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La politique industrielle et le développement économique au Burkina Faso

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par Métebrenda Bertin Sosthène KABORE
Université catholique de l'Afrique de l'Ouest/ unité universitaire de Bobo- Dioulassso - Master 1 2010
  

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2.2 Objectifs spécifiques, défis et principes directeurs de la stratégie de développement industriel

Une stratégie de développement industriel a été adoptée en 1998. Cette stratégie fait une grande place à la transformation locale des matières premières en vue de créer plus de

valeur ajoutée et d'emplois. Le gouvernement burkinabé affirmera sa volonté de faire du secteur privé le moteur de la croissance économique en adoptant le 22 mars 1999 par décret une stratégie pour le développement du secteur privé qui repose sur quatre axes :


· L'amélioration du cadre juridique et de l'environnement des affaires,


· La réduction des coûts de facteurs de production,


· L'amélioration de l'infrastructure matérielle,


· L'amélioration de la chaîne de transport

S'agissant de l'industrie, la nouvelle stratégie de développement industrielle adoptée

en 1998 et conçue selon l'approche Gestion Stratégique du Développement Industriel (GSDI) est une approche permettant d'organiser un processus de coopération efficace et efficient entre le Gouvernement, le secteur privé et les institutions techniques et financières. Elle devra jouer un rôle important dans la promotion de la croissance et la réduction de la pauvreté. La Stratégie de Développement Industriel, dont l'objectif général est de créer un environnement favorable à la création d'industries compétitives, définit des stratégies sectorielles organisées autour de douze filières dont les objectifs stratégiques sont :

Pour la filière « coton »

Le tissu industriel textile est peu fourni. La première unité textile, FASOFANI, a été créée en 1970. Elle comptait plus de 600 salariés et avait une capacité de production de dix

millions de mètres par an. Cette société d'état a été officiellement liquidée le 7 mars 2000

dans un contexte marqué par l'ouverture du marché sous-régional à la libre concurrence.

FASOFANI, peu préparée, était soumise à la pression croissante de la concurrence

d'entreprises textiles de la sous-région bénéficiant d'avantages comparatifs divers (coûts de

l'électricité et des matières d'oeuvre, qualification de la main d'oeuvre, etc.) Au-delà de ce

facteur contextuel, les problèmes de gestion (investissements inappropriés, difficultés de

recouvrement des créances,...) demeurent la raison principale de la faillite de cette usine.

Deux unités assurent à ce jour la transformation industrielle du coton. Il s'agit de la

filature du Sahel (FILSAH) et de l'unité de tissage et d'impression FASOTEX.


· La Filature FILSAH

FILSAH a démarré sa production en 2000. D'un capital de 1,6 milliards, sa capacité de production est de 7500 tonnes de fils mais son niveau de production réelle est resté en déca de 4000 tonnes. Environ 300 tonnes (10% de la production) de fil sont écoulées sur le marché national. Les artisans du textile constituent la clientèle nationale de ce fil. Environ 90% de la production est exportée essentiellement en Europe et au Maghreb.


· La société FASOTEX

Cette société a ouvert ses portes sur le site de l'ancienne unité textile FASOFANI. Son capital s'élève à 4,5 milliards. Elle est détenue par la société SAGEDIS International appartenant à un groupe de financiers étrangers et burkinabé. L'opérationnalisation de cette usine est à sa première étape, à savoir la mise en route de la section impression, depuis mars 2006. Cette première composante génère 145 emplois. Le lancement d'une unité de bonneterie et de tissage est prévu à moyen terme. Cette usine peut générer à terme 565 emplois. Au regard de l'environnement du textile, les objectifs stratégiques sont :

ü l'incitation à la création de petites et moyennes industries (PMI) ;

ü la transformation de la fibre ;

ü la transformation de la graine en huile et en tourteaux de coton.

