale mwene Malibu 1991-1996

· Thaddée Mutware Binyonyo 1996-2000

· Roger Safari

· Adolphe Cirimwami

· Mathieu Ruguye

· Prospère Mushobekwa

21 Loi électorale de la RDC N0 06 /006 du 9 mars 2006

22 Histoire de la ville de Bukavu, www Google.com, 2012

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· Mme Nzita Kavungirwa Kayange

· Guillaume Bonga Laisi

· Philemon Lotombo Yogolelo

Chapitre deuxième: CONSIDERATIONS GENERALES ET THEORIQUES SUR
LES ONG

Dans ce chapitre nous allons essayer d'apporter une explication rudimentaire aux concepts fondamentaux de ce sujet dans la première section et faire une

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approche théorique sur les ONG dans la deuxième section et en suite dans la troisième section faire une brève approche historique sur certaines ONG qui interviennent à Bukavu.

Section I : Définition des Concepts

I.1 ONG : Organisations Non Gouvernementales

Pour A.ETZIONI, une ONG est aussi une association apolitique sans but lucratif, qui a pour mission d'oeuvrer avec la population pour réaliser le bien-être de celle ci23 Nous tenons à signaler que ce concept sera profondément expliqué dans la deuxième section destinée à la notion des ONG.

I.2. VIE SOCIALE :

Nous reconnaissons d'abord que la vie est l'ensemble des actes de l'être vivant depuis la naissance jusqu'à la mort24.

Quant à la « vie sociale » elle est définie comme le fait pour un individu d'entretenir toute sorte de liens, de relation avec des personnes extérieures...il s'agit des relations avec des collègues, avec des amis, avec les activités, c'est pourquoi elle est considérée encore comme l'ensemble des relations que la vie en société nous amène à avoir avec les autres. Elles peuvent être obligatoires : boulot, courses, démarches administratives diverses, médecin... ou souhaitées: voir sa famille, commerce, ses amis, avoir des activités associatives, sportives etc.

On peut parfaitement ne pas travailler et avoir néanmoins une vie sociale ! Une mère de famille au foyer a autant une vie sociale qu'une femme qui travaille à l'extérieur. La personne qui a une activité à domicile (commerce) a tout à fait une vie sociale aussi de part son activité et bien sûr dans la mesure où elle sort comme tout le monde pour faire ses courses etc. et qu'évidement elle voit aussi sa famille et ses amis.

23 A. ETZIONI, Les organisations modernes, Paris, Duculot, 1970, p.8.

24 La rousse classique, rue d'Arcueil, Montrouge, paris, 1957, p.887.

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En résumé nous avons tous une "vie sociale" (sauf cas limité et pathologique) En conclusion, c'est avoir des échanges avec la société 25

I.3.Afflux :

Pour le dictionnaire Larousse, C'est un Mouvement d'un fluide vers un point. Arrivée à un même lieu d'un grand nombre des personnes26.

Une arrivée massive à un même point27.

I .4.Impact :

Étymologiquement, le substantif vient du latin "Impengere =se heurter" c'est le Fait pour un corps, un projectile, de venir frapper un autre .Effet produit par quelque chose : influence qui en résulte. Ou encore Collision de deux ou plusieurs corps.28

Section II : LES NOTIONS DES ONG (organisations non gouvernementales)

II.1.Définition

Pour Le professeur KIMPIANGA MAHANIAH, une organisation non gouvernementale est une organisation volontaire de développement (OVD), une association sans but lucratif avec une structuration à terme confirmée par un acte juridique et de fait dont l'objectif est de se mettre au service de la collectivité comme interface sociale dans le but de lui assurer un appui financier, matériel, technique et moral visant son épanouissement.29

D'après le code de conduite des ONGD, une ONG est une association des personnes qui vise l'amélioration durable participative et consciente des conditions de vie de la population et dont la création ne résulte pas de la décision d'une institution étatique30.

25 Yahoo, Quelle est votre définition de ce que l'on appelle « Vie sociale » ? Questions/ réponses, article consulté à partir du www.google.com le 11 Septembre 2012.

26 La rousse 2009, Op. Cit P.19

25 Dictionnaire Encarta

28 La rousse classique, op cit

29 KIMPIANGA MAHANIAH, cité par Guy MPEMBELE KISOKA, in Le régime juridique des ONGD en RDC, Ed. Epiphanie, collection vivre aujourd'hui, 1998, p.7.

30 CNONGD, Code de conduite des ONGD, du Burundi, Rwanda et Zaïre, Kinshasa, 1995, p.4.

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En nous référant à ces études nous pouvons dégager une définition de notre part : une ONG est un organisme créé par des particuliers sans dépendance du pouvoir politique pour apporter des solutions aux anomalies qui persistent au sien de la société.

Nous ne pouvons pas passer sous silence la différence qui existe entre les ONG et les O.I, d'une manière rudimentaire, les organisations internationales sont des organismes créés par les Etats. En titre d'exemple nous avons l'ONU tandis que les organisations non gouvernementales sont des organismes qui sont créés par les particuliers c.à.d. les individus, en titre d'exemple nous pouvons citer l'IRC, CICR, AFEM, caucus des femmes, VDAY...

A cette occasion nous devons signaler également la différence qui existe entre les ONG internationales et les ONG nationales, ces dernières sont des organisations qui interviennent seulement dans leurs pays sans dépasser leur frontières : à BUKAVU par exemple nous avons : UWAKI: Umoja wa wanawake wakulima wa Kivu, C.A.B: Comité Anti-Bwaki, C.D.C. : Comité pour le Développement Communautaire , B.D.D: Bureau Diocésain pour le Développement, ADI-KIVU : Association pour le Développement Intégré. Et en fin les ONG internationales sont des organismes qui interviennent dans le monde ou encore dans plusieurs pays (CICR, OXFAM, Médecins Sans Frontières,...).

II.2. Historique du Mouvement des ONG en RDC

La création des ONG en RDC entre dans la logique des stratégies nées de l'échec de plusieurs plans de développement conçus par les organisations des Nations - Unies (PNUD, FAO, UNESCO...) et par des gouvernements dans le pays en développement sans impliquer les populations concernées. C'est pour cette raison que se sont développées d'autres structures qui tentent de recentrer le travail autour de la participation des populations à l'analyse de leurs besoins réels en vue de rechercher avec elles des solutions appropriées. Ces types d'associations sont nés lors de la décolonisation et surtout pendant la première décennie du développement (1960-1970). Le phénomène ONG n'est pas nouveau au Congo.

A l'époque coloniale, les églises missionnaires Catholiques et Protestantes se sont occupées du développement de la population et ont posé des actions caritatives en

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faveur des plus démunis. On a assisté à la création d'écoles, des hôpitaux, des centres de santé, de foyers sociaux etc.

Les décrets - lois de 24 mars 1956 sur les coopératives et du 27 novembre 1959 sur les associations sans but lucratif, ont régie les associations en ce temps. Certaines ONG datent des années 30. On cite les cas du Fonds social du Kivu (FSKI) en 1931, l'armée du Salut en 1934 et le Centre Scientifique et Médical de l'Université Libre de Bruxelles (CEMUBAC) en 1938. Avec l'indépendance, certaines structures tant confessionnelles qu'indépendantes ont été créées. Ce sont les ONG laïques. L'ordonnance -loi du 18 septembre 1965 régissait les ASBL dont font partie les ONG. « Dans les années 80, on a assisté au développement du mouvement ONG avec la prolifération des programmes ou des projets de développement dans différents domaines de la vie : production, commercialisation, agriculture, élevage, routes de desserte agricole, infrastructure (écoles, dispensaires, communication...) éducation, santé, vulgarisation des technologies appropriées, hydraulique rurale, environnement, reboisement, conscientisation, animation rurale, artisanat, etc.

Les ONG laïques sont près de 8% des 1322 ONG identifiées par le CNONGD et l'UNICEF en 1996. Dès cette époque, ces organisations dont la finalité est de travailler pour l'auto promotion des communautés de base souhaitaient se définir par l'appellation « ONG ». Une grande recrudescence des ONG est observée après le 24 Avril 1990, date du déclenchement du processus de démocratisation avec tous ses corollaires relatifs à l'exercice des libertés individuelles et collectives, dont la liberté d'association reconnue par le droit positif congolais. On ne compte que 65,5% des ONG qui ont été créées entre 1990 et 1996, dont 19% en 199531

Nous remarquons que cette connotation qu'avaient les ONG a changé aujourd'hui avec l'intervention sociale des particuliers plus profonde, nous constatons que ces intervenants sociaux sont motivés à intervenir dans plusieurs domaines dans les pays du tiers monde à cause de la défaillance sociale de l'Etat, les dirigeants de ces pays sont incapables de maitriser la situation sociale de leur population.

II.3 Objectifs des ONG

31 YAMBA YAMBA SHUKU.R., Le régime juridique des ONG en RDC, Ed Epiphanie, Collection vivre aujourd'hui, Kinshasa, 1998, p.12.

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Les ONG entant qu'association sans but lucratif visent à travers leurs activités à amener les communautés locales à prendre conscience de leurs problèmes à les identifier et à exprimer leur volonté d'y apporter une solution pour une transformation souhaitée.

Ainsi les ONG visent à appuyer à la dynamique communautaire dans la vie quotidienne des populations et des activités de résistances aux crises ; cet appui suppose l'amélioration et la mobilisation des initiatives de la base, la création d'un dispositif d'appui à la dynamique communautaire, la création de condition d'une croissance équitable et d'un développement humain durable. Il est question de la vision de développement pour l'autopromotion, intégrée, participée et auto -gérée.32

Section III : HISTORIQUE SUCCINCT DES CERTAINES ONG

Dans cette section nous allons essayer de donner une histoire synthétique pour certaines ONG qui interviennent à Bukavu, par le fait qu'il est impossible pour nous de donner une histoire globale de toutes les organisations.

III .1.OXFAM-QUEBEC : ONG Internationale

C'est en 1942 que commence la longue histoire d'Oxfam. Un groupe d'universitaires s'organise pour venir en aide aux victimes civiles de la Seconde Guerre Mondiale en Grèce. Le « Oxford Committee for Famine

Relief» est né ! Lorsque la Seconde Guerre Mondiale prend fin, le comité ne met pas fin à ses actions. Au contraire, il poursuit son oeuvre et il élargit son mandat : soulager les souffrances résultant de guerres ou de crises humanitaires dans le monde et appuyer les plus démunis des pays pauvres dans leurs efforts de survie et de développement. Alors que l'Occident tourne son attention vers le Tiers-Monde, la famille Oxfam s'agrandit et Oxfam Canada voit le jour en 1963. Dans Les années 70, Pendant que de nombreuses crises frappent le globe (famine au Biafra, guerre du Vietnam, tsunami au Bangladesh, etc.), la famille Oxfam s'étend de l'Australie aux États-Unis en passant par Hong Kong. Au pays, Oxfam-Québec, une section régionale d'Oxfam Canada, a son bureau permanent depuis 1968. Avec comme

32 C.MPEMBELE KASOKA, les ONG et la lutte contre la pauvreté dans la ville de Kinshasa. Cas du bureau diocésain des oeuvres médicales (BDOM), Mémoire, SPA, UNIKIN ,2003-2004.

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mandat : intéresser la population francophone à la situation des pays pauvres. En 1973, Oxfam-Québec acquiert son indépendance. Portée par la popularité d'Yvon Deschamps, Oxfam-Québec devient une organisation chère aux Québécoises et Québécois.

En 1983, Oxfam-Québec est présent dans 27 pays et il soutient 61 projets. Les années 80 sont marquées par la famine en Afrique. En effet, la population du Québec participe massivement à l'opération « Biscuits de la survie » organisée en collaboration avec l'Assistance médicale internationale (AMI). Cette opération vient en aide aux Éthiopiens qui sont victimes de la famine. Dans Les années 90, OxfamQuébec, soucieuse de la situation de l'eau à l'échelle mondiale, organise le Forum international de Montréal « SOS, l'eau c'est la vie ». La Charte de Montréal sur l'eau en est le résultat. En 1991, Oxfam-Québec est secouée par une crise interne. Un plan de redressement est mis en place et un protocole d'association entre OxfamQuébec et l'Organisation canadienne de solidarité pour le développement est signée en 1992. Parce que son objectif est de combattre la pauvreté et l'injustice dans le monde, quoi de plus naturel que d'unir sa force pour y arriver. En août 1995, les huit Oxfam membres fondateurs se réunissent pour former Oxfam International. La grande famille continue de croître et de nouveaux pays se joignent à la famille Oxfam. Devant le phénomène grandissant de la mondialisation et ses effets dévastateurs sur les économies des pays en développement, Oxfam-Québec crée sa filiale Commerce équitable Oxfam-Québec (CEOQ) en 1996. En plus de commercialiser des produits équitables au Québec, le CEOQ a pour mission de promouvoir la consommation responsable et la solidarité avec les communautés et les petits producteurs du Sud. En juin 2000, le CLUB 2/3, organisme de coopération internationale reconnu pour son expertise et ses interventions auprès des jeunes, amorce un rapprochement institutionnel et devient une société affiliée à OxfamQuébec. Avec l'intégration de cette division jeunesse, l'organisme crée un modèle de mobilisation intergénérationnelle, le cycle de vie, pour lutter de manière dynamique contre la pauvreté et l'injustice dans le monde, en faisant une place de choix aux jeunes acteurs de changements.33

33 Www.Oxfam-Québec.net, Notre Histoire, Op .cit

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II .2.AFEM (Association des Femmes des Médias) : ONG locale

L'Association des Femmes des Médias du Sud Kivu (AFEM-SK en sigle) est une ASBL de droit congolais créée le 10 août 2003 et dont les membres sont des femmes actives dans les médias et maisons de presse du Sud Kivu (fin 2008 : 35 membres en règle de cotisation).

L'AFEM/SK est spécialisée dans la production des émissions radiodiffusées en milieux tant urbains que ruraux avec comme base les femmes des radio-clubs et les acteurs sociaux locaux. Elle réalise également des reportages sur le terrain et répercutent les informations aux radios locales.

Elle entretient un partenariat avec les autres organes de presse pour la diffusion des magazines et reportages réalisés.34

II.3.RADIO MAENDELEO: 13 ONG locales à la base

Dans ce travail nous ne pouvons pas passer sous silence l'historique de cette radio car il évoque un nombre important des ONG locales.

C'était au Sud Kivu où 1 3 ONGD(SIKASH, UWAKI, C.A.B, C.D.C., B.D.D., ADIKIVU, ASOP, COOCEC, SOCOODEFI, CREDESE/BAHA'I, ASSOCIATION ELIMU, ISDR l, CRONGD ) de la Province ont exprimé le besoin de trouver un cadre, un moyen de communiquer leur expériences. Après de nombreuses concertations, elles ont abouti à créer un outil de communication dénommé Radio Maendeleo = Radio de développement dénommée Radio Rurale du Sud-Kivu, le 1e mai 1993, les 13 ONGD signent les statuts structurées en réseau CRONGD et le 25 août 1993, la radio émet pour la première fois

Ces 13 ONGD sont toutes basées au Sud-Kivu et ont comme vocation presque toutes, l'encadrement des population dans le domaine de l'agriculture, élevage, de l'alphabétisation, de l'éducation , de l'initiation à la démocratie, les activistes des droits de l'homme, la santé, l'environnement, les adductions d'eau, la préparations des populations aux élections... et tous ces domaines d'intervention avaient créé une

34 Www. AFEM en mouvement.Htm, notre histoire, consultée le 16 février 2012.

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motivation d'avoir un cadre d'échange et de partage d'expérience, tel est notre travail en tant que Radio de développement.35

II.4.CENTRE OLAME

Le Centre OLAME, qui a son siège à Bukavu (Sud-Kivu/République Démocratique du Congo), est un des secteurs du Bureau Diocésain de Développement. Le Centre OLAME est à pied d'oeuvre dans l'Archidiocèse de Bukavu depuis 1959. Tout au long de son existence, le Centre OLAME s'est investi au profit de la femme et de la famille dans l'Archidiocèse de Bukavu.

De 1959 à 1969, le Centre OLAME crée et coordonne des foyers sociaux en vue de former la femme et la jeune fille à mieux remplir ses devoirs d'épouse, de mère et de citoyenne.

De 1970 à 1979, le Centre d'Animation Sociale et Rurale mène des actions sociales polyvalentes orientées vers les besoins concrets de la population (santé, nutrition, métiers féminins).

De 1980 à 1989, les actions sont orientées vers une véritable animation au développement: lutte contre les érosions, l'agriculture et l'élevage, appui aux métiers féminins, contribution à la promotion et à l'amélioration de l'alimentation et formation des animateurs et animatrices locaux.

Les années 90 sont orientées vers le renforcement des capacités économiques de la femme et la formation à la gestion, à la démocratie, aux droits et leadership féminin. Depuis 2000, face aux défis que le pays doit relever suite aux nombreuses guerres subies en RDC, le Centre OLAME mène des projets de lutte contre la pauvreté (microcrédits pour appuyer les activités génératrices des revenus des groupements), de prise en charge psycho-sociale des victimes de guerres et leur intégration économique, des actions de lobbying et de plaidoyer pour la paix36.

III.5 COMMITE ANTI BWAKI (CAB) : ONG locale

35 Radio Maendeleo, Salle de la rédaction, historique de la radio, 2012.

36 Histoire du centre Olame disponible sur le www.google.com consulté le 04 février 2012

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Les années 1960-1970, au Kivu, ont été marquées par des troubles d'aprèsindépendance (rébellion Muleliste, déplacement des populations, pillages et destruction des infrastructures,...) qui ont amplifié une situation sanitaire déjà alarmante et des pénuries des vivres en ville et dans les villages. Diagnostiqué à partir des années 1958-59, le Kwashiorkor - appelé à Bukavu « bwaki », dans la langue locale (le mashi) - s'est vite répandu en ville de Bukavu et dans les territoires environnants, frappant principalement les enfants et les femmes enceintes ou allaitant, avec de nombreuses pertes en vies humaines. En effet, selon une étude du CEMUBAC, plus de 70 % d'enfants de 1 à 15 ans présentaient des signes de kwashiorkor et de malnutrition autour des années 1970, dans la région du Bushi.

Des personnalités d'horizons divers (services publics, oeuvres sociales, confessions religieuses, hôpitaux, quelques organismes internationaux), soucieuses du bien-être de la population, se sont alors mobilisées au début de l'année 1965, contre cette maladie qui se présentait alors comme une véritable calamité. Elles ont créé, le 14 février 1965, l'OEuvre pour la lutte contre le Kwashiorkor au Kivu, en abrégé, COMITE ANTI-BWAKI. Le Comité Anti-Bwaki était entendu comme le cadre de sensibilisation et de mobilisation de l'opinion nationale et internationale pour venir en aide à des milliers d'enfants atteints de kwashiorkor, et comme l'outil de canalisation et de distribution des aides d'urgence, d'actions bénévoles et généreuses contre la malnutrition, en faveur de l'amélioration des conditions de vie de la population. La mission lui assignée est ainsi de « lutter contre le Kwashiorkor et la malnutrition et de promouvoir toute action en faveur de l'enfance défavorisée, pauvre et démunie ». Depuis lors, le Comité Anti-Bwaki (CAB) a évolué, tout en restant circonscrite dans sa mission de départ. Cette évolution a été dictée par les changements contextuels, mais surtout l'évolution des besoins, des causes et des réalités autour du phénomène de la malnutrition. L'organisation est passée par plusieurs étapes et à travers de nombreux défis. L'enthousiasme et les efforts des années 1965-1966 ont été interrompus par la guerre des mercenaires des années 1967-1968. Après la guerre, les quelques interventions humanitaires d'urgence ont été remplacées par des actions locales durables : des campagnes d'éducation sanitaire et nutritionnelle

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des populations, la formation des animateurs ruraux, la mise en place des services et infrastructures socio-sanitaires...37

III.6 FONDATION PANZI

Elle est créée sur base de l'initiative du Docteur MUKWENGE

MUKENGERE (Directeur de l'hôpital général de référence de panzi) qui est le président du conseil d'administration, à Bukavu le 12 juin 2008 conformément au décret-loi du 29 janvier 1999. C'est une association caritative (sans but lucratif) d'utilité publique, Apolitique, non confessionnelle et de droit congolais.

Avec son siège social dans l'avenue Mushununu, commune d'ibanda, B.P 266, Bukavu, Province du sud Kivu en républque démocratique du Congo, B.P.125 Cyangugu- Rwanda, elle est constituée pour une durée indéterminée prenant cours le 12 juin 2008 avec les objectifs suivantes :

· Promouvoir les droits de la femme,

· Soutenir et accompagner les victimes des violences sexuelles et leurs dépendants,

· Lutter contre la violence sexuelle,

· Soutenir les actions de l'hôpital de panzi...

Pour réaliser ces objectifs la fondation panzi a mis en place des différentes institutions suivantes : clinique juridique, cité de la joie, centre de formation et la maison dorcas.38

37 Histoire du comité anti bwaki : www.google.com consulté le 4 Février 2012.

38 Fondation panzi, Clinique juridique, centre d'assistance juridique, secrétariat Administratif, 2012.

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CHAP.III LES FACTEURS EXPLICATIFS DE L'AFFLUX DES ONG A BUKAVU ET
LEUR IMPACT SUR LA VIE SOCIALE

Il est utile de signaler que ce chapitre a une approche plus pratique que théorique, car il est la conséquence des enquêtes que nous avons menées dans notre aire d'étude (ville de Bukavu) à partir des trois catégories d'enquêtés, notamment : celle des intervenants au sein des ONG, des analystes sociaux et en fin celle des bénéficiaires d'interventions des ONG. Ce chapitre comprend quatre sections, la première se consacre à l'indentification des enquêtés à travers leurs caractéristiques, la seconde fait l'analyse des facteurs de l'afflux des ONG à Bukavu, la troisième se base sur l'appréciation de l'impact de l'afflux des ONG sur la vie socio-économique de la population à Bukavu et la dernière va se pencher sur les défis à relever par les ONG en vue de la réalisation du bien-être socio-économique à Bukavu.

Section première : CARACTERISTIQUES DES ENQUETES

Pour bien identifier nos enquêtés Nous présentons leurs caractéristiques sociodémographiques dans des tableaux. Il s'agit de donner leurs âges, le sexe de chacun, leurs niveaux d'étude, leur profession et leur état civil.