Les mesures d'accompagnement principales spécifiques à la filière impliquent la création de fonds d'entreprise. Le soutien des donateurs devrait être recherché pour un projet de marketing visant à identifier les créneaux commerciaux en Europe et aux USA ainsi que les investisseurs et sous-traitants étrangers potentiellement intéressés par le Burkina Faso. Il serait également justifiable de solliciter un soutien financier pour des recherches sur les possibilités d'exploitations artisanales du textile.

Pour la filière « céréales »

Les exportations de céréales du Burkina ne représentent qu'une petite partie de la

production nationale et cela ne changera probablement pas fondamentalement dans les années qui viennent. Cependant, il est possible d'envisager une combinaison d'efforts publics et privés pouvant conduire à une expansion progressive des exportations dans le cadre d'un développement et d'une fluidification du commerce régional des céréales. Cela permettrait à la fois une hausse des revenus des producteurs et un renforcement de la sécurité alimentaire, à la condition que les pays voisins respectent leurs engagements13(*).

Les mesures suivantes peuvent être prises à la fois au niveau du Burkina et à celui de la

région. Elles impliquent cinq grandes stratégies (quatre à moyen terme et une à plus long terme), toutes cohérentes avec le plan national d'action relatif aux céréales :


· Améliorer l'information pour faciliter le commerce des céréales dans la sous-région :

l'histoire de la réforme du commerce des céréales, ces 25 dernières années, s'est largement

déroulée au niveau national et a généralement impliqué une limitation du rôle de l'État dans

le contrôle du négoce intérieur des céréales. Ce n'est qu'au cours des cinq dernières années

qu'ont été prises les premières mesures pour tenter de promouvoir le négoce privé des

céréales au niveau national et sous-régional et qu'ont été faites les premières tentatives

pour mettre sur pied un secteur plus moderne et plus professionnel. Une amélioration des

systèmes d'information est l'un des éléments clé de ce « changement de paradigme ». Le

projet burkinabé Plan d'Actions des Céréales (PAC)14(*) a constitué une innovation radicale

en créant sa propre base de données céréalière pour le commerce, les informations étant

fournies par des négociants en céréales. Ce nouveau système se fonde sur les besoins des

négociants en céréales et utilise un abonnement de groupe au système national de téléphonie cellulaire de l'ONATEL. Cet effort pour mettre en oeuvre le plan d'action céréales doit être suivi soigneusement au niveau national et soutenu par des investissements complémentaires appropriés au niveau de la sous-région.


· Mise en place du CIC-B « interprofessionnel » et développement de marchés pour de

nouveaux produits céréaliers : L'État a financé la mise en place d'un Comité

interprofessionnel des céréales et du niébé au Burkina Faso (CIC-B), et l'exécution du plan

national d'action céréales (excluant le riz et le blé). Une façon de commencer à s'engager

dans une voie moderne est de développer des produits transformés à base de céréales, tels

que les produits céréaliers pour le petit-déjeuner et des bouillies pour bébé, et des produits

céréaliers faciles à préparer comme le couscous de mil. Tout en visant principalement le

marché intérieur certains de ces produits, tels que le fonio et le couscous de mil, peuvent

aussi avoir un considérable potentiel à l'export. Par ailleurs, avec l'expansion d'un élevage

plus intensif, qui nécessite davantage d'aliments industriels pour le bétail, basés

principalement sur le maïs, il y a un important potentiel pour le développement d'une

interprofession de l'industrie de l'alimentation animale. Dans la mesure où cela contribuera

à accroître les exportations de viande, cela pourrait être la façon la plus efficace d'« exporter » le maïs. Les donateurs pourraient pousser ce type de Recherche-Développement en finançant des subventions de contrepartie attribuées de façon concurrentielle à des groupes interprofessionnels, en partenariat avec des investisseurs étrangers ou avec le soutien des instituts burkinabè de recherche appliquée.