Tableau N01 : Répartition des enquêtés selon l'âge

N0

Tranche d'âge

Effectif

Pourcentage

1

20-24

7

7

2

25-29

7

7

3

30-34

7

7

4

35-39

13

13

5

40-44

33

33

6

45 et plus

33

33

 

Total

100

100%

 

Source : Nos enquêtes

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En interprétant ce tableau nous comprenons que 33 enquêtés soit 33% de notre échantillon sont dans la tranche d'âge de 40-44 et 33 autres sont dans la tranche d'âge de 45 et plus, c'est à dire 33%. Les deux tranches nous donnent 66 enquêtés soit 66%, cela veut expliquer que la majorité des nos enquêtés étaient des adultes. Cela relève d'une double approche, d'une part, parce que ce sont des adultes fonctionnant ou oeuvrant au sein des ONG. Cela s'explique également par la faible présence des jeunes au sien des dites ONG.

D'autre part, la plupart des enquêtés analystes sociaux sont souvent des enseignants, des chômeurs mais intellectuels, des fonctionnaires de l'Etat (qui nous renseignaient sur l'historique du mouvement des ONG à Bukavu et qui en ont fait une appréciation critique).

Nous avons également des bénéficiaires des interventions des ONG qui sont souvent des personnes adultes, en titre d'exemple, la plupart des victimes des violences sexuelles dont s'occupe l'ONG « Fondation panzi », les personnes vulnérables que la Caritas diocésaine apporte l'aide sont aussi en majorité des personnes en âge avancé surtout des femmes.

Nous comprenons toujours à partir de ce tableau que le reste des enquêtés est composé des Jeunes dont la tranche d'âge est de 20-24, 25-29 et 30-34 ans équivalent à 21 enquêtés soit 21% : ce sont notamment les quelques jeunes agents des ONG ,les jeunes touchés par la vulnérabilité, et les jeunes filles victimes des violences sexuelles.

Tableau N02 : Répartition des enquêtés selon le sexe

N0

sexe

Effectif

Pourcentage

1

Masculin

60

60%

2

Féminin

40

40%

 

Total

100

100%

 

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Interprétation :

Nous tenons à signaler que le nombre des enquêtés hommes était supérieur à celui des enquêtés femmes, car pour ce qui est des agents au sein des ONG nous n'avons interrogé que 10 enquêtées femmes contre 30 enquêtés hommes, pour les analystes sociaux 10 enquêtées femmes contre 15 enquêtés hommes et pour les bénéficiaires des interventions des ONG, nous avons eu 15 hommes contre 20 femmes : ce qui nous fait exactement 60 enquêtés hommes et 40 enquêtées femmes. Cela montre que le seuil des femmes vulnérables est plus élevé que celui des hommes car, ce sont souvent des femmes qui sont violées, qui tombent enceinte avec des grossesses indésirables et ce sont elles qui s'occupent directement de leurs enfants, et quand leurs maris n'ont pas des boulots, ce sont souvent elles qui nourrissent leurs familles par des activités informelles qui sont soutenues parfois par des ONGD de microcrédit, Et certaines ONG interviennent également pour le compte des enfants or on ne peut parler de l'enfant sans parler de la femme en titre d'exemple « la maternité sans risque » à l'hôpital général de référence de Panzi avec comme objectif de réduire la mortalité infantile.

Tableau N03 : Répartition des enquêtés selon le niveau d'étude

N0

Niveau d'étude

Effectif

Pourcentage

1

Primaire

25

25%

2

Secondaire

35

35%

3

Universitaire

40

40%

 

Total

100

100%

 

Source : Nos enquêtes Interprétation

Dans ce tableau nous comprenons qu'un nombre important des nos enquêtés est composé des universitaires dont le seuil est de 40% soit 40 enquêtés, cela est expliqué par le fait que la plupart des intervenants au sein des ONG et des

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analystes sociaux sont des intellectuels qui ont fait des études universitaires et qui travaillent pour le compte des ONG. Néanmoins on compte parmi eux des agents qui ont une posture intellectuelle du niveau secondaire. C'est parmi les bénéficiaires des actions des ONG qu'on compte des enquêtés du niveau d'étude faible.

Tableau N04 : Répartition des enquêtés selon la profession

N0

Profession

Effectif

Pourcentage

1

Agents ONG

32

32%

2

fonctionnaires

14

14%

3

enseignants

14

14%

4

Chômeurs

26

26%

5

vendeurs

14

14%

 

Total

100

100%

 

Source : Nos enquêtes Interprétation :

Il ressort de ce tableau qu'en ce qui concerne la profession des nos enquêtés, 32 enquêtés sont des agents des ONG soit 32%, Nous reconnaissons que ce seuil est celui qui est élevé par rapport aux autres car notre investigation s'est beaucoup penchée aux objectifs et aux interventions des ONG. Pour récolter d'autres informations nous avons recouru aux enseignants (des écoles et des universités) qui représentent 14% ou 14 enquêtés, c'est le même cas pour nos enquêtés fonctionnaires et vendeurs. Et en fin le seuil des enquêtés chômeurs représente 26 enquêtés soit 26%. Nous signalons qu'au cours des investigations nous avons constaté que la plupart des bénéficiaires des interventions des ONG sont des vendeuses des petites marchandises (de braises, souliers, habits de friperie,...) et des chômeurs, ils le font à partir de petit soutien qu'ils reçoivent éventuellement de ces ONG.

Tableau N05 : Répartition des nos enquêtés selon l'état civil

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N0

sexe

Effectif

Pourcentage

1

Marié(e)

60

60%

2

célibataire

33

33%

3

Divorcé(e)

7

7%

 

Total

100

100%

 

Source : Nos enquêtes Interprétation

A partir de ce tableau nous comprenons que le nombre des enquêtés mariés est supérieur à celui de enquêtés célibataires : le premier représente 60% soit 60 enquêtés mariés et le second 33% soit 33 enquêtées célibataires et en fin le seuil des enquêtés divorcés qui ne représentait que 7% soit 7 enquêtes.

Durant nos enquêtes nous avons constaté que la plupart des nos enquêtés agents au sein des ONG et analystes sociaux voir même quelques bénéficiaires des ONG sont mariés et beaucoup ont des enfants tandis que les autres sont des célibataires et parmi eux nous avons des célibataires qui ont des enfants, c'est le cas des jeunes filles violées ou qui ont eu la grossesse avant l'âge et les autres n'ont pas d'enfants mais elles sont souvent malades et qui sont prises en charge par les ONG, c'est le cas des filles qui subissent l'intervention chirurgicale du fistule à l'hôpital de panzi. Le constat amer est que certaines femmes victimes du viol sont souvent abandonnées par leurs maris et pourtant ce sont eux qui doivent les consoler. Le dernier seuil de notre tableau montre que les enquêtés divorcés étaient au nombre de 7 soit 7%.

Section II : ESSAI D'ANALYSE DES FACTEURS EXPLICATIFS DE L'AFFLUX
DES ONG A BUKAVU

La ville de Bukavu étant l'une parmi les victimes des guerres en répétition connait aujourd'hui une situation humanitaire plus au moins critique attirant en partie les ONG. C'est ce que nous allons essayer d'aborder en analysant les facteurs de cet afflux. Nos enquêtes ont relevé plusieurs facteurs explicatifs de l'afflux des ONG

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à Bukavu dont le principal c'est la question des guerres qui ont appauvri un grand nombre des personnes et enrichi certaines personnes. A ce facteur s'ajoute une mauvaise gestion du pouvoir et des ressources. Ces deux facteurs englobent les autres (précarité économique, persistances des maladies et épidémies, violation des droits de l'homme, violences sexuelles, problèmes d'éducation, problèmes sanitaires, corruption, centralisation du pouvoir, impunité...).

II.1 La pauvreté ayant été aggravée par des guerres

La pauvreté est considérée comme une situation dans laquelle se trouve une personne n'ayant pas les ressources suffisantes pour conserver un mode de vie normal ou y accéder.39

La République Démocratique du Congo s'est résolument engagée à lutter contre la pauvreté qui fragilise le peuple congolais depuis plusieurs décennies et qui place le pays parmi les plus pauvres et les plus endettés du monde.40

Les études sur la pauvreté réalisées pour la République Démocratique du Congo (RDC) sont plutôt rares, pour de différentes raisons, en particulier à cause de l'insuffisance des données Statistiques. En effet, au cours des vingt dernières années, seulement deux enquêtes nationales auprès des ménages ont été réalisées: les enquêtes de 1995 et celles de 2001, sur la situation des femmes et des enfants. Ces enquêtes sont simples, très encadrées au niveau International et dirigées en dehors de l'Institut National de la Statistique congolais (INS). Quant aux données sur la capitale Kinshasa, la dernière enquête sur les conditions de vie des ménages date de 1984. Cette année représente la date du dernier recensement de la population (UNICEF, 1995). 41 Dans ce travail, pour aborder cette question dans le contexte général de Bukavu, nous devons l'analyser par trois paramètres pour faire comprendre comment la pauvreté influence l'afflux des ONG, notamment les paramètres social, économique et culturel.

39 Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) « La pauvreté »

40 DSRP, « Monographie de la province du Sud-Kivu », Kinshasa, Mars 2005, pp.8

41 MOUMMI Ahmed « Analyse de la pauvreté en République démocratique du Congo», N° 112, African Development Bank, Tunis, 2010, pp.5 (pdf)

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a) Le paramètre social

La situation sociale de la population congolaise en générale et celle de la ville de Bukavu en particulier reste encore précaire. C'est dans cette perspective que Bukavu est également touché par le chômage qui motive certains intellectuels à élaborer des projets à caractère social et qui les soumettent aux bailleurs de fond qui sont souvent des étrangers. Ils le font non seulement pour intervenir dans le domaine en question mais également pour avoir du job.

Sur le marché du travail, la situation de chômage ou d'emploi précaire touche la très grande majorité de la population active. La part du travail informel est en constante augmentation et les salaires restent dérisoires tant dans l'informel que dans le formel. Aux termes des négociations de février 2004, un nouveau barème salarial avait fixé à 208 dollars le traitement mensuel du dernier fonctionnaire de l'État et à 2 080 dollars celui du secrétaire général de l'administration publique. Cependant, cette grille n'est toujours pas appliquée. Un huissier (le plus bas salaire) touche 826 francs congolais (environ 1.7 dollar), auxquels s'ajoute une prime mensuelle de transport de 9202 francs congolais (20 dollars).42 C'est dans ces circonstances que certains intellectuels préfèrent travailler dans les ONG, car ils estiment que là, le salaire est raisonnable par rapport à celui de la fonction publique et pour y arriver, les uns créent leurs propres ONG pour soumettre le financement aux bailleurs de fonds souvent étrangers et les autres rédigent les demandes d'emplois en les adressant aux responsables des ONG.

Dans certains pays (comme au Kenya) rares sont des personnes étrangères qui financent les interventions des projets des ONG, car le gouvernement se porte lui seul garant d'assurer le financement et le nombre de celles-ci est réduit.