· Les normes de qualité des céréales et leur utilisation : Il existe des normes pour les

céréales sèches du Burkina (relatives à l'humidité contenue, à la présence de moisissures,

de grains de mauvaise qualité, d'impuretés), mais ces normes ne sont généralement

appliquées que de façon occasionnelle. Les entreprises de transformation semi-industrielle

des céréales peuvent exiger que le mil ou le maïs qu'elles achètent satisfasse les normes de

qualité plus strictes, mais aussi payer plus cher les céréales satisfaisant ces normes.

L'assistance à des groupes interprofessionnels pour élaborer et faire respecter des normes

de qualité appropriée aux céréales devrait être soutenue. Dans la mesure où les

consommateurs sont prêts à payer pour une meilleure qualité, cela améliorera la

compétitivité de ces produits sur les marchés de la sous-région.


· Meilleure commercialisation des céréales sur des niches de marché : Bien nettoyé et

mis en valeur par un conditionnement attirant, le fonio burkinabé pourrait obtenir une

importante part du marché de la sous-région. Les possibilités de développement des

exportations, dans les céréales « mineures » ainsi que d'autres cultures négligées

devraient être explorées par le secteur privé pour les possibilités qu'elles peuvent offrir

dans la promotion des exportations et le développement de petites organisations

professionnelles de filière. Alors que l'État doit se centrer sur les secteurs prioritaires, le

secteur privé pourrait être incité à poursuivre ces opportunités par des subventions de

contrepartie attribuées de façon concurrentielle.

La filière coton fait l'objet de dix (10) projets d'investissement :

- décorticage de riz ;

- complexe agro-industriel de production et transformation de maïs ;

- malterie ;

- céréales de petit déjeuner ;

- aliments de pour bébés ;

- petit biscuiterie ;

- biscuiterie ;

- production de pâtes et couscous ;

- aliments pour bétail ;

- unité de production de levure pour boulangerie.

Quelques mesures d'accompagnement pourraient faciliter l'introduction de ces projets et donc de pousser le développement de la filière. Ces mesures incluent les suivantes, dont certaines sont valables pour l'économie en général :

- une initiative établissant et promouvant les contacts entre les cultivateurs et les exploiteurs industriels aiderait la production des espèces, quantités et qualités véritablement nécessaires aux exploitations établies ;

- le recours à une assistance technique permettrait de mettre sur pied un service de soutien pour les opérateurs de la filière ;

- les producteurs de produits à base de céréales pourraient également bénéficier d'un rassemblement de leurs efforts. Un tel regroupement, motivé par les forces du marché, leur conférerait une voix tonnante sur les marchés des intrants.

Enfin, le développement de la filière, comme l'économie en général, serait aidé par :

- un meilleur réseau routier ;

- une simplification des contrôles ;

- une libéralisation continue si non-brutale ;

- des crédits plus accessibles pour les investissements importants ; et

- le partenariat de l'Etat non vocal ou actif mais compréhensif afin d'encourager les initiatives privées.

Pour la filière « fruits et légumes »

L'exportation de mangues burkinabé vers les pays voisins (notamment le Niger) et la

« mangue organique » constituent d'intéressantes opportunités. Une partie importante des

mangues exportées par le Burkina est certifiée « organique » par la filiale d'ECOCERT, dont le siège pour l'Afrique de l'Ouest est au Burkina. Vu l'utilisation très rare de produits chimiques, les exportateurs ont des possibilités d'être plus compétitifs sur cette niche de marché en expansion. Enfin, il y a la transformation des mangues. Actuellement elle se limite

essentiellement au séchage de tranches de mangues, au moyen de séchoirs soit solaires soit

chauffés au gaz. Si le volume des exportations de mangues séchées semble petit (230 tonnes), il n'en représente pas moins l'équivalent d'environ 3.500 tonnes de mangues fraîches (soit environ trois fois le poids des mangues exportées fraîches en 2005).

Pour que les fruits et légumes burkinabé soient plus compétitifs et gagnent des parts sur

les marchés de la sous-région, il faut de nouvelle méthodes de commercialisation et des

investissements dans les infrastructures et pour cela des entreprises plus importantes que les

négociants traditionnels ou organisées différemment. Ces nouvelles entreprises doivent avoir une compétence en gestion organisationnelle et logistique et pour cela un personnel professionnel formé ayant des incitations suffisantes à innover, analyser les marchés et saisir des parts de marché. Ces principes ont été partiellement démontrés et confirmés par diverses entreprises publiques burkinabé de commercialisation de produits agricoles au cours des vingt dernières années (UCOBAM, ONERA, FLEX FASO, etc.), mais la pérennité de ces entreprises a été constamment mise en cause par les faiblesses et vulnérabilités bien connues des entreprises publiques. Le défi à relever aujourd'hui est donc de développer des entreprises privées de négoce innovantes et d'une certaine taille.

L'atteinte de la taille et de la complexité organisationnelle nécessaire pour devenir un

acteur qui compte sur les marchés de la sous-région nécessite des innovations et peut-être le

développement de nouvelles relations de mentorat (ou des partenariats) avec des entreprises

étrangères (européennes, ivoiriennes, ou autres) connaissant la logistique des produits maraîchers. Pour y parvenir, le gouvernement a adopté :

ü la valorisation industrielle ;

ü l'utilisation de la capacité optimale des unités industrielles existantes ;

ü la création de nouvelles PMI. Les acteurs de la filière, soutenus par un financement adéquat de donateurs (au moyen de subventions de contrepartie accordées de façon concurrentielle), doivent trouver des façons innovantes de faire évoluer les entreprises existantes ou de promouvoir la création d'entreprises privées de négoce des produits maraîchers (ou des entreprises intégrées de production et de négoce) ayant une taille suffisante pour posséder leurs propres installations de stockage et leur chaîne de froid et une capacité minimale pour réaliser des études de marché et offrir le niveau indispensable en matière de logistique et de gestion globale d'entreprise.

Pour la filière « oléagineux »

Traditionnellement, le secteur des oléagineux au Burkina Faso comporte quatre filières que sont: l'arachide, le sésame, les noix de karité et les noix de cajou. Treize(13) projets d'investissement ont été sélectionnés pour la filière oléagineuse :

- arachides grillées ;

- unité mobile de trituration

- moulins à huile ;

- extraction d'huile de soja ;

- extraction d'huile de sésame ;

- transformation anacarde ;

- fabrique de margarine ;

- production d'acides gras ;

- lubrifiants naturels ;

- extraction d'huiles essentielles ;

- crème cosmétique pour mains et visage ;

- égrenage de coton ;

- pressage de coton.

Le sésame est l'un des meilleurs candidats, au Burkina Faso, pour l'expansion des exportations au service de la réduction de la pauvreté. Ceci nécessitera un effort concerté de collaboration public-privé qui devra inclure les actions suivantes :


· Soutien à l'organisation interprofessionnelle ;


· Incitation au développement d'une haute qualité constante : Il faut l'accompagner de la

Cré&ation ou du développement d'entreprises ou de partenariats ayant la taille, les capitaux et la

sophistication technique voulus ;


· Incitation à l'adoption d'une « Stratégie Asie » visant surtout le Japon : Divers marchés

asiatiques pour l'huile et les graines de sésame sont en croissance continue et le Burkina Faso,

grâce à ces liens commerciaux actuels, est bien placé pour y devenir un plus grand acteur ;


· Incitations pour qu'un grand opérateur privé joue un rôle de « Leader de filière » :

l'expérience de la SOPROFA a démontré quelques avantages de l'existence d'une société

importante, financièrement solide, capable de jouer le rôle de leader.


· Développement de la transformation du sésame au Burkina : Comme pour les autres

cultures d'oléagineux, le Burkina devrait explorer les possibilités de passer de l'exportation de

graines brutes à celle de produits transformés tels que l'huile et le gâteau de sésame, qui

pourraient être plus rentables.