A Bukavu, on constate aujourd'hui une pénurie alimentaire dans certains ménages où on mange une fois par jour, ce qui est d'après nos investigations, causée par plusieurs raisons : en principe les villages aident les villes à survivre en produisant des denrées alimentaires (haricots, maïs, manioc, légumes, fruits, la viande...) mais malheureusement au lieu d'entretenir ces villages aujourd'hui ils sont abandonnés à leur triste sort. les villageois abandonnent leurs champs à cause de l'insécurité grandissante dans leurs villages et ceux qui y restent sont souvent

42 BAfD/OCDE (2006), Perspectives économiques en Afrique

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victimes de vols, violences, massacres...c'est l'une des causes qui expliquent aujourd'hui la concentration de la population à Bukavu, il est tout à fait logique de comprendre que si les villages sont abandonnés par les villageois qui se dirigent vers les villes, cette dernière sera caractérisée par le chômage, la mauvaise alimentation, la délinquance juvénile, le vol, les maladies, l'illettrisme, etc.

Sources : Enquêtes

b) paramètre économique

L'économie du Sud Kivu est essentiellement tournée vers l'agriculture, l'élevage, le commerce et les services. L'agriculture est surtout pratiquée par des ménages agricoles pas suffisamment encadrés sur de petites étendues, avec des outils rudimentaires, des semences non améliorées et des techniques culturales obsolètes. Néanmoins, ces dernières années, on constate une augmentation sensible d'organisation paysanne grâce aux ONGD qui leur offrent des intrants sélectionnés, des crédits et un encadrement approprié. Les exploitations de type moderne sont rares. Elles sont tournées essentiellement vers la culture d'exploitation industrielle notamment le café, le thé, la canne à sucre et le quinquina. Mais la plupart ont disparu en raison notamment des pillages perpétrés par les belligérants, de l'insécurité, de la baisse des cours des produits agricoles, du vieillissement des plantations par manque d'entretien, du mauvais état des routes de desserte agricole, de l'insuffisance d'engrais, etc. L'élevage (de gros et petits bétails et de volailles) et la pêche, bien que pratiqués de façon traditionnelle, sont très prospères dans la province43.

La plupart des activités économiques à Bukavu sont informelles, car les industries et les usines sont quasiment inexistantes, la grande industrie que nous avons est la brasserie de limonadière et de malterie qui est une entreprise étrangère et pourtant les industries qui doivent être implantées par l'Etat permettent qu'il y ait l'emploi et favorisent les progrès économique dans la province. On constate que l'Etat congolais a abandonné le secteur industriel, or sans celui-ci un Etat moderne ne peut pas prétendre réduire le taux du chômage et relancer le secteur économique, car il prend une main d'oeuvre importante et assure la production dans

43 PNUD RDC, « sud Kivu : pauvreté et condition des vies des ménages », Kinshasa, Mars 2009, p.4-5

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le pays.

Les opérateurs économiques de Bukavu ne cessent de déplorer les tracasseries fiscales dont ils sont victimes, mais le constat est que ces derniers profitent la désorganisation de l'Etat pour qu'à leur tours ils puissent méprisent le bas peuple : le prix de biens et services sont fixés d'une manière arbitraire, c'est-à-dire l'Etat congolais ne contrôle pas les opérations économiques si ce n'est que pour la fiscalité qui reste le prétexte pour les opérateurs économiques afin d'expliquer leur comportement économique qui semble égocentrique (un produit acheté à Doubaï à 10$ est vendu à 50$ à Bukavu).

Sources : Enquêtes

Signalons que la taille moyenne des ménages est de 5,4 personnes, et moins d'un ménage sur cinq est dirigé par une femme, principalement parmi les ménages constitués d'une seule personne et les ménages monoparentaux.44

a) paramètre culturel

En ce qui concerne l'éducation, par le fait d'une inefficacité de l'État, le système éducatif est essentiellement financé par les parents. Le taux de scolarisation est de 52 pour cent... La scolarisation primaire a diminué à cause de l'isolement des régions, de l'incapacité croissante des parents à payer les frais scolaires, du manque d'entretien des infrastructures scolaires, du manque de manuels scolaires et de la baisse de la qualité de l'instruction. Les instituteurs perçoivent un salaire de moins de 20 dollars par mois45.

Le taux d'alphabétisation est actuellement de 68.1 pour cent. Près d'un enfant congolais sur deux ne va pas à l'école primaire, dont 30 pour cent à cause des problèmes liés aux frais scolaires. À cela s'ajoutent la mauvaise qualité de l'enseignement, les taux de redoublement très élevés et la condition difficile des enseignants46. Selon les chiffres d'Amnesty International, seulement 29 pour cent des enfants iraient jusqu'au bout de l'école primaire et 4.7 millions de jeunes enfants

44 Moummi Ahmed, op cit, p.7

45 BAfD/OCDE, 2005, p.209

46 BAfD/OCDE, 2006, p. 244-245.

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(2.5 millions de filles) ne seraient pas scolarisés47.

Nous constatons même qu'en matière du genre, les progrès vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sont très lents. Les inégalités de genre sont très importantes car les femmes n'ont pas accès aux facteurs de production ni à l'instruction.

C'est à travers ces considérations que certaines ONG sont motivées à intervenir même pour venir en aide certains parents qui n'ont pas des moyens pour scolariser leurs enfants et des orphelins en payant pour eux les frais scolaires, ils les font souvent soit en partie ou encore en totalité. En titre d'exemple, nous pouvons citer la Caritas qui finance souvent la scolarité des certains enfants au niveau du village. Nous reconnaissons également que les religions ont joué également un rôle non négligeable dans l'émergence des ONG à Bukavu. La solidarité dans les églises a amené à certains gens à créer les ONG pour venir en aide les démunis en le procurant des microcrédits, des aides alimentaires, des infrastructures... chez les catholiques, les différents diocésains disposent des ONG surtout à caractère social. C'est le cas du centre Olame qui organise des séances d'alphabétisation à travers des localités et les villages respectifs des apprenants et qui identifie des équipes sportives des jeunes filles et garçons intéressés aux activités sportives.

Dans les différentes localités. Ainsi, en 2009 vingt-quatre équipés ont été identifiées, dont 6 équipés féminines et dix-huit équipés masculines. Au cours du mois d'octobre 2009, un tournoi sportif a commencé et est allé jusqu'en décembre 2009. Dans le cadre de sensibilisation des jeunes aux activités de microcrédit48. Nous comprenons même que les ONG interviennent aussi dans le sport. Un aspect qui encadre plus les jeunes, or le jeune à Bukavu a également besoin du loisir dont il jouit avec une précarité.

II.2 La mauvaise gestion du pouvoir et des ressources

Tout d'abord il nous est impératif de définir le terme « gouvernance », signalons que c'est une notion parfois controversée, car définie et entendue de manière diverse et parfois contradictoire. Cependant, malgré la multiplicité des usages du mot, il semble recouvrir des thèmes proches du « bien gouverner ». Chez la plupart

47 BAfD/OCDE, 2007, p.242

48 Centre olame , Rapport annuel d'activités 1er janvier au 31 décembre 2009 ,1959-2009 : année du cinquantenaire du centre olame), p.25

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de ceux qui, dans le secteur public ou privé, emploient ce mot, il désigne avant tout un mouvement de « décentrement » de la réflexion, de la prise de décision, et de l'évaluation, avec une multiplication des lieux et acteurs impliqués dans la décision ou la Co-construction d'un projet.

Il renvoie à la mise en place de nouveaux modes de pilotage ou de régulation plus souples et éthiques, fondés sur un partenariat ouvert et éclairé entre différents acteurs et parties prenantes, tant aux échelles locales49. En RDC la gestion du pouvoir et des ressources est trop critiquable. Un certain nombre des ONG interviennent d'une manière subjective (c'est le cas de certaines ONG dont leurs objectifs et leurs programmes ne sont pas proportionnels à leurs interventions sur le terrain) à Bukavu sans qu'elles soient contrôlées par l'Etat congolais puisque si celuici pouvait contrôler celles-ci, on pouvait observer une intervention objective sur le terrain, une intervention où les objectifs des ONG auront à répondre à leurs interventions sur terrain. Cette anomalie de l'Etat facilite aussi la création des ONG à n'importe quel niveau et dans n'importe quel domaine par certains congolais qui sont à la recherche de l'emploi car ils sont victimes du chômage.

Sources : Nos enquêtes

C'est dans ce contexte que nous allons analyser la gestion du pouvoir en RDC en générale et en particulier au Sud-Kivu, En focalisant l'attention sur les manifestations de cette mauvaise gestion du pouvoir et des ressources, à savoir l'insécurité, le chômage, les inégalités sociales, l'impunité, l'absence des infrastructures, la corruption,...

a) Persistance de l'insécurité

Aujourd'hui, beaucoup d'observateurs pensent que les intérêts de la RDC et le bien-être du peuple congolais ne sont pas au centre de préoccupations des gouvernants.

On ne le dira jamais assez. Les assassinats (corps sans vie), les vols, les viols et la vengeance populaire deviennent au fil des jours la devise quotidienne des habitants de Bukavu et les périphéries.

Chaque habitant attribue la situation à ce que son imagination lui dicte : prolifération et circulation désordonnée des armes de guerre, règlements de comptes ou encore

49 Leach Robert, Percy-Smith Janie ; Local governance in britain, Ed : Lavoisier, Mai 2001,P. 256

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balkanisation du Congo, les thèses sont nombreuses.

Des marches pacifiques initiées par la société civile se sont déroulées dans la ville de Bukavu, avec comme objectif de dénoncer à haute voix la banalisation de la vie humaine et interpeller les dirigeants pour l'application du principe de la tolérance zéro pour tout acte tendant à nuire aux droits humains. Sur le calicot principal que transportaient les manifestants on pouvait lire : « la société civile du Sud Kivu demande au chef de l'Etat une sécurité permanente à la population. »50.

La province du Sud- Kivu est la porte d'entrée de différentes guerres qui frappent injustement la RDC depuis 1996. Elle regorge encore plusieurs bandes armées qui sèment de la désolation à tout moment.

L'insécurité règne encore un peu partout dans la Province malgré les efforts de pacification et de réunification du pays. Quelques bandes armées empêchent la population de mener normalement son train de vie et de travailler pour lutter contre sa pauvreté51 .

Nous pouvons comprendre que dans des telles circonstances,

l'accroissement des ONG peut être un phénomène normal dans la mesure où l'action de l'Etat reste inefficace, surtout dans les zones où règnent les conflits de toutes sortes notamment des conflits armés tribalo-ethniques,...

L'ONG Malteser a référé le 20 mars 2009 au centre SOSAME de Bukavu 16 déplacés atteints de traumatisme aigu. Parmi ces déplacés, huit sont issus du site de Mubimbi I, trois du site de Kitalaga I et cinq du site de Kitalaga II. Quant à l'IRC, il a confirmé en 2OO9 la présence des déplacés à Mwenga-centre et ses environs dont le chiffre varie entre 850 et 2000 ménages. Au moins 1.000 ménages déplacés seraient arrivés à Kamituga. Tous ces déplacés auraient fui les menaces dans les zones FDLR.

Des cas de violences sexuelles continuent à être enregistrés dans les zones de provenance des déplacés, notamment à Isopo, Ngando, Iganda, Mulombozo, Kigogo. Les éléments FDLR seraient des principaux auteurs. Selon l'ONG IDC, ces déplacés avaient besoin des soins médicaux, latrines et vivres52. Dans telles circonstances, les

50 Congo Blog- ba leki, l'insécurité à Bukavu : la société civile dénonce, édicté le 09 novembre 2009 et consulté le 24 juillet 2012 à partir du www.google. Com.

51 DSRP, « Monographie de la province du Sud-Kivu », op cit, p.102.

52 OCHA RDC, Situation humanitaire Sud-Kivu semaine du 18 et 24 Mars 2009 disponible sur www.Google.com consulté le 15 Mars 2012.

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ONG ont un rôle important à jouer mais il reste de signaler que les interventions des ONG doivent être éphémères dans un Etat de droit, comme aujourd'hui on peut le constate chez les occidentaux où on signale quasiment l'absence des ONG humanitaires à cause de l'effectivité de l'Etat et du respect de droit de l'homme.

C'est pourquoi les situations dans les pays où on signale la violation de droit de l'homme motivent également les interventions des ONG de droit de l'homme, c'est le cas d'Héritiers de la Justice (HJ) qui est une organisation spécialisée dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de l'homme dans la Région des Grands Lacs. Créés en 1991, Héritiers de la Justice figure parmi les toutes premières organisations des droits de la personne, nées juste après la libéralisation des activités politiques et le début du processus de démocratisation au Congo (Zaïre à l'époque) et dans la Région des Grands Lacs en général.

Après une étude menée sur le terrain dans quelques 30 villages du Kivu, Héritiers de la Justice était convaincu que c'est à cause du fait que la population était quasi totalement ignorante de ses droits et devoirs qu'elle était victimisée.

Actuellement Héritiers de la Justice travaille avec plus de 60 organisations à la base dans les villages et villes du Kivu en particulier et dans la région des Grands lacs en général53 . Notre préoccupation est celle de savoir si réellement les causes qui poussent l'émergence des ONG sont décantées par ces dernières, puisque nous estimons que si celles-ci ne parviennent pas à atteindre leur objectif sans justification, elles n'ont aucune raison d'exister ou d'émerger.

De ce fait, il se dégage un lieu entre les guerres, l'insécurité et l'afflux des ONG au Sud-Kivu et à Bukavu.

b) Les inégalités sociales

A Bukavu, ces inégalités sont constatées dans plusieurs domaines, le constat est que ceux qui mènent une vie aisée sont minoritaires et l'écart qui les sépare des autres est très important. Cette minorité est composée pour la plupart des

53 www.Google.Com, Héritiers de la justice, disponible le 15 Mai 2012.

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commerçants (dont certains font de voyage à Dubaï et à retour ils fixent le prix d'une manière autoritaire au motif que les taxes pèsent sur eux et les autres vendent des matières premières), des politiciens ( il s'agit des agents du gouvernorat, des ministres provinciaux , des députés et autres agents du gouvernement congolais dans la ville de Bukavu, rares sont ceux qui font scolariser leurs enfants dans la ville de Bukavu) et en fin nous avons des agents des ONG. Signalons Que les autres travailleurs sont rémunérés mais leur rémunération ne parvient pas à résoudre ne fut ce que leurs besoins fondamentaux car la plupart d'eux sont des locateurs et ont des difficultés à scolariser leurs enfants et à les nourrir au moment où les autres érigent des maisons en matériaux durables en ville du jour au jour. La RDC est l'un des rares pays où un travailleur (ministre) peut toucher 12 mille dollars américains comme salaire mensuel et l'autre (enseignant) touche 40 dollars et pourtant ils peuvent avoir le même niveau d'étude.

C'est dans ce contexte que certaines ONG viennent en aide aux personnes abandonnées par l'Etat congolais en leur offrant des aides alimentaires (Caritas), en les formant (VDAY), en leur accordant les crédits (PIM Interlife), en leur assistant en justice (Fondation panzi, héritier de la justice...), en les soignant (MSF, VDAY ...), en leur informant (Radio Maendeleo, Radio Rehema, Radio Maria...), en les soutenant et en les protégeant (OXFAM). Bref en voulant combattre la pauvreté chez plusieurs individus au sein de la population.

Source : Nos enquêtes

c) Genre et parité

En 2004, 61.2 % des femmes vivaient en dessous du seuil de pauvreté.

Leurs taux de scolarisation et d'analphabétisation sont beaucoup plus élevés que chez les hommes. Les femmes sont également exposées aux violences sexuelles de la part de forces armées et des rebelles. Avec malheureusement, aucun suivi ! Elles sont par ailleurs sous-représentées dans la prise de décision aux niveaux stratégiques54. À Bukavu nous reconnaissons aujourd'hui un nombre important des ONG qui interviennent pour la promotion de la femme (AFEM, VDAY, COCUS des femmes...), nous comprenons que dans telles circonstances où l'Etat s'emblait loin

54 BAfD/OCDE, 2006, p. 244-245

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d'être à la hauteur de sa tâche les privés cherchent à intervenir en passant par des organisations. C'est le cas d'AFEM Sud-Kivu qui cherche à oeuvrer pour la promotion de la femme congolaise à travers les médias disponibles. Elle poursuit les objectifs suivants :

· Informer les femmes sur leurs droits et les mécanismes pour les protéger.

· Faciliter la jouissance de liberté d'expression pour les femmes.

· Lutter pour l'égalité de droits entre les hommes et les femmes.

· Lutter pour l'intégration quantitative et qualitative du genre dans les organisations et dans tous les domaines de la vie sociale.

· Faciliter l'implication des femmes dans la bonne gouvernance et la construction de la paix.

· Appuyer les actions de développement des femmes en leur facilitant la communication et l'accès aux médias disponibles.

Lutter contre toutes les formes des violences sexuelles à travers les médias.

· Promouvoir la paix à travers les médias55. Comme nous l'avons signalé les ONG sont motivées par les problèmes sociaux. Nous constatons que le phénomène genre n'est pas à exclure.

Section III APPRECIATION DE L'IMPACT DE L'AFFLUX DES ONG A BUKAVU

Dans cette section nous allons analyser les effets des interventions des ONG sur le terrain de bénéficiaires à deux niveaux. D'une part faire dégager l'impact positif de l'afflux des ONG et de l'autre part dégager l'impact négatif de cet afflux.

III.1 L'IMPACT POSITIF DE L'AFFLUX DES ONG A BUKAVU

a) Leur lobbying et leur plaidoyer influencent la justice et font la promotion des droits de l'homme dans le pays

A chaque événement politique, les ONG prennent des positions très ouvertes à travers les lettres, des tracts, des revues d'information et en font une large diffusion

55 Www. AFEM en mouvement.Htm, op. cit

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à la radio afin de dissuader l'autorité politique et d'éclairer la population sur les questions d'intérêt national.

Le lobbying est une activité de plaidoyer particulière visant à influencer une entité politique, de manière à ce que le point de vue d'un individu ou d'une organisation y soit représenté, et que la législation soit élaborée et mise en oeuvre en conséquence. « Le lobbying est une activité qui consiste à procéder à des interventions destinées à influencer directement ou indirectement les processus d'élaboration, d'application ou d'interprétation de mesures législatives, normes, règlements et plus généralement, de toute intervention ou décision des pouvoirs publics 56».

Le plaidoyer pour sa part, c'est l'ensemble des techniques déployées en vue d'influencer les politiques publiques. Le plaidoyer politique vise à défendre une idée, une cause ou une personne et par extension peut signifier aussi «donner une voix aux gens». Un plaidoyer efficace passe par une compréhension et une analyse précise d'un problème concret, et par une proposition cohérente de solution. Plus spécifiquement en ce qui concerne les actions de développement, le plaidoyer cherche à s'attaquer aux causes d'un problème et vient en général en complément d'actions directes répondant aux besoins identifiés57.

Ces deux concepts sont couramment utilisés par les ONG car elles interviennent parfois pour la défense des causes des opprimés, cela en plusieurs domaines (juridique, politique, économique et social), pour le lobbying et le plaidoyer les ONG qui interviennent à Bukavu ne sont pas exclues, puisque à titre d'exemple

« la radio Maendeleo » ne cesse de dénoncer quelques cas des violations de droits de l'homme dans la province en particulier et dans le pays en Général et faire une formation indirecte de la population sur la citoyenneté. Ce qui a comme impact la connaissance pour la population des ses droits et de ses devoirs ainsi que de motiver le pouvoir en place à respecter les droits de l'homme.

L'ONG Fondation panzi dans sa structure « clinique juridique » un centre de prise

56 F.J. Farnel, Le lobbying : stratégies et techniques d'intervention, Éditions d'Organisation, 1994, p.33 http://www.millenaire3.com/fileadmin/user_upload/syntheses/lobbying.pdf

57 http://www.making-prsp-inclusive.org/fr/8-plaidoyer-et-lobby-politiques-dinfluence/81-plaidoyer-lobbyingetcampagnes-une-definition.html

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en charge où les victimes des violences sexuelles après les soins médicaux sont accompagnées en justice, elle dispose des avocats qui interviennent pour le compte de ces victimes. Selon ses objectifs, elle intervient en faveur des victimes des violences sexuelles en accordant une assistance juridique aux survivants de violences sexuelles, en apportant une aide juridique aux survivants dans leurs démarches (consultation gratuite : écoute, conseils, orientation, remise de la documentation), en vulgarisant les instruments juridiques relatifs aux droits de la femme en particulier et aux droits de l'homme en général. Nous comprenons ici que les retombées peuvent être multiples car les victimes sont soignées, encadrées et parfois les commanditaires des ces actes sont traduits en justice. Ce qui peut éduquer ces derniers et même la société.

Héritier de la justice dénonce aussi les violations de droits de l'homme dans la ville. Il en est de même pour l'ONG CADDHOM qui fait aussi une assistance judiciaire aux victimes des Violences, elle a fait le bilan de ses activités depuis l'ouverture de sa clinique juridique de Shabunda. Sur 604 cas de violation des droits humains, 230 cas sont liés aux coups et blessures volontaires, 84 aux violences sexuelles, 64 cas d'extorsion, 79 cas des tortures et 147 cas divers. Il y travaille en synergie avec plusieurs autres associations des droits humains et impliquées dans les VVS à Shabunda. Cette synergie a réussi à faire un plaidoyer pour la libération et autre forme de solution pour 254 cas litigieux sur les 604 enregistrés. En plus, cette organisation réclame la construction d'une prison à Shabunda et l'accélération des chambres foraines à Shabunda pour renforcer la justice assez précaire dans le milieu. Nous comprenons que les ONG jouent pas mal des rôles utiles dans un pays où il ya des défaillances de l'Etat à l'instar de la RDC, elles parviennent à influencer les instances juridiques à travailler dans d'une manière objective dans le pays et à promouvoir les droits de l'Homme.

Sources : Nos enquêtes

b) Diminution de la pauvreté et du chômage

Certaines ONG interviennent dans le cadre humanitaire en venant en aide aux vulnérables et les démunis (les réfugiés, les malnutris, les pauvres...). Dans leurs interventions, les ONG embauchent les ressortissants du pays où ils interviennent et cela diminue le taux du chômage.

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A Bukavu travailler dans les ONG est une source d'envie à cause des avantages qui en résultent. Plusieurs jeunes diplômés se battent pour avoir des places dans les ONG mais certains enquêtés pensent qu'au lieu que le taux de chômage diminue, il ne fait que prendre l'ascenseur dans la ville.

Dans le secteur public, la passion pour les vieux travailleurs est rare.

La création de l'emploi ne devrait pas être une tâche des ONG car pour certaines ONG l'embauche est caractérisée par le népotisme et le clientélisme. Malgré ces anomalies les ONG jouent quand même un rôle indiscutable dans le social d'une partie de la population de Bukavu.

Dans la commune de Kadutu comme dans toutes les autres communes de la ville de Bukavu, il ya des centres nutritionnels qui s'occupent du traitement des mal nourris et qui reçoivent de l'aide de la Caritas pour les plus démunis. Les actions de la Caritas en faveur des personnes pauvres jouent un rôle ou une fonction importante dans la structure sociale du milieu rural qu'en milieu urbain dans la mesure où elle s'occupe du bien être de la population. Il s'agit de la population sans moyens matériels et financiers qui sont victimes de l'insécurité et de l'instabilité alimentaire.

Il en est de même pour l'ONG « women in war zone » avec son siège à l'Hôpital général de référence de panzi, elle assure la formation des femmes qui ont souffert des viols ainsi que celles qui proviennent dans les zones de conflit et appuie les actions de l'hôpital de panzi . Avec des telles interventions les victimes sont soignées et les démunis accèdent aussi aux soins médicaux.

Certaines ONG fournissent un appui médical et financier à certains hôpitaux comme nous venons de le voir et aux centres de santé ; et font le monitoring et la dénonciation de certains cas de violation des droits de l'homme ; quelques travaux apparents d'infrastructures socio-économiques.

L'ONG « Malteser International », qui apporte l'assistance humanitaire en République Démocratique du Congo depuis 1996. En concertation avec les structures locales, ses équipes interviennent dans les régions troublées de lituri, de l'Haut-Uélé et du Sud-Kivu avec comme première priorité sur les soins de santé et la lutte contre la pauvreté. En étroite collaboration avec les autorités et les ONG locales, 136 employés de Malteser International s'engagent pour l'aide humanitaire

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dans 27 zones de santé avec une population d'environ 2.8 millions personnes - souvent dans des régions où aucune autre organisation a accès à la population58.

A l'époque de la deuxième République sous Mobutu, au moment où l' Etat se plongeait dans la crise, environ 122 ONG locales avaient, en 1991, perçu de fonds importants des ONG belges et hollandaises chiffrés à 282 millions dont 111 millions de francs pour le Kivu sans compter de fonds en provenance d'autres sources de financement tels que les USA, la France, l'Allemagne, la Suisse, le Canada, ,la Suède, la Norvège, l'Italie, etc. Pour la période 1983-1991,

Le Bureau diocésain de développement (BDD) à Bukavu a sollicité de fonds assez importants pour 49 projets à caractère médical dont 43 projets ont été financés par MISEREOR59. Les ONG peuvent même jouer un rôle important dans les actions d'un Etat. Comme nous venons de le voir elles peuvent même relever une crise nationale. Elles fournissent l'emploi à un nombre important des Congolais et

occasionnent également les aident dans un pays.

D'une manière générale l'impact positif de l'afflux des ONG à Bukavu peut être retenu selon nos enquêtes à partir des points suivants :

· Elles font le plaidoyer et le lobbying au près du Gouvernement en faveur des bénéficiaires, avec comme impact l'influence de la justice et la promotion de droits de l'homme dans le pays.

· Elles assurent la formation et la transformation de la population à un certain niveau, avec comme impact positif la reconnaissance pour la population de ses droits et ses devoirs ainsi que l'initiation de la population à l'auto-prise en charge.

· Elles créent de l'emploi, ce qui conduit à la diminution du taux de chômage dans le pays.

· Elles font la promotion des certaines valeurs ignorées ou négligées par l'Etat congolais : la démocratie (Radio Maendeleo), Droit de l'homme (Héritiers de la justice), la parité homme-femme (Cocus des femmes), l'éducation (Caritas), la

58 L'aide humanitaire délivrée en RDC édictée sur le www.malteser-international.org consulté le 03 mars 2012

59 NTAKOBAJIRA CIBAMBO PIERRE, op cit p.22

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planification des naissances (le projet Maternité sans risque de l'hôpital de panzi), lutte contre les épidémies(MSF)...

Elles assurent également l'amélioration des infrastructures (écoles, hôpitaux ...). Sources : Nos enquêtes

A part les avantages que les enquêtés ont reconnu pour l'afflux des ONG à Bukavu, ils ont reconnu également quelques désavantages.

III.2 IMPACT NEGATIF DE L'AFFLUX DES ONG A BUKAVU

A Bukavu, certaines ONG s'écartent de leurs missions et s'occupent d'autres affaires qui n'ont rien à faire avec leurs interventions respectives.

A un moment donné, Pour ce qui est du CICR, la population du Sud-Kivu se demandait en quoi il se déclare neutre, vu son comportement sur terrain pendant les guerres d'agression de la R.D.Congo de 1996 et 1998. Avant les guerres de 1996 et de 1998, il avait stocké des camions neufs et remplis de vivres et non vivres.

Les militaires rwandais s'en sont emparés en toute facilité et ont progressé avec, sans que le CICR n'ait jamais déploré ce «pillage».

Pendant la guerre du RCD de 1998, le CICR s'est empressé de reconnaitre la partition de la RD Congo en deux Etats : l'Est, occupé par Rwanda, Ouganda et Burundi sous-couvert du RCD, et l'ouest occupé par le gouvernement congolais, en créant une délégation du CICR pour chacun de deux Etats : une à Kinshasa et une autre à Goma. La population avait perdu confiance dans le CICR et s'interrogeait sur sa réelle mission au Sud-Kivu.

C'est dans cette perspective que nous allons dresser les points négatifs et leurs iùpacts liés à l'afflux des ONG internationales d'une manière générale en RDC et d'une manière particulière à Bukavu :


· Dollarisation de l'économie congolaise, qui rend la RDC une colonie économique. la preuve en est qu'aucune ONG internationale n'utilise la monnaie nationale dans l'élaboration et même dans l'exécution de son budget.

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· Plus de publicité que d'actions concrètes sur terrain ; avant le financement on mobilise les prétendus bénéficiaires, mais après, les actions sur le terrain se centralisent sur le népotisme et le clientélisme.

· Consommation d'une grande partie de leurs budgets dans leurs administrations et salaires ; ce qui conduit à la non effectivité des actions sur le terrain.

· Affaiblissement si pas décapitation des ONG et autres Associations locales par une concurrence déloyale avec des moyens disproportionnés sur terrain.

· Débauchage des cadres plus compétents au sein des organisations locales : quand on travaille dans une organisation locale on est jugé incompétent, mais une fois embauché par une agence onusienne ou une ONG internationale, on est appelé «expert» ; cela conduit le chômage des cadres compétents et surtout des étudiants qui viennent de l'Université qu'on exige une expérience qu'ils ne peuvent pas avoir.

· Actions sporadiques et de saupoudrage sans réel impact sur les bénéficiaires, pour les ONG humanitaires leurs interventions sont sporadiques et éphémères. Ce qui oblige les bénéficiaires à se débrouiller autrement après leurs interventions.

· Hausse du coût du loyer dans les villes pour les congolais à des maigres salaires.

· Dénonce exagérée des misères des Congolais pour s'attirer des financements ; Ce qui motive une mauvaise réputation du pays à l'étranger.

· Programmes et réalisations mirobolants non exécutés sur terrain mais déclarés aux bailleurs des fonds ; dans leurs rapports elles déclarent des chiffres non vérifiables sur le terrain.

· Employés cadres dits expatriés, aux comportements et compétences douteux.

· La vie luxueuse des agents des ONG prive une part importante des fonds aux bénéficiaires qui rend l'intervention inefficace,

· Elles endormissent parfois la population en leurs faisant perdre le temps :
nous l'avons constaté sur le terrain chez les ONG qui accordent des

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crédits et des aides alimentaires, le jour de la distribution les bénéficiaires passe une journée toute entière à attendre avec impatience.


· Elles peuvent risquer d'abuser leur liberté, car elles ne sont pas contrôlées par l'Etat congolais,...

C'est là le visage des ONG Internationales et agences de l'ONU vues à Bukavu60.

Au cours de cette étude, nous avons constaté que certaines ONG cherchent à alléger les effets collatéraux au lieu d'éradiquer les causes : en Matière des violences sexuelles, à part les ONG qui ont des cliniques juridiques, les autres ne font que soigner seulement les victimes et pourtant celles-ci peuvent être soignées physiquement mais pas psychologiquement tant que les violeurs ne sont pas traduits en justice. Logiquement nous devons comprendre que si ces derniers ne sont pas poursuivis en justice ils continueront avec leurs ignobles actes. A cette question, les enquêtés pensent que les ONG peuvent rester discrètes à cela par le fait que si elles ne parviennent plus à avoir des victimes, il n'y aura plus des fonds car leurs bailleurs de fonds se réfèrent souvent au nombre des victimes pour libérer le financement. Cela amène certaines ONG à acheter la conscience des personnes ordinaires mais pauvres afin qu'elles se camouflent en victimes pour tromper la vigilance des bailleurs de fonds. C'est ainsi que la violence sexuelle peut être prise comme un commerce où on ne peut pas avoir le marché sans victimes. En effet c'est une situation déplorable que certains enquêtés ont dénoncé au chef des certaines ONG, car il est ridicule que les hommes qui s'attribuent la tâche de protéger les autres puissent se servir des ces derniers sans tenir compte de la dignité humaine pour répondre à leurs intérêts égoïstes.

Il en est de même pour la désorientation de fonds ; certaines ONG au début (avant le financement) mobilisent les prétendus bénéficiaires de leurs interventions pour attirer l'attention des bailleurs de fonds, une fois le financement est libéré, ils abandonnent les bénéficiaires et se lancent dans les vies luxueuses en circulant dans les voitures du jour au jour sans qu'il y ait la base de l'intervention.

Les autres prétendent être des « humanitaires » et pourtant ils viennent espionner

60 A part nos enquêtes, ces points négatifs liés aux ONG sont aussi signalés par Néhémie Bahizire, dans son article « ONG internationales et agences ONU vues au Sud-Kivu », posté le 09 juin 2011 et consultée le 10 Mars 2012 à partir du www.google.com.

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pour le compte des grandes puissances, en se faisant passer pour les humanitaires ils s'insèrent dans des domaines qui sont souvent stratégiques et trop discrets : l'étude des capacités et des mentalités des nationaux enfin de comprendre leur comportement et leur potentielle réaction sur un acte et ils font tout pour sauvegarder l'esprit du paternalisme.

Certains étrangers qui interviennent dans les ONG ont une bonne connaissance de la position du pays que des nationaux, ils savent la faiblesse et la force du pays où ils interviennent, à cette question certains enquêtés pensent qu'en cas d'agression d'un pays du tiers monde, on peut avoir un nombre des ONG surtout internationales qui sont souvent en complicité avec les infiltrés.

C'est dans ce contexte que certains agents profitent de telles occasions pour circuler dans le monde avec le fonds des ONG au motif qu'ils vont en mission de service, sans en donner le résultat au retour aux chercheurs en prétendant que c'est confidentiel. Nous avons constaté que même certains responsables des ONG n'acceptent pas des entretiens avec des chercheurs par le fait qu'ils se retrouveraient dans l'incapacité de concilier leurs intervention à leurs objectifs, pourtant ces responsables d'ONG accueillent les chercheurs étrangers avec vivacité tandis que les chercheurs locaux sont parfois dédaignés.

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Section IV : LES DEFIS A RELEVER PAR LES ONG DANS LA REALISATION DU
BIEN ETRE SOCIO-ECONOMIQUE A BUKAVU.

Les défis que doivent relever les ONG de Bukavu sont importants, dans des domaines confondus.

Pour résoudre les différents problèmes dans la société, on procède par des méthodes en planifiant les actions avec priorité, c'est-à-dire considérer les besoins fondamentaux des bénéficiaires. C'est pourquoi nos enquêtés ont recommandé aux ONG ce qui suit :

> De mener une intervention objective :

Que les ONG puissent définir leur programme en le conciliant avec la situation sur le terrain et assure une intervention objective qui n'est rien d'autre que de concilier le programme à l'intervention, les interventions des ONG ne doivent pas profiter non seulement aux agents de celles-ci mais aussi aux bénéficiaires réels qui sont à la base du financement et ces ONG peuvent informer ces derniers sur le programme à exécuter. Il n'est pas évident qu'on puisse avoir un nombre important d'ONG qui interviennent dans les mêmes domaines en se désintéressant des autres domaines dans la société : à Bukavu nous avons un nombre important des ONG qui interviennent contre les violences faites à la femme, mais nous n'avons pas d'ONG qui interviennent en faveur de la jeunesse, et pourtant cette dernière est abandonnée par l'Etat congolais : l'accès à l'internet à Bukavu est un casse tête pour les jeunes

et les bibliothèques officielles sont quasiment inexistantes. Il en est de même pour les personnes qui souffrent des certaines maladies comme le diabète, qui est une maladie présente aujourd'hui en RDC en générale et à Bukavu en particulier, mais selon nos enquêtes, à Bukavu aucune ONG n'intervient pour encadrer les malades afin de combattre la maladie en question.

> De faire la promotion de l'élite nationale :

Que les ONG cessent avec des prétentions selon lesquelles les expatriés sont les seuls capables de coordonner les interventions des ONG. Ce phénomène est constaté dans les chefs des ONG étrangères qui s'installent à Bukavu et imposent aux candidats demandeurs d'emplois d'avoir des connaissances des langues

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étrangères et pourtant eux n'ont même aucune connaissance dans une langue locale. Les intellectuelles qui viennent fraichement de l'école sont victimes d'une injustice pour ce qui est de l'emploi au sein des ONG internationales qui exigent toujours aux demandeurs d'emploi une expérience professionnelle. Là les enquêtés se sont posés la question de savoir où est-ce que l'étudiant qui vient de défendre son travail de fin de cycle ou son mémoire peut tirer une expérience professionnelle? Ces derniers pensent également que le fait pour ces ONG d'exiger des expériences professionnelles à chaque embauche engendre une injustice sociale.

Que leur aide ne soit pas « un cheveu dans la soupe »

Selon nos enquêtés, l'aide extérieure est souvent ce que les bailleurs imposent et non ce que la population elle-même souhaite avoir. L'aide casse l'autonomie des gens parce que le bailleur s'impose. Les gens sont obligés de s'orienter dans la ligne de conduite du bailleur plutôt que d'emprunter leur chemin. Le gâteau c'est bon, mais si le type est habitué à manger les beignets de mil, il faut l'aider à produire plus de beignets de mil plutôt que de lui dire: "Le gâteau, c'est très nourrissant; il y a du sucre, ceci et cela". Lui, son besoin est de manger le beignet de mil et vous venez lui proposer un gâteau. Cela ne va pas car il faut qu'il ait les moyens de faire ce gâteau, qu'il produise assez de blé pour continuer à manger ce gâteau, qu'il connaisse la technique de fabrication de ce gâteau.

Parfois les aides ne répondent pas aux besoins des gens, ce que les gens veulent réellement. Par exemple lorsque on fait un projet, et qu'on est déjà en train de le réaliser et une fois qu'on le propose aux bailleurs, ils disent parfois: "Non, cela n'entre pas dans notre ligne", ou "on ne peut pas financer". C'est l'inverse de ce qu'il faudrait faire, pou bien intervenir les ONG doivent regarder ce que les gens font ! Quelles sont leurs difficultés ? Qu'est-ce que les gens eux-mêmes ont à proposer comme solution ? Les gens sont-ils déjà en train de faire quelque chose vers ces solutions ? Même si ce sont des choses qui ne sont pas entrées dans les lignes des bailleurs, ils doivent essayer de comprendre et laisser les gens s'orienter de cette manière. On doit voir ce que les gens cherchent, ce qu'ils sont déjà en train de faire et il faut les accompagner dans ce qu'ils font. Mais les gens de l'aide viennent avec des techniques nouvelles et veulent les imposer. Les gens, qui ont toujours besoin

de l'aide, disent : "Nous sommes prêts à recevoir", mais la gestion de cette aide-là ne

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va pas loin61. Nous comprenons que les ONG sont appelées à apprendre des choses qui doivent aider les bénéficiaires dans l'entièreté de leur vie même si l'intervention est éphémère.

61 Marc Mougnan, « les défauts des ONG bailleuses des fond », avril 1998.article consulté sur le www.google.com le 04/08/2012.

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CONCLUSION

« Malgré la durée de la nuit, le soleil finit par apparaitre », c'est dans ce contexte que nous arrivons au terme de cette étude sur « L'afflux des Organisations Non Gouvernementales et leur impact sur la vie sociale dans la ville de Bukavu » dont l'objectif était de relever les causes et l'impact de l'afflux des ONG à Bukavu, objectif qui, nous estimons a été atteint.

Pour réaliser ce travail nous avons recouru à la méthode de l'anthropologie praxéologique qui nous a permis de faire l'analyse objective des faits notamment, par la définition de contradiction principale de questions soulevées par les faits de l'étude ainsi que l'analyse systématique et minutieuse des conditions de Genèse et de développement du phénomène ONG. Pour atteindre cet idéal il nous a fallu

répondre à ces questions :

> Qu'est-ce qui explique l'afflux des ONG à Bukavu ?

> Quel est l'impact réel de cet afflux sur la vie sociale dans la ville de Bukavu ? > Quels sont les défis qui restent à relever pour un progrès social à Bukavu par ces ONG ?

Ces questions ont conduits à émettre les hypothèses selon lesquelles :

· La pauvreté généralisée sur le plan social, économique et culturel ainsi que la « mauvaise gouvernance politique » expliqueraient l'afflux des ONG à Bukavu.

· L'impact de l'afflux des ONG à Bukavu sur la vie sociale peut être apprécié à deux niveaux : d'une part elles diminuent la pauvreté, le chômage, et influencent la justice dans le pays, d'autre part elles interviennent souvent non pas pour mettre fin à une anomalie mais plutôt pour alléger les effets collatéraux de celleci au lieu d'éradiquer les causes.

· L'inefficacité de la responsabilité de l'Etat, le manque d'objectivité pour les ONG, le contrôle des ONG dans l'usage de leur fond afin d'éviter le détournement dans l'exécution de leurs objectifs, la promotion de l'élite nationale, le développement d'une politique sociale seraient des défis qui restent à relever pour un progrès social à Bukavu. Nous tenons à signaler que notre résultat d'enquête sur terrain n'est pas à écarter avec ces hypothèses par le fait que le

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résultat se marie avec les hypothèses. mais avec le résultat on constate que les enquêtés ont apprécié les interventions des ONG d'une manière différente, car pour les agents au sein des ONG, les interventions des ONG viennent compléter l'intervention étatique en estimant que l'Etat devrait faciliter la tâche aux ONG en assurant la sécurité dans leurs terrains d'intervention. Quant aux observateurs sociaux, l'afflux des ONG est enregistré dans les pays du tiers monde où règne les violentions de droit de l'homme, les conflits armés, la pauvreté engendrée par l'injustice sociale, la mauvaise gouvernance et l'impérialisme... et à fin pour les bénéficiaires des interventions, ils se sont posés la question de savoir quel pouvait être leur sort une fois que les ONG étaient absentes dans le pays ? C'est avec ces considérations que nous avons réalisé ce travail. Dans ce cas nous pouvons apprécier l'afflux des ONG à Bukavu non seulement comme nécessite mais également comme une anomalie. d'une part parce que cet afflux fait du bien à la population concernée (les emplois pour les chômeurs, la sante pour les malades, l'alimentation pour les démunis...) et d'autre part comme nous l'avons constaté avec les enquêtes, cet afflux apparait comme une anomalie par le fait que l'ineffectivité de l'action de l'Etat permet celles-ci à intervenir à la place de l'Etat. Ce qui permet à celles-ci de manquer une objectivité dans leurs interventions (négligence de l'élite nationale, intervention non conforme au programme,...) puisque elles ne sont pas suffisamment auditées par l'Etat.

Par le fait que la science a toujours était complémentaire, nous profitons de cette occasion pour suggérer ce qui suit ; que les responsables des ONG fassent la promotion de l'élite intellectuelle au niveau national en assurant ces derniers les moyens de mener leurs recherches ainsi qu'en les embauchant après leurs études sans exiger des expériences professionnelles qu'ils ne sont pas capable d'avoir afin de réduire l'injustice sociale et que le chercheur aussi puisse faire une étude objective des faits en évitant les partis pris. Et en fin que le l'Etat congolais puisse prendre ses responsabilités en main pour auditer toutes les organisations qui interviennent au pays et pour les orienter aussi dans leurs domaines d'intervention.

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BIBLIOGRAPHIE I.OUVRAGES

1) ANINGINA T., Diagnostic des ONG en RDC, PNUD, rapport de consultant, Kinshasa, Juin, 1999.

2) GRAWITZ M., Les méthodes en sciences sociales, Dalloz, 4ème éd, Paris, 1991.

3) MBAYA K. et Alii, Lutte contre la pauvreté en Afrique Subsaharienne, Economica, Paris, 1999.

4) ETZIONI A., Les organisations modernes, Paris, Duculot, 1970.

5) KANGA KALEMBA -VITA et LONGANGE, Etude Nationale sur la situation actuelle de la coopération tripartite, du dialogue social et relation professionnelle en RDC, CNONGD, Kinshasa, Décembre 2002.

6) J.P. DELLER J.P. et alii, ONG et développement : société, économie, politiques, Karthala, Paris, 1998.

7) LATZAN J.K., « aide alimentaire et développement », paris, 1988, p.56.

8) YAMBA YAMBA SHUKU R., Le régime juridique des ONG en RDC, Ed Epiphanie, Collection vivre aujourd'hui, Kinshasa, 1998.

9) RYFMAN, Ph., Les ONG, Paris, la découverte, 2004.

10) KANGA K.V et all., Etude Nationale sur la situation actuelle de la coopération tripartite, du dialogue social et relation professionnelle en RDC, CNONGD, Kinshasa, Décembre 2002.

11) RENARD R., Le rôle des ONG au Zaïre, Université d'Anvers, UFSIA, Bruxelles, 1987.

II.REVUES ET ARTICLES

1) BAfD/OCDE , Perspectives économiques en Afrique (2006),Leach Robert, Percy-Smith Janie ; Local governance in britain, Ed : Lavoisier, Mai 2001.

2) CHAVORECHETTE C., Les archives des O.N.G : une nouvelle source documentaire pour l'historien ?, 1997.

3) CHAMBA M. et les autres "Atlas de la ville de Bukavu" Bukavu CERUKI, 1981.

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4) CNONGD, Code de conduite des ONGD, du Burundi, Rwanda et Zaïre, Kinshasa, 1995. ANINGINA TSHUFU BIBIANE. , Diagnostic des ONG en RDC, PNUD, rapport de consultant, Kinshasa, Juin, 1999.

5) DSRP, Monographie de la province du Sud-Kivu, Kinshasa, Mars 2005

6) Guy MPEMBELE KISOKA, in Le régime juridique des ONGD en RDC, Ed. Epiphanie, collection vivre aujourd'hui, 1998.

7) PNUD RDC, Sud Kivu : pauvreté et condition des vies des ménages , Kinshasa, Mars 2009.

8) AHMED M. « Analyse de la pauvreté en République démocratique du Congo», Working Papers Series N° 112, African Development Bank, Tunis, 2010.

9) KAMARAGI P. et SEBUYANGE R., la localisation des maisons d'habitation et ses retombées sur le plan social de Bukavu, dans UJUVI, N0 16, Bunia, I.S.P., 2005.

10) OASIS KODILA T. Pauvreté en République Démocratique du Congo : Un rapide état de lieux, UNIKIN, mai 2010.

III. MEMOIRES ET TFC

1) FURAHA TULIZO, L'apport de la Caritas diocésaine dans l'assistance des personnes vulnérables dans la ville de Bukavu, TFC, Sociologie, UOB, 2010- 2011.

2) KANFUESHEBA GULLAIN, ONG de développement face à la dynamique de décentralisation au Sud- Kivu, mémoire, SPA, inédit, UOB, 2010-2011.

3) NTAKOBAJIRA CIBAMBO P., L'action du Diocèse de Bukavu pour le développement. Essai d'analyse critique, Mémoire de fin d'études, POPES, UCL, janvier 1994.

4) MPEMBELE KISOKA G., les ONG et la lutte contre la pauvreté dans la ville de Kinshasa. Cas du bureau diocésain des oeuvres médicales (BDOM), mémoire de fin d'études, SPA, UNIKIN, 2003.

5) MUHIGWA MWAMINI M., la précarité économique et la situation des enfants dans les quartiers populaires de Bukavu, TFC, Sociologie, UOB, 2011.

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1) Dictionnaire La rousse classique, Montrouge, paris, 1957

2) Dictionnaire Larousse 2009.

3) Dictionnaire Encarta 2009.

4) KAGANDA MULUMEODERWA, cours d'Initiation à la recherche scientifique, G1 RI, UOB, 2009.

5) KAZANDI KIMBU, Cours de méthodes de recherche en sciences sociales, G2 RI, UOB, 2010.

6) Microsoft encarta 2009.

V.WEBIOGRAPHIE

1) Www Oxfam-Québec .net, 28 Janvier 2012

2) Néhémie Bahizire, ONG Internationales et agences de l'ONU vues au SudKivu, disponible sur le www Google.com :10 Mars 2012 à 11h 45'.

3) Histoire de la ville de Bukavu, www Google.com, 2012.

4) Congo Blog- ba leki, l'insécurité à Bukavu : la société civile dénonce, édicté le 9 novembre 2009 et consulté le 24 juillet 2012 à partir du www.google. Com

5) Www Google .com. AFEM en mouvement.Htm, notre histoire

6) Congo Blog- ba leki, l'insécurité à Bukavu : la société civile dénonce, édicté le 9 novembre 2009 et consulté le 24 juillet 2012 à partir du www.google. Com

7) OCHA RDC, Situation humanitaire Sud-Kivu semaine du 18 et 24 Mars 2009 disponible sur www.Google.com consulté le 15 Mars 2012.

8) www.Google.Com, Héritiers de la justice, disponible le 15 Mai 2012.

9) F.J. Farnel, Le lobbying : stratégies et techniques d'intervention, Éditions d'Organisation, 1994,

10) http://www.millenaire3.com/fileadmin/userupload/syntheses/lobbying.pdf

11) http://www.making-prsp-inclusive.org/fr/8-plaidoyer-et-lobby-politiquesdinfluence/81-plaidoyer-lobbying-etcampagnes-une-definition.html

12) L'aide humanitaire délivrée en RDC édictée sur le www.malteserinternational.org consulté le 03 mars 2012

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13) Néhémie Bahizire, ONG internationales et agences ONU vues au SudKivu, article posté le 09 juin 2011 et consulté le 10 Mars 2012 sur le www.google.com.

14) Marc Mougnan, « les défauts des ONG bailleuses des fond », avril 1998. Edicté sur www. fiche-premierdph-5640.htm. Consulté le 5 juillet 2012.

15) Le cite officielle de la Radio Maendeleo, www.radioMaendeleo.net.

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TABLEAU DE MATIERES

INTRODUCTION

- 1 -

1 .Objet et objectifs de l'étude

- 2 -

2. Choix, intérêt et délimitation du sujet

- 2 -

3. Etat de la question :

- 3 -

 

4. La problématique

- 7 -

5. Hypothèses

- 11 -

6. Méthodologie du travail

- 12 -

6.1. Méthode

- 12 -

7. Difficultés Rencontrées

- 14 -

8. Subdivision du Travail :

- 14 -

Chapitre premier : LA PRESENTATION DE LA VILLE DE BUKAVU

- 15 -

SECTION I : HISTORIQUE DE LA VILLE DE BUKAVU

- 15 -

SECTION II : SITUATION GEOGRAPHIQUE ET DEMOGRAPHIQUE DE LA VILLE DE

BUKAVU

- 15 -

SECTON III : ASPECT SOCIO-CULTUREL DE LA VILLE DE BUKAVU

- 17 -

I.1 ECONOMIE

- 17 -

A. Activités industrielles

- 17 -

B.les activités commerciales

- 18 -

D. Les activités agricoles

- 18 -

I.2 LA CULTURE

- 18 -

I.3 LA SANTE

- 21 -

SECTION IV: ASPECT POLITICO-ADMNISTRATIF

- 21 -

Chapitre deuxième: CONSIDERATIONS GENERALES ET THEORIQUES SUR LES ONG ... - 23 -

Section I : Définition des Concepts

- 24 -

I.1 ONG : Organisations Non Gouvernementales

- 24 -

I.2. VIE SOCIALE :

- 24 -

I.3.Afflux :

- 25 -

I .4.Impact :

- 25 -

Section II : LES NOTIONS DES ONG (organisations non gouvernementales)

- 25 -

II.1.Définition

- 25 -

II.2. Historique du Mouvement des ONG en RDC

- 26 -

II.3 Objectifs des ONG

- 27 -

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Section III : HISTORIQUE SUCCINCT DES CERTAINES ONG - 28 -

III .1.OXFAM-QUEBEC : ONG Internationale - 28 -

II .2.AFEM (Association des Femmes des Médias) : ONG locale - 30 -

II.3.RADIO MAENDELEO: 13 ONG locales à la base - 30 -

II.4.CENTRE OLAME - 31 -

III.5 COMMITE ANTI BWAKI (CAB) : ONG locale - 31 -

III.6 FONDATION PANZI - 33 -

CHAP.III LES FACTEURS EXPLICATIFS DE L'AFFLUX DES ONG A BUKAVU ET LEUR IMPACT SUR LA VIE SOCIALE - 34 -

Section première : CARACTERISTIQUES DES ENQUETES - 34 -

Section II : ESSAI D'ANALYSE DES FACTEURS EXPLICATIFS DE L'AFFLUX DES ONG A BUKAVU - 38 -

II.1 La pauvreté ayant été aggravée par des guerres - 39 -

Section III APPRECIATION DE L'IMPACT DE L'AFFLUX DES ONG A BUKAVU - 48 -

III.1 L'IMPACT POSITIF DE L'AFFLUX DES ONG A BUKAVU - 48 -

III.2 IMPACT NEGATIF DE L'AFFLUX DES ONG A BUKAVU - 53 -

Section IV : LES DEFIS A RELEVER PAR LES ONG DANS LA REALISATION DU BIEN ETRE SOCIO-ECONOMIQUE A BUKAVU. - 57 -

CONCLUSION - 60 -

BIBLIOGRAPHIE - 62 -

TABLEAU DE MATIERES - 66 -

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QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

Nous sommes étudiant en troisième année de graduat à la faculté de sciences sociales, politiques et administratives au département de Relations internationales à L'Université Officielle de Bukavu, Nous travaillons sur un sujet intitulé « l'impact de l'afflux des ONG à Bukavu sur la vie sociale ».

Nous sollicitons votre concours en répondant à ce questionnaire et Nous vous en remercions d'avance.

I. IDENTITE DE L'ENQUETE

Sexe : Age :

Etat civil :

Niveau d'étude :

Profession :

II. QUESTIONS DE RECHERCHES

A.INTERVENANTS AU SEIN DES ONG

1. Quels sont les objectifs de votre organisation ?

2. Quel est le domaine d'intervention de votre ONG?

3. Comment appréciez-vous personnellement l'intervention des ONG à Bukavu ?

4. Quels sont les principaux bénéficiaires des vos interventions ?

5. Selon vous, en quoi les ONG contribuent au développement socio-économique à Bukavu ?

6. Quelle est votre vision ?

7. Qu'est-ce que vous faites concrètement pour les bénéficiaires de vos interventions ?

8. Quels changements positifs vous avez constaté quand vous avez fait l'évaluation ?

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10. A votre avis qu'est-ce qui peut être à la base de l'afflux des ONG à Bukavu ?

a.

la pauvreté à Bukavu

b. l'insécurité à Bukavu

c. la mauvaise gouvernance

d. le sous développement

e. l'intérêt personnel

11. Quels sont les obstacles à surmonter par ces ONG pour qu'elles puissent réellement contribuer au bien être socio-économique à Bukavu ?

II.BENEFICIAIRES DES INTERVENTIONS DES ONG

1. Selon vous qu'est ce qui est à la base de la multiplication des ONG à Bukavu ?

2. Est-ce que ces ONG vous semblent nécessaires pour lutter contre la pauvreté à Bukavu ?

OUI

 

NON

 

Si oui pourquoi ? Si non pourquoi ?

3. Pensez-vous que sans ces ONG, La population à Bukavu n'aurait pas son bien être social ?

OUI

 

NON

Si oui pourquoi ? Si non pourquoi ?

4. Qu'est-ce que ces ONG ont pu changer dans la vie de la population ?

5. Qu'est-ce qui prouve ces changements ?

6. Qu'est-ce que vous reprochez à ces ONG ?

III. ANALYSTES SOCIAUX

1. comment appréciez-vous personnellement l'intervention des ONG à Bukavu ?

2. est-ce que ces ONG vous semblent nécessaires pour lutter contre la pauvreté à Bukavu ?

7. Pensez-vous que sans ces ONG, La population à Bukavu n'aurait pas son bien être social ?

Si oui pourquoi ? Si non pourquoi ?

10. A votre avis qu'est-ce qui peut être à la base de l'afflux des ONG à Bukavu ?

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a. la pauvreté à Bukavu

b. l'insécurité à Bukavu

c. solidarité internationale

d. le sous développement

e. l'intérêt personnel

 





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