Pour les filières « lait, viande, cuirs et peaux »

Le développement de ces filières, comme des autres filières agro-alimentaires, serait à l'idéal basé sur deux souches : le développement des capacités industrielles et le développement de l'artisanat.

Le développement de l'industrie des ressources animales se fera par le biais d'une stratégie déclarée de dynamisation de la filière. Les initiatives devraient être concentrées sur le marché intérieur, surtout pour les produits alimentaires. Une fois les objectifs d'autosuffisance et de santé exposés, les entrepreneurs devront être poussés grâces à des crédits plus flexibles permettant les lourds investissements nécessaires à ces opérations.

Le moteur du développement artisanal serait l'amélioration des conditions artisanales de production et de transformation.

Cinq projets d'investissements ont été détectés pour les filières « ressources animales » :

- embouche, transformation et vente de viande

- les petits abattoirs

- fabrique de peaux (tannage)

- produits en cuirs

- abattoirs frigorifiques de volailles.

La mesure d'accompagnement générale et la plus importante pour la filière ressources animales est l'accès à des facilités financières.

Pour la filière « fabrication et ouvrages en métaux »

La filière fabrications et ouvrages en métaux est traditionnellement considérée comme essentielle dans le processus d'industrialisation. La rentabilité de nombreuses entreprises existantes a souffert de la libéralisation des échanges et des importations frauduleuses. C'est ainsi que la stratégie de la filière a été élaborée sur la base de l'analyse diagnostic des points forts et des points faibles de la filière et l'évaluation de l'avantage comparatif du Burkina Faso. Le plan d'action propose des initiatives des secteurs public et privé dans les domaines suivants :

· restructuration des entreprises(SIFA)

· projets d'investissements potentiels : sept (07) projets d'investissements sont identifiés :

- mini-fonderie

- fabrication d'outils agricoles

- fils barbelés et clôtures

- ventilateurs et postes radio

- unité de revêtement électrolytique

- traitement de surface

- accessoires pour mobylettes.

Les mesures d'accompagnement d'importance particulière seraient la surveillance améliorée des importations frauduleuses, la réduction des droits de douane sur les importations de produits intermédiaires et de biens d'équipements, et la réduction des coûts de facteurs.

Pour la filière « polymère : caoutchouc et plastique »

Sans ressources intérieures nationales, le développement de la filière dépend de l'établissement d'échelles de production suffisamment importantes pour réduire les coûts de production de manière à pouvoir faire concurrence aux importations de l'Asie du Sud-est. Cependant, pour que ceci soit efficace, et pour que toute idée de projet identifié devienne fiable, les producteurs intérieurs devront :

· améliorer leur performance d'exploitation, de gestion et de marketing ;

· établir des alliances stratégiques avec les producteurs et les distributeurs des pays voisins ;

· créer des unités de recyclage des déchets de plastiques et de caoutchouc.

Quatorze projets d'investissements potentiels ont été identifiés pour la filière à partir de l'analyse de l'avantage comparatif du Burkina. L'accent a été placé sur l'identification des opérations de petite et moyenne échelles, celles-ci convenant mieux à la taille du marché et étant probablement plus facile à gérer à court terme :

- usine de produits en plastiques divers

- fabrique de bâches et de gilets à provision

- fabrique de papier cellophane

- usine de meubles en plastique

- accessoires pour mobylettes

- usine de moulage à injection

- fabrique de peignes

- montures de lunettes

- fabriques de brosses à dents

- seringues médicales

- fabrique de chaussures

- usine de retraitement des pneus

- fabrique de boutons

- recyclage du plastique.

La petite échelle de la filière et le manque de ressources intérieures, signifient qu'elle ne justifie pas nécessairement des mesures d'accompagnement spécifiques de la part de l'Etat. Les principales possibilités d'action spécifique à la filière résidant sur l'amélioration des niveaux de coopération des entreprises du secteur privé. Deux domaines de coopération potentielle se suggèrent d'eux-mêmes :

· le passage des commandes en gros pour les matières premières pour aider à réduire le coût des intrants et

· la négociation d'accords de collaboration et de marketing avec les producteurs des pays voisins.

D'autres domaines de coopération dépendraient des entreprises impliquées et de la mesure dans laquelle elles considèrent cette coopération avantageuse.

Pour la filière « carrières et matériaux de construction »

La stratégie de développement industriel pour la filière carrières et matériaux de construction devrait comprend les quatre principaux éléments :

· la continuation de la restructuration des entreprises industrielles existantes ;

· le développement de nouveaux projets d'investissements industriels ;

· le développement continu de la production artisanale de matériaux de construction par le biais de projets de soutien appropriés ; et

· l'évaluation du marché pour les produits des richesses minérales identifiées.

Sept projets d'investissements sont identifiés:

- mini-cimenterie

- fabrique de carreaux en marbre

- gravier

- fabrique de chaux

- fabrique de bâtonnets de craie

- fabrique de récipients en verre

- fabrique de briques en béton de ciment.

Les actions envisagées dans le cadre de la nouvelle stratégie de développement industriel

visent surtout à maîtriser le secteur informel et les coûts de production, développer les

exportations, réduire la pression fiscale, intégrer les femmes au développement, promouvoir les PMI rurales et diversifier les technologies utilisées tout en protégeant l'environnement. En outre, le gouvernement entend poursuivre les réformes et actions nécessaires à la promotion du secteur privé, notamment :

- parachever le processus de privatisation des entreprises publiques ;

- dynamiser la commission de concertation Etat - Secteur privé. Ces actions devront à terme favoriser l'augmentation de la production industrielle, la création d'emplois et l'amélioration de la balance commerciale.

La conférence des Chefs d'Etats et de gouvernement de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africain, consciente que la politique industrielle commune de l'UEMOA, doit contribuer à une insertion harmonieuse des économies de l'Union dans le processus de mondialisation, notamment en contribuant à lever les obstacles structurels au développement industriel, a adopté la Politique Industrielle Commune de l'UEMOA sur recommandation du Conseil des ministres en sa séance du 6 décembre 1999.  

Les objectifs spécifiques de la Politique Industrielle Commune de l'UEMOA sont définis ainsi qu'il suit :

* assurer et consolider la compétitivité des entreprises industrielles de l'Union ;

* accélérer l'adaptation de l'industrie de l'Union aux changements structurels en cours ;

* préserver et développer les capacités d'exportation des Etats membres, dans le cadre des nouvelles donnes du commerce mondial ;

* encourager la mise en place d'un environnement favorable à l'initiative privée, la création et le développement des entreprises, en particulier des PME/PMI ;

* favoriser la construction au sein de l'Union d'un tissu industriel fortement intégré en s'appuyant, notamment, sur les PME/PMI ;

* favoriser la diversification et la densification du tissu industriel de l'Union15(*).

Dans sa mise en oeuvre, la Politique Industrielle Commune devra s'inscrire, avec les autres politiques communes et sectorielles16(*), dans un ensemble cohérent orienté vers la compétitivité et la promotion de l'investissement au sein de l'Union. Pour ce faire, l'Union, notamment, renforcera la concertation entre les différents partenaires afin de mieux cerner les priorités du secteur privé particulièrement en matière de réformes.

* 13 _ La création d'un « espace commercial » régional pour les céréales pourrait impliquer au départ un

renforcement du négoce dans les parties du Burkina, du Mali, du nord de la Côte d'Ivoire, du Ghana et de

la Guinée situées dans un rayon d'environ 500 km autour de Bobo-Dioulasso.

* 14 _ Financé par le GTZ, l'UE, et la coopération danoise.

* 15 _ Art 2, Acte additionnel n°05/99 portant adoption de la politique industrielle commune de l'Uemoa

* 16 _ Le Protocole Additionnel n° II relatif aux politiques sectorielles de l'UEMOA, notamment en ses articles 21, 22 et 23 

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille